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Méthode d'analyse d'un indice anthropobiométrique en vue de son utilisation en anthropologie médicale

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Méthode d'analyse d'un indice anthropobiométrique en vue de son utilisation en anthropologie médicale

BAUMANN, Gérard, BAUMANN, Jean-Aimé, GARCIA-BOHNY, Ursula

BAUMANN, Gérard, BAUMANN, Jean-Aimé, GARCIA-BOHNY, Ursula. Méthode d'analyse d'un indice anthropobiométrique en vue de son utilisation en anthropologie médicale. Archives suisses d'anthropologie générale , 1976, vol. 40, no. 1, p. 67-73

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:101911

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COLLOQUE: ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION SUISSE 67

Gérard BAUMANN, Jean-A. BAUMANN1 et Ursula GARCIA­

BOHNY - Méthode d'analyse d'un indice anthropobiométrique en vue de son utilisation en anthropologie médicale.

Au cours de nos travaux nous avons été souvent frappés par les dif­

férences entre l'établissement des classes d'indices et la signification de ceux-ci en anthropologie et en typologie individuelle. L'anthropologie médicale cherche moins à obtenir des groupements d'individus par des moyennes nécessairement assez larges, qu'à faire ressortir des différences entre un individu et la moyenne du groupe dont il fait partie. Ces différences typologiques ne sont pas artificielles et ne sont pas dues à des passages insensiblement progressifs d'un type à l'autre. Mais, pour s'en rendre compte, il est absolument nécessaire d'analyser les mesures et les indices d'après une méthode qui établit des classes, méthode ayant à la fois une réelle signification comparative et discriminative entre les sept types constitu­

tionnels admis en somatotypie.

Il faut d'abord établir une classe moyenne dont l'écart entre la limite inférieure et la limite supérieure ne dépasse pas r écart-type. Dans le cas d'une répartition selon la courbe de Gauss-Laplace (fig. r), la moyenne sera placée à égale distance de ces deux limites. Dans le cas où la répartition ne

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1 Le Professeur Jean-Aimé Baumann est décédé subitement le 9 avril 1976. Au moment où paraît ce qui doit être sa dernière publication nous tenons à rendre hommage à sa mémoire.

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des percentiles, la moyenne se trouve en général un )Pe�· plus près de la limite supérieure de cette classe moyenne, mais elle est toujours du même ordre de grandeur que la moyenne de tous les cas ..

En ânthropologie médicale, comme nous le - répétons souvent, la

« moyenne » n'est pas la cc normale ». Elle n'est qu'une· classé parmi les autres. Au-delà et en-deçà· de la cc classe moyenne » ainsi définie, nous admettons 2 classes dans chaque sens, ayant aussi des limites définies par I écart-type. La limite supérieure de la_ classe +2 et la limite inférieure de la classe -2 indiquent toujours le poin( à partir duquel un sujet a obligatoirement un élément pathologique: et cette indication, pour les déductions médicales qui résultent de nos analyses individuelles, est impor­

tante parce qu'absolue. Si la clas·se m9yenne était établi�, comme on le fait souvent dans l'étude des populations, avec des limites de r écart-type en-deçà et au-delà de la moyenne, la limite inférieure de la classe -2 et la limite supérieure de la classe +2 s'éloigneraient de 3 écarts-types de la moyenne; on aurait donc, dans la moitié distale de ces classes +2 et -2, des sujets nettement pathologiques, ce qui empêche toute analyse indivi-

duelle utile dans ces de�"X classes. · -

Dans .cette répartition la classe moyenne comprend le 38 % de la population-échantillon examinée, et les autres tranches-classes, les pour­

centages indiqués dans la figure r.

Les classes --r, +r _ surtout, mais aussi -2 et +2 ne ·signifient pas, comme dans l'étude globale d'une population, qu'un individu s'éloigne plus ou moins d'un cc modèle », mais elles correspondent pour la plupart _ des cas à des positions d'un groupe par rapport à celui de la moyenne,

positions qui sont précisément caractéristiques de certains types.

En anthropologie médicale, un indice doit être 3;nalysé non seulement, comme en anthropologie, en raison du sexe et de l'âge, mais aussi de la taille et surtout en fonction du type constitutionnel. On s'aperçoit vite alors de la relativité des résultats obtenus dans

t

étude globale d'un certain nombre de sujets quand on veut' les appliquer à un individu, c'est-à-dire à un représentant d'une classe typologiq�e. Sans chercher plus loin, nous ferons appel aux données de nos derniers travaux qui traitent de !'.étude de l'obésité par la mesure des plis cutanés. Pour une représentation gra­

phique claire nous avons utilisé une centaine de dossiers parmi les hommes que nous avons examinés, en respectant fa propo"rtion des classes typo­

logiques dans notre population (fig. 2, où chaque rectangle figure un-individu -avec le numéro de son dossier).

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COLLOQUE: ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION SUISSE 69 On voit, par ëe tableau, que la répartition a dû être faite, non d'après une courbe normale de Gauss-Laplace, mais par la mëthode des percentiles, comme presque chaque fois qu'intervient .le tissu adipeux ou le poids.

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FIG. 2. - Indice de l'obésité (plis cutanés).

Hommes.

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FIG. 3. - Indice de l'obésité. Répartition par types (plis cuta·

nés). Hommes.

Par contre (fig. 3), si nous répartissons ces hommes d'après les trois types constitutionnels fondamentaux: endomorphe, mésomorphe et ectomorphe, chaque type est caractérisé par des plis éutanés qui appartiennent à des classes différentes. Donc la moyenne de l'ensemble, si e.lle caractérise bien n0tre population, est un critère sans valeur pour un individu donné, la moyenne et les limites admissibles pour chaque type étant très différente�.

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de l'analyse typologique des indices.

L'analyse typologique individuelle permet d'établir des profils qui révèlent la constitution d'un sujet. Si les indices ont été bien analysés, ces profils mettent en évidence les dysplasies et les dystrophies. Ils permettent aussi d'expliquer des contradictions apparentes. Nous prendrons comme exemple l'indice qui apprécie le buste et le membre inférieur par rapport à la taille. Dans un travail de H. Kaufmann 1, une analyse intéressante des indices concernant le buste et le membre inférieur fait bien ressortir les principes appliqués en anthropologie pour classer un indice. Les classifi­

cations ainsi obtenues, utilisables pour l'appréciation d'une population, ne sont plus valables quand on veut faire de la typologie en anthropologie médicale.

Et ceci pour deux raisons: on sait que les mêmes types constitutionnels se retrouvent dans toutes les populations; ce qui change d'une ethnie à l'autre, c'est la proportion de ces types les uns par rapport aux autres.

Ainsi une population pourra être dite « macroskèle » ou « brachyskèle ,, par rapport à une autre, alors que les profils des différents types qui les composent sont très semblables.

D'autre part, il y a une certaine relation entre l'indice skélique ou l'indice cormique et les différents types constitutionnels. C'est seulement après avoir établi le profil moyen de chaque somatotype qu'on peut dire si l'indice du buste ou du membre inférieur est normal pour lui.

Nous avons constaté souvent, chez un même individu, un indice du buste grand, c'est-à-dire macrocorme, et un indice skélique grand aussi, c'est-à-dire macroskèle. Et inversément, un indice du buste petit (brachy­

corme) et un indice du membre inférieur moyen (normoskèle) ou petit (brachyskèle).

Voici trois exemples :

Nous n'avons reporté sur ce profil que les indices qui nous intéressent, avec l'indication de la taille.

A l'indice de longueur du membre inférieur que nous prenons toujours au grand trochanter.

B l'indice cormique taille assis/taille debout.

J. KAUFMANN, H. 1953/54. Ind-ice skéliq1ic et indice cormique: cla.ssificat-ions et nomenclatures. Bull. Soc.

suisse d'Anthr. et d'Ethnol., 30, 61-66.

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COLLOQUE: ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION SUISSE 71

C = un indice cormique corrigé, c'est-à-dire sans la hauteur tête-cou.

D = l'indice tête-cou que nous utilisons dans notre Laboratoire. C'est la distance entre le vertex et la 7• vertèbre cervicale, qui est toujours facilement repérée en légère extension dorsale. L'indice représente cette hauteur par rapport à la taille; il permet d'expliquer assez souvent un indice cormique qui paraît aberrant en typologie individuelle.

E l'indice de correction du bassin est utilisé dans notre Laboratoire pour expliquer les discordances assez fréquentes entre l'indice du buste (cormique) et l'indice du membre inférieur (skélique). Nous en donnons la formule:

taille assis - ( taille debout -hauteur du grand trochanter) taille debout

La valeur de cet indice dépend à la fois de la forme du bassin et de son inclinaison.

Cas n° 917, fig. 4:

Pour ce profil l'indice cormique (B) est dans la classe +1, tandis que l'indice skélique (A) est dans la classe +2. Théoriquement donc.

l'indice cormique ( •) devrait être dans la classe -2. Si nous examinons l'indice cormique sans la hauteur tête-cou (D) qui est dans la moyenne, on obtient déjà un indice cormique (C) dans la classe o: la discordance persiste, mais elle est déjà moins accusée. Cet indice cormique encore trop élevé s'explique finalement par la position de l'indice de correction du bassin (E) qui est dans la classe +3, c'est-à-dire très grand.

Cas n° 938, fig. 5:

L'indice cormique (B) est dans la classe -2 (très brachycorme) et l'indice skélique (A) est à la limite de la moyenne et de la brachyskélie.

Théoriquement donc l'indice cormique ( •) devrait être à la limite de la classe moyenne et de la macrocormie. L'indice cormique corrigé sans la hauteur tête-cou (C) est déjà augmenté à cause d'un indice tête-cou (D) qui est petit. Et l'indice cormique réel ( •) serait encore plus élevé si l'indice de correction du bassin (E) n'était pas si petit. Il s'agit ici certaine­

ment d'un cas de dysplasie.

Cas n° ro73, fig. 6:

L'indice cormique (B), dans la classe -1, montre de la brachycormie, alors que l'indice du membre inférieur (A) montre de la normoskélie.

L'indice cormique sans la hauteur tête-cou (C) est déjà augmenté par un indice tête-cou (D) qui est petit. Et en tenant compte d'un indice de cor-

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FIG. 4. - Cas n° 917.

FIG. 5. - Cas n° 938.

Fxc. 6. - Cas n.0 1073.

TAILLE

-

A Indice longueur membre inf. .:u Jrochanter

B Indice t;1.ille assis (cormiquc)

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1

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c:lndice de correction L. du bassin

TAILLE

'A Indice longueur membre inf.au trochanter

B Indice taifle assis (cormique)

C Indic: cormiquc sa�s tétr. ct cou

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C Indice dc correction C du bassin

TA/lLE

A Indice longueur membre i nl ;;w trochanter

B Indice taî/1� assis (cormique)

C Indice cormique sans tête et cou

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E Indice de correction du b.1.ssin

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COLLOQUE: ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION SUISSE 73

·rection du bassin (E) qui est petit aussi, on obtient un indice cormique réel ( •) dans la classe o, qut correspond à l'indice skélique (A) .

Nous croyons vous avoir ainsi démontré clairement trois règles de l'anthropologie appliquée à la médecine. Elles s'éloignent beaucoup de la méthode statistique anthropologique, mais elles permettent par contre de faire l'analyse typologique individuelle. Pour caractériser une popula­

tion, la moyenne statistique est une référence primordiale. Mais il ne faut pas oublier qu'elle est la moy�nne de divers types, dont le pourcèntage et la 'répartition sont divers d'une population à l'autre, et qui ont une impor­

tance biologique fpndamentale ..

Unité d'anthropologie médicale et d' anthropobiomét,,ie Directeiw : Docteur G. Bauniann

Division d'anatomie de l' Université de Genève Directeitr : Professeur ]. A . Baumannt

Ecole de Médecine, rue Ecole-de-Médecine, 20. CH-I2II Genève 4.

·

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