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Calcul de l’intégrale de Gauss par Laplace

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Calcul de l’intégrale de Gauss par Laplace

On souhaite calculer l’intégrale « de Gauss » G = Z +∞

−∞

e −x

2

dx, qui est une intégrale impropre convergente.

Un des premiers calculs connus de G est dû à Pierre-Simon de Laplace (né en 1749 à Beaumont-en- Auge et mort en 1827) dans son mémoire La probabilité des causes par les événements (1774). Il utilise un calcul publié en 1768 par Leonhard Euler (1707–1783) dans le traité Institutionum calculi integralis (Fondations du calcul intégral, 1768) et relié aux intégrales de Wallis (1616-1703). Une autre méthode qui serait due à Siméon Denis Poisson (1781–1840) utilise un changement de coordonnées polaire. Enfin, c’est Carl Friedrich Gauss (1777–1855) qui a donné son nom à la « loi normale ».

Euler commence par calculer les intégrales W k =

Z 1

0

x k dx

√ 1 − x 2 ,

qui correspondent aux intégrales de Wallis W k = R π/2

0 (sin θ) k dθ par le changement de variable x = sin θ.

Il utilise pour cela la méthode maintenant « classique » qui repose sur une relation de récurrence entre W k+1 et W k−1 obtenue par IPP. Il déduit de son calcul la relation également classique :

W 2k W 2k+1 = 1 2k + 1

π 2 . Puis il effectue le changement de variable x = t α , avec α = 1/(2k + 1) :

W 2k = α Z 1

0

t 2kα t α−1 dt

√ 1 − t = α Z 1

0

√ dt

1 − t et W 2k+1 = α Z 1

0

t α dt

√ 1 − t .

On obtient ainsi

2α Z 1

0

√ dt 1 − t

Z 1

0

t α dt

1 − t = π.

Laplace part de ce calcul et fait tendre α vers 0. Le DL de l’exponentielle (ou la valeur de la dérivée de (α 7→ t α ) en α = 0) montre que

α→0 lim 2α

1 − t = lim

α→0

1 − exp(2α ln(t)) = − 1 ln t .

Par ailleurs pour t ∈]0, 1[ on a lim α→0 t α = 1. Sans justifier les interversions limite/intégrale, Laplace en déduit que

Z 1

0

√ dt

− ln t Z 1

0

√ dt

− ln t = π.

Enfin en posant t = e −x

2

, dt = −2xe −x

2

dx on obtient par parité Z 1

0

√ dt

− ln t = Z +∞

0

1

x × 2xe −x

2

dx = 2 Z +∞

0

e −x

2

dx = G.

On a donc finalement

G = Z +∞

−∞

e −x

2

dx = √ π.

L’interversion de l’intégrale généralisée R 1

0 dt avec la limite lim α→0 peut se justifier en utilisant les outils modernes de l’intégration (convergence monotone ou dominée). On verra en TD une méthode plus élé- mentaire mais pas si éloignée de l’approche de Laplace puisqu’elle repose aussi sur la comparaison avec les intégrales de Wallis.

Pages suivantes :

— extrait du Mémoire sur la probabilité des causes par les événements (1774), Œuvres complètes de Laplace, tome 8, pages 35–36 ;

— extrait du traité Institutionum calculi integralis (1768), première section, chapitre 8.

R. Vergnioux, Université de Caen, 2017

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