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Le rôle des virus dans les processus oncologiques illustré par un cas clinique

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Academic year: 2022

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Introduction

De nombreux facteurs peuvent avoir une influence sur l’augmentation du nombre de cancers du côlon, de la prostate et du sein, qui sont aujourd'hui les cancers les plus fréquents¹. Parmi ces facteurs, on peut citer le vieillissement de la population (associé à l'immunosénescence), le mode de vie (exposition à des produits toxiques, à des polluants et aux rayons UV, mauvaises habitudes alimentaires, stress chronique, etc.), des facteurs héréditaires ou une détection précoce. Les déséquilibres alimentaires et la hausse de la prévalence de l'obésité peuvent également altérer l'expression de certains gènes et contribuer à l'apparition du cancer. En effet, en plus de générer un état inflammatoire chronique (et généralement silencieux) dans l'organisme, ils entraînent un manque d'oxygénation des tissus et une accumulation de toxines due à l'altération des méca- nismes de désintoxication ²,³.

Les infections constituent également un facteur lié à la carcinogénèse, de manière directe ou indi- recte. Divers éléments ont été suggérés pour définir le rôle déclencheur d'un virus dans l'appa- rition d'un cancer. Parmi ceux-ci, on peut citer l’existence et la persistance d'ADN viral dans les biopsies tumorales mais aussi la présence, dans les modèles systémiques, de gènes viraux pos- sédant la capacité de favoriser la croissance, la dépendance d'un phénotype malin à l'expression continue d'un oncogène viral ou à la modification des gènes de l'hôte, et enfin la preuve épidé- miologique qu'une infection virale représente un risque plus élevé dans l'apparition d'un cancer⁴.

Quatre virus sont particulièrement liés aux processus tumoraux : le papillomavirus humain (HPV),

。 。 。 Cas clinique

Conclusion Bibliographie Anamnèse

CAS CLINIQUE

Le rôle des virus dans les processus oncologiques illustré par un cas clinique

Dr Josepa Rigau (Espagne)

Examens Suivi

Traitement

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Cas clinique

Anamnèse

En mars 2015, un patient se présente au cabinet pour la première fois. Il s'agit d'un homme né en 1962, entrepreneur dans le secteur de la pêche, à qui on a diagnostiqué un lymphome des cellules du manteau (lymphome non-hodgkinien diffus à grandes cellules B CD20+) 5 ans aupara- vant, avec des adénopathies sus- et sous-diaphragmatiques et des sites extra-nodaux aux niveaux pulmonaire, gastrique et rectal. Le premier traitement a consisté en une autogreffe de moelle osseuse qui n'a pas fonctionné puisque le patient a rechuté un an et demi plus tard. Après une seconde greffe de moelle osseuse provenant d'un donneur et 3 mois de chimiothérapie, le patient a montré des signes de réponse positifs avec une rémission.

Deux ans plus tard, en 2012, on constate une croissance des ganglions avec une inflammation au niveau des ganglions et des nodules pulmonaires, de la muqueuse gastrique et du côlon. Le pa- tient commence un traitement par anticorps monoclonaux avec du rituximab (Rituxan®) qu'il suit jusqu'en 2014. Il ne parvient pas à obtenir une rémission totale et différentes infections opportu- nistes surviennent au niveau des muqueuses urinaires et du côlon, des voies respiratoires supé- rieures, notamment une sinusite. Ce sont ces infections récurrentes qui l'ont amené à venir me consulter.

Lorsqu'il se présente au cabinet, 5 ans après son premier diagnostic, il présente des troubles de la mobilité de la partie supérieure de l'œil droit après avoir subi une biopsie de la glande lacrymale dont le résultat est le suivant : infiltrat lymphocytaire avec un degré de prolifération de 10 %.

Examens et résultats

Les résultats des analyses sont normaux, à l'exception de valeurs élevées de la lactate déshydro- génase (620 U/l quand les valeurs normales sont de 250-450 U/l). Dans le cas de ce patient, on ne demande pas de typage lymphocytaire car on pense qu'il serait très altéré par la maladie elle- même et par les traitements. On demande, en revanche, des sérologies virales, car on sait que le virus d'Epstein-Barr (EBV) se cache souvent derrière les tumeurs qui touchent les cellules du système lymphocytaire et qu'il a une tendance certaine à infecter en priorité les lymphocytes B⁵,⁶.

En voici les résultats :

Patient 53 ans Homme

Lymphome des cellules du manteau avec des adénopathies sus- et sous-diaphrag- matiques et des sites extra-nodaux aux niveaux pulmonaire, gastrique et rectal dia- gnostiqué 5 ans auparavant.

Infections récurrentes et infiltrat lymphocytaire avec un degré de prolifération de 10 %.

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Résultats

► Virus herpès simplex 1 – IgG : 2,27 positif (valeur négative (VN) < 0,90)

► Virus herpès simplex 2 – IgG : < 0,5 négatif (VN < 0,90)

► Virus varicelle-zona – IgG : 1,69 positif (VN < 0,90)

► Virus d'Epstein-Barr – IgM-VCA : < 10 U arb/ml négatif (VN < 20)

► Virus d'Epstein-Barr – IgG-VCA : > 750 U arb/ml positif (VN < 20 U arb/ml)

► Virus d'Epstein-Barr – IgG EBNA : 85,20 U arb/ml positif (VN < 5 U arb/ml)

► Virus d'Epstein-Barr – IgG-EA : > 150 U arb/ml positif (VN < 10 U/ml)

► Cytomégalovirus – IgG : 8,56 positif (VN < 0,90)

On considère que le virus herpès simplex de type 1 est sous contrôle. Le virus varicelle-zona et le cytomégalovirus sont positifs avec des taux d'anticorps bas. En revanche, les anticorps IgG anti- VCA et IgG anti-EBNA de l'EBV sont positifs avec des taux élevés.

Traitement mis en place

J'ai immédiatement proposé au patient de prendre la formule de micro-immunothérapie CL1 ainsi que la formule EBV. Lorsque l'on adopte l'approche intégrative, on se donne pour objectif de prévenir et d'éviter les infections opportunistes afin de ne pas activer les lymphocytes et d'apaiser la réponse immunitaire au niveau des muqueuses. Pour ce faire, j'ai également recommandé au patient :

► Des probiotiques immunomodulateurs (Lactophilus lactis),

► De l'huile de pépins de pamplemousse comme antiseptique buccal,

► Des formules d'homotoxicologie contre la sinusite et pour protéger les voies respiratoires supérieures,

► Une formule pour réguler l'inflammation pulmonaire avec du curcuma et de la quercétine,

► De la mycothérapie avec du Ganoderma lucidum (reshi),

► De la mélatonine,

► De la micro-immunothérapie :

► Formule CL1 – 1 gélule par jour à distance des repas.

► Formule EBV – 1 gélule par jour à distance des repas.

Suivi

Quelques jours après le début du traitement, le patient fait une poussée de fièvre qui l'amène à consulter à l'hôpital. Conformément aux consignes données, il reste en observation et on réalise des hémocultures en série. Le jour suivant, il n'a plus de fièvre et son état général est bon. Le patient se souvient que je l'avais prévenu que le traitement pouvait générer un peu de fièvre, une

。 。 。

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Le patient indique qu'une fois la fièvre passée, il note une réelle amélioration de son état géné- ral et de l'asthénie dont il souffrait. Je lui demande de continuer à faire attention et à se reposer comme il le fait habituellement.

5 mois plus tard, lors de la visite de contrôle, le patient se sent beaucoup mieux et souhaite retour- ner travailler normalement. Cependant, je lui explique que l'immunité ne se rétablit pas aussi rapidement et qu'il est important de rester vigilant car n'importe quel autre facteur peut entraîner un nouveau déséquilibre (stress, sommeil perturbé, alimentation déséquilibrée, autres infections, etc.). Comme il veut absolument retourner au travail, je demande de nouvelles analyses :

Résultats 5 mois plus tard

► Virus d'Epstein-Barr – IgM-VCA : < 10 U arb/ml négatif (VN < 20)

► Virus d'Epstein-Barr – IgG-VCA : > 750 U arb/ml positif (VN < 20 U arb/ml)

► Virus d'Epstein-Barr – IgG-EBNA : 90,80 U arb/ml positif (VN < 5 U arb/ml)

► Virus d'Epstein-Barr – IgG-EA : > 150 U/ml positif (VN < 10 U/ml)

Ces analyses réalisées en juillet 2015 montrent que les taux d'anticorps n'ont pas évolué entre les deux consultations, bien que le patient se sente beaucoup mieux. Cependant, elles ont aidé le patient à comprendre à quel point son immunité était touchée et les effets que l'EBV pouvaient avoir sur son organisme. Je lui recommande donc d'attendre quelques mois de plus avant de retourner travailler, car il occupe un poste stressant.

Un an plus tard, en septembre 2016, on réalise de nouvelles sérologies, dont les résultats sont les suivants :

Résultats un an plus tard

► Virus d'Epstein-Barr – IgM-VCA : 0,01 négatif (VN < 0,9)

► Virus d'Epstein-Barr – IgG-VCA : 70,30 positif (VN < 0,9)

► Virus d'Epstein-Barr – IgG-EBNA : 88,80 U arb/ml positif (VN < 5 U arb/ml)

► Virus d'Epstein-Barr – IgG-EA : 2,90 U/ml négatif (VN < 10 U/ml)

Étant donné que les nouvelles sérologies montrent une normalisation des anticorps anti-EA, on adapte le traitement de micro-immunothérapie de la manière suivante :

► Formule EBV – 1 gélule par jour 10 jours par mois, à distance des repas.

► Formule CL2 – 1 gélule par jour à distance des repas.

Jusqu'à maintenant (plus de 5 ans plus tard), le patient ne rencontre plus de problèmes. Les ana- lyses effectuées par l'hématologue sont normales et le patient a repris une vie professionnelle et sociale classique.

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。 。 。

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Conclusion

Ce cas clinique nous enseigne plusieurs choses : tout d'abord, il ne faut pas sous-estimer les réac- tivations virales chez les patients atteints d'un cancer. De plus, il est important de donner aux patients toutes les informations nécessaires, que ce soit sur les effets escomptés comme sur ceux qui ne sont pas attendus ou ne devraient pas se produire avec le traitement mis en place. Enfin, il ne faut pas être pressé de revenir à une « vie normale » après un traitement aussi complexe que celui contre le cancer. La micro-immunothérapie propose des formules sans danger et possibles à utiliser dans toutes les stratégies thérapeutiques mises en place pour lutter contre le cancer.

Bibliographie

1. Las Cifras Del Cáncer En España 2020. Rapport de la Sociedad Española de Oncología Médica. Disponible sur [https://seom.org/seomcms/images/stories/recursos/Cifras_del_cancer_2020.pdf].

2. Casla S, Hojman P, Márquez-Rodas I, et al. Running away from side effects: physical exercise as a complementary intervention for breast cancer patients. Clin Transl Oncol. 2015;17(3):180-196.

3. Sica A. Role of tumour-associated macrophages in cancer-related inflammation . Exp Oncol. 2010;32(3):153-158.

4. Zapatka M, Borozan I, Brewer DS, et al. The landscape of viral associations in human cancers. Nat Genet.

2020;52(3):320-330.

5. Shannon-Lowe C, Rickinson AB, Bell AI. Epstein-barr virus-associated lymphomas. Philos Trans R Soc B Biol Sci.

2017;372(1732).

6. Mundo L, Del Porro L, Granai M, et al. Frequent traces of EBV infection in Hodgkin and non-Hodgkin lymphomas classified as EBV-negative by routine methods: expanding the landscape of EBV-related lymphomas. Mod Pathol.

2020;33(12):2407-2421.

Références

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