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Québec EN CHENAUX DE FRAIEAU RUISSEAU DE L'ÉGLISEEN 1992 ET 1993 (OSMERUS MORDAX) INCUBATION D'OEUFS D'EPERLANARC-EN-CIEL

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INCUBATION D'OEUFS D'EPERLAN ARC-EN-CIEL (OSMERUS MORDAX)

EN CHENAUX DE FRAIE AU RUISSEAU DE L'ÉGLISE

EN 1992 ET 1993

par

Luc Bouchard

Avril 1994

Québec

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Direction régionale de Québec

Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune Direction de la Faune et des Habitats

Service de la faune aquatique

INCUBATION D'OEUFS D'ÉPERLAN ARC-EN-CIEL (Osmerus mordax) EN CHENAUX DE FRAIE AU

RUISSEAU DE L'ÉGLISE EN 1992 ET 1993.

par Luc Bouchard

Centre Écologique du Lac St-Jean Inc.

Ministère de l'Environnement et de la Faune Québec, Avril 1994

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Référence à citer :

Bouchard, L. 1994. Incubation d'oeufs d'éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) en chenaux de fraie au Ruisseau de l'Église en 1992 et 1993.

Ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction de la Faune et des Habitats, Service de la faune aquatique, Rapp. tech., 38 pages.

Dépôt légal- Bibliothèque nationale du Québec, 1995 ISBN: 2-550-23973-3

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I l l

AVANT-PROPOS

L'éperlan arc-en-ciel de l'estuaire du fleuve Saint-Laurent est une espèce qui a autrefois joué un rôle important comme poisson capturé commercialement et sportivement et qui a de plus servi de proie pour le Béluga du Saint-Laurent, aujourd'hui en difficulté et le bar rayé, aujourd'hui disparu. La population d'éperlans a beaucoup diminué dans les derniers 25 ans; les débarquements commerciaux ont passé de 120 tonnes métriques en 1964 à moins d'une tonne métrique en 1988.

Devant cet état de fait, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de même que le ministère des Pêches et Océans Canada ont convenu, en avril 1990, de travailler conjointement à la restauration de cette population autrefois si importante. C'est dans le cadre de cette entente que le présent rapport a été produit.

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RÉSUMÉ

Suite au constat d'une diminution importante de la population d'éperlan arc- en-ciel du sud de l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, une étude a été entreprise afin de préciser les principales causes de mortalité survenant au cours du développement embryonnaire et de proposer un aménagement original conçu pour en réduire les effets. Les aménagements ont été installés au Ruisseau de l'Église et la station d'incubation a été en opération au cours des printemps 1992 et 1993 afin de vérifier et d'améliorer l'efficacité de l'aménagement et des méthodes utilisées. Au cours de ces deux années d'expérimentation, les taux de survie des oeufs ont été de 66% et de 87% en moyenne, ce qui est entre 17 et 22 fois supérieur aux taux observés en nature. Il ressort que la fécondation des oeufs de façon naturelle dans les chenaux de fraie apporte de meilleurs taux de survie comparativement à la fécondation manuelle des oeufs. Les résultats obtenus démontrent que l'unité de sédimentation installée est suffisamment efficace pour contrôler le colmatage des oeufs par les parti- cules fines. De plus, les densité d'oeufs utilisées démontrent qu'il est possible d'incuber plus d'une couche d'oeufs avec succès à partir de ce système.

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V i l

TABLE DES MATIERES

Page AVANT-PROPOS iii RÉSUMÉ v TABLE DES MATIÈRES vii LISTE DES TABLEAUX ix LISTE DES FIGURES xi 1. INTRODUCTION 1 2. MATÉRIEL ET MÉTHODES 4 2.1 Capture des reproducteurs 4 2.2 Description de l'aménagement 4 2.3 Méthode de fécondation des oeufs 6 2.4 Méthode de contrôle de la sédimentation 7 2.5 Densité du dépôt d'oeufs 7

2.5.1 Évaluation du dépôt d'oeufs

de la fraie manuelle 8 2.5.2 Évaluation de la densité du dépôt d'oeufs

de la fraie naturelle 8 2.6 Évaluation et analyse des taux de survie 11 2.7 Opération de l'incubateur 12 3. RÉSULTATS 14 3.1 Expérience de 1992 14 3.1.1 Méthode de fécondation des oeufs 14 3.1.2 Méthode de contrôle de la sédimentation 17 3.1.3 Densité du dépôt d'oeufs 17 3.2 Expérience de 1993 18 3.2.1 Méthode de fécondation des oeufs 20 3.2.2 Densité du dépôt d'oeufs 20 4. DISCUSSION 22 5. CONCLUSION 27 REMERCIEMENTS 28 LISTE DES RÉFÉRENCES 29 ANNEXE 1. Description du montage expérimental 33

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IX

LISTE DES TABLEAUX

Page Tableau 1. Plan d'expérience et résultats de l'incubation d'oeufs

d'éperlan au Ruisseau de l'Église en 1992 15

Tableau 2. Analyse des taux de survie des oeufs

d'éperlan incubés en 1992 16

Tableau 3. Plan d'expérience et résultats de l'incubation d'oeufs

d'éperlan au Ruisseau de l'Église en 1993 19

Tableau 4. Analyse des taux de survie des oeufs

d'éperlan incubés en 1993 21

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XI

LISTE DES FIGURES

Page Figure 1. Localisation de la station d'incubation du

Ruisseau de l'Église, secteur de l'estuaire

moyen du fleuve Saint-Laurent 5

Figure 2. Montage expérimental (vue en plan) 37

Figure 3. Unité d'incubation (vue en coupe) 38

Figure 4. Unité de sédimentation (vue en coupe) 38

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1. INTRODUCTION

Au cours des dernières années, une diminution importante de la population d'éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) du sud de l'estuaire du fleuve Saint- Laurent a été remarquée. Ainsi, les débarquements commerciaux déclarés sont passés de 120 tonnes métriques en 1964 à 1 tonne métrique en 1988 (Robitaille et Vigneault 1990). Face à ce déclin, des projets de restauration et de mise en valeur de cette population et de ses habitats ont été entrepris depuis quelques années.

En 1990, le Centre Écologique du Lac St-Jean était mandaté par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche pour documenter les principales causes de mortalité survenant au cours du développement embryonnaire chez cette espèce. Suite à cette activité, un aménagement original a été proposé et conçu afin de réduire les mortalités des oeufs et a été spécialement adapté aux particularités physiques de certains tributaires du Saint-Laurent (Valentine et Filion 1991).

Le site qui a finalement été retenu se situe en bordure du Ruisseau de l'Église, seul site de fraie utilisé par l'éperlan au cours des dernières années dans la partie amont du sud de l'estuaire (Therrien et al. 1990). Celui-ci présentait comme principal avantage une pente suffisante pour permettre que l'alimenta- tion en eau soit effectuée à l'aide d'un système fonctionnant par gravité. De plus, comme la reproduction des éperlans y fait l'objet d'un suivi annuel de la part du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, leurs efforts pouvaient être mis à profit pour l'approvisionnement en reproducteurs.

L'aménagement a spécialement été conçu et adapté afin de limiter l'effet des principaux facteurs de mortalités survenant au cours du développement embryonnaire de l'éperlan. Un des facteurs importants de mortalité est l'absence de fécondation des oeufs (Misitano 1977; Akielaszek et al.1985).

Le premier objectif consistait à vérifier l'efficacité de deux méthodes de fécon- dation des oeufs, adaptées en fonction des incubateurs aménagés, et ayant

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déjà été expérimentées pour l'éperlan. Il s'agit de la fécondation manuelle réalisée à partir de la méthode sèche (Misitano 1977; Cooper 1978;

Akielaszek et al.1985; Bédard 1988; Shadrin 1988; B. Massicotte, comm.

pers.) et de la fécondation naturelle (Brezoski 1957; Geffen 1990).

Un autre facteur important de mortalité est le colmatage des oeufs par la sédimentation des particules fines contenues dans l'eau (Brezoski 1957; G.

Verreault comm. pers.). Le second objectif consistait à vérifier l'efficacité de deux méthodes visant le contrôle de la sédimentation soit, dans un premier temps, en utilisant une unité de sédimentation et ensuite en ajoutant un filtre à piscine à cette unité.

Une déposition d'oeufs trop élevée peut entraîner des mortalités au niveau des couches inférieures, constituant un facteur de mortalité important pour les oeufs d'éperlan (Brezoski 1957; McKenzie 1964; Akielaszek et al. 1985;

Kircheis et Geffen 1987). Nos expérimentations avaient comme troisième objectif de déterminer la densité optimale d'oeufs pouvant être incubés à partir de cet aménagement.

Comme en nature les larves d'éperlan sont libérées dès l'éclosion, soit même avant la résorption du sac vitellin (Ouellet et Dodson 1985; Courtois et Dodson 1986; Johnston et Cheverie 1988) et que la stimulation du début de l'alimenta- tion exogène chez cette espèce semble problématique (Akielaszek et al. 1985;

Bédard et Lalancette 1989), les incubateurs ont été adaptés afin de permettre l'évacuation des larves dès leur éclosion. De plus, comme la tombée de la nuit a été identifiée comme stimulant l'activité des larves et l'éclosion (Ouellet et Dodson, 1985), le toit de la station d'incubation a été construit à partir d'un matériel transparent afin d'obtenir une photopériode naturelle.

L'installation des aménagements a été réalisée à l'automne 1991 et au cours des deux années suivantes a eu lieu l'incubation d'oeufs d'éperlan. L'objectif général de ces deux années d'expérimentation visait à évaluer et à améliorer l'efficacité des aménagements proposés et des méthodes utilisées pour

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l'incubation des oeufs. Le présent document présente la description du matériel et des méthodes utilisées, les résultats d'incubation des oeufs ainsi que les conclusions tirées des expériences menées au cours des printemps de 1992 et 1993.

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2. MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.1 Capture des reproducteurs

Les reproducteurs d'éperlan arc-en-ciel utilisés pour les expérimentations ont été capturés à l'exutoire du Ruisseau de l'Église à Beaumont (figure 1). À cet endroit ils se retrouvent en grand nombre, un obstacle infranchissable leur bloquant l'accès au tributaire. La frayère s'y limite à une zone d'environ 150 mètres correspondant à l'estran, portion du littoral entre les hautes et les basses eaux.

Les poissons étaient capturés à l'aide de carrelets, cage rectangulaire grilla- gée ouverte à une extrémité, par les techniciens du M.L.C.P. (région 03) lors des travaux de suivi de la population ainsi que par l'équipe du Centre Écologique. Les poissons étaient transportés jusqu'à la station d'incubation où ils étaient déposés dans les unités d'incubation garnies de claies pour la fraie naturelle ou conservés pour la fraie manuelle.

2.2 Description de l'aménagement

L'aménagement proposé a été inspiré des chenaux de fraie utilisés antérieu- rement au New Hampshire pour la reproduction de cette espèce. À cet endroit, la totalité du ruisseau était déviée dans des couloirs de béton où les reproducteurs étaient dirigés et emprisonnés. La fraie se réalisait sur des claies de jutes et les reproducteurs étaient relâchés une fois les oeufs déposés.

Cependant, comme les éperlans n'effectuent pas de montaison dans le Ruisseau de l'Église, les reproducteurs ont dû être capturés et transportés jusqu'à la station d'incubation. La description détaillée du montage

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Figure 1 : Localisation de la station d'incubation du Ruisseau de l'Église, secteur de l'estuaire moyen du fleuve Saint-Laurent.

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expérimental est présentée à la figure 2 (annexe 1). L'aménagement installé consiste en des unités d'incubation en bois constituant des chenaux de fraie (figure 3, annexe 1). Cette méthode, décrite dans Brezoski (1957) et Valentine (1991), s'avérait la meilleure solution. En plus de permettre la fraie des repro- ducteurs elle permet l'évacuation des larves dès leur éclosion, ce qui se rap- proche de ce qui est observé en nature. Les problèmes reliés au début de l'alimentation sont ainsi évités.

L'alimentation en eau s'y fait par gravité, la source étant située à même une chute en amont. À l'intérieur des incubateurs, l'eau circule par gravité selon un système de trop-plein avant d'être retournée à la rivière par un drain. Ce système peut fonctionner sans pompe, laquelle présente l'inconvénient d'être sujette aux pannes d'électricité et d'alourdir le système. Cet aménagement de conception originale a les avantages d'être peu coûteux à réaliser et à opérer.

2.3 Méthode de fécondation des oeufs

La première méthode de fécondation des oeufs utilisée, la fraie manuelle, a été effectuée à partir d'un protocole adapté aux particularités de cette espèce et basé sur la méthode dite sèche. Celle-ci consiste à prélever manuellement les gamètes mâles et femelles des poissons et à les mettre en contact de façon à provoquer la fécondation des oeufs. Les manipulations sont effectuées en absence d'eau qui, dans le cas des oeufs d'éperlan, rend les oeufs adhérants. Le protocole des manipulations a été établi à partir de la littérature (Huet 1960; Woynarovich et Hornâth 1981) et à partir de conseils provenant de certaines personnes ayant déjà tenté l'expérience pour l'éperlan arc-en-ciel (J. Moring, comm. pers.; P. Dexter, comm. pers.; B. Massicotte, comm.pers.).

La seconde méthode de fécondation des oeufs expérimentée consistait à reproduire des conditions se rapprochant le plus possible de celles retrouvées

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en nature à l'intérieur des chenaux de fraie afin de permettre aux éperlans de s'y reproduire. Pour cette partie de l'expérience, les éperlans capturés et triés selon leur sexe étaient répartis sur les claies, séparées en sections par du grillage. À ce moment, les individus étaient déposés sur les claies dans un ratio de deux mâles pour une femelle afin de maximiser les chances de fécondation. De façon générale, la fraie se produisait au cours de la nuit suivant leur introduction dans les chenaux. Une fois la fraie réalisée, les pois- sons étaient retirés des incubateurs afin de ne pas perturber le développe- ment des oeufs.

2.4 Méthode de contrôle de la sédimentation

L'efficacité de deux méthodes visant le contrôle de la sédimentation de l'eau utilisée pour l'incubation des oeufs a été vérifiée. La première consistait en une unité de sédimentation favorisant le dépôt des particules (figure 4, annexe 1). Cette unité se composait d'un bassin rectangulaire où l'eau circu- lait lentement à travers une série de grillages de fibre de verre. Les particules fines étaient ralenties par le grillage et se déposaient au fond.

Pour la seconde méthode de contrôle de la sédimentation, un système de fil- tration supplémentaire, un filtre à sable pour piscine, était ajouté à l'unité de sédimentation afin de voir s'il était possible d'augmenter les taux de survie en obtenant une eau avec une concentration de particules fines moins élevée.

2.5 Densité du dépôt d'oeufs

Akielaszek et al. (1985) et McKenzie (1964) mentionnent que les meilleurs taux de survie ont été observés avec une densité de dépôt d'oeufs d'environ 13 oeufs.cnr2, en laboratoire et en nature. Cette densité représente une seule couche d'oeufs. Cependant, Brezoski (1957) mentionne avoir obtenu de bons taux de survie pour ses expériences en chenaux de fraie, avec des

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densités de dépôt d'oeufs aussi élevées que 147 oeufs.crrr2, ce qui représente plusieurs couches d'oeufs. Différentes densités de dépôt d'oeufs sur les claies correspondant à une ou plusieurs couches d'oeufs ont été expérimentées afin de déterminer celle présentant les meilleurs taux de survie en fonction de l'aménagement proposé. En 1992, les densités visées étaient de 13 et 50 oeufs.cm-2 alors qu'en 1993, les densités expérimentées étaient de 30,45 et 60 oeufs.cm-2. Ce paramètre est important considérant qu'un des buts de cet aménagement est de produire le plus grand nombre de larves.

2.5.1 Évaluation du dépôt d'oeufs de la fraie manuelle

Pour évaluer la densité du dépôt d'oeufs de la fraie manuelle, la méthode uti- lisée était la méthode gravimétrique. Au cours de divers décomptes, il a été établi qu'un gramme d'oeufs d'éperlan arc-en-ciel contenait en moyenne 2 067 oeufs. Le nombre de grammes nécessaires pour obtenir une densité d'oeufs choisie sur les claies était calculé comme suit:

No = S X D Ng = No

Og où : No = nombre d'oeufs requis

S = superficie de la claie (cm2)

D = densité d'oeufs choisie (oeufs.cm-2)

Ng = nombre de grammes d'oeufs correspondant à la densité choisie Og = nombre d'oeufs par gramme.

2.5.2 Evaluation de la densité du dépôt d'oeufs de la fraie naturelle

Pour estimer la densité du dépôt d'oeufs de la fraie naturelle, la méthode utili- sée était basée sur les caractéristiques biologiques des éperlans de cet endroit. La première étape consistait à déterminer le nombre de femelles

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devant être déposées sur les claies afin de procurer une densité de dépôt se rapprochant de celle choisie. D'après une étude effectuée sur cette popula- tion en 1990, (Giroux et al., en préparation) il a été déterminé qu'une femelle de taille moyenne contenait 13 829 oeufs. Ainsi, le nombre nécessaire de femelles pour obtenir une densité choisie d'oeufs sur les claies était calculé comme suit:

No = S X D Nf = No

où : No = nombre d'oeufs requis S = superficie de la claie (cm2)

D = densité d'oeufs choisie (oeufs.crrr2)

Nf = nombre de femelles correspondant à la densité choisie Of = nombre d'oeufs par femelle

La seconde étape consistait à estimer la densité d'oeufs effectivement obte- nue. Une fois la fraie naturelle réalisée, il s'avérait impossible d'obtenir direc- tement la densité d'oeufs déposée. Les oeufs ont un faible diamètre, ils ne sont pas répartis uniformément sur les claies et ils ne doivent pas être bougés car les mouvements pourraient induire des mortalités. Le décompte direct ou l'utilisation de sous-échantillons n'était pas réalisable.

Les densités d'oeufs déposées à la suite de la fraie naturelle ont été évaluées indirectement, à partir de l'équation de fécondité de cette population obtenue lors de l'étude réalisée en 1990 (Giroux et al., en préparation). Ainsi, à partir du poids des femelles après fraie, le nombre d'oeufs portés par chacune d'entre elles pouvait être estimé. La somme de la contribution de chaque femelle déposée sur une claie représentait le dépôt d'oeufs initial. L'équation de la régression utilisée était :

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Y = 726,9 X - 4 395,5 n = 75 r2 = 0,74 où : X = poids des femelles (g)

Y = nombre d'oeufs

n = nombre d'individus utilisés r2 •= coefficient de corrélation

Cependant, le nombre d'oeufs calculé à partir de cette relation ne pouvait être utilisé sans ajustements. Il fallait tenir compte de certains facteurs qui ont modifié à la baisse le nombre d'oeufs effectivement déposé soit des pertes de femelles et des pertes d'oeufs. Dans un premier temps, en 1992, 23% des femelles déposées sur les claies se sont échappées des incubateurs. Il était difficile de préciser le moment de la fuite de ces femelles et de savoir si elles sont demeurées suffisamment longtemps pour déposer leurs oeufs. Alors, les calculs du dépôt étaient effectués sans tenir compte de leur contribution. En 1993, le système de séparation des claies a été amélioré et aucune perte de femelle n'est survenue.

Ensuite, lors de l'échantillonnage, il a été remarqué que des oeufs étaient perdus au cours des diverses manipulations de capture, de transport et de tri.

Il fallait également tenir compte de ces pertes. Un facteur de correction a été appliqué aux résultats obtenus à partir de l'équation de fécondité. Pour établir ce facteur de correction, les caractéristiques des femelles ayant servi à la fraie manuelle ont été utilisées car il était possible de comparer les résultats obte- nus par les deux méthodes d'évaluation du nombre d'oeufs, soit la méthode gravimétrique et celle par le biais de l'équation de fécondité. Après avoir préalablement vérifié l'homogénéité des variances, il a été établi que le nombre d'oeufs obtenu différait significativement selon la méthode utilisée (Test de t, t = 10,9 ; P < 0,05). Le nombre obtenu par la méthode gravimé- trique était d'environ 25% inférieur au nombre calculé par l'équation de fécondité. Cette dernière procurait le nombre d'oeufs qu'auraient dû contenir les femelles selon leur poids, alors que par la méthode gravimétrique, le nombre d'oeufs effectivement déposés était obtenu. La différence qui existe entre les deux évaluations du nombre d'oeufs correspondrait à la perte subie

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par une femelle au cours des manipulations ou avant la capture. Un correctif de 25% a donc été appliqué aux résultats du nombre d'oeufs initial obtenu par le biais de la fécondation naturelle.

Les oeufs retrouvés morts au fond de l'incubateur ainsi que ceux qui étaient demeurés à l'intérieur des femelles après la fraie ont également été soustraits des densités d'oeufs utilisées, en plus du facteur de correction.

2.6 Évaluation et analyse des taux de survie

Afin de calculer les taux de survie, les oeufs non-éclos de chaque claie étaient prélevés à la fin de la période d'éclosion et préservés. Une fois en labora- toire, le nombre d'oeufs correspondant à chaque claie a été obtenu par comptage direct et/ou volumétrie. Le nombre de larves mortes retrouvées dans les échantillons était également ajouté aux mortalités.

Les taux de survie des deux années d'expérience sont présentés en propor- tion et correspondent au nombre de larves vivantes ayant été produites. Les taux étaient évalués pour chaque claie afin de préciser l'influence des diffé- rents paramètres sur la survie des oeufs. La formule utilisée était la suivante : Taux de survie (%) = (Nbre d'oeufs déposés - Nbre d'oeufs morts) X100

Nbre d'oeufs déposés

Comme il y avait peu d'échantillons dus au nombre restreint de claies, un test non paramétrique était utilisé pour la comparaison des taux de survie. Il s'agit du test de Wilcoxon-Mann-Whitney pour échantillons indépendants (Scherrer 1984). Dans un premier temps, l'ensemble des claies était comparé. S'il n'y avait pas de différence significative, les données étaient regroupées. Si les échantillons étaient significativement différents, ils étaient séparés pour la poursuite des comparaisons.

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2.7 Opération de l'incubateur

Le débit nécessaire pour alimenter les chenaux de fraie était ajusté en fonc- tion de deux facteurs, soit le comportement des reproducteurs et des larves nouvellement écloses ainsi que les besoins physiologiques des oeufs en incubation. Au début de la période de fraie naturelle, le débit dans les incuba- teurs était maintenu élevé (moyenne de 80 l.min-1) afin d'éviter d'éventuels problèmes reliés à la rhéotaxie et pour apporter une bonne oxygénation aux poissons. Dans les conditions idéales, une frayère d'éperlan présente un écoulement rapide de l'eau (Marcotte et Tremblay 1948). Pour la période de développement, le débit était réduit (moyenne de 50 l.min-1). L'oxygénation ne constituait pas un problème, même à un faible débit, car l'eau était saturée d'oxygène dans la chute. Le débit réduit permettait également une circulation d'eau moins rapide dans le système, favorisant la sédimentation des parti- cules fines dans l'unité de sédimentation. Pour la période d'éclosion des larves, le débit était augmenté (moyenne de 90 l.min-1) pour faciliter leur sor- tie hors des incubateurs et ainsi permettre leur retour à la rivière, comme en nature (Ouellet et Dodson, 1985).

Un autre facteur important de mortalité d'oeufs d'éperlan en cours de déve- loppement qui a dû être pris en considération est l'infection par les champi- gnons (Brezoski 1957; Misitano 1977; Cooper 1978; Akielaszek et al. 1985;

Bédard 1988). Trois types de traitements ont été utilisés précédemment : les traitements à l'aide d'un désinfectant (Westcodyne, de la compagnie West Chemical Products), au formol et au vert de malachite. Des recherches menées par Arasaki et al. (1958 in Olah et Farkas 1978) concernant la résis- tance des champignons au vert de malachite ont démontré que même à des concentrations très faibles, ce produit en retardait la croissance. Comme une température égale ou supérieure à 5°C entraîne la prolifération des champi- gnons sur les oeufs morts (Olah et Farkas 1978) et que l'alimentation en eau se faisait directement à même l'eau de la rivière qui se réchauffe rapidement au printemps, il a été décidé que des traitements au vert de malachite seraient utilisés pour les deux incubateurs afin de contrôler la prolifération des

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13

champignons. Les oeufs étaient traités en continu à l'aide d'un siphon qui distribuait le produit dilué, tel que mentionné par Johnson et al. (1955). En 1992, les traitements étaient d'une durée de 40 minutes à tous les deux jours avec une solution à une concentration de 5 ppm. Comme la prolifération des champignons a été abondante en 1992, le traitement a été modifié pour l'expérimentation de 1993 à raison de 3 ppm à tous les jours et ce, toujours en continu pendant 40 minutes. De plus, le volume d'eau contenu à l'inté- rieur des deux incubateurs faisait également l'objet d'un traitement choc d'une même concentration. Les deux incubateurs bénéficiaient du même traitement.

Les traitements étaient interrompus avec l'apparition des premières larves.

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3. RÉSULTATS

3.1 Expérience de 1992

Le tableau 1 présente les résultats concernant l'incubation des oeufs d'éper- lan pour chacune des claies, lors de l'expérimentation réalisée en 1992, selon la planification de l'expérience. La température de l'eau au cours de la période d'incubation a varié entre 7°C et 21 °C (moyenne = 13,5°C) et la période de développement s'est prolongée sur 12 jours, en moyenne, à partir de la date de fécondation des oeufs et de l'apparition des premières larves.

La somme des températures moyennes quotidiennes (somme thermique) correspond à 162°C.jours'1 de développement.

À la fin de l'expérience, 261 474 oeufs morts ont été dénombrés au cours des divers décomptes, sur le terrain et en laboratoire. Par conséquent, le nombre de larves produites et retournées au fleuve en 1992 à partir de la station d'incubation du Ruisseau de l'Église est évalué à 515 886. Les taux de survie par claie varient entre 37% et 95% pour un taux de survie moyen de 66%, en considérant l'ensemble des claies. Une claie n'a pu être remplie dû à un nombre insuffisant de femelles capturées.

3.1.1 Méthode de fécondation des oeufs

Une différence significative a été observée pour les résultats obtenus selon la méthode de fécondation utilisée (tableau 2). Les taux de survie des claies dont la fécondation des oeufs a été réalisée de façon naturelle sont nettement supérieurs à ceux provenant de la fécondation manuelle (test de Mann- Whitney pour n < 8, p = 0,0012). La moyenne de la survie des oeufs des claies de la fraie naturelle est de 92,9% alors que pour la fraie manuelle, la survie est de 50,6% en moyenne.

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Tableau 1 : Plan d'expérience et résultats de l'incubation d'oeufs d'éperlan au Ruisseau de l'Église en 1992.

Claie

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

TOTAL

PLAN D'EXPÉRIENCE Méthode de

fécondation

manuelle manuelle manuelle naturelle naturelle naturelle naturelle manuelle manuelle manuelle manuelle naturelle naturelle naturelle naturelle

Contrôle de la sédimentation

sédi.+filtre sédi.+filtre sédi.+filtre sédi.+filtre sédi.+filtre sédi.+filtre sédi.+filtre sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur

Densité du dépôt attendue (oeufs.cm-2)

50 13 13 13 50 50 13 13 50 50 13 13 50 50 13

Densité du dépôt

obtenue (oeufs.cm-2)

49 13 13 4 18 23 7 13 51 50 13 4 27 29 8

RÉSULTATS Dépôt

d'oeufs initial (Nombre)

119 473 31 418 31 005 8 588 44 345 56 166 16 009 32 039 122 366 120 506 30 592

10 278 64 518 71 271 18 786

777 360

Mortalité

(Nombre) 69 150 18 281 19 485

809 2 098 3 791 2 109 21 963 66 083 37 420 8 628 1 099 4 252 3 712 2 594

261 474

Taux de survie

(.%) 42 42 37 91 95 93 87 31 46 69 72 89 93 95 86

66 Estimation des éclosions : 777 360 - 261 474 = 515 886 oeufs éclos.

(29)

Tableau 2 : Analyse des taux de survie des oeufs d'éperlan incubés en 1992.

Claies Taux de survie (%) Moyenne Ecart type

Probabilité

1) MÉTHODE DE FÉCONDATION DES OEUFS Manuelle

Naturelle

1-2-3-8-9-10-11 4-5-6-7-12-13-14-15 2) CONTRÔLE DE LA SÉDIMENTATION

3) DENSITÉ DU DÉPÔT D'OEUFS

50,6 92,9

15,7 3,5

Manuelle

Naturelle

Sédimenteur Sédimenteur + filtre

Sédimenteur Sédimenteur + filtre

8-9-10-11 1-2-3 12-13-14-15

4-5-6-7

56,1 41,2 92,9 93

19,2 2,8 3,9 3,6

0,0012 **

0,288

0,773

Manuelle

Naturelle

13oeufs.cm-2 50 oeufs.cm-2 6 oeufs.cm-2 24 oeufs.cm-2

2-3-8-11 .1-9-10 4-7-12-15 5-6-13-14

45,3 52,4 87,7 94,1

18 14,5

2,1 1

0,288

0,021 * Test de Wilcoxon-Mann-Whitney, seuils de signification : * < 0,05 et ** < 0,01

(30)

17

Afin de mieux cerner l'effet des autres paramètres sur les taux de survie, soit la méthode de contrôle de la sédimentation et les différentes densités du dépôt des oeufs sur les claies, les données ont été séparées et regroupées en fonc- tion de la méthode de fécondation utilisée pour la suite des analyses.

3.1.2 Méthode de contrôle de la sédimentation

Pour la fraie manuelle, les résultats comparés en fonction de la méthode de contrôle de la sédimentation ne présentent pas de différence (tableau 2). Les taux de survie des claies de l'incubateur dont l'eau provenait directement du sédimenteur ou ceux de l'incubateur dont l'eau était filtrée en plus par le filtre à piscine ne sont pas différents (test de Mann-Whitney pour n < 8; p = 0,288).

La moyenne de la survie des oeufs obtenus avec le sédimenteur est de 56,1%

alors qu'avec le sédimenteur plus le filtre, la survie est de 41,2% en moyenne.

Pour la fraie naturelle, les taux de survie obtenus avec le sédimenteur ou le sédimenteur plus le filtre à piscine ne sont pas différents (p = 0,773). Les claies avec l'eau du sédimenteur ont présenté une moyenne de survie de 92,9% alors que pour l'incubateur plus le filtre à piscine, la survie est de 93,0%

en moyenne.

3.1.3 Densité du dépôt d'oeufs

Les résultats comparés en fonction de la densité du dépôt d'oeufs ne présen- tent pas de différence pour la fraie manuelle (tableau 2). Les taux de survie des claies avec des densités respectives d'oeufs de 13 et 50 oeufs.cnr2 ne sont pas différents (test de Mann-Whitney pour n < 8; p = 0,288). La survie moyenne des claies avec la faible densité est de 45,3% et de 52,4% avec la densité de dépôt plus élevée.

(31)

18

Les densités de dépôt effectivement obtenues à partir de la fraie naturelle sont beaucoup plus faibles que ce qui avait été planifié initialement. Ainsi les pertes de femelles et d'oeufs qui ont été observées font en sorte que les densi- tés obtenues sont respectivement de 6 et 24 oeufs.crrr2 en moyenne. La com- paraison des résultats démontre que les taux de survie des claies avec la densité plus élevée sont supérieurs à ceux de la faible densité (p = 0,021) (tableau 2). La moyenne des taux de survie pour 24 oeufs.cm-2 est de 94,1%

et pour la densité de 6 oeufs.cm-2, elle est de 87,7% en moyenne.

3.2 Expérience de 1993

Le tableau 3 présente les résultats concernant l'incubation des oeufs d'éperlan qui s'est déroulée en 1993, pour chacune des claies et selon la planification de l'expérience. La température de l'eau a varié entre 5,5°C et 16°C (moyenne = 9,5°C) et la période de développement s'est prolongée sur 16 jours, en moyenne, à partir de la date de fécondation des oeufs et de l'apparition des premières larves. La somme des températures moyennes correspond à 152°C.jours"1 de développement.

En 1993, le nombre de femelles capturées était élevé, ce qui a permis de remplir vingt claies. La fraie naturelle a été favorisée et présentait seize claies comparativement à quatre pour la fraie manuelle. Le nombre d'oeufs déposés sur les claies est estimé à 2 277 933 au total. Douze claies ont été conser- vées jusqu'à l'éclosion à la station d'incubation du Ruisseau de l'Église avec 1 306 290 oeufs alors que huit claies, représentant 971 643 oeufs, ont été utilisées pour un projet de transfert d'oeufs. Le nombre d'oeufs incubés en 1993 était près de trois fois supérieur à celui de 1992.

Au cours des divers décomptes des oeufs récupérés après l'expérimentation sur les claies conservées à la station d'incubation, 175 509 oeufs morts ont été dénombrés ce qui signifie que 1 130 781 larves ont été produites et retournées au fleuve. Les taux de survie par claie varient entre 61% et 94%

pour un taux de survie moyen de 87%, en considérant l'ensemble des claies.

(32)

Tableau 3 : Plan d'expérience et résultats de l'incubation d'oeufs d'éperian au Ruisseau de l'Église en 1993.

Claie

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

TOTAL

PLAN D'EXPÉRIENCE Méthode de

fécondation

naturelle naturelle naturelle naturelle naturelle naturelle naturelle naturelle manuelle manuelle manuelle manuelle

Contrôle de la sédimentation

sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur sédimenteur

Densité du dépôt attendue (oeufs.cm-2)

60 60 30 45 45 45 45 45 30 30 30 30

Densité du dépôt

obtenue (oeufs.cm-2)

60 66 29 47 47 42 41 44 32 28 28 29

RÉSULTATS Dépôt

d'oeufs initial (Nombre)

158 191 175 021 76 296 125 135 123 819 111 444 109 452 117 088 84 334 73 792 74 205 77 513

1 306 290

Mortalité

(Nombre)

16 642 18214 8 021 15168

8 965 15 846

6 905 16 098 18 750 28 890 9 840 12 170

175 509

Taux de survie

(%)

89 90 89 88 93 86 94 86 78 61 87 84

87

Estimation des éclosions : 1 306 290 -175 509 = 1 130 781 oeufs éclos.

(33)

2 0

3.2.1 Méthode de fécondation des oeufs

Une différence significative a été observée pour les résultats obtenus selon la méthode de fécondation utilisée en 1993 (tableau 4). Les taux de survie cal- culés pour les claies de la fécondation naturelle sont supérieurs à ceux de la fécondation manuelle (test de Mann-Whitney pour n < 8, p = 0,017). La moyenne de la survie des oeufs des claies de la fraie naturelle est de 89,4%

alors que pour la fraie manuelle, la survie est de 77,5% en moyenne.

3.2.2 Densité du dépôt d'oeufs

Comme en 1992, des taux de survie élevés ont été obtenus avec la fraie natu- relle pour une densité moyenne de dépôt d'oeufs de 24 oeufs.crrr2, les densi- tés utilisées en 1993 ont été ajustées à la hausse. Pour la fraie naturelle, trois densités différentes de dépôt d'oeufs ont été expérimentées soit 30, 45 et 60 oeufs.crrr2 (tableau 4).

Les taux de survie obtenus avec un dépôt moyen de 45 oeufs.crrr2 ne sont pas différents de ceux du dépôt de 63 oeufs.cnrr2 (test de Mann-Whitney pour n < 8; p = 0,696). La moyenne des taux de survie pour 45 oeufs.cnr2 est de 89,3% et pour la densité de 63 oeufs.cnr2, elle est de 89,5% en moyenne.

Il en va de même avec les taux de survie obtenus avec un dépôt moyen de 29 oeufs.cnr2 qui ne présentent pas de différence comparativement à ceux du dépôt de 63 oeufs.crrr2 (test de Mann-Whitney pour n < 8; p = 0,480). La moyenne des taux de survie pour 29 oeufs.cnr2 est de 89,0% et pour la den- sité de 63 oeufs.cnr2, elle est de 89,5% en moyenne.

Même résultat pour les taux de survie obtenus avec un dépôt moyen de 29 oeufs.crrr2 qui ne présentent pas de différence comparativement à ceux du dépôt de 44 oeufs.cnr2 (test de Mann-Whitney pour n < 8; p = 0,766). La moyenne des taux de survie pour 29 oeufs.crrr2 est de 89,0% et pour la densité de 44 oeufs.cnr2, elle est de 89,3% en moyenne.

(34)

Tableau 4 : Analyse des taux de survie des oeufs d'éperlan incubés en 1993.

Claies Taux de survie (%) Moyenne Écart type

Probabilité

1) MÉTHODE DE FÉCONDATION DES OEUFS Manuelle

Naturelle

9-10-11-12 1-2-3-4-5-6-7-8

77,5 89,4

11,6

2,9 0,017 *

2) DENSITÉ DU DÉPÔT D'OEUFS Naturelle

Naturelle

Naturelle

63 oeufs.cm-2 44 oeufs.cm-2 63 oeufs.cm-2 29 oeufs.cm-2 44 oeufs.cm-2 29 oeufs.cm-2

1-2 4-5-6-7-8

1-2 3 4-5-6-7-8

3

89,5 89,3 89,5 89 89,3

89

0,7 3,8 0,7 0 3,8

0

0,696

0,480

0,766 Test de Wilcoxon-Mann-Whitney, seuils de signification : * < 0,05 et ** < 0,01

(35)

22

4. DISCUSSION

La durée de la période d'incubation des oeufs d'éperlan dépend de la tempé- rature de l'eau. Pour les deux années d'expérimentation, les périodes de développement présentent des sommes thermiques semblables soit respecti- vement 162 et 152°C.jour1 en 1992 et 1993. Les sommes thermiques obte- nues sont différentes de celles provenant des autres expériences réalisées aux mêmes températures moyennes (Akielaszek et al. 1985; Kendall |n Akielaszek 1985; Hulbert in Bédard 1988; B. Massicotte comm.pers.). La diffé- rence serait reliée au fait que ces expériences ont été réalisées à partir de températures constantes, ce qui n'est pas le cas au Ruisseau de l'Église.

Les taux de survie totaux pour les deux années d'expérimentation sont de beaucoup supérieurs à ceux qui seraient observés pour des sites de fraie situés en rivière. Ainsi, selon McKenzie (1964), les taux de survie seraient de 4% en moyenne, pour des conditions optimales de densité et d'habitat. Les taux de survie obtenus à partir de l'aménagement de chenaux de fraie pour les deux années d'expérience (66% et 87%) sont donc de 17 à 22 fois supérieurs à ceux mentionnés dans la littérature. De plus, les taux de mortalités élevés (>80%) souvent observés en début d'incubation (Akielaszek et al. 1985;

Bédard 1988; G. Verreault comm. pers.) n'ont pas été rencontrés avec le type d'aménagement utilisé. Ceux-ci étaient principalement attribuables à la proli- fération des champignons à partir des oeufs morts, phénomène qui a été réduit grâce aux traitements antifongiques appliqués dès les premiers jours d'incu- bation.

La survie des oeufs déposés à la frayère du Ruisseau de l'Église doit être nettement inférieure à celle des sites de fraie situés en rivière et mentionnée ci-haut. Ainsi, les taux de survie peuvent être dix fois moindres pour des sites en lac exposés à l'action des vagues (Rupp. 1965). Les vagues peuvent déta- cher les oeufs ou les broyer en déplaçant le substrat. Ces facteurs doivent être encore plus marquants au Ruisseau de l'Église où les vagues sont fortes et où

(36)

23

vient également s'ajouter l'effet de la marée. En 1993, beaucoup d'oeufs ont été déposés à cet endroit en raison du nombre élevé de reproducteurs; le lit du ruisseau était couvert d'oeufs dans la partie de l'estran. Cependant, après quelques jours de forts vents qui ont amené de fortes vagues, à peine quelques oeufs étaient retrouvés. Ceci laisse supposer que le site du Ruisseau de l'Église n'offre pas les conditions idéales pour l'incubation des oeufs d'éperlan et que, par conséquent, il est important d'augmenter la quan- tité d'oeufs pouvant être incubés à partir de la station d'incubation.

La différence importante entre les taux de survie obtenus par le biais des méthodes de fécondation utilisées pour les deux années d'expérience indique que la fraie réalisée dans des conditions se rapprochant de celles retrouvées en nature procure de meilleurs résultats comparativement à la fraie réalisée manuellement. Le fait que les oeufs des femelles soient en contact avec la laitance de plusieurs mâles à la fois aurait pour effet d'augmenter les chances de fécondation de ces oeufs. Ainsi, il a été observé que la fraie de plusieurs reproducteurs à l'intérieur des incubateurs était synchronisée au cours de la nuit, comme en nature (Robitaille et Vigneault 1990). Il y aurait alors dans l'eau beaucoup de spermatozoïdes, prêts à féconder les oeufs dès leur déposition. Les taux de survie obtenus à partir de la méthode de fécondation naturelle correspondent avec ceux de Brezoski (1957) qui mentionne que seulement 2% des oeufs ayant été déposés naturellement en chenaux de fraie n'étaient pas fécondés et que 88% de ces oeufs s'étaient rendus jusqu'à l'éclosion. Les résultats concordent également avec les résultats de Akielaszek et al. (1985) qui mentionnent que 90% des oeufs fécondés naturel- lement en rivière et incubés en laboratoire en 1980 se sont rendus jusqu'à l'éclosion.

Les taux de survie obtenus à partir de la méthode de fécondation manuelle confirment que les nombreuses manipulations et l'adhérence des oeufs ren- dent cette méthode moins efficace. Ainsi, dès leur expulsion, les oeufs se gonflent au contact de l'eau et en moins de vingt secondes, leur paroi exté- rieure se fend et se renverse. Celle-ci est alors adhérante et se fixe au premier

(37)

24

objet qu'elle touche, formant un pédoncule au bout duquel l'oeuf se balance dans le courant (Marcotte et Tremblay 1948; McKenzie 1964). Un progrès a cependant été observé avec l'expérience de 1993 alors que les taux de survie ont augmenté comparativement à ceux de 1992, passant de 50% à 77% en moyenne. Les modifications apportées au protocole suite aux premiers essais ont apporté de bons résultats. Contrairement à 1992 où la fraie manuelle a été effectuée le matin, les manipulations de 1993 ont été effectuées une fois le soleil couché car, selon Pepper (1985), les rayons solaires directs peuvent influencer la survie des oeufs, spécialement fragiles après la fécondation. De plus, la contribution en oeufs de chaque femelle était immédiatement fécondée avec la laitance des mâles et étendue sur la claie contrairement à l'année pré- cédente où l'on attendait d'avoir le nombre de grammes nécessaires pour couvrir toute la claie avant de procéder à la fécondation. Ces deux modifica- tions étaient les principaux changements apportés au protocole.

L'incubateur alimenté en eau directement à partir de l'unité de sédimentation présente des taux de survie élevés, ce qui démontre que le contrôle des parti- cules fines effectué par l'unité de sédimentation s'avère suffisamment efficace.

Le contrôle de la sédimentation est important car lorsqu'il y a dépôts de sédi- ments fins, certaines particules vont se coller à la paroi de l'oeuf. Les échanges d'oxygène sont alors réduits et les résidus provenant du métabo- lisme des embryons ne sont plus évacués efficacement, ce qui fait qu'un cer- tain nombre d'oeufs meurent par suffocation (Bédard 1988). Les taux de survie obtenus selon les deux méthodes ne sont pas différents, ce qui signifie que l'ajout d'un filtre à piscine n'améliore pas les taux de survie. De plus, l'addition de cet appareil, qui nécessite l'apport d'électricité, alourdit le mon- tage expérimental et augmente les coûts d'opération. Par conséquent, pour l'expérimentation de 1993, seule l'unité de sédimentation a été utilisée pour le contrôle de la sédimentation. Pour cette expérimentation, les taux de survie observés sont également élevés, ce qui confirme l'efficacité de l'unité de sédimentation pour le contrôle des particules fines.

(38)

25

Pour les oeufs dont la fécondation a été réalisée de façon manuelle en 1992, les deux densités de dépôt d'oeufs utilisées (13 et 50 oeufs.cnr2) ont procuré des taux de survie comparables. Ces résultats démontrent qu'il est possible d'incuber plus d'une couche d'oeufs ayant été fécondés à partir de cette méthode. Ceci est appuyé par les taux de survie encore plus élevés obtenus avec cette méthode pour l'expérimentation de 1993, avec une densité d'oeufs intermédiaire (29 oeufs.cnr2).

Pour les oeufs fécondés naturellement en 1992, la densité élevée présente de meilleurs résultats. Ceci tend à confirmer qu'un plus grand nombre de repro- ducteurs augmente la probabilité de fécondation des oeufs déposés.

Cependant, dû aux pertes encourues, les densités incubées étaient plus faibles que celles planifiées. Des densités encore plus élevées ont été expé- rimentées pour l'expérience de 1993 afin d'identifier le niveau où les taux de survie des oeufs fécondés naturellement devraient redescendre, dû à un empi- lement excessif. Ainsi, il existe une densité de production optimale où même en déposant plus d'oeufs, les taux de survie diminuent rapidement et le nombre de larves produites reste le même (McKenzie 1964). Les résultats pour les trois densités du dépôt choisies ne présentent pas de différence dans les taux de survie, même pour une densité moyenne aussi élevée que 63 oeufs.cm-2. Ceci démontre qu'il doit être possible d'incuber des densités de dépôt d'oeufs encore plus élevées. Un facteur important de ce succès, en plus du bon taux de fécondation des oeufs, réside du fait que l'incubation en chenaux de fraie permet une circulation d'eau en-dessous et au-dessus des oeufs, procurant une bonne oxygénation.

Une des caractéristiques importantes du système proposé devait être de per- mettre l'évacuation des larves sans manipulation afin de contourner les pro- blèmes reliés au début de l'alimentation. Au cours des deux années d'expé- rimentation, l'évacuation des larves s'est effectivement produite telle que prévue, dès l'éclosion.

(39)

26

Le perfectionnement de ce type d'aménagement, peu coûteux et efficace, pourrait être utile dans les actions entreprises pour restaurer la population d'éperlan arc-en-ciel du sud de l'estuaire du Saint-Laurent dont le statut est jugé préoccupant. Le système permet actuellement de soutenir la population par le biais d'une production supplémentaire de larves. De plus, l'aménage- ment ainsi mis au point pourrait également fournir des oeufs ou des larves qui serviront à la réhabilitation des tributaires désertés par les reproducteurs de cette espèce. Un exemple pratique de l'utilisation de cet aménagement est qu'à partir des oeufs produits au Ruisseau de l'Église, en 1993, une tentative d'introduction de cette espèce a été effectuée dans un lac situé près de Rivière-du-Loup afin de constituer une population de réserve du patrimoine génétique du sud de l'estuaire du Saint-Laurent.

(40)

27

5. CONCLUSION

Au terme de ces deux années d'expérimentation visant à tester et à améliorer l'efficacité d'utiliser des chenaux de fraie pour l'incubation d'oeufs d'éperian arc-en-ciel, il ressort :

qu'il est possible d'augmenter de 17 fois à 22 les taux de survie en comparaison avec ceux observés en nature;

que la méthode de fécondation naturelle procure de meilleurs résultats comparativement à la méthode manuelle;

que l'utilisation d'une unité de sédimentation comme méthode de contrôle de la sédimentation des particules fines est suffisante;

que des densités de dépôt élevées représentant plusieurs couches d'oeufs peuvent être incubées avec succès, principalement pour les oeufs fécondés naturellement;

et que ce type d'aménagement permet l'évacuation des larves dès l'éclosion.

(41)

28

REMERCIEMENTS

Mes remerciements vont à M. Guy Sauvageau pour son aide technique sur le terrain et son support ainsi qu'à M. Marc Valentine, M. Louis-Marie Lalancette, M. Denis Larrivée pour leurs précieux commentaires concernant l'analyse et le traitement des résultats.

Sincères remerciements à M. Serge Tremblay, M. Guy Trencia et M. Guy Verreault pour la revue, la coordination et l'édition du rapport. Merci égale- ment à toute l'équipe du Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et aux pêcheurs sportifs de l'endroit qui ont participé à la capture des eperlans sur le terrain.

Mes remerciements vont également au Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (Programme de soutien aux projets à caractère faunique), au minis- tère des Pêches et des Océans, à la Fondation de la Faune du Québec, au Centre Écologique du Lac St-Jean Inc. ainsi qu'à l'Université du Québec à Chicoutimi qui ont collaboré au financement de ce projet.

(42)

29

LISTE DES RÉFÉRENCES

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WOYNAROVICH, E. ET L. HORNATH. 1981. La reproduction artificielle des pois- sons en eau chaude : manuel de vulgarisation. Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. FAO Document Technique sur les Pêches 201:191 pages.

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ANNEXE 1

Description du montage expérimental

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35

Description du montage expérimental

La description du montage expérimental est adapté de Valentine et Filion (1991). L'aménagement réalisé consiste en trois unités distinctes (figure 2).

L'une de ces unités sert à la sédimentation des particules grossières, tandis que les deux autres sont des chenaux servant pour la fraie et l'incubation des oeufs. Les dimensions extérieures de chacune des unités sont de 2 438 mm de longueur par 1 219 mm de largeur et 628 mm de hauteur.

Les deux unités servant pour la fraie et l'incubation comportent chacune 2 sections pouvant accueillir 4 claies. Les unités sont fabriquées en contre- plaqué enduit de résine de fibre de verre. Les panneaux de contre-plaqué sont joints par des clous et de la colle. Les unités d'incubation sont divisées en trois chambres (figure 3). La première (1) est une chambre d'entrée et de répartition d'eau qui sert aussi au contrôle du débit. La seconde (2) est une chambre d'incubation et la troisième (3) est une chambre de contrôle du niveau et d'évacuation d'eau. À l'extrémité située en aval de cette section se trouve le drain de sortie. La chambre d'incubation est composée de huit claies amovibles distribuées dans deux sections séparées entre elles par une cloi- son longitudinale de contre-plaqué d'une hauteur de 350 mm. Vers l'extré- mité située en amont des chambres d'incubation se trouve un grillage de fibre de verre constituant la limite supérieure de la chambre d'incubation. Il sert aussi à favoriser la sédimentation des matériaux fins et à leur évacuation vers la partie profonde du système.

L'unité de sédimentation est également divisée en trois chambres (figure 4).

La première (4) est la chambre de distribution d'eau et la seconde (5), la chambre de sédimentation. Elle se termine à chacune des extrémités par un déflecteur transversal d'une hauteur de 400 mm. C'est à ce niveau que l'on retrouve les cadres contenant du moustiquaire servant à faire sédimenter les particules fines retrouvées dans l'eau. Il sont amovibles pour en faciliter le nettoyage. Vient ensuite la chambre d'entrée d'eau (6). Dans cette unité,

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l'eau circule dans le sens contraire de celui des incubateurs. On retrouve dans cette section le trop-plein, conduite PVC 100 mm d'une hauteur de 450 mm. Cette section demeure amovible afin de permettre l'évacuation complète du compartiment lors des opérations de nettoyage. Elle permet également de régulariser le niveau d'eau dans le sédimenteur en évacuant le trop-plein.

Le matériel de support des oeufs se compose d'une toile de jute montée sur un cadre de bois. Chaque claie a une dimension de 425 X 570 mm. Ces claies sont amovibles et déposées sur un système de retenue fixé à une hauteur de 100 mm du fond. La nature du support a été choisie en tenant compte des succès ayant été obtenus au New Hampshire pour des expé- riences de même nature (Brézoski, 1957). La jute offre un bon support, beau- coup de filaments secondaires se retrouvant entre les fibres principales, et permet une bonne perméabilité assurant de bons échanges entre les oeufs et l'eau.

La prise d'eau se fait directement dans la chute sur une marche naturelle incrustée dans le roc en place. Une conduite de 100 mm est déposée direc- tement sur la marche et sert à emmener l'eau jusqu'à la station d'incubation.

Le retour de l'eau vers la rivière, le drain, est également assuré par une conduite de même nature.

Comme il est mentionné précédemment, une des parties de l'expérience de 1992 consistait à vérifier l'efficacité d'ajouter au système un filtre à sable afin d'obtenir une meilleure qualité d'eau. Le filtre était installé entre le sédimen- teur et l'unité d'incubation (figure 2). Le montage permettait d'utiliser ou pas le système de filtration. En cas de bris du système, l'eau pouvait circuler par trop-plein comme pour l'autre unité d'incubation. Pour forcer l'eau à circuler dans le filtre, une pompe à piscine était utilisée. L'alimentation en électricité pour la pompe était assurée par une génératrice de 3 000 watts de puissance.

Toutes les installations sont abritées par un hangar.

(50)

Valves de contrôle

Incubateur #1

cr:

Conduite de transfert

CLVS:

Unité de sédimentation

I

Drain /y

t T

Drain

-O

Incubateur #2

Conduite d'évacuation

t

Conduite d'entrée d'eau

Figure 2 : Montage expérimental (vue en plan)

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38

Chambre d'entrée et de répartition d'eau

Chambre d'incubation

Niveau d'eau Système de retenue des daies

X

Entrée d'eau

Chambre de contrôle du niveau et d'évacuation d'eau

Grillage de fibre de verre Panneau étanche

Figure 3 : Unité d'incubation (vue en coupe).

Chambre de distribution d'eau Chambre de sédimentation Chambre d'entrée d'eau

Déflecteur

Trop plein

1

tz Entrée d'eau

U

Déflecteur

Figure 4 : Unité de sédimentation (vue en coupe).

(52)

I Gouvernement du Québec Ministère de l'Environnement

| et de la Faune

Direction de la faune et des habitats

NO. CAT.: 95-2546-02

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Le 21 décembre 2004

Micromatt Canada Ltée

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