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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

L’ ABC

du ConsommAteur

U n i o n l U x e m b o U r g e o i s e d e s c o n s o m m a t e U r s

(2)

Sommaire

  3   Introduction

  5   Le droit contractuel 13   L’ABC du consommateur 43   Contrats-types

55   Lettres-types

Avec le soutien financier du Ministère de l’Economie

DUGRANDDUCHmDELUXEMBOURG .JOJTUoSFEFMµ&DPOPNJF

LEGOUVERNEMENT

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Introduction

La  présente  brochure  est  éditée  dans  le  but  de  familiariser  les  consom- mateurs avec des notions juridiques auxquelles ils sont quotidiennement  confrontés; souvent en revanche sans véritablement en connaître le sens  ou être conscient  des conséquences  que peut avoir leur comportement  ou une signature en bas d’un document. 

L’Union Luxembourgeoise des Consommateurs est au jour le jour consul- tée par des consommateurs, qui une fois un document signé ou leur con- sentement donné, se rendent compte à quoi ils se sont réellement enga- gés et se demandent s’ils peuvent encore se rétracter. 

En effet, nombreux sont ceux qui pensent qu’il existe un droit de rétracta- tion pour toutes les opérations. Or, cette conception est totalement erro- née et beaucoup de personnes se trouvent ainsi prises dans le piège d’un  contrat qu’elles ne peuvent ou ne veulent plus honorer. 

D’autres  se  trouvent  face  à  un  cocontractant  défaillant,  c’est-à-dire  qui  n’honore plus ses engagements, voire un cocontractant qui n’a pas cor- rectement effectué ce à quoi il s’était engagé. Beaucoup s’interrogent alors  sur la marche à suivre et se demandent s’ils peuvent librement recourir à  un concurrent et faire payer le professionnel défaillant. 

Afin de pouvoir répondre à vos interrogations, l’ULC a tenu à publier cette  brochure, brochure qui a été divisée en deux parties. 

Une  première  partie  sera  consacrée  aux  contrats  de  manière  générale: 

comment sont-ils formés ? Comment les contrats se terminent-t-ils ? La seconde partie de la brochure est un lexique de termes en relation avec  le droit contractuel. En effet, vous trouverez une liste de mots et termes  juridiques classés par ordre alphabétique afin de vous permettre de vous  concentrer sur l’essentiel. 

Si par exemple, vous cherchez des informations sur le devis il vous suffit  d’ouvrir  la  brochure  à  la  lettre  « d »  et  vous  aurez  des  informations  con- cernant le thème qui vous intéresse. 

Cette  approche  facilite  la  recherche  et  la  lecture  au  consommateur,  qui  pourra  ainsi  facilement  et  rapidement  accéder  aux  informations  qu’il  re- cherche. 

Si toutefois des questions subsistent, l’ULC reste à la disposition de ses  membres pour de plus amples renseignements. 

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(5)

Le droit contractuel

Afin de faciliter également la lecture et la compréhension de cette  partie,  somme  toute  assez  technique,  nous  nous  sommes  posés  six questions concernant le fondement même du droit contractuel  et avons essayé d’y répondre de la manière la plus précise et claire  possible. 

Nous allons brièvement  exposer  les bases du droit contractuel  et  donner  quelques  suggestions  quant  au  comportement  à  adopter  en cas de problème. 

Qu’est-ce qu’un contrat ?

Définition: Le contrat est défini à l’article 1101 du Code civil comme  étant  une « convention  par  laquelle  une  ou  plusieurs  personnes  s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne  pas faire quelque chose ». 

En  d’autres  termes,  le  contrat  repose  sur  la  volonté  de  ceux  qui  s’engagent. Cette définition repose sur ce qui est appelé « la théorie  de l’autonomie de la volonté ». Cette théorie repose sur quatre fon- dements: 

 le principe de la liberté contractuelle: les relations contractu- elles doivent être abandonnées à la libre volonté des cocontrac- tants, le législateur doit intervenir le moins possible dans leurs  relations. Une personne ne peut pas être contrainte à s’engager  si elle ne le souhaite pas et si elle n’a pas elle-même pris la dé- cision de le faire. Une personne ne peut en principe pas se voir  imposer un contractant ni une clause qu’elle ne souhaite pas.

 le principe du consensualisme: il s’agit du principe selon le- quel la seule volonté d’une personne suffit à l’engager. Le con- trat est, en effet, formé et valable à partir de l’échange des con- sentements. 

 le principe de la force obligatoire des contrats: un individu  qui s’est librement engagé ne peut en principe plus revenir sur  son  engagement.  Il  ne  pourra  plus  se  délier  de  son  engage- ment. 

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 le principe de l’effet relatif des contrats:  les  conventions  n’ont en principe d’effets qu’à l’égard des parties contractantes. 

Seules les personnes ayant manifesté leur accord seront enga- gées. 

Le déclin de la théorie de l’autonomie de la volonté et la pro- tection du consommateur: Il faut souligner un déclin substantiel  de la théorie de l’autonomie de la volonté. En effet, depuis un cer- tain  nombre  d’années,  les  critiques  concernant  cette  théorie  se  sont  font  de  plus  en  plus  pressantes.  L’une  des  principales  criti- ques avancée par la doctrine est que les cocontractants n’ont pas  la même force économique et que le cocontractant plus puissant  peut dicter la loi au plus faible. 

C’est pour cette raison que s’est développé le droit de la consom- mation, présumant une certaine infériorité du consommateur, qu’il  faudrait protéger contre un engagement inconsidéré, développant  une réglementation du contrat passé entre consommateur et pro- fessionnel qui influence la théorie générale des contrats. 

Le législateur a, en effet, imposé un certain nombre de textes ayant  pour but la protection juridique du consommateur. On parle princi- palement de la loi du 25 août 1983 relative à la protection juridique  du consommateur. 

En outre, il faut mentionner un développement de l’ordre public. En  effet,  l’article  6  du  Code  civil  prévoit  qu’« on  ne  peut  déroger,  par  des conventions particulières, aux lois qui intéressent l’ordre public  et les bonnes moeurs ». 

Par ordre public on entend toute une série de règles auxquelles les  personnes ne peuvent pas déroger par voie de convention. Il s’agit  de règles impératives que tous doivent respecter. 

Les corollaires juridiques de l’autonomie de la volonté se sont par- tant assouplis. 

En effet, on a assisté à un affaiblissement du principe de la liberté  contractuelle  par  une  standardisation  des  contrats,  le  développe- ment des contrats-types et modèles de contrat. En effet, le profes- sionnel présentera souvent au consommateur un contrat préétabli  dont les clauses sont déjà déterminées par ce dernier. Le seul choix  dont dispose alors le consommateur est de signer ou non ce do- cument.  En  effet,  le  consommateur  se  contentera  uniquement  de  combler les blancs et d’apposer sa signature en bas du document. 

Le  législateur  a  également  réduit  la  liberté  contractuelle  en  impo- sant la conclusion d’un contrat dans certains cas: obligation d’avoir  une assurance sur un véhicule par exemple. 

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Un point très important pour le consommateur est l’interdiction par le 

législateur d’un certain type de clauses. On parle de l’interdiction des  clauses abusives. Une clause est qualifiée d’abusive quand elle crée  un déséquilibre entre les droits et obligations des cocontractants au  détriment du consommateur. 

Par  ailleurs,  il  faut  noter  un  regain  du  formalisme  ce  qui  atténue  également le principe du consensualisme. En effet, il existe des cas  de  figure  dans  lesquels  le  législateur  exige  la  rédaction  d’un  acte  notarié. Tel est par exemple le cas dans la vente d’un immeuble. Le  compromis est certes le contrat engageant les parties et ce contrat  est irrévocable en principe mais pour que le contrat soit opposable  aux tiers, le législateur impose la rédaction d’un acte notarié. 

La force obligatoire des conventions est, dans de très rares cas, at- ténuée, car le législateur accorde un droit de rétractation. Les seuls  domaines dans lesquels un tel droit existe sont: la vente à distance,  le commerce électronique et le démarchage. 

En résumé, les parties sont en principe libre de déterminer le cadre  de leurs engagements et une fois ces engagements pris, elles de- vront exécuter les obligations en découlant. Or, le législateur a crée  un certain cadre afin de protéger les parties au contrat. Ce cadre  est composé de règles dites impératives auxquelles les parties ne  sauront déroger. 

Il  faut  donc  toujours  bien  prendre  connaissance  des  conditions  de  l’engagement  envisagé,  prendre  le  temps  de  bien  réfléchir  à  l’ensemble et puis, à tête reposée prendre une décision. N’hésitez  pas, en cas de doutes, à vous tourner vers un conseiller juridique  qui saura vous aiguiller et vous renseigner. 

Quelles sont les conditions de formation d’un contrat ?

L’article  1108  du  Code  civil  énonce  quatre  conditions  de  fond  re- latives  à  la  formation  du  contrat.  Cet  article  dispose  que  « quatre  conditions  sont  essentielles  pour la validité  d’une  convention:  –  le  consentement de la partie qui s’oblige; – sa capacité de contrac- ter; – un objet certain qui forme la matière de l’engagement; – une  cause licite dans l’obligation ». 

Le consentement

Définition:  Le  consentement  est  traditionnellement  formé  par  la  rencontre  de  l’offre  et  de  l’acceptation.  L’offre  est  une  proposition 

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ferme  et  précise  portant  sur  les  éléments  essentiels  du  contrat. 

L’offre est ferme car elle indique la volonté de son auteur de con- clure si elle est acceptée. 

L’acceptation est l’expression du destinataire de l’offre de conclure le  contrat qui lui a été proposé aux conditions y figurant. L’acceptation  peut être expresse ou tacite. 

Souvent les contrats se forment de cette manière, or rien n’empêche  les  parties  de  mener  des  négociations,  négociations  à  l’issu  de- squelles chaque partie reste libre de contracter ou non. Il existe ce- pendant une condition. Il faut que ces négociations soient menées  de bonne foi. En effet, une partie engage sa responsabilité si elle  a  rompu  sans  raison  légitime,  brutalement  et  unilatéralement  les  pourparlers avancés. 

L’intégrité du consentement

L’article 1109 du Code civil dispose qu’« il n’y a point de consente- ment valable si le consentement n’a été donné que par erreur ou s’il  a été extorqué par violence ou surpris par le dol ». 

L’erreur est une présentation erronée de la réalité. Le dol consiste  dans  des  manœuvres  frauduleuses  émanent  intentionnellement  d’un  cocontractant  et  ayant  déterminé  son  partenaire  à  conclure. 

La violence est le comportement fautif d’un cocontractant ayant vi- cié le consentement de son partenaire. 

La capacité

Les articles 1123 et 1124 du Code civil disposent que « toute per- sonne peut contracter, si elle n’en est pas déclarée incapable par  la loi. Sont incapables de contracter, dans la mesure définie par la  loi:  les  mineurs  non  émancipés;  les  majeurs  protégés  au  sens  de  l’article 488 du présent code ». 

En d’autres termes, la capacité est l’aptitude d’une personne à être  titulaire de droits et à les exercer. 

L’objet

L’article 1126 du Code civil dispose que « tout contrat a pour objet  une chose qu’une partie s’oblige à donner, ou qu’une partie s’oblige  à faire ou à ne pas faire ». 

L’article  1108  du  Code  civil  parle  également « d’objet  certain  qui  forme la matière de l’engagement ».

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En effet, l’objet du contrat doit être certain, c’est-à-dire les choses qui 

n’existent pas ou plus ne peuvent pas faire l’objet d’une convention. 

Par ailleurs, l’objet doit être déterminé ou au moins déterminable. 

Finalement l’objet du contrat doit être licite. Aux termes de l’article  1128 du Code civil « il n’y a que les choses qui sont dans le com- merce qui puissent être l’objet des conventions ». 

Il existe des choses qui sont hors commerce pour les nécessités de  l’ordre public: par exemple l’organisation constitutionnelle judiciaire  ne  peut  faire  l’objet  de  conventions.  Il  existe  également  des  cho- ses qui sont hors commerce en raison de leur caractère « sacré ». 

On  parle  en  l’espèce  notamment  du  corps  humain.  L’article  16-5  du Code civil dispose à ce sujet que « les conventions ayant pour  effet  de  conférer  une  valeur  patrimoniale  au  corps  humain,  à  ses  éléments ou à ses produits sont nulles ». 

La cause

L’article 1108 du Code civil exige « une cause licite dans l’obligation ». 

L’article 1131 du même code précise que « l’obligation sans cause,  ou  sur  une  fausse  cause,  ou  sur  une  cause  illicite  ne  peut  avoir  d’effets ». 

Etant donné que la théorie de la cause fait l’objet de très nombreu- ses  études  et  controverses  au  sein  de  la  doctrine,  nous  n’allons  pas entrer dans ce débat et nous nous contentons d’en invoquer  l’existence pour être complet dans notre présentation. 

En résumé, une convention ne sera valable que si l’ensemble des  conditions ci avant énumérées sont remplies par les parties. Si tel  n’est pas le cas, la convention est nulle et ne produira pas d’effets. 

A partir de quel moment suis-je valablement engagé ?

Contrairement à une opinion largement répandue selon laquelle on  n’est engagé qu’à partir du moment où on a signé un document,  aucune condition de forme n’est en principe requise pour la validité  d’un contrat. 

En principe, les conventions sont valables et engagent définitivement  les parties à partir du moment où les parties y ont consenti. On parle  en l’espèce du principe du consensualisme, principe que nous avons  expliqué ci-avant. Une convention pourra être écrite ou orale. 

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10

Or,  le  législateur  est  intervenu  dans  différentes  matières  afin  d’imposer  un  certain  formalisme  et  ce  plus  particulièrement  dans  le domaine de l’immobilier. Le formalisme permet en effet d’attirer  l’attention des parties sur l’importance de leur engagement. La pro- tection de ces dernières en est également accrue étant donné qu’il  sera aisément prouvable à quoi les parties se sont engagées. 

En  principe,  vous  êtes  donc  valablement  engagé  à  partir  du  mo- ment où vous avez accepté l’offre que votre partenaire vous a fait. 

Cette  acceptation  peut  se  faire  de  manière  écrite  ou  de  manière  orale. Si vous vous accordez de manière orale avec votre cocon- tractant, il sera plus compliqué de prouver l’étendue des obligations  en cas de litige. 

Il est donc fortement recommandé d’avoir recours à des écrits lors- que vous vous engagez. 

Qu’en est-il du devis ? Le devis est un document rédigé unilatérale- ment par le professionnel. Il s’agit d’une simple offre. Aussi longt- emps que vous n’aurez pas marqué votre accord avec cette offre  vous  ne  serez  pas  engagé.  Si  en  revanche,  vous  consentez  à  ce  devis ce dernier se transforme en contrat et vous serez valablement  engagé et tenu de respecter les termes du contrat. 

Existe-t-il un formalisme à respecter ?

Comme nous l’avons déjà précédemment précisé en principe au- cun formalisme n’est exigé. Un accord oral ou écrit engage valable- ment les parties. 

Afin d’assurer une certaine sécurité juridique le législateur a, dans  certains domaines, imposé un certain formalisme. 

Par exemple en matière immobilière: le compromis est le document  qui  fait  foi  entre  les  deux  parties  signataires.  Une  fois  le  compro- mis signé il n’est plus possible, hormis le cas de la réalisation d’une  éventuelle clause suspensive, de renoncer au contrat signé. 

Le  législateur  impose  cependant  que  le  compromis  soit  ensuite  formalisé  par  un  acte  notarié.  En  d’autres  termes,  pour  que  le  compromis soit opposable aux tiers et afin que le changement de  propriétaire  puisse  être  inscrit  aux  Bureau  des  Hypothèques  et  à  l’Administration du Cadastre, un acte notarié devra être rédigé. 

Nombreuses  sont  les  personnes  qui  pensent  que  le  compromis  n’est pas  réellement  un contrat  et  qu’ils peuvent  librement  rétrac- ter leur signature. Or, tel n’est pas le cas et si vous décidez de ne 

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11 plus vouloir vendre ou acheter le bien en question, vous risquez des 

poursuites  judiciaires  car  votre  cocontractant  pourra  faire  valoir  la  clause pénale si le compromis en prévoyait une. 

Ne signez donc pas à la légère un tel document car cela peut être  très lourd de conséquences. 

Puis-je librement renoncer à un contrat ?

Le droit de rétractation est un droit que beaucoup de gens pensent  inhérent à toute transaction. En effet, nombreux sont ceux qui pen- sent bénéficier d’un droit de renoncer au contrat et ce endéans un  délai de 7 ou 14 jours. Or, tel n’est pas le cas. 

A  Luxembourg,  à  partir  du  moment  où  vous  vous  êtes  engagé  vous ne pouvez plus revenir sur votre position. Si vous décidez de  rompre le contrat, le cocontractant pourra agir contre vous par voie  judiciaire. 

Il  existe  quelques  rares  exceptions  pour  lesquelles  le  législateur  a  prévu  un  droit  de  rétractation.  On  parle  principalement  du  com- merce électronique et de la vente à distance. Si vous souhaitez ob- tenir plus d’informations à ce sujet nous vous renvoyons vers notre  brochure  intitulée « la  vente  à  distance  et  le  commerce  électroni- que », entièrement consacrée à ce sujet. 

C’est uniquement dans ces hypothèses que le consommateur dis- pose d’un délai de réflexion, délai pendant lequel il devra informer  son cocontractant s’il désire poursuivre les relations entamées ou  s’il préfère renoncer. Une fois passé ce délai, le consommateur sera  valablement engagé et lié par les termes du contrat. 

Nous ne pouvons que vous mettre en garde contre de telles appré- ciations erronées. Il n’existe pas de droit de rétractation et une fois  engagé vous l’êtes de manière définitive. Le même constat vaut pour  les achats ou les commandes effectués au moment d’une foire. 

Que puis-je faire si mon cocontractant n’honore pas ses engagements ?

Que  faire  si  votre  cocontractant  ne  vous  livre  pas  la  marchandise  que  vous  avez  commandée ?  Que  faire  si  votre  cocontractant  n’entame pas le chantier ou s’il laisse le chantier sans terminer les  travaux ?

Malheureusement  ces  cas  de  figure  sont  assez  fréquents  et  les  gens ne savent souvent pas comment réagir. 

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Beaucoup de personnes pensent que si leur cocontractant n’honore  pas ses engagements qu’ils sont libres d’aller chez le concurrent et  se faire livrer la marchandise ou faire effectuer les travaux. Or, cela  n’est pas la bonne approche. En effet, tant que votre cocontractant  ne vous a pas formellement,  par écrit, notifié  son accord quant à  une rupture du contrat vous restez lié à cette personne. 

C’est en effet uniquement un juge qui pourra prononcer l’exécution  forcée du contrat voire la résolution judiciaire de ce dernier. 

Si vous constatez un tel fait, dans un premier temps, il est fortement  recommandé de faire parvenir un courrier recommandé à votre co- contractant pour lui demander une prise de position et des explica- tions quant au retard ou à la non exécution. Si ce dernier ne répond  pas  ou  refuse  d’honorer  ses  engagements,  vous  devrez  saisir  le  juge qui ordonnera soit l’exécution soit la résolution du contrat. On  parle de résolution pour inexécution. 

Il est impératif de mettre en demeure votre partenaire par courrier  afin que ce dernier puisse se justifier quant aux problèmes soule- vés. 

Si vous rencontrez des problèmes dans ce genre de situations, les  services de l’ULC sont à votre disposition pour vous renseigner et le  cas échéant intervenir.

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1

A

Abonnement

Ce  type  d’engagement  à  longue  durée  permet  au  souscripteur  d’obtenir en contrepartie de versements réguliers et forfaitaires un  service périodique de certaines prestations de la part de son co- contractant. 

Dans certains cas l’abonnement constitue une simple commodité  pour les cocontractants (par exemple: abonnement au train, abon- nement à une salle de sport) mais dans d’autres cas l’abonnement  est une nécessité (eau, gaz, téléphone). 

Si  vous  choisissez  de  vous  engager  à  longue  durée  et  que  vous  souscrivez  un  abonnement,  le  professionnel  vous  proposera  sou- vent des conditions beaucoup plus avantageuses. Il faut donc tou- jours analyser s’il est dans votre intérêt de souscrire un abonnement  ou non. 

Exemple:  votre  opérateur  de  téléphonie  mobile  vous  propose  un  abonnement avec lequel, pour 15 euros par mois, vous pouvez en- voyer des messages instantanés et ce de manière illimitée. Ce type  d’abonnement ne présente un avantage que si vous envoyez beau- coup de messages.

Si  en  revanche,  vous  n’en  envoyez  que  de  temps  en  temps,  ce  genre d’abonnement n’est pas la solution la plus appropriée à votre  situation. Il faut donc toujours bien prendre le temps de comparer  et d’analyser le contenu de l’abonnement proposé, les prestations  offertes avec vos besoins réels. 

Il est important de savoir, que les abonnements sont souvent con- clus pour une durée déterminée à l’avance (par exemple: 12 mois,  24  mois,  …).  Il  faut  savoir  que  si  vous  signez  une  telle  offre  vous  êtes engagés pour toute la durée mentionnée au contrat, il ne vous  sera pas possible de résilier le contrat avant l’échéance. Il est donc  d’autant  plus  important  de  bien  lire  les  conditions  générales  de  l’offre et de ne pas signer si vous n’êtes pas sûr de vouloir vous en- gager sur une longue durée. 

Il faut également souligner que si le contrat prévoit une durée détermi- née et qu’aucune partie ne résilie le contrat à l’échéance, de nombreux  contrats sont reconduits tacitement ou se transforment en contrat à  durée indéterminée. Il est donc fortement recommandé de lire atten-

(14)

14

tivement  les  conditions  générales  annexées  à  l’offre  et  de  résilier  en  temps et en heures si vous ne désirez plus continuer votre contrat.  

Abus, Abusif (clause abusive)

Dans un contrat, il s’agit d’une stipulation imposée à un non profes- sionnel ou consommateur par un abus de la puissance économique  de l’autre partie et conférant à cette dernière un avantage excessif. 

En  d’autres  termes,  une  clause  est  qualifiée  d’abusive  lorsqu’elle  crée  un  déséquilibre  entre  les  droits  et  obligations  des  cocon- tractants,  au  détriment  du  consommateur  ou  non  professionnel. 

Ce type de clauses existe souvent dans les contrats dits contrats d’adhésion. 

Il existe une liste non exhaustive des clauses considérées comme  abusives: 

  les clauses excluant ou limitant la garantie légale; 

  les clauses selon lesquelles le professionnel se réserve le droit  de modifier ou de rompre unilatéralement le contrat sans motif  spécifique et valable stipulé dans le contrat; 

  les clauses excluant ou limitant la responsabilité légale du pro- fessionnel  en  cas  de  décès  d’un  consommateur  ou  de  dom- mages corporels causés à celui-ci, résultant d’un acte ou d’une  omission de ce professionnel; 

  les clauses excluant pour le consommateur le droit de recourir  aux tribunaux de droit commun. 

Si vous rencontrez une telle clause dans un de vos contrats, vous  pouvez la contester. Cette clause sera en effet qualifiée d’abusive et  sera réputée non écrite. 

Acceptation

L’acceptation peut être définie comme étant le consentement d’une  personne à une offre qui lui a été faite. 

L’acceptation  peut  être  tacite  ou  expresse.  Expresse  signifie  que  la  personne  a  explicitement  manifestée,  généralement  par  écrit,  sa volonté de vouloir s’engager. Quand on parle d’une acceptation  tacite, il s’agit d’une acceptation non formellement exprimée, mais  dont l’existence se déduit de certains faits (attitude, comportement)  révélateurs d’une intention. 

Il est important de savoir, que si vous avez accepté une offre, que  ce soit de manière expresse ou tacite, vous êtes définitivement en-

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1 gagés, une rétractation ne sera plus possible à ce stade hormis de 

très rares exceptions (vente à distance, commerce électronique…). 

Acompte

Le terme « acompte » est un terme qui est familier à la plupart des  consommateurs. 

L’acompte  est  une  somme  que  le  commerçant  vous  demandera  de lui verser, au moment de la conclusion  du contrat,  mais avant  l’exécution de ce dernier.

Il n’existe pas de loi à Luxembourg qui oblige les vendeurs respecti- vement les prestataires de service à demander un acompte au mo- ment de la signature du contrat.

Or,  il  faut  cependant  préciser  que  la  plupart  des  professionnels  n’accepteront  pas  votre  commande  si  vous  refusez  de  verser  un  acompte. 

En ce qui concerne le montant de l’acompte, aucun texte ne prévoit  une  réglementation  générale  en  la  matière.  Le  commerçant  peut  librement fixer le montant de l’acompte. En pratique, les commer- çants réclament souvent entre 10% et 30% du prix de vente. 

Il  vous  appartient  de  vous  arranger  avec  le  commerçant  en  que- stion en ce qui concerne la fixation du montant à régler au moment  de la conclusion du contrat. 

Vous avez cependant intérêt à insister pour payer le montant le plus  réduit possible, car au cas où le commerçant tomberait en faillite il  est quasiment impossible de récupérer la somme versée.

Généralement, la totalité du prix demandé n’est payé qu’une fois le  bien livré ou les travaux effectués à l’entière satisfaction du client. 

Il  existe  cependant  un  domaine  dans  lequel  le  professionnel  peut  vous demander de payer la totalité du prix avant l’exécution du con- trat. Il s’agit du domaine des voyages. 

Dans ce secteur, l’acompte s’élève souvent à 30% du prix total, prix  total que l’agent de voyage, la compagnie aérienne ou le prestataire  der  services  vous  réclamera  au  plus  tard  quelques  jours  avant  le  départ en vacances. 

Acte authentique / acte sous seing privé

L’acte authentique, par opposition à l’acte sous seing privé, est un  acte reçu voire même dressé par un officier public compétent, selon  un certain nombre de formalités requises par la loi. 

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1

Les actes notariés ou encore les actes de l’état civil sont des actes  authentiques. 

Dans certains cas, la loi oblige les parties au contrat de faire dres- ser un acte authentique pour que leur transaction soit valable. On  peut citer la vente d’immeubles par exemple. 

Les  actes  sous  seing  privés,  en  revanche,  sont  des  écrits  établis  par  les  parties  elles-mêmes  et  ce  sans  l’intervention  d’un  officier  public. La force probante des actes sous seing privés est moindre  en comparaison avec la force probante des actes authentiques. En  effet, ces derniers font foi jusqu’à inscription de faux. 

Exemples  de  contrats  généralement  conclus  sous  seing  privé:  le  contrat de vente d’un véhicule, le contrat de bail….

Adhésion (Contrats d’adhésion)

Il  s’agit  de « tous  les  contrats  dans  la  formation  desquels  le  con- sentement de l’une des parties consiste à se décider, à saisir une  proposition qui est à prendre ou à laisser sans discussion, adhérant  ainsi  aux  conditions  établies  unilatéralement  à  l’avance  par  l’autre  partie ». (Vocabulaire Juridique, Gérard Cornu, PUF)

Il s’agit la plupart du temps de contrats, dont les prestations contrac- tuelles sont offertes à un très large éventail de personnes.

On peut citer à titre d’exemple les contrats d’assurance, les contrats  d’abonnement à Internet,…

Il faut impérativement prendre le temps de lire l’ensemble des con- ditions du contrat afin d’éviter de mauvaises surprises au moment  de l’exécution, de la résiliation du contrat par exemple.

B

Bonne foi

L’article  1134  du  Code  civil  dispose  que « Les  conventions  légale- ment  formées  tiennent  lieu  de  loi  à  ceux  qui  les  ont  faites.  Elles  doivent être exécutées de bonne foi ». 

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1 Les tribunaux exigent que dans l’exécution d’un contrat les parties 

agissent  loyalement  l’une  envers  l’autre,  sans  fraude,  sans  dol  et  sans malice. Le cocontractant qui se rend coupable d’un tel com- portement est généralement privé de l’avantage qu’il escomptait ti- rer de ses agissements. 

En  outre,  les  conventions  doivent  être  exécutées  en « bon  père  de  famille ». Selon le Professeur Cornu le bon père de famille peut être  défini  comme  étant  le « type  de  l’homme  normalement  prudent,  soigneux  et  diligent,  auquel  se  réfère  le  Code  civil  pour  déterminer  notamment les obligations qui pèsent sur celui qui a la conservation,  l’administration ou la jouissance du bien d’autrui, en supposant chez  le père de famille, érigé en modèle, la vertu moyenne d’une gestion  patrimoniale avisée » (Vocabulaire juridique, Gérard Cornu, PUF).

C

Chose, Chose hors commerce

L’article  1598  du  Code  civil  dispose  que « tout  ce  qui  est  dans  le  commerce peut être vendu, lorsque des lois particulières n’en ont  pas prohibé l’aliénation ». 

En  d’autres  termes,  toutes  les  choses  ne  sont  pas  susceptibles  d’être vendues quand bien même elles ont un prix. Certaines cho- ses sont inaliénables pour des raisons d’ordre public (choses hors  commerce) d’autres pour des raisons tenant à la volonté de du pro- priétaire (inaliénabilité volontaire). 

L’inaliénabilité  légale  affecte des « choses » telles  que  le  corps  hu- main, le droit de vote ou encore le domaine public. 

Clause pénale

L’article 1226 du Code civil dispose que « la clause pénale est celle  par laquelle une personne, pour assurer l’exécution d’une conven- tion, s’engage à quelque chose en cas d’inexécution ». 

La Cour de Cassation française a estimé que « constitue une clause  pénale, la clause d’un contrat par laquelle les parties évaluent for-

(18)

1

faitairement  et  d’avance  l’indemnité  à  laquelle  donnera  lieu  l’inexécution de l’obligation contractée ». 

L’article 1229 du Code civil complète ce qui précède et précise  que « la  clause  pénale  est  la  compensation  des  dommages  et  intérêts que le créancier souffre de l’inexécution de l’obligation  principale ». 

En d’autres termes, la clause pénale consiste dans l’attribution au  créancier d’une obligation, en cas d’inexécution, d’une somme  d’argent  déterminée  par  le  contrat,  sans  qu’en  principe  cette  somme puisse être ajustée par le juge. La clause pénale prévoit  un forfait ce qui évite de devoir chiffrer le dommage subi. 

Il faut préciser que cette clause pénale n’est due que dans la me- sure où des dommages et intérêts seraient exigibles. Son appli- cation est, en effet, due à une inexécution imputable au débiteur. 

Le Code civil prévoit cependant l’exécution d’une formalité afin  que le créancier puisse prétendre à l’allocation de cette somme  d’argent. En effet, l’article 1230 du Code civil dispose que « soit  que l’obligation primitive contienne, soit qu’elle ne contienne pas  un  terme  dans  lequel  elle  doive  être  accomplie,  la  peine  n’est  encourue  que  lorsque  celui  qui  s’est  obligé  soit  à  livrer,  soit  à  faire, est en demeure ». 

En d’autres termes, si on veut faire jouer cette clause, il faut préalab- lement formellement mettre le débiteur de l’obligation en demeure. 

Cela se fait par lettre recommandée avec accusé de réception.

Il faut encore préciser qu’afin d’éviter des abus, le législateur a  accordé  au  juge  la  possibilité  de  diminuer  ou  d’augmenter  le  montant de la clause pénale fixé au contrat. Le juge devra clai- rement rechercher en quoi le montant prévu est dérisoire ou ex- cessif par rapport au préjudice subi par le créancier. Le pouvoir  dont dispose le juge n’est qu’un pouvoir de révision, il ne pourra  pas annuler la clause en question. 

Exemple de clause pénale: il est fortement recommandé d’inclure  une telle clause dans les compromis de vente d’immeubles. En  effet,  si  une  des  parties  revient  sur  sa  décision  et  ne  veut  plus  contracter,  l’autre  partie  pourra  demander  à  la  partie  défaillante  de lui verser le montant prévu par la clause pénale. 

Compromis

Le compromis de vente est un acte sous seing privé qui con- state  une  vente  d’immeuble  avant  que  celle-ci  ne  fasse  l’objet  d’un acte authentique notarié. 

(19)

1 Il  est  important  de  souligner  qu’un  compromis  constitue  un  véri-

table contrat et que les parties, après avoir signé, ne peuvent plus  se rétracter. Si une des parties se rétracte, elle pourra faire l’objet de  poursuites judiciaires et devra le cas échéant payer le montant que  prévoit la clause pénale. 

De nombreuses personnes sont d’avis que c’est l’acte notarié qui  constitue l’acte de vente et que tant que cet acte n’est pas dressé  ils peuvent par simple courrier se retirer de la vente. Or, ceci est une  appréciation totalement erronée. En effet, l’acte sous seing privé est  un véritable engagement, l’acte notarié n’est en fait qu’une simple  formalité prévue par le législateur. 

La majorité des personnes désirant acquérir un logement, que ce  soit un appartement ou une maison, devront avoir recours à un em- prunt bancaire. Il est donc important de prévoir dans le compromis  de vente une clause dite clause suspensive selon laquelle la vente  n’aura  lieu  que  si  l’institut  de  crédit  accorde  l’emprunt  à  la  partie  acquéreuse. Si tel n’est pas le cas les parties seront libres de tout  engagement, sans que la partie acquéreuse soit obligée de verser  une quelconque indemnité à l’autre partie. 

Si vous omettez de prévoir une telle clause et que votre institut ban- caire vous refuse l’emprunt, vous serez obligé de verser le montant  de la clause pénale à la partie venderesse car vous avez unilatérale- ment résilié le compromis de vente. 

Si en revanche une des parties se retire de la vente c’est-à-dire rési- lie de manière unilatérale le compromis, sans pouvoir prétendre au  non  accomplissement  d’une  clause  suspensive,  et  qu’une  clause  pénale était prévue au contrat, elle doit verser le montant prévu à  l’autre partie. 

Il est donc très important de bien réfléchir avant de signer un tel do- cument car cette signature peut être lourde en conséquences. 

Vous  trouverez un modèle de compromis de vente  dans  la  pré- sente brochure. 

Conditions générales

Les conditions générales sont des stipulations écrites sur des do- cuments, établies à l’avance par le professionnel et soumis aux cli- ents. Ces stipulations ont pour but de régler les relations contractu- elles entre les parties. 

Souvent  ces  stipulations  ne  figurent  pas  sur  le  contrat  lui-même  mais elles sont souvent imprimées sur des documents divers. 

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20

Ces documents vous sont opposables au même titre que le contrat. 

Prenez donc bien soin de lire les dispositions y figurant y compris  les petits caractères. 

Il  est  important  de  bien  comprendre  l’étendue  des  obligations  contenues dans le contrat avant de le signer. Si vous avez le moi- ndre  doute  ou  si  vous  ne  comprenez  pas  le  contenu  du  contrat,  il  est  fortement  recommandé  de  se  renseigner  auprès  d’un  con- seiller  juridique  ou  de  l’Union  Luxembourgeoise  des  Consomma- teurs  afin  d’éviter  des  mauvaises  surprises  lors  de  l’exécution  de  l’engagement. 

Contrat

Le contrat  est défini par l’article  1001 du Code civil  comme étant  une « convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent,  envers une ou plusieurs autres personnes, à donner, à faire ou à ne  pas faire quelque chose ». 

Un  contrat  naît,  lors  de  la  rencontre  des  volontés  des  parties  à  l’engagement.  Un  contrat  est  valablement  formé  à  partir  du  mo- ment où il y a accord sur la chose et le prix. Un contrat n’est pas  nécessairement subordonné à l’existence d’un écrit. Un accord oral  engage également les parties. Il est en revanche plus sûr d’établir  un  écrit  afin  de  clairement  délimiter  les  obligations  de  chacun  et  d’éviter des litiges concernant l’étendue des engagements pris. 

Il existe de nombreuses classifications pour les contrats: 

 contrat synallagmatique (obligations réciproques pour les par- ties) ou contrat unilatéral (une personne uniquement s’engage à  faire respectivement à donner quelque chose);

 contrat commutatif («lorsque chacune des parties s’engage à don- ner ou à faire une chose regardée comme l’équivalent de ce qu’on  lui donne ou de ce qu’on fait pour elle » article 1104 du Code civil)  ou contrat aléatoire (« lorsque l’équivalent consiste dans la chance  de gain ou de perte pour chacune des parties, d’après un événe- ment incertain » article 1104 alinéa 2 du Code civil); 

 contrat à titre gratuit (« celui dans lequel l’une des parties pro- cure  à  l’autre  un  avantage  purement  gratuit »  article  1105  du  Code  civil)  ou contrat  à  titre  onéreux (« est  celui  qui  assujettit  chacune des parties à donner ou à faire quelque chose » article  1106 du Code civil); 

 contrat  nommé  (contrat  qualifié  ou  réglementé  par  la  loi)  ou  contrat innomé (contrat qui ne fait l’objet d’aucune réglementa- tion spécifique);

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21  contrat à exécution instantanée (il s’agit des contrats dont les 

obligations sont susceptibles d’être exécutées en une seule fois)  ou contrat à exécution successive (il s’agit des contrats dont les  obligations d’une partie s’échelonnent dans le temps);

 contrat  consensuel  (ce  type  de  contrat  se  forme  par  la  seule  rencontre des volontés), contrat réel (ce type de contrat ne se  forme  que  par  la  remise  de  la  chose)  ou  contrat  solennel  (ce  type de contrat est subordonné au respect d’une formalité);

 contrat simple (le contrat est constitué de deux parties compo- sées chacune que d’une seule personne) ou contrat conjonctif  (le  contrat  dans  lequel  plusieurs  personnes  sont  rassemblées  au sein d’une partie plurale);

 contrat d’adhésion (le contrat est d’adhésion lorsque les stipu- lations essentielles ont été imposées par une partie ou rédigées  par  elle  et  qu’elles  ne  pourraient  être  librement  discutées)  ou  contrat de gré à gré. 

La présente brochure ne donne qu’un aperçu du droit contractuel,  elle  n’a  pas  la  prétention  d’être  exhaustive.  Nous  n’abordons  en  l’espèce que les principales distinctions. 

D

Délai

Le délai est « un laps de temps fixé par la loi, le juge ou la conven- tion soit pour interdire, soit pour imposer d’agir avant l’expiration de  ce temps ». (Vocabulaire juridique, Gérard Cornu, PUF)

Par exemple: le délai de préavis, délai d’appel, délai d’action, délai  de réflexion, … 

Devis

Le devis est un document rédigé unilatéralement par le profession- nel.  Il  s’agit  d’un  état  généralement  détaillé  de  travaux  à  exécuter  par un professionnel avec indication des prix, des matériaux et des  tarifs de la main-d’œuvre. 

(22)

22

Le  devis  est  une  simple  offre.  Le  consommateur  n’est  pas  dans  l’obligation de l’accepter. Si en revanche, le consommateur appose  sa signature sur le devis ce dernier devient dès lors un contrat et  les  deux  parties  se  trouvent  engagées  et  liées  par  les  termes  du  contrat tels que définis. 

Il est toujours recommandé de demander plusieurs devis auprès de  différents  professionnels  afin  de  pouvoir  comparer  les  offres  et  les  prix et de choisir le co-contractant qui vous convient le mieux. 

Le devis peut soit être estimatif soit forfaitaire. 

 Le devis forfaitaire  est  celui  par  lequel  un  professionnel  s’engage  à  effectuer  un  travail  déterminé  pour  un  prix  déter- miné à l’avance. Le prix déterminé n’est plus susceptible d’être  révisé par la suite. 

 Le devis estimatif ne détermine pas d’emblée un prix ferme. Le  professionnel fait uniquement une estimation du coût des travaux. 

Le professionnel se borne en effet à donner une indication des prix  et des matériaux. Le risque de ce genre de devis est de recevoir  une facture beaucoup plus élevée que l’estimation originaire. 

Dommages et intérêts

Les dommages et intérêts sont une somme d’argent que le débiteur  doit verser au créancier pour la réparation d’un dommage ou d’un  préjudice que ce dernier a subi. Le dommage subi peut résulter de  l’inexécution, de la mauvaise exécution ou de l’exécution tardive de  son  obligation  (articles  1145  et  suivants  du  Code  civil).  Ces  dom- mages et intérêts sont en principe calculés de manière à couvrir la  perte subie par le créancier et le gain dont il a été privé. 

Il appartient au créancier de prouver non seulement l’existence d’un  préjudice mais également l’étendue de ce dernier, faute de quoi le  juge ne fera pas droit à la demande.

F

Facture

La facture est un document comptable émis par un professionnel  relatant  de  manière  détaillée  les  prestations  fournies  ou  les  mar-

(23)

2 chandises  livrées  ainsi  que  les  prix  de  ces  prestations  ou  de  ces 

marchandises. 

En d’autres termes, la facture est un acte écrit, dressé par un com- merçant mentionnant la nature, le prix et les conditions essentielles  de la transaction. La facture libère le débiteur lorsqu’elle est acquit- tée. Si la facture ne mentionne pas de délai de paiement, elle devra  être immédiatement réglée. Il n’existe pas, contrairement à ce que  la majorité des gens pensent, de délai de paiement de 30 jours. Le  professionnel  n’est  pas  non  plus  obligé  de  vous  faire  parvenir  de  rappel.  S’il  arrive  à  prouver  que  vous  avez  bien  reçu  la  facture,  il  peut immédiatement procéder par voie judiciaire pour obtenir paie- ment du montant dû. 

Si  en  revanche,  vous  n’êtes  pas  d’accord  avec  le  montant  facturé,  vous  devez  impérativement  et  immédiatement  contester  la  facture  par lettre recommandée. 

Faillite

Il s’agit d’une procédure d’exécution collective appliquée lorsque le  commerçant a cessé ses paiements et que son crédit est ébranlé. 

A partir du jugement déclaratif de faillite, les biens du débiteur sont  placés entre les mains d’un administrateur judiciaire, le curateur, qui  agira sous la surveillance d’un juge commissaire. 

Le curateur sera chargé de faire un inventaire des biens du failli, il  devra essayer de clôturer les livres et il est en charge de l’entreprise  du failli. 

Si vous étiez en relation avec une société qui est tombée en faillite  et que vous avez une créance envers cette société, vous devez faire  une déclaration de créance auprès du curateur de la faillite. S’il reste  de l’actif dans la masse ce dernier va d’abord payer les créanciers  privilégiés de la masse dont font notamment partie les salariés, et  ensuite il payera les créanciers chirographaires au marc le franc de  leurs créances. 

Textes applicables: articles 437 et suivants du Code de Commerce

Force majeure

L’article 1147 du Code Civil dispose que « le débiteur est condamné,  s’il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts, soit à raison de  l’inexécution de l’obligation, soit à raison du retard dans l’exécution, 

(24)

24

toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient d’une  cause  étrangère  qui  ne  peut  lui  être  imputée,  encore  qu’il  n’y  ait  aucune mauvaise foi de sa part ». 

En d’autres termes, le débiteur ne doit pas réparation du dommage  dû à une circonstance constitutive de force majeure. 

Le fait prétendu de force majeure ne doit pas résulter de la faute du  débiteur. L’événement invoqué comme force majeure ne doit pas être  le  fait  du  débiteur  ou  de  ceux  qui  agissent  pour  son  compte  dans  l’exécution de l’obligation litigieuse. 

Il s’agit en effet d’un événement irrésistible et imprévisible qui provi- ent d’une cause extérieure au débiteur de l’obligation. 

Les tribunaux français retiennent comme cas de force majeure nota- mment les événements suivants: forces de la nature sous certaines  conditions (exemple: un incendie qui a détruit totalement les locaux  et les machines utilisées pour l’exploitation d’une société); grève; fait  d’une  autorité  publique.  Ces  événements  sont  toujours  appréciés  au cas par cas par les juges pour déterminer s’il s’agit d’un cas de  force majeure ou non, en fonction des circonstances particulières de  l’espèce. 

Formalisme

Contrairement à l’opinion du profane qui ne se croit lié que par ce  qu’il  a  signé,  aucune  condition  de  forme  n’est  en  principe  exigée  pour  la  validité  d’un  contrat.  On  parle  du  principe  du  consensua- lisme qui découle du principe de l’autonomie de la volonté. 

Or, on a pu constater que le formalisme a tendance à se développer  d’avantage. 

Le formalisme est en effet une condition de validité d’un acte. En  effet, il existe un certain nombre de cas de figure dans lesquels le  législateur exige la rédaction d’un certain type d’acte pour que le  contrat  soit  valable.  Le  formalisme  permet  d’attirer  l’attention  de  celui qui s’engage sur l’importance et le contenu exacte de cet en- gagement. L’obligation de rédiger un écrit voire même de passer  devant le notaire permet d’éviter de se lier à la légère ou d’être vic- time de manoeuvres de son cocontractant. Le formalisme assure  d’avantage la sécurité des relations juridiques dans la mesure où  les  obligations  respectives  des  parties  sont  consignées  dans  un  écrit. 

(25)

2

G

Garantie

La garantie de conformité:  En  matière  de  garantie  de  confor- mité, il faut se référer à la loi du 21 avril 2004 relative à la garantie  de conformité due par le vendeur de biens meubles corporels qui  prévoit  que « le  vendeur  est  tenu  de  livrer  un  bien  conforme  au  contrat  et  répond  des  défauts  de  conformité  existant  lors  de  la  délivrance, quand bien même il ne les aurait pas connus. Le ven- deur répond des défauts de conformité résultant de l’emballage,  des  instructions  de  montage  ou  de  l’installation  lorsque  celle-ci  a été mise à sa charge par le contrat ou a été effectuée sous sa  responsabilité. Le vendeur est également tenu par les déclarations  publiques  qui  émanent  du  producteur  ou  de  son  représentant  à  moins qu’il ne démontre qu’il ne connaissait pas, et n’était pas rai- sonnablement en mesure de connaître, la déclaration en cause ».

En d’autres termes, le vendeur d’un bien meuble corporel est tenu  de livrer un bien conforme au contrat. 

La prédite loi prévoit que « pour être conforme au contrat, le bien doit,  selon le cas: a) présenter les caractéristiques que les parties ont définies  d’un commun accord; b) être propre aux usages auxquels servent ha- bituellement les biens du même type; c) correspondre à la description  donnée par le vendeur et posséder les qualités que celui-ci a présentées  au consommateur sous forme d’échantillon ou de modèle; d) être propre  à tout usage spécial recherché par le consommateur, que celui-ci a porté  à la connaissance du vendeur lors de la conclusion du contrat, sans que  ce dernier ait exprimé de réserve; e) présenter les qualités qu’un con- sommateur  peut  raisonnablement  attendre  eu  égard  aux  déclarations  publiques faites par le vendeur dans la publicité ou l’étiquetage. Le con- sommateur ne peut contester la conformité en invoquant un défaut qu’il  connaissait ou ne pouvait ignorer lors de la délivrance du bien. Il en va de  même lorsque le défaut affecte les matériaux qu’il a lui-même fournis » Si le bien est non conforme, le consommateur est en droit d’exiger  du vendeur la réparation ou le remplacement sans frais de la chose  et ce pendant un délai de deux ans. Une exception à ce principe  existe cependant. Pour les biens d’occasion la durée de la garantie  peut être portée à un an. 

L’article 6 de la prédite loi dispose que « pour mettre en oeuvre la  garantie  légale  du  vendeur,  le  consommateur  doit,  par  un  moyen 

(26)

2

quelconque, lui dénoncer le défaut de conformité dans un délai de  deux ans à compter de la délivrance du bien. Aucune prescription  ne peut être acquise avant l’expiration de ce délai ». 

Si dans les 6 mois suivant l’achat, vous constatez que le bien n’est  pas  conforme  et  que  cette  non-conformité  ne  résulte  pas  d’une  faute  de  votre  part,  vous  pouvez  ramener  le  bien  au  vendeur  qui  sera obligé de prendre en charge la réparation et ce sans frais pour  vous.  Par  contre,  passé  ce  délai  de  6  mois,  vous  devrez  prouver  que le défaut constaté est un défaut d’origine. 

Il  est  très  important  que  vous  gardiez  toutes  vos  factures.  Si  en  effet  vous n’êtes pas en mesure de présenter une facture, le vendeur pourra  vous refuser la réparation sous garantie car vous ne serez pas en me- sure de prouver la date d’acquisition de bien en question. 

Les garanties commerciales: A côté de la garantie de conformité,  il  existe  encore  un  autre  type  de  garanties.  Il  s’agit  des  garanties  dites commerciales. 

Il s’agit en l’espèce d’une garantie additionnelle que vous accorde le  professionnel.  Si  la  garantie  de  conformité  est  obligatoire  pour  tout  professionnel, la garantie commerciale ne l’est pas. Le professionnel  pourra soit vous accorder gratuitement une extension de garantie par  exemple, soit il pourra vous proposer cette extension moyennant un  certain coût. Dans le cadre des garanties commerciales, il faut toujours  prendre soin de bien lire les conditions de cette garantie afin de voir ex- actement ce qui sera couvert par la garantie et ce qui ne le sera pas. 

Attention:  dans  les  ventes  entre  particuliers,  le  vendeur  n’est  pas  tenu  d’accorder  une  quelconque  garantie  à  son  cocontractant.  Il  est donc important de bien inspecter le bien en question avant de  l’acheter car une fois la vente accomplie vous ne pourrez plus vous  retourner contre le vendeur.

I

Impératif (dispositions impératives)

La liberté contractuelle, comme nous l’avons évoqué dans l’introduction  de la présente brochure, est un principe selon lequel les relations con- tractuelles entre individus doivent être abandonnées à leur libre volonté. 

(27)

2 En principe, les parties peuvent librement déterminer leurs obligations 

ainsi que l’ensemble des clauses de leur contrat. 

Or, cette liberté connaît un certain nombre d’exceptions. En effet,  le législateur est intervenu et a prévu un certain nombre de textes  impératifs, en d’autres termes des textes auxquels la volonté indivi- duelle ne peut déroger. 

En  effet,  l’article  6  du  Code  civil  prévoit  en  effet  « on  ne  peut  dé- roger,  par  des  conventions  particulières,  aux  lois  qui  intéressent  l’ordre public et les bonnes mœurs ». 

En d’autres termes, les dispositions d’ordre public l’emportent sur  toute volonté contraire que des particuliers auraient exprimée dans  un acte juridique. 

L

Lésion (rescision pour lésion)

Il s’agit « du préjudice que subit l’une des parties au contrat ou au  partage du fait de l’inégalité originaire des prestations réciproques  ou des lots » (Vocabulaire juridique, Gérard Cornu, PUF). On parle  de disproportion de valeur qui justifie la rescision de l’acte en que- stion. Il faut bien entendu que les conditions prévues par la loi soi- ent réunies pour qu’une telle rescision puisse avoir lieu. 

Exemple: L’article 1674 du Code civil prévoit que « si le vendeur a été  lésé de plus de sept douzièmes dans le prix d’un immeuble, il a le droit  de demander la rescision de la vente, quand même il aurait expressé- ment renoncé dans le contrat à la faculté de demander cette rescision,  et qu’il aurait déclaré donner la plus-value ».

M

Mandat

Le mandat est le contrat par lequel une personne, la mandant, donne  pouvoir à une autre, le mandataire, de conclure en son nom et pour 

(28)

2

son compte un ou plusieurs actes juridiques avec un tiers. Il s’agit d’un  mécanisme de représentation. En effet, le mandataire se limite à con- clure un acte au nom et pour le compte d’une autre personne. Sans  être directement présent, le mandant accomplit ainsi par l’intermédiaire  d’une personne un ou plusieurs actes juridiques. 

Le contrat de mandat se distingue du courtier dans la mesure où  ce dernier se borne à rapprocher d’éventuels contractants, il n’a au- cun pouvoir pour signer des actes au nom et pour le compte d’une  partie. 

La procuration ou pouvoir désigne généralement le document, le titre,  constatant le contrat de mandat et permettant au mandataire de justi- fier de son pouvoir. 

L’objet du mandat se détermine par rapport à l’acte à accomplir. 

Le  mandat  peut  être  général  ou  spécial.  Le  mandat  est  général  lorsqu’il est « donné pour toutes les affaires du mandant » (articles  1987 à 1989 du Code civil). Le mandat est spécial s’il n’est donné  que pour l’accomplissement d’un ou plusieurs actes déterminés. 

Le  mandat  peut  être  gratuit  ou  rémunéré.  Aux  termes  de  l’article  1999 du Code civil « le mandant doit rembourser au mandataire les  avances et frais que celui-ci a faits pour l’exécution du mandat, et  lui payer ses salaires lorsqu’il en a été promis ». 

Le mandat peut prendre différentes formes. Il peut être donné par  acte  authentique  ou  sous  seing  privé,  par  lettre  et  même  de  ma- nière orale. Le mandat n’est en principe soumis à aucune condition  de forme. 

En  ce  qui  concerne  l’exécution  du  mandat,  le  mandataire  est  tenu  d’une obligation de célérité en vertu de laquelle, il doit exécuter sa  mission  sans  retard,  il  est  également  tenu  d’une  obligation  de  per- sévérance  ainsi  que  d’une  obligation  de  prudence.  De  plus,  il  doit  exécuter son mandat de manière loyale. Dans ce contexte, il est tenu  d’une  obligation  d’information  et  de  conseil  envers  son  mandant.  Il  doit également agir dans le seul intérêt de son mandant. En d’autres  termes, il ne peut pas se servir du pouvoir qui lui a été conféré pour  satisfaire des intérêts personnels. 

L’article 1991 du Code civil prévoit dans ce contexte que « le manda- taire est tenu d’accomplir le mandat tant qu’il en demeure chargé,  et répond des dommages et intérêts qui pourraient résulter de son  inexécution ».  Selon  l’article  1992  du  Code  civil  le  mandataire  ré- pond non seulement du dol mais également des fautes commises  dans sa gestion. 

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