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(1)

HAL Id: hal-01382370

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01382370

Preprint submitted on 17 Oct 2016

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Quelques Résultats sur les Espaces de Sobolev

Jérôme Droniou

To cite this version:

Jérôme Droniou. Quelques Résultats sur les Espaces de Sobolev. 2001. �hal-01382370�

(2)

Quelques R´ esultats sur les Espaces de Sobolev.

J´ erˆ ome Droniou

1

29/04/2001

1Universit´e de Provence, CMI, Technopˆole de Chˆateau Gombert, 39 rue F.Joliot Curie, 13453 Marseille Cedex 13 email: droniou@cmi.univ-mrs.fr

(3)

Table des Mati` eres

1 Changement de Variable Lipschitzien, Transport d’Espaces de Sobolev 4

1.1 Le Th´eor`eme de Rademacher . . . . 4

1.1.1 Quelques Rappels en Dimension 1 . . . . 4

1.1.2 eriv´ees de Fonctions Lipschitziennes . . . . 5

1.2 Le Changement de Variable Lipschitzien . . . . 10

1.3 Transport des Espaces de Lebesgue . . . . 14

1.4 Transport des Espaces de Sobolev . . . . 15

2 Int´egrale sur des Bords d’Ouverts 18 2.1 Ouverts Lipschitziens . . . . 18

2.1.1 Ouverts Faiblement Lipschitziens . . . . 18

2.1.2 Ouverts Fortement Lipschitziens . . . . 19

2.1.3 Distinctions entre les deux notions . . . . 20

2.2 Mesure et Int´egrale sur ∂Ω, EspacesLp(∂Ω) . . . . 23

2.2.1 Mesure sur∂Ω . . . . 23

2.2.2 Expressions de l’Int´egrale sur ∂Ω . . . . 26

2.2.3 Transport des EspacesLp(∂Ω) . . . . 27

3 Op´erateur de Prolongement, Injections 31 3.1 Prolongement . . . . 31

3.1.1 Cas du demi-espace . . . . 31

3.1.2 Cas d’un Ouvert Faiblement Lipschitzien . . . . 33

3.2 Injections de Sobolev . . . . 36

3.2.1 Cas de l’Espace Entier . . . . 36

3.2.2 Cas d’un Ouvert Faiblement Lipschitzien . . . . 43

3.3 Th´eor`eme de Rellich . . . . 43

4 Trace, Int´egration par Parties 45 4.1 Trace . . . . 45

4.1.1 Trace dans le Demi-Espace . . . . 45

4.1.2 Trace dansB+N . . . . 47

4.1.3 Trace sur le Bord d’un Ouvert Faiblement Lipschitzien . . . . 48

4.1.4 Trace dans le casp= . . . . 49

4.1.5 L’espaceW01,p(Ω) . . . . 49

4.1.6 Espaces de Traces . . . . 50

4.2 Int´egration par Parties . . . . 54

4.2.1 Normale Ext´erieure `a∂Ω . . . . 54

4.2.2 Int´egration par Parties . . . . 59

A Un peu d’Analyse Fonctionnelle 69

B Quelques Lemmes Techniques pour la Caract´erisation deW01,p(Ω) 72

(4)

C Une Autre D´efinition deW1−1/p,p(∂Ω) 75

C.1 Le cas du demi-espace . . . . 75

C.2 Cas d’un Bord d’Ouvert Faiblement Lipschitzien . . . . 80

C.2.1 Pr´eliminaires . . . . 80

C.2.2 esultats Principaux . . . . 82

(5)

Notations g´en´erales.

N est un entier sup´erieur `a 1. λN esigne la mesure de Lebesgue sur RN.

x·y est le produit scalaire canonique de deux vecteurs (x, y)RN et | · | la norme euclidienne associ´ee (dist est la distance correspondante).

Pour x = (x1, . . . , xN) RN, x0 esigne le vecteur (x1, . . . , xN−1) de RN−1 (vecteur “vide” lorsque N = 1).

Le support d’une fonctionf est not´e supp(f). 1E est la fonction caract´eristique d’un ensembleE.

Nous noterons parfoisi l’op´erateur de d´erivation partielle ∂x

i.

Enfin, (e1, . . . , eN) d´esigne la base canonique euclidienne deRN; nous nous permettrons aussi l’abus de consid´erer que les N 1 premiers vecteurs (e1, . . . , eN−1) de cette base forment la base canonique de RN−1. detN esigne le d´eterminant dans la base (e1, . . . , eN).

(6)

Chapitre 1

Changement de Variable

Lipschitzien, Transport d’Espaces de Sobolev

1.1 Le Th´ eor` eme de Rademacher

Dans ce chapitre, sixRN etr0,B(x, r) d´esigne la boule euclidienne ouverte dansRN, de centrex et de rayonr;B(x, r) d´esigne son adh´erence etS(x, r) son bord.

1.1.1 Quelques Rappels en Dimension 1

Lemme 1.1.1 Si f :R R est une application lipschitzienne alors la d´eriv´ee Df de f au sens des distributions surRest dansL(R)et on a, pour toutxR,

f(x) =f(0) + Z x

0

Df(t)dt. (1.1.1)

emonstration:

Etape 1: On montre queDf L(R).

Soitϕ ∈ Cc(R); ϕ(·+s)−ϕ(·) s

s→0−→ϕ0 uniform´ement sur Ret a, pour s [−1,1]\{0}, son support inclus dans supp(ϕ) + [−1,1]; comme f L1(supp(ϕ) + [−1,1]), on en d´eduit

hDf, ϕiD0(R),D(R) = Z

R

f(x)ϕ0(x)dx

= lim

s→0

Z

R

f(x)ϕ(x+s)ϕ(x)

s dx

= lim

s→0

Z

R

f(xs)f(x)

s ϕ(x)dx.

Or, pour touts6= 0, on a|f(x−s)−f(x)

s | ≤Lip(f), donc

Z

R

f(xs)f(x) s ϕ(x)dx

Lip(f) Z

R

|ϕ(x)|dx.

En passant `a la limite s0, on obtient

|hDf, ϕiD0(R),D(R)| ≤Lip(f)||ϕ||L1(R).

Cette in´egalit´e, valable pour tout ϕ ∈ Cc(R), nous dit que Df est une forme lin´eaire continue sur (Cc(R),||.||L1(R)); Df s’´etend donc en une forme lin´eaire continue sur L1(R), c’est-`a-dire un ´el´ement gL(R) au sens: pour toutϕ∈ Cc(R),

hDf, ϕiD0(R),D(R)= Z

R

g(x)ϕ(x)dx,

(7)

ce qui signifie exactementDf L(R).

Etape 2: On prouve (1.1.1).

Pour d´emontrer cette formule, il suffit, en posant h(x) =

Z x 0

Df(t)dtLloc(R)L1loc(R),

de prouver que la d´eriv´ee au sens des distributions dehestDf; on aura alorsD(fh) = 0, c’est-`a-dire quefhest une fonction constante, d’o`uf =f(0) +h.

Pour calculerDh, prenonsϕ∈ Cc(R); par d´efinition deh, on a Z

R

h(x)ϕ0(x)dx = Z

R+

Z

R+

Df(t)ϕ0(x)1[0,x](t)dt

dx

Z

R

Z

R

Df(t)ϕ0(x)1[x,0](t)dt

dx.

En appliquant le th´eor`eme de Fubini, on obtient Z

R

h(x)ϕ0(x)dx = Z

R+

Df(t) Z

R+

ϕ0(x)1[t,+∞[dx

dt

Z

R

Df(t) Z

R

ϕ0(x)1]−∞,t]dx

dt

= Z

R+

Df(t)(−ϕ(t))dt Z

R

Df(t)ϕ(t)dt

=

Z

R

Df(t)ϕ(t)dt.

Cette ´egalit´e, valable pour tout ϕ∈ Cc(R), signifie exactement Dh =Df dans D0(R), ce qui conclut cette d´emonstration.

On d´eduit ais´ement de ce lemme que toute fonction lipschitzienne f : R R est d´erivable, au sens classique,λ1-presque partout surR(en tous les points de Lebesgue deDf L1loc(R)).

1.1.2 D´eriv´ees de Fonctions Lipschitziennes

Lemme 1.1.2 SoitAune partie non vide deRN. Sif :ARest une application lipschitzienne, alors f admet une extension lipschitziennefe:RN Rtelle queLip(fe) = Lip(f). De plus, si f est born´ee par M sur A, on peut choisir feborn´ee parM sur RN.

emonstration:

Posons, pourxRN,fe(x) = supy∈A{f(y)Lip(f)|xy|} ∈]− ∞,∞] (nous avons choisi de raisonner avec la norme euclidienne — la constante de lipschitz est bien sˆur celle associ´ee `a cette norme —, mais ce qui suit est valable pour toute norme).

Commen¸cons par voir que, pour toutxRN,f(x)e <∞; il suffit, pour cela, de fixery0Aet de constater que, pour toutyA, puisquef(y)f(y0) + Lip(f)|yy0| ≤f(y0) + Lip(f)|yx|+ Lip(f)|xy0|, on af(y)Lip(f)|xy| ≤f(y0) + Lip(f)|xy0|, doncf(x)e f(y0) + Lip(f)|xy0|<∞.

feest bien une extension def. En effet, prenons xA; puisquef(y)f(x) + Lip(f)|xy|pour tout yA, on afe(x)f(x); commexA, on a aussif(x)e f(x)−Lip(f)|x−x|=f(x), ce qui nous donne bienfe(x) =f(x).

Enfin, feest lipschitzienne, de constante de lipschitz Lip(f). En effet, prenons (x, z) RN ×RN; pour toutyA, on afe(x)f(y)Lip(f)|xy| ≥f(y)Lip(f)|xz| −Lip(f)|yz|, soitfe(x) + Lip(f)|x z| ≥ f(y)Lip(f)|zy|; en prenant la borne sup´erieure de cette in´egalit´e sur les y A, on obtient fe(x) + Lip(f)|xz| ≥fe(z), soitfe(z)fe(x)Lip(f)|xz|; en effectuant le mˆeme calcul avec les rˆoles dexetzinvers´es, on trouvefe(x)fe(z)Lip(f)|xz|, ce qui nous donne|fe(x)fe(z)| ≤Lip(f)|x−z|, c’est-`a-dire le caract`ere lipschitzien defe, avec Lip(f) pour constante de lipschitz.

(8)

Supposons maintenantf born´ee parM surAet notonsTM(s) = sup(−M,inf(M, s)) (i.e. TM(s) =−M sis <−M,TM(s) =ssi−M sM et TM(s) =M sis > M);TM :RRest born´ee parM. Nous allons voir que c’est une application 1-lipschitzienne surR. Soient (s, t)R; quitte `a ´echanger les oles desett, on peut supposerst; il nous faut ensuite traiter les cas un par un.

Si st <−M ouM < st, alorsTM(t)TM(s) = 0, donc|TM(t)TM(s)| ≤ |st|.

Si s <−M tM, alors TM(t)TM(s) =t+M et, commet+M ts=|ts|, on a bien

|TM(t)TM(s)| ≤ |ts|.

Sis <−M M < t, alorsTM(t)TM(s) =M+M et, commeM+M ts=|ts|, on a bien

|TM(t)TM(s)| ≤ |ts|.

Si −M stM, alorsTM(t)TM(s) =ts, donc|TM(t)TM(s)| ≤ |ts|.

Si −M sM < t, alors TM(t)TM(s) =M set, commeMsts=|ts|, on a bien

|TM(t)TM(s)| ≤ |ts|.

Ainsi,TM(fe) est une fonction Lip(f)-lipschitzienne born´ee par M; de plus, surA, puisque |f| ≤M, on aTM(fe) =TM(f) =f. TM(fe) est donc, dans ce cas, l’extension def recherch´ee.

Th´eor`eme 1.1.1 (Rademacher) Soit un ouvert de RN. Si f : Ω R est localement lipschitzienne alorsf est d´erivableλN-presque partout surΩ.

Rappelons avant la d´emonstration que, pour toutM ∈ L(RN) et tout ensemble mesurableAdeRN, on aλN(M(A)) =|det(M)|λN(A).

emonstration:

Comme Ω peut ˆetre recouvert par une union d´enombrable de boules dont l’adh´erence est compacte dans Ω, il suffit de montrer que, pour toute bouleBd’adh´erence compacte dans Ω,f|Best d´erivableλN-presque partout surB.

Soit donc une telle boule. f|B ´etant lipschitzienne, elle admet une extension lipschitziennefe:RN R. Il suffit de montrer quefeest d´erivableλN-presque partout surRN pour voir quef|B=fe|B est d´erivable λN-presque partout surB et conclure ainsi la d´emonstration du th´eor`eme.

Etape 1: On montre que, pourvS(0,1) fix´e, fe0(x;v) = lim

t→0

fe(x+tv)fe(x) t

existe dansRpourλN-presque toutxRN.

SoitAv={xRN |fe0(x;v) n’existe pas}; par le crit`ere de Cauchy, RN\Av= \

n>0

[

k>0

\

(t, t0)∈]1k,1k[ t6=0, t06=0

(

xRN |

fe(x+tv)fe(x)

t fe(x+t0v)fe(x) t0

1 n

) ,

soit, en utilisant la continuit´e defe, RN\Av = \

n>0

[

k>0

\

(t, t0)Q∩]1k,1k[ t6=0, t06=0

(

xRN |

fe(x+tv)fe(x)

t fe(x+t0v)fe(x) t0

1 n

) .

Commex f(x+tv)−e t f(x)e etx f(x+te 0tv)−0 f(x)e sont Borel-mesurables et comme ces unions et intersections sont d´enombrables, on en d´eduit queAv est un bor´elien deRN.

PourxRN, on remarque que

g

R −→ R

s −→ fe(x+sv)

(9)

est lipschitzienne, donc d´erivableλ1-presque partout surR; pour toutxRN, on a donc λ1

(

sR| lim

t→0

fe(x+sv+tv)fe(x+sv)

t n’existe pas

)!

= 0. (1.1.2)

On compl`ete le vecteurv en une base (v1, . . . , vN−1, v) deRN. Soit l’isomorphisme P

RN −→ RN

(t1, . . . , tN−1, s) −→ t1v1+· · ·+tN−1vN−1+sv.

On sait,P ´etant lin´eaire inversible, que, pour tout bor´elienAdeRN,λN(A) =|det(P)|λN(P−1(A)).

En particulier, grˆace au th´eor`eme de Fubini,

λN(Av) = |det(P)|λN(P−1(Av))

= |det(P)|

Z

RN−1

λ1 (P−1(Av))(t1,...,tN−1)

dt1. . . , dtN−1, o`u

(P−1(Av))(t1,...,tN−1) = {sR|(t1, . . . , tN−1, s)P−1(Av)}

= {sR|t1v1+· · ·+tN−1vN−1+svAv}.

Or, en posantx=t1v1+· · ·+tN−1vN−1,x+svAv si et seulement si

t→0lim

fe(x+sv+tv)fe(x+sv) t

n’existe pas. On voit donc, grˆace `a (1.1.2), queλ1 (P−1(Av))(t1,...,tN−1)

= 0 pour tout (t1, . . . , tN−1) RN−1, ce qui nous donneλN(Av) = 0, c’est-`a-dire le r´esultat voulu.

Remarquons au passage le r´esultat suivant: pourvS(0,1) fix´e, la fonctionxRN\Avfe0(x;v)R est la limite simple de la suite de fonctions continues uniform´ement born´ees (n(f(·e +v/n)f(·)))e n≥1 (la borne uniforme vient du caract`ere lipschitzien de fe); comme Av est un bor´elien de RN, en posant fe0(·;v) 0 sur Av, la fonction fe0(·;v) : RN R ainsi d´efinie est Borel-mesurable et appartient `a L(RN).

On voit aussi que, pourλN-presque toutxRN (x6∈Ae1∪ · · · ∪AeN),

fe(x) = (fe0(x;e1), . . . ,fe0(x;eN))T

existe et quexRN → ∇fe(x)RN (d´efinieλN-presque partout) est dans (L(RN))N.

Etape 2: On fixe toujours v dans S(0,1) et on montre que, pour λN-presque tout x RN, on a fe0(x;v) =fe(x)·v.

Pour cela, on prend ϕ∈ Cc(RN), et on calcule, grˆace au caract`ere lipschitzien de feet en utilisant le th´eor`eme de convergence domin´ee:

Z

RN

fe0(x;v)ϕ(x)dx = lim

n→∞

Z

RN

f(xe + (1/n)v)fe(x) (1/n) ϕ(x)dx

= lim

n→∞

Z

RN

fe(x)ϕ(x(1/n)v)ϕ(x) (1/n)

=

Z

RN

fe(x)∇ϕ(x)·v dx, (1.1.3)

la derni`ere ´egalit´e d´ecoulant des faits suivants: ϕ(·−v/n)−ϕ(·) 1/n

n→∞−→ −∇ϕ(·)·v uniform´ement surR, a son support inclus dans supp(ϕ) +B(0,1), etfeL1(supp(ϕ) +B(0,1)). En appliquant ce r´esultat `a v=ei (pouri= 1, . . . , N), on trouve

Z

RN

fe0(x;ei)ϕ(x)dx= Z

RN

fe(x)∂ϕ

∂xi(x)dx,

(10)

ce qui, associ´e `a (1.1.3), donne Z

RN

fe0(x;v)ϕ(x)dx =

N

X

i=1

vi Z

RN

fe(x)∂ϕ

∂xi(x)dx

=

N

X

i=1

Z

RN

fe0(x;ei)viϕ(x)dx

= Z

RN

ϕ(x)∇fe(x)·v dx.

Puisque fe0(·;v) et fe(·)·v sont dansL(RN) L1loc(RN), cette ´egalit´e nous donne, grˆace au lemme fondamental des distributions,fe0(·;v) =fe(·)·v λN-presque partout surRN. NotonsBv=Av∪Ae1· · ·∪

AeN ∪ {xRN |fe0(x;v)6=fe(x)·v}; on aλN(Bv) = 0.

Etape 3: On conclut.

Soit{vn, n1}un ensemble d´enombrable dense dansS(0,1). PosonsB =S

n≥1Bvn; on aλN(B) = 0.

Nous allons montrer que, pour toutx6∈B,feest d´erivable en x, ce qui ach`evera la d´emonstration.

Soit xRN\B et (hk)k≥1 une suite d’´el´ements deRN\{0} tendant vers 0; prenons (hkl)l≥1 une suite quelconque extraite de (hk)k≥1. Commehkl/|hkl|=wlS(0,1), on peut extraire une suite (zm)m≥1= (wlm)m≥1qui converge vers zS(0,1). Notons finalementtm=|hklm|; on a tmzm=hklm.

On ´ecrit alors, pour tousn1 etm1,

|fe(x+tmzm)fe(x)− ∇fe(x)·(tmzm)|

tm

|fe(x+tmzm)fe(x+tmvn)|

tm +

fe(x+tmvn)fe(x)

tm − ∇fe(x)·vn

+|∇fe(x)·(vnzm)|

Lip(fe) +|∇fe(x)|

|vnzm|+

fe(x+tmvn)fe(x) tm

− ∇fe(x)·vn

.

Soitε >0. Choisissonsn1 tel que|vnz| ≤ε; on a alors

|fe(x+tmzm)fe(x)− ∇fe(x)·(tmzm)|

tm

Lip(fe) +|∇fe(x)|

+|zzm|) +

fe(x+tmvn)fe(x) tm

− ∇fe(x)·vn

.

Maistm0 lorsquem→ ∞, donc

fe(x+tmvn)fe(x) tm

− ∇fe(x)·vn

0 lorsque m→ ∞

(carx6∈Bvn, ce qui signifie que (fe(x+svn)fe(x))/ss→0−→fe0(x;vn) et quefe0(x;vn) =fe(x)·vn). Ainsi, puisquezmz lorsquem→ ∞, il existe m01 tel que, pour toutmm0,

|fe(x+tmzm)fe(x)− ∇fe(x)·(tmzm)|

tm 2(Lip(f) +e |∇fe(x)|)ε+ε.

On a donc montr´e que, de toute suite extraite de

|fe(x+hk)fe(x)− ∇f(x)e ·hk|

|hk|

!

k≥1

, (1.1.4)

on pouvait re-extraire une suite qui converge vers 0. Cela implique que toute la suite (1.1.4) converge vers 0, et quefeest donc d´erivable enx, de d´eriv´eefe0(x)(h) =fe(x)·h.

(11)

Corollaire 1.1.1 Sif : ΩRest localement lipschitzienne alors les d´eriv´ees partielles classiques def sont dans Lloc(Ω) et coincident avec ses d´eriv´ees au sens des distributions dans Ω.

Remarque 1.1.1 Nous verrons, dans la premi`ere ´etape de la d´emonstration, que, lorsque f est globale- ment lipschitzienne sur Ω, ses d´eriv´ees classiques sont dans L(Ω) et sont essentiellement born´ees par Lip(f).

emonstration:

Etape 1: On montre que les d´eriv´ees partielles classiques def sont dansLloc(Ω).

Pour touti [1, N], ∂x∂f

i est d´efinie λN-presque partout sur Ω grˆace au th´eor`eme de Rademacher. On remarque que, en posantf 0 hors de Ω (ce qui d´efinit une fonction Borel-mesurable surRN), la fonction

∂f

∂xi

(·) = lim

n→∞

f+ei/n)f(·)

1/n N-presque partout sur Ω)

est Lebesgue-mesurable, en tant que limite simpleλN-presque partout de fonctions mesurables.

SoitK un compact de Ω etδ= dist(K,RN\Ω); commeKe =K+B(0, δ/2) est un compact de Ω, f est lipschitzienne surK. Notonse Cune constante de lipschitz pour f surK. Lorsquee |t| ≤δ/2 etxK, on a (x, x+tei)K, donce

f(x+tei)f(x) t

C. (1.1.5)

En passant `a la limite lorsquet0, on trouve donc, pourλN-presque toutxK,

∂f

∂xi

(x)

C. (1.1.6)

∂f

∂xi est donc essentiellement born´ee surK et les d´eriv´ees partielles def sont bien dansLloc(Ω).

Lorsque f est globalement lipschitzienne sur Ω, (1.1.5) est vraie, avec C = Lip(f), pour tout x et tout|t| <dist(x,RN\Ω). Passer `a la limitet 0 nous permet de voir que (1.1.6) reste vraie, avec C = Lip(f), pour λN-presque tout x Ω et que ∂x∂f

i est donc dans L(Ω), avec une norme dans cet espace major´ee par Lip(f).

Etape 2: Montrons maintenant que ces d´eriv´ees classiques coincident avec les d´eriv´ees au sens des distributions def dans Ω.

Soit ϕ ∈ Cc(Ω) et δ = dist(supp(ϕ);RN\Ω)> 0. Comme ϕ(·+sesi)−ϕ(·) −→s→0 iϕ uniform´ement sur Ω en ayant (pour|s| ≤δ/2) son support inclus dans K= supp(ϕ) +B(0, δ/2) (compact de Ω) et comme f L1(K) (f est localement lipschitzienne sur Ω, donc localement born´ee sur Ω), on a

hDif, ϕiD0(Ω),D(Ω)= Z

f(x)∂iϕ(x)dx=lim

s→0

Z

f(x)ϕ(x+sei)ϕ(x)

s dx.

De plus, Z

f(x)ϕ(x+sei)ϕ(x)

s dx= 1

s Z

Ω+sei

f(xsei)ϕ(x)dx Z

f(x)ϕ(x)dx

.

Comme, pour|s| ≤δ/2, Ω +seisupp(ϕ), les int´egrales de cette derni`ere expression ne portent (lorsque

|s| ≤δ/2) que sur supp(ϕ); cela nous permet de voir que hDif, ϕiD0(Ω),D(Ω)=lim

s→0

Z supp(ϕ)

f(xsei)f(x)

s ϕ(x)dx.

En notant C une constante de lipschitz de f sur K, (1.1.5) nous donne, pour tout |s| ≤ δ/2 et tout x supp(ϕ), |f(x−sesi)−f(x)| ≤C. Ainsi, par le th´eor`eme de Rademacher, f(·−sesi)−f(·) −→ −s→0 ∂x∂f

i λN- presque partout sur Ω, donc sur supp(ϕ), tout en restant major´ee (sur supp(ϕ)) parC. On obtient alors, par convergence domin´ee,

hDif, ϕiD0(Ω),D(Ω)= Z

supp(ϕ)

∂f

∂xi(x)ϕ(x)dx= Z

∂f

∂xi(x)ϕ(x)dx.

Ceci ´etant v´erif´e pour toutϕ∈ Cc(Ω), on a bienDif = ∂x∂f

i dansD0(Ω).

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