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Fibrés de Schwarzenberger et coniques de droites sauteuses

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Academic year: 2021

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(1)

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Submitted on 23 Jan 2019

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Fibrés de Schwarzenberger et coniques de droites sauteuses

Jean Vallès

To cite this version:

Jean Vallès. Fibrés de Schwarzenberger et coniques de droites sauteuses. Bulletin de la société

mathématique de France, Société Mathématique de France, 2000. �hal-01991018�

(2)

Fibr´es de Schwarzenberger et coniques de droites sauteuses

Jean Vall` es

R ´ ESUM ´ E.— ` A un fibr´ e vectoriel E stable de rang deux sur le plan projectif complexe P

2

on associe son sch´ ema des droites de saut S(E) dans P

2

[Ba1]. Quand le d´ eterminant de E est pair S(E) est une courbe. Dans [LP1] Le Potier demande quels sont les fibr´ es caract´ eris´ es par leurs courbes de saut. Dans cet article nous montrons que si E est un fibr´ e de Schwarzenberger [Sch1]

de d´ eterminant pair alors S(E ) d´ etermine E; dans ce cas S(E ) est de la forme nC ` ou C est une conique lisse de P

2

. Nous donnons aussi une ´ etude fine de la vari´ et´ e des z´ eros d’une section d’un fibr´ e de Schwarzenberger. Cette ´ etude permet d’ordonner et de simplifier la th´ eorie bien connue des courbes de Poncelet.

ABSTRACT.— To a stable vector bundle E of rank 2 on the complex projective plane P

2

Barth associates its scheme S(E) of jumping lines in P

2

[Ba1]. When the first Chern class of E is even S(E) is a curve. In [LP1] Le Potier asks which bundles are characterized by their curve of jumping lines. In this paper we prove that if E is a Schwarzenberger’s bundle [Sch1] with even first Chern class then S(E ) determine E ; in this case S(E) is of the form nC where C is a smooth conic of P

2

. We also give a precise study of the zero-scheme of a section of a Schwarzenberger’s bundle. This study gives a simplification of the well known Poncelet’s curve theory.

Introduction

Une m´ ethode d´ esormais classique lorsque l’on ´ etudie les fibr´ es vectoriels stables de rang deux sur le plan projectif complexe est de consid´ erer leur sch´ ema de droites sauteuses. Les fibr´ es de rang deux stables (ceux dont les endomorphismes sont les constantes) de classes de Chern (c

1

, c

2

) poss` edent une vari´ et´ e de modules projective irr´ eductible et normale de dimension 4c

2

− c

21

− 3 not´ ee M (c

1

, c

2

). Une droite de saut de F est une droite L telle que F

L

= O

L

(a) ⊕ O

L

(b) avec |a − b| > 1. L’entier [|a − b|/2] est l’ordre de saut de L. Si [|a − b|/2] ne d´ epend pas du choix de la droite de saut, on dira que le saut est uniforme.

D’apr` es Grauert et M¨ ulich une droite g´ en´ erale n’est pas une droite de saut de F .

Soit F ∈ M (c

1

, c

2

), on note S(F ) l’ensemble des droites de saut de F . Cet ensemble a une structure naturelle de sous-sch´ ema ferm´ e de P

2

([Ba1], pour c

1

pair et [Hu] pour c

1

impair) .

— Pour un fibr´ e F ∈ M (c

1

, c

2

) de c

1

pair, S(F ) est une courbe de degr´ e c

2

− c

21

/4, image de F par le “morphisme de Barth”

γ : M (c

1

, c

2

) −→ P(H

0

(O

P

2

(c

2

− c

21

/4)))

Ce morphisme est g´ en´ eriquement fini sur son image, il est mˆ eme quasi-fini lorsque l’on

consid` ere sa restriction ` a l’ouvert des fibr´ es vectoriels ([LP2], thm 6.11). Pour (c

2

−c

21

/4) =

(3)

4, Le Potier ([LP1], cor. 5.16) a montr´ e que M (c

1

, c

2

) est birationnel ` a son image et il conjecture que c’est encore vrai pour (c

2

− c

21

/4) > 4.

Probl` eme. Pour (c

2

− c

21

/4) > 4, existe t-il un fibr´ e qui soit d´ etermin´ e par sa courbe de saut.

La r´ eponse est oui, nous montrons dans la deuxi` eme partie de cet article que les fibr´ es de Schwarzenberger [Sch1] de d´ eterminant pair sont d´ etermin´ es par leur courbe de saut.

Plus pr´ esis´ ement nous montrons (thm. 2.4)

Th´ eor` eme. Soient C une conique lisse de P

2

d’´ equation {f = 0} et E un fibr´ e stable sur P

2

de d´ eterminant pair tels que S(E) est le diviseur nC d’´ equation {f

n

= 0}. Alors E est un fibr´ e de Schwarzenberger de la conique C.

Une cons´ equence imm´ ediate de ce th´ eor` eme est que la courbe multiple nC lorsque n n’est pas un nombre binˆ omial n’appartient pas ` a l’image de M (0, 2n) par le morphisme de Barth.

La premi` ere partie est consacr´ ee ` a une ´ etude d´ etaill´ ee de la vari´ et´ e des z´ eros d’une section d’un fibr´ e de Schwarzenberger. Cette ´ etude permet d’ordonner et de simplifier la th´ eorie bien connue des courbes de Poncelet.

Je remercie Christian Peskine pour ses conseils dans l’´ elaboration de ce travail.

1 Fibr´ es de Schwarzenberger

Schwarzenberger a montr´ e que tout fibr´ e vectoriel de rang deux sur P

2

provient de la donn´ ee d’un faisceau inversible L sur une surface lisse X qui est un revˆ etement double de P

2

([Sch1], thm.3). Il ´ etudie plus pr´ ecis´ ement le cas o` u le revˆ etement π : X → P

2

est ramifi´ e le long d’une conique lisse de P

2

; on appelle fibr´ es de Schwarzenberger les fibr´ es vectoriels de rang deux π

L.

Plusieurs descriptions de cette surface X existent, nous utiliserons la description qui suit.

Soit F ⊂ P

2

× P

2

la vari´ et´ e d’incidence points-droites de P

2

. Soit C une conique lisse de P

2

, posons X := F ∩ (P

2

× C) et consid´ erons les diagrammes d’incidence :

F −→

q

P

2

X −→

q¯

C

p ↓ p ¯ ↓

P

2

P

2

On sait que X est un revˆ etement double de P

2

ramifi´ e le long de la conique duale C

⊂ P

2

. D´ efinition 1.1 On appelle fibr´ es de Schwarzenberger de la conique C, les fibr´ es vectoriels de rang 2 sur P

2

E

n,C

(a) := (¯ p

q ¯

L

n

(C))(a)

o` u L

n

(C) est le faisceau inversible de degr´ e n sur C et a est un entier.

Les classes de Chern de ces fibr´ es sont : c

1

(E

n,C

) = n − 1, c

2

(E

n,C

) = n(n − 1)/2.

Comme le morphisme ¯ p est fini on a : H

i

(E

n,C

) = H

i

(L

n

(C)) pour tout n. En particulier,

h

0

(E

n,C

) = n + 1 pour n ≥ 0.

(4)

1.0.1 Suites de liaison La suite exacte

0 → L

n−1

(C) → L

n

(C) → O

L

→ 0

o` u L

est le point de P

2

correspondant ` a la droite L de P

2

tangente ` a C

, induit une suite exacte :

0 → E

n−1,C

→ E

n,C

→ O

L

→ 0 (1)

Plus g´ en´ eralement on a, pour le choix de k points distincts, L

1

, · · · , L

k

sur C des suites de liaisons de la forme :

0 → E

n,C

→ E

n+k,C

k

M

i=1

O

Li

→ 0 1.0.2 R´ esolution

Rappelons ([Sch1], prop. 2) que le fibr´ e de Schwarzenberger E

n,C

(n > 0) est d´ ecrit par 0 → (n − 1)O

P2

(−1) −→

M

(n + 1)O

P2

−→ E

n,C

→ 0.

Les coordonn´ ees, (X

0

, X

1

, X

2

), de P

2

peuvent ˆ etre choisies de telle mani` ere qu’un repr´ esentant de M soit la matrice (n + 1) × (n − 1) suivante

M =

 X

0

X

1

X

0

X

2

X

1

. X

2

. .

. . . . . X

0

. X

1

X

2

Remarque. Dans ce cas l’´ equation de C

⊂ P

2

est X

12

− 4X

0

X

2

= 0.

1.0.3 Quelques remarques On v´ erifie facilement que

E

0,C

= O

P2

⊕ O

P2

(−1), E

1,C

= O

P2

⊕ O

P2

et E

2,C

= Ω

P2

(−1) En utilisant les suites de liaison, on en d´ eduit la relation de dualit´ e suivante

E

−i,C

= E

i,C

(−1) = E

i,C

(−i).

Il est clair d’apr` es la r´ esolution ci-dessus que E

n,C

est engendr´ e par ses sections pour n > 0 et que H

0

(E

n,C

(−1)) = 0 pour tout n.

On en d´ eduit que les fibr´ es de Schwarzenberger sont stables pour n 6= −1, 0, 1.

Pour −2 ≤ n ≤ 2 les fibr´ es de Scharzenberger ne d´ ependent pas du choix de la conique de P

2

. Pour | n |≥ 3, E

n,C

caract´ erise C; nous le verrons dans le paragraphe concernant le sch´ ema des droites de saut de E

n,C

.

On supposera dans la suite de ce texte que n ≥ 2.

(5)

1.1 Une caract´ erisation des fibr´ es de Schwarzenberger

Soit E un fibr´ e vectoriel de rang deux sur P

2

de premi` ere classe de Chern ´ egale ` a c

1

. Compte tenu de la suite exacte canonique

0 → Λ

2

E −→ E ⊗ E −→ S

2

E → 0 l’´ equivalence

E est stable ⇔ h

0

(E ⊗ E

) = 1 peut encore s’´ ecrire

E est stable ⇔ h

0

((S

2

E)(−c

1

)) = 0

Peut-on caract´ eriser les fibr´ es stables E qui v´ erifient H

0

((S

2

E)(1 − c

1

)) 6= 0?

Les fibr´ es stables E tels que c

1

(E) = −1 et h

0

(E(1)) 6= 0 v´ erifient ´ evidemment cette propri´ et´ e. Ces fibr´ es sont appel´ es fibr´ es de Hulsbergen, on dira fibr´ es de Hulsbergen impairs pour pr´ eciser que leur premi` ere classe de Chern est impaire.

Si l’on excepte ces fibr´ es de Hulsbergen impairs on montre dans la proposition suivante que les fibr´ es vectoriels stables E v´ erifiant H

0

((S

2

E)(1 − c

1

)) 6= 0 sont les fibr´ es de Schwarzen- berger.

On remarque que le seul fibr´ e de Schwarzenberger stable qui est aussi Hulsbergen impair est le fibr´ e tangent.

Proposition 1.2 Soit E un fibr´ e vectoriel stable de rang deux sur P

2

qui n’est pas un fibr´ e de Hulsbergen impair. Alors les conditions suivantes sont ´ equivalentes.

a) E est un fibr´ e de Schwarzenberger.

b) H

0

((S

2

E)(1 − c

1

)) 6= 0

Preuve de la proposition 1.2. Rappelons tout d’abord qu’un revˆ etement double de P

2

est caract´ eris´ e par sa courbe de ramification. On note h la classe de O

P2

(1), η la classe du relativement ample sur le fibr´ e projectif P(E) et π le morphisme canonique

π : P(E) −→ P

2

.

a)⇒ b) Soit C une conique lisse de P

2

et X son image r´ eciproque dans la vari´ et´ e d’incidence. Le faisceau d’id´ eaux dans X du diviseur de ramification est ¯ p

O

P2

(−1).

La suite exacte

0 → q ¯

L

n

(C) ⊗ p ¯

O

P2

(−1) → q ¯

L

n

(C) → (¯ q

L

n

(C))

|C

→ 0 donne par image directe, un homomorphisme

0 → E

n,C

(−1) → E

n,C

→ L

n

(C

) → 0. (2) qui ne provient pas de la multiplication par une forme lin´ eraire. Compte tenu de la suite exacte

0 → O

P2

(1) −→ E

n,C

⊗ E

n,C

(1) −→ S

2

E

n,C

(2 − n) → 0 on en d´ eduit que h

0

(E

n,C

⊗ E

n,C

(1)) ≥ 4 c’est ` a dire h

0

(S

2

E

n,C

(2 − n)) ≥ 1.

b)⇒ a) On peut supposer sans perte de g´ en´ eralit´ e c

1

= 0 ou c

1

= −1.

(6)

Une section non nulle s ∈ H

0

(S

2

E(1 − c

1

)) d´ efinit un diviseur D de P(E) qui est un revˆ etement double de P

2

. Consid´ erons la suite exacte d´ efinissant le diviseur D

0 → O

P(E)

(−2η + (c

1

− 1)h) −→ O

P(E)

−→ O

D

→ 0

Le faisceau dualisant relatif est ω

P(E)/P2

= O

P(E)

(−2η + c

1

h) ([Ha1], ex. 8.4). On en d´ eduit que R

1

π

O

P(E)

(−η) = 0, ce qui implique

E = π

O

D

(η) et que R

1

π

O

P(E)

(−2η) = O

P2

(−c

1

) ce qui implique

π

O

D

= O

P2

⊕ O

P2

(−1)

La courbe de ramification du morphisme D → P

2

est une conique, il suffit donc de montrer qu’elle est lisse.

Il s’agit de montrer que D n’est ni une r´ eunion de deux plans (la ramification est une droite double) ni un cˆ one quadrique (la ramification est form´ ee de deux droites distinctes).

Le diviseur D n’est pas r´ eunion de deux plans car il est irr´ eductible; en effet sinon il existerait u ∈ H

0

(E(a)), v ∈ H

0

(E(b)) deux sections non nulles et deux entiers tels que s = uv et a + b = 1 − c

1

, ce qui implique que le fibr´ e est instable si a ou b est nul ou qu’il est Hulsbergen impair si a et b sont ´ egaux ` a 1.

Comme E = π

O

D

(η) est stable il est non d´ ecompos´ e donc D n’est pas un cˆ one quadrique.

1.2 Sections d’un fibr´ e de Schwarzenberger

Commen¸cons par faire une remarque ´ evidente — mais utile — ` a laquelle nous r´ ef` ererons souvent.

Remarque 1.3 Soit s une section de E

n,C

et Z(s) son sch´ ema des z´ eros. Si L est une droite tangente ` a C

s´ ecante ` a Z(s), alors elle est (n − 1)-s´ ecante ` a Z (s).

Preuve de la remarque 1.3. Si L est tangente ` a C

, on a un homomorphisme surjectif E

n,C

→ O

L

qui prouve que (E

n,C

)

|L

= O

L

(n − 1) ⊕ O

L

. La suite exacte

0 → O

P2

s

E

n,C

→ I

Z(s)

(n − 1) → 0

induit une application surjective (E

n,C

)

|L

→ I

L∩Z(s)/L

(n − 1) (o` u I

L∩Z(s)/L

est le faisceau d’id´ eaux du sch´ ema L∩Z(s) dans L). Si L rencontre Z(s), ceci implique I

L∩Z(s)/L

(n−1) = O

L

, autrement dit L est n − 1 s´ ecante ` a Z (s).

1.2.1 Sch´ ema des z´ eros d’une section

Soit s ∈ H

0

(E

n,C

) une section non nulle. Comme s ∈ H

0

(L

n

(C)) il lui correspond un diviseur effectif de degr´ e n, D

n

(s) = P n

i

L

i

de C.

Proposition 1.4 Soient s ∈ H

0

(E

n,C

) une section non nulle et Z(s) le sch´ ema o` u cette section s’annule. Soit D

n

(s) = P n

i

L

i

le diviseur positif de degr´ e n de C correspondant

`

a s :

(7)

1) Le support de Z(s) est form´ e des points : a) x

ij

= L

i

∩ L

j

si i 6= j

b) x

ii

= L

i

∩ C

si n

i

≥ 2.

2) On note Z (s) = ∪Z

ij

o` u Z

ij

est le sous-sch´ ema ponctuel de Z (s) support´ e par x

ij

(la r´ eunion est disjointe). On a alors :

a) Z

ii

= Z(s

i

) o` u s

i

∈ H

0

(E

ni,C

) est la section dont le diviseur de C correspondant est D

ni

= n

i

L

i

.

b) Z

ii

∪ Z

ij

∪ Z

jj

= Z (s

ij

) o` u s

ij

∈ H

0

(E

ni+nj,C

) est la section dont le diviseur de C correspondant est D

ni+nj

= n

i

L

i

+ n

j

L

j

.

On notera indiff´ eremment D

n

(s) le diviseur sur C et le sch´ ema de dimension z´ ero de P

2

. Le faisceau d’id´ eaux du sous-sch´ ema ferm´ e D

n

(s) de P

2

est not´ e J

Dn(s)

. La proposition se d´ eduira du lemme suivant.

Lemme 1.5 R

1

p

q

J

Dn(s)

= O

Z(s)

Remarque 1.6 On rappelle que le 0-i` eme id´ eal de fitting du faisceau R

1

p

q

J

Dn(s)

est l’id´ eal dans P

2

du sch´ ema des bis´ ecantes ` a D

n

(s) ([G-P] prop. 1.2). Ce sch´ ema est fini car D

n

(s) est un diviseur sur une courbe lisse.

Preuve du lemme 1.5. La suite exacte 0 → O

P

2

(−2) −→ J

Dn(s)

−→ L

−n

(C) → 0, donne par image directe sur P

2

0 → p

q

J

Dn(s)

→ E

−n,C

→ R

1

p

q

O

P

2

(−2) → R

1

p

q

J

Dn(s)

→ 0.

On v´ erifie que R

1

p

q

O

P

2

(−2) = O

P2

(−1) et que l’application E

n,C

(−1) = E

−n,C

−→ O

P2

(−1) est la duale de notre section

O

P2

−→

s

E

n,C

.

Le faisceau p

q

J

Dn(s)

est un faisceau inversible sur P

2

et comme le sch´ ema des bis´ ecantes

`

a D

n

(s) est fini, on a

p

q

J

Dn(s)

= O

P2

(−n).

La suite ci-dessus devient alors

0 → O

P2

(−n) → E

n,C

(−1) → O

P2

(−1) → R

1

p

q

J

Dn(s)

→ 0 ce qui prouve le lemme.

Preuve de la proposition 1.4. Le point x ∈ P

2

est dans Z (s) si et seulement si la

droite x

de P

2

est une bis´ ecante au sch´ ema de dimension z´ ero D

n

(s). Mais les bis´ ecantes

au diviseur effectif D

n

(s) de C sont ´ evidemment les droites x

ij

joignant les points L

i

et

L

j

de C pour i 6= j et les tangentes ` a C en un point L

i

tel que 2L

i

∈ D

n

(s). Ce qui

d´ emontre 1).

(8)

Pour la deuxi` eme assertion de la proposition, il suffit de remarquer que Z

ii

est le sous- sch´ ema des bis´ ecantes au diviseur D

ni

= n

i

L

i

et que Z

ii

∪ Z

ij

∪ Z

jj

est le sous-sch´ ema des bis´ ecantes au diviseur D

ni+nj

= n

i

L

i

+ n

j

L

j

. Ces diviseurs correspondent aux sections s

i

∈ H

0

(E

ni,C

) et s

ij

∈ H

0

(E

ni+nj,C

).

Remarque 1.7 On suppose n > 2. D

n

(s) est lisse si et seulement si Z(s) est lisse, et dans ce cas le sch´ ema Z (s) est form´ e des sommets des n-droites (distinctes) tangentes ` a C

.

Plus pr´ ecis´ ement on a :

Corollaire 1.8 deg(O

Zii

) = n

i

(n

i

− 1)/2, deg(O

Zij

) = n

i

n

j

. deg(O

Li∩Zii

) = n

i

− 1, deg(O

Li∩Zij

) = n

j

.

Preuve du corollaire 1.8. deg(O

Zii

) = c

2

(E

ni,C

) = n

i

(n

i

− 1)/2.

deg(O

Zij

) = c

2

(E

ni+nj,C

) − deg(O

Zii

) − deg(O

Zjj

) = n

i

n

j

.

La droite L

i

est n

i

− 1 s´ ecante ` a Z

ii

car c’est une droite tangente ` a C

qui rencontre le lieu des z´ eros de la section s

i

∈ H

0

(E

ni,C

) (Remarque 1.3). De mˆ eme, la droite L

i

est (n

i

+ n

j

− 1)-s´ ecante ` a Z (s

ij

). Comme elle est n

i

− 1 s´ ecante ` a Z

ii

elle est n

j

s´ ecante ` a Z

ij

.

1.2.2 Description de Z

ij

et Z

ii

Afin de faciliter la description de ces groupes de points on choisit la r´ esolution suivante du fibr´ e E

n,C

0 → (n − 1)O

P2

(−1) −→

M

(n + 1)O

P2

−→ E

n,C

→ 0 o` u M est la matrice introduite dans la section 1.0.2.

Rappelons ([Tr],page 33) que si f

µ,ν

sont les mineurs maximaux obtenus en supprimant les µ-i` eme et ν-i` eme lignes de M (avec µ < ν), ces mineurs se calculent par r´ ecurrence de la mani` ere suivante : Soit ∆

0

= 1, ∆

1

= X

1

et pour k ≥ 2

k

= det

X

1

X

0

X

2

X

1

. X

2

. .

. . . . . X

0

X

2

X

1

 k

Alors ∆

k

= X

1

k−1

−X

0

X

2

k−2

=

[k2]

X

j=0

(−1)

j

C

k−jj

X

1k−2j

X

2j

X

0j

et f

µ,ν

= X

0µ

ν−µ−1

X

2n−ν

. On note M

i

la matrice n × (n − 1) extraite de M en supprimant la i-` eme ligne.

Proposition 1.9 Soient s

i

∈ H

0

(E

n,C

) la section associ´ ee au diviseur D

n

(s

i

) = iX

0

+ (n − i)X

2

avec 0 ≤ i ≤ n et I

Z(si)

l’id´ eal gradu´ e du sch´ ema des z´ eros de la section.

1) L’id´ eal gradu´ e I

Z(si)

est engend´ e par les mineurs maximaux de M

i+1

.

(9)

2) Pour i < n − 1, au point (1, 0, 0) de coordonn´ ees locales (x

1

, x

2

), l’id´ eal de Z(s

i

) est J

Z(si)

= (x

2

δ

n−2−i

, δ

n−1−i

) o` u

δ

n−k

=

[n−k2 ]

X

i=0

(−1)

i

C

n−k−ii

x

n−k−2i1

x

i2

est l’´ equation locale de ∆

n−k

.

3) Pour 0 < i < n, au point (0, 1, 0) de coordonn´ ees locales (x

0

, x

2

), l’id´ eal de Z(s

i

) est J

Z(si)

= (x

i0

, x

n−i2

).

Preuve de la proposition 1.9. On v´ erifie tr` es facilement que le support de l’id´ eal engendr´ e par les mineurs maximaux de M

i+1

est constitu´ e des points (1, 0, 0) si i <

n − 1, (0, 1, 0) si 0 < i < n et de (0, 0, 1) si i > 1. D’apr` es la proposition 1.4 la section correspondante au choix de la matrice M

i+1

est associ´ ee au diviseur iX

0

+ (n − i)X

2

ce qui prouve 1).

La preuve de 2) se fait sans difficult´ e par r´ ecurrence en utilisant la relation δ

n−i

= x

1

δ

n−i−1

− x

2

δ

n−i−2

.

Pour prouver 3) on utilise l’expression locale de f

µ,ν

donn´ ee par Trautmann ([Tr], page 54).

Remarques. Il r´ esulte des d´ efinitions de δ

.

et de ∆

.

que δ

k−1

∈ M

[k/2]xii

et δ

k−1

∈ M /

[k/2]+1xii

et que si k est impair la droite X

1

= 0 est une composante de la courbe d’´ equation ∆

k

= 0.

1.3 Application. Courbes de Poncelet

Les r´ esultats pr´ esent´ es dans ce paragraphe sont bien connus (cf. [Tr] et [Ma] pour les singularit´ es des courbes de Poncelet). Nous avons voulu, pourtant, souligner que les pro- pri´ et´ es des courbes de Poncelet se d´ eduisent aussi de l’´ etude des fibr´ es de Schwarzenberger et plus particuli` erement de l’´ etude du sch´ ema des z´ eros de leurs sections.

1.3.1 D´ efinitions

Citons la d´ efinition suivante donn´ ee par Trautmann.

D´ efinition 1.10 Une courbe S ⊂ P

2

de degr´ e (n − 1) sera appel´ ee courbe de Poncelet associ´ ee ` a C

s’il existe un pinceau Λ de diviseurs effectifs de degr´ e n sur C

tel que pour chaque couple de points d’un diviseur de Λ, les tangentes de C

en ces points se rencontrent sur S.

Cette d´ efinition ne prend pas en compte le cas o` u le pinceau contient un diviseur effectif de

degr´ e n > 2 concentr´ e en un point. Consid´ erons plutˆ ot un pinceau Λ de diviseurs effectifs

de degr´ e n sur C ⊂ P

2

tel que pour chaque diviseur D

n

de Λ, le sch´ ema des bis´ ecantes ` a

D

n

est contenu dans S. On retrouve la d´ efinition pr´ ec´ edente lorsque le diviseur g´ en´ eral du

pinceau est lisse et l’on d´ efinit ainsi des courbes de Poncelet pour des diviseurs multiples

sur C. Rappelons que le pinceau Λ de diviseurs effectifs de degr´ e n sur C ⊂ P

2

induit un

pinceau de sections du fibr´ e de Schwarzenberger E

n,C

(car H

0

(L

n

(C) = H

0

(E

n,C

)). Nous

utiliserons dans la suite la d´ efinition suivante.

(10)

D´ efinition 1.11 Une courbe S ⊂ P

2

de degr´ e (n − 1) est une courbe de Poncelet associ´ ee

`

a C

si et seulement si S est le d´ eterminant d’un pinceau de sections de E

n,C

.

On notera alors V

S

le pinceau correspondant ` a la courbe de Poncelet S (et Λ

S

le pinceau de sections de L

n

(C) associ´ e sur C).

En utilisant les r´ esultats pr´ ec´ edents, on retrouve facilement le th´ eor` eme suivant du ` a Darboux, ´ enonc´ e de mani` ere diff´ erente.

Th´ eor` eme 1.12 (Darboux) Soit S ⊂ P

2

une courbe de degr´ e (n − 1) et C une conique de P

2

. S’il existe un diviseur effectif D

n

, de degr´ e n, sur C dont le sch´ ema des bis´ ecantes est contenu dans S, alors S est une courbe de Poncelet associ´ ee ` a C

.

Preuve du th´ eor` eme 1.12. Le diviseur D

n

est d´ efini par une section de L

n

(C), par cons´ equent il induit une section s ∈ H

0

(E

n,C

) (avec E

n,C

= ¯ p

q ¯

L

n

(C)) dont le sch´ ema des z´ eros Z (s) est le sch´ ema des bis´ ecantes de D

n

:

0 → O

P2

→ E

n,C

→ I

Z(s)

(n − 1) → 0.

La courbe S est une section du faisceau I

Z(s)

(n − 1). Il existe donc une section t de E

n,C

telle que s ∧ t = 0 soit l’´ equation de S. Ce qui prouve le th´ eor` eme.

1.3.2 Singularit´ es des courbes de Poncelet

En utilisant l’´ etude du sch´ ema des z´ eros des sections des fibr´ es de Schwarzenberger on donne une ´ equation locale explicite pour une courbe de Poncelet au voisinage d’un point du plan; on d´ emontre ainsi la proposition suivante. Cette proposition, ´ enonc´ ee de mani` ere diff´ erente a ´ et´ e prouv´ ee par Maruyama ([Ma], proposition 4.4) et par Trautmann ([Tr]

proposition 5.1). Rappelons que les points fixes de Λ

S

sont en bijection avec les com- posantes de S qui sont des droites tangentes ` a la conique C

([Tr], prop. 1.11) et que la courbe S est r´ eduite lorsque Λ

S

est sans point fixe ([Tr], prop. 3.3).

Proposition 1.13 Soit S une courbe de Poncelet de degr´ e (n − 1) associ´ ee ` a une conique C lisse de P

2

. On suppose que le pinceau associ´ e Λ

S

de sections de L

n

(C) est sans point fixe. Alors,

1) Pour x ∈ S il existe une unique section σ ∈ V

S

tel que x ∈ Z (σ)

2) La multiplicit´ e de S en x est ≥ k si et seulement si Z(σ) contient le (k − 1)-i` eme voisinage infinit´ esimal de x.

Preuve de la proposition 1.13.

Preuve de 1). Comme la courbe S est le d´ eterminant du pinceau de sections V

S

, il existe une section σ ∈ V

S

qui s’annule en x. Le pinceau ´ etant sans point fixe, c’est la seule.

Preuve de 2). On note S = 0 l’´ equation de la courbe S. De mˆ eme si L est une droite on note L = 0 son ´ equation.

Rappelons que l’id´ eal gradu´ e I

Z(σ)

de Z(σ) est engendr´ e par n formes de degr´ e n − 1. On en d´ eduit que S est un g´ en´ erateur minimal de I

Z(σ)

.

Deux cas sont ` a consid´ erer : a) x / ∈ C

et b) x ∈ C

. Comme l’´ etude est locale on

supposera que le diviseur correspondant ` a l’unique section du pinceau s’annulant en x est,

(11)

pour le cas a) n

0

X

0

+ n

2

X

2

, pour le cas b) n

2

X

2

. On a alors en reprenant les notations de la proposition 1.9

— dans le cas a) une ´ equation locale de S est

S

x

= ux

n00

+ vx

n22

.

Comme S

x

est un g´ en´ erateur de I

Z(σ)

on peut supposer v inversible. On v´ erifie alors que u est aussi inversible car deg(O

X2∩Z(σ)

) = n

0

(corollaire 1.8).

— dans le cas b) l’id´ eal de Z(σ) au point x est I

Z(σ)

= (x

2

δ

n2−2

, δ

n2−1

). Une ´ equation locale de S est

S

x

= ux

2

δ

n2−2

+ vδ

n2−1

.

Comme S coupe proprement X

2

on a v 6= 0. De plus d’apr` es le corollaire 1.8 on a deg(O

X2∩Z(σ)

) = n

2

− 1 ce qui prouve que v est inversible.

Si n

2

est impair, x

2

δ

n2−2

∈ M

(nx 2−1)/2+1

. Comme δ

n2−1

∈ M /

(nx 2−1)/2+1

, ceci prouve que S

x

∈ M /

(nx2−1)/2+1

.

Si n

2

est pair, x

2

δ

n2−2

∈ M

nx2/2

et δ

n2−1

∈ M

nx2/2

. Comme n

2

− 1 est impair, la droite X

1

= 0 est une composante de la courbe ∆

n1−1

= 0. Comme ∆

n1−1

coupe proprement X

2

ceci prouve S / ∈ M

nx2/2+1

.

2 Caract´ erisation des fibr´ es de Schwarzenberger par leur sch´ ema de droites sauteuses

L’objet de cette deuxi` eme partie est de montrer que les fibr´ es E

n,C

pour n > 2 sont d´ etermin´ es par leur sch´ ema de droites de saut.

On v´ erifie tout d’abord que le sch´ ema des droites de saut des fibr´ es de Schwarzenberger est un diviseur (mˆ eme dans le cas des fibr´ es de d´ eterminant impair) support´ e par la conique C et nous donnons l’´ equation de ce diviseur (prop.2.1).

R´ eciproquement si E est un fibr´ e vectoriel stable de rang deux tel que S(E) est la courbe nC (sans point immerg´ e dans le cas impair) et σ un automorphisme de P

2

qui laisse invariant la conique C

(l’automorphisme dual laisse invariant la conique C) on remarque que S(σ

E) = nC. On montre alors qu’un fibr´ e vectoriel stable de rang deux invariant sous l’action de Aut(C

) ' SL

2

(C) est un fibr´ e de Schwarzenberger (prop. 2.3). Enfin, si E est de d´ eterminant pair un r´ esultat de finitude sur le morphisme de saut de Barth ([LP2], thm 6.11) nous permet de montrer que E est invariant sous l’action de SL

2

(C) et donc que c’est un fibr´ e de Schawrzenberger (thm. 2.4).

Lorsque que le d´ eterminant de E est impair aucun r´ esultat ` a ma connaissance de permet d’affirmer que l’hypoth` ese S(E) = nC implique que le fibr´ e E est invariant sous SL

2

(C).

Proposition 2.1 Soient C une conique lisse de P

2

et m ≥ 2 un entier.

S(E

2m−1,C

) = S(E

2m,C

) =

m(m−1)2

C.

Rappel. Soit E un fibr´ e stable de rang deux sur P

2

. On rappelle que le 0-i` eme id´ eal de

fitting du faisceau R

1

q

(p

E(−[(c

1

+2)/2])) est l’id´ eal du sch´ ema S(E) des droites sauteuses

de E.

(12)

Preuve de la proposition 2.1. La proposition est ´ evidente pour E

2m−1,C

. En effet le degr´ e du diviseur de droites de saut de E

2m−1,C

est

c

2

(E

2m−1,C

(−m + 1)) = m(m − 1) ([Ba1], th´ eor` eme 2).

Comme les seules droites de saut de E

2m−1,C

sont les tangentes de C

([Sch1], prop 8), on en d´ eduit que S(E

2m−1,C

) =

m(m−1)2

C.

Pour prouver la proposition lorsque le c

1

est impair nous aurons besoin du lemme suivant.

Lemme 2.2 q

p

E

2m,C

(−m) = O

P

2

(−m).

Preuve du lemme 2.2. Remarquons pour commencer que h

0

(E

2m,C

(−m)

|L

) = 1 pour une droite g´ en´ erale L, ce qui prouve que le faisceau q

p

E

2m,C

(−m) est un faisceau reflexif de rang 1 sur P

2

([Ha2], cor. 1.7) et par suite inversible ([Ha2], prop. 1.9).

En appliquant le foncteur p

q

` a la suite exacte 0 → O

P

2

(m − 2) −→ O

P

2

(m) −→ O

C

(m) → 0

on obtient

0 → S

m−2

(Ω

P2

(−1)) −→ S

m

(Ω

P2

(−1)) −→ E

2m,C

→ 0 Pour toute droite L de P

2

on a Ω

P2

(−1)

|L

= O

L

⊕ O

L

(1). On en d´ eduit que a) q

p

(S

m−2

(Ω

P

2

(−1))(−m) = 0,

b) q

p

(S

m

(Ω

P2

(−1))(−m) est un fibr´ e vectoriel de rang 1 sur P

2

, c) R

1

q

p

(S

m−2

(Ω

P

2

(−1))(−m) est un fibr´ e vectoriel sur P

2

. D’apr` es a) et b)l’homomorphisme q

p

(S

m

(Ω

P

2

(−1))(−m) → q

p

E

2m,C

(−m) est un ho- momorphisme injectif de fibr´ es inversibles. D’apr` es c) il est surjectif.

Comme q

p

(S

m

(Ω

P2

(−1))(−m) = O

P

2

(−m) ([Co], lemme 4.4) le lemme est prouv´ e.

Preuve de la proposition 2.1(suite).

La suite de liaison 0 → E

2m−1,C

(−m) → E

2m,C

(−m) → O

L

(−m) → 0 o` u L

est un point sur C, induit une suite exacte des images directes sup´ erieures

O → R

1

q

p

E

2m−1,C

(−m) → R

1

q

p

E

2m,C

(−m) → R → 0 o` u R est un faisceau support´ e par le point L

de C. En effet, comme

q

p

E

2m−1,C

(−m) = 0 et q

p

O

L

(−m) = O

P

2

(−m), cette suite est exacte ` a gauche d’apr` es le lemme 2.2 pr´ ec´ edent.

Comme cette construction ne d´ epend pas du choix de L

∈ C, on en d´ eduit que S(E

2m,C

) = S(E

2m−1,C

). Ce qui prouve la proposition.

Existent t-ils d’autres fibr´ es stables de rang deux sur P

2

dont le sch´ ema des droites de saut soit une courbe support´ ee par C? Afin de r´ epondre ` a cette question nous nous intˆ eressons maintenant aux fibr´ es invariants sous l’action de SL

2

(C).

Proposition 2.3 Un fibr´ e vectoriel de rang deux stable sur P

2

est SL

2

(C) invariant si

et seulement si c’est un fibr´ e de Schwarzenberger stable.

(13)

Preuve de la proposition 2.3. On note C

l’image de P

1

par le plongement de V´ eron` ese P

1

, → P

2

' S

2

P

1

, π le revˆ etement double P

1

× P

1

−→ P

2

' S

2

P

1

qui associe au couple (x, y) le point d’intersection des droites t

x

et t

y

tangentes ` a C

aux points π(x, x) et π(y, y) et p

1

et p

2

les projections canoniques de P

1

× P

1

sur chacun des facteurs . L’action de SL

2

(C) sur P

1

induit une action sur P

2

qui identifie SL

2

(C) ` a Aut(C

) (resp. sur P

2

qui identifie SL

2

(C) ` a Aut(C) o` u C est la conique duale). Plus pr´ ecis´ ement, soit σ ∈ SL

2

(C) et z = π(x, y) un point de P

2

l’action induite sur P

2

est

σ.z = π(σx, σy).

Soit F un fibr´ e stable de rang deux sur P

2

invariant sous l’action de SL

2

(C) c’est ` a dire v´ erifiant σ

F = F pour tout σ ∈ SL

2

(C), on alors (σ, σ)

F ) = π

F . Nous montrons, en utilisant une id´ ee de Schwarzenberger ([Sch2], 3.Doubly reducible bundles) que le fibr´ e π

F correspond ` a un SL

2

(C)-homorphisme entre deux repr´ esentations irr´ eductibles de SL

2

(C).

Rappelons qu’un faisceau inversible sur P

1

× P

1

s’´ ecrit

O

P1×P1

(a, b) ' p

1

O

P1

(a) ⊗ p

2

O

P1

(b) et que π

O

P2

(1)) = O

P1×P1

(1, 1)

On supposera que c

1

(F ) = 0 ou c

1

(F) = −1 et on notera c

1

(F ) = c

1

. Comme l’action de SL

2

(C) sur P

2

(resp. P

2

) poss` ede deux orbites C

et P

2

\ C

(resp. C et P

2

\ C), il est clair que le support de S(F ) est C et que le saut est uniforme (i.e. il existe un entier n > 0 tel que h

0

(F

L

(−n)) = 1 pour toute droite L ∈ C).

Soient x ∈ P

1

et t

x

la tangente de C issue du point π(x, x). On a, par hypoth` ese sur l’ordre de saut, h

0

(F

tx

(−n)) = 1; on en d´ eduit que

p

1∗

π

F (−n) = O

P1

(−m) avec m > 0

Comme le saut est uniforme, l’homorphisme induit π

F

(n) −→ p

1

O

P1

(m) est surjectif.

Son noyau est donc un faisceau inversible sur P

1

× P

1

. Un simple calcul de premi` ere classe de Chern montre que ce noyau est isomorphe ` a O

P1×P1

(2n − m − c

1

, 2n − c

1

). Le fibr´ e π

F

(n) correspond ` a un ´ el´ ement non nul (car il est non d´ ecompos´ e) de

Ext

1

(O

P1×P1

(m, 0), O

P1×P1

(2n − m − c

1

, 2n − c

1

)) = H

1

(O

P1×P1

(2n − 2m − c

1

, 2n − c

1

)) L’homorphisme surjectif π

F

(n) −→ p

1

O

P1

(m) induit un homorphisme non nul sur P

2

F

(n) −→ E

m,C

Comme E

1,C

= 2O

P2

on a m ≥ 2 sinon h

0

(F (−n)) 6= 0 ce qui contredit la stabilit´ e de F.

Par cons´ equent les fibr´ es F

(n) et E

m,C

sont stables. On en d´ eduit que l’homorphisme est de rang maximal. On a alors c

1

(F

(n)) = 2n − c

1

≤ c

1

(E

m,C

) = m − 1. Et en particulier 2n − 2m − c

1

− 1 < 0 d’o` u l’on d´ eduit par la formule de Kunneth pour les faisceaux [BS]

H

1

(O

P1×P1

(2n − 2m − c

1

, 2n − c

1

)) = H

1

(O

P1

(2n − 2m − c

1

)) ⊗ H

0

(O

P1

(2n − c

1

)) et par la dualit´ e de Serre

H

1

(O

P1×P1

(2n −2m − c

1

, 2n − c

1

)) = Hom(H

0

(O

P1

(2(m − n − 1) + c

1

), H

0

(O

P1

(2n − c

1

)))

(14)

On note α

πF

l’homorphisme (` a une constante multiplicative pr` es) correspondant au fibr´ e π

F . Soit Φ = (σ, σ) un automorphisme de P

1

× P

1

avec σ ∈ SL

2

(C). Le fibr´ e Φ

π

F est repr´ esent´ e par l’homorphisme

α

ΦπF

= σ

α

πF

)

−1

Par ailleurs, Φ

π

F = π

F ce qui prouve que l’homomorphisme α

πF

est SL

2

(C)-invariant.

Comme H

0

(O

P1

(r)) ' S

r

H

0

(O

P1

(1)) est une repr´ esentation irr´ eductible de SL

2

(C) on en d´ eduit que 2(m − n − 1) + c

1

= 2n − c

1

. C’est ` a dire c

1

(F

(n)) = c

1

(E

m,C

) et par suite F

(n) = E

2n+1−c1,C

.

Montrons maintenant que les fibr´ es de Schwarzenberger de d´ eterminant pair sont d´ etermin´ es par leur diviseur de droites de saut.

Th´ eor` eme 2.4 Soit E un fibr´ e de d´ eterminant pair stable de rang deux sur P

2

tel que S(E) = nC (n ≥ 1). Alors E est un fibr´ e de Schwarzenberger stable de la conique C.

Remarque. Si n n’est pas un nombre binˆ omial, la courbe nC n’appartient pas ` a l’image du morphisme de Barth M (0, 2n) −→ P(H

0

(O

P

2

(2n))).

Preuve du th´ eor` eme 2.4. On peut supposer que c

1

(E) = 0, dans ce cas on montre qu’il existe un entier m tel que n = m(m − 1)/2 et E(m − 1) = E

2m−1,C

.

On consid` ere le morphisme de Barth qui a un faisceau sans torsion associe sa courbe de droites de saut

γ : M(0, 2n) −→ P(H

0

(O

P

2

(2n)))

Le Potier a montr´ e que ce morphisme est quasi-fini sur l’ouvert des fibr´ es vectoriels ([LP2], thm 6.11). On sait par ailleurs que la courbe de droites de saut d’un faisceau sans torsion qui n’est pas localement libre contient une composante lin´ eaire ([Ma], prop.1.8). La fibre γ

−1

(nC), constitu´ ee de fibr´ es vectoriels, est donc finie.

Soit σ ∈ SL

2

(C) ' Aut(C

); comme S(σ

E) = σS(E) = nC on en d´ eduit que SL

2

(C) agit sur la fibre γ

−1

(nC). Comme SL

2

(C) est connexe cette action est triviale, i.e tous les fibr´ es de γ

−1

(nC) sont invariants sous l’action de SL

2

(C). La proposition 2.3 permet de conclure.

Pendant la pr´ eparation de ce texte, la conjecture de Le Potier, concernant l’injectivit´ e g´ en´ erique

du morphisme de Barth pour c

2

> 4, a ´ et´ e d´ emontr´ ee par J.Le Potier et A.Tikhomirov [LP-T].

(15)

References

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n

, Math. Ann.226 (1977), 125-150.

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[Ha2] Hartshorne, R. Stable reflexive sheaves, Math. Ann.254 (1980), 121-176.

[Hu] Hulek, K., Stable rank-2 vector bundles on P

2

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Références

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