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Réfraction conique et activité acoustique dans le quartz

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00208306

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Submitted on 1 Jan 1975

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Réfraction conique et activité acoustique dans le quartz

J. Jouffroy, P. Levinson

To cite this version:

J. Jouffroy, P. Levinson. Réfraction conique et activité acoustique dans le quartz. Journal de Physique,

1975, 36 (7-8), pp.709-716. �10.1051/jphys:01975003607-8070900�. �jpa-00208306�

(2)

RÉFRACTION CONIQUE ET ACTIVITÉ ACOUSTIQUE

DANS LE QUARTZ

J. JOUFFROY et P. LEVINSON

Laboratoire de Physique de la Matière condensée, Collège de France, 11, place Marcelin-Berthelot, 75231 Paris Cedex 05

(Reçu le 2 août 1974, révisé le 9 décembre 1974, accepté le 28 février 1975)

Résumé.

2014

La méthode des impulsions de chaleur a été utilisée pour étudier dans le quartz la propagation des phonons de polarisation transversale dont le vecteur d’onde est porté par l’axe

optique.

Aux basses fréquences, l’énergie de ces phonons est détectée à 17° de l’axe. Aux fréquences plus élevées, cette énergie se propage parallèlement à l’axe avec deux vitesses distinctes, l’une avancée, l’autre retardée. Pour rendre compte des résultats expérimentaux, on a effectué le calcul complet

de la propagation sans dispersion (élastique), en particulier celui de la focalisation qui affecte les

phonons de type transversal dont le vecteur d’onde est éloigné de l’axe optique et dont l’énergie se

propage au voisinage de cet axe.

Abstract.

2014

The heat pulse method has been used to observe the propagation of transverse

acoustical phonons for which the wave vectors lie in the neighbourhood of the optical axis.

For low frequencies, the energy of such phonons is detected at an angle of 17° with the optical axis ; while for high frequencies this energy is brought down to the axis direction with two différent

propagation speeds, one fast and one slow. Analysis of the experimental results required a complète

calculation of the undispersed (elastic) propagation, especially the focalisation which occurs for

transverse phonons whose wave vectors lie far from the optical axis and the direction of energy

propagation is close to this axis.

Classification Physics Abstracts 7.260

-

7.340

-

7.660

1. Introduction.

-

Dans un monocristal de quartz, la propagation balistique des phonons acoustiques de polarisation transversale permet d’observer des phé-

nomènes analogues à ceux qui ont été décrits en

optique sous le nom de réfraction conique interne et

réfraction conique externe :

-

des vecteurs d’onde très petits portés par l’axe de symétrie ternaire pilotent des modes transversaux

dégénérés dont l’énergie est répartie sur un cône de

révolution autour de cet axe : c’est la réfraction

conique interne (cf. Waterman [10]) ;

-

inversement, à des vecteurs d’onde très petits répartis sur un autre cône (celui-ci, non rigoureuse-

ment de révolution), correspond une énergie qui se

propage sur l’axe. Ce phénomène, décrit en optique

sous le nom dé réfraction conique externe, est appelé

par Taylor, Maris et Elbaum [8] focalisation, nous adoptons ce terme.

D’autre part, lorsque les vecteurs d’onde ne sont plus assez petits pour que l’on puisse rendre compte de la propagation des phonons à l’aide seulement de la symétrie du réseau ponctuel, comme le réseau

cristallin n’admet ni centre de symétrie ni miroir, on prévoit que les phonons dont le vecteur d’onde est

sur l’axe de symétrie ternaire subiront une levée de

dégénérescence. Le dédoublement de leur vitesse de

propagation fait cesser la réfraction conique (interne)

et leur énergie se propage alors parallèlement à l’axe.

Les modes focalisés au contraire, qui ne sont pas

dégénérés, ne voient pas leur propagation sensible-

ment modifiée lorsque le vecteur d’onde commence à

croître.

M. Elcombe [1] et A. S. Pine [3] ont publié des

travaux théoriques et expérimentaux à ce sujet. L’uti-

lisation de la technique des impulsions de chaleur permet d’étendre les observations à la propagation balistique des phonons dans un domaine de fréquence

de 1010 à 1012 Hz. Cette méthode a été mise au point

par Von Gutfeld [4] pour mettre en évidence la réfraction conique interne.

Nous avons repris cette même méthode pour obser-

ver l’apparition de l’activité acoustique (levée de dégénérescence) lorsque l’on augmente la fréquence

moyenne des phonons dans l’impulsion de chaleur

utilisée. Nous exposerons d’abord brièvement les résultats théoriques concernant, d’une part, la propa-

gation sans dispersion (élastique) des phonons de

basse fréquence, d’autre part, la propagation des phonons de haute fréquence, avec dispersion, au voisinage de l’axe.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01975003607-8070900

(3)

710

2. Rappel théorique.

-

2 .1 PROPAGATION DES PHO- NONS ACOUSTIQUES NON DISPERSÉS : RÉFRACTION CONIQUE, FOCALISATION.

-

Pour des vecteurs d’ondes suffisamment petits, la vitesse de phase vo et la pola-

risation a (amplitude normalisée du déplacement),

peuvent être déterminées en fonction des seuls cosinus directeurs li du vecteur d’onde sur les axes de coor- données, au moyen des équations suivantes [5]

p est la densité du cristal, Cijkn un élément du

tenseur d’élasticité. Les éléments Fo forment une

matrice 3 x 3. A chaque détermination du vecteur d’onde correspondent trois déterminations de a.

Les composantes de la vitesse de propagation de l’énergie relative à un mode de vecteur d’onde et de

polarisation donnée sont proportionnelles à celles

d’un vecteur s de composantes si :

La vitesse de propagation v. de l’énergie a pour direction celle de s; sa projection sur le vecteur

d’onde est égale à la vitesse de phase.

Au moyen des équations précédentes, on peut déter- miner les différentes nappes (cf. Fig. 1) de la surface des indices rayon vecteur : 1 1 et de la surface

(ra Y vo )

d’onde rayon

vecteur : v. s s 1), Une transformation

ISI

par pôles et polaires réciproques permet de passer

FIG. 1.

-

Surface d’onde et surface des indices.

de l’une à l’autre de ces surfaces. Ceci entraîne qu’à

un point singulier Pg de l’une des surfaces correspond

un plan tangent singulier T. de l’autre. Si c’est la surface des indices qui admet un point singulier PS,

le vecteur d’onde dont la direction est normale au

plan T. pilote une onde dont l’énergie se propage

sur un cône dont les génératrices s’appuient sur la ligne de contact de T,,. Ce dernier phénomène est

connu en optique sous le nom de réfraction conique

interne. Réciproquement si la surface des indices admet un plan tangent singulier T,, une direction lui

correspond selon laquelle est concentrée l’énergie correspondant à des vecteurs d’onde situés sur un cône ; il y a focalisation [8] (réfraction conique externe).

Dans le quartz, la surface des indices admet à la fois un point conique sur l’axe ternaire et un plan tangent singulier perpendiculaire à l’axe ternaire (cf. Fig. 2). Il s’ensuit :

2.1.1 Que l’énergie correspondant aux ondes trans-

versales dégénérées dont le vecteur d’onde est porté

par cet axe se propage sur un cône de demi-angle au

sommet 17° ;

2.1.2 que l’énergie correspondant à des vecteurs

d’onde situés sur un cône de demi-angle au sommet

20° environ se propage dans la direction de l’axe (ce

cône n’est pas rigoureusement de révolution).

FIG. 2.

-

Surface des indices pour le quartz : trace sur le plan conte-

nant l’axe ternaire et un axe binaire. Les normales C correspondent

à la propagation conique, les normales F à la propagation focalisée.

En pointillé : une surface de dispersion au voisinage de Oz.

2.2 ETUDE DE LA DISPERSION.

-

Levée de la dégé-

nérescence et rabattement de l’énergie suivant l’axe ternaire.

Dans le cas où le vecteur d’onde q ne peut pas être considéré comme nul, pour un vecteur d’onde voisin de l’axe ternaire Oz tel que 0 = (Oz, q) et 1 q 1 = q soient des quantités petites, ç étant l’angle avec l’axe

binaire Ox de la projection de q sur le plan perpendi-

culaire à l’axe ternaire, le développement au second

ordre en q et 0 de la nouvelle matrice dynamique hermitique T est obtenu en respectant les conditions de symétrie et, de plus, en écrivant que les valeurs

propres v2 sont des fonctions paires de q. Ce dévelop- pement est obtenu par superposition du développe-

ment au second ordre en q des coefficients d’élasticité

dans la matrice dynamique pour q // Oz, et du déve-

(4)

loppement au second ordre en 0 de la matrice élas-

tique T ° obtenue au paragraphe précédent. Cette

méthode ne prend pas en compte d’éventuels termes en Oq; ceux-ci, en raison de la propriété de parité, ne

peuvent figurer que dans les éléments non diagonaux

de r, ils disparaissent donc dans le développement

au second ordre des coefficients de l’équation aux

valeurs propres.

L’équation qui détermine les valeurs propres pv2 s’écrit, en négligeant les termes d’ordre supérieur ou égal à 3,

On voit que les termes en ç s’éliminent, ceci n’est valable qu’aux petits angles pour lesquels la symétrie

devient circulaire. Lorsque pv2 ~ C33 (ondes longi- tudinales) l’équation se réduit à

si

La dégénérescence des transversales est alors levée.

La vitesse de l’énergie a pour composantes respecti-

vement parallèle et perpendiculaire à l’axe

L’énergie se propage donc sur l’axe pour 0 = 0 dès que q # 0, on remarquera que, pour q = 0, les limites pour 0 - 0 de ces deux vitesses sont respecti- vement v 0 et v C14 C14 et que l’on retrouve bien l’angle

oC 44 q g

de la réfraction conique obtenu à partir du vecteur

de Poynting :

Sur l’axe, la variation relative de la vitesse :

a été mesurée par Pine [3] ainsi que par Joffrin et Levelut [9]. Leurs résultats obtenus par des méthodes

expérimentales indépendantes concordent : ils trou-

vent deux vitesses distinctes v+ et v- telles que

(5)

712

avec

On voit donc apparaître la différence qualitative

annoncée entre les phonons transversaux de haute et de basse fréquence.

Le dispositif expérimental est analogue à ceux déjà

décrits [4, 6] ; le cristal est plongé dans un bain d’hélium

régulé au centième de degré entre 2 et 3 K. L’émission

des phonons est obtenue par chauffage d’un film de constantan à l’aide d’une impulsion de tension dont la durée est 100 ns et dont la puissance est variable (au maximum 200 W). La surface du film émetteur est de 0,8 mm2, son épaisseur d’environ 1000 A. Les

phonons émis sont détectés à l’autre extrémité du cristal à l’aide d’un bolomètre supraconducteur en plomb-indium que l’on maintient au voisinage de la

transition au moyen d’un champ magnétique. Ce

bolomètre est alimenté à courant constant. On mesure

la variation de tension entre ses bornes soit à l’aide d’un oscilloscope, soit par enregistrement sur une

table traçante après intégration (intégrateur ATNE, Orsay).

3.2 SIMULATION.

-

Pour faciliter l’interprétation

des résultats expérimentaux nous avons simulé la

propagation des phonons non dispersés : on déter-

mine pour chaque direction de vecteur d’onde dans le quartz, repérée par les angles 0 et 9 (Fig. 3), les

FIG. 3.

-

Montage expérimental et découpage de l’espace réci-

proque.

vitesses de phase, les polarisations, les directions de

propagation de l’énergie et les vitesses de groupe;

on peut ainsi connaître parmi ces modes, ceux dont l’énergie issue d’un point de l’émetteur peut être

reçue par le détecteur, et l’on calcule le temps de vol du phonon correspondant. Ce mode est affecté d’un

poids géométrique correspondant au volume qu’il représente dans la zone de Brillouin compte tenu du

découpage adopté en (0, ço). Les résultats sont ras-

semblés dans des histogrammes dont le pas est de 30 ns. On tient compte de la durée de l’impulsion (100 ns), du temps de relaxation thermique de l’émet-

teur et du détecteur (30 ns) [4], ainsi que de l’étendue de l’émetteur, en superposant plusieurs histogrammes

décalés en abscisse et d’amplitude convenable.

Pour le calcul des amplitudes, on considère que

chaque mode ainsi retenu transporte une certaine énergie au sujet de laquelle diverses hypothèses peuvent être faites.

Dans un premier temps nous avions considéré l’émetteur comme un corps noir : l’énergie d’un mode

ayant un point d’impact sur le détecteur est alors déterminée par son poids géométrique et par une distribution de Boltzmann de la fréquence, dont la

forme est la même pour toutes les directions (à condi-

tion de supposer que la fréquence maximum excitée est limitée par la température et non par la fréquence

de coupure de chacun des modes). Dans cette hypo- thèse, nous trouvions une amplitude des phonons longitudinaux bien supérieure à celle des phonons

transversaux, ce qui n’est pas vérifié expérimen-

talement.

En revanche si nous prenons en compte le modèle de désadaptation acoustique de Little [11] nous obte-

nons un accord bien meilleur. Little considère qu’aux

interfaces émetteur-détecteur il y a conservation de

l’impulsion tangentielle et de la fréquence du phonon

incident par le phonon transmis, et Cheeke [12] a

montré que ce modèle s’appliquait bien au quartz pour des températures de l’émetteur inférieures à 20 K. En suivant ces auteurs nous avons cherché pour chaque mode quels étaient les modes propres du constantan qui lui donnaient naissance et nous

l’avons affecté d’un poids supplémentaire qui tient compte de la densité relative des modes longitudinaux

et transversaux dans le constantan et des coefficients de réflexion et de réfraction à l’interface.

On obtient alors un très bon accord pour les vitesses de groupe mesurées. Quant aux hauteurs

relatives des pics, le calcul en rend compte grossière-

ment mais de façon beaucoup plus satisfaisante

(Fig. 4). La largeur des signaux calculée est environ

la moitié de celle qui est mesurée, ce qui est normal puisque le calcul n’a pas pris en compte l’absorption,

ni la diffusion des phonons par les impuretés. On

s’intéresse en effet à la propagation balistique, celle-ci

doit être dominante dans le cas où nous nous trouvons : des phonons se propagent dans un milieu qui, par

ailleurs, est en équilibre thermique avec le bain d’hé- lium dont la température est très inférieure à celle de l’émetteur : le nombre de ces phonons est faible,

mais la densité relative de leur fréquence est sensible-

ment celle qu’ils avaient dans l’émetteur [12].

4. Résultats.

-

On a étudié les signaux détectés

pour plusieurs valeurs due 1 (Fig. 3). On observe une

série de pics que nous numéroterons 1, 2, 3, 4, ... pour

chaque valeur de il. Les vitesses mesurées pour les

(6)

FIG. 4.

-

a) Trace supérieure q = 17°, inférieure 1 = 0°. b) 1 = 8°. c) Comparaison des courbes expérimentales et des histogrammes.

différentes polarisations sont en très bon accord

avec celles prévues par le modèle décrit ci-dessus,

comme on peut le voir sur les figures 4, 5, 7 et le tableau I. On a fait varier la puissance admise dans l’émetteur entre 0,5 W/mm2 et 200 W/mm2.

4. l or¡ = 170. On observe l’ensemble des quatre

pics prévus, nos résultats (cf. Fig. 4a), (Tableau I),

sont concordants avec ceux de Von Gutfeld [4].

4 . 2 q = 0°. On observe (cf. Fig. 5) le flux transmis à travers une section conique de demi-angle au

sommet l,5°. Pour des tensions inférieures à 3 V et une température du bain d’hélium de l’ordre de 2 K, on identifie, d’une part, les phonons longitudi-

naux et, d’autre part, les phonons transversaux foca-

lisés sur l’axe, et qui sont pilotés par des vecteurs

d’onde éloignés de l’axe (0 ~ 20°), voir tableau 1.

(7)

714

TABLEAU 1

Dans ce tableau sont rassemblées les prévisions du calcul élastique compte tenu de l’angle solide fi sous

lequel de l’émetteur on voit le détecteur.

FIG. 5.

-

Comparaison des courbes obtenues à diverses tempé-

ratures pour une propagation au voisinage de Oz. (Après norma-

lisation à une même sensibilité.)

FiG. 7.

-

Comparaison des courbes obtenues à diverses tempé-

ratures pour une propagation à 8° de l’axe Oz.

(8)

Pour des tensions plus élevées on voit apparaître

deux pics A et R qui ne figurent pas sur l’histogramme.

Leurs vitesses respectives sont de 5,4 km/s et 3,9 km/s.

Selon ce qui a été exposé précédemment ces pics

peuvent être attribués à la levée de dégénérescence

des phonons pilotés par des vecteurs d’onde situés

sur l’axe ternaire. Ces modes correspondent à des

vecteurs d’onde plus grands (donc à des fréquences plus élevées) que ceux dont il est tenu compte dans la simulation, limitée aux modes élastiques. Leurs vites-

ses sont compatibles avec les mesures faites par Joffrin à 10 GHz. Elles correspondent à des fréquences

de l’ordre de 1012 Hz qui sont excitées à partir d’une température d’émetteur de 5 K.

D’après Weiss [6] la température de 5 K n’est

atteinte que pour des tensions de l’ordre de 5 V/mm2

dans le constantan. C’est au-dessus de 5 K seulement que l’on trouve une proportion non négligeable de phonons de 1012 Hz. Or c’est aux environs de 5 V/mm2

que l’on voit apparaître le pic de 5,4 km/s. On remarque que, pour les tensions supérieures ou égales à 5 V, la hauteur de ce pic avancé est supérieure à celle du

pic longitudinal, ce qui permet de dire que, si l’on détecte des phonons longitudinaux pour des tensions inférieures à 5 V, l’absence, pour ces tensions, de pics avancés est due à l’absence des hautes fréquences,

et non au. manque de sensibilité du dispositif expérimental.

Le nombre des phonons émis varie beaucoup

suivant la température de l’émetteur, de ce fait le signal détecté ne peut l’être dans de bonnes conditions

sans variation du réglage ; c’est pourquoi on fait les

mesures en augmentant progressivement la puissance

dans l’émetteur et en conservant une même sensibilité

au détecteur pour plusieurs puissances, ce qui permet de faire les réajustements convenables d’amplitude

au cours du dépouillement des résultats. C’est cette méthode qui a permis de bien caractériser au voisinage

de l’axe les phonons ralentis de 3,9 km/s.

Pour l’interprétation des pics A et R on pourrait

penser à un effet de l’absorption qui modifierait en

grandeur et en direction la vitesse de l’énergie mais

un tel effet ne pourrait être que très faible dans les conditions où nous opérons : l’absorption modifie

la vitesse d’énergie en remplaçant dans chacune de

ses composantes le vecteur d’onde réel q par un vecteur d’onde complexe q’ + iq" où q’ est le coeffi-

cient d’absorption linéaire. Or q’ est compris entre 106 et 108 cm-1 alors que q" est compris entre 10- 2

et 1 cm-1 (le libre parcours moyen des phonons

calculé en tenant compte de l’anharmonicité est

compris entre 1 et 100 cm). La variation du vecteur vitesse d’énergie reste négligeable dans ces condi-

tions [13].

Enfin, il convient de préciser ici qu’aucun de nos enregistrements faits à grande sensibilité n’a présenté

la déformation de l’ensemble des pics notée par Weiss [7]. Cet auteur interprétait cette déformation

comme due à la croissance, au cours de l’impulsion

d’émission, d’un film d’hélium gazeux qui tend à

isoler le film émetteur et, partant, augmente la trans- mission dans le cristal. La géométrie du dispositif expérimental, la température du bain et la nature

des cristaux peuvent modifier l’apparition d’un tel phénomène.

4.3 n = 8°. On a fait deux types d’expériences,

les unes avec un détecteur annulaire, les autres avec

un détecteur de petite taille. On a pu dans les deux

cas détecter, d’une part, l’ensemble des phonons

calculés et d’autre part, les phonons de haute fré- quence rabattus au voisinage de l’axe (voir Tableau I).

L’expérience (cf. Fig. 7) montre que pour des ten- sions inférieures à 5 V/mm 2on observe encore un pic

avancé en dehors de l’axe, alors qu’on n’en observe plus au voisinage de l’axe; les hauteurs de ce pic

et du pic longitudinal sont ici comparables et leur

rapport à celle du pic transversal non dispersé est plus grand que sur l’axe. La vitesse de groupe mesurée à 80 est légèrement inférieure à celle mesurée sur

l’axe : 5,2 km/s au lieu de 5,4 km/s.

Le calcul avait déjà montré que la réfraction

conique interne et la focalisation n’étaient pas des

phénomènes localisés; l’expérience le confirme ici et montre qu’il en est de même pour les rabattements dus à la dispersion.

4.4 REMARQUES.

-

Si l’on étudie le comportement du pic avancé lorsque la température de l’émetteur s’élève, on observe :

4.4.1 qu’il n’y a pas de déplacement de ce pic

vers l’avant lorsque la température augmente. Ceci peut s’interpréter en remarquant que la vitesse maximum observée, 5,4 km/s, correspond, compte

tenu des calculs de Joffrin et de Portigal, à une fré-

quence de 1012 Hz et à un vecteur d’onde de 0,05 qmax

FIG. 8.

-

Rapport de la hauteur du pic avancé à celle du pic focalisé

en fonction de la tension d’alimentation donc en fonction de la

température.

(qmaxl2 = 1,85 x 107). Ces fréquences ne sont nota-

blement excitées qu’à partir de 5 K (cf. Fig. 6). Si elles correspondent au point d’inflexion de la courbe de

dispersion avancée, les températures plus élevées

feront apparaître des fréquences plus grandes mais

de vitesse moindre (cf. Fig. 9).

(9)

716

FIG. 9.

-

Levée de dégénérescence des transversales pour un vecteur d’onde porté par Oz.

4.4.2 que le maximum du rapport entre la hauteur du pic avancé et celle du pic focalisé se situe aux envi-

rons de 40 V (cf. Fig. 8),’ ce qui correspond à une température de 15 K (cf. Fig. 6) et à une fréquence de

2 x 1012 Hz. Au-delà, le rapport ne croît plus. On

peut donc situer aux environs de cette valeur le

point où la courbe de dispersion avancée (cf. Fig. 9)

admet une tangente parallèle à sa tangente à l’origine.

Le vecteur d’onde correspondant est approximati-

vement 0,1 qmax.

4.4.3 lorsque la température s’élève davantage,

le rapport entre la hauteur du pic avancé et celle du pic focalisé décroît (cf. Fig. 8). En effet, les très hautes

fréquences dispersées ont des vitesses de groupe inférieures ou égales à celles des transversales non

dispersées (cf. Fig. 9). Elles vont donc renforcer la hauteur du pic correspondant à ces dernières ou

même se confondre avec les modes de la branche retardée.

Ces remarques précisent et confirment les indications données par M. Elcombe [1] pour un vecteur d’onde

porté par Oz. Elles s’appliquent qualitativement

pour un vecteur d’onde voisin de l’axe.

On peut préciser de plus que les contributions au

pic avancé sur l’axe et à 8° de l’axe sont dans un

rapport indépendant de la fréquence dans la mesure

où les surfaces de dispersion restent assimilables dans cette région à des hyperboloïdes. Nos mesures

ne nous permettent pas de mettre ce résultat en

évidence car, à 8° de l’axe, il existe un pic non dispersé

très voisin du pic avancé; celui-ci n’est décelable

que par son temps d’arrivée un peu inférieur

(cf. Fig. 4b).

5. Validité de la définition angulaire.

-

On peut se demander si la surface émettrice est bien limitée à la seule surface du film de constantan et en parti-

culier quelle peut être l’influence de la nature et de la géométrie des contacts.

Les expériences décrites précédemment concer-

naient des cristaux suffisamment grands pour que d’aucun point de l’émetteur on ne puisse voir le

détecteur sous un angle différent de 1 de plus de 1°.

C’est ce qui explique le très bon accord des expériences

avec le calcul pour les pics élastiques.

En revanche si ce n’est pàs le cas il faut comme on

l’a dit (4.2) considérer plusieurs histogrammes. Par exemple, pour un cristal d’axe Oz et de longueur 5,8 mm émetteur et détecteur ont environ 1 mm’,

il faut composer géométriquement les histogrammes correspondant à des cônes d’angle au sommet 10°

et 150. La simulation coïncide alors parfaitement

avec l’expérience pour ce qui est des ondes non dispersées.

Ces remarques nous ont conduits à compléter l’interprétation des expériences de Weiss [6] sur des

cristaux de quartz l’axe fait un angle de 200 avec

la direction moyenne de propagation. Cet auteur

observe un pic qui correspond à une vitesse de 5,3 km/s,

celui-ci peut, à notre avis, être attribué à des phonons

rabattus à 7° de l’axe. Weiss ne précise pas l’angle

azimutal de la normale aux faces, pour certaines valeurs de cet angle le calcul prévoit des vitesses non

dispersées de 5,2 km/s. Mais nous n’avons jamais

observé de vitesses non dispersées supérieures aux

vitesses prévues, c’est pourquoi nous pensons que le pic observé par Weiss est dû à l’activité acous-

tique [2].

6. Conclusion.

-

Au cours de cette étude nous avons développé une méthode d’identification des modes de propagation acoustique de haute fréquence

dans le quartz, pour lesquels en général, le vecteur

d’onde et la vitesse de propagation de l’énergie sont

différents en direction.

En particulier, nous avons étudié la variation

avec la température de ceux de ces modes qui peuvent subir selon leur fréquence la réfraction conique ou

le rabattement avec levée de dégénérescence. Ces

résultats n’ont pu être obtenus qu’en s’appuyant

sur des calculs complets de propagation élastique.

Bibliographie [1] ELCOMBE, M. M., Proc. Phys. Soc. 91 (1967) 947, 958.

[2] PORTIGAL, D. L., BURNSTEIN, E., Phys. Rev. 170 (1968) 673, 678.

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Références

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