A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E. V ESSIOT
Sur la recherche des équations finies d’un groupe continu fini de transformations, et sur les équations de Lie
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 10, no2 (1896), p. C1-C26
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C.I
SUR LA
RECHERCHE DES ÉQUATIONS FINIES
D’UN GROUPE CONTINU FINI DE TRANSFORMATIONS,
ET SUR LES ÉQUATIONS DE LIE,
PAR M. E.
VESSIOT,
Chargé de Cours à la Faculté des Sciences de Toulouse.
- -~,~ ~--_
INTRODUCTION.
Ce Travail est destiné à
compléter,
sur certainspoints,
celui que nousavons
publié précédemment
sur lessystèmes d’équations différentielles
du
qui
ont dessystèmes fondamentaux d’zntégj°aZes (1),
ou, ce
qui
revient aumême,
sur leséquations
aux dérivéespartielles
quenous
proposions
de nommeréquations
de Lie. Ce sont leséquations
de laforme
où les r transformations infinitésimales
indépendantes
définissent un groupe. Nous avons
donné,
dans ceMémoire,
une théoriecomplète
del’intégration
de ceséquations
deLie,
mais avecl’hypothèse
que l’on connaisse les
équations
finies du groupe(2),
sous une formequelconque.
L’un des résultats en était que, sous cettehypothèse
l’inté-gration
de telleséquations peut toujours
se ramener à celled’équations
( 1 ) Annales de la Faculté des Sciences de Touloicse, t. VIII.
différentielles ordinaires
linéaires ;
et, cequi
augmentel’importance
de cerésultat,
c’est que, comme nous le montrionsalors,
leproblème noinaal, auquel
NI. Lie ramène toutes lesquestions d’intégration
où intervient la théorie des groupes continusfinis, peut
se réduire lui-même àl’intégration
d’une
équation
de Lie(1),
pourlaquclle
on connaît leséquations
finies dugroupe ~
correspondant (2) (’ ).
Nous reprenons
aujourd’hui
leproblème préliminaire,
réservéalors,
dela détermination cLcs
équations finies
d’un groupe continufini
detransformations
dont on connaît lestransformations infinitésimales (2 ) ;
;et nous
donnons,
pour lerésoudre, plusieurs méthodes,
toutes fondées surla théorie de
l’intégration
dessystèmes complets exposée
par Lie aut. XXV des Mathematische Annalen. La dernière
(§ IV)
ne suppose con- nues, en outre, que lespropositions
lesplus
élémentaires de la théorie des groupes; elle est, deplus,
comme nousl’indiquons rapidement
pour ter-miner, susceptible
de s’étendre àl’intégration
d’uneéquation
de Lic(1),
dans le cas le
plus général.
Nous avons cru intéressant néanmoinsd’exposer
les autres, parce
qu’elles
sontplus
naturelles etqu’elles
fournissent inci-demment,
de la manière laplus simple,
tous les résultats donnés par 81 . Liesur la recherche des groupes transitifs de structure donnée : il est
égale-
ment
digne
de remarque que les notions de groupeasystatique,
de groupessimplement
transitifsréciproques,
et même de groupeadjoint s’y
intro-duisent nécessairement et d’elles-mêmes.
. Les résultats
particuliers
donnés par M. Lie sur leproblème
que nous . traitons seprésentent
ici naturellement et sont obtenus par une voie uni- forme. Nousétablissons,
deplus,
ce faitgénéral
que, pour les groupes transitifs(§ II), la
recherche de leurséquations
finiesdépend
encore uni-quelnent d’éliminations,
dequadratures
et del’intégration d’équations
différentielles linéaires ordinaires. Notre
méthode,
combinée avec celle duMémoire que nous
rappelions
en commençant,permettra,
du reste, d’exa- miner( théoriquement
dumoins)
lessimplifications qui pourraient
sepré-
senter pour certains groupes
particuliers, parmi
tous les groupesqui
leursont semblables.
( t ) Dans l’application des théories d’intégration de M. Lie, on peut avoir à déterminer
. d’abord les transformations infinitésimales du groupe intervenant dans la question; mais
ces transformations infinitésimales sont données par leurs équations de définition, qui s’in- tègrent elles-mêmes par des équations linéaires différentielles ordinaires.
Pour les groupes
intransitifs,
on est, engénéral, obligé (~ III)
demettre à
part
leproblème préliminaire
de la détermination de leurs inva- riants. L’étudecomplète
de ceproblème
nécessiterait une théorie appro- fondie del’intégration
dessystèmes complets,
dans le cas leplus général :
c’est une
question difficile,
surlaquelle
nousespérons pouvoir
revenir dansune autre occasion. Si l’on suppose ces invariants
déterminés,
on n’est pas dans un cas essentiellement distinct de celui des groupes transitifs. Nousdonnons, néanmoins,
une méthode directe etgénérale
pour traiter ce cas,et
qui
peut révéler certainessimplifications importantes.
Nous avons enfin
jugé utile,
pour faciliter la lecture de notretravail,
derappeler,
dans unpremier paragraphe,
les résultats de la théorie des groupesqui
nous serventplus particulièrement,
etqui
se trouvent, souventdisséminés,
dans legrand Ouvrage
de MM. Lie etEngel 1 ’ ).
I. - LES GROUPES PARAMÉTRIQUES CANONIQUES.
1. Le fait
qu’un système d’équations
.définit un groupe continu fini de transforma dons des x en
x’,
aux para-mètres a,
se traduit par les identités(écrites
sous formeabrégée)
où les nouvelles valeurs c des
paramètres
sont données par deséquations
que nous
appelons,
comme ilparaît naturel,
leséquations paramétriques
du groupe
(I).
On sait que ceséquations
définissent elles-mêmes deuxnouveaux groupes
qui
se trouvent ainsi associés au groupe(1).
Lepremier
s’obtient en considérant les
équations (3)
commereprésentant
une trans-formation des variables a en les variables c, les b étant des
paramètres :
nous
rappelons
lepremier
groupeparamétrique
du groupe(I). Si,
dennème,
onconsidère,
dans leséquations (3),
les b comme desvariables,
(1) Les principaux résultats de notre Travail ont été annoncés dans une Note insérée aux
Comptes rendus de l’Académie des Sciences (14 janvier t8g5).
les c cornme des variables
transformées,
les a comme desparamètres,
onobtient le second
paramétrique (’ )
du groupe( I ).
Ces deuxgroupes sont
holoédriquement isomorphes
au groupe(1),
etchaque
transformation de l’un est
échangeable
avecchaque
transformation del’autre ;
en d’autres termes, ce sont deux g roupessimplement transitifs
’
Les transformations infinitésimales de ces deux groupes s’obtiennent
comme il suit. Les seconds membres des
équations (i)
satisfont à deséqua-
tions aux dérivées
partielles
de la formeque l’on
peut
écrire aussiLe groupe
(i)
est alorsengendré
par les transformations infinitésimaleset le
premier
groupeparamétrique
par les transformations infinitésimalesOn arrive de même au second groupe
paramétrique
en partant deséqua-
tions
(i)
résolues parrapport
aux x :On a alors des identités
( 1) Nous avons employé précédemment l’expression de groupes des paramètres ( pre-
mier et second), Parametergruppen de LIE. ,
et le second groupe
paramétrique
estengendré
par les transformations infinitésimalesOn a
enfin, simultanément,
des identitésoù les sont des constantes
qui
définissent la structure du groupe(I).
Inversernent,
si l’onconnaît,
en mêmetemps
que les transformations infinitésimales(5)
du groupe(:),
celles de l’un de ses deux groupes para-métriques,
on remonte auxéquations finies (1),
enintégrant
unsystème complet.
Eneffet,
les fonctions où l’on suppose les lettres x mises à laplace
des x’, sontles intégrales
dusystème complet
qui
se réduisentrespectivement
à ai,quand
on donne aux a les valeursqui correspondent
à la transformationidentique,
valeursqu’on peut
se donnerarbitrairement,
car cela revient à augmenter, dans leséquations (1),
lesparamètres a
dequantités
constantes. Et lesfonctions fi
sedéterminent,
~ d’une manière toute
semblable,
au moyen dusystème complet
Les
équations paramétriques ( 3 )
s’obtiendraient d’une manièreanalog ue,
en vertu de cette remarque que chacun des deux groupes
paramétriques
està lui-même son
premier
groupeparamétrique,
et admet l’autre comme sonsecond groupe
paramétrique.
2. Un même groupe de transformations
peut
êtrereprésenté
par une infinité desystèmes
différentsd’équations,
tels que lesystème (i).
On lesdéduit tous de l’un d’entre eux, le
système (i)
parexemple,
en yeffectuant,
sur les
paramètres
a, tous leschangements possibles
de variables. A chacun de ces modes dereprésentation
du groupe G considérécorrespond
uncouple
de groupesparamétriques, respectivement
semblables aux groupes(6)
et(g);
mais le groupe G esttoujours
défini par les mêmes transforma- tions infinitésimales(5).
On sait
qu’inversement,
si l’on connaît ces transformations infinitési- males(5),
ainsi que les transformations infinitésimales(6)
d’un groupesimplement transitif,
de la même structure ciks que le groupe(5),
leséqua-
tions
qu’on
endéduit,
enopérant
comme il a été dit à la fin duparagraphe précédent,
constituent l’un dessystèmes d’équations
finies du groupe( 5 );
et le groupe
(6)
est alorsprécisément
lepremier
groupeparamétrique
du
proposé.
..Parmi tous ces modes de
représentation
du groupe( 5 ),
il en est un par- ticulièren1entimportant,
fourni par leséquations canoniques
de ce groupe.On y est conduit en cherchant tous les groupes à un
paramètre qui
y sontcontenus : ils s’obtiennent en
intégrant
lesystème d’équations
différen-tielles ordinaires
où les À sont des constantes
arbitraires,
avec les conditions initialesx;
= xipour t
= o. Lesintégrales
nedépendent
de t et des À que par les combinaisons’~,
t, ..., de sortequ’il
suffitd’y remplacer ~~
t par e j, pour obtenir unsystème d’équations
finies du groupe, les e y étant les para- mètres. Ce sontprécisément
leséquations canoniques
du que l’onpeut écrire,
sous forme deséries,
Ces
équations canoniques
ont cettepropriété remarquable qu’il
suffitd’~r
faire varier les
paramètres proportionnellement
pour obtenir un sous-groupequelconque,
à unparamètre,
du groupe considéré. Les deux groupes para-métriques correspondants
sont dits les groupesparamétriques canoniques
du groupe
(5).
L’intégration
dusystème (i4)
est, du reste,équivalente,
avec un clian-gement de
notations,
à celle del’équation
aux dérivéespartielles
Remarquons
enfin que, comme les transformations infinitésimales(5)
peuvent être
remplacées
par r combinaisons linéaires à coefficients constantsdes
Xkf (linéairement indépendantes),
il y a une infinité desystèmes d’équa-
tions
canoniques
pour un groupe, se déduisant les unes des autres par des transformations linéaires ethomogènes opérées
sur lesparamètres;
demême pour les
couples
de groupesparamétriques canoniques.
3. Les transformations infinitésimales des deux groupes
paramétriques canoniques
du groupe(5)
peuvent être considérées comme connues, dèsqu’on
connaît les constantes Ciksqui
définissent la structure de ce groupe.Le calcul
n’exige
que la résolution d’uneéquation algébrique 1’ ) :
voicicomment on peut le
diriger,
pour lepremier
groupeparamétrique,
parexemple :
Tout revient à la détermination des fonctions
qui figurent
dans leséquations (4). Or,
si l’onprend
comme inconnues les fonctions de ton trouve
qu’elles
sont déterminées par leséquations
linéaires à coefficientsconstants
avec les conditions initiales o, pour ~ = o. Ce
qui
établit le résultatannoncée
Quant
au second groupeparamétrique,
il se déduitdu-premier
en
changeant,
dans lesexpressions
de ses transformationsinfinitésimales,
e1, e2, ... ,
er respectivement
2014 e2, ... , 2014 er; cela tient à ce que,sous la forme
canonique (15),
deux transformations inverses du groupecorrespondent
à des valeurs desparamètres canoniques
..., ~égales
etde
signes
contraires.(~) Ce résultat est dû à M. Lie, le mode de calcul indiqué à NI. Engel (voir, par exemple,
S. LIE et ENGEL, Theorie der t. III, p. y92 et suiv.).
’
Des formules
précédentes,
on déduit encore que les transformations infi- nitésimalesA, f,
...,Ar f
dupremier
groupeparamétrique canonique
satisfont à l’identité
Cette identité permet de rattacher l’un à l’autre les deux modes de calcul des
équations
finies du groupe(5), précédemment
donnés. Si l’onapplique,
eneffet,
ausystème (12)
la méthode de M.Mayer,
en supposant que le groupe ... ,Arl est
lepremier
groupeparamétrique canonique,
on devra poser c.
= h, 1,
... , er -03BBrt
et, en vertu de l’identitéprécédente,
on aura
de sorte que
l’intégration
dusystème complet (12)
se ramèneraprécisé-
ment à celle de la seule
équation ( I G ).
4. Si le groupe considéré
(5)
ne contient pas de transformation infinité- simaledistinguée,
onpeut
même obtenir sansintégration
leséquations canoniques
finies des deux groupesparamétriques canoniques.
Dans cecas, elles sont, en
effet,
les mêmes pour ce groupe et pour son groupeadjoint (’ ), qui
lui est alorsholoédriquement isomorphe. Or,
les transfor- mations infinitésimales de ce groupeadjoint
sont, comme l’onsait,
et la détermination de ses
équations canoniques
finies(d’où
l’on déduira immédiatement seséquations paramétriques) dépend
del’intég.ration
d’unsystème d’équations
linéaires à coefficients constants.Mais,
si le groupe considéré contient une ouplusieurs
transformations infinitésimalesdistinguées,
la détermination deséquations
finies de sesgroupes
paramétriques canoniques
nécessite certainesquadratures.
C’estce
qui résultera,
du reste, desdéveloppements qui
suivent.(1) Pour ce qui concerne le groupe adjoint, son origine et ses propriétés, nous sommes
obligé, afin de ne pas allonger outre mesure ces préliminaires, de renvoyer à l’Ouvrage de
LIE (Theorie der Transf.-gruppen, t. I, Chap. XVI et t.. III, Chap. XXVIII).
II. - DÉTERMINATION DES ÉQUATIONS FINIES D’UN GROUPE TRANSITIF.
5. On suppose connues les
transformations infinitésimales
d’ungroupe
et l’on se propose de trouver, sous
une forme quelconque,
leséquations firties de
ce groupe.En vertu de ce
qui précède,
onpeut
considérer comme connues les trans-formations infinitésimales de ses deux groupes
paramétriques canoniques,
ou, si l’on veut
(par
unchangement
de variablesarbitraire), plus généra-
lement celles de deux groupes
simplement
transitifsréciproques,
iso-morphes
au groupe(I).
Soientces deux groupes, et l’on peut supposer que l’on a les identités
Tout revient dès lors à
intégrer
lesystème complet
connaissant les transformations infinitésimales
(3) qui
laissent cesystème complet
invariant.. Si l’on connaît en effet n
intégrales indépendantes
de cesystème
com-plet :
les
équations
finies cherchées s’obtiendront en résolvant lesystème
Nous sommes donc naturellement conduits à
appliquer
ici la théorie del’intégration
dessystèmes complets
admettant des transformations infini- tésimales connues, due à NI.Lie,
avec lesperfectionnements
que nous yavons
apportés.
Si nous supposons d’abord que le groupe
(i)
estsimplement transitif,
c’est-à-dire que Il 1= r, et que le déterminant des
~ki
n’est pasidentique-
ment
nul,
nous nous trouvons enprésence
de ce que M. Lieappelle
le pro- blème noineal de sathéorie,
etqui peut
s’énoncer ainsi :Un donne un
système complet
à v = + 03C1 variables et péquations
et un groupe de 03C1
transformations infinitésimales indépendantes
satisfaisant
aux identités(L j, Yl)
= o pour toutes les valeurs des in-dices;
on suppose deplus
que le déterminant descoefficients
desL j
et Yln’est pas nul :
intégrer
cesystème complet.
Ce
problème
se ramène soit àl’intégration
d’une seuleéquation
deLie,
soit à
l’intégration
successive d’une suited’équations
de Liesimples;
ouencore, si l’on
préfère,
àl’intégration d’équations
linéaires auxiliaires et à desquadratures (’ ).
,Ces résultats trouvent ici leur
application
immédiate : si nous voulons parexemple
effectuer la réduction à dessystèmes linéaires,
nous introdui-rons le groupe linéaire
adjoint
au groupe(3),
soitet écrirons les
équations
(1 ) Ces résultats sont contenus, explicitement ou implicitement, dans notre Mémoire : :
Sur les systèmes d’équations différentielles, etc. (Ann. de la Fac. de Toulouse,
t. VIII), ou s’établissent par des raisonnements analogues à ceux qui y sont employés.
Elles forment un
système complet;
pourl’intégrer,
on posera xi = 03BEit,et l’on sera ramené à une
équation
deLie, linéaire,
de la formeL’intégration
de cetteéquation
résoudracomplètement
leproblème,
sile groupe
( r )
n’a pas de transformations infinitésimalesdistinguées. Sinon,
il faudra en outre effectuer autant de
quadratures indépendantes qu’il
y ade ces transformations
distinguées
dans le groupe(t).
6. Passons maintenant au cas où le groupe
(I)
est un groupe transitifquelconque.
Nous pouvons résoudre n des
équations (~)
parrapport
aux-?
, parexemple
les npremières,
etporter
dans les autres. Lesystème (4) prend
ainsi la forme
et, comme cette transformation du
système
revient à faire des combinai-sons linéaires dont les coefficients sont fonctions des x
seuls,
on a les iden-tités
Et
puisque
leséquations (7 ), (8)
formenttoujours
unsystème complet,
on a
d’autre part, par un calcul
direct,
on voit que ces mêmes crochets sont des combinaisons linéaires deA, ... A,t,
~, ... ~S, dont les coefficients nedépen-
dent que des x. Mais comme il
n’y
a pas de relation linéaire ethomogène
entre ces dernières transformations
infinitésimales,
on en conclut que les xfigurent
seuls dans les coefficients des seconds membres des relations(10),
c’est-à-dire
qu’on
peut les écrirec’est-à-dire que, pour
chaque système
de valeurs des x, les transformations( 8 )
définissent un groupe.Nous pouvons
maintenant,
deséquations ( 8 ),
tirer les valeurs de s déri-vées,
par pexemple
pd~
, ..., Portons ces valeurs dans lesB
enécrivant,
~aJ h> >
pour
plus
denetteté,
b~ .. , bn
à laplace
de on obtient les nou-velles transformations
(où
la lettre adésigne
lesystème
des variablesCalculant les crochets de
Jacobi,
il vientor, le résultat ne doit contenir aucune des dérivées ~
... ~ d~ ~
et il (7~i ~as n’existe pas de combinaison linéaire des Aqui
n’en contienne aucune. Ona donc
simplement
Les transformations
(12),
si l’on y considère les x et les a comme des constantes, définissent donc un groupe,isomorphe
au groupe(i).
Mais ily a
plus,
ce groupe est semblable au groupe(~ ). Faisons-y en
effet le chan-gement
de variablesoù les
Fi
sont les mêmes fonctions que dans leséquations ( ~) du §
I. Cesfonctions étant
intégrales
deséquations (4),
et, parsuite,
deséquations (8),
il vient
en tenant
compte
des relations fondamentales[(8), § I].
Le groupe(1 2)
devient donc le groupe
(ï),
où l’on a mis les z à laplace
des x.Remarquons
enpassant
que la remarque essentiellequi précède
fournitune méthode pour
déterminer,
sansintégrations,
les diverstypes
clegroupes
transitifs
d’une structure donnée. Ilsuffira,
eneffet,
deprendre
pour le groupe des les divers
types
de sous-groupes dupremier
groupeparamétrique,
et d’en déduire les divers groupes(12) correspondants,
aumoyen du second groupe
paramétrique. (Les
x nejouent,
eneffet,
dansle calcul
précédent,
aucunrôle,
etpeuvent
êtreremplacés
par des constantesquelconques) (j).
7. Revenons à notre
problème qui
est actuellement le suivantles équa-
tions (8)
étant résolues comme il a étédit,
et les valeurs de‘~~,
> ...,~~~
6~,portées
aussi dans leséquations (y) : Intégrer
lesystème complet
connaissant le groupe de
transformations infinitésimales (1 2)
que ce admet.Parmi ces transformations on en
peut
trouver Je dont le déterminantne soit pas
nul,
les npremières
parexemple,
et l’on a alorsLes fonctions ~h~ sont, comme l’on
sait,
desintégrales
dusystème (14),
et il en résulte
qu’il
y en a autantd’indépendantes
comme fonctions des xdes a et des
b,
que comme fonctions des b seuls. Deux cas peuvent alors seprésenter :
j" Parmi ces fonctions rphj, il y en a n
d’indépendantes.
Leproblème
est(1) Cette méthode ne diffère du reste que par le mode d’exposition de celle qui a été in- diquée par M. Lie (voir Theorie der Transf.-gr., t. III, p. 798 et
résolu dans ce cas sans aucune
intégration.
Dans ce cas le groupe(12),
etpar suite le groupe
(i), auquel
il estsemblable,
estasystatique,
pour em-ployer
uneexpression
de M. Lie. Nous retrouvons donc ce théorème de NI. Lie(’ ) :
: Leséquations finies
d’un groupeasystatique
s’obtiennentsans
intégrations,
dèsqu’on
en connaît lestransformations infinitési-
males.
2° Passons au cas
général.
Parmi les fonctions 9hj, il y en a seulement n -~ = q,qui
soientindépendantes.
Prenons-les comme nouvelles va-riables u, , u2, ...,
Uq
à laplace de q
desb,
parexemple
...,bn.
Lesystème (i4)
se réduit àet les transformations
(12) prennent
la formeRemarquons
enpassant
que les transformationsU~
définissent un groupe,isomorphe
au groupeproposé.
D’où cetteconséquence qu’un groupe tran- sitif simple, de
structuredonnée,
avec le nombre minimum de variables,nécessairement
asystatique..
’Reprenant
les transformations(16),
ouplutôt
les npremières
d’entreelles,
nous en pouvons déduireexactement p
combinaisons linéaires de la formeui
ne contiennent aucune des dérivées df~ .. ~a
a~
~ et ne soient liées paraucune relation linéaire et
homogène
dont les coefficients soient fonctions (1) Voir Theorie der Transf.-gr,, t. I, p, 518.des u seuls. Soient
ces p transformations. Le crochet de deux d’entre elles étant aussi de la forme
( i ~ ),
on aura des relationsc’est-à-dire
qu’en
considérant les x, les a et les u comme des constantes, elles définissent un groupesimplement
transitif. Onpeut
du reste supposer que les K nedépendent
pas des u.Remarquons
en effet que toute transfor- mationinfinitésimale, échangeable
avec chacune des transformations(16),
admet comme invariants les fonctions Uj’ ..., ug, et est par suite de la même forme que les transformations
(18)
et est aussiéchangeable
avec cha-cune
d’elles; rappelons-nous
que,d’après
un résultat de M. Lie1 ’ ),
il y aprécisément ~
de cestransformations,
linéairementindépendantes,
formantun groupe
Nous pouvons
ajouter
que ce groupe, relativement aux variablesb"
...,bp,
esttransitif;
car si ces transformations(20)
étaient liées par une relation linéaire ethomogène,
on en .déduirait des invariants du groupe(16),
cequi
nepeut être,
ce groupe étant transitif. On voit donc que, relativementaux variables
b i,
, ...,b p,
les deux groupes(18)
et(20)
sont deux groupessimplement
transitifsréciproques,
et, parsuite,
ils ont même structure. Etcomme la structure du groupe
(20) s’exprime
par des formulesoù les K ne
dépendent
pas desvariables u,
il en est de même pour le groupe(18).
En
définitive,
nous sommes ramenés àl’intégration
dusystème (15),
( 1 ) ) Voir Theorie der Transf.-gruppen, t. I, Chap. XX.
connaissant le groupe
(i8) simplement
transitifqu’il admet,
c’est-à-dire denouveau au
problème
normal du n° 5 . Toutdépend
donc del’intégration
d’une
équation
linéaire de laforme
où
figure le
groupeadjoint
du groupe destransformations infinitési-
males
échangeables
à celles clu groupe donné( r )
: si ce groupe contient des transformations infinitésimalesdistinguées,
il en sera de même du groupe(18),
et ilfaudra,
enplus,
effectuer certainesquadratures.
Remarquons
enfin que lesdéveloppements qui précèdent
nous fournissent le moyen dedéterminer,
connaissant lestransformations infinitésimales
d’un groupe
transitif,
la structure du groupe destransformations échangeables;
car, la structure du groupe( r 8 )
nedépendant
pas des va- leurs des u, onpeut,
pour ladéterminer,
donner à cesquantités,
dans lesformules
(Ig),
des valeurs arbitraires.On pourra,
ensuite, remplacer
lesCk
par d’autres combinaisons de mêmeforme,
de manière à mettre en évidence la structure ainsi déter- minée.8.
Appliquons
la méthodegénérale
à un casparticulier important,
étudié par M.
Lie,
celui où iln’y
a pas, en dehors du groupe(i) lui-même,
de transformation infinitésimale
échangeable
à toutes les siennes. Si le groupe n’est pasasystatique,
casdéjà examiné,
ses transformations infini- tésimalesdistinguées
constituent le groupe des transformations infinitési- maleséchangeables
à toutes les siennes. Alors le groupe( 20)
ne se compose que de transformationsdistinguées,
et il en est par suite de même du groupe(18).
Laquestion
se résout donc par autant dequadratures
indé-pendantes qu’il
y a de transformationsdistinguées.
Si l’on considère en
particulier
le groupe formé de l’ensembledes transforrnations de deux groupes
simplement
transitifsréciproques,
onvoit
qu’il
estasystatique
si le groupeAk f n’a
pas de transformations infini- tésimalesdistinguées,
etqu’il
a, dans le cascontraire,
autant de transfor- mationsdistinguées
que ce dernier.Remarquant,
deplus,
que la méthodedonnée
fournit,
si l’on veut, leséquations canon.iques
du groupeconsidéré,
et que, celles-ci connues, on
peut
en déduire aussitôt celles des sous- groupes, onarrive,
avec M.Lie,
à cette conclusion : :La détermination des
équations finies
d’un groupesimplement
tran-silif, quand
on connaît lestransformations infinitésimales
du grouperéciproque, exige uniquement
autant dequadratures
que le groupc contient detransformations infinitésimales distinguées.
Ce résultatcontient,
comme casparticulier,
celui dont l’énoncé termine le n° 4 de ceTravail.
On peut du reste l’établir
directement,
comme on le verraplus loin,
etpar une méthode
qui
conduit à des calculsplus simples.
9. Si l’on suppose connues, dans
l’application
de la méthodeprécédente,
non seulement les transformations
infinitésimales,
mais aussi leséquations
finies
canoniques
des groupes(~)
et(3),
on pourra lui faire subirquelques
modifications
avantageuses
que nous allonsindiquer.
Ce seratoujours
lecas n°
4 ),
si legroupe (1)
n’a pas de transformations infinitésimalesdistinguées;
et, dans le casgénéral,
cela nécessitera auplus
certaines qua- draturespréliminaires (voir
n°5 4 et8).
Supposons
doncqu’on
ait mis lesystème (4)
sous la forme( 7 ) (8).
Onpeut
ici considérer comme connues leséquations finies,
et par suite les in- variants du groupe(8).
Soient v" v2, ..., vn n de ces invariants(indépen- dants ),
et introduisons-les comme variablesnouvelles,
à laplace
de ...,ar par
exemple.
Leséquations (8)
se réduiront alors àet, en tenant
compte
de ceséquations,
leséquations (7) prendront
laforme
où les Pij ne
dépendent
pas de a, ... as, comme on le voit en écrivant queces
équations forment,
avec leséquations ( 2 1 ),
unsystème complet.
Le même
changement
de variables effectué dans lestransformations (3)
donne
et, comme le
système (21) (22)
admettoujours
cestransformations,
onvoit
facilement, d’abord,
que les "-’kj nedépendent plus
des a, d’où l’onconclut les relations
et ensuite que le
système complet (22)
admet les transformationsV~.
Enfin,
ces transformationsforment, d’après
cequi précède,
un groupe, etce groupe est de nouveau semblable au groupe
(1).
On le voit en rernar-quant
que si l’onprenait
pourles
les fonctionsd’après
le raisonnementqui
a été fait pour le groupe(12),
les seraientprécisément
les fonctions~kJ(v,...
On est donc ramené à unproblème
de tous
points
semblable à celui du n° 7 etqu’on
traitera de même. L’avan- tage est,ici,
d’abord que lesystème (22) dépend
de moins de variables que lesystème (i4)?
et aussiqu’on peut
considérer comme connues leséqua-
tions finies du groupe
VA.
’ .Enfin,
la remarqueprécédente,
sur la similitude dugroupe (1)
et dugroupe
Vk,
conduit immédiatement à lapremière
méthode donnée par M. . Lie pour la détermination des diverstypes
de groupes transitifs destructure
donnée,
etqui permet
dedéterminer,
parl’emploi
auplus
dequadratures,
non seulement lestransformations infinitésimales,
maisaussi les équations
suivre sera la mêmefinies qu’à la fin du n° 6 : canoniques de
on déterminera les divers ces types.
La marche types
deà
sous-groupes du groupe
( 2),
on formera leurs invariants v et, au moyen du groupe(3),
on en déduira les groupesVk correspondants (f).
( i ) Voir Theorie der gruppen, t. J, Ch. XXII et t. III, Ch. XXVII.
III. - AUTRE MÉTHODE. CAS DES GROUPES INTRANSITIFS.
10. Soit
toujours
à déterminer leséquations
finies du groupeSupposant
encore connues les transformations infinitésimalesde deux groupes
isomorphes
au groupe(i), simplement
transitifs et réci- proques, nous ramenons encore laquestion
àintégrer
lesystème complet
qui
admet les transformations infinitésimales connues(3).
Mais nous nevoulons
plus
faired’hypothèse
sur la nature du groupe(i).
Résolvons les
équations (4)
parrapport
aux~f ~ak,
cequi
esttoujours
pos-sible ; employant toujours
les notations de M.Lie,
il vientoù
les
sont des fonctions introduites au n° 1[éq. (4)].
Portons lesvaleurs ainsi trouvées dans les transformations
(3),
cequi
revient à faireles combinaisons .
où l’on a
posé,
pourabréger,
Des formules
(7)
on conclut facilement que le déterminant des n’est pasidentiquement nul,
de sorte que, si l’on considère les a comme des constantes, les transformations(6)
définissentprécisément
le groupe( r ).
Du reste, si l’on suppose la structure commune des groupes
( ~ ), ( 2 ), (3)
définie par les identités
un calcul direct facile
donne,
enpartant
des valeurs(6 ),
et, comme aucune combinaison linéaire des transformations infinitési- males
(5)
nepeut
êtreindépendante
desdf
on en conclutsimplement
Remarquons
enfinqu’il
suffit de comparer la formule(7)
à cellesqui
terminent la page 80 du t. 1 de la Theorie de;
Transformations-gruppen
de M. Lie pour en conclure que nos fonctions Phj sont bien les mêmes que celles
qui figurent
dans leséquations
finies du groupeadjoint,
de sorte que les transformations(6)
sont ce que deviennent les transformations(1) quand
on y effectue la transformation définie par leséquations
finiesde ce groupe. Résultat que l’on
s’explique,
du reste, bienfacilement,
enfaisant,
dans leséquations (4),
la transformation inverse de celle-là.Quoi qu’il
ensoit,
leproblème
est ramené àintégrer
lesystème (5),
connaissant les transformations
(6) qui
le laissentinvariant,
et l’on voit immédiatement que toutes lespropriétés
du groupe(i)
vont influer sur lanature des
opérations
à effectuer dans cetteintégration.
11.
Reprenons
d’abord le cas où le groupe(i)
est transitif. Engénéral,
il
n’y
auraqu’à opérer
exactement comme au n° 7 et l’on sera conduit aux mêmes résultats.Mais supposons
qu’on
connaisse toutes les transformations infinitésimalesqui
sontéchangeables
à toutes les transformations(i).
Lesystème
com-plet (5)
les admet aussi et l’on a àopérer
cette fois avec le groupe formé de l’ensemble des transformations(6)
et(8).
Ce groupe n’admet pas, en dehors delui,
de transformations infinitésimaleséchangeables
à toutes lessiennes. Si donc il ne contient pas de transformations infinitésimales distin-
guées,
il estasystatique;
de sorte que, si l’onexprime
en fonction de n des transformations(6)
et(8),
toutes les autres, il y aura,parmi
lescoefficients,
ra fonctions
indépendantes, qui
seront desintégrales
dusystème (5). Donc,
dans ce cas, les
équations
finies du groupe(ï)
s’obtiennent par desimples
éliminations.
Si,
aucontraire,
le groupe(6), (8)
contient p transformations infinitési- malesdistinguées,
la méthode du n°7, appliquée
à ce groupe au lieu du groupe desBhf,
fournira n - pintégrales
sansintégration,
et ramènera le calcul des p dernièresà p quadratures indépendantes.
Donc,
la détermination deséquations finies
d’un groupetransitif, quand
onconnaît,
en mêmetemps
que sestransformations infinitési- males,
toutes cellesqui
leur sontéchangeables, dépend au plus
de qua- dratures.Ce résultat est, au
fond, équivalent
à celui du n° 8. Dans le cas où legroupe est
simplement transitif,
le raisonnementprécédent est précisément
celui que nous avions annoncé en terminant le n° 8.
12. Disons
quelques
mots du cas où le groupe(1)
est intransitif.Suppo-
sons d’abord que les transformations
(i) soient,
comme formes linéairesen
."-
, ... ,~f ~xn
, linéairementindépendantes ;
il en est de même des transfor mations(6).
Alorsrn,
et lesystème
admet n - r invariants
qu’il
faudra d’abordcalculer;
on les introduisensuite comme