A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
W. D E T ANNENBERG
Sur les équations aux dérivées partielles du premier ordre à deux variables indépendantes, qui admettent un groupe continu de transformations
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 5, no1 (1891), p. B1-B40
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B.I SUR LES
ÉQUATIONS
AUX
DÉRIVÉES PARTIELLES DU PREMIER ORDRE
A DEUX VARIABLES INDÉPENDANTES,
QUI ADMETTENT UN GROUPE CONTINU DE
TRANSFORMATES,
PAR M. W. DE TANNENBERG,
Professeur au Lycée de Lyon.
_._ o
°
PRÉFACE.
Je me propose, dans ce
travail,
de déterminer leséquations
aux dérivéespartielles
qui
admettent un groupe continu de transformations(ponctuelles).
On saitque M.
Sophus
Lie a résolu leproblème analogue
pour leséquations
diffé-rentielles ordinaires et montré comment ces
équations
en nombre infini dérivent par une transformationponctuelle
d’un nombre limité d’entreelles, qu’il
aappelées foinees canoniques.
La méthode suivie parSophus
Lie
pourrait
servirégalement
pour la solution duproblème proposé;
maisil
faudrait,
pourcela,
déterminer leséquations
invariantesqui correspondent
à chacun des nombreux groupes
ponctuels
del’espace
à troisdimensions;
or la recherche de ces groupes constitue un
problème difficile,
dont la solu- tion n’a pas encore étépubliée 1 ’ ).
Onpeut
éviter cette détermination enutilisant une remarque
déjà
ancienne de M.Sophus
Lie. L’illustregéomètre
a
montré,
eneffet, qu’il
existe unecorrespondance remarquable
entre les( 1 ) Dans la préface de l’ouvrage de MiIT. Lie et Engel sur la théorie des groupes, M. Lie
annonce que le calcul de tous les groupes ponctuels de l’espace à trois dimensions sera
développé dans le troisième volume.
équations (ï)
et leséquations
ordinaires du troisième ordrequi
admettent un groupe de transformations de contact. Cette correspon- dancepermet
de déduire trèssimplement
leséquations
cherchées(i)
deséquations déjà
connues(2)
dans le cas où ceséquations
admettent un groupe àplus
de troisparamètres.
Le travail actuel n’est autre chose que le déve-loppement
de cette idée.Dans la
première Partie, j’indique
avecplus
deprécision
leprincipe fondamentale qui
estl’origine
de ceMémoire,
etje détermine, d’après
M.
Sophus Lie,
les formescanoniques
deséquations
différentielles du troi- sième ordrequi
admettent un groupe de transformations de contact àplus
de trois
paramètres.
Ces formes sont au nombre desept
distinctes.La seconde
Partie,
la seulequi
contienne des résultatscomplètement
nouveaux,
comprend
la détermination deséquations
aux dérivéespartielles qui
fontl’objet
de cette étude.Après
avoir choisi leséquations canoniques qui
m’ont semblé lesplus avantageuses, je
me suisappliqué
à lesinterpré-
ter
géométriquement.
Lasimplicité
des résultats quej’ai
ainsi obtenus medonne lieu
d’espérer
que le calcul m’a bienguidé
dans mon choix. En exa-minant toutes les formes
canoniques trouvées,
onaperçoit
que : :Toute
équation
aux dérivéespartielles
dupremier
ordre à deux varia- blesindépendantes,
admettant un groupeponctueL à plus
de trois pana-mètres, dérive,
par unetransformation ponctuelle (en général non
homo-graplzzique),
d’uneéquation
pourlaquelle
lestangentes
aux courbesintégrales appartiennent
à unconzplexe.
Pour ne pas rompre l’unité de ce
travail, je
n’ai pasindiqué
leséquations
aux dérivées
partielles qui
admettent un groupeponctuel
à moins dequatre
paramètres.
Iln’y
a pas lieu en effet de les déduire deséquations
différen-tielles du troisième ordre
qui
leurcorrespondent,
car il estbeaucoup plus simple
de les obtenir enappliquant
la méthodegénérale dont j’ai parlé,
etqui
est fondée sur la détermination des groupesponctuels
à un, deux ettrois
paramètres.
Ceséquations
seséparent
d’ailleurs nettement des autres,tant au
point
de vueanalytique qu’au point
de vuegéométrique.
L’étude des
caractéristiques
deséquations canoniques
m’a conduit àparler
des courbesgauches qui
admettent une transformationhomogra-
phique
infinitésimale. Le dernierChapitre
est consacré à la détermination de ces courbes.Enfin je
montre dans une Note commentquelques équations
très connuespeuvent
être ramenées à une de mes formescanoniques.
Je me réserved’ailleurs,
dans unepublication prochaine, d’indiquer
les moyens de recon- naître si uneéquation
aux dérivéespartielles
adm.et un groupe de transfor- mations et lesintégrations
à effectuer pour la ramener dans ce cas à saforme
canonique.
Je tiens à
remercier,
enterminant,
mon illustremaître, M. Sophus Lie,
qui
m’a initié avec tant de bienveillance à sa théorie des groupes de trans- formations et a bien voulu me laisser cesujet
d’étude.PREMIÈRE PARTIE.
CHAPITRE I.
NOTIONS PRÉLIMINAIRES.
l . On
appelle
d’uneligne
Cl’ensemble formé par un
point
de cetteligne
et latangente
en cepoint.
Lessix
quantités x,
y, 2,dy, qui
déterminentcomplètement
laposition
de l’élément
correspondant
aupoint (x, y, J),
sont dites les coordonnées de cet élément. L’ensemble(m, d)
d’unpoint
ni et d’une droite dpassant
par ce
point
constitue évidemment un élément commun à une infinité delignes :
nousl’appellerons
pour cette raison un élément deligne
ou élémentlinéaire
(’ ).
Plusieurs éléments de
ligne
sont dits unis suivant une courbe si chacun d’eux est un élément de cette courbe.Si Fon effectue une transformation
ponctuelle
on voit immédiatement que les courbes
qui
admettent un élément commun(//2, d)
sechangent
en courbesayant
aussi un élément commun(nl’, d’);
cetélément est dit le
correspondant
ou letransformé
de l’élément(Ijt, d)
parrapport à la transformation
( 1 ).
Si x, y, z,dx, dy,
dJ sont les coordon-nées de
(nz, d),
celles de(rr2’, d’)
sont données par leséquations (J)
et les( 1 ) Les notions fondamentales d’élément linéaire et d’élément de surface sont dues, comme
on sait, à M. Sophus Lie.
suivantes
A des éléments de
ligne
unis suivant une courbe Ccorrespondent
évi-demment des éléments de
ligne
unis suivant la courbe C’ transformée de la courbe C.Supposons,
enparticulier,
que leséquations ( 1 )
définissent un groupe G àr
paramètres
et à trois variables x, y, z ; dans ce cas, leséquations (1)
et(2), considérées
comme définissant des transformations à six variables indé-pendantes dx~ dy, dz,
déterminent aussi un groupe à rparamètres.
Ce groupe est dit un groupe
prolongé (’ )
deG ;
ilindique
la loi suivantlaquelle
les transformations de Géchangent
entre eux les éléments linéairesde
l’espace.
En outre, si le groupe G estengendré
par les r transformationsinfinitésimales
le groupe
prolongé
estengendré
par2. On
appelle
élément d’une surface S l’ensemble(/M, P)
formé par unpoint rn
de cette surface et leplan
Ptangent
en cepoint.
Un élément linéaire d’une courbe tracée sur la surface S seraappelé
un élément linéaire de( 1 ) SOPHUS LIE, Theorie der Transformationsgruppen,
t. f, p. 524.
la surface. On
peut
dire alors que l’élément~m, P)
est l’ensemble des élé-ments linéaires de S issus du
point
m. ,Les
coordonnées x,
y, z et les coefficients dedirection l,
m, n de la nor-male au
plan
P sont les six coordonnées de l’élément( jrc, P ).
L’ensemble formé par un
point quelconque
et unplan quelconque passant
par cepoint
est évidemment un élément commun à une infinité desurfaces ;
pour cette
raison,
nousl’appellerons
un élément desurface.
Plusieurs éléments de surface sont dits unis suivant la surface
S,
si cha-cun d’eux est un élément de cette surface.
Supposons qu’on
effectue une transformationponctuelle quelconque
l’élément
(m’, Pl) qui
est constitué par les transformés des éléments linéaires de l’élément( m, P)
est dit l’élémentcorrespondant
outransformé
de(m, P)
parrapport
à la transformation(T).
Si(x,
y, z,l,
m,ra)
sont lescoordonnées de l’élément
( m, P),
celles de l’élément( m’, Pl)
sont donnéespar l’identité
équivalente
ausystème
et l’on voit que :
Si
plusieurs
surfaces ont un élément commun(m, P),
leurs transforméesont
également
un élément commun, à savoir l’élément(m’, P’).
Des élé-ments de surface unis suivant une surface S se transforment en éléments de surface unis suivant la surface S’ transformée de S.
Supposons
maintenant que leséquations (i)
définissent un groupe G àr
paramètres
et à trois variables x, y, z ; dans ce cas, leséquations ( i )
et(3),
considérées comme définissant des transformations à six variables indé-
pendantes
x,y, z, l,
n, déterminent aussi un groupe à j~paramètres.
Cegroupe est dit aussi un groupe
prolongé
du groupeG ;
ilindique
la loi sui-vant
laquelle
les transformations de Géchangent
entre eux les éléments de surface del’espace.
On démontre facilement que, si le groupe G est
engendré
par les r trans- formations infinitésimalesle groupe
prolongé
estengendré
parAu lieu de
prendre
pour coordonnées d’un élément de surfaee les sixquantités
onpeut
choisir lesystème équivalent (x, y,
z,- p, - q,
1).
Dans ce cas, les transformations finies du groupeprolongé
de G sont données par les relations
et les transformations infinitésimales sont
3. Considérons les éléments de
ligne
en nombre doublement infiniqui
sont unis en un
point quelconque s
del’espace.
Une infinitésimple (et
con-tinue)
de ces éléments constitue ce que l’onappelle
un cône élémentaire.Appliquons
à ces derniers une transformationponctuelle quelconque
La famille des éléments linéaires transformés détermine un second cône élémentaire
qui
est dit letransformé
ou lecorrespondant
dupremier
rela-tivement aux
équations ( 1 ). Désignons
lepremier
cône parC,
le second par C’. L’élément de surface défini par les deux éléments linéaires(s, sa)
et(s, sb)
du cône C a pour transformé l’élément de surface déterminé par les deux éléments linéaires(s’, s’a’ )
et(s’, s’h’)
du cône C’. De là on conclut immédiatement que l’élément de surface(s, P)
formé par lepoint (s)
et leplan tangent.au
cône C suivant(sa)
a pour transformé l’élément(s’, P’),
formé par le
point s’
et leplan
tangent au cône C’ suivant s’a’.On
peut
donc dire que : :’
Le cône élémentaire C’ est
l’envcloppe
des éléments desurface (s’,P’)
,
correspondant
aux éléments desurface (s, P)
du cône C. Lesgénéra-
trices de contact de dcur éléments de
surface correspondants appartien-
nent à deux éléments linéaires
correspondants.
Une relation entre ~, y, z,
dx, dy,
c~a(homogéne
enda, cly, dz)
fait évidemment
correspondre
àchaque point
del’espace
un cône élémen-taire C.
L’équation (r)
seraappelée l’équation
dusystème
des cônes élé-mentaires C.
L’équation
aux dérivéespartielles
fait aussi
correspondre
àchaque point (x,y, z)
del’espace
un cône élémen-taire déterminé
T,
à savoir celuiqui
estenveloppé
par les éléments de sur-face,
dont les coordonnées(x, y, ~,
- p, -?? 1)
satisfont àl’équation (2).
L’équation
dusystème
des cônes élémentaires T estl’équation
obtenue en éliminant p et q entre
l’équation ( 2 )
et les suivantesLes
équations ( i )
et( 2)
sont liées de telle manière que la connaissance de l’une entraîne évidemment celle de l’autre. Nous dirons quel’équa-
tion
(i)
estl’équation
aux différentielles totales associée àl’équation (2).
Dans la
suite,
nous supposerons presquetoujours
uneéquation
aux déri-vées
partielles,
dupremier
ordre et à troisvariables,
définie par sonéqua-
tion associée. Nous verrons en effet que, pour la solution du
problème
pro-posé,
la,considération
des formes( ~ )
estplus avantageuse
que celle des formes(2 ).
CHAPITRE IL
SUR LES CARACTÉRISTIQUES D’UNE
ÉQUATION
AUX DÉRIVÉES PARTIELLES(NON
LINÉAIRE)
’
CORRESPONDANCE ENTRE CES
ÉQUATIONS
ET LES ÉQUATIONS DIFFÉREN-TIELLES ORDINAIRES DU TROISIÈME ORDRE A DEUX VARIABLES.
l. On sait que les
caractéristiques
d’uneéquation
aux dérivées par- tiellesconstituent une famille de courbes à trois
paramètres.
Laréciproque
decette
proposition
n’est pas vraie : une famille de courbes à troisparamètres a, b,
c,représentée
par leséquations
ne coïncide pas, en
général,
avec l’ensemble descaractéristiques
d uneéquation
aux dérivéespartielles.
Toutefois leséquations (t)
définissent des courbesintégrales
d’uneéquation
aux dérivéespartielles
biendéterminée,
à
savoir, l’équation
associée àl’équation
( 1) Comme l’indique le titre, nous ne considérerons dans ce Chapitre que les équations
aux dérivées partielles non linéaires.
obtenue en éliminant a,
b,
c entre leséquations ( 1 )
et les suivantesDans un Mémoire célèbre
(1), M. Sophus
Lie a donné les conditions néces- saires et suffisantes pour que leséquations (1) représentent
les caractéris-tiques
d’uneéquation
aux dérivéespartielles.
Je vaisrappeler
ici ce ré-sultak :
THÉORÈME. 2014 Pour que le
système
de courbesreprésenté
par leséqua-
tions
(z)
soitl’ensdmble
descaractéristiques
d’uneéquation
auxvées
partielles,
ilf aut
et ilsuffit qu’en
éliminant x, y, z entre leséquations ( i )
et les suivantesorL obtienne une
équation
linéaire enda, db, dc,
et nonintégrable,
àsavoir :
D’abord la condition est nécessaire. En
effet,
supposons que leséqua-
tions
(i) représentent
lescaractéristiques
deInéquation
Le
système (i),
considéré comme unsystème d’équations
à six variables~~ y, z, a,
~,
c, est alorséquivalent
à unsystème
de la formeoù
a’, b’,
c’désignent
des fonctions de a,b,
c.Or,
si l’on différentie leséquations (4),
en considérant x, y, z comme constants, et si l’onélimine x,
y, z entre leséquations
obtenues et leséquations (4)?
on obtientl’équation
qui
est bien linéaire en dc(et
nonintégrable).
( i ) Mathematische Annalen, t. V.
Démontrons maintenant que la condition est suffisante.
Supposons
quel’équation (3)
soit uneconséquence
deséquations ( 1 )
et(2); je
dis que leséquations (i) représentent
lescaractéristiques
d’une certaineéquation
auxdérivées
partielles.
En
effet,
on saitqu’en remplaçant a, b,
c par des fonctions convenable-ment choisies de
a, ~,
c, on peut ramenerl’équation
de à la formecanonique
’
Supposons
que l’on ait fait cette réduction et mis en outre leséqua-
tions
(i)
sous la formeCela
posé, l’équation (5)
est uneconséquence
deséquations (6), (7 )
etdes suivantes
Or, l’équation (5) ne
contient pasdc; donc, pour toutes
les valeursde x,
y, ~, a,
b,
c, satisfaisant auxéquations (6) et (7),
on a l’identité en daet db,
c’est-à-dire
On voit donc que, pour toutes les valeurs a,
b,
c satisfaisantaux
équations (6)
et(~),
on aSi donc on considère les deux
systèmes d’équations
à six variables r, y,On
peut
affirmer que toute solution dupremier système
est une solution du second. Les secondeséquations
des deuxsystèmes
étant linéaires en(c),
laréciproque
est évidente. Il résulte de là que les deuxsystèmes
sontéqui-
valents et le théorème est démontré.
2. La démonstration
précédente
met en évidence le fait suivant : Si leséquations
représentent
lescaractéristiques
d’uneéquation
aux dérivéespartielles
etsi les
paramètres a, b,
c ont été choisis de manière quel’équation
soit une
conséquence
deséquations
on
peut
mettre lesystème ( i )
sous la forme. il suffit pour cela de résoudre l’une des
équations (i)
parrapport
à c et deporter
la valeur trouvée dans l’autre.Nous dirons que le
système (2)
est, pour lescaractéristiques,
unsystème d’équations
normal. Il estclair, d’ailleurs, qu’il
existe une infinité de sys-tèmes normaux
correspondant
à la même famille decaractéristiques.
Voyons
maintenant comment onpeut
passer d’unsystème
normal à unautre.
Soit
un
système
normalquelconque.
Leséquations (2)
et(3) représentant
lamême famille de
courbes, a’, b’,
c’ sont des fonctions déterminéesde a,
~~,
c. Considérons alors leséquations ( 2 )
et(3)
comme deséquations
àsix variables a,
b,
c ; ; comme lessystèmes (2)
et(3 )
sontéqu.iva- lents, l’équation
qui
est uneconséquence
deséquations
est aussi une
conséquence
deet, par
suite,
De là la
règle
suivante pour déduire toutes les formes normales d’une forme normale déterminée(2).
On effectue sur les
quantités a, b,
c la transformation de contact laplus générale
définie par l’identité(4);
lesystème (2)
devient alorson résout ensuite l’une des
équations ( 5 )
parrapport
à c’ et l’onporte
lavaleur trouvée dans
l’autre ;
lesystème (5) prend
alors la forme suivantequi
est la forme normale laplus générale.
3. Je vais maintenant
rappeler
lacorrespondance établie,
par M. S.Lie,
entre les
équations
aux dérivéespartielles
non linéairesq )
= o,et les
équations
différentielles ordinaires du troisième ordre à deux va-riables
(’ ).
( 1 ) Consulter à ce sujet Archives de Christiania, t. X, année I884, p. 125-128.
Supposons
lescaractéristiques
del’équation
définies par les
équations
L’équation
est une
conséquence
deséquations
donc,
si l’on donne à x, y, z des valeurs déterminées et si l’on considère( a, b, c)
comme les coordonnées d’un élément linéairedu plan,
onpeut
dire que leséquations ( 2 )
définissent unsystème
d’éléments linéaires unis sui-vant une courbe C. A tous les
systèmes
de valeursde x,
y, zcorrespond
une famille de courbes C à trois
paramètres x,
y et z.L’équation
différen-tielle du troisième ordre
dont les courbes
intégrales
constituent la famille des courbesC,
est ditel’équation
différentielle du troisième ordrecorrespondant
à la forme nor- male(2).
A chacune des formes normales quepeut
affecter lesystème
deséquations
descaractéristiques correspond
ainsi uneéquation
telle que(3).
Les
équations qui
viennent d’être définies forment unecatégorie
remar-quable d’équations
différentielles du troisième ordre liées àl’équation (i).
Il
résulte,
eneffet,
de cequi
a été dit ausujet
du passage d’une forme nor- male à une autre,qu’on peut
obtenir toutes ceséquations
différentielles enappliquant
à l’une d’entre elles toutes les transformations de contact duplan. Supposons
alors que,parmi
ceséquations,
on en choisisse uned’après
une loi
déterminée;
cetteéquation
suffit pour faire connaître toutes lesautres et
peut,
parconséquent,
êtreprise
pourreprésenter
toute lafamille.
Inversement,
considérons uneéquation
de troisième ordrequelconque
Supposons
que les courbesintégrales
soientreprésentées
parl’équation
à trois
paramètres x, y, z,
L’ensemble des éléments linéaires
(a, b, c)
des courbesintégrales
estdéfini par les
équations
Si l’on considère a,
~,
c comme desparamètres
et x, y, z comme les coordonnées d’unpoint
del’espace,
onpeut
dire que leséquations (2)
et
(3)
définissent la famille descaractéristiques
d’uneéquation
aux déri-vées
partielles
déterminéeCette
équation
est ditel’équation
aux dérivéespartielles correspondante
à
l’équation
V == o. Achaque équation représentant
les courbesintégrales
de
(i) correspond
ainsi uneéquation
aux dérivéespartielles
déterminée.Toutes ces
équations
aux dérivéespartielles
constituent un ensemble quej’appellerai (E). Or,
pour obtenir toutes les formes distinctes quepeut
prendre l’équation
dusystème
des courbesintégrales,
il suffit évidemmentd’appliquer
toutes les transformationsponctuelles
aux
paramètres
x, y, z del’équation (2);
donc on obtient toutes leséqua-
tions de l’ensemble
(E)
enappliquant
à l’unequelconque
d’entre ellestoutes les transformations
ponctuelles
del’espace.
Supposons
que,parmi
leséquations
de l’ensemble(E),
on en choisisseune
d’après
une loidéterminée ;
cetteéquation
pourra êtreprise
pourreprésenter
toute la famille E.Nous voyons donc
qu’à
uneéquation
aux dérivéespartielles
correspond
une certaine familled’équations
différentielles du troisièmeet
qu’inversement,
àchaque équation
différentielle de la forme( 2)
corres-pond
une familled’équations
de la forme(i).
Chacune de ces familles estcomplètement déterminée, quand
on connaît un de ses membres.Considérons
l’équation
aux dérivéespartielles qui correspond
à l’inté-grale générale
,de
l’équation
Cette
équation
aux dérivéespartielles
a pour associée uneéquation
que l’on
peut
former de la manière suivante. Il suffitd’éliminer a, b,
centre les
équations
et les suivantes
ceci revient à éliminer a et b entre les trois
équations
on
peut
donc dire queinéquation $
= oexprime
la condition nécessaire et suffisante pour que la courbeintégrale
soit
tangente
à la courbe infiniment voisineEn
particulier,
supposons V de la formedans ce cas
Inéquation $
= oexprime
la condition pour quel’équation
àune inconnue
(a~
ait une racine double.
Exemple.
-- Considéronsl’équation
différentielleet prenons
l’intégrale générale
sous la formepour obtenir
Inéquation &
= o,correspondante
àl’équation (2),
il suffitd’écrire que
l’équation
du deuxièmedegré
a une racine
double,
cequi
donne_ Cette
équation peut prendre
la formequi dérive,
par une transformationponctuelle évidente,
de la formeOn
peut
donc dire que la famille deséquations
aux dérivéespartielles
qui correspond
àl’équation ( 1 ) ,
est p.15)
parl’équation
associée à
l’équation (4).
4. Je terminerai ce
Chapitre
par une remarque relative aux caracté-ristiques
d’uneéquation
aux dérivéespartielles.
Pour la commodité dulangage, j’adopterai
la définition suivante :Soit T le cône élémentaire que
l’équation
fait
correspondre
à unpoint quelconque
ni del’espace
et soit S une surfaceintégrale passant
par /7?. Leplan tangent
en m à la surface S touche le cône T suivant une certainegénératrice p ; j e
dirai que l’élément linéaire(m, p)
est un élément linéairecaractéristique
de la surface S.Cette notion nous
permet
d’énoncer d’unefaçon
concise unepropriété
bien connue des courbes
caractéristiques
del’équation (1) :
Une courbe
caractéristique,
tracée sur une surfaceintégrale S,
est unecourbe dont
chaque
élément est un élément linéairecaractéristique
de la~
surface S.
Supposons
maintenantqu’on
effectue une transformationponctuelle quelconque
l’équation (’)
sechange
en une autre’ le
point
m en unpoint m’,
la surface S en une surfaceintégrale
S’ del’équa-
tion
(2).
Cela
posé,
il résulte immédiatement d’une remarque, faite auChapitre précédent,
que :I° Le cône élémentaire T a pour transformée le cône élémentaire T’ que
l’équation ( 2 )
faitcorrespondre
aupoint m’ ;
]~° Les éléments linéaires
caractéristiques
de la surface S ont pour trans- formés les éléments linéairescaractéristiques
de la surface S’.De là on déduit le théorème suivant : :
applique
à tous lespoints
del’espace
unetransformation
ponctuelle quelconque
les
caractéristiques
del’équation
aux dérivéespartielles
deviennent les
caractéristiques
del’équation
aux dérivéespartielles transformée
CHAPITRE III.
GÉNÉRALITÉS SUR LES
ÉQUATIONS
AUX DÉRIVÉES PARTIELLESQUI ADMETTENT UN GROUPE CONTINU DE TRANSFORMATIONS ( 1 ).
i. Avant d’aborder l’étude de ces
équations, je rappellerai quelques propositions
fondamentales dues à M.Sophus
Lie.On dit
qu’une multiplicité
M depoints (Xi’ X2’ ..., xn)
admet une trans-formation
ponctuelle
si la
multiplicité
transformée estidentique
à lamultiplicité
Pour que la
multiplicité représentée par
leséquations
admette toutes les
transformations
du groupe Gengendré
par les r( i ) Les résultats indiqués dans les deux premiers paragraphes sont extraits de l’Ouvrage
de M. Sophus Lie sur la théorie des groupes (Transformations gruppen, t. l, p. et
suiv.). Les notions importantes exposées dans les paragraphes suivants sont également dues
à M. Sophus Lie, mais se trouvent disséminées dans les nombreux Mémoires de l’illustre
. géomètre (Arch. Norv.).
transformations infinitésimales
il faut
ct ilsuffit
que chacune deséquations
soit
uneconséquence
dcséquations (2);
era d’autres termes, ilfaut
et ilsuffit
que lamultiplicité ( 2 )
admette clzacunc destransformations infi-
nitésimales du groupe G.
2. Considérons maintenant une famille de
multiplicités dépendant
de pparamètres
essentiels a, , ...,La condition pour que ces
paramètres
soient essentielspeut
êtreexpri-
mée par le théorème suivant :
Pour que les
paramètres a1,
a2, , ..., ap dela famille
demultiplicités, représentée
par les’équations (I),
soient desparamètres essentiels,
ilfaut
et ilsuffit
que lamultiplicité
depoints (x1,
..., xn; a1, ...,ap) représentée
par leséquations (I)
n’admette pas detransformation infi-
nitésimale de la
La famille de
multiplicités
considérée admet la transformation ponc- tuellesi le
système d’équations (i)
sechange
par cette transformation en unnouveau
système représentant
la même famille demultiplicités.
Supposons
cette conditionréalisée;
alors onpeut
démontrerqu’à
latransformation
(2) correspond
dansl’espace
dimensions une trans- formationponctuelle
qui laisse
invariante lamultiplicité
depoints (Xi’
..., xn; a" ...,repré-
sentée par les
équations (1).
La
position
de chacune desmultiplicités
de la famille(i),
étant déter-minée par les
paramètres
ai, ...., onpeut
dire que leséquations (3)
in-diquent
la loisuivant laquelle
la transformation(2) échange
entre elles lesmultiplicités
de la famille. Ceséquations (3 )
définissent une transforma- tion desparamètres
..., , ap, que nousappellerons
la transformationconjuguée
’ de la transformation( 2 ).
En
particulier,
supposons que la famille demultiplicités, représentée
par leséquations (i),
admette toutes les transformations d’un groupe G. Dansce cas, les transformations
conjuguées
de celles du groupe G formentéga-
lement un groupe. On conclut de là que : :
que la
famille
demultiplicités représentée
parles équations (r)
admette un groupe de
transformations,
ilfaut
et ilsuffit
que la multi-plicité
depoints (x,
, ..., x"; a,,, ...,ap)
définie
par les mêmeséquations
admette un groupe de
transformations
de laforme
un groupe
engendré
par destransformations infinitésimales
de la
3. Cela
posé,
on dit quel’équation
aux dérivéespartielles
admet la transformation
ponctuelle
ou que la transformation
(2)
laisse invariantel’équation (i),
si cette der-nière,
considérée comme uneéquation
àcinq
variablesindépendantes
q)
admet la transformationprolongée
de( 2 )
où
p’ et q~’
sont des fonctionsde x,
y, z, p, q définies par l’identitéEn d’autres termes,
l’équation ( i )
admet la transformation(2)
sicelle-ci, appliquée
auxpoints
del’espace,
a pour effetd’échanger
entre euxles cônes élémentaires
correspondant
àl’équation (1) (Chap. I ).
Il résulte d’un théorème démontré au
Chapitre
II que, si la transforma- tion(2)
laisse invariantel’équation ( ~),
elleéchange
entre elles les carac-téristiques
del’équation. Réciproquement,
si la transformation(2) échange
entre elles les
caractéristiques
del’équation ( 1 ),
elle laisse invariant l’en- semble des cônes élémentairescorrespondant
àl’équation (i)
et, parsuite,
laisse invariante
l’équation (t).
Onpeut
donc dire que : .. Si
l’équation ( I )
admet unetransformation ponctuelle,
l’ensembledes
caractéristiques
admet celletransformation
etréciproque-
ment.
°
4. Pour reconnaître si
l’équation (i)
admet un groupe de transforma-tions,
il suffit de chercher s’il existe un groupe de transformations àcinq
variables x, y, z , p, q et de la forme
( 3 ) qui
laisse invariante lamultipli-
cité de
points (x,
y, z, p,q)
définie parl’équation (1).
A cet
effet,
on cherche à déterminer la transformation infinitésimaleprolongée
de manière que
l’équation
soit une
conséquence
del’équation ( 1 ).
Il résulte de ce que nous venons de dire au
sujet
des cônes élémentairescorrespondant
àl’équation (1),
que l’onpeut
aussiemployer
la méthodesuivante :
On forme
l’équation
( 1 ) Voir les valeurs de m et x, p. 6.
’ associée
(voir
p.7)
àl’équation (r)
et l’on cherche les transformationsponctuelles prolongées
qui
laissentinvariante
lamultiplicité
depoints (x, y, z, dx, dy,
définiepar
l’équation ( 1 ‘).
A cet
effet,
on détermine les transformations infinitésimales de la formetelles que
l’équation
considérée comme une
équation
à six variablesindépendantes x,
y, z,dx, dy,
soit uneconséquence
del’équation (1’).
Ercinple.
-Proposons-nous
de chercher le groupe del’équation
auxdérivées
partielles
associée àl’équation
aux différentielles totalesoù n est un nombre différent de
Désignons
parune transformation infinitésimale laissant invariante
l’équation (i).
Leséquations qui déterminent ~, ~, ~
s’obtiennent en écrivant quel’équation
c’est à-dire
est une
conséquence
del’équation (i).
Posons
la condition pour que
l’équation (2)
soit uneconséquence
del’équation (i)
est alors
exprimée
par l’identité en x, y, z, K,Il résulte des
hypothèses
faites sur ta que deuxquelconques
desexpo-
sants de a sont
distincts;
l’identitéprécédente exige
donc queDe là on déduit
Si donc on pose
L’équation proposée
admet donc le groupe G défini par lescinq
trans-formations infinitésimales
Les transformations finies du groupe G sont données évidemment par les formules
L’application
de la même méthode montre que, si n estégal
à l’un desnombres
~- r, ~, 2), l’équation
considérée admet un groupe à dix para- mètres et, si n estégal
à 1 ou o,l’équation
admet un groupe infini. Plus loinnous trouverons ces derniers résultats
plus rapidement.
5. Passons maintenant à la recherche des
équations
aux dérivées par- tiellesqui
admettent un groupe fini de transformations.Remarquons
d’abordqu’une équation
linéaireadmet forcément un groupe infini. En
effet,
cetteéquation
admet danstous les cas le groupe infini
engendré
par les transformations infinitési- malesoù p
désigne
une fonction arbitraire. Leséquations
aux dérivéespartielles
que nous cherchons sont donc certainement des
équations
non linéaires.Soit
une
équation
aux dérivéespartielles,
nonlinéaire,
admettant la transfor- mationponctuelle
les
équations
descaractéristiques.
On a vu
(Chap. II )
que l’ensemble descaractéristiques
admet aussi la transformation( 2) :
donc lamultiplicité de points (x,
y, z, a,b, c)
définiepar les
équations ( 3 )
admet une transformationponctuelle
de la formeEn d’autres termes, le lieu
des points (x’, y’, z’, a’, b’, c’)
défini parles équations ( 2 ), ( 4 )
et(3)
estidentique
à lamultiplicité
définie par leséqua-
tions
(3).
Donc lesystème
où
(X’, y’, ,~’, a’, b’, c’)
sont définies par leséquations ( 2 )
et( ~ ),
estéqui-
valent au
système (3).
Il résulte delaque
lesystème (5),
considéré commeun
système d’équations
entre les six variablesest, pour les
caractéristiques,
unsystème d’équations
normal(voir p. I 3 ).
Donc les fonctions
a’, b’,
c’ de a,b,
c satisfont à l’identitéNous parvenons ainsi à ce résultat : :
Si le
système
de courbesreprésenté
par leséquations
admet une
transformation ponctuelle
la
transformation conjuguée
considérée comme
échangeant
les éléments linéaires(a, b, c)
d’unplan,
est une
transformation
de contact.Cela
posé,
considérons dans leséquations (3)
x, y, z comme des para-mètres,
et a,b,
c comme les coordonnées d’unpoint
del’espace.
Ceséqua-
tions définissent alors une famille de courbes T
qui
admet la transforma- tion(4 ).
A
chaque point (a, b, c)
faisons maintenantcorrespondre
dans leplan des (a, b)
l’élément linéaire(a, b, c)
auxpoints
d’une courbe T correspon- dent les éléments linéaires unis suivant la courbe(t), projection
de T sur leplan
despoints (a, b, o).
Onpeut
donc dire que :La famille des courbes
( t)
admet la transformation de contact(~~).
Or les courbes
(t)
sontprécisément
les courbesintégrales
del’équation
que nous avons fait
correspondre
ausystème (3).
Doncl’équation
différen-tielle
(6)
admet une transformation de contact.Réciproquement,
sil’équa-
tion
(6)
admet une transformation de contact, la famille descaractéristiques
et, par
suite, l’équation (i)
admet une transformationponctuelle.
Pourdémontrer cette
réciproque,
il suffit dereprendre
les raisonnementsprécé-
‘dents en sens inverse. Nous pouvons donc énoncer le théorème suivant : :
THÉORÈME. 2014 Si
l’équation
auxdérivées partielles
admet une
transformation ponctuelle,
chacune deséquations différen-
tiel/es
qui
luicorrespondent
admet unetransformation
de contact.quement,
si uneéquation
de laf orme ( z )
admet unetransformation
decontact, chacune des
équations (I) qui
luicorrespondent
admet unetrans f ormation ponctuelle.
Plus
généralement :
:Si une