charge » – « liberte´ » et la significativite´ de ces deux facteurs (OR = 3,05 (1,69–5,52) et 1,52 (1,06–2,18) respectivement. Seul le facteur
« abduction et charge » est significatif chez ceux qui n’avaient pas de scapulalgie en 1994–95 (OR = 2,94 (1,35–6,43)).
Conclusion.–Au-dela` des limites de l’e´tude (population spe´cifique, certains facteurs uniquement), une association entre facteurs psy- chosociaux et scapulalgies importante a e´te´ observe´e avec une interaction a` court et long terme entre ces facteurs et celui biome´- canique, meˆme si ce derniers semble pre´ponde´rant (force d’associa- tion, long terme). Ces re´sultats plaident pour une approche sur l’ensemble des facteurs de risque dans la recherche comme la pre´- vention de ces pathologies.
doi:10.1016/j.admp.2012.09.025
Les facteurs professionnels pre´dicteurs de douleur chronique de l’e´paule : a` partir de l’e´tude ESTEV
F. He´rina,b, M. Ve´zinac, I. Thaond,e, C. Parisd,e
aUMR, 1027, Toulouse, France
bCHU Toulouse, service des maladies professionnelles et environnementales, Toulouse, France
cUniversite´ Laval, de´partement de me´decine sociale et pre´ventive, cite´ universite´, Que´bec, Canada
dINSERM, U954, Vandœuvre-le`s-Nancy, France
eCHU Nancy, centre de consultations de pathologies professionnelles, Vandœuvre-le`s-Nancy, France
Objectif.–Quels sont les facteurs professionnels de 1990 physiques (efforts, postures contraignantes, gestes re´pe´titifs ou vibrations) et/
ou psychosociaux (demande psychologique ou latitude de´cisionnelle) pre´dicteurs de douleur chronique de l’e´paule en 1995 sur une cohorte importante de travailleurs ?
Me´thode.– Douze mille sept cent quatorze travailleurs dont 65 % d’hommes ne´s en 1938, 1943, 1948 et 1953 ayant participe´ a` l’e´tude de cohorte Enqueˆte Sante´ Travail ET Vieillissement (ESTEV) en 1990 et en 1995 ont e´te´ inclus dans notre analyse. Ces travailleurs ont e´te´ suivis par pre`s de 400 me´decins du travail. Les caracte´ristiques personnelles et professionnelles ont e´te´ recueillies par auto-questionnaires. Les analyses statistiques a` la recherche d’association entre la douleur chronique de l’e´paule en 1995 et les facteurs personnels et profes- sionnels en 1990 et en 1995 ont e´te´ re´alise´es a` partir de mode`les de re´gression logistique.
Re´sultats.–Mille sept cent six sujets pre´sentent une douleur chro- nique de l’e´paule en 1990 et 2089 sujets pre´sentent une douleur chronique de l’e´paule en 1995. Le risque de douleur chronique de l’e´paule en 1995 dans la population d’e´tude augmente avec l’aˆge des sujets (OR = 2,49 [2,16–2,88] pour la classe d’aˆge de travailleurs aˆge´s de 57 ans en 1995). Les analyses transversales mettent en e´vidence que tous les facteurs professionnels physiques et psychosociaux en dehors de la demande psychologique en 1995 sont statistiquement significativement associe´s a` la douleur chronique de l’e´paule en 1990 et en 1995. Les contraintes efforts (OR = 1,16 [1,01–1,39]), postu- rales (OR = 1,40 [1,25–1,58]), latitude de´cisionnelle (OR = 1,19 [1,04–
1,35]) et demande psychologique (OR = 1,19 [1,04–1,35]) en 1990 sont statistiquement significativement associe´es a` la douleur chronique de l’e´paule en 1995 malgre´ un ajustement sur les facteurs personnels et le statut douloureux ante´rieur de l’e´paule. Les facteurs professionnels de 1990 : contraintes posturales (OR = 1,43 [1,25–1,63]), demande psychologique (OR = 1,24 [1,09–1,40]) et latitude de´cisionnelle (OR = 1,21 [1,04–1,41]) sont associe´s au fait que la douleur chronique de l’e´paule subsiste entre 1990 et 1995.
Discussion.–Ces re´sultats sugge`rent que certains facteurs profession- nels tels que les contraintes posturales, une forte demande psycho- logique et une faible latitude de´cisionnelle sont pre´dicteurs de
douleur chronique de l’e´paule a` cinq ans. De rares e´tudes re´alise´es sur un tre`s grand nombre de travailleurs de cate´gories sociopro- fessionnelles varie´es ont rapporte´ de telles associations dans le temps entre les facteurs professionnels physiques, psychosociaux et la douleur chronique de l’e´paule. Ne´anmoins, plusieurs limites de cette e´tude doivent eˆtre discute´es telles que le diagnostic, le mode de recueil des donne´es et la repre´sentativite´ de l’e´chantillon d’e´tude.
doi:10.1016/j.admp.2012.09.026
E´tude des facteurs de risque professionnels
d’e´picondylite late´rale et d’autres types de douleurs de coude dans une population de salarie´s
E. Herquelota, J. Bodinb, Y. Roquelaureb, C. Hac, E. Imbernonc, A. Leclerca, M. Goldberga,c, M. Zinsa, A. Descathaa,d
aUniversite´ de Versailles-Saint-Quentin, UMRS 1018, centre de recherche en e´pide´miologie et sante´ des population, plateforme recherche et cohorte en population, Villejuif, France
bUniversite´ Lunan, laboratoire d’ergonomie et d’e´pide´miologie en sante´ au travail, CHU d’Angers, Angers, France
cDe´partement sante´ travail, institut de veille sanitaire (DST-InVS), Saint-Maurice, France
dAP–HP, unite´ de pathologie professionnelle, CHU Poincare´, Garches, France
Objectifs.–E´valuer la relation entre les facteurs professionnels bio- me´caniques et psychosociaux et les troubles musculosquelettiques (TMS) au coude dans une large population salarie´e, les e´picondylites late´rales et les autres types de douleurs au coude et comparer les associations selon les douleurs au coude et les e´picondylites late´rales.
Me´thodes.–Trois mille sept cent dix salarie´s (dont 58 % d’hommes) ont participe´ a` un programme de surveillance des TMS dans la re´gion Pays-de-la-Loire entre 2002 et 2005 (Re´seau pilote de surveillance des TMS). Lors d’examens cliniques standardise´s, 83 me´decins du travail ont recherche´ d’e´ventuelles pathologies du coude selon les crite`res Saltsa. Les facteurs de risque personnels et professionnels ont e´te´
recueillis par auto-questionnaire. Les associations statistiques entre les proble`mes au coude et les diffe´rents facteurs de risques ont e´te´
e´tudie´s par un mode`le logistique polytomique sur la pre´sence de symptoˆmes au coude et d’e´picondylite late´rale.
Re´sultats.–Trois cent quatre-vingt-neuf (10,5 %) salarie´s avaient des symptoˆmes au coude et 90 (2,4 %) une e´picondylite late´rale. Le risque d’avoir une e´picondylite et des douleurs au coude augmentaient avec l’aˆge, en particulier pour les salarie´s de plus de 50 ans (pour les e´picondylites : OR = 11,0 [3,3 ; 36,9] (hommes), OR = 8,7 [1,9 ; 38,9]
(femmes)). La combinaison de flexions du coude re´pe´te´es plus de deux heures par jours, de torsion du poignet plus de deux heures par jour et d’un effort physique important au travail e´tait associe´e au fait d’avoir une e´picondylite late´rale (OR = 4,3[1,9 ;9,6] (hommes), OR = 3,8[1,4 ;10,5]
(femmes)) et d’autres douleurs au coude (OR = 3,0[2,0 ;4,5] (hommes), OR = 1,3[0,8 ;2,1] (femmes)). La re´pe´tition des mouvements plus de quatre heures par jour (ORs de 1,1 a` 1,9) e´tait e´galement significatif.
Parmi les facteurs psychosociaux, seul le soutien social est reste´
significatif pour les e´picondylites late´rales chez les hommes apre`s ajustement sur l’aˆge, l’indice de masse corporelle et les facteurs pro- fessionnels.
Conclusion.–Cette e´tude confirme l’importance de l’association entre les facteurs professionnels biome´caniques et les e´picondylites late´- rales et plus largement avec les douleurs au coude. Cette e´tude pre´cise une combinaison de facteurs professionnels d’effort et de mouvements re´pe´te´s au coude pre´sentant une forte association avec les e´picondylites late´rales. La plupart des facteurs de risques avaient des associations similaires avec les e´picondylites et les autres Compte-rendu de Congre`s
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douleurs au coude, mais les diffe´rences trouve´es sur l’aˆge indiquent la ne´cessite´ d’e´tudes longitudinales supple´mentaires sur les diffe´rents niveaux de gravite´ des TMS au coude et leurs liens avec les facteurs de risques connus.
doi:10.1016/j.admp.2012.09.027
Exp-Pro : portail de´die´ aux outils d’e´valuation de l’exposition professionnelle
C. Pilorgeta,b, M. Houota, L. Garrasa, A. Mussetc, S. Julliarda, R. Rivalind, N. Sandrete, J. Fe´vottea,b, C. Buissona
aInstitut de veille sanitaire (InVS), de´partement sante´ travail, Saint-Maurice, France
bUnite´ mixte de recherche e´pide´miologique et de surveillance en transport travail et environnement (Umrestte), IFSTTAR/UCBL, Lyon, France
cInstitut de veille sanitaire (InVS), service des syste`mes d’information, InVS, Saint-Maurice, France
dDirection de l’animation de la recherche, des e´tudes et des statistiques (Dares), Paris, France
eDirection ge´ne´rale du travail (DGT), inspection me´dicale du travail, Paris, France
L’e´valuation des expositions professionnelles est un aspect central de la surveillance e´pide´miologique des risques professionnels. Par ail- leurs, les professionnels se heurtent souvent a` des difficulte´s pour reconstituer les expositions individuelles auxquelles les travailleurs sont soumis ou peuvent avoir e´te´ soumis au cours de leur carrie`re.
C’est pourquoi le De´partement sante´ travail (DST) de l’InVS et ses partenaires (Direction ge´ne´rale du travail, Direction de l’animation de la recherche, des e´tudes et des statistiques, Centre de recherche et de de´veloppement en informatique me´dicale, Laboratoire sante´ travail environnement) ont de´veloppe´ plusieurs outils d’aide a` l’e´valuation des expositions professionnelles, de´sormais mis a` disposition dans un portail spe´cifique nomme´ Exp-Pro.
Les outils de´veloppe´s sont de nature diffe´rente :
– des matrices emplois-expositions, issues des programmes Matge´ne´
et Sumex2, qui fournissent, pour un emploi et une pe´riode donne´s, des indices d’exposition (probabilite´ et niveau d’exposition) a` une ou plusieurs nuisances ;
– des bases documentaires spe´cifiques des expositions profession- nelles aux fibres (Amiante, Fibres mine´rales artificielles (FMA)). Le programme Ev@lutil propose des donne´es descriptives et me´trolo- giques de´crivant une ou plusieurs situations d’exposition profes- sionnelle, ainsi que des matrices emplois-expositions spe´cifiques des fibres ;
– un outil d’aide au codage des professions et secteurs d’activite´
(CAPS) permettant d’identifier le code le plus pertinent a` associer a` un intitule´ de profession ou de secteur d’activite´ ;
– des tables de correspondances entre les codes de profession (ou de secteurs d’activite´) issus de nomenclatures diffe´rentes.
Ces outils sont mis a` disposition gratuitement sur le portail Exp-Pro (http://exppro.fr). Pour chacun des outils, Exp-Pro propose une pre´- sentation ge´ne´rale, le te´le´chargement de documents ad hoc ainsi qu’une aide a` la consultation permettant au professionnel non familiarise´ de l’utiliser au mieux. Pour la consultation des matrices emplois-expositions, deux approches sont propose´es : consultation par emploi ou par nuisance.
Le portail Expo-Pro, accessible sur Internet depuis janvier 2012, devrait eˆtre une aide pre´cieuse a` tout public concerne´ par l’e´valuation des expositions professionnelles et faciliter la surveillance et la recherche en e´pide´miologie des risques professionnels.
doi:10.1016/j.admp.2012.09.028
Effet du contexte, de l’expe´rience et de la posture professionnelle sur la passation de l’enqueˆte Sumer par les me´decins du travail
S. Carolya, A. Landryb, N. Poussinc
aLaboratoire Pacte, universite´ de Grenoble, Grenoble, France
bLaboratoire du LIP, universite´ de Grenoble, Grenoble, France
cChaire de psychologie du travail CNAM, Paris, France
Objectifs.–Le but de notre recherche e´tait de comprendre comment la passation de l’enqueˆte Sumer s’inscrit dans l’activite´ globale du me´decin du travail pour en de´duire les effets sur la passation du questionnaire. Nous avons fait deux hypothe`ses :
– les re´ponses au questionnaire Sumer sont situe´es selon le contexte d’exercice du me´decin du travail (service inter ou intra) et la situation d’interaction me´decin-salarie´ ;
– les caracte´ristiques du me´decins du travail (genre, aˆge, anciennete´
dans le me´tier, dans le servie) et sa vision des liens sante´-travail, de la pre´vention, de la pluridisciplinarite´ jouent conjointement aux varia- bles pre´ce´dentes, un roˆle sur la fac¸on dont le me´decin du travail effectue la passation du questionnaire.
Me´thodologie.–Pour e´tudier ces liens, nous avons re´alise´ des entre- tiens semi-directifs avec 30 me´decins du travail des re´gions IDF et Rhoˆne-Alpes, se´lectionne´s a` partir des caracte´ristiques de l’e´chantil- lon global. L’entretien s’est de´roule´ en deux temps :
– mieux comprendre le contexte et les conditions d’exercice du me´decin ;
– confrontation au questionnaire pour comprendre les choix re´alise´s par les me´decins dans la passation.
L’analyse qualitative sur les entretiens retranscrits a e´te´ effectue´e a`
partir d’une grille d’analyse e´labore´e autour 27 cate´gories (dix VI sur les contextes d’exercice, les caracte´ristiques du me´decin, sa posture professionnelle, 17 VD sur la fac¸on de re´aliser la passation de l’enqueˆte Sumer).
Re´sultats.–Nos re´sultats montrent un e´cart entre la passation pre- scrite et la passation re´elle selon les diffe´rentes parties du question- naire. Les hypothe`ses sont valide´es sur le poids du contexte, de l’aˆge et l’expe´rience du me´decin sur la fac¸on de conduire l’enqueˆte Sumer avec le salarie´. Par exemple, le me´decin donne la re´ponse et valide avec le salarie´ (19/30), notamment quand il connaıˆt depuis longtemps l’entreprise et le salarie´, pour gagner du temps et assurer une relation personnalise´e avec le salarie´. La posture professionnelle du me´decin semble avoir des effets variables sur le remplissage du questionnaire selon les diffe´rentes parties. Dans la partie du questionnaire sur les contraintes organisationnelles, ou` il est attendu que le me´decin du travail prenne uniquement la re´ponse du salarie´, nous ne constatons pas de diffe´rences selon la posture professionnelle du me´decin. Dans la partie du questionnaire sur l’e´valuation des risques chimiques et biologique, ou` il est attendu que le me´decin donne sa re´ponse en fonction de la discussion avec le salarie´, nous constatons que ce qui prime est la re´ponse du me´decin (19/30) plutoˆt que la re´ponse discute´e (3/30) ou la re´ponse du salarie´ (8/30). Ces diffe´rentes fac¸ons de remplir cette partie du questionnaire ne semblent pas lie´es a` la posture du me´decin du travail. Pour la dernie`re partie du question- naire, ou` il est attendu que le me´decin donne son jugement, nous observons que les me´decins dans une posture plutoˆt d’expert (le me´decin construit seul son jugement) prennent leur propre re´ponse pour re´pondre a` cette partie du questionnaire. Tandis que les me´de- cins dans une posture plutoˆt de co-construction (le me´decin ne peut conduire seul son action, il construit son jugement avec les autres), ont des re´ponses a` cette partie du questionnaire correspondant soit a`
la re´ponse du me´decin, a` une re´ponse discute´e, a` une re´ponse du salarie´.
Conclusion.–Les changements de positionnements attendus dans la re´alisation de Sumer (passage de la re´ponse du salarie´ a` la re´ponse du Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2012;73:711-732
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