• Aucun résultat trouvé

Lois de la viscosité des fluides

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Lois de la viscosité des fluides"

Copied!
13
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00205274

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205274

Submitted on 1 Jan 1926

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Lois de la viscosité des fluides

Jean Dubief

To cite this version:

Jean Dubief. Lois de la viscosité des fluides. J. Phys. Radium, 1926, 7 (12), pp.402-413.

�10.1051/jphysrad:01926007012040200�. �jpa-00205274�

(2)

LOIS DE LA VISCOSITÉ DES FLUIDES

par M. JEAN DUBIEF.

Sommaire. 2014 Il n’existait pas jusqu’à présent de loi exprimant la viscosité en fonction de la densité ou de la pression pour l’ensemble de l’état fluide.

La relation donnée par Maxwell ne s’applique qu’aux gaz parfaits, les fluides réels suivent d’autant moins cette dernière qu’ils s’écartent davantage de la loi de Boyle.

La théorie cinétique permet d’établir une relation très simple, valable aussi bien pour les gaz comprimés que pour les liquides.

Soient ~ la viscosité du fluide sous le volume v; ~0, celle du gaz parfait à la même température; b, le covolume de Van der Waals. On a la relation :

La forme remarquable de cette équation nous a conduit à rechercher la forme de

l’équation d’état. Le rapport v/v- b intervient en effet dans cette dernière. Des raisons théoriques et expérimentales nous ont fait admettre que l’on a :

03C0 est une fonction linéaire de la densité. L’étude de cette dernière fonction nous a

montré des résultats extraordinaires : elle n’est pas continue, mais varie par sauts brusques. Il est probable que l’on se trouve en présence d’erreurs expérimentales et que la compressibilité des gaz n’est pas connue.

1.

-

Considérons deux couches Met N d’un fluide se mouvant parallèlement à leur plan

de séparation géométrique AB avec des vitesses v -~- d7~ et u.

Fig. i .

Soit une surface S située dans le plan AB.

"

Les molécules traversent S en tous sens. Soit N’ la masse de gaz passant ex~ nne seconde

à travers S (du ns le scns :~’ .-~. la quantité de mouvement transportée de N en M sera :

de même, les molécules allant de M en N transporteront :

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01926007012040200

(3)

L’échange de quantité de mouvement sera donc :

La force exercée F sera donc :

Dans la théorie classique, on confond L avec le chemin moyen. En réalité. A n’est pas le chemin moyen, mais la profondeur moyenne de pénétration des molécules parlant d’une

couche et arrivant dans la couche immédiatement yoisine.

Cette profondeur moyenne doit être comptée entre les centres de gravité des molécules.

car les échanges de quantités de mouvement s’effectuent entre ces derniers.

On a donc, dans lous les cas :

. 1 , )

(X, distance moyenne des molécules ; p, diamètre de choc).

Ceci posé, désignons par 2_Y" la masse des molécules traversant la surface S en une

seconde. On a la relation évidente :

L’équation fondamentale deyienl :

en posant

Cette relation fondamentale s’applique à tous les fluides parfaits ou réels. Dans le cas

d’un gaz parfait, on a, d’après Joule :

,

En combinant (3), (4), (5), on retrouve la loi de Maxwell :

Dans la relation (4), une seule grandeur est mal connup : I‘’’. Cette dernière diffère lorsque l’on a affaire soit à un gaz parfait, soit à un gaz réel.

La relation de Joule n’est qu’une approximation. On peut raisonner c1P différentes manières pour établir une équation plus exacte.

Considérons une molécule fictin-e se déplaçant dans le gaz au milieu des autres molé-

chaque choc, elle subit une petite avance, car, au moment de ce dernier, les centres

de gravité ne se touchent point, mais sont séparés par une certaine distancie, fonction de la forme et du volume des molécules. Supposons les molécules sphérique. de rayon t. Soient a

leur vitessc moyenne ; _1T, leur nombre par unité de volume ; p, le nombre de cllocs subis par une molécule ez~ une seconde ; on a :

Differentions par rapport à p, il vient :

Autrement dit : une surface annulaire limitée par deux cercles concentriques de rayons

,z~ et x -+- clx subit :

chocs par seconde

,

(4)

Sur la sphère moléculaire, les chocs ont lieu sous toutes les incidences. Si l’avance subie à chaque choc est 9- y

=

CD, l’avance due aux d, chocs sera :

L’avance totale en une seconde sera

~

Or (Toù:

Fig.2.

Si l’on pose :

(bj

=

covolume de Van dcr BYaals), on voit que l’avance due aux chocs sera d’autant plus grande que le volume sera plus petit. Cette avance subie par les molécules oblige à corriger

la relation de Joule :

.

En effet, la masse de gaz passant à travers une surface donnée sera plus grande.

On a, au lieu de (5) :

Cette dernière relation n’est encore qu’une approximation, car la formule donnant le nombre de chocs doit être elle-même corrigée quand le gaz est très comprimé. En raison-

nant d’une façon analogue à celle de Van der Waals, on arrive à la formule :

(5)

405 La relation précédente peut encore être généralisée en remarquant la similitude étroite

qu’elle présente avec le viriel répulsif -¡;7. On a, en effet :

, -

1

Toutes les formules établie par les différents auteurs à propos de l’équation d’état sont

valables ici :

Nous même, en tenant compte des chocs doubles qui deviennent très nombreux à 12

partir de v 2013 bo, avons établi la relation :

i2

cette formule n’est valable que pour v 2013 b,.

,

71

En remplaçant dans (4) une des valeurs [(7) 2013(7)], on obtient les relations fonda- mentales suivantes :

viscosité du gaz parfait à t °C ; (7)v

La relation (7)v mise à part, c’est l’équation de Bollzmann et Mache qui représente le

mieux la viscosité des fluides comprimés, même près du point critique ou sur la courbe de saturation du liquide. La relation (7)1 v donne de bons résultats également, mais son

domaine de validité est plus restreint. Elle ne s’applique à l’état liquide qu’au voisinage du point critique. (7)I n’est pratiquement valable que pour des densités relativement faibles,

car lorsque le rapport augmente, le nombre des termes non négligeables de la série aug- mente considérablement. (7) et (7)’1 ne sont valables que dans un domaine très restreint.

Dans ces équations, bo est fonction du volume.

(6)

406

Nous av ©ns dpssillé, sur la iig 3, les courbes relatives il

pour t = 20°1 données parlesormules (7)IH et (7;11B . croix rephésentent les résiilta[s

expérimentaux de Philippx [Proc. t. 87 (1912), p.

ig. 3.

-

Viscosité de CO~ en fonction de la pression. Les croix représentent les données expérimentale

de Philipps; § les traits pleins, la loi (-i)"l de Boltzmann ; les traits pointillés, la loi de l’auteur.

Les donnres néces;aire; au calcul de l’expression v (v

-

b) sont empruntées à Amagat.

On voit que les résultats donnés par les formules (7)HI (traits pleins) et (7)II’ (traits pointillés) sont très voisins les uns des autres à A ~0°(~, la formule de variation de Boltzmann et Mâche est plus près de l’expérience que l’expression (7)1B’.

Le covolume bo des deux formules a des valeurs très voisines dans les deux formules : pour (’7) 1~~, bo = 0,002 300 (dans le système 1) == 1, v = 1 à 0° C) ;

_

pour (7)~, bo

zzr

( icl. id. ).

Si l’on se rappelle que la valeur donnée par la loi de Van der Waals

est bo ~ 0,0023, d’après les expériences de Van der Waal’s sur la compressibilité, on

trouvera que la concordance entre la théorie et l’expérience est tout t à fait remarquable.

Cette concordance se inaintient pour les autres corps, mcme sur la courbe de saturation du

liquide, notamment CliH6, CHCII, (C2JI,»20, CH3 CO CHB SU’. Pour tous ces corps, nous

avions trouvé que /;0 pouvait s’exprimer par la formule purement empirique :

(7)

poids moléculaire ; ~1, densité critique); or nous nous sommes aperçu que cette loi avait un fondement théorique : on sait que, d’après Van der le volume critique :

Nadjeshdine et Kannunikoîf ont déduit de leurs expériences que cette relation était inexacte et devait être remplacée par la suivante :

or, on a évidemment : -.

~2400

=

volume moléculaire.

.

On a ùonc :

ou

Relation qui concorde entièrelllent avec la formule (8) déduite des données sur la viscosité. Il y a donc identité cOl1zplète entre la valeur de 6o donnée par la cO’lnpressibilité et

celle des lois de la viscosité.

Posons

On démontre facilement que la relation :

~ .

peut être mise sous la forme :

2. Viscosité et états correspondants. - Xous avons rassemblé sur la figure 4

.

toutes les données expérimentales relatives aux corps précédents. Nous avons pris comme

abscisses les tetnpératures réduites.

D’après la théorie des états correspondants, les courbes des différents corps devraient ètre très voisines, on voit qu’en réalité des écarts assez sérieux se produisent.

Cependant, on ne peut nier un certain groupement des courbes. Nous avons ajouté les

(8)

408

données relatives au brome et des points malheureusement uniques ponr H2 et même l’air liquéfié.

Les données sont trop peu nombreuses pour que l’on puisse déduire des lois générales et grouper les corps par familles. Téanmoins, le groupement des courbes -. ’0 = f - B / devait

être signalé.

°

3. Viscosité et équation d’état.

-

La relation (7)v

ouvre une voie toute nouvelle pour rechercher la solution du problème de la compressibilité

des fluides.

Deux phénomènes antagonistes rendaient, jusqu’à présent, la recherche de la véritable

Fig. 4.

-

laats correspondantes fn 1 _ 7 6 (d’aprés

équation d’état très difficile : l’influence du volume des molécules tendant à augmenter la pression et les attractions moléculaires diminuant cette dernière sur les parois.

La difficulté s’évanouit ici, car la viscosité donne la valeur de l’influence des forces

répulsives ; connaissant les constantes de compressibilité de Boltzmann et Mâche par les

phénomènes de frottement, nous pouvons, au moyen des données connues sur la compres- sibilité des corps, calculer la valeur de la pression intérieure sous toutes les pressions et

sous toutes les températures.

Lorsqu’on effectue le calcul au moyen de l’équation du viriel :

3 i

3 w - A (r) + viriel des forces répulsives ( 1,’),

== 2 l,ri 7}lU2 - ! ) + viriel des forces répulsives ( )

on s’aperçoit que ce que l’on appelle la pression intérieure est elle-même

proportionnelle à 1,’..

Autrement dif, en langage ordinaire, si, dans l’équation d’état,

(9)

i T i

on remplace p par l’expression équivalente 2013 -(calculée par la relation de Boltzmann),

v - q

on observe que a est à peu près constant pour l’état gazeux peu comprimé, il devient directement proportionnel à r,jro sous de fortes densités.

La constatation de ce fait capital a orienté nos recherches vers les effets exercés sur une masse homogène, contenue dans un récipient, par l’attraction moléculaire. La loi de cette dernière est complètement inconnue, tant en fonction de la distance r que de l’intensité.

La théorie complète de l’atome de Bohr nous donnera certainement la solution du

problème. Cependant, dès maintenant on peut admettre que cette loi doit être très voisine de la suivante :

Cette somme étant soit finie, soit indéfinie (série développée en il est entier, positif et, comme nous le verrons plus bas, supérieur à 4.

La force F appliquée à toutes les molécules va créer un champ nul au milieu du fluide et maximum à la paroi. Cette dernière sera soumise a une force proportionnelle à sa

surface, donc à une certaine pression négative

Non seulement la paroi sera attirée vers l’intérieur, mais tout ce qui adhère (couche de passage) subira la même loi, d’où une deuxième pression négative 7t2 s’ajoutant à ’1tj.

//J

.

Fig. ~.

Ce n’est pas tout. Considérons une molécule l%I. Si la pression extérieure n’existait pas, elle frapperait la paroi avec une force vive mu2 et la pression exercée par toutes les molé- cules M serait :

mais, en réalité, elle est soumise à une force jf-r1 calculable d’après la force F :

0 représente la densité du fluide. On démontre facilement, au moyen des équations de

la mécanique, que la pression s’exprime alors par la relation :

On peut faire sortir à de la somme, î- représente la distance du centre de gravité de la

molécule à la paroi au 1110ment du choc. Posons :

(10)

410

Il vient :

En tenant compte de l’attraction de la paroi et de la couche de passage, il vient finale- ment :

Fig. 6.

-

Pression intérieuia de Isolherme de 30~C.

étant due à l’attraction de la paroi, sera simplement. proportionnelle à la densité A

du fluide, car cette même paroi est pratiquement incompressible.

Posons donc :

(11)

1’ dépend de ~’ et peut dépendre de la température. 7’:2 représente l’attraction de la couche superficielle de passage par le gaz ; elle est proportionnelle, d’une part à la densité du gaz, d’autre part à la densité de la couche de passage, laquelle est certainement fonc- tion de la densité du gaz (l’expérience exige une proportionnalité de la forme --)- 1") .

6

On a donc :

~", a", a peuvent être naturellement des fonctions de la température 7’.

Fib. i.

-

Pression intérieure de C02. Isotherme de 500C.

La somme des deux pressions 7:’ pourra donc s’exprimer par une relation :

,2(7,) (T) étant uniquement fonctions de T et non du volume.

_

Ces fonctions sont à Eheuro actuelle inconnues et ne pourront l’être que lorsque

problème des attractions moléculaires sera complètement résolu.

(12)

412

Quoi qu’il en soit, sur un isotherme donné on a la relation :

Posons 7t’ V = x.

On peut écrire :

La fonction r doit être une fonction linéaire de la densité. L’équation (17) appliquée

Fig. S.

-

Pression intérieure de C02. Isotlierme de 13’!oC.

aux: isothermes de C02 du grand réseau d’Amagat nous a conduit à découvrir une loi des

.

plus extraordinaires : la compressibilité gaz n’est pas une fonction côntinue de la

densité; la fonction ~, qui aurait être une fonction unique sur un isotherme, est

formée par une série de droites coudées. Ce fait peut être dÙ à des erreurs expérimentales.

Nous avons rassemblé sur les figures 6, 7 et 8 les résultats de nos calculs.

(13)

En abscisses, nous avons porté la densité arbitraire :

En ordonnées, la fonclion

4. Conclusions. - En présence de tels résultats, il est imprudent de conclure.

La loi est-elle réelle’l Dans ce cas, elle renverse complètement tout ce que nous savons

sur les gaz.

Des erreurs systématiques se sont-elles glissées dans les mesures d’Amagat?

Weiss avait cru déjà remarquer-que les courbes :

présentaient des points anguleux, mais n’a pu maintenir ses conclusions dans la suite. Ses propres expériences sur l’éthylène contredisent celles d’Amagat.

On voit tout l’intérêt qu’il y aurait à reprendre, avec des moyens modernes, toutes les expériences entreprises par les anciens auteurs. Cela nous réserverait peut-être des surprises.

Manuscrit reçu le août 1926.

BIBLIOGRAPHIE

JEAN DUBlEF, Variation de la viscosité des fluides en fonction du volume, C. R., t. 180 (1925), p. 1164.

JEAN DUBIEF, Sur la loi de la viscosité des fluides en fonction de la densité. Ses rapports avec l’équation d’état, C. R., t. 18 (1926), p. 688.

BOLTZMANN et MACHE, Wied. Ann., t. 68 (1899), p. 350.

PLANCK, Berl. Ber., (1908), p. 633.

NADJESHDINE, Recherches physiques, Kiel (1887).

PHILIPPS, Viscosité de CO2, Proc. Roy. Soc., t. 87 (1912), p. 56-57.

H.-A. LORENTZ, Wied. Ann., t. 12 (1881), p. 660.

WEISS, Ferromagnétisme et équation caractéristique des fluides, J. Phys. (1917), p. 129.

Références

Documents relatifs

Chez ces patients, l'arrêt complet de la consommation de tabac, sans traitement de substitution à la nicotine, devrait d'abord être recommandé.. La nicotine déglutie peut exacerber

Ce jeu qui compte actuellement 7500 joueurs hebdomadaires perd 20 % de joueurs par semaine mais il en gagne 300 dans le même temps. b) Le nombre de joueurs diminue-t-il

Les lois simples des gaz mettent en relation deux des quatre grandeurs, les deux autres étant considérées comme constantes.. T = 0 est dit zéro absolu de température (- 273,15 °C)

Variable d’´ etat : on constate qu’un syst`eme thermodynamique peut ˆetre correctement d´ecrit par un petit nombre de variables appell´ees variables d’´etat.. Une

On

Il est question à travers cette étude de faire un diaporama de la gouvernance de la forêt Boucher dans la ville de Gatineau, en s’intéressant particulièrement

2. Pendant qu’une automobile roule, le volume de ses pneus ne varie pas de façon appréciable Avant une randonnée, l’air contenu dans un pneu a une pression de 220 kPa et

Dans doux Mémoires publiés en 1903, dans ces Annales, j'ai établi inie formule donnant le nombre p^ des intégrales doubles distinctes de seconde espèce relatives à une