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II Inégalité de Bienaymé-Tchebychev

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Concentration - Loi des grands nombres

Leçon 13

Tale-Spé-Math- Lycée Gustave Eiel - Bordeaux Thierry Sageaux.

"Le grand nombre de bateaux ne gène pas la rivière." Proverbe chinois.

I Rappels sur les variables aléatoires

On rappelle que siX etY sont des variables aléatoires réelles, alors et siaetbsont deux réels, alors E(aX+bY) =aE(X) +bE(Y) (L'espérance est linéaire)

V(aX+b) =a2V(X) et V(X+Y) =V(X) +V(Y) + 2Cov(X, Y).

où Cov(X, Y) =E(XY)−E(X)E(Y)(se rappeler de la formule de König-Huygens en prenantX=Y).

On a déjà démontré que siX etY sont indépendants, alors Cov(X, Y) = 0. Cas particulier de la moyenne d'un échantillon

On imagine que l'on a X1, . . . Xn nvariables aléatoires identiques et indépendantes suivant une même loi. (Exemple typique de l'échantillon statistique). On cherche à estimer l'espéranceµde la loi en question.

On poseMn= 1 n

n

P

k=1

Xk. On a alors E(Mn) = 1

n

n

P

k=1

E(Xk) = nµ n =µ. On dit queMn est un estimateur deµ. De plus, V(Mn) = 1

n2

n

P

k=1

V(Xk) = σ2

n car les variables sont indépendantes avecσ2 est la variance des Xi.

II Inégalité de Bienaymé-Tchebychev

Quand les lois sont trop compliquées, il peut être parfois intéressant d'utiliser des approximations des probabilités. En voici deux :

Proposition 13.1 Inégalité de Marko. SoitZ une v.a.r. dénie sur un espace probabilisé(Ω,T, p). On suppose que Z est positive ou nullea. On a :

∀a >0 p(Z ≥a)≤ E(Z) a .

a. En fait, ici, il sut de "presque surement" positive ou nulle, i.e. la v.a.r. est positive ou nulle sur un sous-ensemble de de probabilité1

Démonstration: On a pour toutω∈Ω, l'inégalitéZ(ω)≥a1{Z(ω)≥a} qui est vraie dès quea≥0. donc

(2)

Proposition 13.2 Inégalité de Bienaymé-Tchebychev SoitX une variable aléatoire d'espérance µ et de variance nieσ2. On a :

∀ε >0 p(|X−µ| ≥ε)≤ σ2 ε2

Remarque: Cette formule peut aussi s'écrire∀ε >0 p(|X−µ| ≥kσ)≤ 1

k2 en posant ε=kσ. Démonstration: Il faut distinguer deux cas : siX est discrète ou pas :

• Si X est discrète : On écritp(X =xi) =pi (éventuellement nuls à partir d'un certain rang si la variable est à valeurs nies). On noteI={i∈N, |xi−E(X)| ≥ε}. On a alors

V(X) =X

i∈N

(xi−E(X))2pi=X

i∈I

(xi−E(X))2pi+X

i /∈I

(xi−E(X))2pi

≥X

i∈I

(x−E(X))2pi≥X

i∈I

ε2pi2X

i∈I

pi

≥ε2p(|X−E(X)| ≥ε).

• SiX est((indiscrète continue :(((

V(X) = Z +∞

−∞

(x−E(X))2f(x)dx

=

Z E(X)−ε

−∞

(x−E(X))2f(x)dx+

Z E(X)+ε

E(X)−ε

(x−E(X))2f(x)dx+ Z +∞

E(X)+ε

(x−E(X))2f(x)dx

Z E(X)−ε

−∞

(x−E(X))2f(x)dx+

Z E(X)+ε

E(X)−ε

(x−E(X))2f(x)dx

Z E(X)−ε

−∞

ε2f(x)dx+

Z E(X)+ε

E(X)−ε

ε2f(x)dx

≥ε2p(|X−E(X)| ≥ε).

En général, l'inégalité de Tchebychev est assez grossière. En eet, la majoration obtenue est trop forte.

Voyons cela sur une démonstration qui permet de voir les termes qui ont été négligés : On utilise la partition (|X−µ| ≥ε)et(|X−µ|< ε). On a donc

p(|X−µ| ≥ε) = P

x∈X(Ω)

|x−µ|≥ε

p(X =x).

et

(3)

σ2=V(X) = X

x∈X(Ω)

(x−µ)2p(X =x)

= X

x∈X(Ω)

|x−µ|≥ε

(x−µ)2p(X =x) + X

x∈X(Ω)

|x−µ|<ε

(x−µ)2p(X=x)

| {z }

≥0

≥ X

x∈X(Ω)

|x−µ|≥ε

(x−µ)2

| {z }

≥ε2

p(X =x)

≥ε2 X

x∈X(Ω)

|x−µ|≥ε

p(X =x)

≥ε2p(|X−µ| ≥ε).

On a donc négligé toutes les valeurs deX telle que|X−µ|< ε.

Voyons sur deux exemples combien cette majoration peut être loin de la valeur attendue, cela nous aidera à comprendre comment elle fonctionne.

Exemple: Avec une loi discrète : Considérons un dé pipé etXla variable aléatoire réelle égale au numéro de la face qui vérie :

x 1 2 3 4 5 6

p(X =x) 101 101 102 103 102 101 On calcule alors l'espérance : E(X) = 37

10 et le moment d'ordre 2 qui vaut E(X2) = 157

10 . Et donc la variance vautV(X) =201

100.

• D'après l'inégalité de Bienaymé-Tchebychev, on a p(|X−3,7| ≥2)≤ 2,01

4 .

• Et par le calcul direct, on a

p(|X−3,7| ≥2) =p(X ≥5,7) +p(X ≤1,7) =p(X= 1) +p(X = 6) = 2 10 .

Les deux valeurs sont très éloignées comme on le voit nettement. L'inégalité n'est pas très bonne.

III Loi faible des grands nombres

Une application bien connue de l'inégalité de Bienaymé-Tchébychev est

(4)

Démonstration: Application directe de Bienaymé-Tchébychev.

Corollaire 13.4 Loi faible des grands nombres Soit (Xk) une suite de variables aléatoires réelles de même loi et indépendantes ayant une espérance µ et une variance nie σ2. On a en posant Mn =

X1+X2+· · ·+Xn

n et pour toutε >0

n→+∞lim p(|Mn−µ|)≥ε) = 0

Remarque: On peut dire ainsi que(Xn)converge en probabilité versµ. Ce résultat assure que la moyenne empirique est un estimateur convergent de l'espérance.

Démonstration: Conséquence directe de ce qui précède.

p(|Mn−µ| ≥ε)≤ σ22

Mais qu'est-ce que ça veut dire ?

Il faut d'abord comprendre|Mn−µ|> ε. Cela veut dire que la distance entreMn et µest supérieure à ε, i.e.

Il s'agit donc de la zone rouge (extérieure au segment).

On cherche donc quelle est la probabilité que la variable aléatoireMnsoit "loin" (àεprès) de l'espérance µ.

Si l'on se place dans une conguration standard (une loi normale par exemple), la fonction à densité à cette allure :

(5)

Et la probabilitép(|Mn−µ| ≥ε)est représenté par la zone verte.

Mais plus le nombre d'échantillons augmente, plus on se rapproche de la valeur cherchéeµ. Sin < n0 < n00 par exemple, on obtiendrait des courbes de densité de cette forme :

et on voit bien que la zone verte précédente tend vers0. Exercice 1. Théorème de Bernoulli

SoitZn le nombre moyen de succès au cours d'une série denépreuves identiques et indépendantes.

On suppose que la probabilité d'obtenir un succès lors d"une épreuve est égale au réel p. Montrer que l'on ap(|Zn−p| ≥ε)≤ 4nε12.

(6)

Solutions des exercices

Exercice 1.

On pose Zn = Xn

n . On a alors E(Zn) = p et V(Zn) = p(1−p)

n . On utilise ensuite le fait que la fonctionp7−→p(1−p)a pour maximum 14 sur[0,1]. DoncV(Zn)≤ 1

4n. Et avec l'inégalité de Bienaymé- Tchebychev, on obtient bienp(|Zn−p| ≥ε)≤4nε12.

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