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Infestations expérimentales du chevreau par des larves L1 d'Oestrus ovis

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02683642

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Infestations expérimentales du chevreau par des larves L1 d’Oestrus ovis

C. Duranton, J.P. Bergeaud, Philippe Dorchies

To cite this version:

C. Duranton, J.P. Bergeaud, Philippe Dorchies. Infestations expérimentales du chevreau par des larves

L1 d’Oestrus ovis. Veterinary Research, BioMed Central, 1996, 27, pp.473-477. �hal-02683642�

(2)

Article de recherche

Infestations expérimentales du chevreau

par des larves L1 d’Œstrus ovis

C Duranton* JP Bergeaud P Dorchies

Laboratoire associé de physiopathologie respiratoire des ruminants, Inra, École nationale vétérinaire,

23, chemin des Capelles, 31076 Toulouse, France

(Reçu le 18 octobre 1995; accepté le 21 mars 1996)

Summary ― Experimental infection of kids with (Estrus ovis first instar larvae. A protocol of experimental infection with CEstrus ovis larvae L 1 was applied to kids in order to study their suscepti- bility to CEstrus ovis. Two-month-old kids, born and raised indoors during winter, were infected with sin-

gle or repeated administrations of CEstrus ovis L 1. Two or three months later, the kids were slaughtered

and larvae harvested from their nasal cavities. Following a single administration of 30 L 1, 8.3 and 3.3% of the larvae survived after two and three months respectively. After eight repetitive infections in two months with the same number of larvx (30 L 1), only 2.2% survived. Over a three months period, ie, eleven repetitive infections with a total of 61 L 1, only 1.4% were found at the necropsies. This experiment indicates that goats are not very susceptible to CEstrus ovis infection.

kid lexperimental infection / Œstrus ovis

Résumé ― Des chevreaux ont été infestés expérimentalement par des larves de premier stade (Ll)

d’Œsfrus ovis pour étudier leur réceptivité et leur sensibilité. En début d’hiver, des chevreaux âgés de

2 mois et élevés à l’intérieur ont reçu, en une ou plusieurs prises, des larves Li 1 d’Œstrus ovis. Deux

ou trois mois plus tard, ils ont été sacrifiés et les larves ont été recherchées dans les cavités nasales.

Après infestation unique par 30 Li, 8,3 et 3,3 % de larves L1 ont été retrouvées respectivement deux

et 3 mois plus tard. Après huit administrations dans un délai de 2 mois d’un même nombre de larves

(30 L1 seulement 2,2 % se sont implantées. Après 11 administrations, dans un délai de 3 mois d’un total de 61 L1 par chevreau, 1,4 % des larves ont survécu. Ces résultats suggèrent que la chèvre est peu receptive et peu sensible à CEstrus ovis.

chevreau / infestation expérimentale / Œstrus ovis

*

Correspondance et tirés à part

(3)

INTRODUCTION

Il est indispensable de disposer d’un modèle

expérimental validé pour la compréhension

des manifestations pathologiques des para-

sitoses. Dans le cas de l’!strose ovine, myiase fréquente des cavités nasales et des sinus frontaux des petits ruminants domestiques (Belem et Rouille, 1988 ; Deco- ninck et al, 1995 ; Pangui et al, 1988 ; Yilma

et Dorchies, 1991 un modèle sur agneaux

a été développé par Yilma et Dorchies

(1993). Les signes cliniques caractérisant l’infestation du mouton par OEstrus ovis se

retrouvent chez la chèvre mais en plus faible

intensité (Quintero et a1,1987; Rangatuga

et Rajamahenendran, 1972). Des études épidémiologiques ont montré que la préva-

lence et l’intensité de l’infestation étaient moins importantes chez la chèvre que chez le mouton (Belem et Rouille, 1988 ; Hara-

lampidis, 1987 ; Salvador-Yepez et Gal- lardo, 1971 Aussi, pour étudier la récepti-

vité de la chèvre vis-à-vis d’ Œstrus ovis,

nous avons reproduit le modèle validé chez

l’agneau (Yilma et Dorchies, 1993) par trans-

plantation de larves de 1 er stade dans les cavités nasales de chevreaux indemnes.

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Animaux

Vingt-deux chevreaux de race Alpine agés de 2 mois, pesant environ 10 kg, provenant tous du même élevage, ont été utilisés. Nés et élevés à

l’intérieur, à l’abri de tout risque d’infestation acci- dentelle, ils ont été alimentés avec un concentré

adapté et abreuvés à l’eau du robinet. Au cours

des essais les différents lots ont été séparés dans

des boxes à sol cimenté avec une litière de paille.

Mode d’ infestation

Des larves d ’Œstrus ovis du premier âge (Ll) ont

été récoltées à l’abattoir selon une technique bien

codifiée dans des têtes de moutons infestés natu- rellement (Yilma et Dorchies, 1993). Après net- toyage et vérification visuelle de leur stade et de leur vitalité, les larves ont été déposées avec 0,5 mL de sérum physiologique à l’orifice de chaque

narine. Elles ont toutes pénétré activement dans les cavités nasales, ce qui a été visuellement constaté. Ces essais ont été réalisés entre novembre et mars, durant la diapause larvaire

hivernale.

Protocole d’infestation

Infestations uniques

Six chevreaux ont été répartis en trois groupes

homogènes. Un lot de deux chevreaux a été

gardé comme témoin, les deux autres lots, de deux chevreaux chacun, ont reçu 30 L1 par ani- mal en une seule prise.

Un lot a été abattu 1 mois et le second 2 mois

après l’infestation. Les témoins ont été sacrifiés en même temps que le deuxième lot. Les larves ont été recherchées selon la technique de Yilma et Dorchies (1993).

Infestations répétitives

Seize chevreaux ont été répartis en deux groupes de six et un de quatre sujets qui a été gardé

comme témoin. Les six animaux du lot 1 ont reçu chacun un total de 30 LI en huit prises irréguliè-

rement réparties durant 2 mois. Les six animaux du lot 2 ont reçu chacun 61 L1, en 11 prises irré- gulièrement réparties durant les 3 mois du suivi

expérimental. Les dates des infestations dépen-

daient des fournitures de têtes par l’abattoir, et les doses infestantes du nombre de larves récol- tées dans ces têtes.

Les chevreaux ont été abattus 2 mois (lot 1 ) et

3 mois (lot 2 et lot témoin) après la première admi- nistration de larves.

Suivi sérologique

Une fois par semaine une prise de sang a été faite à chaque animal sur tube sec. Les sérums ont été obtenus par centrifugation et stockés à

- 20° jusqu’à leur utilisation. Un test Elisa utili-

sant l’antigène de la larve L2, reconnu comme

(4)

spécifique (Bautista-Garfias et al, 1988 ; Ilch- mann et Hiepe, 1985 ; Jagannah et al, 1989), a

été réalisé selon une technique validée (Hara- lampidis, 1987 ; Deconinck et al, 1995 ; Dorchies et al, 1995). Les résultats ont été exprimés en pourcentages de densité optique par rapport à

des témoins positifs et négatifs. Le seuil de posi-

tivité était à 20 %.

RÉSULTATS

Populations parasitaires

Infestations uniques (tableau 1)

Au total, sept larves L1 ont été retrouvées chez les quatre chevreaux infestés : elles

représentaient 5,8 % du total administré.

Le pourcentage de récolte des larves dans le lot 1 (abattage à j + 2 mois) était de 8,3 %,

il était de 3,3 % dans le lot 2 (abattage à j +

3 mois). Aucune larve des stades 2 et 3 n’a été rencontrée.

Infestations répétitives (tableau 11)

Au total, neuf larves L1 étaient présentes

chez les 12 chevreaux infestés correspon- dant à 1,6 % du total administré. Chez les six chevreaux du lot 1, sacrifiés 2 mois après

la primo-infestation, 2,2 % des larves ont été retrouvées. Chez les six chevreaux du lot 2, sacrifiés 3 mois après la primo-infes- tation, 1,4 % des larves ont été recoltées.

Aucune larve L2 ni L3 n’a été trouvée.

Suivi sérologique

L’évolution des taux d’anticorps circulants

est illustrée par la figure 1. Après infesta-

tion unique, les titres ont augmenté dès la 5 e

semaine pour atteindre le niveau le plus

élevé (137,8 % de DO), à la septième

semaine.

Après infestations répétitives, le seuil signi-

ficatif a été dépassé à partir de la

(5)

quatrième semaine pour atteindre le niveau le

plus élevé (104 % de DO), à la 12 e semaine.

Les titres des témoins sont toujours res-

tés inférieurs au seuil de positivité.

DISCUSSION

Toutes les larves récoltées après infesta-

tions unique ou répétitive étaient du 1 e r

stade, il n’y a donc pas eu de développe-

ment après transfert. Ceci peut s’expliquer

par le phénomène de diapause arrêtant

l’évolution des larves durant l’hiver, ou par la durée insuffisante de l’expérimentation qui

n’aurait pas permis le passage au stade L2.

Chez le mouton, Yilma et Dorchies (1993)

avaient observé une reprise du développe-

ment larvaire au 4 e mois de l’expérimenta-

tion montrant que la diapause joue un rôle prédominant par rapport aux phénomènes

immunitaires dans le maintien des larves

au stade 1 durant l’hiver.

A la suite des infestations répétitives, il y

a eu une diminution du taux de survie des larves par rapport aux infestations uniques

(respectivement 8,3 et 2,2 % ). Il semble

donc que la réaction immunitaire de la chèvre soit plus forte lors d’infestations répé-

titives. Cela expliquerait que pour le même nombre de L1 (30 L1 ), les pourcentages de

récolte soient respectivement de 3,3 % et

de 2,2 %, 3 mois après l’infestation unique

et 2 mois lors d’infestations répétitives. Cette

observation permet aussi de repousser

comme éventuelle cause de l’élimination des larves leur évolution rapide jusqu’au

stade L3 et leur rejet sur le sol car dans ce

cas nous aurions retrouvé des larves L2 et

L3 (Rogers et Knapp, 1973).

Chez l’agneau, après infestations

uniques, 27,9 (Yilma, 1993) et 36 % (Mar-

chenko et Marchenko, 1989) des larves L1 1 ont été retrouvées, contre 5,8 % chez le chevreau dans l’essai rapporté ici. Deux

mois après infestations répétitives les taux

de récolte sont, pour l’agneau et le che-

vreau, respectivement de 12,75 % (Yilma,

1993) et 2,2 %. Le développement de la

réponse immunitaire chez le chevreau à la

suite des infestations répétitives semble

contrarier, encore plus efficacement que

chez le mouton, l’installation et la maturation

(6)

des larves (Marchenko et Marchenko, 1989).

La cinétique comparative des anticorps

entre chevreaux et agneaux a montré que la

réponse immunitaire humorale du chevreau est plus forte que celle de l’agneau chez lesquels le titre le plus élevé (84 % de DO)

est observé à 8 semaines après le début

de l’infestation (Yilma, 1992 ).

Il apparaît, d’après l’ensemble de ces

observations, que la chèvre est moins

réceptive à CEstrus ovis que le mouton. Elle réagit plus fortement comme le montre la cinétique des anticorps, d’où une destruction

plus importante des larves. L’effet de la réac- tion immunitaire sur la survie des larves a

été démontré par Marchenko et Marchenko

(1989) qui ont observé que 60 % des L1 1 survivaient chez l’agneau recevant un trai-

tement immunosuppresseur (chlorambucil

1 mg/kg/jour) alors que chez les témoins le taux de survie n’était que de 36 %. En conclusion, CEstrus ovis a vraisemblable- ment le mouton comme hôte de prédilec-

tion : le taux d’implantation des larves chez cette espèce est plus élevé et le niveau de la réaction immunitaire humorale plus faible.

C’est l’inverse chez la chèvre, ce qui traduit

une moins bonne adaptation d’Œstrus ovis.

REMERCIEMENTS

Les auteurs remercient S Morand (laboratoire de biologie animale, 52, avenue de Villeneuve, 66860

Perpignan), pour son aide.

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Références

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