Semaine 8 : Espaces vectoriels normés PC
1. Montrer que l'on définit deux normes sur ℝ[X] en posant pour P=a0a1Xa2X2anXn :
∥P∥1=
∑
i=0 n
∣
ai∣
et ∥P∥2=∑
i=0 n
∣
ai∣
21/22. Ces deux normes sont-elles équivalentes ?
3. L' application : ℝ[X] ℝ, P P1 est-elle continue sur ℝ[X],∥.∥1, sur ℝ[X],∥.∥2 ?
Soit E l'espace des suites complexes u=un bornées telles que u0=0.
On définit N∞ et N par ∀u∈E, N∞u=supn∈ℕ
∣
un∣
et Nu=supn∈ℕ∣
un1−un∣
. 1. Montrer que N∞ et N sont des normes sur E.2. Montrer qu'il existe k0 tel que NkN∞. Quel est le plus petit k possible ?
3. Soit q∈]0 ;1[. En considérant la suite u définie par
{
un1u–u0=0n=qn, prouver que N et N∞ ne sont pas équivalentes.On définit sur l'espace vectoriel réel E=C0[0;1],ℝ les applications N1 et N2 par : N1f=supx∈[0,1]∣fx∣ et N2f=
∫
0 1
ex∣fx∣dx
1. Démontrer que N1 et N2 sont des normes.
2. Soit fnn∈ℕ la suite de fonctions définie par
{
fnfxn=1x=0 – nxsisin1 0x1xn1Prouver que N1 et N2 ne sont pas équivalentes.
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Semaine 8 : Espaces vectoriels normés PC
Indications et réponses :
1. Les conditions pour être une norme sont aisément remplies.
• ∀ P , ∥P∥10
• ∥P∥1=0 ⇔
∑
i=0 n
∣
ai∣
=0 ⇔∣
ai∣
=0 , ∀i ⇔ ai=0 ,∀i ⇔ P=0.• ∥PQ∥1=
∑
i=0 n
∣
aibi∣
≤∑
i=0 n
∣
ai∣
∣
bi∣
≤ ∥P∥1∥Q∥1• ∥P∥1=∣∣∥P∥1
idem pour ∥.∥2
2. On a rapidement pour tout P, ∥P∥2∥P∥1.
On considère la suite de polynômes Pn définie par PnX=1XX2Xn
∥
Pn∥
1=n1 et∥
Pn∥
2=
n1 d'où∥
Pn∥
1∥
Pn∥
2=
n1 et donc P ∥P∥1∥P∥2 n'est pas bornée. Les deux normes ne sont pas équivalentes.
3. ∣P∣=∣P1∣=
∣ ∑
i=0 nai
∣
≤∑
i=0 n∣
ai∣
=∥P∥1 donc est bornée sur la boule unité de ℝ[X],∥.∥1, l'application linéaire est continue sur ℝ[X],∥.∥1.Pour la suite Pn définie par PnX=1XX2Xn,
∥
Pn∥
2=
n1 et Pn1=n1 On pose Qn= Pn
n1 , il appartient à la boule unité fermée de ℝ[X],∥.∥2 et Qn=
n1 qui est le terme général d'une suite non bornée. n'est pas continue sur ℝ[X],∥.∥2.1. ∀u∈E et ∀n∈ℕ,
∣
un∣
N∞u donc N∞u=0 ⇒ u=0.Nu=0 ⇒ ∀n∈ℕ, un1=un, u est constante et u0=0 implique u=0 . Les autres axiomes sont aisément vérifiés.
2. ∀u∈E,
∣
un1– un∣
∣
un1∣
∣
un∣
d'où Nu2N∞u. On considère la suite vn définie par :{
vnv=–0=01n. N∞v=1 et Nv=2 donc si k0 est tel que ∀u∈E, NukN∞u, on a k2. En effet k2 n'est pas compatible avec le fait que Nv=2N∞v.Le nombre 2 vérifie cette propriété donc c'est le plus petit.
3. ∀n1 , un−u0=
∑
k=0 n –1
uk1– uk donc un=
∑
k=0 n –1
qk=1– qn
1– q . On a Nu=1 et N∞u= 1
1– q et le rapport N∞u
Nu= 1
1– q n'est pas majoré quand le nombre q décrit ]0 ; 1[. N∞ et N ne sont pas équivalentes.
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Semaine 8 : Espaces vectoriels normés PC
1. ∀f∈E, N2f=0 implique que
∫
0 1
ex∣fx∣dx=0. Or si l'intégrale d'une fonction continue, positive est nulle sur [a;b] c'est que la fonction est identiquement nulle sur [a;b]. x ex∣fx∣ est continue et positive sur [0;1] donc ∀x∈[0 ; 1], ex∣fx∣=0 ⇔ ∣fx∣=0 ⇔ fx=0. Ainsi N2f=0 ⇒ f=0. Les autres axiomes sont aisément vérifiables.
2. ∀n1, fn est continue sur [0; 1] donc appartient à E ( lim
x1 n
fnx=0=f
n1
)∀n1, N1fn=1 et N2fn=−1ne1/n−1. N1fn
N2fn est non bornée donc N2 et N1 ne sont pas équivalentes.
(en effet, −1ne1/n−1 tend vers 0 lorsque n tend vers ∞)
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