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Submitted on 1 Jan 1988
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Composition chimique et temps de coagulation du lait
de vache
J.B. Coulon, D. Roybin, E. Congy, A. Garret
To cite this version:
J.B. COULON,D. ROYBIN E. CONGY A. GARRET INRA Th eix Laboratoire de la Lactation 63122
Ceyrat
*SUACI
Montagne
Alpes
du NordINRA SAD. 1, rue du Château
73000
Chambéry
**
Contrôle Laitier Haute-Savoie 2, boulevard du Fier 74000
Annecy
Composition
chimique
et
temps
de
coagulation
du
lait
de vache :
facteurs de variations
dans les
exploitations
du
pays
de
Thônes
(
1
)
Le
taux
protéique
du lait
et
sontemps
de
coagulation
font
partie
des
caractéristiques
qui
peuvent
influencer la
quantité
de
fromage
produit
et
saqualité.
Leurs
facteurs de
variations
sont
multiples,
liés à
l’animal
(caractéristiques
génétiques,
stade
physiologique)
et
à
sonmilieu
(alimentation, saison..),
et, dans la
pratique,
peuvent
interagir.
La
qualité
du lait et sesaptitudes
fromagères
sont d’actualité : l’évolution
rapide
des facteursde
production (génétiques, alimentaires)
et descontraintes de ramassage et de transformation du
lait a entraîné des modifications de sa
qualité
dont il est difficile d’établir la
part
respective
des différents facteurs maisqui
ont desrépercussions
sur la
qualité
desproduits
transformés. Celle-ciest
particulièrement
importante
dans desrégions
où la valorisation du lait est exclusivement
froma-gère.
Si l’on connaît bien les
principaux
facteurs devariations de la
composition
chimique
du lait(Journet
et Chilliard 1985, Rémond 1985, Hodenet al
1985)
et leurs interactions sur le terrain(EDE
Haute-Saône 1985, Coulon et Binet
1987),
lesre-lations entre ces facteurs et la
qualité
dufromage
sont encore à
préciser.
De nombreux travauxana-lytiques
sont actuellement en cours pour décrireet
expliquer
de manière détaillée ces relations.L’objectif
de cette étude aété,
dans lescondi-tions bien
spécifiques
deproduction
dufromage
Reblochon dans lePays
de Thônes(Haute-Sa-voie),
1)
de décrire les variations de lacomposi-tion
chimique
du lait et de son temps de coagula-tion d’un troupeau à l’autre au cours del’année,
2) d’analyser
ces variations en fonction defac-teurs
explicatifs,
liés ausystème
d’exploitation
et/ou à la conduite du troupeau,3) d’analyser
lesvariations individuelles des
caractéristiques
du lait afin de mieuxséparer
leseffets,
souventconfondus en raison du
regroupement
desvê-lages,
du stade de lactation et de la saison,4)
demettre en
évidence,
àpartir
des troisétapes
précé-dentes,
d’éventuellespériodes
sensibles et/oudes facteurs de
risque
qu’il
serait souhaitable d’étudier ensuite de manièreplus approfondie.
1
/ Conduite
de l’étude
1.
1
/ Origine
des données
53
exploitations
laitières duPays
de Thônesadhérentes du Contrôle laitier et
disposant
detroupeaux de 4 à 65 vaches
(24
enmoyenne)
ontfait
l’objet
de cette étude. Ce canton est caractéri-sé par une altitude variant de 600 à 1800 m(le
siège
desexploitations
se situant entre 600 et1300 m, et les
alpages
au-dessus de 1300m),
l’im-portance des pentes dans les surfacesagricoles
etune
pluviométrie
annuelle élevée(1700 mm).
L’activitétouristique
y est trèsdéveloppée
et four-nit un débouchéimportant
auxproduits
agri-coles dont le
principal
est lefromage
Reblochon.La
maj orité
desexploitations
sont en effet àvoca-tion laitière et valorisent leur
production
par latransformation
(très
souventfermière)
du lait enfromage.
Laquasi-totalité
des vaches est de raceAbondance. A l’intérieur du
Pays
de Thônes ilRésumé
—————————————————————————41
exploitations
laitières situées dans lePays
de Thônes(Haute-Savoie)
ontfait l’objet
d’une
enquête
détaillée concernant à la fois la structure del’exploitation
et dutrou-peau, les pratiques
alimentaires et la fabrication dufromage.
Ces données ontpermis
d’analyser
les variations de lacomposition
chimique
du lait et de son temps decoagu-lation. Les écarts d’une
exploitation
à l’autre pour ces variablessont importants:
res-pectivement
6,5 g%o,
4 g°%o
et 11 minutes entre les étables extrêmes pour le tauxbu-tyreux,
le tauxprotéique
et le temps decoagulation.
Les tauxprotéiques
hivernauxfaibles et les temps de
coagulation
hivernaux très variables d’un mois à l’autre sontas-sociés à une maîtrise médiocre de l’alimentation. La
période
devêlage
des animauxexplique
engrande
partie
les différences de tauxprotéiques
estivaux.L’analyse
desdonnées individuelles mensuelles des
caractéristiques
du lait de 814 vaches de cesex-ploitations
apermis
de mettre en évidence l’effet propre du stade de lactation et de lasaison sur ces variables. En
particulier, le
temps decoagulation
du lait est minimal en début de lactation(25 min)
et maximal en sixième mois de lactation(32 min);
il estd’autre
part
maximal en fin d’hiver et en milieu d’été.existe
cependant
une diversitéimportante
dessystèmes
d’exploitation
qui
a faitl’objet
d’uneanalyse approfondie
(Roybin
et Cristofini1985).
Les relations entre ces différents
systèmes
et nosrésultats seront
analysées
dans la discussion decette étude. Sur chacune de ces 53
exploitations,
on a
relevé,
au cours d’une annéecomplète (entre
novembre 1985 et octobre
1986),
les valeursmen-suelles,
mesurées sur les laits moyens dechaque
troupeau, de laproduction
laitière,
du nombre de cellules dulait,
de sacomposition
chimique
(taux
butyreux
et tauxprotéique),
de sontemps
decoagulation
et de son acidité Dornic. Les valeursindividuelles de chacun de ces
paramètres
ontd’autre
part
été recueillies mensuellement sur814 vaches de ces 53 troupeaux,
uniquement
derace Abondance.
Le temps de
coagulation
du lait a été déterminéde la manière suivante : les échantillons de
lait,
individuels ou de troupeau, ont étéprélevés
à latraite du matin ou du soir, stockés 6 à 14 h à 4° C,
puis
mis enprésence
d’unequantité
connue deprésure (0,5
ml d’une solution à 5 %o deprésure
pour 20 ml de
lait);
letemps
decoagulation
(appa-rition des
premiers flocons)
a été noté visuelle-ment, par observation de l’échantillon toutes les5 minutes. La
précision
de cetteméthode,
dontl’obj ectif
initial étaituniquement
de détecter deséchantillons anormaux, est donc moyenne, dans la mesure où la force de la
présure
utilisée n’a pasété testée
(sur
un échantillon connu de laitre-constitué)
àchaque
utilisation. L’acidité Dornicdu lait a été mesurée, sur les mêmes
échantillons,
par titration à la soude N/9.Sur 41 de ces 53
exploitations,
des donnéesre-latives
1)
à la structure del’exploitation
et dutroupeau,
2)
à l’alimentation hivernale et estivale des animaux, et3)
à la fabrication et à lavalorisa-tion du
fromage
ont d’autre part pu êtrerecueil-lies au cours d’une
enquête
réalisée auprintemps
1987
(cf
annexe).
1.
2
/
Analyse
des données
a /
Analyse
sur les moyennesde
troupeaux
L’analyse
de ces données a été faite àplusieurs
niveaux :
après
avoir décrit l’évolution moyenneau cours de l’année des variables caractérisant la
production
et lacomposition
du lait(n
= 53trou-peaux),
uneanalyse
factorielle descorrespon-dances
(AFC, Logiciel
STATITCF)
a été réaliséesur les 41
exploitations
pourlesquelles
nousdis-posions
descaractéristiques précisées
en annexe.Les variables concernant les
caractéristiques
du lait ont étéregroupées
en 2périodes,
hivernale(novembre
àmars)
et estivale(mai
àaoût).
Ellesont ensuite été introduites comme variables
sup-plémentaires
dans l’AFC. Les autres variables(ac-tives)
sont soit des facteurs directsd’explication
des variations de la
composition
du lait(alimen-tation des animaux,
période
devêlage...),
soit
des facteurspermettant
de caractériser la structure etla
production
desexploitations
(taille,
localisa-tion,
prix
dufromage ...). Nous
avons ainsi pu mettre en évidence des situations(définies
pardes associations de
facteurs)
favorables oudéfa-vorables au
regard
de lacomposition
du lait. On aalors étudié
plus précisément
lesexploitations
lesplus réprésentatives
de ces associations defac-teurs. Elles ont été choisies à
partir
de leurposi-tion, la
plus proche possible
de celle des facteursb /
Analyse
sur les donnéesindividuelles
Les valeurs mensuelles individuelles des 814
vaches de notre échantillon ont été utilisées pour différencier les effets
respectifs
du mois delacta-tion et de la saison. Pour
cela,
pourchaque
moiscalendaire,
nous avonsregroupé
les valeurs des variablescorrespondant
aux différents stades delactation. Nous avons ainsi obtenu une matrice
11x10 où la somme des
lignes représente
l’effetpropre de la saison
(11
mois calendairesseule-ment car les vaches ne sont pas contrôlées au
mois de
septembre)
et celle des colonnes l’effetpropre du stade de lactation
(10
mois delacta-tion).
Nous avons vérifiéqu’il n’y
avait pasd’inte-raction
importante
entre ces 2facteurs,
c’est-à-dire que les évolutions au sein des
lignes
ou descolonnes ne différaient pas notablement d’une
ligne
ou d’une colonne à l’autre.2
/
Résultats
2.
1
/ Evolution annuelle de la
production
et de la
composition
du lait
des
troupeaux
En moyenne, les taux
butyreux
etprotéiques
annuels ont été de 36,4 et 31,4 g %o pour une
pro-duction laitière de 13,4
kg/j (3970 kg/vache/
an)(tableau
1).
Celle-ci a étéplus
élevée en hiver(période
destabulation)
qu’en
été(période
depâ-turage) (figure 1)
en raison duplus grand
nombrede
vêlages
d’automne et d’hiver et aussi d’unemoins bonne
persistance
de laproduction
en été(cf
ci-après).
Les tauxbutyreux
ont étéplus
élevésen été
qu’en
hiver(respectivement
38,3 et35,9 g
%o),
sous l’effetconjugué
de la nature de l’alimentation et de l’avancement du stade delac-tation. Le taux
protéique,
de même que l’acidité dulait,
n’a en revanchepratiquement
pas varié au cours del’année,
contrairement à cequi
estobser-vé
classiquement
dans d’autresrégions
(EDE
Haute-Saône 1985, Coulon et Binet
1987).
Le temps decoagulation
aaugmenté
régulièrement
au cours de l’hiver pour atteindre un maximum en avril(29,8 min).
Il a ensuitelégèrement
dimi-nué à la mise à l’herbe(-3
min entre avril etjuin).
Le taux de cellules du lait a été
plus
élevé en étéqu’en
hiver(respectivement
229 000 contre165 000
cellules/ml),
comme cela adéjà
été ob-servé par ailleurs(Coulon
et Lilas1988),
mais esttoujours
resté faible : 4 troupeaux seulement ontprésenté
des taux moyens annuelssupérieurs
à400 000 et aucun n’a été
supérieur
à 600 000.Ces valeurs moyennes
présentent
cependant
des variations très
importantes
d’une étable àl’autre
(tableau 1).
Les écarts entre les étables ex-trêmesatteignent
ainsi 6, 5g %o pourle
tauxbuty-reux, 4 g %o pour le taux
protéique
et 11 min pourle temps de
coagulation.
Ces variations n’ont pasété
plus
importantes
en étéqu’en
hiver : lamoyenne des
écart-types
mensuels pour l’hiver etl’été a ainsi été de
respectivement
3,2 et 4,0 g %o pour le tauxbutyreux;
1,4 et 1,4 g %o pour le tauxprotéique;
1,1 et 1,1 &dquo;D pourl’acidité;
5,1 et 5,6min pour le temps de
coagulation.
2.
2
/
Analyse
des
différences
entre
les
exploitations
Les deux
premiers
axes de IAFC permettent demettre en évidence 4 associations de facteurs
(groupes)
discriminantes auregard
de laqualité
du
lait,
et enparticulier
du tauxprotéique
et dutemps
decoagulation
hivernaux(groupes
1 et2),
),
et du tauxprotéique
estival(groupes
3 et4) (figure
2).
Le choix d’un échantillond’exploitations
re-présentatives
de chacun de ces groupes(6
à 7ex-ploitations
pargroupe)
nous apermis
ensuited’analyser
en détail lescaractéristiques
de cesex-ploitations
et enparticulier
l’évolution descri-tères de la
composition
du lait au cours de l’an-née.Les
exploitations
du groupe 1 sontcaractéri-sées
(figure
2 et tableau2)
par un faible niveau deproduction
individuel,
associé à une maîtrisemé-diocre de l’alimentation
(faible
niveau de la rationde
base,
pas de foin distribué àl’alpage,
pas detransition
alimentaire,
minéraux et vitaminesré-Entre
élevages,
duits ou
absents).
Celles du groupe 2 sont lesplus
productives
et maîtrisent bien l’alimentationhi-vernale et estivale des animaux.
Parallèlement,
elles valorisent
beaucoup
mieux leur lait quecelles du groupe 1
(près
de 10 F d’écart parkg
defromage)
en liaison avec un bon état des locaux defabrication et une meilleure
qualité
desfromages.
Le taux
protéique
hivernal est en moyenne infé-rieur de 0,8 g %o dans lesexploitations
du groupe1 par rapport à celles du groupe 2. L’écart entre les
2 groupes s’accroît en fait au cours de l’hiver
(fi-gure
3)
et atteint 2,1 g %o en avril. Letemps
decoagulation
hivernal est en moyenne inférieur de1, 6 min dans le groupe 1, mais il est surtout
beau-coup
plus
variable d’un mois à l’autre(cf
Les taux
protéiques
sont
les
plus
faibles
et les
temps
de
coagulation
lesplus
variables
dansles
exploitations
l’alimentation hivernale et donc du niveau des
apports
énergétiques ,
différente entre lesgroupes 1 et 2 ;
l’augmentation
de l’écart de tauxprotéique
au cours de l’hiver est en effetcaracté-ristique
d’une sous-alimentationénergétique
hi-vernale delongue
durée(Rémond 1985),
demême que
l’augmentation
du tauxprotéique
à lamise à l’herbe
(Coulon
et al1986),
plus
impor-tante dans le groupe 1 que dans le groupe 2
(fi-gure
3) ; 2)
par lapériode
devêlage
des animauxdont on sait
qu’elle
a une influenceimportante
sur le tauxprotéique
estival(EDE
Haute-Saône1985).
Lesvêlages
d’hiver et deprintemps
conduisent, comparativement
auxvêlages
d’au-tomne, à des tauxprotéiques
estivaux faibles en raisonprincipalement
du stadephysiologique
des animaux à cettepériode,
et de leurs besoins(en
particulier énergétiques)
élevés,
que lepâtu-rage ne permet pas
toujours
de couvrir.Les
exploitations
du groupe 2 se caractérisentd’autre part par de faibles variations du
temps
decoagulation
d’un mois à l’autre(3
min d’écarten-tre les mois
extrêmes)
comparativement
à celles des groupes 3 et 4(7
min d’écart entre les moisex-trêmes)
et surtout du groupe 1(12
min d’écarten-tre les mois
extrêmes)(figure
3).
Dans ces 3der-niers groupes, ces variations ont lieu
essentielle-ment en
hiver,
période
à la fin delaquelle
lestemps
decoagulation
sont lesplus
élevés(respec-tivement 34, 32 et 32 min pour les groupes 1, 3 et 4
en
avril).
La mise à l’herbes’accompagne
ensuitesystématiquement
d’une diminutionimportante
dutemps
decoagulation (respectivement
-8, -4 et- 7 min entre avril
et juin
pour les groupes 1, 3et 4).
Dans les 4 groupes, l’acidité du lait semble sui-vre une évolution inverse de celle du temps de
coagulation.
Enparticulier
dans les groupes 1, 3et 4, elle est faible en fin d’hiver au moment où le
temps
decoagulation
est leplus
élevé.2.s
/
Analyse
des données
individuelles
de la
composition
du
lait
La variabilité individuelle des
caractéristiques
moyennes annuelles du lait que nous avons me-surées est
présentée
sur lafigure
4. Comme c’estcouramment observé
(Bonaiti 1985),
le taux
buty-reux
apparaît
commepratiquement
2 foisplus
va-riable que le taux
protéique.
Environ 15 % des vachesprésentent
des tauxbutyreux
annuels très faibles(
< 3 3g %o)
et des tauxprotéiques
annuels faibles( <
30 g%o).
L’acidité du lait semble peu variable d’un individu à l’autre : les 3/4 desva-leurs sont
comprises
entre 16 et 18 °D. Laréparti-tion des
temps
decoagulation
semble enre-vanche
plus
étalée,
enparticulier
vers les valeursélevées :
près
de 10 % des vaches ont ainsipré-senté des
temps
decoagulation
annuelssupé-rieurs à 40 min. 4 % des vaches ont par ailleurs
présenté
destemps
decoagulation
annuelsinfé-rieurs à 20 min.
La méthode que nous avons utilisée pour diffé-rencier les effets propres du stade de lactation et
de la saison sur les
caractéristiques
du lait nous apermis
de confirmer ou de mettre en évidence un certain nombre dephénomènes
(figures
5a et5b).
a / Effet propre du stade
de lactation
(fig.
5a)
L’évolution de la
production
laitière est en moyennepratiquement
linéaire entre lepremier
et le 8emois de
lactation,
et lapersistance
0,91 . Cette évolution est
cependant
différentese-lon le mois de
vêlage
(figure 6) :
lesvêlages
d’au-tomne
(octobre
àjanvier)
conduisent en effet à une meilleurepersistance
que ceux de fin d’hiver(février
àavril)
et surtout d’été(mai
àaoût),
pourune
production
laitière dedépart
identique.
De manière tout à fait
classique
(Jarrige
et al1978),
lestauxbutyreux etprotéique sontminima
au cours du 2e mois de lactation et augmentent ensuite linéairement et
parallèlement
jusqu’au
tarissement
(
deprès
de 1 g %o par mois entre le2 1
et le 10emois de
lactation).
Lerapport
TB/TPest constant sur la lactation
et égal
à 1,15. Il est fai-blecomparativement
à celui desprincipales
races laitières
françaises (respectivement
1,27;1,26 et 1,18 pour les Pie-Noires, les Normandes et
les Montbéliardes - Contrôle laitier
1986).
L’acidité du lait est très stable au cours de lalactation,
sauf durant lepremier
mois où elle estplus
élevée(de
1,1°D).
Par contre, letemps
deco-agulation
augmente
fortement entre lepremier
etle 4emois de lactation
(+
7min),
reste stablejus-qu’au
6’ mois,puis
décroîtlégèrement jusqu’au
tarissement
(-3,
5 min entre le 6e et le 10e mois delactation).
Ces résultats confirment ceux obtenuspar Auriol
(1961)
et par l’ITG(1981).
Le taux de cellules reste
pratiquement
stableau cours des 8
premiers
mois de lactation(140 000
à 180 000cellules/ml),
puis
augmentefortement en geet 10’ mois où il atteint 260 000.
A même stade de
lactation,
le tauxprotéique
estplus
faible
en étéqu’en
hiver de 1, 5 g
%o.
b /
Effet
proprede la
saison(figure 5b)
Les variations saisonnières de la
production
laitière sont assezmarquées;
il semble que lesmois d’avril à
juillet
soient lesplus
favorables etceux d’août à novembre les moins favorables
(en-viron 2
kg/j
d’écart entre ces 2périodes),
cequi
expliquerait
la meilleurepersistance
deproduc-tion des vaches ayant vêlé en hiver. Ce résultat est
vraisemblablement dû à l’effet favorable de la
mise à l’herbe et du début de la
période
depâtu-rage sur la
production
laitière(Coulon et a11986),
J,
en raison de
l’augmentation
desapports
alimen-taires, surtoutlorsque
la ration hivernale est àbase de foin ou
d’ensilage
d’herbe(Hoden
et al1985).
La mise à l’herbe
s’accompagne
d’uneaug-mentation sensible du taux
butyreux
(+
2 g%o)
mais pas du taux
protéique,
au contraire. A mêmestade de
lactation,
ce dernier est ainsiplus
faibleen été
qu’en
hiver(32,4
g %o enmai-juin-juillet
contre 33,9 en
janvier-février-mars).
Ce résultatest en contradiction avec les observations faites
en domaine
expérimental (Hoden
et al1985)
ou sur le terrain(Coulon
et Binet 1987, Coulon etLi-las
1988).
S’ils mettent clairement en évidencel’effet propre défavorable de la saison estivale sur
le taux
protéique (Journet
et Remond1980),
l’ab-sence
d’augmentation
de ce taux à la mise àl’herbe est étonnante compte-tenu des
observa-tions faites sur la
production
laitière.L’acidité du lait est minimale en novembre
( 16, 5 °D)
et maximale enjuin
(17,
7 °D),
mais varierelativement peu d’un mois à l’autre. Le
temps
decoagulation présente
par contre des variationsplus
sensibles au cours de l’année : il est maximal(31 min)
en fin d’hiver(mars-avril)
et en milieud’été
(juillet-aout),
et minimal(28 min)
en milieud’hiver
(février)
et au début dupâturage
(mai).
Des évolutions voisines ontdéjà
été observées(O’Keefe
et al1982,
Holtet al 1 978).
Cependant la
plupart
des auteurs n’ont pas pu mettre enévi-dence d’effet propre
important
de l’alimentationsur le temps
decoagulation (Grandison
et a11984,
Delacroix
1985).Ces
variationspourraient
parcontre être dues à des modifications des teneurs
en minéraux du
lait,
enparticulier
en calcium eten citrates solubles
(Auriol
1961, Delacroix1985).
Ces élémentsprésentent
en effet desvaria-tions saisonnières
importantes
et variables selon le stade de lactation des animaux(Auriol
et Moc-quot 1962, Mitchell1979).
Par contre, onn’est j
a-mais parvenu à affecter letemps
decoagulation
du lait en modifiant l’alimentation minérale desvaches,
vraisemblablement parce que lacompo-sition du lait en minéraux
(Ca
etP)
est peudépen-dante de l’alimentation
(Gueguen 1971).
Il estaussi
possible qu’une
partie
de ces variations soitliée à l’absence de contrôle strict des conditions de mesure du temps de
coagulation :
la force de laprésure utilisée,
lepH
et latempérature
du lait ontpu
légèrement
varier au cours de l’année etmodi-fier les valeurs du temps de
coagulation.
Le taux de cellules est faible au cours de l’hiver
(100-140 000)
et augmente brutalement à la miseà l’herbe pour rester élevé au
pâturage
c / Liaisons entre les
caractéristiques
du lait
Le temps de
coagulation
moyen individueln’est
significativement
lié ni au niveau de pro-ductionlaitière,
ni à lacomposition
chimique
du lait(taux butyreux,
tauxprotéique, rapport
TB/TP)
ni à son taux decellules,
comme cela adéjà
à été montré(Mocquot
et al 1954, ITG-EDE 1981, Delacroix1985).
Ilest par contre
d’autant plus
fai-ble que l’aciditédu lait est plus
élevée(R=
-0, 28, P<
0,01).
Cette liaison est àrapprocher
de celletrès
généralement
observée entre lepH
du lait etson temps de
coagulation (ITG-EDE
1981Grandi-son et al 1985, Delacroix
1985).
L’acidité du laitest liée
significativement
au tauxprotéique
(R= 0,39, P
<0,01) :
latitrationacidimétrique
dulait frais est en effet une mesure indirecte de sa
ri-chesse en caséine et en
phosphates
(Alais
1984).
d /Analyse
des variationsdes
caractéristiques
individuelles du lait en fonction
des
groupesd’exploitations
Une
partie
des variations individuelles desca-ractéristiques
du lait des vachespeut
être due auxcaractéristiques
des groupesd’exploitations
aux-quelles
ellesappartiennent,
mais aussi à certainsfacteurs liés directement à l’individu
(période
devêlage,
niveau deproduction).
Pourpréciser
lapart
respective
de ces 2 groupes defacteurs,
lesvariations individuelles du taux
protéique
et dutemps
decoagulation
(annuel,
hivernal=novem-bre à mars, et estival= mai à
août)
des vachesap-partenant
auxexploitations
constituant lesgroupes définis à
partir
de l’AFC(n= 320)
ont étéétudiées par
analyse
de variance, en retenantcomme facteurs
explicatifs
les groupes d’exploi-tation(n= 4),
lapériode
devêlage (n=
4 : octobre àdécembre, janvier
à mars, avril àjuin,
etjuillet
àseptembre)
et le niveau deproduction,
introduiten covariable
(tableau 3).
Les vaches des groupes 2 et 4
présentent
destaux
protéiques
hivernauxsupérieurs
d’environ 1,5 g %o à ceux des vaches des groupes 1 et 3(P
<
0,01),
et des temps decoagulation
hivernaux etannuels
supérieurs
de 1,5 à 3 min(P
<0,01).
Lapériode
devêlage
des vaches alogiquement
uneffet très
important
sur les taux saisonniers(hi-vernaux et
estivaux),
les écartsatteignant
4 g %oentre les
périodes
extrêmes, l’hiver commel’été,
mais aussi sur les taux annuels : lesvêlages
dejanvier-février-mars
conduisent à des tauxpro-téiques
annuels inférieurs d’environ 1 g %o(P
<
0,01)
comparativement
aux vêlages
des autresmois. Ce sont aussi les
vêlages
dejanvier
à marsqui
conduisent aux temps decoagulation
an-nuels les
plus
faibles(de
0, 5 33 min),
mais de ma-nière nonsignificative.
Le niveau deproduction
n’a pas
eu d’effet sur le temps decoagulation mais
a été lié
négativement
au tauxprotéique :
celui-cidiminue de 0,1 g
%o
parkg
de laitsupplémentaire
(P
<0,05).
Ces résultats confirment que les différences de taux
protéique
et de temps decoagulation
hiver-naux entre les groupes que nous avons définis
sont bien liés en
partie
auxcaractéristiques
de ces groupes(et
enparticulier
des groupes 1 et2),
alors que les différences estivales du taux
protéi-que sont
plus
liées à la seulepériode
devêlage
des animaux.Conclusion
Cette étude a mis en évidence les différences
importantes
descaractéristiques
du lait d’uneex-ploitation
à une autre, bien que l’on se situe dansune zone
géographique
limitée,
avec des ani-maux d’une seule race(Abondance),
recevant tous une ration à base defoin ;
ces 2 derniersfac-teurs sont en effet
généralement prépondérants
pourexpliquer
les variations de lacomposition
du lait(Coulon
et Binet 1987, Froceta11988,
Cou-Ion et Lilas
1988).
Ce sont donc bien lescaracté-ristiques
dusystème
d’exploitation
etplus
parti-culièrement du
système
d’élevage
qui
sont en cause. Nous avons ainsi montré que la maîtrisedu
système
etplus particulièrement
del’alimen-tation
était,
dans les conditions de cetteétude,
unfacteur déterminant des variations des
caractéris-tiques
du lait. C’estparticulièrement
le cas pourle taux
protéique
où nous avons confirmé l’im-portance du niveau desapports
énergétiques
etde la
période
devêlage.
En ce
qui
concerne letemps
decoagulation,
sicette notion de maîtrise de l’alimentation hiver-nale semble
effective,
enparticulier
enregard
dela
régularité
de cette variable au cours del’année,
l’importance
réelle de cette maîtrise et lesfac-teurs
qui
peuvent être en cause sont encore àpré-ciser, compte-tenu de la difficulté
expérimentale-ment observée à modifier le temps de
coagulation
par des facteurs
alimentaires,
des conditions de mesure de cette variable dans cette étude et de l’absence de mesure d’autrescaractéristiques
fro-magères
du lait(pH,
teneur en minéraux, fermetédu
gel,
vitesse deraffermissement...). Il
seraitdonc intéressant
d’approfondir
ce travail surquelques exploitations
connues enanalysant
plus
finement d’unepart la
conduite del’alimen-tation et d’autre
part
lescaractéristiques
froma-gères
du lait.Il est d’autre part intéressant de noter que les
groupes
d’exploitations
que nous avons consti-tuésrecoupent
en bonnepartie
latypologie
dessystèmes
d’exploitations
réalisée chez ces mêmeséleveurs par
Roybin
et Cristofini(1985)
de ma-nière tout à faitindépendante.
Cettetypologie
était en effet basée essentiellement sur l’intensifi-cation dusystème fourrager
et l’achat d’alimentsà l’extérieur de
l’exploitation.
Dans chacun denos groupes, la moitié à 2/3 des
exploitations
ap-partiennent
ainsi à un seul des 4grands
systèmes
de cette
typologie,
et chacun de ces 4systèmes
peut ainsi être
rapproché
de l’un de nos groupes. Il y a donc une certaine cohérence entre lesdiffé-rents
paramètres pouvant
définir lessystèmes
d’exploitations.
Ces liaisons serontdéveloppées
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