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Covalence dans les structures élémentaires et les composés AB. I. Théorème de Leman, Thorpe et Weaire

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HAL Id: jpa-00207349

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Submitted on 1 Jan 1973

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Covalence dans les structures élémentaires et les

composés AB. I. Théorème de Leman, Thorpe et Weaire

J. Friedel, M. Lannoo

To cite this version:

J. Friedel, M. Lannoo. Covalence dans les structures élémentaires et les composés AB. I.

Théorème de Leman, Thorpe et Weaire. Journal de Physique, 1973, 34 (1), pp.115-121.

�10.1051/jphys:01973003401011500�. �jpa-00207349�

(2)

COVALENCE DANS LES STRUCTURES ÉLÉMENTAIRES

ET LES COMPOSÉS AB. I. THÉORÈME DE LEMAN, THORPE ET WEAIRE

J. FRIEDEL et M. LANNOO

Physique

des

Solides,

Université Paris

XI,

Laboratoire associé au

CNRS, 91, Orsay (France) Physique

des

Solides, ISEN,

59 Lille

(France)

(Reçu

le 13

septembre 1972,

révisé le 21 novembre

1972)

Résumé. 2014 Dans le cadre du modèle de Hückel pour les liaisons 03C3, on obtient de

façon

directe

le théorème de

Leman, Thorpe

et Weaire sur l’existence d’une bande

interdite,

et on l’étend aux

structures

possédant

des liaisons non saturées. Ces résultats sont valables dans d’autres cas de liaisons covalentes mettant en

jeu

une orbitale

atomique

par liaison.

Abstract. 2014 In the framework of the

simple

Hückel model for 03C3

bonds,

Leman,

Thorpe

and

Weaire’s theorem on the existence of a forbidden energy gap is obtained

directly

and extended to

structures with

dangling

bonds. The results are valid in other cases of covalent

bonding,

with one

atomic orbital per bond.

Classification

Physics abstracts : 17.10

1. Introduction. - La

description

la

plus simple possible

des structures covalentes est

l’approximation

des « combinaisons linéaires d’orbitales

atomiques »

ou de « liaisons fortes » de Hückel

[1 ], [2].

Pour les liaisons Q dans les corps

élémentaires,

elle

met en

jeu,

sous sa forme la

plus simple,

un type

d’intégrale

de

transfert sp"

H

spn (n

=

1,

2 ou

3),

entre 2 orbitales

atomiques hybrides pointant

le

long

de la même

liaison,

et

l’énergie

de

promotion atomique

s --+ p. Nous dénoterons par

fl l’intégrale

de transfert

et -

(n

+

1)

L1

l’énergie

de

promotion : d’après

ces défi-

nitions, B

et L1 sont

négatifs.

Le modèle de Hückel met

également

en

jeu

une

intégrale

de

champ cristallin,

usuellement dénotée a, et dont la

plus grande partie

est

compensée

par les interactions entre ions internes

[3] :

nous la

négligerons

donc. Enfin dans les

composés équiatomiques AB,

nous introduisons le caractère

ionique

en

supposant

que les

potentiels atomiques

des

atomes A et B diffèrent par une constante

égale

à 2 S.

Ce

type d’approximation,

usuel pour les liaisons (J

des molécules

organiques,

a été utilisé par Leman

[4]

pour étudier la structure de bande du

diamant,

du silicium et du

germanium

en structure

cubique

et,

plus récemment,

par Weaire et al.

[5], [6], [7]

pour étudier de

façon plus générale

les structures élémentaires et les

composés

AB

qui respectent

localement les liaisons tétrahédrales

sp3.

Ces travaux et d’autres

qui

leur sont

reliés

[8]

ont montré que, dans toutes ces structures et avec ces

approximations,

une bande interdite s’ouvre

quand

les bandes s et p se

chevauchent ;

cette bande interdite

sépare

alors une bande liante et une bande antiliante

possédant

des nombres

égaux

d’états.

Chacune de ces bandes est constituée d’une bande sp

large

et d’une bande p

plate d’énergie plus

élevée

(Fig. 1).

Chacune de ces sous-bandes

possède

un état

par atome, avec

place

pour 2 électrons de

spins opposés.

Les structures tétravalentes

sp3 qui respectent

l’ordre local tétrahédral sont

donc,

dans ce

schéma,

isolantes

pour d de et métalliques

pour d

> dc,

si d est la

distance

interatomique

et

d,

la distance

critique

pour le croisement des bandes s et p,

figure

1.

FIG. 1. - Structure de bandes sp de liaisons a en fonction de la distance interatomique d. Régions ombrées : zones permises

pour les bandes larges sp ; lignes épaisses : bandes p plates (pour n # 1). Les nombres d’état par atome sont marqués sur

chaque sous-bande pour n = 3.

J. Friedel avait d’autre

part développé,

il y a

quelques années,

un traitement

approché

de ce

problème,

pour montrer l’existence de la bance interdite et pour cal- culer

l’énergie

de la structure

[9].

La

technique

de

développement

en moments utilisée converge

rapi-

dement sauf au

voisinage

immédiat du

point

de

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01973003401011500

(3)

116

croisement des bandes s et p

(d # dc, Fig. 1).

Elle

peut

aussi être

appliquée

au calcul

d’énergies

de cohésion

ou

d’énergies

de défauts de structure

[10].

Le but de cet article est de montrer de

façon simple

que les résultats de Leman et

Thorpe

et Weaire

s’appliquent

très

généralement

aux structures élé- mentaires et aux

composés

AB à liaisons (7. Ces résul-

tats seront

comparés

dans un second article à ceux du traitement direct par

développement

en moments

de la densité d’états. Il sera montré que l’utilisation du théorème de

Thorpe

et Weaire

simplifie

les calculs de

développements

en moments. Les

perturbations

introduites par l’existence de liaisons non saturées

sont étudiées dans ce modèle. Les extensions

possibles

à d’autres

types

de liaisons covalentes seront

discutées,

ainsi que la validité de ce modèle

simple.

2. Structures élémentaires à liaisons (1. Théorème de Leman et de

Thorpe

et Weaire. - Dans toute

structure élémentaire ne

comprenant

que des liaisons u,

une

approximation

en liaisons fortes des fonctions

*d’onde à un électron

peut

s’écrire :

où iJ

> est l’orbitale

atomique hybridée spn (n

=

1,

2 ou

3) qui pointe

du site i le

long

de la liaison J

(Fig. 2).

Si on

prend

comme référence

l’énergie

ato-

mique

de la

configuration sp", (E,

+

nEp)/(n

+

1),

l’hamiltonien du

problème peut s’écrire,

dans le

modèle de Hückel

rappelé ci-dessus,

FIG. 2. - Connectivité des sites i, i’, i", i "’ et des liaisons J, J’ J".

Les sommations s’étendent aux liaisons J et J’ pre- mières voisines et aux sites i et i’

premiers

voisins.

Leman pour les cristaux et

Thorpe

et Weaire

plus généralement

ont montré

(pour n

=

3)

que les valeurs propres de H

comprennent

deux ensembles

(Fig. 1) :

a)

2 bandes p

plates :

b)

2 bandes sp

larges :

B sont les valeurs propres de l’hamiltonien

Ici, i

> est une fonction d’onde sur le

site i,

et

la sommation s’étend encore aux site i et i’

premiers

voisins.

L’application

du théorème de Peron

[11] ]

à

la matrice

i H’ i’

> montre alors que -

(n

+

1)

e n +

1,

où n + 1 est la connectivité du

système,

c’est-à-dire le nombre de liaisons par atome. Les limites des bandes sp

larges

sont donc

et

et

Ce sont les zones

hachurées, figure

1. Elles sont

séparées

par une bande interdite de

largeur

c’est-à-dire d

> dc

c’est-à-dire d

dr.

Ce théorème est en fait valable pour toutes les structures élémentaires à liaisons 6

(n

=

1,

2 ou

3),

à la restriction

près

que, pour n =

1,

les états p font

partie

des bandes sp. Les

éq. (3), (4)

et

(5) peuvent

en effet s’obtenir de la

façon simple

suivante :

2.1 BANDES p PLATES. - Si l’on écrit

que (

>

est une fonction propre de H avec la valeur

propre E;

les

approximations

usuelles des liaisons fortes donnent le

système :

où i’ est le

premier

voisin de i le

long

de

J,

et J’ sont les liaisons

partant

du site i

(Fig. 2).

Les états p purs sont caractérisés par

L’éq. (6)

donne alors

avec

La solution de ce

système

est

avec

respectivement

(4)

Le

signe

+

correspond

à la bande p

d’énergie

infé-

rieure

(L) ;

le

signe -

à la bande p

d’énergie supérieure (AL, Fig. 1).

Nous verrons dans un

prochain

article

que ces bandes ont

respectivement

des caractères liant et antiliant.

Le nombre total d’états du

système

doit être

égal

à celui des orbitales

atomiques

mises en

jeu,

soit

(n

+

1)

par site ou 2 par liaison. Le nombre des relations

(7)

et

(8) imposées

aux coefficients aiJ est

une par site

plus

une par liaison pour chacune des sous-bandes p, soit

par site.

Il y a

donc

états linéairement

indépendants

par site dans cha-

cune

des 2 bandes p.

Ces bandes n’existent donc que

pour n #

1.

2.2 BANDES sp LARGES. - Il reste

états par site. Ceux-ci se trouvent dans les bandes sp

larges

que l’on

peut

obtenir par le raisonnement suivant.

L’éq. (6) peut

s’écrire

et par

conséquent,

avec les notations de la

figure 2,

Le facteur n introduit

correspond toujours

à la nature

sp"

des liaisons considérées

(n

=

1,

2 ou

3).

Une combinaison linéaire de ces 2

équations

donne

Nous

remplaçons

les

coefficients aij

dans le terme de

droite de cette

équation

par leur

expression

dérivée

de

(10)

et

(11).

Ceci

donne,

par un

décompte

facile

LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 34, NO 1, JANVIER 1973

un certain nombre de termes en

d 2 s’éliminent

2

à 2 :

Pour n = 1

(liaisons sp),

le dernier terme

disparaît

et ceci est une

équation

aux fonctions et valeurs

propres

quelles

que soient les valeurs des coefficients aij.

Pour n #

1

(liaisons sp2

ou

sp3),

c’est encore une

équation

aux fonctions et valeurs propres

si,

pour toutes les liaisons

J,

Dans ces

conditions,

les connectivités de la

figure

2

montrent que

et

sont valeur propre et fonction propre associées de l’hamiltonien H’ défini en

(5).

A

chaque

valeur de e

correspondent

des valeurs de E : elles donnent naissance aux deux bandes

larges

sp,

symétriques

par

rapport

à

l’énergie

moyenne

prise

comme zéro

(Fig. 1).

On

peut

noter finalement que dans ces 2

types

de

bandes,

les fonctions

d’onde i(r

> satisfont à des conditions de

symétrie (8)

ou

(13) analogues

à celles

de fonctions de Bloch dans un

cristal ;

les liaisons J

jouent

ici le rôle des mailles cristallines.

Ce résultat

peut

s’obtenir directement de la

façon

suivante. Considérons un ensemble

d’opérations

de

translation T

qui

transfèrent

chaque

liaison J en une

liaison voisine

TJ,

de

façon biunivoque (toutes

les

liaisons TJ sont

distinctes,

et leur ensemble est le même

que celui des liaisons

J).

On

peut toujours

définir un

sens i’ sur

chaque

liaison J

(Fig. 2),

et convenir que T transfère la liaison avec son sens,

donc iJ

> sur

T iJ > et i’ J >

sur

T i’ J >.

Il est clair que T commute avec H

(éq. (2)). Donc g/ peut

être

pris

fonction propre de

T,

de valeur

propre t :

(5)

118

En

projetant

cette

équation

sur

iJ 1

et

i’ J,

on

obtient :

Donc

ai’J/aiJ

= Cte

indépendante

de J.

3. Extensions du théorème. - Diverses extensions de ce théorème

peuvent

être données :

3. 1 COMPOSÉS AB A LIAISONS COVALENTES Q. -

On suppose

[7]

que les atomes ont alternativement une

correction + S dans leur

énergie atomique

moyenne

sp".

Avec une notation

évidente,

un terme

s’ajoute

donc alors à l’hamiltonien

H, éq. (2).

Les

structures considérées dans ce

paragraphe

sont

évidemment telles que tous les circuits fermés formés de sauts

interatomiques

ont un nombre

pair

de pas :

ce sont les structures dites alternées

[12] (Fig. 3a,

pas

3b).

Cette restriction nouvelle n’était pas

imposée jusqu’ici.

FIG. 3. - Deux types d’ordre à courte distance : a) structures alternées ; b) structures non alternées.

Un raisonnement en tous

points identique

au

précédent

conduit à

l’équation

et par

conséquent

aux résultats suivants

(cf. [7]) :

oc)

Bandes p

(n =1= 1).

avec

si les atomes i ont une correction +

S,

et les atomes i’

une correction - S.

fl)

Bandes sp

(n

=

1,

2 ou

3).

- Elles ont même

forme de fonction d’onde que

précédemment.

On doit

1 . B’

Donc

e a la même

signification

que

précédemment.

La

figure

4 schématise les résultats en fonction de la distance

interatomique d,

c’est-à-dire du

rapport B/,A

FIG. 4. - Structure de bandes pour un composé AB à liaisons Q.

Régions ombrées : zones permises pour les bandes larges sp ;

lignes épaisses : bandes p plates (pour n # 1). En pointillé :

limites des bandes pour la structure élémentaire. Les nombres d’état par atome sont marqués pour n = 3.

à S fixé. Les nombres d’états par atome sont les mêmes que

précédemment.

Par un raisonnement

analogue

au

précédent - (n

+

1)

e

(n

+

1)

et les bandes

permises

sont au

plus

(6)

La bande interdite entre les bandes

larges

sp a donc

au moins une

largeur

Les bandes

plates

p et

larges

sp ont les mêmes

multiplicités

que

précédemment.

Il faut

rematquer cependant

que les bandes

plates

p sont détachées des limites extrêmes des bandes

larges

sp. La bande interdite mesurée n’est donc pas, en

général,

la distance des 2 bandes

larges

sp.

3.2 LIAISONS NON SATURÉES. - Nous

considérons,

dans ce

paragraphe,

une structure élémentaire ou de

composé qui possède

un ordre local

parfait

à liai-

sons 0’,

excepté

pour un certain nombre de sites dont

une des liaisons n’est pas

saturée,

sans que cela distorde

ses autres liaisons. Ce schéma

peut s’appliquer

en

première approximation

aux atomes d’une surface

libre comme à ceux voisins d’une

lacune,

du centre

d’une dislocation coin ou d’un fort désordre dans une

structure

amorphe supposée

sinon localement par- faite

(Fig. 5).

FIG. 5. - Liaisons non saturées iL : a) en surface ; b) autour d’une lacune ; c) en un point de fort désordre atomique.

a)

On

peut

chercher des solutions de

(6)

ou

(14)

localisées sur

chaque

liaison non saturée

i,

L : c’est-à-dire

aiL f=

0 et tous les autres coefficients aij nuls.

L’énergie correspondante

déduite de

(6)

ou

(14)

serait

pour un corps élémentaire

(Fig. 6a),

et

pour un

composé AB,

le

signe

étant celui de l’atome

sur

lequel

on

place

la liaison non saturée

(Fig. 6b).

B)

On

peut

alors construire

(pour n :0 1)

2 bandes

plates

p avec des combinaisons linéaires des états

hybrides spn

des liaisons J

saturées ;

le nombre d’états dans

chaque

bande par liaison saturée reste le même

que

précédemment.

Ces bandes

plates

conservent en

effet les mêmes

éq. (3)

ou

(15),

et leurs états sont

orthogonaux

aux états localisés.

FIG. 6. - Etats de liaisons non saturées : a) corps élémentaire

(L) ; b) composé AB (L’, L"). Le schéma est dessiné pour n = 3.

y)

On

peut

encore chercher à construire des bandes

larges

sp avec des combinaisons linéaires des états

hybrides sp"

des liaisons J saturées. Mais

l’équation

obtenue n’est

plus

aussi

simple

que

(4)

ou

(16).

Il est

facile de voir en effet que, dans les

équations

telles

que

(12), les

termes en

d 2

ne s’éliminent

plus

exacte-

ment sur les sites des liaisons non saturées. Ces termes

rompent

la

symétrie

des fonctions

utilisées ;

ils corres-

pondent

à une diffusion locale des électrons par les liaisons non saturées

qui mélange

en fait les 3

types

de solution

a), fi)

et

y).

En

conclusion,

la

séparation

des solutions en

3

types a), B)

et

y)

n’est pas

exacte ;

la solution

générale

du

problème

est

complexe

et sort du cadre de cet

article. En

particulier,

il n’existe pas nécessairement d’états localisés liés aux liaisons non saturées.

Néanmoins la solution

a), B), y) développée

ci-

dessus est la bonne dans la limite où

A/B « 1,

c’est-à-

dire d « de (Fig. 1-4).

Dans cette limite de

forte covalence,

le terme diffuseur en

d2

mentionné pour les bandes

larges

sp devient

négligeable. L’équation

satisfaite par ces bandes est alors

approximativement (4)

ou

(16) ;

et le théorème de

Thorpe

et Weaire

s’y applique,

en ne conservant dans H’ que la sommation

sur les liaisons saturées.

(7)

120

3. 3 EXTENSION A D’AUTRES CORPS ÉLÉMENTAIRES OU

COMPOSÉS AB A LIAISONS COVALENTES. - Il est clair que les raisonnements

développés

ci-dessus

s’appli- quent

à toutes les structures covalentes

(élémentaire

ou

composé AB) qui

sur

chaque site,

forment une liaison

par

orbitale,

et si toutes les liaisons restent

équiva- lentes,

donc décrites par la même

intégrale

de trans-

fert

fl.

Entrent dans cette

catégorie :

a)

Les liaisons

hybridées

entre états

atomiques

1 de

parités différentes.

- C’est le cas des structures a

discutées

jusqu’ici (spn),

et aussi de structures

d’hybri-

des

pd

ou df. Ce

type d’hybride

ne

peut

en effet for-

mer

qu’une liaison,

dans une seule direction

(Fig. 7b).

fl)

Les liaisons pures ou

hybridées asymétriques.

-

Par suite de leur

symétrie,

les états

atomiques

purs

(s,

p,

d)

ou les

hybrides

entre états

atomiques

1 de

même

parité (sd

ou

pf)

sont

toujours capables

de former

au moins 2 liaisons covalentes

dirigées

en sens oppo- sés. Mais on

peut

construire des structures covalentes mettant er

jeu

ces états et

qui

ne saturent

qu’une

liaison par état

(Fig. 7a’, c’,

pas

7a, c).

Par

exemple

ce sera le cas des structures à liaison p

formant

sur

chaque

atome un trièdre

trirectangle

de 3

voisins ;

ce ne sera pas le cas de la structure à liaison p

cubique simple,

à 6 voisins

opposés

2 à 2.

FIG. 7. - Types de liaison covalente : a) pure symétrique (p) ; a’) pure asymétrique (p) ; b) hybride de parités opposées (sp) ; c) hybride de même parité symétrique (sd) ; c’) hybride de

même parité asymétrique (sd) (les flèches dénotent les liaisons formées).

Pour toutes ces structures élémentaires ou compo- sées AB pourvues d’une liaison par

orbitale,

et dans

les

approximations

de liaisons fortes

usuelles,

la densité d’état est donc

séparée

en 2

parties

par une bande interdite. L’existence

possible

de sous-bandes

plates

et les nombres d’états par sous-bande s’ob- tiennent par des extensions directes des résultats

précédents.

En

particulier,

dans le cas de bandes non

hybridées (A

=

0),

toutes les bandes sont

plates :

il

n’y

a pas d’interférence entre les diverses liaisons.

D’une

façon générale, quand l’énergie

de

transfert fil l’emporte

en valeur absolue sur les autres

paramètres

A

et

S,

c’est-à-dire aux faibles distances

interatomiques,

la structure de bande est

toujours composée

en

2 bandes à nombres d’état

égaux, séparées

par une

bande

interdite,

et

qui peuvent

être considérées comme

l’élargissement

par L1 et S des états liant et antiliant des liaisons traités isolément. Ces résultats ne

dépen-

dent que de l’ordre local. Un état localisé

apparaît

sur

chaque

liaison non saturée.

Ces conclusions ne

s’appliquent

pas aux structures élémentaires ou

composées qui possèdent

sur

chaque

site

plusieurs

liaisons par

orbitale,

par

exemple

aux

liaisons

n(p)

des corps

organiques

ou aux bandes d

des métaux de transition

cubiques

ou

hexagonaux :

dans ce cas, les

équations

relatives aux coefficients d’une liaison ne se

couplent plus simplement ;

il y a passage continu à

énergie

croissante du caractère liant au caractère antiliant dans la même bande

[13].

La différence essentielle de structure de bande ainsi obtenue pour les 2

types

de structure covalentes

géné-

ralise un théorème énoncé à propos de l’étude de l’uranium

[14].

L’extension de ces résultats à des

composés plus complexes,

n’est

simple qu’au prix

de schématisations

assez

grossières.

On

peut

montrer en

particulier

que

les liaisons J saturées des

composés organiques CpHq

se

partagent

en 2 bandes

égales

de liaison et d’anti- liaison

séparées

par une bande interdite si les inté-

grales

de transfert C-C et C-H

l’emportent

de beau-

coup sur les différences

d’énergie

des états

atomiques

mis en

jeu (cf. Appendice

pour le cas des chaînes

d’hydrocarbures saturés).

En

conclusion,

le théorème de

Thorpe

et Weaire

a une

grande généralité.

Il

permet d’analyser

les

différents

types

de solution et de fixer des limites aux

bandes

d’énergie permises.

Il ne

permet

pas, par lui

seul,

de

préciser

la forme des bandes

(répartition

ou

densité des

états),

sauf dans des cas très

simples.

L’estimation de

propriétés intégrales

de la densité

d’état,

comme

l’énergie

de

cohésion,

demande en

général

l’utilisation d’une

technique

de

développement

en moments. Ceci sera

l’objet

d’un second article.

Remerciements. - La fin du

paragraphe

2 résulte

d’une discussion avec A. Blandin.

Appendice.

Cas des chaînes

d’hydrocarbures

saturés

CpHp.

- Ce cas

simple permet

d’illustrer les difficultés

qui

se

présentent.

Chaque

atome de carbone 1 est lié à 2 autres carbones

i’ et i" suivant des liaisons

J, J’,

et à 2

hydrogènes

suivant des liaisons

K,

K’

(Fig. 8). Soient iJ >, j iJ’ >, iK >, iK’

> les 4 orbitales

sp3

du site

i, 1 K

>

et

K’ > les fonctions d’onde 1 s des

hydrogènes

FIG. 8. - Chaîne d’hydrocarbure saturé CpHp.

(8)

correspondants.

Une fonction d’onde du

système s’écrit,

avec des notations

évidentes,

L’hamiltonien de liaisons fortes le

plus simple

s’écrit :

P

est

l’intégrale

de transfert entre 2 orbitales

sp3

le

long

d’une liaison

J,

y et

y’

les

intégrales

correspon- dantes entre une orbitale

sp3

et une orbitale 1 s le

long

d’une liaison

K ; -

4 d est

toujours l’énergie

de

promotion

sp du

carbone,

et

EK l’énergie

de l’état

atomique

1 s de

l’hydrogène.

Les

énergies

sont

toujours

mesurées par

rapport

à

l’énergie

moyenne

4 1 (Er

s + 3

Ep)

de

l’hybride sp3

du carbone.

Le fait

que

> est fonction propre de H avec la valeur propre E

permet

d’écrire le

système :

Les

quatre

dernières

équations permettent d’exprimer

alx, aiK’, aK et aK, en fonction de aij et aiJ,. On a en

particulier

D’où finalement le

système

Une combinaison linéaire

donne,

en

remplaçant

de nouveau les aij du terme de

droite,

par leurs valeurs tirées des

équations précédentes,

si l’on

impose

la condition pour toutes les liaisons J :

En

conclusion,

ces solutions sont telles que

e est encore la valeur propre d’un hamiltonien

et

On a encore division des solutions E en 2 nappes suivant le

signe

de la racine carrée. B est encore

compris d’après

le théorème de

Peron,

entre 2 limites

simples,

+

2, auxquelles correspondent respectivement

les

solutions

E = X + 1 X + A + fi 1.

Mais du fait que X est une fonction

complexe

de

E,

il n’est pas certain que les nappes de E soient

comprises

entre ces valeurs.

L’existence

générale

d’une bande interdite n’est donc pas

prouvée.

Cependant si 1 y

et

y’ 1

sont très

grands

vis-à-vis

de 1 A et 1 EK

et si

fi’ :0 yy’,

on voit

immédiatement que

l’éq. (A.l)

admet des

solutions

groupées

en bandes autour de E = ±

fl et E

= ±

yy’ .

Ce sont naturellement les états liants et antiliants des liaisons J et K.

La discussion

peut

naturellement être

poussée plus

avant. Une discussion

analogue peut

être faite dans des cas

plus complexes.

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