HAL Id: jpa-00207349
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Covalence dans les structures élémentaires et les
composés AB. I. Théorème de Leman, Thorpe et Weaire
J. Friedel, M. Lannoo
To cite this version:
J. Friedel, M. Lannoo. Covalence dans les structures élémentaires et les composés AB. I.
Théorème de Leman, Thorpe et Weaire. Journal de Physique, 1973, 34 (1), pp.115-121.
�10.1051/jphys:01973003401011500�. �jpa-00207349�
COVALENCE DANS LES STRUCTURES ÉLÉMENTAIRES
ET LES COMPOSÉS AB. I. THÉORÈME DE LEMAN, THORPE ET WEAIRE
J. FRIEDEL et M. LANNOO
Physique
desSolides,
Université ParisXI,
Laboratoire associé auCNRS, 91, Orsay (France) Physique
desSolides, ISEN,
59 Lille(France)
(Reçu
le 13septembre 1972,
révisé le 21 novembre1972)
Résumé. 2014 Dans le cadre du modèle de Hückel pour les liaisons 03C3, on obtient de
façon
directele théorème de
Leman, Thorpe
et Weaire sur l’existence d’une bandeinterdite,
et on l’étend auxstructures
possédant
des liaisons non saturées. Ces résultats sont valables dans d’autres cas de liaisons covalentes mettant enjeu
une orbitaleatomique
par liaison.Abstract. 2014 In the framework of the
simple
Hückel model for 03C3bonds,
Leman,Thorpe
andWeaire’s theorem on the existence of a forbidden energy gap is obtained
directly
and extended tostructures with
dangling
bonds. The results are valid in other cases of covalentbonding,
with oneatomic orbital per bond.
Classification
Physics abstracts : 17.10
1. Introduction. - La
description
laplus simple possible
des structures covalentes estl’approximation
des « combinaisons linéaires d’orbitales
atomiques »
ou de « liaisons fortes » de Hückel
[1 ], [2].
Pour les liaisons Q dans les corps
élémentaires,
ellemet en
jeu,
sous sa forme laplus simple,
un typed’intégrale
detransfert sp"
Hspn (n
=1,
2 ou3),
entre 2 orbitales
atomiques hybrides pointant
lelong
de la même
liaison,
etl’énergie
depromotion atomique
s --+ p. Nous dénoterons par
fl l’intégrale
de transfertet -
(n
+1)
L1l’énergie
depromotion : d’après
ces défi-nitions, B
et L1 sontnégatifs.
Le modèle de Hückel metégalement
enjeu
uneintégrale
dechamp cristallin,
usuellement dénotée a, et dont laplus grande partie
estcompensée
par les interactions entre ions internes[3] :
nous la
négligerons
donc. Enfin dans lescomposés équiatomiques AB,
nous introduisons le caractèreionique
ensupposant
que lespotentiels atomiques
desatomes A et B diffèrent par une constante
égale
à 2 S.Ce
type d’approximation,
usuel pour les liaisons (Jdes molécules
organiques,
a été utilisé par Leman[4]
pour étudier la structure de bande du
diamant,
du silicium et dugermanium
en structurecubique
et,plus récemment,
par Weaire et al.[5], [6], [7]
pour étudier defaçon plus générale
les structures élémentaires et lescomposés
ABqui respectent
localement les liaisons tétrahédralessp3.
Ces travaux et d’autresqui
leur sontreliés
[8]
ont montré que, dans toutes ces structures et avec cesapproximations,
une bande interdite s’ouvrequand
les bandes s et p sechevauchent ;
cette bande interditesépare
alors une bande liante et une bande antiliantepossédant
des nombreségaux
d’états.Chacune de ces bandes est constituée d’une bande sp
large
et d’une bande pplate d’énergie plus
élevée(Fig. 1).
Chacune de ces sous-bandespossède
un étatpar atome, avec
place
pour 2 électrons despins opposés.
Les structures tétravalentes
sp3 qui respectent
l’ordre local tétrahédral sontdonc,
dans ceschéma,
isolantespour d de et métalliques
pour d> dc,
si d est ladistance
interatomique
etd,
la distancecritique
pour le croisement des bandes s et p,figure
1.FIG. 1. - Structure de bandes sp de liaisons a en fonction de la distance interatomique d. Régions ombrées : zones permises
pour les bandes larges sp ; lignes épaisses : bandes p plates (pour n # 1). Les nombres d’état par atome sont marqués sur
chaque sous-bande pour n = 3.
J. Friedel avait d’autre
part développé,
il y aquelques années,
un traitementapproché
de ceproblème,
pour montrer l’existence de la bance interdite et pour cal- culerl’énergie
de la structure[9].
Latechnique
dedéveloppement
en moments utilisée convergerapi-
dement sauf au
voisinage
immédiat dupoint
deArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01973003401011500
116
croisement des bandes s et p
(d # dc, Fig. 1).
Ellepeut
aussi êtreappliquée
au calculd’énergies
de cohésionou
d’énergies
de défauts de structure[10].
Le but de cet article est de montrer de
façon simple
que les résultats de Leman et
Thorpe
et Weaires’appliquent
trèsgénéralement
aux structures élé- mentaires et auxcomposés
AB à liaisons (7. Ces résul-tats seront
comparés
dans un second article à ceux du traitement direct pardéveloppement
en momentsde la densité d’états. Il sera montré que l’utilisation du théorème de
Thorpe
et Weairesimplifie
les calculs dedéveloppements
en moments. Lesperturbations
introduites par l’existence de liaisons non saturées
sont étudiées dans ce modèle. Les extensions
possibles
à d’autres
types
de liaisons covalentes serontdiscutées,
ainsi que la validité de ce modèle
simple.
2. Structures élémentaires à liaisons (1. Théorème de Leman et de
Thorpe
et Weaire. - Dans toutestructure élémentaire ne
comprenant
que des liaisons u,une
approximation
en liaisons fortes des fonctions*d’onde à un électron
peut
s’écrire :où iJ
> est l’orbitaleatomique hybridée spn (n
=1,
2 ou
3) qui pointe
du site i lelong
de la liaison J(Fig. 2).
Si onprend
comme référencel’énergie
ato-mique
de laconfiguration sp", (E,
+nEp)/(n
+1),
l’hamiltonien du
problème peut s’écrire,
dans lemodèle de Hückel
rappelé ci-dessus,
FIG. 2. - Connectivité des sites i, i’, i", i "’ et des liaisons J, J’ J".
Les sommations s’étendent aux liaisons J et J’ pre- mières voisines et aux sites i et i’
premiers
voisins.Leman pour les cristaux et
Thorpe
et Weaireplus généralement
ont montré(pour n
=3)
que les valeurs propres de Hcomprennent
deux ensembles(Fig. 1) :
a)
2 bandes pplates :
b)
2 bandes splarges :
où B sont les valeurs propres de l’hamiltonien
Ici, i
> est une fonction d’onde sur lesite i,
etla sommation s’étend encore aux site i et i’
premiers
voisins.
L’application
du théorème de Peron[11] ]
àla matrice
i H’ i’
> montre alors que -(n
+1)
e n +
1,
où n + 1 est la connectivité dusystème,
c’est-à-dire le nombre de liaisons par atome. Les limites des bandes sp
larges
sont doncet
et
Ce sont les zones
hachurées, figure
1. Elles sontséparées
par une bande interdite delargeur
c’est-à-dire d
> dc
c’est-à-dire d
dr.
Ce théorème est en fait valable pour toutes les structures élémentaires à liaisons 6
(n
=1,
2 ou3),
à la restriction
près
que, pour n =1,
les états p fontpartie
des bandes sp. Leséq. (3), (4)
et(5) peuvent
en effet s’obtenir de lafaçon simple
suivante :2.1 BANDES p PLATES. - Si l’on écrit
que (
>est une fonction propre de H avec la valeur
propre E;
les
approximations
usuelles des liaisons fortes donnent lesystème :
où i’ est le
premier
voisin de i lelong
deJ,
et J’ sont les liaisonspartant
du site i(Fig. 2).
Les états p purs sont caractérisés par
L’éq. (6)
donne alorsavec
La solution de ce
système
estavec
respectivement
Le
signe
+correspond
à la bande pd’énergie
infé-rieure
(L) ;
lesigne -
à la bande pd’énergie supérieure (AL, Fig. 1).
Nous verrons dans unprochain
articleque ces bandes ont
respectivement
des caractères liant et antiliant.Le nombre total d’états du
système
doit êtreégal
à celui des orbitales
atomiques
mises enjeu,
soit(n
+1)
par site ou 2 par liaison. Le nombre des relations(7)
et(8) imposées
aux coefficients aiJ estune par site
plus
une par liaison pour chacune des sous-bandes p, soitpar site.
Il y a
doncétats linéairement
indépendants
par site dans cha-cune
des 2 bandes p.
Ces bandes n’existent donc quepour n #
1.2.2 BANDES sp LARGES. - Il reste
états par site. Ceux-ci se trouvent dans les bandes sp
larges
que l’onpeut
obtenir par le raisonnement suivant.L’éq. (6) peut
s’écrireet par
conséquent,
avec les notations de lafigure 2,
Le facteur n introduit
correspond toujours
à la naturesp"
des liaisons considérées(n
=1,
2 ou3).
Une combinaison linéaire de ces 2
équations
donneNous
remplaçons
lescoefficients aij
dans le terme dedroite de cette
équation
par leurexpression
dérivéede
(10)
et(11).
Cecidonne,
par undécompte
facileLE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 34, NO 1, JANVIER 1973
où un certain nombre de termes en
d 2 s’éliminent
2à 2 :
Pour n = 1
(liaisons sp),
le dernier termedisparaît
et ceci est une
équation
aux fonctions et valeurspropres
quelles
que soient les valeurs des coefficients aij.Pour n #
1(liaisons sp2
ousp3),
c’est encore uneéquation
aux fonctions et valeurs propressi,
pour toutes les liaisonsJ,
Dans ces
conditions,
les connectivités de lafigure
2montrent que
et
sont valeur propre et fonction propre associées de l’hamiltonien H’ défini en
(5).
A
chaque
valeur de ecorrespondent
des valeurs de E : elles donnent naissance aux deux bandeslarges
sp,symétriques
parrapport
àl’énergie
moyenneprise
comme zéro(Fig. 1).
On
peut
noter finalement que dans ces 2types
debandes,
les fonctionsd’onde i(r
> satisfont à des conditions desymétrie (8)
ou(13) analogues
à cellesde fonctions de Bloch dans un
cristal ;
les liaisons Jjouent
ici le rôle des mailles cristallines.Ce résultat
peut
s’obtenir directement de lafaçon
suivante. Considérons un ensemble
d’opérations
detranslation T
qui
transfèrentchaque
liaison J en uneliaison voisine
TJ,
defaçon biunivoque (toutes
lesliaisons TJ sont
distinctes,
et leur ensemble est le mêmeque celui des liaisons
J).
Onpeut toujours
définir unsens i’ sur
chaque
liaison J(Fig. 2),
et convenir que T transfère la liaison avec son sens,donc iJ
> surT iJ > et i’ J >
surT i’ J >.
Il est clair que T commute avec H(éq. (2)). Donc g/ peut
êtrepris
fonction propre de
T,
de valeurpropre t :
118
En
projetant
cetteéquation
suriJ 1
eti’ J,
onobtient :
Donc
ai’J/aiJ
= Cteindépendante
de J.3. Extensions du théorème. - Diverses extensions de ce théorème
peuvent
être données :3. 1 COMPOSÉS AB A LIAISONS COVALENTES Q. -
On suppose
[7]
que les atomes ont alternativement unecorrection + S dans leur
énergie atomique
moyennesp".
Avec une notationévidente,
un termes’ajoute
donc alors à l’hamiltonienH, éq. (2).
Lesstructures considérées dans ce
paragraphe
sontévidemment telles que tous les circuits fermés formés de sauts
interatomiques
ont un nombrepair
de pas :ce sont les structures dites alternées
[12] (Fig. 3a,
pas
3b).
Cette restriction nouvelle n’était pasimposée jusqu’ici.
FIG. 3. - Deux types d’ordre à courte distance : a) structures alternées ; b) structures non alternées.
Un raisonnement en tous
points identique
auprécédent
conduit àl’équation
et par
conséquent
aux résultats suivants(cf. [7]) :
oc)
Bandes p(n =1= 1).
avec
si les atomes i ont une correction +
S,
et les atomes i’une correction - S.
fl)
Bandes sp(n
=1,
2 ou3).
- Elles ont mêmeforme de fonction d’onde que
précédemment.
On doit1 . B’
Donc
où e a la même
signification
queprécédemment.
La
figure
4 schématise les résultats en fonction de la distanceinteratomique d,
c’est-à-dire durapport B/,A
FIG. 4. - Structure de bandes pour un composé AB à liaisons Q.
Régions ombrées : zones permises pour les bandes larges sp ;
lignes épaisses : bandes p plates (pour n # 1). En pointillé :
limites des bandes pour la structure élémentaire. Les nombres d’état par atome sont marqués pour n = 3.
à S fixé. Les nombres d’états par atome sont les mêmes que
précédemment.
Par un raisonnementanalogue
auprécédent - (n
+1)
e(n
+1)
et les bandespermises
sont auplus
La bande interdite entre les bandes
larges
sp a doncau moins une
largeur
Les bandes
plates
p etlarges
sp ont les mêmesmultiplicités
queprécédemment.
Il fautrematquer cependant
que les bandesplates
p sont détachées des limites extrêmes des bandeslarges
sp. La bande interdite mesurée n’est donc pas, engénéral,
la distance des 2 bandeslarges
sp.3.2 LIAISONS NON SATURÉES. - Nous
considérons,
dans ceparagraphe,
une structure élémentaire ou decomposé qui possède
un ordre localparfait
à liai-sons 0’,
excepté
pour un certain nombre de sites dontune des liaisons n’est pas
saturée,
sans que cela distordeses autres liaisons. Ce schéma
peut s’appliquer
enpremière approximation
aux atomes d’une surfacelibre comme à ceux voisins d’une
lacune,
du centred’une dislocation coin ou d’un fort désordre dans une
structure
amorphe supposée
sinon localement par- faite(Fig. 5).
FIG. 5. - Liaisons non saturées iL : a) en surface ; b) autour d’une lacune ; c) en un point de fort désordre atomique.
a)
Onpeut
chercher des solutions de(6)
ou(14)
localisées sur
chaque
liaison non saturéei,
L : c’est-à-direaiL f=
0 et tous les autres coefficients aij nuls.L’énergie correspondante
déduite de(6)
ou(14)
serait
pour un corps élémentaire
(Fig. 6a),
etpour un
composé AB,
lesigne
étant celui de l’atomesur
lequel
onplace
la liaison non saturée(Fig. 6b).
B)
Onpeut
alors construire(pour n :0 1)
2 bandesplates
p avec des combinaisons linéaires des étatshybrides spn
des liaisons Jsaturées ;
le nombre d’états danschaque
bande par liaison saturée reste le mêmeque
précédemment.
Ces bandesplates
conservent eneffet les mêmes
éq. (3)
ou(15),
et leurs états sontorthogonaux
aux états localisés.FIG. 6. - Etats de liaisons non saturées : a) corps élémentaire
(L) ; b) composé AB (L’, L"). Le schéma est dessiné pour n = 3.
y)
Onpeut
encore chercher à construire des bandeslarges
sp avec des combinaisons linéaires des étatshybrides sp"
des liaisons J saturées. Maisl’équation
obtenue n’est
plus
aussisimple
que(4)
ou(16).
Il estfacile de voir en effet que, dans les
équations
tellesque
(12), les
termes end 2
ne s’éliminentplus
exacte-ment sur les sites des liaisons non saturées. Ces termes
rompent
lasymétrie
des fonctionsutilisées ;
ils corres-pondent
à une diffusion locale des électrons par les liaisons non saturéesqui mélange
en fait les 3types
de solutiona), fi)
ety).
En
conclusion,
laséparation
des solutions en3
types a), B)
ety)
n’est pasexacte ;
la solutiongénérale
du
problème
estcomplexe
et sort du cadre de cetarticle. En
particulier,
il n’existe pas nécessairement d’états localisés liés aux liaisons non saturées.Néanmoins la solution
a), B), y) développée
ci-dessus est la bonne dans la limite où
A/B « 1,
c’est-à-dire d « de (Fig. 1-4).
Dans cette limite deforte covalence,
le terme diffuseur end2
mentionné pour les bandeslarges
sp devientnégligeable. L’équation
satisfaite par ces bandes est alors
approximativement (4)
ou(16) ;
et le théorème deThorpe
et Weaires’y applique,
en ne conservant dans H’ que la sommationsur les liaisons saturées.
120
3. 3 EXTENSION A D’AUTRES CORPS ÉLÉMENTAIRES OU
COMPOSÉS AB A LIAISONS COVALENTES. - Il est clair que les raisonnements
développés
ci-dessuss’appli- quent
à toutes les structures covalentes(élémentaire
oucomposé AB) qui
surchaque site,
forment une liaisonpar
orbitale,
et si toutes les liaisons restentéquiva- lentes,
donc décrites par la mêmeintégrale
de trans-fert
fl.
Entrent dans cette
catégorie :
a)
Les liaisonshybridées
entre étatsatomiques
1 deparités différentes.
- C’est le cas des structures adiscutées
jusqu’ici (spn),
et aussi de structuresd’hybri-
des
pd
ou df. Cetype d’hybride
nepeut
en effet for-mer
qu’une liaison,
dans une seule direction(Fig. 7b).
fl)
Les liaisons pures ouhybridées asymétriques.
-Par suite de leur
symétrie,
les étatsatomiques
purs(s,
p,d)
ou leshybrides
entre étatsatomiques
1 demême
parité (sd
oupf)
sonttoujours capables
de formerau moins 2 liaisons covalentes
dirigées
en sens oppo- sés. Mais onpeut
construire des structures covalentes mettant erjeu
ces états etqui
ne saturentqu’une
liaison par état
(Fig. 7a’, c’,
pas7a, c).
Parexemple
ce sera le cas des structures à liaison p
formant
surchaque
atome un trièdretrirectangle
de 3voisins ;
ce ne sera pas le cas de la structure à liaison p
cubique simple,
à 6 voisinsopposés
2 à 2.FIG. 7. - Types de liaison covalente : a) pure symétrique (p) ; a’) pure asymétrique (p) ; b) hybride de parités opposées (sp) ; c) hybride de même parité symétrique (sd) ; c’) hybride de
même parité asymétrique (sd) (les flèches dénotent les liaisons formées).
Pour toutes ces structures élémentaires ou compo- sées AB pourvues d’une liaison par
orbitale,
et dansles
approximations
de liaisons fortesusuelles,
la densité d’état est doncséparée
en 2parties
par une bande interdite. L’existencepossible
de sous-bandesplates
et les nombres d’états par sous-bande s’ob- tiennent par des extensions directes des résultatsprécédents.
Enparticulier,
dans le cas de bandes nonhybridées (A
=0),
toutes les bandes sontplates :
il
n’y
a pas d’interférence entre les diverses liaisons.D’une
façon générale, quand l’énergie
detransfert fil l’emporte
en valeur absolue sur les autresparamètres
Aet
S,
c’est-à-dire aux faibles distancesinteratomiques,
la structure de bande est
toujours composée
en2 bandes à nombres d’état
égaux, séparées
par unebande
interdite,
etqui peuvent
être considérées commel’élargissement
par L1 et S des états liant et antiliant des liaisons traités isolément. Ces résultats nedépen-
dent que de l’ordre local. Un état localisé
apparaît
sur
chaque
liaison non saturée.Ces conclusions ne
s’appliquent
pas aux structures élémentaires oucomposées qui possèdent
surchaque
site
plusieurs
liaisons parorbitale,
parexemple
auxliaisons
n(p)
des corpsorganiques
ou aux bandes ddes métaux de transition
cubiques
ouhexagonaux :
dans ce cas, les
équations
relatives aux coefficients d’une liaison ne secouplent plus simplement ;
il y a passage continu àénergie
croissante du caractère liant au caractère antiliant dans la même bande[13].
La différence essentielle de structure de bande ainsi obtenue pour les 2
types
de structure covalentesgéné-
ralise un théorème énoncé à propos de l’étude de l’uranium
[14].
L’extension de ces résultats à des
composés plus complexes,
n’estsimple qu’au prix
de schématisationsassez
grossières.
Onpeut
montrer enparticulier
queles liaisons J saturées des
composés organiques CpHq
se
partagent
en 2 bandeségales
de liaison et d’anti- liaisonséparées
par une bande interdite si les inté-grales
de transfert C-C et C-Hl’emportent
de beau-coup sur les différences
d’énergie
des étatsatomiques
mis en
jeu (cf. Appendice
pour le cas des chaînesd’hydrocarbures saturés).
En
conclusion,
le théorème deThorpe
et Weairea une
grande généralité.
Ilpermet d’analyser
lesdifférents
types
de solution et de fixer des limites auxbandes
d’énergie permises.
Il nepermet
pas, par luiseul,
depréciser
la forme des bandes(répartition
oudensité des
états),
sauf dans des cas trèssimples.
L’estimation de
propriétés intégrales
de la densitéd’état,
commel’énergie
decohésion,
demande engénéral
l’utilisation d’unetechnique
dedéveloppement
en moments. Ceci sera
l’objet
d’un second article.Remerciements. - La fin du
paragraphe
2 résulted’une discussion avec A. Blandin.
Appendice.
Cas des chaînesd’hydrocarbures
saturésCpHp.
- Ce cassimple permet
d’illustrer les difficultésqui
seprésentent.
Chaque
atome de carbone 1 est lié à 2 autres carbonesi’ et i" suivant des liaisons
J, J’,
et à 2hydrogènes
suivant des liaisons
K,
K’(Fig. 8). Soient iJ >, j iJ’ >, iK >, iK’
> les 4 orbitalessp3
du sitei, 1 K
>et
K’ > les fonctions d’onde 1 s deshydrogènes
FIG. 8. - Chaîne d’hydrocarbure saturé CpHp.
correspondants.
Une fonction d’onde dusystème s’écrit,
avec des notationsévidentes,
L’hamiltonien de liaisons fortes le
plus simple
s’écrit :P
estl’intégrale
de transfert entre 2 orbitalessp3
lelong
d’une liaisonJ,
y ety’
lesintégrales
correspon- dantes entre une orbitalesp3
et une orbitale 1 s lelong
d’une liaisonK ; -
4 d esttoujours l’énergie
de
promotion
sp ducarbone,
etEK l’énergie
de l’étatatomique
1 s del’hydrogène.
Lesénergies
sonttoujours
mesurées par
rapport
àl’énergie
moyenne4 1 (Er
s + 3Ep)
de
l’hybride sp3
du carbone.Le fait
que
> est fonction propre de H avec la valeur propre Epermet
d’écrire lesystème :
Les
quatre
dernièreséquations permettent d’exprimer
alx, aiK’, aK et aK, en fonction de aij et aiJ,. On a en
particulier
D’où finalement le
système
Une combinaison linéaire
donne,
enremplaçant
de nouveau les aij du terme de
droite,
par leurs valeurs tirées deséquations précédentes,
si l’on
impose
la condition pour toutes les liaisons J :En
conclusion,
ces solutions sont telles queoù e est encore la valeur propre d’un hamiltonien
et
On a encore division des solutions E en 2 nappes suivant le
signe
de la racine carrée. B est encorecompris d’après
le théorème dePeron,
entre 2 limitessimples,
+
2, auxquelles correspondent respectivement
lessolutions
E = X + 1 X + A + fi 1.
Mais du fait que X est une fonctioncomplexe
deE,
il n’est pas certain que les nappes de E soientcomprises
entre ces valeurs.L’existence
générale
d’une bande interdite n’est donc pasprouvée.
Cependant si 1 y
ety’ 1
sont trèsgrands
vis-à-vis
de 1 A et 1 EK
et sifi’ :0 yy’,
on voitimmédiatement que
l’éq. (A.l)
admet dessolutions
groupées
en bandes autour de E = ±fl et E
= ±yy’ .
Ce sont naturellement les états liants et antiliants des liaisons J et K.
La discussion
peut
naturellement êtrepoussée plus
avant. Une discussion
analogue peut
être faite dans des casplus complexes.
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Rev. B 4(1971)
3518.
[8]
HEINEV.,
J.Phys.
C. 4(1971)
L 221.[9]
FRIEDEL J., Cours deMécanique Quantique,
3eCycle
de
Physique
desSolides, Orsay
1969-70. Pro- blème d’examenjuin
1970.[10]
FRIEDEL J., Journalof
Less-common Metals 28(1972) 241.
[11 ]
Cf.BELLEMANN R.,
Introduction to MatrixAnalysis,
McGraw-Hill New York
(1960),
278.[12]
COULSON C. A. et RUSHBROOKE G.S.,
Proc. Cambr.Phil. Soc. 36
(1940)
193.[13]
FRIEDEL J. et ASDENTE M.,Phys.
Rev., 124(1961)
384.