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Texte intégral

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Premier cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 : Professeur : M. Mussard

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Récapitulatif des examens et chapitres de cette année :

Première session (mai) : 5 problèmes généraux de société que l'on va voir en cours. Il faut savoir lier la théorie et le comportement des agents.

Deuxième session : Petites questions sur tous les concepts du cours, peut-être sous forme de QCM.

Chapitre 1.

Partage de la valeur ajoutée 1. La richesse

2. Le role des agents économiques

3. Rémunération et productivité marginale 4. Rémunération et rapports de force

5. Partage de la Valeur Ajoutée et fonctionnement des marchés financiers.

6. Partage de la VA et taux de chômage

7. Partage de la valeur ajoutée et autorité monétaire 8. Partage de la valeur ajoutée en France depuis 1970 9. Partage de la Valeur ajoutée : Solution d’après crise ?

10. Eléments de réflexion critique : limites des indicateurs de richesse

Chapitre 2.

Inégalité et pauvreté 1. L'économie des inégalités 2. L'économie de la pauvreté 3. Elements de reflexion critique

Chapitre 3.

Les problèmes liés à l’environnement 1. Le cadre théorique de référence

2. Les solutions privées 3. Les solutions publiques 4. Elements de reflexion critique

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Chapitre 1 : Le partage de la valeur ajoutée

Introduction :

Il existe 2 courants importants à savoir distinguer, ce sont deux façons de penser :

- Le courant orthodoxe : On recherche une norme sous certaines conditions, avec un consommateur type, un producteur type etc… Problème : Est-ce que l’optimum existe ? ; Est-ce qu’on converge vers cette norme ? Economie normative.

- Le courant hétérodoxe : Economie positive, on observe les phénomènes et on explique leurs implications. C’est ce qui est.

___________________________

Le problème du partage de la valeur ajoutée est un problème où sont mis en évidence le rôle des agents économiques et surtout leurs rapports de forces. Précisément, nous étudierons les rapports de force entre trois types d’acteurs :

- Apporteurs de capitaux (ou capitalistes) - Les dirigeants

- Les exécutants

La lutte pour le partage de la valeur ajoutée va nous permettre de concevoir un mécanisme de détermination du montant des rémunérations des agents économiques (pas de rémunération à la productivité marginale (micro 2)).

Cela signifie que ces 3 acteurs vont "se battre" pour obtenir la meilleur part du gateau (la valeur ajoutée) et que de cette lutte vont dépendre les salaires.

Nous aboutirons à un constat : Les rémunérations dépendent des rapports de force entre les acteurs.

Mais cette "lutte pour le partage de la valeur ajoutée" n'est pas la seule à influencer les rémunérations : D’autres éléments influencent le partage de la valeur ajoutée :

- Le fonctionnement des marchés financiers - Le rôle de la banque centrale européenne - L’état de crise d’un pays

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Tous ces éléments peuvent modifier les inégalités de partage de la valeur ajoutée, et on va les voirs dans les prochains chapitres. Mais d'abord,

1. La richesse :

1.1) Définitions :

Ces définitions serviront tout le long du cours :

Le PIB (produit intérieur brut) est l’indicateur le plus utilisé pour mesurer la richesse d’un pays. Il existe plusieurs méthodes de calcul du PIB : Par les revenus, la demande, la production. Nous on va prendre la méthode la plus simple, celle qui concerne la production

- Le PIB : C’est la mesure de la VAB à laquelle on va ajouter le montant de la TVA.

- La valeur ajoutée brute (VAB): Valeur de la production moins les consommations intermédiaires.

- La valeur de la production (d’un pays)(VP) : Il s’agit du montant de ce qui a été effectivement produit (en valeur monétaire) durant une année (ça inclut aussi les variations de stock).

- Les consommations intermédiaires (Ci) : Il s’agit du montant des biens et services achetés au cours d’une année (par les sociétés et quasi-sociétés) qui entrent dans la production de marchandises ou bien qui sont totalement détruites lors du processus de production.

Remarque : Pour obtenir la valeur ajoutée nette (VAN) il faut enlever les amortissements. Les amortissements impliquent un problème de comparaison entre les pays.

Remarque : Il s’agit des valeurs ajoutées brutes et de la TVA collectée sur le territoire national et non pas à l’étranger. En principe la réelle mesure du PIB (en comptabilité) c’est TVA + droit de douane + VAB – les subventions intérieures + les subventions qui viennent de l’extérieure.

- Le produit intérieur net : C’est la différence entre le PIB et les amortissements.

1.2) PIB nominal, PIB réel :

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Périodes Q1 Q2 P1 P2 Ci TVA DD/SUB

t 4 5 2 4 0 0 0

t + 1 3 4 4 5 0 0 0

o Le PIB norminal en t : PIBNt = 28 = 4x2 + 5x4 o Le PIB nominal en t+1 : PIBNt+1 = 32 = 3x4 + 4x5

Le PIB a augmenté entre t et t+1 donc il y a plus de richesse donc ça permet de concevoir (faire) un autre partage de la richesse…

o PIBRt (PIB réel a prix constant en t) : les prix et les quantitées sont les memes  PIB réel

= 28

o PIBRt+1 = 22 : on prend les quantités de t+1 mais les prix de t. De cette façon, on "annule"

l'augmentation des prix entre t et t+1 (l'inflation).

Donc l’économie ne s’est pas enrichie entre t et t+1, mais s’est appauvri.

Pour éviter ce qu’on appelle l’illusion monétaire, le calcul du PIB doit se faire à prix constant (PIB réel, quantitées de t+1 mais prix de t). A partir de ces informations on peut calculer le déflateur (ou l’indice général des prix) du PIB :

o Un déflateur c’est une technique qui permet de corriger les effets de l’inflation.

o Déflateur du PIB en t+1 = Indice du Niveau Général des Prix en t+1 = INGPt+1 = PIBNt+1 / PIBRt+1 = 1,45.

Le PIB réel représente un volume (une quantité) de production (on parle de PIB en volume), alors que le PIB nominal est une valeur de production, et l’INGP un prix moyen.

o PIBNt+1 = INGPt+1 x PIBRt+1

Pour l'examen, savoir calculer un PIB en volume, un PIB en valeur.

2. Le rôle des agents économiques.

Pour savoir comment se partage la richesse il faut voir le rôle des agents économique, et quel type d’économie on peut considérer.

2.1) Les économies marchandes, et les économies marchandes capitalistes :

- Une économie marchande est une économie dans laquelle aucun agent n’est contraint a vendre

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sa force de travail dans la mesure où chacun est propriétaire des moyens de production. Il s’agit d’une économie avec une seule classe sociale : Celle des travailleurs (ou producteurs)

indépendants.

- Une économie marchande capitaliste est une économie dans laquelle on trouve des

propriétaires de moyens de production face à d’autres agents qui sont contraints à vendre leur force de travail. Donc là il y a un découpage entre deux principales classes sociales.

2.2) Quels sont les acteurs des économies marchandes capitalistes :

On considère qu’il y a trois types d’acteurs :

Les apporteurs de capitaux

Les dirigeants Les Exécutants

La répartition de la richesse se fera entre ces trois types d’acteur (vision simplifiée).

Les économies marchandes capitalistes sont caractérisées par ces trois types d’agents dont les rôles sont clairement définis.

- Le comportement des AC (apporteurs de capitaux) : Les apporteurs de capitaux permettent aux dirigeants et aux exécutants de disposer de moyens de production dont ils ont besoin pour travailler.

- Les dirigeants (D): Ce sont les agents capables d’organiser la production.

- Les exécutants (E) : Ils mettent en œuvre les stratégies de production élaborés par les dirigeants au nom des intérêts des apporteurs de capitaux.

On suppose que la propriété privée existe et que celle-ci accroit l’intérêt des agents pour leur propre performance. Donc cette grille de lecture (interaction AC, D, E) n’est pas incompatible avec le concept d’efficacité économique.

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2.3) Exemple : TVA sociale et partage de la valeur ajoutée

Qu’est-ce que la TVA sociale : On distingue la TVA fiscale (à 19.6%) et la TVA sociale.

La TVA sociale : Les charges patronales (cotisations) vont être réduites partiellement ou totalement et en contrepartie on rajoute des points de TVA supplémentaires (équivalents) à la TVA fiscale. Donc TVA sociale = TVA fiscale + point supplémentaires équivalents à la réduction des couts des dirigeants.

Ca implique trois choses :

- Sur le territoire : Les prix devraient rester les mêmes à l’intérieur du pays. Il n’est pas certains que les prix restent stables notamment si ces biens nécessitent des importations de

consommation intermédiaires. Si c’est un outil qui est a vocation de concurrencer les autres pays européens, les effets seront neutralisés si les autres pays européens adoptent la mêmes

stratégie  Si les effets se neutralisent, il n’y aurait alors pas d’impact sur le partage de la valeur ajoutée (ça s’appelle la concurrence fiscale).

- En exportation : A l’étranger comme on exporte hors taxe, ils vont avoir une baisse de leurs couts compensée par rien, donc + de compétitivité à l’extérieur. Ce qui permet dans le futur d’augmenter les chiffre d’affaire, de modifier la répartition de la valeur ajoutée.

Exemple :

o Avant la réforme : 100 euros Hors taxes o Après la réforme : 80 euros Hors taxes

 Gain : 20 euros

 Gain en % : 20/80 = 0,25 donc gain de 25%

- En importation : Même effet que l’augmentation des droits de douane. Augmentation de la valeur ajoutée, augmentation du PIB et augmentation de compétitivité interne répercussion sur les apporteurs de capitaux et donc répercussion possible sur la rémunération des dirigeants et exécutants.

o Avant la réforme 100 euros hors taxes, puis les produits vont entrer sur le territoire et se voir pourvu de la TVA fiscale + sociale

o Après : 1000 x 1,25 x 1,196 = 149,5

 Les produits à l’étranger sont forcément moins compétitifs. Les dirigeants vont pouvoir organiser la production sachant qu’ils sont beaucoup plus compétitifs  augmentation des investissements de la part des AC, rémunérés par des

dividendes Les dirigeants en profitent […] les exécutants …

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Question possible à l’examen : TVA sociale : impact sur le partage de la valeur ajoutée 2.4) Problème :

Si les apporteurs de capitaux veulent un pourcentage trop élevé et que ça pénalise la production et les conditions de travail des exécutants ou des dirigeants, le processus de production peut etre stopé. Donc il y a un rapport de force entre ces 3 parties.

Comme les apporteurs de capitaux ne sont pas rémunérés à la productivité marginale du capital, comment les rémunérations sont-elles fixées ? Dans les économies marchandes le problème ne se pose pas. Dans les économies marchandes capitalistes en adoptant une démarche positive (non normative) il faut recourir a la notion de rapport de force.

3. Rémunération et productivité marginale :

Définitions :

- La productivité marginale du travail (PmL) : Le travail c’est l’ensemble des heures fournies par les dirigeants et les exécutants dans le cadre du processus de production.

Chaque dirigeant et exécutant pourrait être rémunéré à hauteur de leur productivité marginale (augmentation de production due à 1 heure de travail supplémentaire).

- La productivité marginale du capital (PmK) : On suppose que le capital est l’ensemble des moyens de productions mis à la disposition des dirigeants et des exécutants. Les apporteurs de capitaux pourraient être rémunérés à hauteur de leur productivité marginale (augmentation de production liée à l’utilisation d’une unité supplémentaire de stock de capital).

- Résultat : La loi de l’offre et de la demande et la concurrence pure et parfaite permettent d’aboutir à ces deux types de rémunération. Il s’agit du point de vue normatif (orthodoxe).

- Doutes : En adoptant un point de vue hétérodoxe il est permis de douter sur ces deux types de rémunérations marginales. Les travaux d’Arrow et Debreu montrent que les conditions

permettant d’aboutir à un équilibre concurrentiel sont restrictives : absence de cout fixe ; rendements constants (si on multiplie par 2 le stock de capital on va multiplier par 2 la production, si on multiplie par 2 le travail on va multiplier par 2 la production, donc on a un résultat sans les rendements croissants qu’on a vu en micro) ; incertitude des agents (lorsque les agents ne savent pas quels choix ils doivent faire devant différents paniers de bien).

Ces doutes nous conduisent à abandonner dans le cadre de ce chapitre le concept de rémunération à la

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productivité marginale (nous reviendrons sur ce concept pour trouver des normes optimales de production qui permettent de diminuer la pollution).

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Second cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 : Professeur : M. Mussard

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4. Rémunérations et rapports de force

Les rémunérations vont être régies par les rapports de force entre les 3 types d'acteurs. Cette notion de rapport de force peut d'abord être évoquée en faisant référence au système féodal. Nous constaterons que ces rapports de force peuvent être mis en parallèle avec ceux que l'on rencontre dans les économies marchandes capitalistes.

A) L'exemple féodal

Le système féodal reposait sur un société composée de 3 acteurs :

*La noblesse : elle ne travaillait pas mais elle permettait le travail dans la mesure où elle protégeait le Tiers état et mettait des terres à sa disposition

*Le clergé : il permettait lui aussi le travail, puisqu'il garantissait un avenir meilleur

*Le tiers-état : il travaillait

Hypothèse : le Tiers état est capable de produire une valeur supérieure que celle qui

permet de satisfaire ses propres besoins

Par exemple dans une EM cela signifie que le Tiers état peut produire plus de blé que ce dont il a besoin

Est-ce que cette aptitude peut être utilisée par la noblesse et le clergé ? Oui dans la mesure où des prélèvements existaient.

La dîme (dixme) : qui était prélevée par le clergé et qui correspondait à 1/10 de la récolte.

La noblesse pouvait imposer des corvées au Tiers état, à titre gratuit.

→ Corvée, dîme et rapports de force : le montant des impôts (dîme, taille) ou le temps consacré aux corvées ne pouvaient être d'un montant infini sinon le Tiers état ne parviendrait plus à subvenir à ses besoins. Mais en dehors de cette limite, les rémunérations de la noblesse et du clergé dépendaient de l'intensité avec laquelle ils usaient de leur pouvoir

B) L'exemple des économies marchandes capitalistes :

Hypothèse : afin de recourir à la notion de rapports de force il est nécessaire de

supposer que dirigeants et exécutants sont capables de créer une valeur ajoutée supérieure à celle dont ils ont besoin pour vivre.

Est-ce que les apporteurs de capitaux peuvent bénéficier de cette aptitude ? Oui, car le processus

de détermination des prix (loi de l'offre et de la demande) permet de jouer le même rôle que celui

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des impôts dans la société féodale.

→ Rôle de la détermination des prix : 4.1) EM :

t T t+1

Temps S P, Q* B

Formule 1 : P.Q*= Ci + Am + Salaires

Comment se partage la VA ?

Pour répondre a cette question utilisons l'expression de la VA nette :

Formule 2 : VA(N) = P.Q* - Ci - Am

Donc à partir de la formule 1 : VA(N) = Salaires

Le partage de la VA concerne au final que 2 acteurs, les dirigeants et les exécutants,

autrement dit, la classe des travailleurs

Les dirigeants sont capables de prélever une part de VA plus importante puisqu'ils ont la capacité d'organiser la consommation (et de fixer les salaires).

4.2) Les EMC :

Dans les EMC, les dirigeants vont fixer les prix de manière à pouvoir dégager un salaire (même chose que dans les EM) mais aussi de garantir une rémunération pour les AC. En d'autres termes, la recette espérée en début de période doit couvrir les salaires (exigés par les travailleurs) et un bénéfice espéré imposé par les AC aux dirigeants. Cela signifie qu’en début d’année, le chiffre

d’affaire espéré doit être suffisamment grand pour payer les travailleurs et les apporteurs de capitaux.

PQ* = Ci + Am + Salaires + B* où B* est l'objectif fixé par les apporteurs de capitaux (le

bénéfice espéré).

VA(N) = PQ* - Ci - Am VA(N) = Salaires + B*

Commentaire : dans les économies marchandes capitalistes la valeur ajoutée créée se partage entre 2 classes sociales : les travailleurs (dirigeants + exécutants) qui perçoivent les salaires et les apporteurs de capitaux qui perçoivent B (et peut-être B* si les objectifs sont atteints à t+1) Les salaires (s) sont fixés en début de période.

Les exécutants ont le pouvoir de faire évoluer les salaires, avec les grèves par exemple.

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4.3 implications générales :

Si B*=B alors les contrats entre les différents acteurs ont été respectés → donc il peut y avoir stabilité du partage de la Va, mais B*=B n'implique pas toujours une stabilité du partage de la VA. Il faut retenir que B*=B signifie que le dirigeant à bien géré l’entreprise de façon à faire le bénéfice que les apporteurs de capitaux avaient espéré en début d’année.

Si B*<B alors le bénéfice a été dépassé : ce qui implique une transformation inévitable du partage de ma VA. En effet, la part du bénéfice qui n’étais pas attendu par les apporteurs de capitaux (AC) peut leur revenir, ou ils peuvent décider de le partager avec les autres acteurs(D, E) avec des bonus, primes etc…

Exemple : cela peut se traduire par une augmentation des rémunérations des AC, il est possible que les AC décident de récompenser les dirigeants puis exécutants (primes et stock option), ou partage du bénéfice imposé dans le contrat (ex : Auchan, LeClerc)

Cas des entreprises Leclerc : la politique stratégique de Leclerc est de faire un profit de 1,85% c.-à-d. que les AC ne touchent que 1,85% . Cela bénéficie aux exécutants et dirigeants, afin que les travailleurs et les consommateurs bénéficient d'un meilleur pouvoir d'achat.

Carrefour a décidé d'adopter la même stratégie de manière à pouvoir capter une demande supplémentaire

Leclerc / Carrefour détermine le rôle de la fixation des prix

Si B*>B alors les AC peuvent menacer les dirigeants, puis les dirigeants peuvent à leur tour menacer les exécutants car les objectifs n'ont pas été atteints. Cette menace qui pèse soit sur les dirigeants soit sur les exécutants est le licenciement. Donc on constate que les AC tout comme la noblesse et le clergé sont capables de contraindre dirigeants et exécutants, il y a bien un rapport de force, dirigeants et exécutants doivent fournir une VA plus importante que celle qui permet de subvenir à leurs besoins

→ Taux de marge (TXM) et rapports de force : pour définir le TXM commençons par définir l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE)

L'EBE est le montant de VA qui revient aux AC après avoir payé les salaires :

EBE= VA- Salaires

Le TXM : est la part de VA qui revient aux AC après avoir payé les salaires :

TXM = EBE/VA = (VA – Salaires)/VA = 1 – (Salaires/VA)

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(1) On a : S= s . N où s = taux de salaire nominal horaire (s/horaire) et N= nombre d'heures travaillées

(2) On a : VA= P.Q* - Ci - Am où Ci=0 et Am =0

Avec (1) et (2) →

TXM = 1 – (Salaires/VA) = 1 – (s. N/PQ)

(3) Produit Moyen réelle du travail : (PMRT) = Q/N <=> Q = PMRT. N

d'où TXM = 1 – (sN/PQ) = (sN/PMRT). N = 1 – (s/ P.PMRT)

(*Exemple : nombre de téléphones produit en 1h de W)

TXM = f(p,PMRT,s)

Analyser la décomposition du TXM c'est s’intéresser au partage primaire de la VA

AC

D E PMRT

s

A) Variable p :

-Si p augmente alors le TXM augmente, les AC augmentent leurs rémunérations (toute chose étant égale par ailleurs c’est à dire que les 2 autres variables sont fixes)

Pour atteindre les objectifs fixés par les AC, les dirigeants peuvent miser sur la variation des prix

Remarque : La variation des prix dépend de la structure du marché (CPP, oligopole, monopole,

duopole)

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-Si p diminue alors le TXM diminue

Exemple 1: marché du pétrole : pouvoir de modifier les rapports de force Exemple 2 : téléphonie mobile Free : diminution des prix

B) PMRT :

Afin de modifier la part de la valeur ajoutée, les dirigeants peuvent compter sur une main d’œuvre efficace afin de répondre aux exigences des AC

On peut demander plus d'effort de la part de salariés pour augmenter la PMRT Ou délocaliser une partie du système de Y (Chine, Pays émergents)

C) s :

Les revendications salariales par l’intermédiaire des syndicats qui permet d’accroître s et donc diminue TXM

Remarque : les augmentations simultanées de s et PMRT peuvent se neutraliser

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Troisième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 : Professeur : M. Mussard

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Exercice : s = 2.55 ; p = 3 ; PMRT = 1.25 ; VA = 150 ; S = 102 Question 1 : Calculer le taux de marge de 2 manières différentes.

Rappel : TXM = TXM = EBE/VA = (VA – Salaires)/VA = 1 – (Salaires/VA) = = 1 – (s. N/PQ) Et (PMRT) = Q/N  Q = PMRT. N d'où TXM = 1 – (sN/PQ) = (sN/PMRT). N = 1 – (s/

P.PMRT)

Question 2 : Si s = 2.8125  calculer à nouveaux le taux de marge et expliquer la variation du taux de marge obtenue.

Les faits : Neutralité salaires, prix ? Entre 1961 et 2000 les taux de marges des USA, de l’Allemagne, du royaume unis de la France et de l’Italie ont progressé. L’explication principale réside dans ce qu’on appelle pouvoir de mark up (price-maker). Entre 1963 et 1982

l’influence exercée par p (les prix) est légèrement supérieure à celle de s (salaires). Mais en 1982 et 2000 l’influence de p est très largement supérieure à celle de s. Cette tendance d’après 1982 peut être mise en parallèle avec la politique d’austérité qui débuta en 1983 (Politique de Jacques Delors). Ceci montre que les aspects juridiques et politiques transforment le partage de la valeur ajoutée.

Entre 1960 et 2000 on observe au contraire une relative stabilité du taux de marge pour le royaume unis (ça fluctue légèrement autour d’une tendance qui est de 26%).

USA Allemagne Royaumes

unis France Italie

1961 0.29 0.28 26 % 0.25 0.25

2000 0.34 0.34 26 % 0.3 0.33

Taux de marges et taux d’investissement : (graphique) Le taux de marge permet d’alimenter (le txm = ) les bénéfices aux apporteurs de capitaux, de payer les impôts et d’investir (FBCF).

A partir des années 1986 on assiste à la désintermédiation financière et à la création de nouveaux marchés et de nouveaux produits financiers (actifs dérivés comme « option d’achat » ; « option de vente »). Ce changement a permis aux apporteurs de capitaux d’augmenter leur rémunération en plaçant sur les marchés financiers.

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5- Partage de la Valeur Ajoutée et fonctionnement des marchés financiers.

Apporteurs demandent des comptes aux dirigeants, ils peuvent précipiter le cours des titres vers le bas. Les dirigeants étant menacés (si le dividende demandé n'est pas versé) ils peuvent alors les menacer. Les dirigeants menacent à leur tour les exécutants (licenciement …)

5.1)Actions et dividendes :

Certaines entreprises sont cotées sur les marchés financiers (par exemple le CAC 40 permet de coter les 40 premières entreprises industrielles de France). Il existe aussi d’autres marchés : Celui des valeurs technologiques. Lorsque les entreprises sont cotées sur les marchés il est possible d’en acquérir une partie (c’est une part de capital). Cette part de capital est cotée, on l’appelle action ou plus généralement titre. Ces titres peuvent être achetés par les 3 types d’acteurs (AC ; D ; E). Les détenteurs de titres peuvent chaque année prétendre à une rémunération qu’on appelle dividende. La valeur des dividendes versés dépend du statut d’actionnaire (actionnaire simple ou actionnaire majoritaire). Ces rémunérations sont décidées en conseil d’administration et peuvent se verser sous trois formes essentiellement :

o Sous forme de titre

o Sous forme liquide (monnaie) o Par acompte

5.2)Liquidités, pulsions acquisitives et pulsions de domination :

 Liquidités : La liquidité d’un marché est fonction de trois choses principales : o Des couts de transaction très faibles

o De la rapidité des ordres

o De l’existence de marchés secondaires.

Sans l’existence de marchés secondaires l’économie ne serait pas viable car il serait impossible de réallouer efficacement l’épargne.

 Les pulsions :

o Les apporteurs de capitaux ont un avantage : Ils peuvent acquérir d’importantes quantités de titres afin de devenir actionnaires majoritaires. Ceci permet

d’augmenter leur richesse et cette augmentation peut ne pas avoir de limite. Il s’agit de la pulsion acquisitive.

o Dans les EMC (économies marchandes capitalistes), l’aptitude à créer de nouveaux projets, de nouveaux produits, à diriger peut permettre de créer des empires. Cette volonté peut être nommée pulsion de domination. Il faut alors remarquer que la liquidité des marchés favorise la manifestation de ces deux pulsions et par conséquent une modification du partage de la valeur ajoutée.

Remarque : On peut maitriser le partage puisque la manifestation des deux pulsions conduit à modifier le partage de la valeur ajoutée : si on freine la liquidité par des taxes sur les transactions

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financières on va réduire la manifestation des deux pulsions et donc on va contribuer à avoir une stabilité du partage de la valeur ajoutée. Mais il faut qu’elle soit applicable sur toutes les places financières pour éviter les problèmes d’arbitrages.

Remarque 2 : L’idée de Keynes sur la taxe sur les transactions financières lui est venu en comparant Wall Street et Throgmorton Street (Londres). Il constate qu’à Wall Street les couts de transactions étaient plus faibles qu’a Londres, la rapidité de l’exécutions des ordres y était plus importante, donc le marché américain était beaucoup plus liquide que le marché anglais. Il dit qu’il faudrait qu’on fasse comme à Londres.

5.3)Croissance interne, croissance externe, rapports de forces (dirigeants / exécutants) :

Les deux pulsions qui sont liées à la liquidité des marchés impliquent la construction de grandes entreprises (holdings) qui suivent des objectifs de croissances (interne et externe).

- La croissance interne représente le processus d’accumulation des parts de marché d’une entreprise par la mise au point et la diffusion de produits innovants.

- La croissance externe est un processus d’acquisition d’entreprises concurrentes de manière à créer des groupes. Ceci peut se faire de deux manières : Avec de la liquidité, ou avec des titres.

o Exemple d’une OPE : Considérons deux entreprises A et B. Lorsqu’A ne dispose pas suffisamment de liquidités ou de fonds suffisants pour acheter l’entreprise B, elle peut recourir à une OPE (offre publique d’échange). Pour acquérir l’entreprise B, A doit racheter le capital de B. On suppose que celui-ci est de 5 actions qui valent chacune 2 euros. L’entreprise A peut alors proposer d’emmètre 5 nouvelles actions (sur le marché primaire = marché des titres neufs). Supposons que les nouvelles actions de A soient cotées à 2.5 euros, l’entreprise A va donc proposer d’échanger 5 de ses actions contre 5 actions de l’entreprise B. Ceci est rendu possible dans la mesure où les actions de A valent plus que celles de B. Ceci nous permet de

comprendre que les dirigeants sont très sensibles à l’évolution du cours des titres de leur entreprise. En effet le cours d’un titre reflète les signaux et les informations relatives à une entreprise : bonne gestion, qualité des projets, le montant des bénéfices etc… Si les signaux sont bons alors le cours des titres augmente (pour que le prix du titre augmente il faut que la demande de titre > offre de titre).

Au contraire si les signaux sont mauvais cela précipite la baisse du coût des titres.

On comprend donc pourquoi ces signaux peuvent influencer le statut d’un dirigeant en faisant de son groupe soit une proie soit un prédateur. Par ailleurs la pratique de rémunération par les stocks options que les apporteurs de capitaux peuvent décider de distribuer aux dirigeants et aux exécutants accroit la sensibilité des dirigeants et des exécutants à l’évolution du cours des titres.

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Attention : Recherche sur Taux de marge et Taux d’investissement (se renseigner sur ce qui s’est passé après 1982 sur le marché)

Le taux d’investissement semble réagir en retard aux évolutions du taux de marge.

Partant de 1982 sur le marché, le taux de marge à augmenté considérablement de 23,1% à 32% avant de stagner 1989 tandis que

Le taux d'investissement n'a commencer à accroitre qu'à partir de 1986 de 19,2 à 19,4 soit un retard de 4 ans

5.4) Rapport de force entre les apporteurs de capitaux et les dirigeants : Le Wall Street Walk.

L’expression « Wall Street Walk » est utilisée pour désigner la procédure de sanction que les apporteurs de capitaux peuvent utiliser contre un dirigeant lorsque ses stratégies de gestion ne permettent pas d’atteindre les résultats qui ont été fixés en début de période. Le Wall Street Walk consiste à vendre les actions qui n’ont pas permis de fournir les dividendes que les apporteurs de capitaux espéraient. En vendant leurs actions, les AC précipitent la baisse du cours des titres, permettant la diffusion d’un signal négatif qui permet d’exercer une menace de sanction sur le dirigeant. Cette menace est d’autant plus facile à mettre en œuvre que la liquidité et la diversité des titres sont importantes. Si le marché est fortement liquide, les AC peuvent vendre rapidement et à moindre coûts les actions qui vont permettre de sanctionner les dirigeants. Si la diversité des titres est importante alors les AC pourront en permanence choisir d’investir dans d’autres actions.

6 - Partage de la VA et taux de chômage :

6.1) La thèse néoclassique : Les conditions restrictives (section 3) énoncées par Arrow et Debreu permettent d’aboutir à la conclusion que le chômage est nul. Au mieux, lorsque celui-ci (le taux de chômage) est positif, la théorie orthodoxe permet de le concevoir comme volontaire. Il s’agit d’une volonté des syndicats d’augmenter le salaire réel impliquant l’existence d’un chômage volontaire.

Notre analyse en termes de rapport de force entre les 3 agents n’est pas incompatible avec cette théorie puisque nous avons vu que les syndicats pouvaient demander aux dirigeants une revalorisation des salaires. Nous verrons par la suite que notre théorie n’est pas incompatible avec la thèse keynésienne du chômage involontaire.

6.2)Le pouvoir des AC : La décomposition du taux de marge nous a permis d’aboutir à la relation suivante : TxM = f(s, p, PMRT) Les deux pulsions (acquisitives et de domination) nous

conduisent à penser que les apporteurs de capitaux peuvent faire augmenter le montant des dividendes versés de plusieurs manières :

o Ils peuvent essayer d’agir sur la PMRT : Le problème est que la main d’œuvre à forte PMRT est plus onéreuse.

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o Ils peuvent donc essayer d’agir sur P : Les hausses de TxM vont alors dépendre de la structure concurrentielle du marché et de la position de l’entreprise au sein de ce marché.

o Ils peuvent enfin essayer de baisser le taux de salaire nominal par l’intermédiaire des dirigeants mais les syndicats peuvent essayer de contrer cette stratégie.

D’autres possibilités, celles de diminuer les coûts de production en délocalisant une partie de l’appareil productif. Les menaces de délocalisation permettent d’œuvrer pour une PMRT plus importante de la part des dirigeants qui se répercute ensuite sur une demande de PMRT plus élevée de la part des exécutants. Ce processus a permis d’aboutir à une baisse de s (exemple en Allemagne : Les syndicats ont accepté de travailler plus de 39 heures rémunérés à 35 heures).

(19)

Quatrième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 : Professeur : M. Mussard

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6.3) La thèse de Keynes : Marchés financiers et chômage « involontaire ».

: 2 types de comportements dans la théorie de KEYNES : Il compare 2 classes : Throgmorton Street et Wall Street

Il constate que ce phénomène de liquidité, engendre l'esprit de spéculation D'où le terme de chômage « involontaire »

A Londres, le marché est moins liquide, cela favorise l'esprit d'entreprise, d'autres types d'investissement

Le fonctionnement des marchés financiers est lui-même générateur de chômage. En 1936, Keynes montre dans la théorie général de l’emploi, de l’intérêt de de la monnaie, que l’accroissement de la liquidité peut être à l’origine de crise de confiance, elle-même à la base de cracks financiers. Selon l’auteur, il existe 2 types d’investissement sur les marchés financiers qui résultent de deux types de comportements.

- L’esprit d’entreprise : Les intervenants sur les marchés choisissent d’acheter un titre car le projet de l’entreprise (nouveau produit, stratégie d’investissement) va permettre l’obtention de dividendes élevés. Il s’agit d’une sélection des investissements qui se base sur un futur lointain (voir texte de Keynes concernant la place de Londres). Cet esprit d’entreprise peut être obtenu si l’on freine la liquidité des marchés (donc taxer les transactions financières).

- l’esprit de spéculation : Les intervenants sur les marchés financiers choisissent d’investir dans un titre en l’instant T car ils estiment que la valeur en T+1 est supérieur à celle en T (T et T+1 sont très rapprochés, quelques jours au plus). Il s’agit d’une sélection des

investissements basé sur le futur immédiat.

Les comportements mimétiques : Pour Keynes dès lors que les marchés sont fortement liquides, l’esprit de spéculation l’emporte sur l’esprit d’entreprise. De ce fait les prévisions à court terme ne résultent pas de calcul scientifique mais simplement de la psychologie de masse. Les intervenants essaient de prévoir ce que la majorité des intervenants pensent. Par exemple : Si une mauvaise information est annoncée (choc pétrolier), les intervenants vont prévoir que la majorité des détenteurs de titres souhaitent vendre leurs titres afin

d’effectuer des placements sur des places financières plus sûr. Les intervenants vont donc vendre leurs titres (on les appelle des baissiers). Si l’offre de titres est supérieur à la

demande, le prix des titres diminue. Cette diminution peut elle-même contribuer à précipiter la vente de titres impliquant a son tours une nouvelle baisse. Ce comportement s’appelle comportement mimétique.

(20)

Dans la théorie générale les rapports de force entre les agents ne sont pas explicites. Or, nous savons que les apporteurs de capitaux exercent un pouvoir décisif sur les marchés. La thèse du partage de la valeur ajoutée n’est donc pas incompatible avec la thèse de Keynes selon laquelle le chômage est involontaire.

6.4) crise monétaires, financières et bancaires.

A. La crise mexicaine de 1994 :

Dès 1992 le Mexique signe les accords de l’ALENA (qui rentre réellement en vigueur en 1994). Au même moment se crée un marché des capitaux unifié. Celui-ci absorbe entre 1990 et 1994 180 milliards de dollars (il y avait 60 milliards pour les investissements directs et120 milliards de placement à court terme), par ailleurs, l’inflation reste forte car le peso est indexé sur le dollars.

Cette inflation diminue la compétitivité mexicaine (les producteurs sont obligés d’augmenter leurs prix pour faire face à l’inflation). La compétitivité est d’autant plus touchée que le peso s’apprécie de 60% entre 1988 et 1994 (déficit de la balance revente de 8 milliards de dollars). La crainte d’une dévaluation du peso (attaque spéculative = comportement mimétique) a incité les détenteurs à court terme de revendre rapidement et de miser sur des places sûr. Les intervenants ont anticipé une baisse puis la liquidité a contribué à l’effondrement des marchés financiers mexicains impliquant une contraction de la masse monétaire, aboutissant à un taux de chômage à la fin de l’année 1995 de l’ordre de 25% (ce taux de chômage était publié officiellement à 5.2 %).

B. La crise des subprimes (2007) :

Contrairement à la crise mexicaine, la crise des subprimes est à la base une crise bancaire qui a été précipitée par une crise immobilière. La crise immobilière a été engendrée par une politique monétaire expansionniste (les taux directeurs de la réserve fédérale étaient aux alentours de 1%).

Les créances immobilières qui ont été titrisées ont subis des attaques spéculatives car les créances immobilières détenues par les banques étaient de moins en moins honoraires. Là encore, la liquidité des marchés a précipité les ventes de titres et les faillites bancaires en cascade. Les faillites bancaires en cascade proviennent du risque lié.

C. La crise grecque :

On assiste à une dégradation successive de la note de l’Etat grecque. Cette note passe de AAA à BB+

entre octobre et décembre 2009. L’ancien premier ministre avait falsifié les chiffres du déficit (6% du PIB) puis Papandreou arrive au pouvoir le 4 octobre 2009 et rétablit la vérité (12.7% de déficit). Les obligations de l’Etat grecque sont alors revendus en masse sur les marchés secondaires, l’offre de titres étant supérieure à la demande, le prix du titre diminue et les taux d’intérêt augmentent jusqu’à atteindre 10.8 %. Ces reventes massives ont été permises du fait de la forte liquidité des marchés financiers.

Conclusion : Concernant ces 3 crises, nous pouvons conclure que les causes sont multiples mais que les conséquences se traduisent toujours par une hausse du chômage involontaire et donc d’une répartition de la valeur ajoutée au détriment des dirigeants et exécutants.

(21)

1) Banque Centrale

Les Banques Centrales ont occupé une place de plus en plus importante, au cours du XXème siècle. Devenues indépendantes pour la plupart elles remplissent des fonctions multiples : émetteurs de billets, prêteurs en dernier ressors, mais surtout responsable de la politique monétaire

En tant que responsable de cette politique, la Banque Centrale poursuit plusieurs objectifs : -objectif principal de stabilité monétaire : elle maîtrise l'inflation et permet le bon fonctionnement des marchés financiers

-objectif secondaire de croissance économique

7 - Partage de la valeur ajoutée et autorité monétaire.

7.1) La banque centrale :

Les banques centrales ont occupé une place de plus en plus importante au cours du 20°siècle.

Devenues indépendantes (pour la plupart), elles remplissent des fonctions multiples (émetteur de billets ; prêteurs en dernier ressort ; mais surtout responsable de la politique monétaire). En tant que responsable de cette politique, la banque centrale poursuit plusieurs objectifs :

o L’objectif principal de stabilité monétaire : Elle maitrise l’inflation et permet le bon fonctionnement des marchés financiers.

o L’objectif secondaire : C’est celui de la croissance économique.

7.2)Politique monétaire et partage de la VA :

Question possible à l’exam : A qui bénéficie la hausse des taux directeurs pratiqués par la banque centrale européenne ? (parmi les 3 acteurs)

(graphiques)

 Apporteurs de capitaux et dirigeants, bénéficiaires de la hausse des taux : En augmentant ses taux directeurs, la banque centrale augmente le cout d’obtention de la monnaie que les banques de second rang peuvent emprunter. Comme il devient plus couteux pour les banques de second rang d’emprunter de la monnaie, elle répercute cette hausse sur les taux auxquels elle prête aux agents non financiers. Autrement dit les ménages pourront obtenir des crédits à un taux plus onéreux. Si l’augmentation des taux est trop brutale, les ménages freineront automatiquement le montant de leurs dépenses effectuées à crédits. Il s’ensuit une baisse de la demande globale qui s’accompagne d’une baisse du niveau général des prix.

Ainsi, la BC maitrise l’inflation. Pour les apporteurs de capitaux rémunérés essentiellement par les dividendes des actions qu’ils détiennent, l’inflation est une menace réelle. Ainsi, en

(22)

pratiquant une politique monétaire de rigueur, la banque centrale contribue à modifier le partage de la valeur ajoutée en faveur des apporteurs de capitaux.

 La dde globlae,le niveau generale diminue aussii

 En définitive, ce mecanisme montre que la banque centrale maitrise l’inflation cependant elle incite les ménages à moins depenser donc la croissance économique ralentie puisque les AC et les D sont rémunérer en partie par les dividendes et les stock option, ils sont les ers bénéficiaires de cette hausse de taux.

 En definitive,la BC œuvrera pour un partage défavorable aux E puisque le ralentissement economique va en premier lieu modifier la situation des E pour en passer du statut de travailleur à chômeur.

Le pouvoir d’achat est : s / p (salaire réel), mais puisque les apporteurs de capitaux ne touchent pas de rémunération salariale, pour eux le pouvoir d’achat = ensemble des dividendes en une année / niveau général des prix. Donc la menace directe qui pèse sur le pouvoir d’achat des AC c’est une augmentation du niveau général des prix.

Pour les dirigeants : Même raisonnement, leur rémunération principale repose sur les stock- options.

(23)

Cinquième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 : Professeur : M. Mussard

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Exécutants bénéficiaires de la baisse des taux.

(Graphique 1, 2 et 3 « banques commerciales »)Politique monétaire expansionniste : on augmente la masse monétaire qui est mise en circulation. C’est le déplacement de la courbe d’offre de monnaie de la banque centre vers le droite, donc le taux d’intérêt diminue.  un taux d’intérêt très bas c’est ce qu’il y avait aux états unis dans les années 2000.

Les agents non financiers (ménages) vont pouvoir emprunter à un taux beaucoup plus bas, donc ça va accélérer le crédit et donc la demande globale. On va créer de l’inflation.

Graphique 1 : La banque centrale diminue ses taux directeurs c.-à-d. qu’elle va mettre a disposition des banques de second rang plus de monnaie. C’est pour ça qu’il y a une augmentation de l’offre.

Graphique 2 : Si les banques de second rang peuvent emprunter à un taux plus faible alors elles peuvent répercuter la baisse de ces taux sur ceux qu’elle pratique avec les agents non financiers. Les taux d’intérêt étant plus faibles, consommation et investissement

augmentent, la demande globale devient supérieure à l’offre globale (de biens et services) et le niveau général des prix augmente. L’implication de la hausse du niveau général des prix s’accompagne d’une hausse du salaire nominal. Par ailleurs la croissance permet la création de nouveaux emplois qui vont directement bénéficier aux exécutants.

Conclusion : Si la banque centrale baisse ses taux directeurs, elle transforme le partage de la valeur ajoutée au bénéfice des exécutants.

8. Partage de la valeur ajoutée en France depuis 1970 :

Remarque : Entre 1970 et 2000 le taux de marge diminue pour atteindre un minimum en 1982 puis le taux de marge augmente à nouveaux. Cette analyse n’est pas valable pour tous les secteurs de l’économie. Par exemple les industries de biens de consommation courantes ont connus un taux de marge stable.

8.1)Des déséquilibres salariaux (70-82) :

Entre 1970 et 1982 le taux de chômage augmente mais reste relativement faible. En faisant référence à la relation de Philips : Lorsque le taux de chômage est faible, les prix sont élevés. En réponse à l’accroissement des prix les salariés n’hésitent pas à revendiquer des hausses de salaire. Il en résulte alors une rémunération du travail plus importante que celle du capital (l’élasticité de substitution capital / travail est dans ce cas inférieure à 1). Par conséquent, le taux de marge décroit fortement entre 70 et 82. En fait, les entreprises ont continuées à substituer du capital au travail

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alors que les déséquilibres salariaux augmentaient. Au contraire, les entreprises auraient dû embaucher une main d’œuvre peu couteuse (augmentation du taux de chômage).

8.2)Le progrès technique (1982 – 2000) :

De nouvelles techniques de production apparaissent au début des années 80. La substitution capital travail progresse avec une main d’œuvre de plus en plus qualifiée. Ceci contribue à améliorer l’efficacité du capital ainsi que son rendement (élasticité de substitution capital / travail > 1). Il s’en suit une forte progression du taux de marge. Ceci va de pair avec un taux d’investissement faible mais aussi une volonté de désendettement de la part des entreprises. Ceci s’est fait au détriment des ouvriers qualifiés dont les rémunérations décroissent après 82.

9. Partage de la Valeur ajoutée : Solution d’après crise ?

Les politiques économiques conjoncturelles restent stériles. La politique monétaire semble inefficace pour augmenter la croissance économique. De même, la politique budgétaire est limitée depuis le traité de Maastricht. Avant de concevoir le partage de la valeur ajoutée comme solution structurelle il est nécessaire de revenir sur les enjeux liés à l’économie chinoise mais aussi de tirer les conclusions du cercle déflationniste Japonais.

9.1)L’économie chinoise :

On assiste depuis de nombreuses années à des délocalisations des techniques de production vers les pays émergents (notamment la Chine du fait de ses faibles couts salariaux). Ceci a notamment permis de doter l’économie chinoise de nouvelles techniques de production favorisant les exportations (Les exportations chinoises sont à peu près 10% des exportations mondiales).

Les techniques de production se développent notamment avec la création d’un nouveau marché des valeurs technologiques (chinext). Quelques jours après son ouverture, celui-ci absorba 15.5 milliards de dollars.

Analysons maintenant les conséquences des exportations chinoises sur les pays européens.

Rappelons que pour les échanges internationaux il existe une parité fixe entre le dollar et le yuan (renminbi).

La majeure partie des exportations chinoises se fait en direction des Etats-Unis. Les firmes chinoises exportatrices reçoivent des dollars. Afin de garantir la fixité du taux de change, la banque centrale chinoise créée de la monnaie (elle créée des Yuan). On dit qu’elle constitue des réserves de changes.

Certains économistes comme J.C. Trichet, prônent un régime de change flottant entre les USA et la Chine. Les prévisions montrent que le dollar se déprécierait par rapport au Yuan. On estime que l’euro s’apprécierait de l’ordre de 2.18% par rapport au dollar. Par conséquent certains pays européens comme la France seraient davantage pénalisés même en adoptant une TVA sociale qui augmenterait les exportations.

(25)

Depuis 2005 la monnaie n’est plus encrée uniquement sur le dollar mais sur plusieurs monnaies simultanément.

Le fait qu’il y ait plusieurs monnaie encre depuis 2005 ne change rien en la fixité du taux de change entre yuan et dollar. puisque la chine exporte essentiellement aux USA la BC chinoise se constitue une réserve de dollar qui est faramineuse.

Etant donné que le taux de change entre le dollar et le yuan est fixe, la BC chinoise est obligée d’émettre des yuans de manière à équilibrer les stocks de monnaies donc de maintenir la parité fixe Que souhaite les USA ?ils souhaitent un système purement flexible et flottant, en imaginant que le système d’échange devienne flexible elle ne serait plus obligée d’émettre des yuans en conséquence le prix du dollar diminue ainsi, le scenario que nous avons connu entre 2005 et 2008 s’aggraverait.

D’après les estimations, nous aurions une appréciation d’estimation 2.18 dollar à un (1) euro alors la conséquence serait immédiate

En rappelant que le taux de chômage U(t) est une fonction du montant des investissements à un moment t-1 moins les épargnes en t-1 divisé par le PIB en t-2.

Ut = f[(It-1 – Et-1) / PIBt-2 ; (EXPt-1 – IMPt-1)/PIBt-2 ; (RRt-2 – RVt-2) / PIBt-2 ] Investissement épargne exportation importations Revenus reçus Revenus versés 1er terme :

Lorsque I>E cela signifie qu’il y a de la création monétaire (au cas où les banques de seconds rang sont capable de rendre des crédits grâce à l’offre)

C’est cette technique qui à permis aux Usa d’avoir une croissance soutenu entre 2000-2008.

2ème terme :

La différence EXP/IMP représente e dégre de compétitivité internationale plus le 1er terme augmente + la croissance aug et + le taux de chômage diminue, le 2ème terme s’appelle création monétaire Expost 3ème terme :

Les modalités d’insertion internationale au niveau du système financier, la différence entre le revenu reçu des pays extérieur des revenu versés et les revenu qu’on verse aux pays étranger reflète la

quantité monétaire net des titres financiers qui ont été acheté au cours de la période t cette composante est très importante pour les USA moins importante

En définitive, ce seront les conflits politiques entre les USA et la chine qui permettrons de savoir si dans le future si on se dirigerait vers un système d’échange flexible, si le système reste fixe, la BC chinoise peut pour maintenir cette fixité augmenter sa demande d’obligation américaine ,dans ce cas le prix de l’obligation augmente et donc le taux d’intérêt baisse. Si le système d’échange était flexible nous aurions un taux d’intérêt à long terme qui augmenterait de 1point

Ce serait un coût supplémentaire a supporter pour l’Etat français

On s'aperçoit que ce qui fait diminuer le chômage est la création monétaire.

(Fonction à trois variables, la plus importante c’est la première, puis la seconde).

En faisant référence à cette équation on prouve que la faiblesse des exportations peut entrainer une augmentation du taux de chômage. Par ailleurs, l’autre possibilité pour maintenir la parité dollar / Yuan est l’achat de bons du trésor américain. En passant à un régime de change flexible, on estime

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que les taux d’intérêts américains monteraient à plus de 4.5%. On aurait le même effet en Europe ce qui impliquerait une charge supplémentaire de remboursements des intérêts d’emprunts.

9.2)L’économie Japonaise : Le cercle déflationniste

Jusqu’à la fin de 1980, l’économie japonaise était extrêmement riche (très bonne politique

industrielle, flambée des marchés financiers et l’immobilier était aussi cher qu’à Manhattan). Avec les crises des années 1980, le Japon est sous une emprise déflationniste. Les producteurs ne cessent de baisser les prix pour augmenter leur part de marché. De plus, les capacités de production sont extrêmement fortes, ceci implique une baisse du niveau général des prix. Pour sortir de ce cercle déflationniste le Japon met en œuvre uniquement des politiques de relance budgétaire (exemple fin 2009 injection de 7200 milliards de Yen dans l’économie). Le passage de plan de relance à plan de relance a permis à la dette d’atteindre 200% du PIB. La banque centrale décide d’augmenter brutalement les taux d’intérêt pour contrer notamment la flambée du pétrole. Ce changement de politique monétaire a mené les banques de second rang à la faillite. La demande globale reste stable mais les entreprises tentent de diminuer les couts de production : C’est le début du désendettement et de la baisse des salaires. Entre 1990 et 2000 les actionnaires devenaient toujours de plus en plus exigeants malgré la faiblesse et la stabilité de la demande globale. Le partage de la valeur ajoutée se fait donc en défaveur des exécutants. En diminuant ses taux d’intérêts la banque centrale ne parvient pas suffisamment à relancer la demande globale (taux directeur voisin de 0%, taux d’inflation = - 1,5%). La volonté de désendettement provoque une augmentation de la capacité d’autofinancement de 60% à 110% du PIB entre 1997 et 2007. Au lieu d’œuvrer pour un partage favorable aux

exécutants permettant de relancer la croissance, les entreprises ont inutilement conservé des actifs financiers (essentiellement de la dette publique) et une capacité d’autofinancement trop élevée.

Résultat : Croissance molle (1%) avec 20% de perte d’emploi depuis 1998 et un PIB estimé pour l’année 2020 à uniquement 5% de la richesse mondiale (5x moins qu’aujourd’hui).

 La baisse des salaires diminue la demande globale

 L’Etat soutient la demande en injectant de la monnaie, et s’endette

 Flux financiers se dirigent vers la dette, on achète la dette japonaise.

 Moins d’investissements privés

 Le taux de change s’apprécie

 Diminution des exportations

 Diminution des salaires

C’est ce qu’on appelle le cercle déflationniste.

(27)

Sixième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 : Professeur : M. Mussard

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9.3) Partage de la valeur ajoutée : Antidote d’après crise.

En 2009, en pleine crise, les entreprises du CAC 40 réalisent environ 50 milliards d’euro de bénéfices dont 35,5 pour les actionnaires. On constate alors que le cercle déflationniste peut se mettre en œuvre. En effet, il est possible d’estimer que la part des bénéfices qui revient aux apporteurs de capitaux est trop importante (Investissement affaibli). Lorsqu’ une chambre de commerce et d’industrie se charge du pilotage de l’entreprise, le taux de rentabilité est fixé à 7% environ afin de pouvoir garantir un taux d’investissement élevé. On peut alors se demander pourquoi les

actionnaires du CAC 40 ne se contentent pas d’un taux de rentabilité équivalent. En effet, en pleine crise, les chiffres d’affaires ont fortement diminués. -14% pour La Farge pas exemple, -27% pour Total en 2009. Malgré la baisse du chiffre d’affaire, les actionnaires ont exigés un taux de rentabilité constant, largement supérieur à ceux que recommandent les chambres de commerce et l’industrie.

Pour maintenir un taux de rentabilité aussi élevé, les dirigeants d’entreprise agissent sur la seule variable d’ajustement (baisse des salaires, baisse du niveau de l’emploi, et donc un taux de chômage voisin de 10%).

 Solution n°1 : Ne faudrait-il pas soutenir la demande globale en baissant les cotisations sociales qui pèsent sur les salaires ? En agissant de la sorte la consommation pourrait augmenter faisant croitre la demande globale et diminuer le taux de chômage. Rappelons que la demande globale est égale à la somme des consommations (C), de l’investissement (I), et des dépenses publiques (G) : D = C + I + G. La solution 1’ consisterait à booster la

consommation. Impact immédiat. Si on allège les CS, on est en faveur des E. (solution prônée par la gauche)

 Solution n°2 : TVA sociale, on cherche à transformer le partage de la valeur ajoutée de manière à ce que l’investissement augmente et donc que le taux de chômage diminue. Eviter d’avoir des oligopoles et monopole qui augmentent le niveau général des prix et donc qui impactent directement le pouvoir d’achat des ménages

 Solution n°3 : La solution 3 consiste à coupler aux solutions 1 ou 2 une réelle politique de maitrise du niveau général des prix. Cela passe aussi par des contrôles permettant de diminuer l’influence des oligopoles. (En effet, depuis le début de la crise, on constate un phénomène d'inflation, qui peut provenir du « Mark up » : pouvoir des oligopoles, et donc une baisse du pouvoir d'achat des consommateurs)

Avoir des politiques pour soutenir l’emploi des jeunes via l’augmentation du capital humain passant par l’investissement en on aura une répercussion sur le salaire. La solution 3 à deux effets, un effet sur la hausse du taux de salaire nominal et un effet sur le niveau général prix)

(28)

Solution n°4 :

Le fonctionnement des marchés financiers

Eviter le comportement mimétique c’est éviter le comportement de spéculation mais pour freiner l’esprit de spéculation, il faut limiter la liquidité des marchés financiers(le training a haute fréquence, augmenter les coûts et les délais de transaction

2impacts : petit s(taux de salaire nominal) et petit p(niveau général des prix) seront impactés Il est nécessaire d’avoir une règlementation plus rigoureuse en ce qui concerne les délocalisations.

Faut-il taxer une partie des bénéfices non investis ? Ceci permettrait de réfléchir à une réelle politique en faveur de l’emploi. En somme les solutions 1 à 4 doivent être accompagnées d’un nouveau fonctionnement des marchés financiers et notamment un contrôle accru du phénomène de titrisation.

10. Eléments de réflexion critique : limites des indicateurs de richesse

Dans la section précédente nous avons considéré que le PIB ou la valeur ajoutée était le seul indicateur de richesse. En fait, les PIB tiennent compte essentiellement de la production. Ainsi lorsqu’on parle de croissance économique on regarde uniquement la capacité de production de ce pays. On peut alors se demander s’il s’agit de la seule manière de mesurer la richesse. La réponse est non. En effet un taux de croissance du PIB de l’ordre de 10% n’implique pas que tous les agents économiques se sont enrichis. Cela n’implique pas que les apporteurs de capitaux et dirigeants s’enrichissent ni que les exécutants deviennent moins pauvres. Il est peut être nécessaire

d’incorporer aux indicateurs de richesse la dimension du bien-être. On peut donc en conclure que les indicateurs de type PIB sont critiquables. et ne tient pas compte de l’economie d’environnement, des dégâts environnementaux de l’activité bénévole, domestique et enfin des activités provenant de l’économie souterraine

10.1) La non-comptabilisation des dégâts.

 1. Les accidents de la route : Soit deux économies A et B. Supposons que le PIB de A soit égal au PIB du pays B. Considérons que dans l’économie A il y a beaucoup d’accidents de la route alors que dans l’économie B et pas dans le pays A. Le pays A aura tendance à avoir à terme un PIB plus important que celui de B. Ceci vient du fait que A va dépenser en soins médicaux, en services d’urgences. Le pays A va donc orienter ses ressources et ses activités pour

réparer les dégâts sans nécessairement orienter ses ressources pour améliorer le bien-être de sa population. En poursuivant le raisonnement on pourrait imaginer que le pays A

embauche 10% de la population afin de casser les routes et les voitures et embaucherais 10%

de la population pour réparer les dégâts. L’économie A aura un PIB supérieur à celui de B même si B embauche 20% de la population destiné à améliorer le bien-être des individus.

 2. Les dégâts environnementaux : Partons du fait que la destruction des forêts permet de faire progresser la richesse mondiale (le PIB). Néanmoins cette augmentation de richesse ne tient pas compte du patrimoine naturel ni des conséquences sur le changement climatique.

Les activités polluantes de certaines entreprises s’accompagnent d’une augmentation du PIB.

Cependant la pollution peut engendrer des pertes de bien-être pour les personnes qui

(29)

subissent ses externalités (les dégâts environnementaux ne sont pas inclus dans les comptes de la nation).

Le concept de richesse nette : Selon les écologistes, la meilleure façon de mesurer le bien- être consiste à mesurer la vrai richesse ou richesse nette. L’idée consiste à ne pas prendre en compte toutes les activités et créations de richesses si celles-ci s’accompagnent d’activités dédiées aux réparations des dégâts. Si les dégâts environnementaux liés à une activité économique implique une perte de bien être qui doit être compensé par la mise en place d’une nouvelle activité économique, alors la création de richesse nette doit tenir compte d’une richesse négative qui est égale au montant de la deuxième activité économique.

10.2) La non-comptabilisation des contributions positives.

 1. Les loisirs : Aux USA le temps de travail annuel a augmenté de 5 semaines de 1980 à nos jours. Au contraire, dans certains pays européens comme la France a diminué. Par

conséquent l’augmentation du temps disponible ou l’augmentation des loisirs s’accompagne d’une augmentation de bien-être. Evidemment, cette augmentation n’apparait nulle part dans les comptes nationaux.

 2. L’activité bénévole : Toutes les activités bénévoles sont ignorées dans les comptes de la nation. Pourtant, ces activités sont créatrices de richesses et de bien-être.

 3. L’activité domestique : Il s’agit de l’activité invisible par excellence. L’INSEE estime que dans les pays développés le temps de travail domestique est équivalent au temps de travail rémunéré. On pourrait donc avoir une mesure du PIB multipliée par deux si cette activité était prise en compte comme une contribution positive à la richesse.

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Chapitre II : Inégalités, pauvreté.

Introduction : Dans le premier chapitre consacré au partage de la valeur ajoutée nous avons vu que les rapports de force entre les agents permettaient de modifier les inégalités de richesses qui

existent entre ces achats. Nous avons utilisé une grandeur macroéconomique (le taux de marge) afin d’aboutir à ce résultat. Nous allons au contraire dans ce chapitre 2 nous intéresser aux inégalités et à la pauvreté sous l’angle microéconomique. Nous aborderons notamment le problème de la mesure des inégalités. Nous verrons aussi que les théories économiques ne permettent pas d’aboutir à un consensus en ce qui concerne la définition des inégalités et de la pauvreté.

I. L’économie des inégalités :

C’est un courant de pensée qui est apparu en 1966 suite à la publication des travaux de S.C. Kolm. Ce courant de pensée ne peut pas s’affranchir des jugements de valeur qui sous-tendent la théorie des inégalités. Par définition les jugements de valeur sont subjectifs. Par conséquent on retrouve dans la théorie de la mesure des inégalités les courants de pensée politiques traditionnels soit de gauche soit

(30)

de droite. La position libérale de droite prône l’allégement des taxes des entreprises afin de favoriser la croissance économique et de diminuer les inégalités de rémunération. La position sociale de gauche prône quant à elle une intervention des pouvoirs publics permettant une meilleure régulation des marchés et une politique de redistribution qui passe par la mise en place d’une politique fiscale sévère à l’égard des plus riches.

 1.1 Exemple d’inégalités : Enquête de l’INSEE en 2002 montre qu’en moyenne le revenu des hommes et supérieur au revenu des femmes (dans la région Languedoc-Roussillon).

(31)

Septième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 : Professeur : M. Mussard

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 Comparaisons internationales : RID9,1 = D9/D1

Pour les salariés à temps plein le rapport inter-décile 9,1 donne les résultats suivants : 4,5 pour les Etats-Unis, 4,1 pour le canada, 3,4 pour le royaume unis, 3,1 pour la France, 2,5 pour l’Allemagne, 2,4 pour l’Italie, 2,3 pour la Belgique, 2,1 pour la Suède et 2 pour la Norvège.

Remarque : Si on ajoute les travailleurs à temps partiel, on obtient un rapport inter-décile de 5,5 pour les Etats Unis. On constate donc qu’il y a de fortes disparités au sein des pays anglo-saxons, des valeurs intermédiaires pour les pays latins, et des valeurs très faibles pour les pays

nordiques. Nous verrons par la suite que les rapports inter-déciles ne permettent pas de mesurer correctement les inégalités de revenu.

 Evolution historique : Entre 1870 et 2000 le pouvoir d’achat d’un ouvrier français a été multiplié par 8, celui des cadres supérieurs par 4,8. Lorsqu’on établit des comparaisons de niveaux de vie dans le temps, le pouvoir d’achat constitue une variable qui permet de neutraliser en partie l’influence qu’exerce le niveau général des prix

1.2) Inégalités et théories économiques :

 Marx (1818-1883) : Les écarts de rémunération entre les propriétaires des moyen de production et les non-propriétaires des moyens de production, s’explique par le fait qu’a travers le système capitaliste, les propriétaires des moyens de production peuvent prélever un revenu (surplus). Les inégalités résultent essentiellement d’un rapport de force qui prévaut entre ces deux classes sociales.

 Simon Kuznets (1901-1985) : Pour Kuznets il existe une relation en U inversé (parabole) qui permet de lier le PIB par habitant et le montant des inégalités de revenu. Cette relation s’explique par la succession de phase :

o La première phase est une phase d’industrialisation au détriment du secteur agricole.

Cette phase étant étroitement liée à l’exode rural. Durant cette phase les individus arrivent à percevoir des rémunérations plus importantes que celles obtenues dans le secteur agricole. Ces rémunérations ne bénéficient qu’à une petite partie de la population. Ces inégalités de revenus sont plus importantes avec les individus restés dans le secteur agricole. Lorsque plus de 50 % de la population a migré vers le secteur industriel, la phase numéro 2 est amorcée.

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