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Le cadre théorique de référence

Dans le document Chapitre 1. (Page 39-44)

Chapitre II : Inégalités, pauvreté

I. Le cadre théorique de référence

1.1)L’optimum privé :

Soit une économie composée d’une seule firme. Par exemple la firme TEPCO qui fait face à tous les habitants de Fukushima notés H. On va considérer que la firme TEPCO a une activité polluante, c.-à-d. que dès qu’elle commence à produire une unité de production, on peut calculer tout de suite une pollution, et on considère que la pollution s’accroit à mesure que la production augmente.

Si les agents sont libres dans ce cas il est possible de réduire l’optimum privé relatif au

comportement de TEPCO (le maximum de profit β). Les habitants H maximisent leur satisfaction, mais ils ne peuvent le faire qu’en tenant compte de la pollution engendrée par l’activité économique de TEPCO. En effet, plus TEPCO produit et plus la pollution augmente. Nous dirons que plus TEPCO produit et plus les habitants subissent des pertes marginales.

Le bénéfice marginal c’est le bénéfice supplémentaire que je retire si je produits une unité supplémentaire βm. Je raisonne a la marge, j’utilise un point de vue orthodoxe.

Pm c’est la perte marginale de Bien-être, ou le cout marginal de dépollution.

(Bm) = B' = Rm –

Cm

Pm c’est la perte marginale de bien-être.

Bm Pm

M Bm

B N L Pm

Q

O

N' Qc* Qt*

La condition d’optimalité c’est β’ = 0, et ça se trouve à l’intersection entre la droite de βm et l’axe des abscisses (point QT*).

Le bénéfice maximal (l’optimum privé) c’est l’aire O M Q*T. L’aire du triangle nous donne le bénéfice.

L’aire du second triangle représente la perte total de bien-être subie par les habitants H : ONQ*T. Π = profit de la collectivité = OMQ*T - ONQ*T = OMBN’

1.2)Optimum social :

Lorsque le planificateur (ou le décideur) n’intervient pas le profit de la collectivité est égale a l’aire du trapèze OMBN’

Le décideur peut alors se demander s’il n’existe pas une situation sociale meilleure que la précédente. Pour cela, le décideur maximise le profit de la collectivité.

Π’ = 0  [RT – CT – P]’ = 0  Rm – CM – Pm = 0  Bm = Pm  Q*C . Donc l’intersection entre la droite du profit marginale et celle de la perte marginale.

Lorsque le décideur maximise le profit collectif nous sommes en situation d’optimum social, le profit π* est égal à l’aire OML. On constate alors que le profit de la collectivité optimal est supérieur au profit collectif qu’on a appelé OMBN ‘.

En définitive l’optimum social est la situation dans laquelle le bien être est maximal pour l’ensemble des agents de la collectivité. On appel cette situation l’intérêt collectif. Si le décideur n’intervient pas, l’intérêt individuel devient la règle de maximisation. Dans ce cas, le profit de la collectivité est

inférieur à celui de l’optimum social.

Remarque : La solution de production nulle n’est pas intéressante car elle ne procure aucune utilité d’un point de vue collectif (on pourrait affiner l’analyse en considérant que certains habitants H travaille pour TEPCO, production nulle = salaire nul, pas de bénéfice etc etc…). Lorsqu’on passe de l’optimum privé à l’optimum social deux types de solution sont envisageables :

- Soit l’Etat intervient

- Soit on décide de laisser TEPCO et H se coordonner.

2. Les solutions privées

L’économiste Coase a montré en 1960 que lorsque le nombre d’agent est faible et qu’il existe des droits de propriété alors la négociation pollueur / pollué aboutit à l’optimum social.

Premier cas :

Supposons que ce sont les habitants H qui détiennent les droits de propriété. Ils décident de la qualité de l’air et donc du montant de la production. Dans ces conditions, l’entreprise TEPCO n’a pas d’autres choix que de demander à H une autorisation pour produire une quantité précise. La quantité produite autorisée par H est possible lorsque l’entreprise peut verser un dédommagement qui doit être supérieur à la perte marginale. Le dédommagement ne peut pas être inférieur à Pm sinon H refuse. De plus le dédommagement ne eut pas excéder le bénéfice marginal, sinon l’entreprise TEPCO refuse de négocier (elle ne peut pas payer). La négociation avance donc jusqu’au point critique Q*c , à ce moment-là les négociations s’arrêtent car le dédommagement demandé par H est supérieur au bénéfice marginal, c’est pas possible.

Deuxième cas :

C’est l’entreprise TEPCO qui détient les droits de propriétés. La négociation débute au point Q*

Les habitants peuvent dissuader TEPCO de produire, si H propose dédommagement supérieur au bénéfice marginal. Et le dédommagement ne peut pas excéder la perte marginal. La négociation recule jusqu’à atteindre le point Q*C. Au-delà de ce point, H ne peut plus proposer un

dédommagement supérieur au bénéfice marginal car celui-ci excède le montant perte marginale. On dit aussi que H n’a plus d’incitation à négocier.

Conclusion : Le théorème de Coase indique que quel que soit la répartition des droits de propriétés, l’optimum social est garanti dès lors que la répartition de fait entre un petit nombre d’agents.

2.1)La fusion des parties concernées.

Une autre solution d’ordre privée concerne le rachat de l’entreprise par les exécutants. Dans ce contexte il existe une seule et même personne qui joue le rôle d’apporteur de capitaux, de dirigeant et d’exécutant (ça arrive lorsque les exécutants ne souhaitent pas que la délocalisation se produise, et organise le rachat de leur entreprise). L’agent unique ne vas non pas maximiser le profit de l’entreprise, mais va maximiser inévitablement le profit collectif.

Nous retrouvons les mêmes conditions de maximisation : πmax  π’ = 0  [RT – CT – P]’ = 0 où P = perte.

 Rm – Cm = Pm  Bm = Pm  Q*C . La quantité Q*C garantit l’optimum social.

3. Les solutions publiques :

L’Etat peut essayer de trouver les bonnes incitations afin de garantir la norme de production Q*C qui garantit l’optimum social.

3.1)Les normes :

Le gouvernement peut demander aux économistes de calculer la quantité Q*C. Afin de respecter cette norme, le gouvernement va se servir d’un mécanisme incitatif simple. Dès qu’une entreprise dépassera la norme Q*C elle sera soumise à des pénalités (le montant sera égal à la perte marginale).

3.2 ) La taxation Pigouvienne : ( principe pollueur = payeur)

En 1932, un des économistes anglais des plus reconnus propose le principe pollueur payeur. Ce principe consiste a faire payer une taxe qui est proportionnelle au montant de la production, cette taxe étant bien sur supportée par l’entreprise TEPCO. On appelle aussi cette taxe « taxe optimale » car elle permet d’atteindre l’optimum social. Le montant de la taxe doit être précisément égal au montant de la perte de bien-être subie par H : P = t x Q. A partir de cette perte, il est a nouveau possible de calculer l’optimum social. Π = RT – CT – P  π’ = 0  Rm – Cm – t = 0  βm = t = Pm  Q*c. En définitive, le gouvernement incite l’entreprise TEPCO a prendre en compte dans sa

maximisation la taxe Pigouvienne. L’optimum social est atteint, il faut pour cela que le gouvernement calcule précisément un montant de taxe t égal a la perte marginale P.

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3.3) Le marché des droits à polluer :

Les solutions publiques comme la taxation sont parfois difficiles à mettre en œuvre. Au lieu de ça, l’Etat peut mettre en place un marché boursier sur lequel s’échangent des titres. Ces titres donnent le droit d’émettre des tonnes de CO2. L’Etat va fixer un montant de pollution optimal et va permettre aux entreprises d’acheter et de vendre des titres correspondants aux tonnes de CO2. En maximisant son bénéfice, l’entreprise réalise le programme de maximisation suivant, avec B (bénéfices) = RT – CT – P(n) (la perte de l’entreprise lié à l’achat de n titres).

: Max B : B’ = 0  Rm – Cm – Pm(n*) = 0 autrement dit, Bm = Pm(n*). n* correspond à la quantité de titres qui permet d’aboutir à l’optimum social.

(Ce programme c’est exactement le même qu’avec la taxation Pigouvienne, le théorème de Coase, ça aboutit à l’optimum social)

L’Etat incite l’entreprise à produire moins que la production obtenue en optimum privé.

Remarque : On pourrait imaginer un marché où les habitants pourraient acheter des titres afin de faire augmenter le prix du titre.

4. Eléments de réflexions critiques.

4.1) Le théorème de Coase.

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