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L’économie de la pauvreté :

Dans le document Chapitre 1. (Page 34-37)

Chapitre II : Inégalités, pauvreté

I. L’économie des inégalités :

2. L’économie de la pauvreté :

2.1)Le problème de définition :

 L’utilitarisme : Lorsqu’on s’intéresse à la pauvreté, on s’intéresse à des niveaux de vie standard. Le niveau de vie standard s’appelle aussi « seuil de pauvreté ». Une personne en dessous de ce seuil fait face à un manque (par exemple manque de revenu, de santé, d’éducation etc…), on trouve alors une insuffisance par rapport à un niveau de vie minimal ou standard. Pour le définir, certains optent pour l’utilitarisme. Le problème est que l’utilitarisme qui fait appel aux plaisirs et aux peines, et un concept purement subjectif. Ce concept est rattaché à la notion de préférences individuelles. Celles-ci ne sont pas

déterminées à la naissance, elles sont de nature cognitive. Cela signifie que les préférences peuvent varier en fonction du cadre socio-économique dans lequel l’individu évolue. Par conséquent, une personne provenant d’un milieu défavorisé peu apprendre à se satisfaire de moins. Au contraire, une personne née dans un milieu plus riche aura tendance à bien fonctionner socialement en ayant plus de ressources à disposition. En définitive, de par sa nature subjective, l’utilitarisme n’est pas un concept pertinent pour définir et mesurer un niveau de vie standard ou seuil de pauvreté.

Huitième cours de Problèmes économiques contemporains de 2012 : Professeur : M. Mussard

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 Les capabilités d’ A. Sen : Pour Sen, on ne doit pas tenir compte des différences entre les préférences des individus, on doit tenir compte des différences de capabilité. Le terme capabilité permet de désigner les personnes qui arrivent à saisir les opportunités et à bien fonctionner socialement.

o Exemple : Une personne handicapée aura besoin de plus de ressources pour bien fonctionner socialement. Prenons la capabilité « Se déplacer » : Pour une personne handicapée il est nécessaire d’avoir plus de ressources pour satisfaire cette

capabilité.

Sen va ajouter que la capabilité peut procurer une certaine satisfaction. Autrement dit le concept d’utilité n’est pas entièrement rejeté par Sen.

2.2) Le problème d’identification :

Le problème d’identification n’est pas totalement cloisonné du problème vu précédemment. Une fois que le problème de définition est fixé, on peut alors identifier les ménages pauvres. Ceci nécessite le calcul d’un niveau de vie standard ou ligne de pauvreté. En France, l’INSEE considère que la ligne de pauvreté doit être mesurée en prenant 50% du revenu médian. En 2000, ça équivaut à un seuil de pauvreté de 560 euros net par mois pour un individu.

Pour l’union européenne, ce seuil de pauvreté équivaut à 60% du revenu médian. Cela représente 670 euros net par individus.

Avec la première ligne de pauvreté, on a 1 million d’enfant vivant dans un ménage « pauvre » (moins de 450 euros par mois). Si on prend la seconde, on n’aurait pas 1 million, mais 2 millions d’enfants pauvres.

- Exemple Identification et capabilité : Prenons la capabilité « respect de soi ». Quelqu’un qui vit à Toronto e qui cherche du travail aura besoin de plus de ressources pour satisfaire cette capabilité qu’une personne vivant dans une tribu au Zimbabwe. Conséquence : La ligne de pauvreté sera plus élevée à Toronto que dans la petite tribu du Zimbabwe. Cela implique aussi que le calcul d’une ligne de pauvreté ne peut pas être basé uniquement sur une capabilité (problème multidimensionnelle).

2.3) Problème d’agrégation :

Le problème d’agrégation consiste à s’intéresser à la pauvreté individuelle c.-à-d. relative à chaque individu ou chaque ménage et de faire la somme de ces pauvretés individuelles afin de concevoir un indicateur synthétique.

 L’indice numérique de pauvreté. H = q/N o Exemple : q = 20 pauvres

N = 100 Population totale  H = 20%

Imaginons que N soit multiplié par 2 et que q reste constant. On va donc estimer un nouvel indice H = 10%. En se basant sur cette diminution, on pourrait croire que les redistributions bénéficiant aux personnes les plus pauvres, sont de fait moins importantes. On a bien un problème d’agrégation, car le nombre de pauvre reste constant.

Autre critique : L’indicateur H est insensible à la profondeur de la pauvreté. Par exemple : X1 = (7, 8, 11, 13, 14, 15 16, 17, 18, 20). z = 10 (ligne de pauvreté). H = 0,2

Maintenant si je prends X2 = (6,5 ; 7,5 ; 11 ; 13 ; 15 ; 16 ; 17 ; 18 ; 20)  H = 0,2 aussi.

Donc H reste insensible à la profondeur de la pauvreté cependant l’indice normalisé de pauvreté tient compte de ce phénomène. L’indice individuel s’écrit de la manière suivante : Pi = (z – xi) / z Quel que soit xi inférieur ou égal à z, 0 sinon.

L’indice global de déficit normalisé de pauvreté est la moyenne arithmétique des pauvretés individuelles. P = 1/N ∑Pi

Si Pi = 0,5 =

10 – 5 / 10

ça signifie qu’il manque 50% de z à l’individu pour atteindre le niveau de vie standard. Si P = 0,5 il faut en moyenne 50% de z pour atteindre la ligne de pauvreté. Mais cet indice soulève lui aussi un problème d’agrégation.

- Exemple : X1 = (7, 8, 11, 13, 14, 15 16, 17, 18, 20) Et X2 = (6,5 ; 8,5 ; 11 ; 13 ; 15 ; 16 ; 17 ; 18 ; 20)

Le passage de X1 à X2 laisse l’indice P inchangé. En effet, l’indice P ne tient pas compte des inégalités entre les individus pauvres. Afin de capter ces inégalités et de

considérer une augmentation de pauvreté, il faut recourir à la famille des indices de Foster – Greet – Thorbecke (FGT).

FGT α = 1/N∑((z-xi)/z)α

Si α est supérieur à 1, on arrive à capter les inégalités entre les individus pauvres. Si c’est égal au moins 2, ça satisfait l’indice de Pigou Dalton. Il s’agit d’un indice de sévérité. Il ne s’agit pas d’un indice pas d’une famille d’indice.

2.4) problème de comparaison :

(…) sur une même échelle (echelle d’équivalence). Elle permet de niveler les différences de prix auquel font face les agents. Elle permet aussi de tenir compte de la composition du ménage. Pour parvenir à ajuster les revenus par région, il est possible d’identifier un panier de consommation de base. Ensuite on tient compte des différences de prix être chaque régions (application d’un indice de prix).

Finalement, les revenus sont mis sur une même échelle, on calcule alors un revenu par unité de consommation. Il s’agit du revenu mensuel disponible avant impôts divisé par le nombre d’unité de consommation à l’intérieur d’un ménage. Chaque membre adulte compte pour une unité de consommation. Les personnes âgées et les enfants de plus de 14 ans comptent pour 0,5 unités de consommation. Les enfants à charge de moins de 14 ans comptent pour 0,3 unités de

consommation, et 0,2 unités de consommation s’il s’agit d’un ménage d’une famille monoparentale.

RVC = (RD avant impôts)/Nombre UC

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