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Effets de la ressente évolution de l'environnement international sur les transferts nets de ressources vers l'Afrique

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(1)

NATIONS UNIES

CONSEDL ECONOMIQUE ET SOCIAL

Distr. : GENERALE

E/ECA/TRADE/92/10/Rev. 1 22 novembre 1993

Original : FRANCAIS NATIONS UNIES

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE Reunion du Groupe intergouveraemental d'experts

prdparatoire a la cinquieme session de la Conference des ministres africains des finances Libreville. Gabon

21-23 feVrier 1994

Cinquieme session de la Conference des Ministres africains des

finances

Libreville. Gabon 25-26 fevrier 1994

EFFETS DE LA RECENTE EVOLUTION DE L'ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL SUR LES TRANSFERTS NETS DE

RESSOURCES VERS L'AFRIOUE

(2)

para.

I. INTRODUCTION 1-4

II. SITUATION POLITIQUE ET ECONOMIQUE INTERNATIONALE:

CHANGEMENTS ET DEFIS 5-23

A. Situation en Afrique 5-17

B. Evolution recente dans le reste du monde 18-25

III. FLUX FINANCIERS NETS VERS L1AFRIQUE: PRINCIPALES

TENDANCES QUANTITATIVES 26-47

A. Flux et transferts nets globaux: un apercu 27-37 B. Tendances par categorie de flux 38-47

IV. IMPACT DES FLUX FINANCIERS SUR LA CROISSANCE

ET L»INVESTISSEMENT DANS LES ANNEES 80 48-58

A. Cadre d1analyse 48-55

B. Implications pour la politique 56-68

V. PERSPECTIVES EN MATIERE DE FLUX FINANCIERS

VERS L1AFRIQUE 59-81

A. Contexte financier mondial 59-62

B. Financement sur le marche prive des capitaux 63-66

C. Credits a 1•exportation 67-68

D. Investissements directs 69-75

E. Aide publique au developpement 76-81

VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 82-89

VII. ANNEXES

(3)

E/ECA/TRADE/92/lO/REV.1

LI8TE DES TABLEAUX

I. Investissement et epargne en Afrique,

1980/82; 1990/92 4

II. Dette exterieure et service de la dette

de l'Afrique, 1987/88; 1989/90 5

III. Flux de financement public du developpement

par source et modalite H

IV. Flux d'aide publique au developpement:

.Repartition par region en developpement 16

V. Flux d'aide publique au developpement vers l'Afrique

subsaharienne par donateur 17

VI. Flux nets de ressources publiques vers l'Afrique:

Repartition par type de flux 18

VII. Contributions des differents types de flux financiers

a la croissance et a 1•investissement 24

(4)

ANNEXES STATISTIQUES

AI. Flux nets de ressources vers l'Afrique, 1981-1990.

All. Structure des flux et transferts nets globaux vers l'Afrique.

AIII. Structure des transferts nets par sous-region et par

type de flux.

AIV. Aide publique au developpement en pourcentage du PNB des pays donateurs du Comite d'aide au developpement

(CAD).

Fig.I. Flux nets de ressources vers l*Afrique.

Fig.II. Flux nets de ressources vers lfAfrique subsaharienne.

Fig.III. FLux nets de ressources vers l'Afrique du Nord.

(5)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1

I. INTRODUCTION

1. Deux grandes questions dominent les perspectives actuelles de financement du developpement en Afrique:

les pays africains sont-ils aptent a mener des campagnes de mobilisation des ressources externes dans un environnement international marque par des changement rapides qui accentuent la competition pour les capitaux internationaux?

les differents piliers du financement international du developpement repondent-ils positivement aux imperatifs de developpement et sont-ils en mesure de favoriser la reprise economique?

2. La premiere question se rattache aux repercussions sur les flux de financement internationaux, des profondes mutations politiques et economiques survenues a l'echelle internationale ces dernieres annees. De nouvelles realites sont apparues, lesquelles ont grandement influence les conditions politiques et economiques dans le monde en general et en Afrique en particulier.

3. La deuxieme question concerne surtout les tentatives faites pour accroitre l'efficacite du financement exterieur et celle de I1effort propre des pays beneficiaires. Elle touche au debat en cours entre les pays industrialises et les pays en developpement qui a trait a 1•accroissement du financement du developpement a des conditions de faveur, souhaite par les seconds et a l'ajustement structurel rigoureux a operer afin d'assurer une utilisation rationnelle des ressources, prealable indispensable a une mobilisation des flux de capitaux prives et a une utilisation efficace de I1 aide, pense t-on du cote des pays bailleurs de fonds.

(6)

4. Le chapitre qui suit traite de la premiere question. On tente de relever quelques faits marquants de I1evolution de 1 • environnement en Afrique et dans le reste du monde tout en examinant la capacite des pays africains a faire face a ces changements et defis. Ensuite, sur la base de cet examen, le chapitre III analyse les tendances du financement exterieur durant ces dix dernieres annees. Le chapitre IV apporte des elements de reponse a la deuxieme question en procedant a une evaluation de 1•impact des capitaux exterieurs sur la croissance au cours des annees 80. Dans le chapitre V, les perspectives a court et moyen termes des flux financiers vers lfAfrique sont evaluees en tenant compte des tendances recentes qui ont marque le contexte international. Le chapitre VI resume les principales conclusions de I1etude et formule des propositions susceptibles d'ameliorer la mobilisation et l'efficacite des capitaux exterieures pour le financement du developpement.

(7)

E/ECA/TRADE/92/lO/REV.1 Page 3 II. SITUATION POLITIQUE £T ECONOMIQUE INTERNATIONALE:

CHANGEMENTS ET DEFIS

A. La situation en Afrique 1/

(1) Evolution economique

5. Dans 1'ensemble, l'economie africaine continue de. se heurter a de multiples freins inh&rents a ses propres systemes institutionnels: pesanteurs administratives, graves desequilibres macro-6conomiques, cout eleve des facteurs de productionf mauvaise allocation des ressources, etc.. Des facteurs externes ont par ailleurs puissamment entrave et continuent de freiner la croissance des Economies du continent, notamment la chute des cours de la plupart des matieres premieres, les variations erratiques des taux de change, la pratique des taux d'interet sieves sur les marches mondiaux des capitaux et celle du protectionnisme par les pays industrialises.

6. En 1991, la production interieure brute (PIB) n'a augmente que de 1,9% contre 3% en 1990. Ce ralentissement est imputable a une l£gere baisse de la croissance et du commerce mondial au debut de la decennie en cours ainsi qu'au cout des reformes economiques et politiques. Pcir ailleurs, avec un taux moyen de croissance demographique de 3% par an, le revenu par habitant n'a cesse de decliner au rythme de 0f3% en moyenne durant ces trois dernidres annees.

7. En d6pit des efforts de restructuration economique et financiere sur le continent, la mobilisation des ressources int^rieures est restee faible. Le taux d'epargne interieure (en pourcentage du PIB) n'a ete que de 18,5% en 1990/92 centre 19,6%

en 1980/82, et le taux d'investissement interieur de 20,3% en

1/ Cette section sfinspire des documents suivants:

CEA, Rapport economique sur I1Afrique. 1991r E/EGA/CM.17/2 Banque africaine de developpement, Rapport sur le developpement en Afrique, 1992.

(8)

1990/92 contre 23,7% en 1980/82. Ces tendances negatives ont affecte tant l'Afrique subsaharienne que 1'Afrique du Nord

(Tableau 1).

8. Sur le plan des echanges, les exportations ont augments en 1990 de 15,5% en valeur et les importations de 13,6%. Du fait de I1augmentation plus rapide des valeurs unitaires des exportations (12,8%) par rapport au prix moyen des importations (9,1%), 1'indice des termes de l'echange de la region s-'est ameliore de 3,4%. Le deficit commercial a ete raiene a 3,9 milliards de dollars des Etats-Unis en 1990 contre 4,4 milliards en 1989. Cette reduction du deficit global est toutefois le fait d • un nombre reduit de pays, pour la plupart exportateurs de petrole qui ont beneficie du rencherissement des prix du petrole a la suite de la crise du Golfe persique. Les pays importateurs, les plus nombreux, ont subi un alourdissement de leur facture petroliere de 2,7 milliards de dollars EU par rapport a 1989. La crise du Golfe s'est aussi traduite par une baisse.de I1aide et des transferts eh provenance des pays de cette region ainsi que par des pertes enormes dans 1'industrie du tourisme. Les previsions concernant une expansion des exportations africaines a court terme ne sont pas optimistes en raison de la recession dans les pays industrialises, qui devrait entralner un ralentissement du volume des echanges commerciaux. Les estimations preliminaires pour 1991 font d'ailleurs apparaitre une chute des exportations et des importations en valeur de 5,6%

et 1,4% respectivement ainsi qu'une deterioration des termes de l'echange de 12,6%.

(9)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1 Page 5 Tableau 1. INVESTTSSEMENT ET EPARGNE EN AFRIQUE

(en % du PIB)

Epargne interieure

-Afrique du Nord

-Afrique subsaharienne Investissement

interieur

-Afrique du Nord

-Afrique subsaharienne

1980/82

19,6

27,6

15,7

23,7

32,8

19,3

1990/92(*)

18,5

24,3

16,1

20,3

27,7

13,7

Source: African Development Indicators. UNDP/World Bank

1992.

(*) estimation CEA

9. Comme pour les annees precedentes, la question de la dette exterieure est restee au centre des preoccupations de la communaute internationale 2/, dans la mesure ou la situation n'a pas evolue dans le sens d'une reduction significative de son

poids. Le stock de la dette s'est accru de 4%, passant de 268,6 milliards de dollars en moyenne en 1989/90 a 279,1 milliards en

1991/92. Le PIB ayant progresse a un rythme moindre (2%), le

ratio dette/PIB s'est alourdi dans l'intervalle considere. Le ratio du service de la dette a diminue en raison de la croissance

plus forte des exportations de biens et services en moyenne annuelle durant ces trois dernieres annees conjuguee a une accumulation d'arrieres de paiement sur la dette.

2/ Comme l'ont d'ailleurs temoigne la plupart des gouverneurs aussi bien regionaux que non regionaux, au cours des dernieres assises de la Banque africaine de developpement, tenues a Dakar,

Senegal, du 12 au 14 mai 1992.

(10)

Tableau II DETTE EXTERIEURE

ET SERVICE DE LA DETTE DE L'AFRIQUE

(moyenne; milliards de dollars EU; pourcentage)

Dette exterieure

Service de la dette

Dette/PIB (%)

Ratio du service de la dette (%)

1987/88

252,2

23,3

83,7

32,8

1989/90

268,6

27,2

91

31,8

1991/92

(*)

279,1

26,8

99,7

27,6

Sources: OCDE, 1990 Survey; WDT 1992-1993 (*) estimation

10. Dans I1ensemble, les initiatives prises depuis 1987 pour alleger la charge de la dette n'ont eu qu*un impact limite. En 1990, les operations de restructuration de dette ont essentiellement porte sur la dette bilaterale pour un montant de 8,2 milliards de dollars (soit 3% de la dette de 1990) contre 16 milliards en 1989 (6%du stock de la dette) . Ces restructurations ont ete realisees selon les termes du Plan de Toronto, qui preconise une reduction tant du stock de la dette que de son service. Un rapport recent de la CEA 3_/ estimait l'alle^jement de la dette a 6% environ du volume total de la dette africaine.

Le m§me rapport evaluait a 2% seulement les economies realisees sur le service de leur dette par les 12 pays africains subsahariens qui participaient a la premiere phase du Programme special d1assistance de la Banque mondiale 1988-90. La deuxieme phase de ce programme,lancee en 1991, couvre la periode 1991-93.

3./ Poids de la dette exterieure de l'Afrique et incidences des recentes mesures d'allecrement de la dette. doc E/ECA//TRADE/91/20.

(11)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1 Page 7, 11. En dehors de la dette bilaterale, il est a noter que deux pays africains seulement ont beneficie des initiatives de reduction de la dette privee: le Maroc dans le cadre du plan Brady et le Niger grSce a la Facilite de reduction de la dette de I1 IDA. Les principaux blocages a une mise en oeuvre rapide de ces plans sont les conditions restrictives a leur mise en application et la reticence des banques commerciales a accorder un allegement de la dette et du service de la dette.

Transfarts nets au tltre d# \a d«ff«

e; (miiards de dolors)

2 1.5 1 0.5 0 -0.5 -1 -1.5 -2

12. Quant a la dette multilaterale, son poids de plus en plus eleve dans 1 • encours total de la dette cree une inquietude qui vient du fait que cette categorie de dette ne fait pas actuellement 1•obj et

d'accord de

reechelonnement, d'ou des transferts nets negatifs au titre de

la dette multilaterale non concessionnelle (voir le graphique).

Les initiatives prises par la Banque et le Fonds visent generalement a reduire la charge de la dette multilaterale par le biais d'un remplacement de la dette non concessionnelle par une nouvelle dette assortie de conditions liberales. En depit de ces mesures, les transferts nets vis-a-vis de ces deux institutions demeurent negatifs.

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 38K Tr<v»f«Hs n«ts-FM ■■ Tr<r«f«H« rxteHDA $<^ Trorxf. ntte-BRO

(12)

(2) Evolution qenerale dans le domaine politique

13. La situation politique en Afrique demeure marquee par des conflits de nature et de sources diverses. Certains pays du continent continuent d'etre ravages par la guerre civile. Des efforts ont ete cependant faits ces dernieres annees pour le reglement de la plupart des conflits.

14. La fin probable de tous ces conflits creerait un contexte favorable a la croissance economique. En premier lieu, elle permettrait une reduction significative des depenses militaires.

Les ressources ainsi economisees pourraient §tre consacrees a la production de biens et services. En second lieu, le retour des populations deplacees par les guerres laisse esperer un regain des activites de production, notamment dans 1'agriculture et une reduction des depenses humanitaires auxquelles les pays africains doivent faire face en dehors de I1aide exterieure.

15. La reconstruction des economies ruinees par les guerres sera couteuse a court terme, et pour cette raison, la demande d'aide sera probablement en hausse. A long terme toutefois, la fin des conflits permettra de consacrer les energies a la realisation de 1•integration des economies africaines a travers des programmes concrets dans les domaines des infrastructures, des echanges et de la production qui pourraient attirer des capitaux substantiels.

16. II ne fait nul doute qu'avec la democratisation actuelle, l'Afrique connait une mutation profonde qui devrait permettre lfeclosion d'idees constructives de nature a accelerer le rythme du progres socio-economique.

17. Les mouvements en cours pour l'avenement de systemes de gouvernements plus democratiques offrent en effet de solides perspectives pour une evolution positive en Afrique apres plus d'une decennie de stagnation et de declin. Ces changements, ainsi que la fin de la guerre froide, offrent aussi aux partenaires de

(13)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1 Page 9 l'Afrique, en I1occurrence a ceux du Comite d'aide au developpement (CAD) et aux investisseurs prives davantage d•opportunites d'apporter une contribution sous forme d'aide et/ou d'investissements mieux articulee et debarrassee des calculs et des considerations strategiques qui determinaient ces flux financiers du temps de la confrontation Est-Ouest.

B. Evolution recente dans le reste du monde

18. La fin des annees 80 et le debut de la decennie en cours ont ete temoins de changements spectaculaires. II s'agit entre autres des realites suivantes:

(a) la fin de la lutte d'influence entre blocs de l'Est et de l'Ouest qui modifie I1importance geostrategique de l'Afrique;

(b) 1'intensification des efforts visant a creer des groupements economiques et commerciaux dans d1autres regions du monde;

(c) la demande mondiale de ressources en augmentation pour une epargne stagnante et, par consequent, une competition plus acharnee pour cette epargne;

(d) la liberalisation du commerce international dans le cadre des accords de 1'"Uruguay Round";

(e) I1adoption par les bailleurs de fonds de nouvelles conditionalites pour I1octroi de I1aide comme le pluralisme politique, le respect des principes democratiques, la transparence au sein de l'Etat etc..

19. Sur le plan economique, la recession dans les pays industrialises, qui s'annoncait deja a la fin de 1989, s'est aggravee durant les annees 1990 et 1991. Cette recession s'est

(14)

traduite par une baisse des taux de croissance du commerce mondial de 8,5% a 1% entre 1989 et 1991.

20. Dans la perspective d'une competition economique international accrue, les gouvernements et entreprises europeens investissent davantage dans la modernisation des usines et dans I1innovation technologique. L1integration industrielle, financiere et monetaire prevue par les Accords de Maastricht favoriserait une allocation plus efficiente des ressources et stimulerait 1' investissement au sein de la Communaute europeenne.

Les entreprises europeennes ont deja commence une strategie d1alliance et de decentralisation de la production a l'echelle europeenne qui contribuerait a accroitre l'efficacite du capital en Europe. Ces anticipations font que les pays de la Communaute europeenne deviennent de plus en plus une destination pour les investissements directs etrangers en provenance d'autres pays industrialises, notamment le Japon et les Etats-Unis.

21. Les developpements dans les pays d1Europe orientale 4/ et de l'ancienne URSS, et notamment la transition vers l'economie de marche ont certainement affecte les flux d'aide publique au developpement vers l'Afrique. La dislocation de 1'URSS et la fin du communisme en tant qu'ideologie d'Etat en Europe de l'Est ont eu pour resultat immediat la chute, et dans certains cas, la suppression de I1aide en provenance des pays membres du Conseil d'assistance economique mutuelle (CAEM). L'ancienne URSS en particulier a joue un rdle considerable dans le financement de l'economie de certains pays africains. En outre, la reconversion a l'economie de marche necessite des ressources considerables

4./ Dans ce contexte de la reconversion des anciens pays d'Europe orientale, la transformation de la Republique democratique allemande (RDA) en une economie de marche a ete l'un des grands chocs de 1990. En effet, le 3 octobre 1990, la RFA a cesse d'exister. Elle a ete remplace par cinq Etats (Lander) rattaches le jour meme a la Republique federale allemande. Lire les implications dans Finances et Developpement; «Europe: Changement et defis» Decembre 1990.

(15)

E/ECA/TRADE/92/1Q/REV.1 Page-11 pour la raise a niveau des infrastructures et des systemes de production et de commercialisation.

22. La transition vers l'economie de marche des anciens pays socialistes d1Europe et de llex-URSS accentuerait probablement la competition pour les ressources en ce sens qu'il y aurait de nouvelles demandes pour une epargne mondiale stagnante ou

declinante. Le taux d'epargne dans les pays industrialises est

tombe de 25% en 1972/73 a 20% en 1988/89. Dans les pays en developpement, il est passe de 30% en 1972/1973 a 22% en 1988/1989 5/.

23. On pourrait toutefois prevoir des economies de ressources du fait de la reduction des depenses militaires consecutive a la fin de la guerre froide. II est probable que les pays d1Europe

orientale et de l'ancienne URSS en seraient les principaux

beneficiaires. Ces pays constituent une zone attractive pour les investissements europeens. Les couts y sont relativement faibles

pour un travail plus qualifie et des marches en expansion. De

plus, etant geographiquement et culturellement proche des pays industrialises d1Europe, 1*Europe de I1Est constitue une destination evidente pour les investissements directs etrangers en provenance de la Communaute europeenne. Les premiers signes de l'apres Guerre-froide confirment cette tendance avec la creation de la Banque europeenne de reconstruction et de developpement (BERD) a I1intention de I1Europe de l'Est, et les importantes annulations de dettes au profit de ces pays (la moitie de la dette polonaise a ete recemment annulee).

24. Les nouvelles mesures de liberalisation des echanges visant a la fois les obstacles tarifaires et non tarifaires, adoptees par les pays membres du GATT a 1 • issue des negociations de lf"Uruguay Round" devront, d'apres les previsions du GATT, se

J5/AGHEVLI ET AL: The Role of National Saving in World Economy:

Recent Trends and Prospects, Washington, IMF Occasional paper

NO. 67 1990.

(16)

traduire par une croissance du commerce mondial d1environ 200 milliards de dollars. Cette croissance viendra surtout des secteurs industriels et des services. II est generalement admis que la liberalisation du commerce aura des consequences negatives sur lc»s prix des produits agricoles sur le marche international,

25. C'est la raison pour laquelle les syndicats d'agriculteurs europeens exercent des pressions sur leurs gouvernements pour le maintien et la garantie des revenu agricoles. II n'est done pas certain que les les pays africains qui ont un avantage comparatif dans la production de certains produits agricoles puissent accroitre leurs parts de marche avec la liberalisation commerciale. Les evaluations preliminaires montrent au contraire qu'avec I1abrogation des arrangements preferentiels pour la production et 1'exportation de certains produits, non seulement 1'afrique perdra des parts de marche a I1exportation mais elle subira aussi une augmentation de sa facture d•importations en raison de la hausse previsible des prix des produits alimentaires, consecutivement a la reduction des subventions a la production et a 1■exportation dans les pays de l'OCDE 6/.

II. FLUX FINANCIERS NETS VERB L'AFRIQUE: PRINCIPALES TENDANCES QUANTITATIVE8

26. Les tendances du financement des pays africains sont resumees dans le tableau AI ainsi que dans les graphiques 1, 2 et 3 en annexe. Les apports sont regroupes en quatre categories, a savoir:

Financement public du developpement, quitr selon la definition retenue, inclut I1aide publique au developpement, les prlits bilateraux et multilateraux

6/ "Evaluation of the Draft Final Result of the Uruguay Round by African Countries", African MTN Project: RAF/87/157, 2 December

1993

(17)

E/ECA/TRADE/92/lO/REV.1 Page 12.

du secteur public assortis de conditions non liberales ainsi que les dons des organismes benevoles;

Credit a I1exportation, qui englobe les credits a I1exportation consentis ou garantis par les organismes publics des Membres du Comite d'aide au developpement (CAD), ainsi que les autres apports prives et publics des pays du CAD;

Investissement direct, qui comprend les flux d•investissement direct emanant de societes dont le siege est situe dans les pays du CAD;

Financement sur le marche prive des capitaux; il s'agit essentiellement des credits consortiaux.

A. Flux et transferts nets crlobaux: un apercu

(1) Les flux nets globaux de ressources

27. Du tableau Al de 1'annexe statistique, il ressort que les flux nets de ressources vers l'Afrique sont estimes a 34,8 milliards de dollars en moyenne en 1990/92, soit une croissance de 16,4% en termes nominaux et 1,1% en termes reels (aux prix et taux de change de 1989) par rapport a la moyenne en 1987/89. Les flux au titre du financement public du developpement (flux-FPD) et les credits d■exportations ont contribue a cette hausse. Les flux-FPD ont augmente de 24,9% en termes nominaux pour atteindre 29,6 milliards $EU contre une moyenne de 23,7 milliards en 1987/89, et les credits nets a 1'exportation de 25% en atteignant 1 milliard $EU contre 0,8 milliard en 1987/89. Les flux prives, troisieme composante des flux globaux, ont baisse de 20% pour ne representer que 2,8 milliards de dollars contre 3,5 milliards de dollars en moyenne en 1987/89.

28. Les flux prives representaient environ 20% du total des flux durant les trois premieres annees de la decennie 80. En 1990/92

(18)

leur poids dans le total a baisse presque de moitie. Les flux-FPD ont en revanche augmente, passant de 64,4% du total des flux en 1981-83 a 79,4% en 1987/89 et 85% en 1990/92.

29. Les flux-FDP de sources bilaterale et multilaterale ont dans I1ensemble suivi les memes tendances, bien que quelques differences apparaissent au niveau des donnees desagregees (tableau III). Entre 1984/86 et 1987/89, les flux-FPD de source bilaterale ont augmente legerement plus vite que le total des flux-FPD, mais cette croissance est imputable aux flux-FPD non concessionnels occasionnes pour l'essentiel par les renegociations de la dette publique bilaterale, dont la croissance a ete de 69% environ. Sur la meme periode, les institutions de financement du developpement ont accru leur financement de 27% dont 39% de croissance en ce qui concerne les flux concessionnels et une baisse de 7% des flux non concessionnels. Les estimations preliminaires font apparaitre que les flux bilateraux non concessionels sont passes de 2,7 milliard de dollars en moyenne par an entre 1987 et 1989 a 1,4 milliard en 1990/92. Durant la meme periode, les flux multilateraux non concessionels se sont accrus de 46,1% contre une croissance negative entre 1984/86 et 1987/89.

30. D'apres les estimations les plus recentes l_l,

investissements directs etrangers (IDE) se sont eleves en moyenne annuelle a 3 milliards de dollars pour la periode 1986/90 . Us ont accuse une baisse en 1991/92, passant a 2,5 milliards de dollars, soit 7,2% du financement total.

31. Les credits bancaires de source privee ont constamment ete en baisse durant la periode 1981/83 - 1990/92. De 1,7 milliard de dollars en 1981/83, ils sont tombes a 0,7 milliard en 1987/89 et 0,4 milliard en 1990/92 pour ne representer que 1,2% du financement total durant cette periode contre 8% en 1981/83.

l_l World Investment Report, 1993

(19)

E/ECA/TRADE/92/lO/REVo1 Page 15 32. Les autres flux prives, composes pour 1'essentiel de dons en provenance des organisations non gouvernementales (ONG) ont atteint 1,2 milliard de dollars EU en 1990/92 et ont ete constamment en hausse durant la periode 1982-89. Ces flux sont estimes a 3,6% du total du financement exterieur.

Tableau III STRUCTURE DU FINANCEMENT PUBLIC PAR SOURCE ET MODALITE (milliards $EU; moyenne/an)

Total des Flux-FPD

1. Bilateral dont concessionnel

2. Multilateral dont concessionnel

1981/83

13,6

9,6

8,8

4,0

3,0

1984/86

17,5

12,3

10,7

5,2

3,8

1987/89

23,7

17,1

14,4

6,6

5,3

1990/92*

29,6

17,1

14,4

6,6

5,3 Source: OCDE, 1991 Survey

* estimation CEA

33. II ressort nettement du tableau Al que durant les annees 80, l'Afrique dans son ensemble est devenue de plus en plus, et largement, dependante de I1aide publique au developpement (APD).

Les tendances des annees 80 par categorie de flux et par sous- region apparaissent dans les graphiques 1, 2 et 3 de I1annexe.

Ces chiffres font ressortir notamment:

(i)

line croissance reguliere de flux~FPD vers

l'Afrique subsaharienne depuis 1984;

(ii)

une fluctuation marquee des flux-FPD vers l'Afrique du Nord, avec toutefois une tendance a la hausse;

(20)

(iii) une tendance a la baisse des flux an titre des credits d*expectations. Ces credits ont baisse en 1990 dans les deux sous-regions;

(iv) une instability des flux prives en ce qui concerne les deux sous-regions. Ces flux ont augmente en 1990 au benefice de l'Afrique subsaharienne et ce, pour la premiere fois depuis 1986.

2. Lea transferts net it qlobanx

34. Les transferts nets de ressources representent le solde des flux nets de ressources apres deduction des paiements d'interets sur la dette exterieure et de dividendes sur les investissements directs etrangers. Les transferts financiers nets globaux sont la sorame (i) des transferts nets au titre de la dette (flux ctu titre de la dette - paiememt d'interets); (ii) des transferts au titre des IDE (flux IDE - dividendes) et (iii) des transferts sans contrepartie qui ne donnent lieu a aucune obligation de paiement.

35. L'examen des tableaux All et AIII revele tout d'abord une forte hausse en 1990 des transferts nets globaux. Ceux-ci se sont eleves a plus de 14 milliards de dollars, soit une augmentation de pres de 6 milliards par rapport a 1989. Bien que less transferts nets au titre de I1IDE soient demeures positifs en 1990, ils ont fortement baisse passant de 3 milliards de dollars en 1989 a 0,8 milliard en 1990. Les transferts nets ciu titre de la dette ont ete negatifs pour la deuxieme annee consecutive: - 0,7 milliard en 1989 et -2,6 milliards en 1990. Les transferts nets globaux ont done ete positifs et en hausse en raison de la forte poussee des transferts sans contrepartie qui ont presque double entre 1989 et 1990, passant de 9 milliards a 16,2 milliards de dollars. La croissance des transferts sans contreipartie a ete in interrompue tout au long des annees 80.

(21)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1 Page 17 36. Une analyse des donnees desagregees fait ressortir les traits caracteristiques suivants:

i) Une baisse des transferts au titre de la dette publique et publiquement garantie, passes de 2,6 a 1 milliard de dollars entre 1989 et 1990. Cette baisse provient du declin des transferts au titre de la dette de source bilaterale, les transferts au titre de la dette de source multilaterale ayant augmente durant la meme periode;

ii) Les transferts au titre de la dette privee garantie et non garantie ont constamment ete negatifs durant les annees 80. Us s'elevaient a -1,2 milliards de dollars en 1990 contre -0,5 milliard de dollars en 1989;

iii) Les pays africains subsahariens ont continue a beneficier d'un transfert net global positif, mais en legere baisse par rapport & 1989. Les transferts au titre de 1 • IDE vers cette sous-region ont ete constamment negatifs, sauf en 1989 ou ils se sont eleves a 1,5 milliard de dollars. Ces pays ont en outre beneficie d'une croissance ininterrompue des transferts sans contrepartie qui ont atteint 11 milliards de dollars EU en 1990 contre 8,3 milliards

en 1981;

(iv) En Afrique du Nord, les transferts au titre de I1 IDE ont ete positifs tout au long des annees 80, mais, ils ont baisse en 1990, passant de 1,5 milliards de dollars en 1989 a 0,8 milliard de dollars en 1990. Les transferts nets au titre de la dette ont ete negatifs pour la deuxieme annee consecutive en raison du poids des interets sur la dette commerciale. Les transferts nets globaux ont toutefois ete positifs en 1990, en raison de la forte hausse des transferts sans contrepartie, passes de 0,7 milliard de dollars en

(22)

1989 & 5,1 milliards de dollars en 1990, au benefice essentiellement de l'Egypte.

37. Le calcul des transferts nets de ressources fait intervenir les interets payes sur la dette, mais pas les resultats (en termes de production) des investissements correspondants. Pour cette raison, les tendances en ce gui concerne les transferts doivent dtre interpretees avec prudence. Ainsi, un transfert net positif n'est pas toujours de bon augure pour l'economie beneficiaire puisqu'il ajoute au stock de la dette qui peut §tre deja a un niveau fort eleve par rapport au poids economique du pays. Inversement, un transfert net negatif peut bien traduire une amelioration de la situation economique qui permet au pays de se desendetter vis-a-vis de l'etranger. Cependant, dans les pays aux prises avec des difficultes de paiements, il est souhaitable que les transferts soient positifs dans la mesure ou ces pays sont a court de moyens de paiement, et done dans I1 incapacity materielle de proc£der a des transferts a l'etranger au titre des obligations de la dette. De ce point de vue, on peut se rejouir de la croissance tendancielle des transferts sans contrepartie, puisque ces transferts ne creent aucune obligation future de paiement.

B. Les tendances par categorie de flux

*• Les flux nets FPD

38. Les transferts de ressources financieres publiques se font a travers deux canaux:

(i) lfaide publique au developpement (APD) , comprenant les dons et pr§ts comportant un degre de concessionnalite d'au moins 25%.

(ii) les autres flux-FPD accordes aux conditions du marche ou dont le taux de concessionalite est inferieur a 25%/

(23)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1

Page 19

39. A la fin des annees 80, l'APD a essentiellement beneficie aux pays africains subsahariens, lesquels ont regu 34,8% des flux nets globaux d'APD contre seulement 25,6% en 1979/80 (tableau IV). Les flux-APD de source bilaterale -74,3% du total des flux au titre de l'APD - revelent le rdle fondamental joue par I1 aide bilaterale. L'essentiel de cette aide est alle aux pays africains subsahariens.

40. Le tableau V relatif a la repartition des flux-APD par donateur fait ressortir les traits caracteristiques suivants:

i) la part preponderante des flux-APD en provenance des pays membres du CAD, lesquels representent pres des deux tiers du total des flux-APD;

ii) une croissance au rythme annuel moyen de 4,3% et de 4,5% respectivement de l'APD de source bilaterale et multilateral entre 1980/81 et 1990/91;

iii) une chute considerable (-77% entre 1980/81 et 1990/91) des flux-APD en provenance des pays donateurs arabes.

Cette part qui s'elevait a 8,4% du total des flux d'APD en 1980/81 a atteint son plus bas niveau pour la premiere fois avec 1,4% du total des flux-APD;

iv) les flux en provenance d'autres sources, notamment les pays membres du CAEM sont devenus pratiquement insignifiants, ne representant plus que 0,4% du total des flux en 1990/91 contre 2,4% en 1980/81. Le tarrissement des flux-APD en provenance des pays arabes et des pays membres du CAEM ont coincide avec la crise du Golfe et les bouleversements politiques et economiques survenus en Europe orientale.

(24)

TABLEAU IV. FLUX D'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMEMT REPARTITION PAR REGION EN DEVELOPPEMENT (pourcentage)

Afrique

subsaharienne

Asie

Amerique latine

Afrique du Nord et Moyen-Orient

Oceanie

Autres pays

Total

1979/80

25,6

30,6

10,8

26,4

3,2

3,5

100

1984/85

29,0

31,8

14,3

20,6

3,0

1,2

100

1989/90

34,8

31

12,8

16,8

2,8

1,9

100

1991/92

*

35,2

33,3

13

14,8

3,7

-

100

Source: OCDE, Cooperation pour ±e aeveioppemenr. iyyi

* estimation

Tableau V. REPARTITION DES FLUX d'APD VERS L1AFRIQUE SUBSAHARIENNE PAR DONATEUR (millions $; %)

Pays membres du CAD

Institutions multilaterales

Pays et

institutions

financieres arabes

Autres pays

1980/81

M.$

7241

3852

1043

305

%

58,2

30,9

8,4

2,4

1985/86

M.$

9445

4704

803

594

%

60,7

30,2

5,2

3,8

1990/91

M.$

11011

6005

239

63

%

63,7

34,8

1,4

0,4 Source: OCDE Cooperation pour le aeveioppemenr iyyi.

(25)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1 Page 21 41. L'essentiel des autres flux de financement publics provient des decaissements des banques multilaterales de financement du developpement, principalement la Banque Mondiale et des pays membres du CAD. Ces flux refletent tout en ensemble de transactions dont celles ayant trait aux operations de restructuration de la dette. Us sont estimes a 21,9% du total des flux-FPD en 1990/92 alors qu'ils n'etaient que de 13,5% en 1982/83 (tableau VI).

Tableau VI. FLUX NETS DE RES SOURCES PUBLIQUES VERS L'AFRIQUE: REPARTITION PAR TYPES DE FLUX (milliards de $EU)

Total des flux-FPD

1. APD

APD-Bilat.

2. Autres Flux-FPD

1982/83

13,5

11,7

8,7

1,8

1984/86

17,5

14,5

10,7

3,0

1987/89

23,7

19,7

14,4

4,0

1990/92*

29,6

24,2

17

6,5

Source: OCDE, 1991 Survey.

* estimation CEA

2. Les flux de sources privees

42. Les flux de sources privees constituent la seconde source de financement des pays africains. Ces flux comprennent i) les investissements directs etrangers (IDE); ii) les credits bancaires de sources privees et iii) les autres flux prives (flux en provenance des ONG, investissements de portefeuille).

43. Les flux prives sont estimes en moyenne annuelle a 4,1 milliards de dollars pour le periode 1990/92 contre 5,4 milliards en 1987/89. Ces flux ont represents 11,8% du total du flux en

(26)

1990/92 contre 19,9% en 1981/83 et 18,1% en 1987/89. La baisse des flux prives entre 1981/83 et 1990/92 resulte en grande partie de la chute des credits bancaires prives amorcee depuis le declenchement de la crise de la dette. Ces flux qui representaient 8% du total des flux en 1981/83 sont tombes a 2,5%

en 1987/89 et a 1,2% en 1990/92 (tableau 1).

44. Les flux-IDE (2,5 milliards de dollars en moyenne par an en 1990/92) sont demeures concentres sur un nombre reduit de pays.

Durant la periode 1980-88, 10 pays africains comptaient pour 75%

du total des flux-IDE: Nigeria (26), Liberia (10), Gabon et Zimbabwe (7), Angola (6), Cameroun (5), C6te d'lvoire et Kenya (3), Zambie (4) et Somalie (2). Les pays les moins avances d'Afrique n'ont recu qu'une part negligeable des flux-IDE 8./.

3. Les credits a 1*exportation

45. Les flux de credits a 1'exportation ont baisse durant les annees 80, s'elevant a seulement 0,8 milliard de dollars en 1987/89 contre 3,4 milliards de dollars en 1981/83. La part de ces flux dans le total du financement exterieur a egalement baisse durant la meme periode. Us ne representaient plus que 2,3% du total des flux en 1987/89 contre 6,3% en 1984/86 et 16,1%

en 1981/83. Les estimations pour la periode 1990/92 font cependant apparaltre une legere hausse par rapport a la moyenne de 1987/89, tant en valeur absolue qu'en pourcentage du total des flux.

4. Les mesures de reduction de la dette exterieure

46. Le reechelonnement de la dette des pays a faible revenu en vertu du plan de Toronto 9./ n'a pas empeche une diminution pour la deuxieme annee consecutive des flux au titre de la dette a

8/ African Project Development Facility-Rapport annuel 1990.

£/ Voir Rapport economique sur l'Afrique 1991 op cit

(27)

E/ECA/TRADE/92/lO/REV.l Page 23 long terme. En 1990, une dizaine de pays africains ont beneficie de 1'Initiative de Toronto pour un montant de dette reechelonne ne depassant pas 8,2 milliards de dollars EU. On estime que ces mesures ont permis de reduire le service de la dette de pres de 1 milliard de dollars EU, soit 7,5% des exportations en 1990 des pays beneficiaires 10/. Toutefois, les transferts nets au titre de la dette sont demeures negatifs a -2,7 milliards de dollars en 1990 (tableau All).

47. La dette due aux banques commerciales a continue d'etre traitee dans le cadre du Plan Brady avec souvent un element de conversion de la dette (dept-swaps). Contrairement aux

negociations portant sur la restructuration de la dette publique,

les negociations concernant la dette due aux banques commerciales mettent plus de temps pour aboutir. Depuis 1983, seuls 4 pays - Madagascar, Nigeria, Zaire et recemment le Maroc - ont signe des accords de restructuration de dettes avec les banques commerciales. Quelques pays dont Madagascar et la Zambie ont pu reduire 1'encours de leur dette due aux banques commerciales au moyen de la conversion de creances en investissements locaux (debt equity-swaps) ou en fonds pour la protection de 1'environnement (debt-for-nature swaps) . En depit de ces mesures, ces pays ont continue a accumuler des arrieres sur la dette commerciale, qui sont passes de 2,5 milliards de dollars a la fin de 1988 a environ 4 milliards de dollars au milieu de 1991.

Abstraction faite des arrieres, les flux nets de credits commerciaux au groupe des pays fortement endettes a 1'egard des banques commerciales ont ete negatifs, la plupart du temps, durant les annees 80.

10/ World Bank, wnrll_J2gb^_TjLblgLSJ Volume 1 1991-1992

(28)

IV IMPACT DES FLUX FINANCIERS SUR LA CROISSANCE BT L • INVESTISSEMENT DURANT LES ANNEES 80

A. Cadre d1analyse

48. L1impact des flux de capitaux exterieurs sur la croissance economique des pays en developpement fait 1'objet d'un large examen dans la litterature economique. C'est en effet autour des reponses a ce probleme que s'articule en grande partie le debat actuel sur les propositions tendant a accroltre les apports de moyens financiers de sources publiques et a introduire des changements radicaux dans les systemes economiques nationaux existants.

49. Dans le dialogue Nord-Sud, les pays en developpement insistent sur la necessite d'une aide financiere massive pour la remise a niveau des infrastructures et pour stimuler la croissance economique. Les pays industrialises et les institutions financieres internationales supportent pour leur part I1idee qu'il incombe aux pays en developpement d'oeuvrer pour mettre en place des regimes commerciaux plus ouverts et poursuivre des politiques structurelies internes plus conformes aux mecanismes du marche, seul moyen, selon eux, d'cittirer les investissements etrangers et d'ameliorer l»efficacite de l'aide

exterieure.

50. Des etudes entreprises sur 1*impact des capitaux exterieurs sur la croissance economique des pays beneficiaires divergent quant a leurs conclusions. L1objectif de ce chapitre est de mesurer la contribution respective de l'aide, des IDE et des prets bancaires non concessionnels a la croissance du PIB et a 1•investissement en Afrique durant les annees 80. Cette analyse

est effectuee a partir d'une relation lineaire simple etablit

entre les taux de croissance et d'investissement dfune part, et les flux financiers nets d'autre part (voir I1annexe A pour la derivation des equations):

(29)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1 Page 25

ou ID = taux d'investissement interieur TCPIB = taux de croissance du PIB reel

IDE/PIB = rapport des investissements directs etrangers

au PIB

Aide/PIB = rapport de I1aide publique au developpement au

PIB

Dette/PIB = rapport des flux non concessionnels au PIB.

51. Ces relations ont ete estimees au moyen d'une analyse de

regression sur un echantillon representatif de 16 pays africains

sur les periodes 1980-85 et 1986-90. Pour I1ensemble de I1echantillon, le PIB reel a augmente en moyenne de 3,7% par an de 1980 a 1985 et de 2,3% de 1986 a 1990. Le taux

d'investissement a represents en moyenne par an 22,7 et 19% du

PIB respectivement de 1980 a 1985 et de 1986 a 1990.

52. Les resultats des estimations sont contenus dans le tableau VII. Les valeurs des coefficients de chacune des variables de

flux montrent que les flux d'IDE ont exerce le plus fort impact

sur le taux de croissance du PIB et sur le taux d1 investissement, compares aux deux autres categories de flux.

53. Les flux financiers non concessionnels ont eu un impact marginal sur la croissance en 1980-85 et negatif en 1986-90. On peut interpreter ce resultat par le fait que les prets bancaires n'ont pas produit suffisamment de revenus pour couvrir les couts en inter§t. La degradation de la contribution de ces flux a la

croissance et a 1'investissement dans la deuxieme moitie des

annees 80, est, dans une certaine mesure, imputable a la hausse des taux d'interet reels sur la dette exterieure.

(30)

26TableauVII.

CONTRIBUTIONSDESDIFFERENTSTYPESDEFLUXFINANCIERSALACROIBBANCEETAL'INVESTISBEMEOT

DE16PAYSAFRICAINS,1980-85ET1986-90

chlffres Tauxde

croissancedu

PIBreel

3,7

2,3 Taux

d%investissement

interieur

22,719,0

encaracteregrasrepresententlesvaleursd CONTRIBUTION

IDE/PIB

a

TCPIB

1/5

1/7 ID2/9

1/4

escoefficients AIDE/PIB

a

TCPIB

-0/3

-0,1 ID-0/5

-1/8

deregression. DETTE/PIB

a

TCPIB

0/1-0/9 ID0/5

0/1

(31)

E/ECA/TRADE/92/lO/REV.1 Page 27

54. L'aide a negativement influx sur la croissance et

lf investissement. II semble que cela soit du au fait qu»au cours

des annees 80, I1aide a essentiellement ete affectee a des fins

de stabilisation des depenses courantes dans le cadre des

programmes d'ajustement structurel qui ont eu un effet recessif sur les economies. Toutefois, l'ampleur de lfincidence negative

de I1aide sur la croissance economique a diminue puisqu'il passe

de -0,3 point de pourcentage de la croissance en 1980/85 a -0,1

en 1986/90.

55. II faut cependant interpreter ces resultats avec la plus grande prudence. Ceux-ci ne traduisent en effet que les effets

directs et non les effets nets des flux de capitaux exterieurs sur la croissance du PIB. Contrairement aux effets directs, les effets nets incorporent I1influence que les capitaux exterieurs

exercent sur l'epargne. Lorsque la majeure partie de ces capitaux

financent les depenses de consommation courantes plutot que l'investissement, ou lorsqu'ils ne produisent pas suffisamment

de revenus pour couvrir les couts en inter§ts, il se produit une

"desepargne interieure11 defavorable a la production , ce qui aura pour effet, de limiter les possibility d'epargne future. En d'autres termes, compte tenu de 1•interdependance entre le taux

de croissance du PIB et le taux d'epargne interieure, les effets directs et les effets nets peuvent differer tant sur le plan

qualitatif que quantitatif (voir Annexe B).

B- Implications pour la politicma

56. On peut tirer de ces diverses constatations les conclusions

generales suivantes. En premier lieu, la promotion des IDE

jouerait un grand rdle dans la croissance. L'IDE constitue une

forme plus avantageuse de financement exterieur par rapport aux

autres types de flux. L'IDE est non createur de dette, et lorsque

les profits realises sont reinvestis sur place, il en resulte une

moindre pression sur la balance des paiements. De surcrolt, l'IDE

facilite l'acces aux techniques de gestion, a la technologie et

aux marches a I1exportation. Ses atouts sont done considerables

(32)

dans le contexte actuel de la crise d•endettement. Par consequent, les pays africains gagneraient beaucoup a adopter de reformes tendant a aro^liorer le climat des affaires:

reformes macro-economiques pour eliminer les

distorsions des prix, des taux d'inter£t et assurer la

stabilite des taux de change;

reformes politiques pour instaurer le pluralisme ainsi que la transparence dans le conduite des affaires publiques;

reforme de 1'administration publique afin de venir a bout de la negligence, de I1 ineff icacit£, de la corruption et d'autres goulots d•etranglement d'ordre bureaucratique qui freinent les activites des investisseurs;

reforme des codes d'nvestissement pour les rendre plus attractifs et conclusion d1accords de conversion de dettes en investissements directs etrangers

57. En deuxidme lieu, il ressort que l'aide exterieure est une chose et son affectation a des emplois productifs en est une autre. Chercher a tout prix une augmentation de la premiere sans se donner les moyens d1assurer la seconde serait une grave erreur. L1 analyse montre en effet que lorsque I1 aide est affectee a des emplois non productifs, elle exerce un effet negatif sur la croissance du PIB. On peut concevoir que dans l'etat de crise

que connaissent la plupart des economies africaines, I1aide soit

consacree a la stabilisation des depenses courantes pour alleger le coQt de lfajustrement structurel. Si toutefois I1on envisage des politiques d'ajustement orientees vers la croissance, il

convient d'orienter davantage I1 aide vers des emplois productifs.

La realisation d'une telle strategie sera d'autant plus ais&e que

(33)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1 Page 29 des mesures vigoureuses seront prises par ailleurs pour ameliorer la gestion des finances publiques 11/

58. En dernier lieu, la tendance a une degradation de l'effet de la dette sur la croissance pourrait etre renversee, a condition que les taux de rendement obtenus sur les projets finances par l'emprunt soient superieurs aux taux d1 interest sur les prets. Lorsque c'est le cas, l'emprunt eleve le revenu national. On peut en conclure qu'une selection soigneuse des projets finances par emprunt et des reductions generales, sur le marche mondial, du taux d1 interest reel et de la prime de risque feraient diminuer la charge de la dette et aideraient les pays debiteurs fortement endettes a l'egard des banques commerciales privees a realiser leur potentiel de croissance.

V. PERSPECTIVES EN MAT I ERE DE FLUX FINANCIERS VERS L'AFRIQUE

59. Les perspectives de financement exterieur dependront naturellement du contexte financier mondial, et notamment de I1 offre et de la demande mondiales de capitaux. Sur le plan interieur, les conditions d'accueil des capitaux exterieurs seront aussi determinants.

60. La competition internationale pour les ressources financieres devrait s'accentuer, en raison des recents developpements dans 1•environnement international. Dans ces conditions, les capitaux iront probablement vers ceux qui sauront faire montre dfefficacite dans son utilisation.

11/ Une serie de propositions tendant a ameliorer la gestion de lfeconomie figurent dans les documents suivants de la CEA:

"Strategies pour la mobilisation de ressources financieres pour le developpement de l'Afrique dans les annees 90", E/ECA/CM.19/5, 1993

"Mobilisation des ressources interieures et exterieures pour financer le developpement economique de l'Afrique:

problemes et perspectives - Document directif"

E/ECA/TRADE/93/9

(34)

A. Contexte financier mondial

61. L'un des determinants importants des flux financiers internationaux est le niveau de 1' of fre et de la demande internationales de capitaux. Une divergence ex-ante entre 1'offre d'epargne et la demande d1 investissement contribue au relevement des taux d'interet reels. La plupart des previsions indiquent maintenant que la demande mondiale de capitaux sfelevera en raison des depenses supplementaires induites par i) la recession dans les principaux pays industrialises, accompagnee par 1 • aggravation du chdmage; ii) la restructuration des economies d1 Europe de I1 Est et de l'ex-URSS; iii) les operations de maintien de la paix, de la securite et de la stabilite politique et iv) la protection de la nature. En outre, devolution des pays d1Europe occidentale vers 1'integration industrielle, monetaire et financiere se traduit deja par une augmentation de la demande dfinvestissement comme le montre le mouvement a la hausse des indices boursiers amorce depuis la fin des annees 80.

62. Du cote de I1offre, de nombreux indices font craindre une baisse des flux financiers vers les pays en developpement:

i) la tendance a la baisse des taux d'epargne privee dans les pays industrialises .12./;

ii) le ralentissement de l'activite economique et la crise du chdmage dans les principaux pays industrialises;

iii) les besoins en ressources des pays de la Communaute europeenne pour mener a bien la restructuration economique dans la perspective de I1Union economique et monetaire (UEM);

12/ Aghevli et al, op cit

(35)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1 Page 31 iv) la dislocation du Conseil d1assistance economique

mutuelle, qui regroupait les anciens pays donateurs d'aide d1 Europe de l'Est €*t l'ancienne URSS.

B. Financement sur le marche prive des capita tax

63. Avec une tendance a la hausse des taux d'interet reels pour les raisons susmentionnees, les pays africains fortement endettes vis-a-vis des banques commerciales privees courent le risque d'un alourdissement de la charge d'interet sur la dette. Compte tenu de la concurrence accrue pour attirer les; capitaux exterieurs, les flux financiers suivront la tendance des besoins reels. Seules les economies bien gerees, la stabilite sociale et politique inciteront les entrepreneurs et les banques des pays industrialises a investir davantage dans les pays africains.

64. Les flux en provenance des banques commerciales resterortt probablement faibles en valeur absolue en raison des difficultes de paiements anticipees. Compte tenu de la persistance de la crise des paiements, les banques commerciales sont davantage attentives a la qualite des pr§ts et aux perspectives de paiements des arrieres d'interdts sur la dette en cours. Cette crainte est pleinement refletee dans la constitution de provisions pour pertes 11/. Le niveau de ces provisions constitue un pourcentage de plus en plus eleve des capitaux propres des banques. Les banques out aussi tendance a rationner le credit et/ou a relever le niveau des primes de risque et des commissions bancaires. Tres peu de pays africains auront done acces aux marches financiers internationaux. Le gros du financement bancaire prive sera involontaire, e'est-a-dire consenti dans le cadre des operations de restructuration de dette.

13./ World Bank, World debt tables, volume 1, 1989-90

(36)

65. La part des investissements de portefeuille dans le total des flux financiers prives vers l'Afrique est negligeable et devra.it le rester a court terrae, car les marches boursiers sont pratiquement inexistants et la plupart des monnaies sont inconvertibles. Cependant, les economies africaines sont sous- capitalisees, et £tant fortement endettees, elles devraient davantage recourir au capital-risque, et done promouvoir le developpement des marches boursiears.

66. II y a eu ces dernieres annees, une prise de conscience de cette necessite, comme en temoigne le recent seminaire de I1Association des institutions africaines de financement du developpement (AIAFD), consacre aux perspectives de creation et de developpement des marches financiers en Afrique 14./ et la r^cente creation d'un Forum africain pour la promotion des marches de capitaux.

C. Credits a I1 exportation

67. Le r61e des credits a 1' exportation dans l'apport des ressources depend de la demande d1importations des pays debiteurs et de 1'offre de credits. Du cote de la demande, la crise de la dette incite les pays debiteurs a adopter et appliquer un train de mesures d'ajustement qui se traduisent par des restrictions commerciales pour require les importations et diminuer le deficit de la balance des paiements» Du cot§ de I1 offre, la crise des paiements encouragent les bangues a dtre plus attentives aux risques et a introduire des criteres plus stricts pour 1'octroi des credits. Ces tendances expliquent la chute des credits a lf exportation durant les annlies 80.

68. La plupart des previsions a court terme indiquent un ralentissement des echanges commerciaux internationaux dont les effets sur les flux de credit a 1'exportation viendront s'ajouter

14/ Journee d'etudes de l'AIAFD, Abidjan, Mai 1992 sur le

«Ouel marche financier pour l'Afrique?».

(37)

E/ECA/TRADE/92/10/REV.1 Page 32 a ceux de la crise des paiements et de l'ajustement structurel.

Pour ces raisons, on ne peut esperer a court terme une croissance

plus forte des flux de credits a 1•exportation par rapport a la periode 1990/92. A moyen/long termes, les perspectives sont difficiles a tracer. D'une part, avec la conclusion des accords

de l"Uruguay round" relatifs a la liberalisation commerciale, on

prevoit une relance des echanges commerciaux internationaux.

D'autre part, si la crise des paiements devait persister, on peut douter que les pays africains dans leur ensemble soient en mesure de mobiliser davantage de credits a I1exportation.

D. Les investissements directs etrangers

69. D'une maniere generale, les flux d'IDE vers l'Afrique se

sont realises ces dernieres annees dans le contexte des

privatisations d'entreprises publiques et de la conversion de

dettes en obligations ou en actions. A moyen terme, les flux-IDE

pourraient etre stimules dans le cadre de ces operations ainsi

que par une amelioration des conditions d'accueil (juridiques,

institutionnelles, administratives, etc.) des investissements

etrangers.

70. Quelques pays africains ont profite du doublement des operations de conversion de dette des pays en developpement en IDE entre 1987 et 1989. Les accords conclus recemment par le Maroc, le Congo, le Nigeria, Madagascar et la Zambie comportaient un element de conversion de la dette en investissements locaux ou en fonds de protection de la nature.

71. Les perspectives concernant les flux d'IDE dans le cadre des operations de restructuration de dette dependront de lfexistence d•opportunites d■investissement interessantes ainsi que de la stabilite politique et macro-economique. Les previsions en la matiere decoulent dfun optimisme plutot prudent. Certes, les pays africains se sont engages depuis quelques annees dans un processus de democratisation, de reformes economiques et de gestion rationnelle des ressources. Le renforcement de ce

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processus creerait les conditions d'une reprise de la productivity et devrait satisfaire a une des principales conditions eraises recemment par les pays membres de l'OCDE pour I1octroi de I1aide au developpement. D'un autre cote, toutefois, si la recession economique deja en cours dans les pays industrialises devait persister ou s'aggraver, la croissance economique en Afrique pourrait en subir le contrecoup et entralner une baisse des investissements, ce qui risquerait d'affecter les operations de «debt-swaps».

72. Le processus de privatisation d1entreprises publiques en cours dans plusieurs pays africains fournit egalement des opportunites pour une expansion des participations etrangeres dans les entreprises locales, bien qu'elle fasse courir le risque d'une perte de contrdle national des secteurs sensibles. Une definition claire des priorites nationales serait necessaire en vue d1identifier les secteurs vraiment strategiques qui seront reserves a un contr61e national.

73. Pour eviter une recuperation totale des entreprises a privatiser par les societes multinationales, la conclusion d1accords de co-entreprise devrait §tre activement recherchee.

Ce type d'entreprise est en effet davantage susceptible de developper les capacites locales mieux qu'une filiale entierement sous contrdle etranger. On peut aussi chercher a developper la sous-traitance qui permet aux grandes compagnies industrielles de sous-traiter des activite auxiliaires aux entreprises locales, ce qui encouragerait de ce fait le developpemment et le renforcement des capacites technologiques autochtones.

74. La promotion des IDE necessite sans doute I1 adoption de stimulants dans les codes d'investissement. La gamme etendue des incitations va des treves fiscales a la garantie de la propriete en passant par le rapatriement des benefices. Certains pays, comme le maroc ou maurice, ont etabli des zones franches qui se revelent §tre un succes pour ce qui est d'attirer toute une gamme d1investisseurs prives etrangers et de creer des emplois.

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E/ECA/TRADE/92/lO/REV.1 Page 34 75. Outre I1adoption de stimulants directs pour les investissements, des mesures d'appui seront necessaires afin de rendre 1•environnement moins hostile aux activites productifs.

Dans beaucoup de pays, le contexte interieur est caracterise par de pietre structures institutionnelles et des marches financiers insuffisamment developpes, ainsi que par la faiblesse des

capacites locales en matiere de technologie, de gestion,

d * organisation et de financement pour assurer la bonne marche des projets de developpement 15/. La relance de la croissance exige I1adoption de mesures macro-economiques specifiquement

concues pour reorienter les actifs financiers vers des emplois

productifs et stimuler les nouveaux investissements.

E. Aide publique au developpement

76. La plupart des pays africains continueront de dependre largement de 1!APD. Ces flux representent environ 70% du total des flux de ressources vers 1'Afrique, soit 24,2 milliards de dollars EU en moyenne par an, dont les 3/4 au profit des pays africains subsahariens. Ces pays ont en outre beneficie du tiers des programmes d'aide, toutes sources confondues durant ces deux dernieres annees.

77. Des baisses importantes sont cependant intervenues en 1990 en ce qui concerne l'aide en provenance des pays arabes ainsi que des pays de l'ex-Conseil d1 assistance economique mutuelle. L'aide en provenance des pays membres du CAD est restee stable en 1989- 90 a 30% du programme d'aide de ces pays. Cependant, l'aide CAD ne represente encore que 0,35% du PNB des pays membres et semble se stabiliser a ce niveau depuis le milieu des annees 70. Ce taux

est inferieur de moitie a 1'objectif de 0,7% du PNB pour l'aide

au developpement.

15/ voir sur ce point le document E/ECA/TRADE/93/9, op-cit

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78. Les pays membres du CAD ont recemment etabli individuellement de nouvelles priorites en matiere d'aide 16/.

Les priorites different selon les pays de sorte que les perspectives demeurent incertaines. Le tableau A.IV de I1annexe statistique revele une tendance a 1'accroissement du ratio APD/PNB de pays comme la France, la Suisse, l'ltalie et les pays scandinaves (Norvege, Danemark, Suede, Finlande). Dans d'autres pays, la tendance est & la baisse de sorte que globalement, le ratio APD/PNB ne s'ecarte guere de son niveau moyen de 0,35%

depuis les annees 70.

79. II est a craindre qu1 une partie de l'aide ne soit consacree au financement de nouvelles priorites comme la protection de la nature, la restructuration des economies des ex-pays socialistes d1Europe, l'aide aux populations deplacees et le maintien des operations de la paix. Ces nouveaux objectifs ne rendent pas facile 1 ' accroissement de la part de l'aide aux pays en developpement dans les budgets nationaux.

80. Des efforts financiers considerables ont ete faits recemment au profit de la Pologne et de la Russie. Des contributions substantielles ont ete faites pour la rehabilitation des refugies ainsi que pour les operations de maintien de la paix dans plusieurs pays du monde. II est encore beaucoup trop t6t pour proceder a une evaluation precise des effets de ces contributions financieres sur l'enveloppe globale de l'APD, faute de donnees complementaires.

81. En tout etat de cause, un accroissement sensible du ratio APD/PNB de I1 ensemble des pays membres du CAD ne semble pas probable. La croissance moyenne de 1'APD ne devrait pas depasser la croissance prevue du PNB des pays membres de l'OCDE, (2%

environ).

16/ Voir: OCDE, Cooperation pour le developpement. 1991

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E/ECA/TRADE/92/lO/REV.1 Page 36 VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

82. L'APD est le principal pilier de financement exterieur de l'Afrique. Avec environ 24 milliards de dollars en moyenne par an en 1990/92, l'APD represente environ 70% du financement exterieur total du continent.

83. Globalement, il y a une tendance a ce que les flux d'APD suivent le m§me rythme de croissance que le PNB des pays membres du CAD. On s1 attend toutefois a un ralentissement de la croissance dans les pays industrialises, qui s'il se materialisait, aurait des repercussions defavorables sur les flux financiers vers l'Afrique.

84. Les projections pour les annees 90 .12/ indiquent une baisse des flux au regard des besoins de financement exterieur de l'Afrique. La baisse serait essentiellement celle des flux multilateraux concessionnels en raison des tirages effectues durant les annees 80 sur les fonds qui avaient ete programmes pour les annees 90. Les memes projections font etat d'une stagnation des flux prives, qui si elle se confirmait, accentuerait la dependance financiere de l'Afrique a l'6gard de 1'aide publique au developpement.

85 Dans ce contexte, les situations nouvelles qui se creent posent un defis aux pays africains dans leurs efforts de mobilisation de ressources financieres exterieures. II s'agit entres autres des principaux faits suivants:

i) la fin de la guerre froide qui fait des pays de lfEurope de l'Est et de l'ancienne URSS, mieux dotes en infrastructures et en main d'oeuvre qua1iflee, des marches plus interessants par rapport a l'Afrique;

17/ Global Coalition for Africa, 1992, pp 277-297

(42)

ii) la mondialisation de l'economie et 1'intensification des efforts visant a creer des blocs economiques et

commerciaux;

iii) la liberalisation du commerce mondial avec la conclusion de I1"Uruguay Round" dont un des effets probable sera une concurrence plus rude pour la

conquSte des marches a I1exportation;

iv) 1•introduction de nouvelles exigences pour I1octroi de I1aide: pluralisme politique, respect des droits de 1'nomine, transparence au sein de l'Etat etc..

86. Dans un contexte ou l'epargne internationale stagne, et ou nombre de pays donateurs se heurtent a des difficultes financieres, la consequence ineluctable des realites sus- mentionnees est d1intensifier la competition pour attirer les capitaux exterieurs. Ces situations nouvelles appellent un bond en avant dans les efforts de mobilisation de ressources aussi bien interieures qu'exterieures. Ce n'est pas en faisant "comme d-habitude" que les pays africains releveront ces defis.

L»importance critique de la reussite des programmes de reprise et, surtout, d«integration economiques dont depend la relance du developpement est lfelement qui doit pousser a agir avant qu'il

ne soit trop tard.

87. Les approches que l'Afrique devrait suivre pour accoitre les flux de financement exterieur, et notamment les flux d'IDE dans un environnement plus difficile sont indiquees ci-dessous:

(a) Am^liorer les conditions d'accueil des capitaux

exterieurs.

88. Une condition prealable a tout le reste est la necessite de commencer par ameliorer les conditions d'accueil des

investissement etrangers. II faudra dans ce contexte, adopter les

mesures specifiques enoncees ci-apres:

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