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Pour ces raisons, on ne peut esperer a court terme une croissance plus forte des flux de credits a 1•exportation par rapport a la

periode 1990/92. A moyen/long termes, les perspectives sont difficiles a tracer. D'une part, avec la conclusion des accords

de l"Uruguay round" relatifs a la liberalisation commerciale, on

prevoit une relance des echanges commerciaux internationaux.

D'autre part, si la crise des paiements devait persister, on peut douter que les pays africains dans leur ensemble soient en mesure de mobiliser davantage de credits a I1exportation.

D. Les investissements directs etrangers

69. D'une maniere generale, les flux d'IDE vers l'Afrique se

sont realises ces dernieres annees dans le contexte des

privatisations d'entreprises publiques et de la conversion de

dettes en obligations ou en actions. A moyen terme, les flux-IDE

pourraient etre stimules dans le cadre de ces operations ainsi

que par une amelioration des conditions d'accueil (juridiques,

institutionnelles, administratives, etc.) des investissements

etrangers.

70. Quelques pays africains ont profite du doublement des operations de conversion de dette des pays en developpement en IDE entre 1987 et 1989. Les accords conclus recemment par le Maroc, le Congo, le Nigeria, Madagascar et la Zambie comportaient un element de conversion de la dette en investissements locaux ou en fonds de protection de la nature.

71. Les perspectives concernant les flux d'IDE dans le cadre des operations de restructuration de dette dependront de lfexistence d•opportunites d■investissement interessantes ainsi que de la stabilite politique et macro-economique. Les previsions en la matiere decoulent dfun optimisme plutot prudent. Certes, les pays africains se sont engages depuis quelques annees dans un processus de democratisation, de reformes economiques et de gestion rationnelle des ressources. Le renforcement de ce

processus creerait les conditions d'une reprise de la productivity et devrait satisfaire a une des principales conditions eraises recemment par les pays membres de l'OCDE pour I1octroi de I1aide au developpement. D'un autre cote, toutefois, si la recession economique deja en cours dans les pays industrialises devait persister ou s'aggraver, la croissance economique en Afrique pourrait en subir le contrecoup et entralner une baisse des investissements, ce qui risquerait d'affecter les operations de «debt-swaps».

72. Le processus de privatisation d1entreprises publiques en cours dans plusieurs pays africains fournit egalement des opportunites pour une expansion des participations etrangeres dans les entreprises locales, bien qu'elle fasse courir le risque d'une perte de contrdle national des secteurs sensibles. Une definition claire des priorites nationales serait necessaire en vue d1identifier les secteurs vraiment strategiques qui seront reserves a un contr61e national.

73. Pour eviter une recuperation totale des entreprises a privatiser par les societes multinationales, la conclusion d1accords de co-entreprise devrait §tre activement recherchee.

Ce type d'entreprise est en effet davantage susceptible de developper les capacites locales mieux qu'une filiale entierement sous contrdle etranger. On peut aussi chercher a developper la sous-traitance qui permet aux grandes compagnies industrielles de sous-traiter des activite auxiliaires aux entreprises locales, ce qui encouragerait de ce fait le developpemment et le renforcement des capacites technologiques autochtones.

74. La promotion des IDE necessite sans doute I1 adoption de stimulants dans les codes d'investissement. La gamme etendue des incitations va des treves fiscales a la garantie de la propriete en passant par le rapatriement des benefices. Certains pays, comme le maroc ou maurice, ont etabli des zones franches qui se revelent §tre un succes pour ce qui est d'attirer toute une gamme d1investisseurs prives etrangers et de creer des emplois.

E/ECA/TRADE/92/lO/REV.1 Page 34 75. Outre I1adoption de stimulants directs pour les investissements, des mesures d'appui seront necessaires afin de rendre 1•environnement moins hostile aux activites productifs.

Dans beaucoup de pays, le contexte interieur est caracterise par de pietre structures institutionnelles et des marches financiers insuffisamment developpes, ainsi que par la faiblesse des

capacites locales en matiere de technologie, de gestion,

d * organisation et de financement pour assurer la bonne marche des projets de developpement 15/. La relance de la croissance exige I1adoption de mesures macro-economiques specifiquement

concues pour reorienter les actifs financiers vers des emplois

productifs et stimuler les nouveaux investissements.

E. Aide publique au developpement

76. La plupart des pays africains continueront de dependre largement de 1!APD. Ces flux representent environ 70% du total des flux de ressources vers 1'Afrique, soit 24,2 milliards de dollars EU en moyenne par an, dont les 3/4 au profit des pays africains subsahariens. Ces pays ont en outre beneficie du tiers des programmes d'aide, toutes sources confondues durant ces deux dernieres annees.

77. Des baisses importantes sont cependant intervenues en 1990 en ce qui concerne l'aide en provenance des pays arabes ainsi que des pays de l'ex-Conseil d1 assistance economique mutuelle. L'aide en provenance des pays membres du CAD est restee stable en 1989-90 a 30% du programme d'aide de ces pays. Cependant, l'aide CAD ne represente encore que 0,35% du PNB des pays membres et semble se stabiliser a ce niveau depuis le milieu des annees 70. Ce taux

est inferieur de moitie a 1'objectif de 0,7% du PNB pour l'aide

au developpement.

15/ voir sur ce point le document E/ECA/TRADE/93/9, op-cit

78. Les pays membres du CAD ont recemment etabli individuellement de nouvelles priorites en matiere d'aide 16/.

Les priorites different selon les pays de sorte que les perspectives demeurent incertaines. Le tableau A.IV de I1annexe statistique revele une tendance a 1'accroissement du ratio APD/PNB de pays comme la France, la Suisse, l'ltalie et les pays scandinaves (Norvege, Danemark, Suede, Finlande). Dans d'autres pays, la tendance est & la baisse de sorte que globalement, le ratio APD/PNB ne s'ecarte guere de son niveau moyen de 0,35%

depuis les annees 70.

79. II est a craindre qu1 une partie de l'aide ne soit consacree au financement de nouvelles priorites comme la protection de la nature, la restructuration des economies des ex-pays socialistes d1Europe, l'aide aux populations deplacees et le maintien des operations de la paix. Ces nouveaux objectifs ne rendent pas facile 1 ' accroissement de la part de l'aide aux pays en developpement dans les budgets nationaux.

80. Des efforts financiers considerables ont ete faits recemment au profit de la Pologne et de la Russie. Des contributions substantielles ont ete faites pour la rehabilitation des refugies ainsi que pour les operations de maintien de la paix dans plusieurs pays du monde. II est encore beaucoup trop t6t pour proceder a une evaluation precise des effets de ces contributions financieres sur l'enveloppe globale de l'APD, faute de donnees complementaires.

81. En tout etat de cause, un accroissement sensible du ratio APD/PNB de I1 ensemble des pays membres du CAD ne semble pas probable. La croissance moyenne de 1'APD ne devrait pas depasser la croissance prevue du PNB des pays membres de l'OCDE, (2%

environ).

16/ Voir: OCDE, Cooperation pour le developpement. 1991

E/ECA/TRADE/92/lO/REV.1 Page 36 VI. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

82. L'APD est le principal pilier de financement exterieur de l'Afrique. Avec environ 24 milliards de dollars en moyenne par an en 1990/92, l'APD represente environ 70% du financement exterieur total du continent.

83. Globalement, il y a une tendance a ce que les flux d'APD suivent le m§me rythme de croissance que le PNB des pays membres du CAD. On s1 attend toutefois a un ralentissement de la croissance dans les pays industrialises, qui s'il se materialisait, aurait des repercussions defavorables sur les flux financiers vers l'Afrique.

84. Les projections pour les annees 90 .12/ indiquent une baisse des flux au regard des besoins de financement exterieur de l'Afrique. La baisse serait essentiellement celle des flux multilateraux concessionnels en raison des tirages effectues durant les annees 80 sur les fonds qui avaient ete programmes pour les annees 90. Les memes projections font etat d'une stagnation des flux prives, qui si elle se confirmait, accentuerait la dependance financiere de l'Afrique a l'6gard de 1'aide publique au developpement.

85 Dans ce contexte, les situations nouvelles qui se creent posent un defis aux pays africains dans leurs efforts de mobilisation de ressources financieres exterieures. II s'agit entres autres des principaux faits suivants:

i) la fin de la guerre froide qui fait des pays de lfEurope de l'Est et de l'ancienne URSS, mieux dotes en infrastructures et en main d'oeuvre qua1iflee, des marches plus interessants par rapport a l'Afrique;

17/ Global Coalition for Africa, 1992, pp 277-297

ii) la mondialisation de l'economie et 1'intensification

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