L’ULCÈRE
DU
DUODENUM 1'3;.1ii
•1
DIAGNOSTIC - TRAITEMENT
'• i
THESE
Présenlde et publiquement soutenue à la Faculté de Médeciup^yontnelliw
Le 15
Février1905
i
/ BPAR
J O S G
JPIrxD3 A. ]B JE A.
X_Tà Capestang (Hérault) 1(» 19 mars 18SI
Pour obtenir
legrade de Docteur en Médecine
MONTI'ICLÜl'ai
IMPRIMKRIE
G. FIRMIN,MONTANE
etSlCAHHl
Due Ferdinand-babre et c|uai do Verdansoii
•
. '905
PEHSONNEL DE I.A
MM. MAIIŒT (*)...
THÜC
l*ro fes
se
U l'sEAcui;rÉ
. Doyen
. Assesseur
Glini(iiie médicale
MM. GRASSET
(^)Cliiii(iiie chirurgicale TEDliNAT.'
^
Clinique
—
obslélric.—
ch.eldugyiiécolcours, M. Guérin,GRYNFELTT
Thérapeulique el nialière médicale. . . .
HAMELIN
(^).CliniiDie médicale CARlUliU.
Clinique des maladies mentales et nerv. MAl)lET(^).
Physique médicale
IMRERT
Botanique et hisl. nal. rnéd
GRANEL.
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Clinique ophtalmologique TRUC.
Chimie médicale et Pharmacie VILLE.
Physiologie
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Pathologie interne
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Médecine légale et toxicologie
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Clinique des maladies des enfants
.... BAUMEL.
Anatomie pathologique
BüSC
Hygiene
BERTIN-SANS.
Doyen honoraire: M.
VIALLETON.
1*7o/esseurs honoi'aires :
MM. JAUMES, PAULET
(O.*), E.BERTIN-SANS
{^)M, H. GOT, Secrétaire honoraire
(Chargés de Cours complémentaires
Ac.couchements MM.
VA
LLOIS, agrégé libre.Clinique ann. des mal. syphil. etcutanées
BROUSSE,
agrégé.Clinique annexe des mal. des vieillards. .
RAUZIER,
agrégé libre.Pathologie externe De
ROU
VILLE,agrégé.Pathologie générale
RAYMOND,
agrégé.MM. BROUSSE
MOlTIiSSIER DE
ROUVILLE PUECH
GALAVIELLE
Abrégés en exercice MM. RAYMOND
VIRES VEDEL JEANBRAU
POUJOL
MM. ARDIN-DELTEIL SOUBEIRAN GUERIN GAGNIERE GRYNFELTT
Ed.M. IZARD, seci'élaire.
Examinateurs de
laThèse
MM.
TÉDENAT,
président.MM. SOUBEYRAN,
agrégé.DUCAMP,
p7'ofesseur. VIRES, agrégé.LaFaculté deMédecine deMontpellier déclarequeles opinions émisesdaut
Iss Dissertations qui lui sontprésentées doivent être considérées comme
oropresà leur auteur; qu’elle n’entend l*urdonnsrniapprobation, ni impro- bation.
A MON PKUE, A MA MKHE
Ténutiiirunie de piélé lilitile.
A MKS SiKl'fiS
A MON (INCLE K.MII.K
A
MON PRESIDENT
DETHÈSE
MONSIEUF^ LE PROFESSEUR TÉDENAT
A
MON MAITRE
MONSIEUR LE PROFESSEUR FOLLET
PROFESSEUR DE CLINIQUE MÉDICALE A l’ÉCOLE DE MÉDECINE DE RENNES
J.
BABEAU.
liXTKODUCÏION
«
MM.
G. (le l^ouville et J. .Martin ont, (Jansun mémoire
ré-cent, étudié l’anatomie pathologique de l’ulcère
du duodénum,
à
propos
d’un casd’adénome
brünnérien.M.
Martin, chef de clinique, a bien voulunous communiquer
l’observation de ce casd’adénome
brünnérien, et, sous l’inspiration deM.
le pro- fesseur-agrégéSoubeyran, nous avons
cru intéressantde
chercher à préciser le diagnostic si difficilede
cette affection troppeu
étudiée, et les indications de l’intervention chirurgi- cale.En
effet, le diagnostic, soit de la lésion ulcéreuse, soit de ses complications, c’est-à-dire deshémorragies ou
de la pei‘- foration, quien
est la terminaison la plus fréquente, prête àbeaucoup
d’erreurs quine
permettentqu’une
intervention chi- rurgicale incomplète et tardive, alorsque
l’intervention pré- coce peut seulesauver
lemalade.
Après
avoirrapidement
passé en revue l’étiologie, la patho- génie, l’anatomie pathologique, lasymptomatologie
et l’évo- lution clinique de l’ulcèredu duodénum, nous
essayerons,dans
lesdeux
principaux chapitres de notre thèse :1°
De montrer que
l’on peut,par un ensemble
de probabi-lités, arriver
au
diagnostic probable de l’ulcère latent etau
diagnostic certain de l’ulcère perforé.2° ti'indiquer tou.te l’importance
du
diagnostic, quipermet
VI
(Ib poser (les iiidicatioiis upéi’aloires précoces, et de sauver le
malade
pai' une iulervenlion diij-urgicale précoce.A\'aul d eidi’er
dans
le c(eur de ce travail, deiaiier terme de nos études médicales, noussommes heureux
de pouvoii'adresser a tous nos maili'es l exju'ession de notre reconnais- sance.
M. le }>rofesseur Follet, professeur de clinique médicale
à l’école de F^ennes. nous permettra de l’assurer ici de toute notre gi’atitude et de tout notre dévouement. C'est sous sa bienveillante direction
que nous
fîmes nos premières études cliniques ; saméthode
et son enseignement ont laissé sur noti'e espritune
empreinte ineffaçable. Ou’il veuille bien, ainsi que tous nos maîtres de l'Ecole de Rennes, et en particulier M.M.les professeurs
Le Damany,
Millai'det, I.e Moniet. Lautier, re-cevoir
l’hommage
de nos sentiments respectueux et reconnais- sants.Nouveau venu
dans cette Faculté,nous
avons reçu de M.. leprofesseur agrégé
Soubeyran,
qui a bien voulu nous fournirle sujet de ce travail, l’accueil le plus bienveillant.
Nous
leprions de vouloir bien agréer nos remerciements.
Ce
travail a été fait sous lesyeux
et grâceaux
savants conseils deM.
Martin, chef de clinique; qu’il soit assuré
également
de toute notre reconnaissance.Pendant
notre séjour à l’hôpital d’Arles,nous
avonspu
bénéficier de l’enseignement tout à fait amical de
MM.
les doc- teurs .\uriol, Béraud, Morizot, Urpar, Talon, Rey.M.
Rous- seau, secrétaire des hospices,nous
témoigna toujours une bontéque nous
ne jiouvons passer sous silence ;M.
le doc- teur Morigny, médecin-major,voudra
biennous
})ermettre delui dire
combien nous sommes heureux
d’avoir été pour lui unami
plutôt qu’un élève ; que nos chers amis Malakian et\ ial, internes des hôpitaux,
nous
permettent aussi d’évoquerle souvenir des heures, intimes, trop brèves vécues ensemble
VII et fie leur adresser l’expression de notre affection la plus sin- cère.
Nous
devons, en terminant, adresser tousnos
remercic,-menls
à .M. Aiarguliés, extei’nc des hôpitaux, qui, avecune complaisance
à laquellenous
n’avionsaucun
droit, a bien voulunous
aiderdans
la traduction d'articles étrangers, doidla lecture était nécessaire
pour
la rédaction de ce travail.L’ U L- C È R E
DU
DUODENUM
DIAGNOSTIC — TRAITEMENT
CHAPITRE FREMI EK
É'noLOGlb:. — PATlKKiÉNIi:. — ANAToMIH
PATHOL()Gl(^)L'K.
- SV.MPKAM ATULOGlIv
-KYOLl
llOA
cLiNigL’t:.- fhonostr:
Le
(liiodémiin, ainsi (jue des l’ails déjà sul'fisammenlnom- breux
boni tlénionlré, })eiil être,comme
l’eslomac, le siègi' de la lésion si bien étudiée el si magi-'lralemenl décrite j)ar C'rnveilber, sous lenom
d'ulccrc simple (Kmajoy).Cepen-
dant, tandis
que
rulcère si?uj)le de l'estomacoccupe dans
lestraités de pathologie
ime
place impoi-taute, Tulcèredu duodé-
num
n'y a obtenu (pi'nne coiirti* immlion.dans un
cbajdtre (pii lui estcommun
avec rulcère de l’estomac. L'exjdication enest
dans
la l'areté de celle affection et les difficultésque
pi’é- senle le diagnostic. C’estune maladie non
classée parce qu’on ne la diagnosticpie pas. et on ne la diagnostique jias parce(|ue les
symptômes manquent ou
sontminimes.
Toiilefois. les thèses de Collin (04), Hou/.é (06),Darras
(07), les travaux de10
—
Dieululoy, Biic(|ik)v en l-'l•tuu•e, l’agenslechei-, (Jlivoslek, Brüii- ner, (Jp])enheim, Bni-voiikel, ont apporté des laits
nouveaux
et des
données
cliniques nouvelles.L’ulcère rond
du duodénum
restemalgré
tout une affectionpeu fréquente.
Souvent
associé à l’ulcère de l’estomac,il est
quinze fois plus rare en
moyenne
que ce dernier, d’après Lilberl; riouze fois, d’après Biirvonkel. Il s’observe à tous les âges,
mais
surtout a l’âge adulte, de trente à (juarante ans en général. Le sexe masculin est frapjié dans une pro- [lortion de /Opour
cent (( ollin).L
alcoolisme, la misère, latuberculose, sont les causes oi'dinaires ; le pemphigus, la pel- lagre, la trichinose, l’érysipèle, la pneumonie, l’ataxie, le
saturnisme, la cirrhose
du
loie, le carcinomedu
foie etdu
jiancréa.s, les lu-filures étendues de la peau, sont les causes exceptionnelles.
T.a patbogénie est identiipie en tous points à celle de l’ulcère de 1
estomac
; tous les auteurs ontévoqué
l’influencedu
suc gastrique.La
lésion siège ordinairement au voisinagedu
pylore (242 fois SLii' 2(32), sui‘ la |)aroi antérieure (71 fois sur 127) [Collin].L’ulcèi'e est uni({ue ordinairement (195 fois sur 233), rond, d’un diamètre de 0
m.
002 à 0 m. 0035. Les bords sont taillés à remporte-pièce ; le fond est tantôt lisse, tantôt granuleux ;constitué tantôt j)ar la soiis-muqueiise
ou
la musculeuse, tan- tôt par la sous-séreuse. Les petits vaisseaux sont souvent in- téressés.Dans
la plupart des cas, l’affection évolue à l’état latent.Au duodénum,
le contact des aliments est fugace et n’existe qu’au passage des aliments chymifiés. Voilà pourquoi la douleur survenant quelques heures après les repas, siégeant au ni-veau de l’hypocondre droit, est un des plus importants
symp-
tômes. Toutefois, une complication permet seule, le plus sou- vent, de penser àun
ulcèredu duodénum
: une hémorragie—
11—
abondanle
se ti-aduisani pardu mélœna, au
cours d’une par-l'aile santé,
ou
encoreune
péritonitepar
perforationdébutant
avec la brusquerie et la violenceque
Dieulafoy a si bien mises en lumière ;mais nous compléterons
cesdonnées au
chapitre suivant.L’évolution de la
maladie
est indéterminée ; la perforation (70 fois sur 100 cas mortels) lue (miquelques heures ou
en (|uelques jours.Dans
d’autres cas, lemalade meurt d’anémie
pernicieuseou
de complications rares (abcès, fistules, pylé- phléhites, septicémie).Dans
la statistiquede
C’ollin, sur 262 cas, avec autopsie, lamort
eut lieu :175 fois par perforation ;
21 fois par
hémorragie
;46 fois
par maladie
intercurrente.La
lésion peut récidiverou
plutôt lemalade
peut rechuter.Le
cancerdu duodénum
peut se greffer sur l’ulcèreen
voie de cicatrisationou
cicatrisé. Toutefois, lemalade
peut guérir,et il n’est pas rare de trouver
au
cours d’une autopsie, trou- vaille inattendue,un ou même
plusieurs ulcères cicatrisés;
et le chiffre des guérisons s’élèvera
dans
des proportions no- tables (piandon
connaîtramieux
lessymptômes
de lamaladie
et
quand on pourra
la diagnostiquerdégagée
de toutecom-
[)lication.
CHAFITHE
IIDIAGNOTIG
Abordons
mainleiiani, la ([uestiori capilak' el xj'aimeiiL dil- (icile (lu diagnostic et divisons ce chapitre en trois para-graphes
:l" Diagnostic (Je l’ulcèi’e à l’état latent ;
2'’ Diagnoslic de l’ulcère se compliquant d'hémorragies ;
d" Diagnoslic de l’ulcèi'e se compliquant de perforation.
I
Il est classi(jue d écrire (pie rulcère
du duodénum
évolue à l’éfat lalenl. »Ouand,
pai' hasard, ily a quelcpies
symp-
tômes,nous
dit Dieulafoy, ils sont si peu significatifs quids ne conduisent jamaisau
diagnoslic. »—
« Rien n’est plus fré- ((uent, écrit Collin, ({ue de trouver à la nén-opsie d’unmalade
(fiii a
succombé
à une péritonite pai' perfoj'ation ou à unemaladie autre que rulcèi'e simple, soit qnehpie ulcération su- perficielle de la
muqueuse,
soitmême
une perte de substance en forme d’eidonnoii'. .\ unmoment
quelcniufiie de leur vie.ces
malades
porteurs de pareilles altérations ont-ils présenté des signes qui auraient [lermis d’établir le diagnostic ? »—
13Cependunl, les Iravuux de Clivoslek, de Hiicqiioy, de
Bui-
vüiikel apportent des faits
nouveaux
quimontrent qu’un
dia- gnostic précis peut étj‘e portépendaid
l’évolution de lama-
ladie.
Hurvonkel nous
dit avoir rencontré cinqmalades pour
les-quels il a posé avec cej'lilude le diagnostic d’ulcère
du duodé-
num
; Hnc(juoy acherché également
plusieui-s caspour
les- (juels le diagnoslic lui a sendDlé évidenl. 11 est vi-aique
la contirmationanatomique manque dans
tous ces cas;
mais
la lecture attentive des observations suffit à établir la vrai-
semblance du
diagnoslic.bur
quels syinpIùiiH's reposedonc
ce diagnoslic d’ulcère à l’état latent ?Le premier symjdôme
est ladouleur
; chez
un
individude honne
santé habilindle. se déclare, troisou
quatre lieuresa|)i-ès le rej)as,
une
douleiu- siégeant habituellement à droite de la ligne médiane, au-dessous de la face inférieuredu
foie,au niveau,
par
(;onsé(juenl, de la partiemalade. Hucquoy
trouve,
dans chacune
de ses observations,un
pointdoulou-
reux enire le uomhril et le rehoi'd des fausses cotes.Burvon-
kel, néanmoifis, est
moins
afiinualil el lrouv(i le point doulou-reiix tantôt a droite, lantôt à gaïudie,
mais
toujoursdans
levoisinage
dû
nombril.Quoi qu
ilen
soit, le siège de ladouleur
est assez spécialpour
offrirun
élément important de diagnostic.Ajoutons
que
cettedouleur
peut s’irradierdans
la région e|)igastrique,dans
tout le resie de l’abdomen, (pielquefoismême
jus(|uedans
l’épaule,au
loin;
mais
le i)oint racbidien,le cercle horizontal autour de l’épigastre, les irradiations dei*- rière le
sternum manquent
toujours.Sans
doutedans
l’ulcère diiodénal,comme dans
l’ulcère de l’estomac, la douleur revientpar
crises,mais dans
lepremier
eas, il
nous
a semblé, à la lecture des obsei’vations,que
la14
:?ensaliüu (luuloiireuse est luuiiis lui-le que dans le second ;
qu’elle ressemble plutôt à une colique qu’à une
morsure
ou une déchirure.hnün
noLons ([ue celle douleui- débute seidemenl trois ou quatre lieui’es a[)rès le repas, au début de la digestion inles liliale,au momeni
oii l’esloinac .se \ ide dans l’intestin, portaniau
contact de la jiarliemalade
lechyme
qu’il vient d’élaboreicChvostek
cite le cas d’unemalade
chez laquelle la douleur débutait plus taialque
d’ordinaire parceque
la digestion des,j
aliments dans son
estomac
dilaté et atteint de gastrite (lésions^ fréquentes
au
coui-s de l’ulcère duodénal), était plus lente à se faire.Le
second élément de diagnostic repose sur l’absence de troubles digestifs, à jieu près nuis, tant que la maladie, par sadurée et ses complications, n'a i)as déterminé de lésions du côté de l’estomac. L’absence de troubles fonctionnels a donc
une
importance capitalepour
le diagnostic différentiel avec^
l’ulcère stomacal. *
11
nous
sembleque nous
avons là, grâce au siège de la dou- leur au-dessousdu
foie, à son débid quelques heures après le^
repas, à l’absence de troubles gastriques, sinon les éléments
;
d’un diagnostic certain,
du moins
de fortes présomptions en : faveur de ce diagnostic, surtout si l’on se souvient"que 1 ulcèreduodénal
évolue, chez le sexe masculin généralement, à l’âge >adulte, ordinairement de trente à quarante ans.
II
Le
diagnostic est singulièrement facilité quand,aux symp-
tômes précédents, vient se joindre le inélæna.Dans un
tiersdes cas, en effet, au cours de l'évolution de l’ulcère
du duoce
iiuiii, se pj-ücluiseiil des liéiuoi-j‘agies qui se traduisent
par du mélæna.
Ces
hémorj-agies peuvent être foudroyantes, aiguësou
chro- niques. Les lu.*moi i‘agi(‘s pj ofiisesdu duodénum
sont ti'ès fré- ({uentes (dans puni’ cenl des (.-aspour
üppenlieirn;
dans
pour
cenl d après Kraiiss) et lamort
subite peuten
êtrele l'ésiiKal.
On
trouve à l’aulojjsie ruicêration d'un gros vais- seau ; I aj’tèie |)ancr<‘ali<‘o-duo(lênale est le plus souvent lésée ;\iennenl ensuite la gasl]’o-épiploï(jue droite, les ai’lères hépa- liques (Broussais), aoi-l(‘
abdominale
((irünfeld), splénique (Gé- niaz) ; la inesenleriipie su|)éneure, la \eine |)orte.Mais
engénéi’al, les
bémoiTagies
duodénales,. poui' sidangereuses
quelles soient, n’ont pas d’embléeune
pai'eille gi’avité. Elles apparaissent, d une manièi'e soudaine,an
eoui's d’unebonne
santé. Les aeeidenls débuleni souvent
par une
véritable indi- gestion, peu detemps
apièsun
l•ej)as copieux, fait avecappé-
tit. Il peut se produire en
même temps une bématémèse
(dansi)our cent des cas. suivant
Oppenheim).
f es bémoi’i’agies intestinales peuvent se renouveler à in- ter\ ailes plus
ou moins
rajiprocbés.L
anémie,dans
laquelle lemalade
ne larde pas a tombei*amène
des défaillances conti- nuelles. pai'lois de \érilables syncojies.Dans
l’intervalle de ces criseshémorragiques,
la santé revientcomme par enchan-
tement : ce qui s'exjdiipiepar
leprompt
retour de l’appétit et le parfait fonctionnement de l’estomac.Mais
la faiblessedu malade augmente progressivement
et l’apparitiondu
syn- drome.anémie
pernicieuse signalépar
Dévie etRoux,
peutamener
la mort.Mais
il peut arriver qu’aprèsune
série de crises et de re- chutes. la guérison survienne et soit définitive. Et lenombre
de ces guérisons doit être relativement grand: si, selon l’opinion deRucquoN.
on rattache à 1 ulcèredu duoflénum
certaines hé-1
16
luori’agies déci ilcs pai‘ I l ousseau sous le
nom
iVhémovvügitsessenlietles.
Le
diagnostic dilïérenliel est à taire avec l’ulcère de l’es-lomac
;dans chacune
de cesdeux
affections, il peut y avoir à la fois liéniatémèse cl niélænu ; mais lesvomissements
desang
au cours de ridcère duodénal ne ])ei‘sislent pas, et sontpeu abondants
; lemélæna
('st le i»liénomène essentiel, dememe dans
l’estomac, lemélama
est consécidit à unehémor-
ragie gaslricpie
jendue
partiellement par la bouche.Il sera facile de voir (jue le
sang
ne vient pasdu
rectum ; caril est
dans
ce casrouge
liquideou
en caillots,non mélangé aux
fèces.
L’âge, l’état de santé antérieur font écarter la possibilité
d’une
hémorragie due
àune
ulcération cancéreuseou
tuber- culeuse.r^es
hémorragies
de la fièvre typhoïde n’apparaissentqu
au cours de la maladie, alorsque
le diagnostic est posé depuis longtemps.Enfin, les
hémorragies
essentielles, dont nous avons parlé plus haut, sont rares et se renconirent seulement chez lesfemmes
préalablementmal
réglées.III
La
complication la plus redoutable qui puisse surgii au cours de l’affection quinous
occupe est la perforation avec,pour conséquence
directe, la péritonite.Sur
262 autopsie^.Collin a relevé 175 cas de perforation, ce qui
donne une
pro- portion fie 69 |)Our cent, ("est ilonc là la terminaison la plus fréquente de cette maladie.Mais ici divers cas |)envenl se pi'ésenler :
1° ou bien il
n’cxiste au voisinage de la perforation
aucune
baiiièie ,<
— n —
cüiileim intestinal l'ait iri-uption
dans
lagrande
cavité périto- néale, et ilen
résulteune
péritonite généralisée ; 2°ou
bien le travail d’ulcération adéterminé au
voisinage de la perfora- tion desadhérences
qui limitent l’issue des matières, et la péri- tonite reste circonsci'iteou
localisée.Le
pancréas, le foie, lavésicule biliaire peuvent faire office de lamj)on, et l’on })eul
avoir affaire aloi’s à un abcès sous-hépati(|ue enkysté, à
un
abcès soiis-phréni(jueou
lombaire, àun
pyoj)neumotliorax sous-fliaphragmati(pie, àim
abcès s’ouvi'ant à la peau.Ouand
les signes de la perfo!‘alion ont été manifestes etque
le diagnostic a été fait, le
problème
est facile.Dans
le casconlraii’e, l’apparition et la }»ersislance de la fièvre avec
mani-
festations générales d’un étal infectieux, la douleui' limitée, la tuméfaction, la malité anormale,
accompagnée
desymp- tômes
péritonéaux, aideront à reconnaître l’existence d’un abcès intra-})éritonéal.L'examen
radiograpbicpie, la j)onction exploratrice .seront utiles.Dans
le cas le j>lus fréquentoù
la perforation est suivie (Jepéritonite suraiguë, il faut faire d’abord Ye diagnostic de la
pei’foration difficile, si l’ulcère ju.S(pie-là a été latent ; car
on maiique
de toutrenseignement
antéi'ieur; ensuite celui
du
siège de la perforation ((ui présenteune
difficultéencore
plus grande. Il ne fautdonc
pas s’étonnerque
l’on ail pris la pé- ritonite par perforation j)ourune
rétention d’urine (cas de Pollak, cas de Capitan),du
choléra (Clark), des coliqueshépa-
tiques (Klinger, Douchaud).
ou
saturnines(Wadbam), pour un empoisonnement, une
péricardite (Mayne).11 y a
évidemment
trop de causes de ])éritonite pai' pei‘- foration, et la perforation par ulcèreduodénal
est trop rare l)our qu’on doive s’arrêter à celte dernière. Toutefois, le dia- gnostic n’est pas impossible.—
18—
DIAGNOSTIC Di; LA PERFORATION PÉRITONÉALE.
Noire j)]-emiei- clément de diagnostic esl la douleur.
Nous avons vu
plus haut cjiiel était son siège habituel.Nous
savons aussi {jue ce siège esl variable.Dans une
statistique de 25 cas,Schwartz
l’a observée 7 fois à droite, au-dessous des fausses côtes ; 5 foisau
niveau de l’épigastre; 4 fois à gauche. Mais
la douleur de la perforation a ceci de pai'ticulier qu’elle esl
soudaine et d’emblée, d’une atroce intensité. Dieulafoy a trouvé
pour
la décrire l’expression de «coup
de poignard pé- ritonéal ».En
effet, lemaladé
s’affaisse tout à coup,comme
«
poignardé
», éprouvantau
niveau de l’hypocondreune
sen- sation de craquement, sans avoirau
préalable présenté unmoyen quelconque
de reconnaître celtemenace
de perforation.Deux
cas demort au moment
de la perforation ont été signalés par Scheild et Goiild. Celle soudaineté et cette atrocité d’em- blée de la douleur seront toujours très intéressantes à recher- chei* parce qu’elles apportentun grand
appoint à l’établiÿse-ment du
diagnostic. 11 peut se faire dans le jiéritoineun
épan-chement
de liquide, d’où la jmssibilité d’une matité anormaledans
les points déclives, et aussiun épanchement
de gaz, d onle ballonnement
du
aentre et la disparition de la matité hépa-tique. 11 peut
arrwer
que le A-entre soit rétracté, plat et dur,ou
qu’après avoir été rétracté au début, il se météorise quel- ques heures après.La
matité hépatique peut être remplacée par de la sonorité qui, dans certains cas,remonte
jusqu aumamelon
; elle esl alors à elle seule,pathognomonique
d unelésion stomacale
ou
duodénale. Larghi a signaléun
bruit deliquides sortant par la perforation et tombant dans le péii- toine ; Clark a éprouvé dans
un
cas la sensation de liquidechaud
se diffusant dans le ventre.—
19—
b’n
symptôme
àpeu
près constant est la tension des paroisabdominales
avec respiration costale, avec immobilisation vo- lontaire, instinctiveou
réflexe de tout l’abdomen.La
respira- tion devient superficielle, accéléiée. 11y
a de ladyspnée
phré- nique (Hartmann).La dyspnée augmente
avec leballonnement du
péritoine ; la [)oinledu cumr
est déplacée.Avec
l’évolution des lésions appai'aissenl aj)rès le luxpiel. lesvomissements
bi- lieux et alimentaire d’aboi-d, puis pori-acés et fécaloïdes.La
paralysie intestinale l’end conqite de l’absence totale de selles et de gaz par l’anus.
La
« griffe péritonéale » amis
sonem-
j»i-einle sur la
physionomie du malade
; le pouls est petit etrapide
; la températni'e \ ai-ie de dO" à ‘18°.
i)iA<;N0STir
or
sii'au-. ni; [ i*i;m oicvhon.H
repose sur ;1° Les commémoi'atifs ;
:^°
La
douleur initiale;
3°
La
sonorité pré-hépatique, (jui n'a de valeur absolueque dans
lespremières
heuies après l’accident;
•'i°
La
réti’action trèsprononcée
de la paroiabdominale, symptôme
à la \érilénon pathognomoni(jue. Arcy Power, dans
les casoù
cessymptômes
font défaut, attache de l’impor- tance à l’augmentaiion pi'ogressive de la frécjuencedu
pouls.Rouliei’, llai’Imann, Loscène, ont \ ii des cas de peidoralion (luodénale
due
àun
cancer ; Holch, Pi(|ué, ont cité des cas de pei'forationdu duodénum
par coi’ps étrangers : Kirmisson,Monod,
Letulle, Hiuaiuoy ont pi'ésenté à la Société dt; chirui-- gie des ulcères de l’intestin, à jiathogénie ob.scure, altribiiés à la jtrésence de corps étrangers.DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL.
i
1 11 s’agit tout d’abonl de dilïéi'eiicier l’ulcère
du duodénum
de i1 ulcère de l’estouiac
au
point de vue perloration ; et cela ne -, va pas sans Cjuelque düliculté. 11 est évident, en effet, que lesmanifestations de la perloration
du duodénum
sont analogues^
à celles de l’ulcère gastrique prépylorique. Toutefois, dans
^
l’ulcère
du duodénum,
lescommémora
lifsmanquent
souvent.\
24
pour
cent des perforations duodénales surprennent lesma-
] ladesen
pleine santé;
pour
l’estomac, le chiffre est de 4pour
cent seulement (Brümier). L’ulcèredu duodénum
est rare^
chez la
femme
; l’évolution est insidieuse. 11 y adu mélæna
j
sans
hématémèse
; les douleurs gastralgiques et les vomisse-ments
n’apparaissent qu’un certaintemps
après le repas, la r.douleur siège à droite de la ligne
médiane
(30 fois sur 34 d’a- ' près Briinner), dans la région épigastrique, l’hypocondre ^droit, la région iliaque droite ; elle est irradiée dans la région
^
iléo-cœcale
où
l’on trouve de la sensibilité à la pression^
(Weiss). Cependant, la confusion est sans importance, car les
j
indications opératoires sont les
mêmes.
11 est des perforations de la vésicule biliaire qui peuvent être }
jirises
pour une
perforation d’un ulcère duodénal. Lescommé-
moratifs, les
symptômes
de la lithiase biliaire, l’ictère, les co- ,liques hépatiques mettront sur la voie
du
diagnostic ; parfois ; on aura constaté la distension de la vésicule.Arcy
fait d ail- -leurs observer
que
l’épanchement de la bile stérile ne peut , guères’accompagner
dephénomènes
septiques.Tn
confusion n’est guère possible avec les ulcérations de laJ
fièvre typhoïde,
même
siégeantau
niveaudu duodénum,
car .le diagnostic de la maladie est fait avant la complication.
De
^ i
V
—
21—
même
la perloi’alion de rulcération luberculeiise de l’inlestiiise produil chez des
malades
alteinis de liiberciilose intestinale.Caubel
arécemment
présenté à la Société anatomicjueun
colon ascendant |)résentant sur sa portion initiale
deux
per- foi-ations à remj)orle-piéce, sans lésionapparente de
lamu-
queuse. Et
Thomi)son
et Dwyei- ont ob.servéun
cas degan-
gi’éne de rinl(*sliu grêle, d<‘ cause iiic(jnnue ; autant fie faits (pii peuvent piéler à confusion. 1 rès souvent (27 fois sur
55
pour
Brünnei* : cS fois sur 2.3 jiourHegouin
; 6 fois sur 15
pour
llouzé ; cS fois sur 2‘>
pour
Darras), la perforationduodénale
a été prise poiii’une
perforation de l’appendice iléo-cœcal.En
effet, les malièi’(;s déversées au-dessus
du méso-côlon
trans- verse, suivent sa face sujtérieure sous le foin; juiis fusent le
long
du
côlon ascendant vers la fosse iliaijne di-oite. l.essymp-
tômes, douleur.s, matité, tuméfaction,
peuvent donner
lechange. ('e|)endanl,
dans
notre affection, ladouleur
est sous-oml)ilieale,
au
niveau de la région gasti’o-hépatique ;dans
rap|:endicite pei’forante. la douleui' est
au
voisinagedu
point de Mac-BuiTiey, (piuique irradiée vei's l’épigaslre. 11 faut néan-moins
penseraux
cas d’ajipendiee lemoIdant.Mais
malgi’é tout, ladouleur
n’est juissoudaine
et atroce d'emblée, elle est croissante gradiiellcmenl, ta matité hépa-lifpie ne
mancpie
jamaisau
début, le ballonnement, la tension des parois restent limités à la l’égion iléo-ca’cale, et ne tendent pas à s’étendredans
tout l’abdomen. I/affectioU enfin s’ob- serve chez des enfants et des adolescents et adonné
lieu à des crises appendiculaires antérieures, 'i'iiftier signale l’impor- tancedu
toucher rectal qui,dans
le cas d’appendicite perfo- rante,permet
d’apprécier le siège de ladouleur
et ledegré
des lésions.Le
toucher vaginal doit être fait également.Certains abcès
du
foie, certains abcèssous-phréniques
ou, tuberculeux, latents, s’ouvrentdans
le ventre,peuvent
déler-—
22—
miner
briis(|iiemeMl l’asped cliniijiie de la peidoratiori diiodé- nale.Dans
les rnpllires de dillérenles lésions de I appai’eil génital de la leinine, dans l’avorli'inenl Inbaii’c, les eoininérnoi'atifs,I
examen
local permelleid le diagnoslic, (piüi(|iie Bi’ünnei’ cile le cas d’nn kysicdermoïde rompu
dans le vmilre ]»i-is poni- une pcrïoralion gastrique.Il faul éliminer aussi les crises de gastralgie cl d’entéralgie
où
l’on n’aui'a jamais de sonorité pré-hé])atique, de matité anoi'male, de fièvi'e ; les accès de coliques héiialiques, de coli-ques néphrétiques, de coliques
salmmines
(2 cas deSoubigoux
et Collin).
Le
cancerdu duodénum
se différencie de l’ulcère parla conlinuilé de la doideur, la constance des vomissements, le
dégoût de la viande, l’iiypo et l’anachlorliydrie, la cachexie cancéreuse, la tuméfaction ganglionnaire sus-claviculaire.
Le
diagnoslic différentiel avec l’obstruction intestinale pré- sente plus de difficultés. L’erreur a étécommise
6 fois dans les15 cas de llouzé, 9 fois dans les 23 cas de Darras.
La
confu- sion estévidemment
})0ssiblequand
lescommémoratifs man-
quent,
quand
le collapsus, le ballonnement rapide viennentcompliquer
la question. Cependant, dans l’obstruction intesti- nale, la douleur estmoins
aiguë,moins
soudaine, paroxys- tique ; letympanisme
est plusmarqué
; lemétéorisme
est par-tiel, les
vomissements
sont précoces et fécaloïdes, la constipa- tion est plus absolue, l’abaissement de température tardif.Brünner
cite encore leshémorragies
et inflammations du pancréas, les embolies cl thi-omboses des artères mésenté- riques, la torsion destumeurs
abdominales pédiculéescomme
])ouvant simuler des [lerforations duodénales.
Pariser,
Chappu
citent des casoù
il y eut hésitation entreune
gastrite toxique (par ingestion de substances toxiquescomme
lescomposés
arsenicaux,ou
caustiquescomme
lasoude) et la perforation d’un ulcère duodénal. •
— 23
.-I
Korle, (l’un auli'e côlé, inenlionne 3 cas
où
lalaparotomie
'ne lil pas découvrir de perforation. l.^i'ünner cite
douze
cas sernblaljles.A mesure
(pie l’on s’éloignedu moment
de la perforation, lediagnostic devient |dus diflîcile. l’arfois les accidents périto-
néaux
se j)i'()j)ag(‘nl peurapidement
et les signes de la perfora- tion sontreconnus
|)endant (piehpie temjis.Le
jdus souvent au bout de 2'i hcur(‘s ils s’effacent devardceux
de la péritonite généralisée, àforme
sejilicpieou
iiurulente. Il faut alors se cordenlerdu
diagnostic de péi’itonitepar
pei’foralionou
def)éi-itonile généi'alisée, sans
pouvoir
préciser la cause.Mais
les erreurs
énumérées
au coiii's de ce chapitrenous imposent
le devoir de
songer
toujours à l'iilcère diiodénal perforé,dans
le cas de jiérilonite aiguë et
dans
toute laparotomie faite après un pareil diagnostic, de toujoursexaminer
leduodénum,
si la cause de la [léritonile est restéeobscure
et si l’on n’a trouvéaucune
11^^100 qui suffise à expliquer les accidents,auxquels
ilfaut remédier.
24
CHAPITHE
111TU A ITEM EXT
Nous
avonsvu
plus haulque
l’ulcèredu duodénum
peut guérir etque
le nombi'e des guérisons publiées serait,comme
le dit
Bucquoy, beaucoup
plus élevé, si cette affection ne pas- sait souvent inaperçue el était diagnostiquée à l’étal latent.Il y a
donc un
traitement médical de l’ulcèredu duodénum
susceptible, lorsqu’il est rationnel el bien dirigé, de provoquer
la cicatrisation parfois délinilive de la lésion ulcéreuse, ainsi,
que
le prouvent certaines de nos observations.Ce
traitement médical poursuitun
triple but :a) Assurer la cicatrisation ;
b)
Combattre
ses causes ;c) Modifier ses
symptômes.
T.a cicatrisation sera obtenue par le l’epos au lit, le régime
lacté absolu,
ou même
l’alimentation rectale exclusive, par l’ingestion de sous-nitrate de bismuth.On
interdira l’alcool,cause en
apparence
la pins fréquente de cette affection.Les
symptômes
seront traités par la révulsion, la mor|)bine.l’ei'gotine,J’eau de chaux.
Cependant, en présence de la fréquence el de la gravité des complications de l’ulcère, en présence de la haute gravité de>
opérations
pour
ulcère perforé, n’est-il pas logique de pii'-- 25 -
lendi-e
que
le Iraileinenl par excellence de tout ulcèreduodénal reconnu
a\anl la pei’loralion est le traitement chirurgical.Savariaud
tient compte,au
point tlevue
de l’indication opé-ratoire, de la quantité de
sang
rejetée, de lanumération
des globules sanguins,du dosage
de l’iiémoglobine, de la diète d'épreuve.Nous croyons
avec Dieulal'oy et Tul'lierque
l’inter- vention cbirui’gicale est pi’étérable à tout traitement d’attente, (piand lemalade
traiiie son affection depuis delongues
années,(pie le traitement médical a été iiupuissant,
que
lesdouleurs
jiersislent, (jue la cachexie fait des [irogrès
; il faut
évidem- ment
faireune
restrictionpour
les casoù
l’anémie extrême, l’âge avancé, l’état généi’almauvais
contr’indicjuent toute opé- ration.Tout
lemonde
est d’accoi-d en ce (piiconcerne
le traitement de la perforation duodénale. 11 faut opérei* et opérer vite.Le
résultat
dépend
de la précocité de l’intervention, et voilà prou- vée toute l’importance d’un diagnostic aussit(M établi; il per-
met
l’opéi'ationimmédiate
: ilpermet
aussi d’aller droitau
but et en évitant à l’opérateur
une
perle detemps
etau malade une
perle d’énei-gie et de fatigue, contribueau
succès définitif.Dans
la slalistiijue de Houzé, sui* 18 cas de j^erforalion traites chirurgicalement,une
seule guérison est obtenue, ce qui faitune
pi-o|)orlion de 94morts
sui- 100.Mais on
aopéré
7 foisseulement avant 24 heures, et
dans
1 1 cas la perforation nefut pas trouvée.
Schwartz
l’apjiorteque
sui‘ 11 casoù
l’ulcère fut trouvé, il y eut 3 guérisons ; et sui' 11 casoù
le diagnostic ne fut pas fait,11 y eut 1 1 morts.
Dans
les 9 casdu Medical
Aeu.s, l’opération fut suivie 9 fois de moi-tpour
avoir étéchaque
fois trop tardive.Lan-
derei et
Glüksmann
ont jiubliéun
cas de guérisonopéré
12 heures après le
moment
de la perforation.Ôagenstecher, sur 28 cas d ulcères perforés et opérés, in-
raiion et 3 cas de guérison.
gasiri(|ue, oniieni une inorlaJilé générale de 47,20
%
et unemorlahlé de 25
% pom-
les cas opérés avant 12 heures entre 12 et 2124 et 48 a{)rès 48
Après
les 12 premières heures les chances de guérison dimi- nuent de moitié.La
mortalité est la plus faible, 16.25 %. ])ou)-les cas opérés entre 5 et 10 heures après le
moment
de la perfo- ration.\'oila j)ourquoi Mitchell, pressé par le temps, néglige
même
l’antisepsie, Mikidicz,
Thomson,
Lennander. Kôrte ne s’arrê- tent pas devant le choc. î\Titchell a vu dans un cas le ])ouls se relever aussitôt après l’incisiondu
péritoine.Le Dentu combat
le choc par des injections de caféine etopère 3
ou
4 heui’es après le début des accidents,La
seule contre-indication estune
température de 35®.•Après anestbésie à l’éther, à cause de la petitesse du pouls, on fait l’incision de Sbeild, incision de choix parallèle à la
ligne blanche, passant à