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Rapport sur les travaux de la société de physique et d'histoire naturelle de Genève

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Rapport sur les travaux de la société de physique et d'histoire naturelle de Genève

FAVRE, Alphonse

FAVRE, Alphonse. Rapport sur les travaux de la société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, 1867, vol. 19, p. 275-289

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:108359

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(2)

RAPPORT

SUR LES

TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE

ET

D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE

DE JUIN 1866 A MAI 1867

PAR

M. J,E PROFESSEUR ALPHONSE FAVRE

PRÉSIDENT

Lu à la Société dans sa séance du 6 juin 1867.

MESSIEURS,

En cherchant à me rendre compte des travaux auxquels vous vous êtes livrés du mois de juin 1866 au mois de mai 1867, j'ai été frappé de leur nombre et de leur variété. Ils témoignent en faveur de la bonne marche suivie par notre Société, dont les membres sont heureux d'écouter les travaux qui leur sont présentés et jouissent sincèrement de la bonne har- monie qui règne dans les séances.

Je crains, Messieurs, que vous trouviez peu d'unité dans mon rapport;

ce défaut y esl saillant, mais veuillez être indulgents et réfléchir que je dois résumer des séances très-remplies, dans lesquelles vous n'êtes point surpris d'entendre traiter à la suite les uns des autres les sujets les plus divers. Ce manque d'unité est donc un mal inhérent à ce genre de ré- daetion ;j'ai cherché à J'atténuer en ne vous rendant compte que des corn-

1

(3)

276 RAPPORT SUR LES TRAVAUX

munications originales, et en passant sous silence celles bien plus nom- breuses pàr lesquelles nous nous faisons récipt'oquement connaître les progrès des sciences.

J'adoptet·ai l'ordre établi dans les rapports des présidents mes pt•édé- cesseurs.

Astronomie.

M. le professeur Colladon (15 novembre) nous n fait remarquer com- bien il serait intéressant d'observer les variations des lignes du spectre solaire au moment de l'occultation des étoiles par la lune, pour arrivei' à déterminer la présence de l'atmosphère lunaire.

M. le professeur Gautier nous a entretenu plusieurs fois des progrès de l'astronomie et nous a présenté des notices sur les publications de la Société astronomique de Londres et sur l'Observatoire fédéral de Zurich.

Je n'en rappellerai pas le contenu, parce qu'elles ont été publiées dans les Arcltives des Sciences physiques et naturelles (1866, xxn, 1, 105, 221).

A propos de la publication du travail de M. le professeur Plantamour

1

sur les expériences faites avec le pendule à réversion (jJlémoires de la Socihé de Physique et d'Histoire naturelle, XVIII, 309), M. le professeur Gautier a fait remarquer que M. J.-A Mallet était arrivé, dans le siècle dernier, à une détermination de la longueur du pendule, qui, malgré l'imperfection des àppareils de cette époque, se rapproche assez de celle trouvée par M. Plantamour.

Physique et Chimie.

Nott·e Société a été tenue au courant par M. le professeur de la Rive des diverses phases par lesquelles a passé la pose de ce chemin de fet' sous-marin qui permet à une locomotive invisible, l'électricité, de trans- porter la pensée du vieux monde dans le nouveau, d'une manière pres- que instanlanée, de déposer sa précieuse charge à sa destination et de

(4)

DE LA SOCIÉTE. 277 revenir à vide, par un chemin qui n'est pas déterminé, pour être toujours prête à partir. Vous avez aussi entendu (6 septembre) un savant célè- bre, M. Morse, nous exposer la cause de la non-instantanéité de' ce voyage, qui Lient à un phénomt'lne d'induction. Il nous a dit que, d'après ses propres expér·iences sur un câble de 2000 mètres de longueur, le retard, qui est relativement considérable, quoiqu'un signal ne mette qu'une seconde à parcourir cette distance, cesse si on facilite à la loco- motive dont j'ai déjà p:.ll'lé, son retour chez elle, en lui offrant un nou- veau chemin métallique, soit un second fil fermant le circuit. On pour- rail, d'après M. Morse, se servir de ce moyen pour la communication transatlantique, et placer deux fils dans un même câble.

Le chant que les vases font entendr·e lorsque l'eau qu'ils renferment est près d'atteindre la température de l'ébullition a été étudié par M. le professeur Wartmann (7 mars). Ce chant est dû à. la formation de la vapeur dans le fond du liquide; mais deux autres causes peuvent égale- ment produire des sons: la sortie sous l'eau de l'air contenu dans les cavités des parois d'un vase de faïence et la rentrée de l'air dans un vase fermé par un bouchon lorsque la vapeur que ce vase contient est con- densée par un refroidissement. M. Wartmann nous a décrit quelques appareils destinés à la production de ces sons.

Le même professeur nous a encore signalé (21 mars) un moyen sim- ple de vérifier le rapport qui existe entre les forces électriques et les dé- viations du galvanomètre.

M. Louis Soret, dans son étude sur la radiation solaire (ter novembre), n'ayant pas réussi à opérer dans le vide, a cherché à déterminer par l'expérience l'influence qu'exerce la variation de la pression atmosphéri- que. 11 a trouvé que l'excès de la température du thermomètre exposé au soleil, sur la température ambiante est de

'/s

plus forte dans le vide à 15mm qu'à la pression atmosphérique de 730mm, M. Soret a aussi com- paré l'effet de la radiation solaire à Genève et à Bologne, et il conclut que le résultat de ses observations est favorable à la manière de voir de M. Tyndall sur l'intluence que ]a vapeur d'eau exerce sur les radiations calorifiques.

(5)

278 RAPPOUT SUR LES THAVAUX

Un travail tout autre nous a été également communiqué (4 avril) par le même savant, qui s'était occupé précédemment de la densité de l'o- zone; il a cherché à déterminer de nouveau cette densité par une mé- thode qui consiste à comparer la diffusion de ce gaz avec celle du chlore et de l'acide carbonique. Le résultat d'une série d'expériences faites dans ce but, au moyen d'un appareil fort ingénieux qui vous a été pré- senté, a confirmé le résultat déjà obtenu par M. Soret, au moyen de la méthode par absorption, savoir que la densité de J'ozone est une fois et demie celle de l'oxygène. (Voyez Comptes rendus de l' Ar,ad. des Scùnces,

1867, LXIV, 904.) .

J'ai à vous signaler deux travaux de physique terrestre: le premier est celui que M. le professeur Plantamoui' a présenté en son nom et au nom de M. le professeur Hirsch sur le nivellement de précision exécuté sous leur direction par la Commission géodésique fédérale. Ce mémoire, qui maintenant est publié, renferme une introduction historique, la des- cription des appareils, l'exposé des méthodes suivies et les résultats ob- tenus en 1865 et 1866. Le nivellement s'étend dans une grande partie de la Suisse romande, et les sommités du Chaumont et du Chasserai ont été reliées à la plaine par des mesures dont l'exactitude est telle que l'erreur à craindre est au-dessous de deux centimètres.

Le second de ces travaux est celui de M. le professeur Cellérier (7 mars) sur la valeur de la pression au centre de la terre. Cette valeur peut varier suivant les hypothèses faites sur la densité des couches de l'intérieur du globe; toutefois on est assuré que son importance est trop faible si l'on admet l'uniformité de cette densité jusqu'au centre de la terre, et dans cette supposition, la pression est de deux millions d'atmos- phères. Du reste, ce travail a été publié dans le volume que notre So- ciété a fait paraître.

En fait de météorologie, je rappellerai une communication de M. Ga- lopin (4 octobre) relative à un halo solaire avec parhélies observé dans le mois de septembre. Elle a fourni à M. Je professeur de la Rive l'occa- sion d'émettre l'idée que ce phénomène est probablement dû à la pré-

(6)

,

DE LA SOCIÉTÉ.

279

sence dans l'atmosphèr·e de petits pt'ismes de glace qui, sous l'influence du vent, par exemple, tendent quelquefois à s'orienter tous de la même manière et à constituer une sorte de grand prisme.

M. le professeur Plantamour

(20

décembre) a inséré dans le volume que nous publions maintenant un travail étêndu sur les anomalies de la température observées à Genève pendant les

40

ans qui se sont écoulé~

de

1826

à

1865.

M. le professeur Gautier nous a communiqué ( 4 <tvril) les résultats obtenus dans la seconde année des observations météorologiques du ré- seau suisse. Ce réseau semble offrir un intérêt tout particulier par la différence de positions des stations. On en trouœ deux, par exemple, qui ne sont pas éloignées l'une de l'autre, Bex et le Grand St-Bernard, où l'on a constaté dans la première le maximum de chaleur (

+54°

C. le

17

juillet) et dans la seconde le minimum

(-27°

C.le 11 février). On lira avec intérêt ce résumé dans les Archives,

1867,

t. XXVIII, p.

281.

D'après M. le professeur de la Rive (2 août), la coïncidence de nom- breux blocs de glace flottant dans l'Océan et du froid et de l'humidité qui ont régné en

1866,

est une confirmation de l'idée qu'il avait avancée il y a quelques années (Mémoires de la Société de physique et d'Histoire naturelle,

1859-60,

t. X V, p.

491 ).

Il est probable que ce mauvais temps et la quantité COI_Isidérable de neige tombée dans les régions élevées des Alpes produiront bientôt ·une extension des glaciers relativement considérable. On sait que les glaciers ont subi dernièrement. une dimi- nution très-notable : le glacier des Bossons, à Chamonix, en particu- lier, est d'environ

470

mètres moins étendu en longueur qu'il n'était en

1817,

d'après une mesure que j'ai prise dans le courant de juillet.

Mais il paraît que l'eau n'est pas tombée dans les hautes Alpes toujours à l'état de neige, car M. le professeur Plantamour nous a fait remarquer (4 octobre) qu'au mois de septembre, il est tombé en cinq jours, au G1·and St-Bernard,

220

millimètres d'eau sous forme de pluie.

M. le professeur Wartmann a présenté

(21

février) un mémoire sur la constitution molécul'aire de la glace dans le voisinage de son point de

(7)

280 HAPPOHT SUR LES TUAVAUX

fusion. Les valeu·rs numériques assignées au coefficient de contraction, à ]a pesanteur spécifique, à la ehaleur latente de fusion et à lét chaleur spécifique de la glace présentent des différences qu'on ne saurait aUri- buet· aux erreurs d'observations et qui proviennent probablement de ce que la glace est une substance hété1·ogène, comme l'a dit M. Tyndall.

Une des causes de cette hétérogénéité provient de ce que la glace au- dessous de zéro peut renfermer de J'eau; M. Wartmann s'en est assuré par divel'ses expériences, entre autres (21 mars) en soumettant à une température de -22° C. des vases de verre remplis d'eau et réunis par unespace capillaire. En général, dans ces expériences, le liquide gèle à -8°, sauf dans l'espace capillaire, et l'auteur croit qu'il est excessive- ment probable que les globules d'eau logés dans les cavités capillaires de la glace fOt·mée naturellement, demeurent liquides jusqu'à une tempéra- Lure d'environ -7° C.

Le même professeur décrit une expérience relative au regel de la glace' qu'il a faite dans son cours académique; on y voit l'eau s'élancer à l'extérieur d'un appareil et se congeler.

M. Delafontaine nous a communiqué ses recherches sur Je niobium, qui ont été publiées dans les Archives des Sciences physiques et naturelles, 1866, t.

xxvn, p.

166.

Géologie et Paléontologie .

. J'ai entretenu la Société des démarches failes auprès du gouvemement français par M. Louis Soret et moi pour la conservation des blocs erra- tiques sur les terrains communaux ou appartenant à l'Etat. Dans le ter- ritoire français des environs de Genève, ces démarches ont reçu le plus bienveillant accueil de 'la part des autorités, et j'ajou ter ai que dernière- ment (le 13 mai) j'ai présenté à la Société géologique de France un rap- port sur cette question, dans lequel M. Soret et moi nous demandions que les 7~ blocs erratiques désignés par nous dans la vallée de l'Arve reçus- sent une marque spéciale par o1·dre de M. le préfet de la Haute-Savoie

(8)

DE J,A SOCIÉTÉ. 281 et qu'ils devinssent une propriété de l'Etat, en prenant rang parmi les monuments nationaux. Je n'ai aucun doute que ce résultat ne soit ob- tenu. S'il en est ainsi, nous continuerons ce travail, M. Soret et moi.

Nous espérons conserver à nos descendants une partie des éléments du grand problème qui a si vivement agité certaines Sociétés scientifiques, surtout! en Suisse, au temps de de Saussure, de Deluc, de Charpentier, de Léopold de Buch, d'Agassiz, etc. On sait que depuis quelques années ces blocs sont exploités avec une activité extraordinaire, et que, si l'on ne cherche à restreindre cette destruction, il ne restera bientôt aucun ves- tige de cette partie du grand phénomène erratique. Nous voudrions que 4.uelques efforts fussent faits en Suisse et dans le reste des Alpes pour arriver au but que nous nous proposons et que nous atteindrons, j'es- père, dans les environs de Genève.

M. L. Soret, qui, dans d'autres occasions, a cherché à assigner une cause à l'ancienne extension des glaciers a fait observer (6 septembre) que les glaciers actuels ne produisent ni stries, ni sillons, ni roches moutonnées, à une certaine élévation, parce qu'à cette hauteur la glace adhère à la roche sur laquelle elle repose. La limite supérieure de l'ac-' ti on glaciaire doit être déterminée par la température; or si l'on trouve, en étudiant les traces des anciens glaciers, que la limite supérieure de leur action striante est à peu près la même que celle des glaciers actuels, on pourra en conclure que la température n'a pas sensiblement varié.

M. Soret est d'accord avec d'autres savants pour ne pas rechercher la cause de l'ancienne extension des glaciers dans des phénomènes cosmi- ques extraordinaires, mais dans les causes actuelles.

M. le professeur Plantamour confirme cette manière de voir (15 no- vembre), en disant qu'il ne pense pas qu'on puisse avoir recours à l'hy- pothèse d'un changement dans la position de l'axe de rotation de la terre.

En vous lisant, Messieurs (2 avril), une lettre qui m'avait été adressée par M. Edouard qollomb, je vous ai exposé les résultats principaux aux- quels ce savant était arrivé en traçant une nouvelle carle géologique des

(9)

·1

282

RAPPORT SUR I.ES TRAVAUX

environs de Paris. Je n'insiste pas sur ce travail, qui a été publié dans les Archives des Scz.ences physiques et naturelles, 1866, t. XXVI, p. 515.

M.

le professeur W artmann a cherché à estimer la pression de la va- peur d'eau nécessaire pour soulever la lave au sommet d'un volcan ( 4 avril). En pœnant pour densité de là lave 2,5 (en chiffres ronds), il arrive à trouver qu'une pression de 1647 atmosphères, correspondant à la tension de la vapem d'eau portée à 5 ou 600 degrés, est nécessaire pour faire monter la lave à 6800 mètres au-dessus du niveau de la mer.

J'ai, Messieurs, à vous signaler quelques observations se rapportant aux animaux fossiles.

Depuis quelques années, on discute sur la présence d'êtres organisés fossiles de l'époque· laurentienne du Canada. Quelques géologues, en tête desquels on doit placer M. Carpenter, soutiennent que la structure particulière de certaines roches de calcaire et de serpentine de ce~ âge, est due à un animal fossile qu'on nomme Eozoon canadense; d'autres sa- vants ne voient rien d'organique dans cette matière. Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé l'Eozoon canadense dans le ravin du Mettenbach, sur les flancs de la Jungfrau, du côté de Lauterbrunnen, dans un calcaire cristallin as- socié à ~ela serpentine, enclavé dans le gneiss. Cet Eozoon a été examiné et reconnu pour tel par M. Carpenter, et c'est la première fois qu'on en signale la présence dans les Alpes suisses.

M. le professeur Pictet nous a exposé (3 janvier) les travaux paléon- tologiques qu'il poursuit, pour déterminer la limite du terrain jurassi- que et du terrain crétacé. Ces terrains ne présentent pas dans le midi de la France (départements de l'Ardèche, de l'Isère et dn Var), dans le nord de l'Italie et dans les Carpathes, la mème succession de faunes qui a été reconnue dans le nord de la France, en Angleterre et en Suisse. Dans l'Ardèche, l'étage néocomien inférieur, d'après M. Pictet, est précédé par des couches qui renferment une faune nouvelle et presque complét:e- ment inconnue. Le travail de M. Pictet est publié maintenant.

Au sujet du terrain tertiaire, vous avez entendu la lecture d'une no- tice de M. Heer sur une forêt fossile du Groënland; malgré la nouvr.auté

(10)

DE I.A SOCIÉTÉ. 283 et l'importance de ce travail, je ne m'y anêterai point et je renverrai pour son étude aux Archives des Sciences physiques et naturelles, 1866, t. XXVII,

p.

243.

M. H de Saussure (3 janvier) nous a signalé une nouvelle station la- custre située à Greng, sur les bords du lac de Morat. On y a trouvé quel- ques-uns de ces instruments qui caJ'actérisent les premiers travaux de l'homme dans notre pays. Vous savez combien les observal.ions fail.es dans celte branche de l'histoire, qui est liée de bien près à la paléonto- logie, ont excité l'attention en Suisse et à l'étranger.

Zoologie.

M. Aloïs Humbert (o juillet) a observé l'accouplement et la ponte de deux espèces de Myriapodes des environs de Genève connues sous ]es noms de Glomeris lumbata et Glomeris marmorea, qui avaient été regar- dées jusqu'à présent comme appartenant à une seule espèce, mais tous deux offrent des individus des deux sexes. Les appendices qui, chez les mâles, forment une double paire en arrière des dernières pattes, sont les organes copulateurs; la seconde paire de ces appendices, qui est en forme de pinces, retient la femelle pendant la fécondation. M. Humbert a vu que la petite masse sphéroïdale de terre qui entoure les œufs des glome- ris est l'œuvre de la femelle qui, pour la produire, se tient ordinairement sur le dos et rejette par l'anus, et à des intervalles réguliers, des matières terreuses qui viennent entourer l'œuf. Ses pattes font tourner la bou- lette pour qu'elle présente successivement toutes ses faces à la terre semi-fluide. La nature terreuse de cette substance fait croire qoe les Glo- meris femelles doivent ingérer une quantité considérable de terre.

M. le professeur Claparède (2 août) nous a communiqué des obser- vations et des dessins relatifs au développement des Acariens. Il insiste surtout sur les phénomènes de métamorphose el de dimorphisme des- quels il résulle que, dans certains cas, des formes classées jusqu'ici dans des genres différents ou même dans des familles distinctes, peuvent ap-

2

;.

(11)

284 RAPPORT SUR LES TRAVAUX

partenir

à

unes ul et môme e pè . L Uyp pu ont de petit A

n-

riens et n'appartiennent pn. :mx a ma

e , comme

on l'avait p nsé.

En

étudiant le mâle d'un véritable Acaru: l auteur a vu qu pendant

ln i

l:nvaire, c'est-à-dire

à

l'époque de la croissance, les mâles ont une forme identique

à

celle des femelles et prennent de la nourriture; mais il vient un moment où l'hypopus apparaît dans l'intérieur de l'Acarus. Chez les·

Hoplophores, l'éclosion des œufs donne naissance

à

des individus dé- pourvus de toute ressemblance avec des hoplophores ef. tout à fait analo- gues à des espèces de la famille des Acarides, ou même au genre Acarus.

Ces animaux conservent cette forme pendant tonte leur croissance, et

à

la dernière mue seulement, on voit apparaître l'hoplophore sous les tégu- ments de l'Acarus. La majorité, et même la totalité des hoplophores ainsi engendrés sont des femelles, et l'on ne sait pas encore si les mâles ne conservent pas toute leur vie la forme de l'Acarus.

M. Fatio a entretenu la Société (17 janvier) de la circulation de l'air dans les os des oiseaux. Il a réussi

à

appliquer un petit manomètre

à

la section de l'humérus d'un oiseau vivant, et il a vu que les mouvements respiratoires dans l'os et dans les sacs aériens sont beaucoup plus prompts dès que l'oiseau peut remuer les ailes. Il a signalé un rapport intéressant entre la marche de la pneumaticité dans les os suivant l'âge de l'animal et l'extension de l'air dans le squelette des oiseaux, selon qu'ils sont plus ou moins bons voiliers.

(Archives,

1867,

t.

XXVIII, p.

143.) .

M. Lunel nous a fait connaître (2 mai) deux cas de polymélie (mem- bres surnuméraires) vus sur des grenouilles communes

(Rana viridis)

des environs de Genève. Le premier appartient au genre Mélomèle, l'in- dividu est adulte et porte une paire de membres thoraciques surnumé- raires du côté gauche; ils sont bien conformés.

Le deuxième cas appartient au genre Pygomèle et présente une paire

de mémbres pelviens supplémentaires du côté gauche, en avant du mem-

bre principal, avec lequel ils ont une analogie presque complète de di-

mensions et de conformation.

(12)

DE LA SOCIÉTE.

285

M. Lunel annonce que M. Ducrel, professeur à Porrentruy, a aussi examiné une grenouille qui portail du côté gauche des traces de deux membres pelviens, et il fait remarquer que chez les Batraciens anoures les membres supplémentaires sont plus souvent abdominaux que thora- ciques.

Botanique.

M. Edmond Boissier (7 mars) nous a offert un premier volume de plus de 1000 pages de la Flore d'Orient, qu'il vient de publier. Il est le résultat d'un travail fort considé1·able entrepris il y a un grand nombre d'années et qui a nécessité de nombreux et grands voyages. Cet ouvrage renferme la flore de la Grèce, de la Turquie d'Europe, de l'Asie Mineure, de l'Egypte et de toute l'Asie occidentale jusqu'aux frontières de l'Inde.

On peut distinguer dans ces contrées quatre régions botaniques assez t1·anchées: celle de l'Europe moyenne, la région méditerranéenne, la ré- gion orientale et celle du palmier.

M. le professeur de Candolle nous a fait remarquer que M. Boissier signale sur les plateaux de l'Espagne l'existence de quelques espèces orientales qui ne se retrouvent point dans les pays intermédiaires, et il pense que ee fait peut s'expliquer par une eontiguïté qui aurait existé entre les deux contrées, à des époques géologiques antérieures, et qui aurait cessé quand la mer Méditerranée a pris sa forme actuelle; puis, passant à d'autres sujets, M. de Candolle nous a communiqué le résultat d'observations faites par M. de la Rue sur l'âge des Cecojas de Califor- nie. L'un· des plus gms arbres de cette espèce avait 1234 ans lorsqu'il a été abattu. Le même savant nous a donné des détails intéressants sur le Congrès des botanistes de Londres, qu'il a été appelé à présider.

Il nous a encore présenté (7 février) la description de douze Campa- uulacées du pays d'Angola, recueillies par M. le D~' Welwitsch. Elles appartiennent toutes, excepté une, au genre Lighlfootia du Cap de Bonne- Espé•·ance. M. de Candolle a fait remarquer une espèee dont l'ovaire est

(13)

286 RAPPORT SUR LES TUAVAUX

presque complétement libre, tapdis que dans les autres Lightfootia il est à moitié libre ou infère comme dans les Campanulacées en général.

D'autres caractères moins importants varient si peu que ce fait est un indice à l'appui de la théorie qui fait dériver les formes végétales les unes des autres. M. de Candolle compare la permanence des caractères secondaires à celle de certains mots répandus dans toutes les langues dé- rivées d'une souche commune. Peut-être faut-il voir encore une confir- ' malion de ce point de vue dans le fait observé par M. Morel, horticul- teur de Belgique et signalé par notre savant collègue (2 mai). M. Morel a constaté qu'une espèce sauvage introduite à peu près à la même épo- que dans différents jardins, sous des latitudes diverses, dans des climats variés et soumise à des cultures différentes, reste pendant quelque temps slationnaire et inerte, puis les modifications se manifestent en même temps dans toutes les localités; au bout de quinze à vingt ans, on ne peut presque plus reconnaître le type primitif.

M. Marc Micheli nous a présenté (4 avril) un mémoire sur la matière colorante de la chlorophylle. On peut le lire dans les Archives des Sciences physiques et naturelles, 1867, t. XXIX,

p.

5.

Médecine.

M. le Dr Lombard nous a entretenu de la suite de ses travaux de sta- tistique médicale. Il nous a montré (5 juillet) deux cartes d'Europe où il a représenté par des couleurs différentes les saisons où se trouvent le maximum et le minimum de mortalité. Nous n'insisterons pas sur les résultats auxquels il est arrivè, parce qu'ils sont résumés dans les Ar- chives, 1866, t. XXVII,

p.

145.

Dans un autre travail, M. Lombard nous a aussi entretenu (7 février) de la mortalité des enfants. Les nouveaux-nés (de zéro à un mois) suc•

combent eri plus grand nombre pendant la saison froide, el d'autant plus qu,e la latitude est plus méridionale. Les enfants âgés d'un mois à deux ans succombent en plus grand nombre pendant la saison chaude, et

(14)

DE J,A SOCIÊTÉ.

287 d'autant plus que la température est plus élevée. Il résulte de celle double influence que la mortalité des enfants est deux fois plus considérable dans les pays méridionaux que dans les pays du nord de l'Europe. Elle atteint 11 °/o en Italie et en Espagne, 4

à

5 °/o en Suède, en Norwége et en Da- nemark. Genève est très-favorisée sous le rapport de ]a faible mortalité des enfants pendant la première année, tandis qu'il en meurt 36

°/o

en Bavière et en Saxe, et qu'il mourait

à

Genève 26 °/

0

dans les siècles précédents, la mortalitP. est descendue peu à peu

à

12 °/o·

M. le Dr Dor (6 décembre) nous a rappelé l'expérience de Schulze, dans laquelle le bleu et le violet du spectre solaire paraissent noir et quelquefois rouge, lorsqu'on examine ce spectre au travers d'une rétine humaine fraîche colorée en jaune. M. Dor en tire des conclusions pour expliquer le daltonisme. Plus tard ce même savant (21 février) nous a entretenu des effets produits sur lui-même par l'intoxication de la san- tonine; il croit que la coloration jaune, même intense, ne suffit pas pour expliquer le daltonisme, mais qu'une coloration verte pourrait servir

à

expliquer ce phénomène. (Voyez Archives, 1867,

t.

XXVII, p. 155.)

PRIX.

Le prix quinquennal fondé par M. Augustin-Pyramus de Candolle

pour la meilleure monographie d'une famille ou d'un genre de plantes de-

vait être adjugé en 1866. Les conditions du concours avaient été annon-

cées dans les journaux botaniques de divers pays, et cependant

il

n'a été

envoyé

à

la Société qu'un seul mémoire, et encore ce mémoire n'a pas

pu être couronné, parce qu'il ne rentrait pas dans le genre de travail

qu'on appelle une monographie. C'était un mémoire sur les ronces

(Rubus) d'Allemagne, uniquement au point de vue descriptif. Or une

monographie d'un genre ou d'une famille de plantes doit comprendre toutes

les espèces d'un genre ou d'une famiHe, et non pas seulement les espèces

d'un pays lorsqu'il en existe beaucoup ailleurs. Elle doit renfermer aussi

des recherches de physiologie, d'anatomie, des considérations de géogra-

(15)

288

RAPPORT SUR .LES TRAVAUX

phie botanique, quelque chose sur les propriétés médicales ou autres, etc. En un mut, l'histoire d'un genre ou d'une famille doit être envisa- gée sous différents points de vue, sans quoi l'ouvrage n'est pas une mo- nogTaphie.

Le prix de 500 francs n'ayant pas pu êtee accordé, la Société a décidé qu'un nouveau concours était ouvert pour le terme de trois années, sous les conditions suivantes. Les mémoires devront être inédits et rédigés en latin ou en français. Ils devront traiter d'une famille ou d'un genre de plantes, d'une manifwe assez çomplèle pour mériter le tilre de mono- graphie. On devra les adresser franco

à

Genève, soit

à

M. Marignac, l'un des secrétaires de la Société, soit

à

M. Alph. de Candolle

, un de ses

membres, avant la date du 1er juillet 1869. Les seules personnes exclues du

·

concours sont les membres effectifs de la Société. Espérons que cet appel sera entendu. Les travaux monogr·aphiques sont de la plus haute importance dans la science. Ils sont extrêmement utiles aux jeunes gens qui les entreprennent, et les savants qui ont déjà fait leurs preuves en comprennent bien les avantages.

Rappelons, pour terminer ce sujet, que le prix fondé par dr. Candolle, en 1841, a été adjugé ti'Ois fois, savoir:

à

M. le Dr J. Müller, d'Argovie, poür sa monographie des Résédacées;

à

M. le professeur Meissner, pour celle des Thymélées; enfin

à

M. le professeur et conseiller de

Bunge~

membre de l'Académie impé1·iale de St-Pétersbourg, pour celle des Ana- sa sées.

ÉLECTIONS.

Le personnel de notre Société a peu changé; nous avons eu le plais il'

de recevoir MM. Isaac Demole et Ch. Mallet au nombre des associés

Ji-

bres. Vous avez nommé M. Morse el M. le marquis de Caligny membres

honoraires. M. le professeur War·tmann a été élu président pour l'année

4ui va commencer, M. Phil. Planlamour trésorier, et MM. de Candolle,

E.

Plantamour et de Loriol membres du comité de publication. Notre

règlement n'a pas subi de modification notable.

(16)

DE LA SOCIÉTÉ.

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Je constate avec une vive satisfaction que nous avons traversé tous ensemble l'année pendant laquelle j'ai eu l'honneur de vous présider, sans que notre nombre ait diminué et sans que j'aie à remplir le triste devoir de vous lire aucune notice nécrologique. Puisse cet état de choses durer longtemps.

Tandis que tout autour de nous des bruits de guerre ont violemment retenti et résonnent encore dans le lointain, tandis que les puissants pensent encore à réuni1·leurs terribles bataillons, Lâchons de former une ligue de la paix en nous unissant fraternellement aux hommes de science de tous pays, cherchons à maintenir la considération scientifique que nos prédécesseurs ont acquise à notre ville, efforçons-nous d'attirer les jeunes hommes dans notre petite phalange et travaillons dans le champ indéfini de la science, où chacun de nous peut déployer une activité ca- pable cle faire le bonheur de toutes les époques de la vie: la jeunesse le parcourt avec une_ ambitieuse ardeur, l'âge mûr y trouve l.out à l::t fois des émotions et un calme qui n'est pas un repos fastidieux.

~xlrail des Mémoires de la Société de Ph~sique el d'Histoire naturelle de Genève, 1867.

Tome XIX, i'• parLie.

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