• Aucun résultat trouvé

EFFETS NUTRITIONNELS DE L’INCORPORATION DE CELLULOSE PURIFIÉE DANS LE RÉGIME DU PORC

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "EFFETS NUTRITIONNELS DE L’INCORPORATION DE CELLULOSE PURIFIÉE DANS LE RÉGIME DU PORC"

Copied!
23
0
0

Texte intégral

(1)

EFFETS NUTRITIONNELS DE L’INCORPORATION DE CELLULOSE PURIFIÉE DANS LE RÉGIME DU PORC

EN CROISSANCE-FINITION

I. — INFLUENCE SUR L’UTILISATION DIGESTIVE DES NUTRIMENTS

Y. HENRY M. ÉTIENNE

A. GAYE, Paulette LEFEUVRE Janine JUNG Station de Recherches sur

l’Élevage

des Porcs,

Centre national de Recherches zootechniques, 78 - Jouy-en-Josas

Institut national de la Recherche agronomique

SOMMAIRE

Une série d’expériences a été réalisée sur porcs en croissance de race Large White, d’un poids

vif moyen de 35ou de 80kg, afin d’étudier l’influence de proportions variables de cellulose pure

(extraite du bois) ou d’un diluant inerte (vermiculite) dans le régime sur l’utilisation digestive

des principes énergétiques et azotés. Les régimes, du type semi-synthétique, sont à base de farine de hareng de Norvège, d’amidon de maïs et d’huile d’arachide ; deux sources de cellulose sont

utilisées, différant par leur granulométrie (respectivement o,3et 3mm).

Il ressort des résultats obtenus que l’élévation du taux de cellulose dans la ration provoque

une réduction linéaire des coefficients d’utilisation digestive des substances énergétiques et azo-

tées ; cette dépression est cependant moins marquée lorsque le porc est plus lourd. Ainsi, dans le cas de l’énergie, les taux de diminution du coefficient d’utilisation digestive de l’énergie, en

fonction du pourcentage de cellulose, sont respectivement de let o,8 p, 100à 35et 80kg de poids

vif. L’utilisation digestive apparente de la cellulose, chez les porcs de 35 et 80kg, se situe res- pectivement aux environs de 30et 45 p. 100et diminue lorsque son taux dans le régime augmente.

L’augmentation du taux d’indigestible (sous forme de cellulose ou de vermiculite) se traduit

par un effet dépressif du même ordre sur l’utilisation digestive de la fraction non cellulosique et

des matières azotées du régime, cet effet étant lui-même en relation avec une accélération du transit digestif.

INTRODUCTION

L’introduction de substances

cellulosiques

dans la ration du Porc en croissance- finition a pour

effet,

en diminuant sa valeur

énergétique,

de provoquer une éléva- tion du niveau

d’ingestion spontanée

de

nourriture, accompagnée

d’une

dépression

(2)

plus

ou moins forte de l’utilisation

digestive

des divers constituants de la

ration, principalement

des substances

énergétiques. Quoi qu’il

en

soit,

cette dilution de

l’énergie

du

régime

par la cellulose n’est pas totalement

compensée

en

général

par

l’augmentation

de la

consommation,

de sorte que la

quantité d’énergie disponible

pour

l’organisme (digestible

ou

métabolisable) diminue,

ce

qui

se traduit par une réduction

plus

ou moins

importante

de la vitesse de croissance et de

l’adiposité

des

carcasses. Si la

plupart

des travaux abondent dans ce sens

(AXELSSON

et

E RIKSSON ,

I953 ! MEPKEL et

al.,

ig53 ; Co>=;y et ROBINSON, rg54 ; BOHMAN et

at.,

1055 ; HOCH STETLER et

al.,

1959 ; POND et

al., zg62),

il en est

d’autres,

par contre,

qui

font appa- raître des résultats

plus

ou moins

divergents

selon la nature des constituants cellu-

losiques

de la

ration, qu’il s’agisse

de la

croissance,

de la

consommation,

de l’uti- lisation

globale

de la nourriture ou de la

qualité

des carcasses

(F ORBES

et HAMIL-

TON, ig52 ; CRAMPTON et

al.,

1954 ; I,Axsl;1B et

0 1 , D F I E LD , ig6i).

Il faut

souligner,

par

ailleurs,

que les essais

d’incorporation

d’aliments

cellulosiques

dans la ration

se sont traduit dans la

majorité

des cas par une modification concomitante de la nature des constituants azotés

(composition

en acides

aminés)

et

énergétiques (pour- centages respectifs

de matières grasses et d’aliments

amylacés),

si bien

qu’il

n’est

pas

possible

dans ces conditions de relier les effets observés à la fraction

cellulosique

seule.

Compte

tenu de ces

considérations,

nous avons

entrepris d’étudier,

chez le

Porc en

croissance,

l’influence de l’introduction de

proportions

variables d’une

source définie de cellulose

(cellulose

de

bois)

dans la ration sur l’utilisation

diges-

tive des

principes énergétiques

et

azotés,

les

performances

de

croissance,

l’efficacité alimentaire et les

caractéristiques

de

composition corporelle, grâce

à l’utilisation de

régimes semi-synthétiques

renfermant une source azotée

unique

et des substances

énergétiques purifiées.

Dans le même

temps,

en raison de l’utilisation

partielle

de la cellulose à des fins

énergétiques,

il nous a semblé

opportun

de comparer les effets de la cellulose pure et d’un diluant inerte

(poudre

de mica ou

vermiculite)

sur l’utilisation

digestive

des autres constituants de la ration. Le

présent

travail

traite des effets

comparés

de la cellulose et de la vermiculite sur l’utilisation

diges-

tive des constituants

énergétiques

et azotés du

régime.

Certains de ces résultats ont

déjà

été

rapportés

par ailleurs

(HENRY, ig66 ; HENRY, 19 68).

MATÉRIEL

ET

MÉTHODES

Au cours d’une série d’expériences sur porcs de race Zavge White, placés en cages de diges-

!ïbilité, il a été procédé à l’étude de l’influence de proportions variables de cellulose ou d’un diluant iinerte (vermiculite) sur l’utilisation digestive apparente des constituants énergétiques et

azotés de la ration. La source de cellulose utilisée, extraite du bois et délignifiée, est un produit chimiquement pur, qui renferme environ 94 p. 100 de matière sèche, des traces d’azote et de cendres ; l’hydrolyse par l’acide sulfurique à 72 p. 100 ne laisse aucun résidu, ce qui indique

l’absence totale de lignine, et l’extrait est constitué en totalité de glucides. Les régimes sont du type semi-synthétique ; outre l’amidon de maïs et l’huile d’arachide, ils renferment une source

azotée unique, en l’occurence une farine de hareng de Norvège, dont la composition en acides aminés a été rapportée dans une publication antérieure (RÉRATet HENRY, 196!).

(3)

Expérience A

Une première expérience (A) est conçue suivant un schéma factoriel comportant 2 taux de protéines de poisson (12et 16 p. 100) et 2 taux de cellulose (5et 15 p. 100) (1). Les taux de 12 et

1

6 p. 100de matières azotées ont été choisis comme correspondant respectivement aux niveaux sub-optimum et optimum pour la croissance (R1:R!T et HENRY, 1964).

Quatre couples de porcs mâles castrés, d’un poids moyen initial de 25 kg, sont choisis au

sein d’une même portée et affectés au hasard aux taux azotés considérés, puis, à l’intérieur des

couples, chaque animal reçoit alternativement les régimes à 5 et 15 p. 100 de cellulose au cours

de 4 périodes successives comportant une phase préexpérimentale d’une semaine et une période

de collecte proprement dite d’une durée de 6 jours. Dans tous les cas, les animaux, dans une même répétition, consomment la même quantité d’aliment, suivant la méthode paired-feeding de

M

ITCHELL (1930). Cette quantité croît progressivement de 1,450 kg à 2,6 kg par jour entre la première et la sixième période. Les modalités expérimentales concernant les collectes des fèces et de l’urine ont été décrites dans une publication antérieure (HENRY et RÇanT, 1966). Les te-

neurs en énergie des régimes et des fèces sont estimées à l’aide d’un calorimètre adiabatique Gallenkamp.

Expérience B

Après l’étude des variations du taux de cellulose, selon le taux protidique de la ration, une deuxième expérience (B) a été réalisée, dans laquelle nous avons fait varier seulement le taux de cellulose dans des limites plus étroites (respectivement 2,5,8 et Ip. ioo), dans des régimes semi-

( 1

) Régimes renfermant 21 p. 100de farine de hareng de Norvège, 5 p. 100d’huile d’arachide, les

taux de cellulose indiqués plus haut, 5 p. 100de mélange minéral, 2 p. ioo de mélange vitaminique et le complément sous forme d’amidon de maïs. Composition des mélanges minéral et vitaminique (HENRY et

R

nT, 1964). La cellulose, obtenue par broyage de plaques de pâte à papier, provenait des Ets PRONO- VAL

-N OVACFL

27 - ALIZAY; elle se présentait sous forme de fibres longues.

(4)

synthétiques renfermant 16 p. ioo de protéines de poisson (1). La cellulose utilisée (Fi) se pré-

sente sous la forme d’une poudre fine, obtenue après broyage sur grille de 0,3 mm.

Un essai de digestibilité, d’une durée de 8 jours, est conduit sur 4 groupes de 4porcs mâles castrés d’un poids initial de 32 kg, suivant la méthode des blocs. Les modalités expérimentales

sont celles décrites précédemment, avec une modification pour la combustion de l’urine (HENRY, 19

68). La cellulose est dosée dans les aliments et les fèces par la méthode de l’insoluble formique (GUILLEMET et JACQUOT, z943), afin d’étudier l’utilisation digestive apparente de la cellulose par le Porc. Le choix de cette méthode a été effectué compte tenu des constatations faites antérieu- rement à l’occasion de la comparaison de q méthodes de dosage (insoluble formique ; dosage de

la ligno-cellulose selon JARRIGE (ig63) ou selon VAN SOEST (Ig63) cellulose brute de WEENDE).

Les résultats obtenus sur des fèces de porcs ayant reçu de la cellulose de bois délignifiée et puri-

fiée (tabl. i) n’ont fait apparaître aucune différence significative (au seuil 0,05) entre les trois premières méthodes, alors que la méthode de WEENDE donne des résultats systématiquement plus faibles et plus variables.

Expérience C

L’étude de l’introduction de proportions variables de cellulose ou d’un diluant inerte (poudre

de mica ou vermiculite) dans des régimes semi-synthétiques à 16 p. 100de protéines de poisson

a été poursuivie sur 8 lots de 4 porcs mâles castrés, d’un poids moyen initial de 35,5kg, à raison

cie 4 répétitions. Les régimes des lots Ià renferment respectivement 6,12,18 et 24 p. ioo d’une cellulose fibreuse (F2), obtenue par broyage sur une grille de 3 mm et provenant de la même

matière première que celle utilisée pour la fabrication de la cellulose en poudre Fi utilisée dans

( 1

) Composition des régimes en p. 100, en dehors de la cellulose : farine de hareng de Norvège à 88,8 p. 1)0de matière sèche et 71,5 p. 100de matières azotées, 16 dans les régimes i et 2, 21,5 dansles régimes

3

et 4 ; sucre dénaturé renfermant 2p. 100de farine de poisson et i p. ioo de fécule de pomme de terre, 2

c ; huile d’arachide, 5 ; mélange minéral (HENRY et RAT, i96ç), 5 ; mélange vitaminique (HENRY et

RAT

, r964), 2 ; le complément de la ration est apporté sous forme d’amidon de maïs.

(5)
(6)
(7)

l’expérience B (1). La vermiculite est introduite dans les lots 5,6 et 7 raison de 6-r2 et r8 p. 100,

en complément de 12 p. 100de cellulose F2. Un 8elot, contenant rz p. 100de cellulose fine (Fi),

est destiné à établir une comparaison entre les deux types de cellulose utilisés. Les caractéristiques chimiques des deux sources de cellulose sont détaillées dans le tableau 2.

Chacune des répétitions est constituée à partir d’animaux de même âge et de même poids,

ces derniers étant à leur tour affectés au hasard aux différents traitements. Deux périodes de

collecte consécutives, d’une durée de 6 jours, ont été choisies, afin de s’assurer de la précision

des observations. Les modalités expérimentales sont celles décrites dans l’expérience B ; il en

est ainsi en particulier du dosage de la cellulose dans les régimes et les fèces. En outre, à la fin de

l’expérience, il a été procédé, pour les deux dernières répétitons, à une étude globale du transit digestif grâce à la technique de comptage des particules colorées (COLEet al., r96!, d’après CASTLE

et CASTLE, 1957). ! cet effet, des balles d’avoine, recueillies sur un tamis de i mm au travers d’un tamis de 2mm, sont colorées au vert brillant et introduites dans le repas, à raison de io g. Les pré-

lèvements de fèces sont effectués à intervalles réguliers jusqu’à disparition complète des parti-

cules colorées. !1 partir de la courbe d’excrétion cumulée des particules en fonction du temps, on détermine le temps moyen d’excrétion de 5o p. 100 des particules, correspondant au voisinage

du point d’inflexion de la courbe sigmoïde.

Expérience D

Une quatrième expérience (D) a eu pour objet d’étudier, chez le l’orc en finition, l’influence de proportions variables de cellulose de bois purifiée (10’2) sur l’utilisation digestive des consti- tuants énergétiques et azotés d’un régime semi-synthétique renfermant 12 p. 100 de protéines

de poisson. Elle a été conduite, selon les mêmes modalités que la précédente (C), sur 18 porcs mâles castrés, d’un poids moyen initial de 8o,r kg et préalablement soumis pendant deux semaines à un régime préexpérimental, du type semi-synthétiquc, renfermant 12 p. 100 de protéines de poisson et rz p. ioo de cellulose de bois (2). Le schéma expérimental comportait initialement Itaux de cellulose régulièrement espacés, soit g,r5,25 et 35 p. 100. En fait, à la suite de difficultés intervenues pour faire ingérer la totalité du régime au taux de 35 p. 100, il a été décidé d’ajouter

un régime légèrement moins riche en cellulose (30p. 100), lequel a été fort bien accepté par les animaux. En définitive, le nombre de répétitions a été de ! pour les trois premiers taux (5, r5 et

25 p. 100) et de 3seulement pour les deux derniers (30et 35 p. 100). Le niveau d’alimentation est fixé à r,6 kg par porc et par jour.

Dans chacune des quatre expériences, les régimes sont distribués sous forme humide, à rai-

son de 3 repas par jour. La quantité d’eau distribuée représente exactement 3 fois la quantité

d’aliment sec. Les critères utilisés pour apprécier l’utilisation digestive apparente des nutriments, ainsi que la rétention azotée, ont été les suivants :

- Coefficient d’utilisation digestive de la matière organique, de l’énergie et des matières azotées (C.LT.D.91.0. ; C.U.D.F. ; C.U.D.N.) --_-=

( 1

) Régimes renfermant 22 p. 100 de farine de hareng de Norvège (16 p. ioo de matières azotées),

3p. ioo d’huile d’arachide, les taux de cellulose et de vermiculite indiqués plus haut, 2p. ioo de mélange niinéral, 2 p. 100 de mélange vitaminique sur support d’atnidon et le complément sous forme d’amidon

de maïs.

Composition du mélange minéral p. 100 : phosphate bicalcique, 50 ; sel marin, rg ; chlorure de potas- sium, 20 ; carbonate de magnésium, 9,9¢ ; sulfate de fer, 7H20, z,78 ; sulfate de manganèse, I I 20, 1,12 ; sulfate de cuivre, H20, 0,28 ; carbonate de zinc, 0,872 ; sulfate de cobalt, 0,005 ; iodure de potassium,

0 , 003

; composition du mélange vitaminique (HENRY et RAT, x9G¢).

Les deux sources de celluloses ont été fournies par les Éts lxoNOVnr.-Novnccc.

( z

) Régimes renfermant 16 p. 100 de farine de hareng de Norvège (12p. 100de matières azotées),

3 p. 100 d’huile d’arachide, 3 p. 100 de mélange minéral, 2p. 100de mélange vitaminique sur support d’amidon et le complément sous forme d’amidon de maïs.

Composition du mélange minéral : phosphate bicalcique, 47 ; craie broyée, x6 ; chlorure de potassium

x 3 , 5

; sel marin, x3,5 ; carbonate de magnésiunt, G,63 ; sulfate de fer, 7

H!0,

1,855 ; sulfate de manganèse, H

2

0, 0,745 ; sulfate de cuivre, 5H20, o,185 ; carbonate de zinc, 0,58 ; sulfate de cobalt, o,oo; ; iodure de

potassium, 0,002 :

Composition du mélange vitaminique (HENRY et R>ixnT, 1964).

(8)

RÉSULTATS

Expérience

A

(tabl. 3 )

Les résultats moyens de

l’expérience

A sont

rapportés

dans le tableau 3. La

pré-

sentation en a été

simplifiée,

du fait de l’alternance de deux

régimes

sur le même

animal. De

plus,

un certain nombre d’observations

n’ayant

pu être

recueillies,

il

n’a pas été

possible

de

procéder

à une

interprétation complète

des

données,

selon le schéma initial.

L’élévation du taux de cellulose dans la ration de 5 à i5 p. 100

(soit

de 4,7 à 14

, 2

p. 100de la matière

sèche)

provoque une diminution du coefficient d’utilisation

digestive (C.U.D.)

de

l’énergie

de y à

8 3

p. ioo, tandis que le C.U.D. des matières azotées est abaissé de 88 à

8 5 , 5

p. 100, l’évolution étant la même pour les deux taux de

protéines

considérés. A une

augmentation

du taux de cellulose de i p. 100 corres-

pond

ainsi une diminution des C.U.D. de

l’énergie

et de l’azote de o,9et o,3 p. 100

respectivement ;

si l’on considère la

disponibilité globale

de

l’énergie

de la

ration,

tout se passe comme si la cellulose n’était pas utilisée. La

comparaison

des valeurs

énergétiques

des

régimes

ne fait

apparaître

aucune modification en fonction du taux

azoté,

les valeurs

correspondantes

pour 5 et i5 p. 100 de cellulose étant

respective-

ment 3 94o et

3 56 0

kcal

d’énergie digestible

par

kg

de matière sèche.

(9)

Expérience

B

(tabl. 4 )

Comme dans

l’expérience A, l’augmentation

du taux de cellulose de 2 à m p. 100 dans le

régime

se traduit par une diminution

quasi

linéaire du C.U.D. de

l’énergie

de la ration

totale,

suivant

l’équation

de

régression :

C.U.D.E. =

92 ,8 3

- 0,57 x,

x étant le

pourcentage

de cellulose par

rapport

à la matière sèche. A

l’inverse,

le C.U.D.

des matières azotées n’est

pratiquement

pas modifié par le taux de cellulose dans les limites considérées. Le coefficient de rétention azotée

(C.R.N.)

aurait tendance à

diminuer,

mais

compte

tenu de la forte variabilité de ce critère

(coefficient

de varia-

tion : 18 p.

100 ),

l’effet observé est loin d’atteindre le seuil de

signification

0,05. Les valeurs de

l’énergie digestible,

en kcal par

kg

de matière sèche de

régime,

sont

respectivement : 4 12 8,

4000,

3 7 8g,

et

3 83r

pour 2, 5, 8 et m p. 100 de cellulose. Les valeurs

d’énergie

métabolisable

correspondantes

sont

respective-

ment : 4 014, 3

887,

3

67 0

et 3 714 kcal par

kg

de ration

sèche ;

elles

représentent

un

pourcentage

sensiblement constant de

l’énergie digestible.

Les

dosages

de cellulose dans les aliments et les fèces ont

permis

d’estimer le C.U.D.

apparent

de la cellulose pour chacun des 16 animaux. Les résultats de

diges-

tibilité de la cellulose

présentent

une très

grande

variation

individuelle, principale

lement dans les lots i et 2, à faible taux de

cellulose,

l’erreur relative est en outre

très

importante.

Par voie de

conséquence,

la

comparaison

des

régimes

entre eux ne

fait

apparaître

aucune différence

significative, malgré

une tendance à une amélio-

ration de la

digestibilité

de la cellulose

lorsque

son taux dans la ration

augmente

dans les limites de 2 à m p. 100.

A

partir

du C.U.D.

apparent

de la

cellulose, qui

oscille autour d’une valeur moyenne de 18 p. 100, nous avons estimé le C.U.I). de

l’énergie

de la fraction non

cellulosique

de la ration

(C.U.I>.F. rsc) :

l’énergie

de la cellulose

ingérée

est obtenue en

multipliant

la

quantité ingérée

par la valeur

énergétique

brute de la cellulose

(.!,r27 kcalfg

de matière

sèche) ; l’énergie

de la cellulose absorbée est

égale

à

l’énergie

de la cellulose

ingérée multipliée

par le C.U.D. de la cellulose pour le

régime

considéré

( 1 ).

Il

apparaît

clairement que, dans les limites

considérées, l’augmentation

du taux

de cellulose n’exerce aucune influence

significative

sur l’utilisation

digestive

de l’éner-

gie

du reste de la

ration ;

autrement

dit,

la diminution de l’utilisation

digestive glo-

bale de

l’énergie

de la ration résulte

uniquement

de la faible utilisation de la cellu- lose à des fins

énergétiques.

Expérience

C

Les résultats moyens de

digestibilité

sont

rapportés

dans les tableaux 5 et

6,

selon que varie le taux de cellulose ou de vermiculite.

( 1

) Dans ce calcul, nous avons négligé la production de gaz de fermentation (méthane) qui, chez le Porc, est relativement faible (BREIREM, 1939).

(10)
(11)
(12)
(13)

1

. Variation du taux de cellulose.

L’élévation du taux de cellulose dam le

régime

de 6 à 24 p. 100 se

traduit,

ici

encore, par une

dépression

linéaire de l’utilisation

digestive apparente

de l’ensemble des nutriments : matière

organique,

substances

énergétiques,

matières azotées. Le calcul de

régression

des C.U.D. de la matière

organique,

de

l’énergie

et des matières azotées sur le taux de cellulose par

rapport

à la matière sèche aboutit ainsi aux

équa-

tions décrites dans le tableau 7

( 1 ).

L’évolution

des C.U.D. fait

apparaître

un

parallélisme

étroit entre la matière

organique

et

l’énergie,

tandis que le taux de diminution du C.U.D. azoté est

plus

faible. Il résulte de ce

qui précède

que l’administration d’une

quantité

constante

d’aliment dans les différents lots entraîne une diminution de la

quantité d’énergie

absorbée. Il est intéressant de noter

qu’à

cette réduction du niveau

d’ingestion

de

substance?

énergétiques correspond

une diminution du croît moyen

journalier

et, par voie de

conséquence,

de la rétention

azotée,

tant en valeur absolue

qu’en

valeur relative. L’accroissement de l’excrétion azotée urinaire ainsi observée

explique

la

diminution du

pourcentage d’énergie

métabolisable par

rapport

à

l’énergie digestible

à mesure que le taux de cellulose

augmente.

( 1

) Le C.U.D. de l’énergie, en fonction du taux de cellulose X (en frais) est donné par l’équation : C.U.D.E. = 98,68 - (i,oo5 ! 0,027) X ::1: o,5r. 1.

(14)

Par

ailleurs,

de la

comparaison

des lots i et

8,

il ressort que la variation de la

granulométrie

de la cellulose n’exerce aucune influence

significative

sur l’utilisation

digestive apparente

des substances

énergétiques

et azotées.

Contrairement à ce que l’on observe dans

l’expérience B, l’incorporation

à la

ration de doses croissantes de cellulose entraîne une diminution de l’utilisation

diges- tive,

non seulement de la cellulose

elle-même,

mais

également

des autres constituants

énergétiques

de la ration. Les C.U.D. diminuent de

3 6,o

à 25,2 p. 100 pour la cellu- lose et de

9 6, 1

à

8 9 , 3

pour la fraction

énergétique

non

cellulosique, lorsque

le pour-

centage

de cellulose dans la ration sèche

augmente

de

6,q.

à 25,5.

Remarquons

enfin que pour l’ensemble des critères

analysés,

la

comparaison

des résultats moyens d’une

période

à l’autre ne fait ressortir aucune différence

signi-

ficative.

2. Variation du taux de vermiculite.

Étant

donné que le contenu

énergétique

de la vermiculite est

nul,

l’administra- tion de ce diluant à taux croissant dans le

régime

se traduit par une diminution de

l’énergie

brute de la

ration,

contrairement à ce que l’on observe en faisant varier le taux de cellulose. I:n même

temps,

les C.U.D. de la matière

organique,

de

l’énergie

et des matières azotées diminuent linéairement en fonction du taux de

diluant,

sui-

vant les

équations :

X étant le

pourcentage

de vermiculite

(en

matière

sèche)

par

rapport

à la matière sèche totale et v le coefficient de corrélation. Il en est de même du C.U.D. de

l’énergie

de la fraction non

cellulosique

de la

ration,

alors que l’utilisation

digestive

de la cellulose n’est pas affectée par le taux de vermiculite. Dans ces

conditions,

comme

avec la

cellulose,

l’administration aux porcs d’une

quantité

constante de matière

sèche

équivaut

à une réduction

progressive

de

l’énergie disponible,

à mesure que s’élève le taux de vermiculite. Il s’ensuit une

dépression

du

gain

moyen

journalier

et de la

quantité

d’azote fixée dans les

tissu

à la fois en valeur absolue et relative-

ment à la

quantité

absorbée

(C.R.N.) ;

comme avec la

cellulose,

on observe une dimi- nution

correspondante

de

l’énergie

métabolisable par

rapport

à

l’énergie digestible.

3

. Variations du transit

digestif.

L’excrétion cumulée des

particules

colorées d’un repas

présente

une allure

sig-

moïde. Comme

l’indique

le tableau

8,

le

temps

moyen d’excrétion de la moitié des

particules

subit une diminution sensible en fonction du taux de diluant

(cellulose

ou

vermiculite),

et ceci en

dépit

des fortes variations individuelles. Par contre, la

granulométrie

de la cellulose n’exerce aucune modification du transit

digestif

dans

son ensemble.

(15)

4

. Teneur en matière sèche

des fèces

et excrétion urinaire

(fig. 1 ).

Pour une même

quantité

d’eau

distribuée,

l’élévation du taux de cellulose dans le

régime,

entre 6 et 24 p. 100, se traduit par une diminution

quasi

linéaire de la teneur en matière sèche des

fèces,

alors que la

granulométrie

de la cellulose est pra-

tiquement

sans effet

(fig. r).

De la même

façon, l’incorporation

de doses croissantes de vermiculite provoque, dans

l’ensemble,

une diminution du

pourcentage

de ma- tière sèche dans les excrétions fécales. Parallèlement à cette excrétion d’eau accrue

dans les

fèces,

on observe une diminution du volume d’urine excrété à mesure que

(16)

le taux de cellulose ou de vermiculite s’élève. La

quantité

d’urine est d’ailleurs en

corrélation étroite avec la teneur en matière sèche des fèces

(r

=

0 , 71 ).

Expérieiice

D

(tabl. 9 )

Comme dans les

expériences précédentes,

l’élévation du taux de cellulose de 5 à 35 p. 100 dans le

régime

se traduit par une

dépression

linéaire hautement

signi-

ficative de l’utilisation

digestive apparente

de la matière

organique,

de

l’énergie,

des

matières azotées et de la

cellulose,

suivant les relations

rapportées

dans le tableau 9. Cette

dépression

est

cependant

moins

marquée

que dans

l’expérience C,

l’on

utilisait des porcs

plus légers ( 35 kg

de

poids

vif contre 80

kg).

La

comparaison

des

pentes

des droites de

régression

dans les deux

expériences

fait d’ailleurs

apparaître

des écarts

significatifs

pour tous les

constituants,

sauf la cellulose. Les différences ainsi observées semblent

s’expliquer

par une meilleure utilisation

digestive

de la

cellulose, lorsque

les porcs sont

plus

lourds

( 45

p. 100en moyenne contre 30p.

zoo),

(17)
(18)

en raison d’un

développement plus important

de ! réservoirs

digestifs (coecum, colon)

par

rapport

au

poids

vif.

En

résumé,

la

récapitulation

des résultats de

digestibilité

pour les

expériences

C et D, en fonction du taux de

cellulose,

est illustrée dans la

figure

2. Dans la

figure

3

, nous avons

rapporté

l’évolution du C.U.D. de

l’énergie

de la fraction non cellu-

losique

du

régime

en fonction du taux de cellulose ou de vermiculite.

D’après

ces

résultats,

il

apparaît

que l’effet

dépressif

sur l’utilisation

digestive apparente

des cons- tituants non

cellulosiques

de la ration est sensiblement le

même, qu’il s’agisse

d’un diluant

partiellement

utilisable

(cellulose)

ou totalement inerte

(vermiculite).

Il

convient de noter par ailleurs que l’utilisation

digestive

des substances

énergétiques

de la fraction non

cellulosique

du

régime

et des matières azotées diminue dans les même;

proportion;,

soit 0,3 p. 100 environ pour i p. 100

d’augmentation

du taux

de diluant.

(19)

DISCUSSION

Malgré

certaines

divergences

observées d’une

expérience

à l’autre aux taux les

plus

faibles de

cellulose,

les résultats de la

présente

étude font

apparaître

une dimi-

nution

systématique

de l’utilisation

digestive

des

principes énergétiques

et azotés

de la ration à la suite d’une élévation du taux

cellulosique. Cependant,

cette

dépres-

sion de la

digestibilité

est moins accentuée que celle observée en introduisant des aliments

cellulosiques

naturels

(son,

farine de

luzerne,

balles

d’avoine...)

dans des

régimes

à base de céréales. D’une manière

générale,

les auteurs

rapportent

une rela- tion linéaire décroissante entre le coefficient d’utilisation

digestive

de

l’énergie (ou

de la matière

organique)

et le taux de cellulose

brute,

le taux de diminution étant de l’ordre de 2à 3 p. 100pour i p. 100

d’augmentation

du taux de cellulose

(A XELS -

SON, ig55 ;

N E H RIN G, z 9 66 ;

Dx>;vVarr et MaGmRE,

ig66 ;

HENRY,

19 68).

Cette

discordance entre cellulose pure et aliments

cellulosiques naturels,

du

point

de vue

de leurs effets sur l’utilisation

digestive globale

de la

ration,

est d’ailleurs apparue dans un certain nombre de travaux

portant,

soit sur des

régimes complexes

à base

de céréales

(FOREES

et

Ha M m T On,

ig52 ; LARSEN et

O LDFIFLD , 10 6 1 ;

I,iKUSxi et B

OWLAND

,

ig6i ;

N>~aRiNG et

al., 19 6 5 ),

soit sur des

régimes semi-synthétiques

à

base d’amidon

(3II TCH E LL

et HAMILTON, 1933 ; TEAGUE et HANSON,

zg54).

En réa-

lité,

l’utilisation des différentes sources de cellulose par le Porc est elle-même très variable selon leur

degré

de

lignification

et leur nature

(cellulose, hémicelluloses, pentosanes). Ainsi,

les hémicelluloses et les

pentosanes

sont mieux

digérés

que la

cellulose,

alors que la

lignine

est

pratiquement indigestible (3 I AN GOI , D ,

rg34 ; LAU- R

E:

1 B TOWS

KA,

zg 5 8;

KEvs

etal., 19 6 7 ig6g * ).

En ce

qui

concerne la cellulose

proprement dite,

son utilisation par la voie de la microflore intestinale

apparaît

comme non

négligeable (WooDMa!r

et

E VANS ,

1947;

C RANWELL , ig68 ;

FOREES et HAMILTOX,

1952

), malgré

des variations individuelles

importantes.

Travaillant sur des porcs d’un

poids compris

entre 100et 180

kg,

N!HxmTG et

al., ( 19 6 7 ) rapportent,

pour une

source de cellulose

purifiée,

un coefficient d’utilisation

digestive

de

l’énergie

de

5

6

p. ioo, soit sensiblement la même valeur que celle obtenue dans la

présente

étude sur

des animaux de 80

kg.

BRW xEM et al.

(ig58),

de même que CuNNiNGHAM et al.

(ig62),

notent de leur côté une amélioration de la

digestibilité

de la cellulose à mesure que le

poids

vif

augmente,

en raison

probablement

d’un

développement

accru du tractus

digestif,

en

particulier

du caecum. Ceci

explique

que les résultats de

digestibilité

que nous avons

enregistrés

sur des animaux relativement

jeunes (d’un poids

moyen

de 35 à 40

kg),

se situent à un niveau

faible,

de l’ordre de 20à 30 p. 100 ; ils font de

plus

ressortir une diminution

progressive

à mesure que le

pourcentage

de cellulose dans la ration

augmente,

tout au moins pour des taux relativement

élevés,

ce

qui

est en accord avec les travaux de ScoTT et No>~axD

(i 959 )

et de FRIENDet al.

(zg62).

La diminution du

pourcentage d’énergie

métabolisable par

rapport

à

l’énergie diges- tible,

en fonction du taux de

cellulose,

est elle-même la

conséquence

d’une excrétion azotée accrue,

provoquée

par un excès de

protéines

par

rapport

à

l’énergie disponible.

Quoi qu’il

en

soit,

les résultats obtenus

indiquent

que les

produits

absorbés à

partir

* KEYS J E., Jr., VAN SOEST P. J., YOUNG E. P., rg69. Comparative study of the digestibility

of forage cellulose and hemicellulose in ruminants and non ruminants. J. Anim. Sci., 29, m-zs.

Références

Documents relatifs

L’énoncé [dxelt kursi] (U.C 6) marque un dysfonctionnement au niveau de la fonction du contexte, parce que l'expression est étrangère au thème abordé, ce qui reflète

RESUME - L'activit6 antitrypsique, l'antig6nicitC de la glycinine et de la B-conglycinine et la rt5partilion des matiEres azotCes enue fractions native, peptidique, aggr6g6e

dans ce système de coordonnées, l’évolution de la teneur en matières azotées semble être beaucoup mieux représentée par deux droites, dont le

très imparfaite, et peu de travaux ont été effectués sur des espèces pures de plantes fourragères, dans le but d’étudier systématiquement l’influence du stade

L’action stimulante de la cellulose sur la consommation de nourriture est surtout nette pendant la première phase de la croissance, soit entre 20 et 6 0 kg de poids

race Large White, entre 20 et 90 kg de poids vif, l’influence du taux et de la texture d’une source de cellulose purifiée (extraite du bois) d’une part, de

Une expérience a été réalisée sur 72 porcs de race Large BB’hite entre 20 et 100 kg de poids vif, afin d’étudier l’influence d’une réduction du taux

Pour rechercher dans quelle mesure la simultanéité de l’apport des substances azotées et non azotées était nécessaire à une bonne efficacité protidique, nous