Points extrémaux de la boule unité de L( E )
Arnaud Girand 5 juillet 2012
Référence :
– [FGN10], p. 130–131 Proposition 1
Soit E un espace euclidien de dimension n≥0.
On munitL(E)de la norme subordonnée à la norme euclidienne surEet on noteBla boule unité fermée deL(E).
Alors l’ensemble des points extrémaux de B est le groupe orthogonalO(E).
Démonstration : Soitu∈ O(E); alors kuk = 1 doncu∈ B. Supposons qu’il existe v, w ∈ B tels que u= 12(v+w)et donnons nous x∈Eunitaire. Alors :
1 =kxk=ku(x)k
=1
2kv(x) +w(x)k
≤1
2(kv(x)k+kw(x)k)
≤1
2(kvk+kwk)
≤1
De fait toutes ces inégalités sont des égalités et donc kv(x) +w(x)k = kv(x)k +kw(x)k et donc il existe λ ≥ 0 tel que v(x) = λw(x). De plus, comme 12(kv(x)k+kw(x)k) = 1 et que kv(x)k,kw(x)k ≤ 1 alors kv(x)k = kw(x)k = 1 d’où λ = 1 soit v(x) = w(x). Par linéarité on a alorsv=wet doncuest extrémal dansB.
Réciproquement, soitu∈ B \O(E). FixonsBune b.o.n deEet posonsA:= matB(u). Alors par décomposition polaire "généralisée" (cf. [FGN10], p. 128–129) il existe O ∈On(R)et S ∈Sn+(R) telles queA=OS. De plus, il existe D:= diag(d1, . . . , dn), avec0≤d1≤. . .≤dn, etP ∈On(R) tel que S= tP DP. Par orthogonalité deO on a finalementkuk=kAk=kSk=kDk.
Comme kuk ≤ 1, les dk sont nécessairement dans [0,1] et comme A /∈ O(E) on a d1 < 1.
De fait d1 n’est pas un point extrémal de [−1,1] et donc il existe −1 ≤ α < β ≤ 1 tels que d1 = 12(α+β). On pose alors D1 := diag(α, d2, . . . , dn) et D2 := diag(β, d2, . . . , dn) et on a D16=D2et D=12(D1+D2), ergo :
A=1
2(OtP D1P+OtP D2P)avecOtP D1P 6=OtP D2P De plus, siX ∈Rn eti∈ {1,2}on a :
kOtP DiP Xk= tXtP DiPtOOtP DiP X
= t(P X)Di(P X)
≤ kP Xk carkDik ≤ kDk ≤1
≤ kXkcarP est orthogonale
De fait kOtP DiPk ≤1 et doncupeut bien s’écrire comme milieu de deux points distincts de B, ergo n’est pas extrémal.
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Détails supplémentaires :
– On rappelle qu’un pointAd’un convexeCest ditextrémal siC\ {A}est convexe, ce qui est équivalent à dire queAn’est pas milieux de deux points (distincts !) deC.
– Si on admet le théorème de Krein–Milman suivant on peut déduire de notre résultat que l’enveloppe convexe deO(E)est B(E):
Théorème 2 (Krein–Milman)
Tout convexe compact d’un espace vectoriel de dimension finie est enveloppe convexe de l’en- semble de ses points extrémaux.
Références
[FGN10] Serge Francinou, Hervé Gianella, and Serge Nicolas. Oraux X - ENS, Algèbre 3. Cassini, 2010.
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