Annales deToxicologie Analytique, vol.
XVHI,
n° 1,2006L'abus de substances volatiles
Volatile substance abuse
Jean-Pierre GOULLE*, Christian LACROIX
LaboratoiredePharmacocinétique etdeToxicologie Cliniques, GroupeHospitalierduHavre, BP 24 -76083
LE
HAVRECedex*Auteur
àquiadresserlacorrespondance : Jean-PierreGOULLÉ,
Laboratoire dePharmacocinétique etde Toxicologie Cliniques,GroupeHospitalierduHavre, BP24 - 76083LE
HAVRECedex -FRANCE
Tel : 02 3273 32 23 -Fax : 02 3273 32 38 -E-mail :jgoulle@ch-havre.fr (Reçu le20janvier
2006;accepté le 13février
2006)RESUME
Si l'exposition chronique ou accidentelle à des substances volatilesestleplussouventd'origineprofessionnelle, elleest plus rarement de nature domestique. Elle est susceptible d'engendrer, enfonction de la nature duproduitet de l'in¬
tensitédel'exposition,destroublescliniques variés, voire le décèsdu sujet.L'inhalationdedérivésvolatils,à desfins soit récréatives, soitd'améliorersesperformancessexuelles, ou
pardétournementd'usagechezunprofessionnel,peutêtre à
l'originedeconduitestoxicophiles. Lesutilisateurssontàla recherche desensationsd'euphorieetd'ébriété, et/ou d'al¬
térationdesperceptions. Cetype d'abus concernedes molé¬
culesvolatiles très diverses: hydrocarbures, solvants, déri¬
vésnitrés, gaz anesthésiants, gaz debriquet.
La toxicomanie aux solvants (toluène, ether; chloroforme, trichloroethylene, essence, kérosène,dissolvants, détachants, colles...), estunphénomène enprogression chezles adoles¬
centsquiconstitueunréelproblèmedesantépublique.Il est plus fréquemmentrencontré danslesmilieuxdéfavorisés.
Quant à l'inhalation de dérivés nitrés autorisés ou non (nitrites d'amyleoupentyle, d'isopropyle, debutyle) dispo¬
niblesensex-shop ousurle net, celle-ci connaîtun certain succèsnotamment dansle milieu homosexuelen raison des propriétés myorelaxantes de ces dérivés, considérés aussi comme aphrodisiaques. Leur inhalation peut être respon¬
sable deméthémoglobinémie grave. Dans son dernier rap¬
port, l'observatoirefrançaisdesdroguesetdestoxicomanies révèle quela consommation récente dedroguesillicites, en dehors ducannabis concerne 7,3 % desjeunesâgés de 17à
SUMMARY
Chronicoraccidentalorganicvolatilesubstanceuse occurs mainly during workplace activities and occasionally at home. In cases
of
symptomatic exposure, clinicalfeatures moreorlessaffectdifferentsystems,and mayberesponsible for death. Inhalant misuse is the intentional inhalation of volatile compounds in order to obtain euphoric, disinhibi- ting, andexcitingorsexualresults. Workplace volatilesub¬stanceabuseisalsoareal medicalproblem. Fuels, solvents, volatile alkyl nitrites, inhalated anaesthetics, gas lighter fluidarecommonsourcesofvolatilesubstanceabuse.
Volatile substanceaddictionin childrenhasbecome asocial healthproblemthathas been increasingin recent yearswith toluene, ether, chloroform, trichloroethylene, gasoline, petroleum products, dissolvent, dry cleaning agents, and glues. This addiction ismorefrequent withthe disadvanta¬
ged sectionsofthepopulation.
Volatile alkyl. nitrites like, isopropyl, and butyl orpentyl nitriteavailableinthesex-shopsorontheInternet, areused
for intensifyingsexualexperienceandfor theirmyorelaxant properties, especially by homosexuals. Their use has been associatedwithmethemoglobinemia. Inapublicationdated March 2005 the "Observatoirefrançais desdrogues et des toxicomanies"(French Monitoring Centre for Drugs and Drug Abuse) reported that 7.3 % ofthe 17 to 18year old population, apartfromcannabis, haverecentlyused adrug ofabuse.Afteralcohol, tobacco, cannabisandpsychotropic drugs, "poppers"andvolatilecompounds arethemost often used.
7 Annales deToxicologie Analytique, vol.
XVHI,
n° 1,2006L'abus de substances volatiles
Volatile substance abuse
Jean-Pierre GOULLE*, Christian LACROIX
LaboratoiredePharmacocinétique etdeToxicologie Cliniques, GroupeHospitalierduHavre, BP 24 -76083
LE
HAVRECedex*Auteur
àquiadresserlacorrespondance : Jean-PierreGOULLÉ,
Laboratoire dePharmacocinétique etde Toxicologie Cliniques,GroupeHospitalierduHavre, BP24 - 76083LE
HAVRECedex -FRANCE
Tel : 02 3273 32 23 -Fax : 02 3273 32 38 -E-mail :jgoulle@ch-havre.fr (Reçu le20janvier
2006;accepté le 13février
2006)RESUME
Si l'exposition chronique ou accidentelle à des substances volatilesestleplussouventd'origineprofessionnelle, elleest plus rarement de nature domestique. Elle est susceptible d'engendrer, enfonction de la nature duproduitet de l'in¬
tensitédel'exposition,destroublescliniques variés, voire le décèsdu sujet.L'inhalationdedérivésvolatils,à desfins soit récréatives, soitd'améliorersesperformancessexuelles, ou
pardétournementd'usagechezunprofessionnel,peutêtre à
l'originedeconduitestoxicophiles. Lesutilisateurssontàla recherche desensationsd'euphorieetd'ébriété, et/ou d'al¬
térationdesperceptions. Cetype d'abus concernedes molé¬
culesvolatiles très diverses: hydrocarbures, solvants, déri¬
vésnitrés, gaz anesthésiants, gaz debriquet.
La toxicomanie aux solvants (toluène, ether; chloroforme, trichloroethylene, essence, kérosène,dissolvants, détachants, colles...), estunphénomène enprogression chezles adoles¬
centsquiconstitueunréelproblèmedesantépublique.Il est plus fréquemmentrencontré danslesmilieuxdéfavorisés.
Quant à l'inhalation de dérivés nitrés autorisés ou non (nitrites d'amyleoupentyle, d'isopropyle, debutyle) dispo¬
niblesensex-shop ousurle net, celle-ci connaîtun certain succèsnotamment dansle milieu homosexuelen raison des propriétés myorelaxantes de ces dérivés, considérés aussi comme aphrodisiaques. Leur inhalation peut être respon¬
sable deméthémoglobinémie grave. Dans son dernier rap¬
port, l'observatoirefrançaisdesdroguesetdestoxicomanies révèle quela consommation récente dedroguesillicites, en dehors ducannabis concerne 7,3 % desjeunesâgés de 17à
SUMMARY
Chronicoraccidentalorganicvolatilesubstanceuse occurs mainly during workplace activities and occasionally at home. In cases
of
symptomatic exposure, clinicalfeatures moreorlessaffectdifferentsystems,and mayberesponsible for death. Inhalant misuse is the intentional inhalation of volatile compounds in order to obtain euphoric, disinhibi- ting, andexcitingorsexualresults. Workplace volatilesub¬stanceabuseisalsoareal medicalproblem. Fuels, solvents, volatile alkyl nitrites, inhalated anaesthetics, gas lighter fluidarecommonsourcesofvolatilesubstanceabuse.
Volatile substanceaddictionin childrenhasbecome asocial healthproblemthathas been increasingin recent yearswith toluene, ether, chloroform, trichloroethylene, gasoline, petroleum products, dissolvent, dry cleaning agents, and glues. This addiction ismorefrequent withthe disadvanta¬
ged sectionsofthepopulation.
Volatile alkyl. nitrites like, isopropyl, and butyl orpentyl nitriteavailableinthesex-shopsorontheInternet, areused
for intensifyingsexualexperienceandfor theirmyorelaxant properties, especially by homosexuals. Their use has been associatedwithmethemoglobinemia. Inapublicationdated March 2005 the "Observatoirefrançais desdrogues et des toxicomanies"(French Monitoring Centre for Drugs and Drug Abuse) reported that 7.3 % ofthe 17 to 18year old population, apartfromcannabis, haverecentlyused adrug ofabuse.Afteralcohol, tobacco, cannabisandpsychotropic drugs, "poppers"andvolatilecompounds arethemost often used.
7 Article available at http://www.ata-journal.org or http://dx.doi.org/10.1051/ata:2006024
18 ans.Parmilesproduitslesplusconsommés lespopperset les produits à inhaler se classent en cinquième position aprèsl'alcool, le tabac, lecannabiset lesmédicamentspsy¬
chotropes.
Enfin on rencontredesconduitestoxicophilesparinhalation degaz : gazde briquetchez des adolescents, utilisationde divers aérosolsplusconsomméspourlegazpropulseuroule solvantquepourleurcontenu. Ledétournementd'usagede gaz anesthésiants (protoxyde d'azote, dérivés halogènes) pratiqué soitenmilieu
festif
, soitenmilieuprofessionneldoit égalementêtresignalé.Aprèsunerevue desproduits, leurpharmacologie, leurtoxi¬
cologie clinique et analytique sont successivement envisa¬
gés.Descasréelssont présentés.
MOTS-CLÉS
Toxicomanie, dérivésvolatils, dosage.
Gas lighter fluid and aerosol propellants are common sourcesofvolatilesubstance abuse.Nitrousoxideandinha¬
lation halogenated anaestheticsmisuse during rave-parties orattheworkplace must alsobeconsidered.
These pharmacology products, toxicology, analytical
methods, aswellasauthenticexposure casesare presented.
KEY-WORDS
Substance abuse, volatilecompounds, analysis.
Introduction
Depuis 10 ans l'observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publie régulièrement un ouvrage sur
l'état
du phénomène des drogues et des dépendances en France à partir de données scientifi¬quement validées (1). La dernière édition parue en mars 2005 révèle que l'usagerécent, au cours duder¬
niermois, de poppers et de produits inhalés concerne 1,7 % des sujets âgés de 12 à 75 ans. Ce niveau de consommationplacelespoppers etlesproduits àinha¬
ler en cinquième position après
l'alcool,
le tabac, le cannabis et les médicaments psychotropes, sensible¬mentaumêmeniveau que1'ecstasy(1,6 %), mais avant la cocaïne, leLSD,lecrackou l'héroïne (figure 1).Les produits àinhaler(hors poppers) constituent ledeuxiè¬
meproduit
illicite
aprèslecannabis quelesjeunesâgés de 17 à 18 ans ont expérimenté, mais les usages plus réguliers sont rares (tableauI)
(1). Après le tabac, lesTableau I : Fréquence de l'expérimentation et de l'usage récentdeproduitsà inhaler(colles,solvants) etdepoppers à17-18ans,2003, ESCAPAD2003,'OFDT(1).
Poppers+produitsàinhaler
Ecstasy
Champignons hallucinogènes
Amphétamines
Cocaïne
LSD Crack Héroïne
11,7%
11,6%
1 0,5%
10,4%
. 0,3%
11,0%
1 0,9%
1 0,9%
Produitsàinhaler Poppers
Aucours delavie
Filles 4,1%
3,7%
Garçons 5,2%
5,3%
Total 4,7%
4,5%
Au coursdes 30derniersjours Filles
0,5%
0,7%
Garçons 0,9%
1,3%
Total 0,7%
1,0%
Figure 1 :Fréquencedela consommationaucoursduder¬
niermoisdedroguesillicitesautresquelecannabischezles 17-18ans,ESCAPAD2003, OFDT(l).
dérivés volatils sont les substances les plus précoce¬
ment expérimentéesparlesjeunesfrançaisinterrogésà l'âgede 17et 18 ans. Si cetteexpérimentationalieuen moyenne entre 14 et 15 ans (2), elle est parfois plus précoce,dèsl'âgede 12-13ans (3). Quelquescasd'en¬
fantsconsommateursrégulierssont signalésenGuyane et dans certaines grandes villes métropolitaines (4).
L'intensité et les conséquences de ces pratiques sont mal documentées, cette tranche d'âge n'entrant pas dans le
dispositif
d'observation de la toxicomanie.Il
s'agitégalementde substances nonréglementées dont l'achat est facile. Leur usage estrare chez l'adulte, si3 % des sujets âgés de 18 à 75 ans avouent les avoir consommés au moins une fois dans leur vie,
ils
ne mènent qu'exceptionnellement à une conduite toxico- phile(1). Les premierscasdedépendanceavec dessol¬vants ont été signalés en 2003 (5). En revanche, un usage de ces substances estconstaté en Guyane parmi lapopulation
d'origine
brésilienneoùla consommation estendémique (4). Chezl'adulte
quelquesobservations médicales ont été rapportées suite à des effets secon¬daires nécessitant une prise en charge (6).
Il s'agit
de produits potentiellement dangereux et quelques décès ontétéenregistrés parles servicesde policeetdegen¬darmerie, mais
il
n'existe malheureusement pas de données fiables. Les décès induits secondairement à l'usage deces substances sontcertainementplusnom-18 ans.Parmilesproduitslesplusconsommés lespopperset les produits à inhaler se classent en cinquième position aprèsl'alcool, le tabac, lecannabiset lesmédicamentspsy¬
chotropes.
Enfin on rencontredesconduitestoxicophilesparinhalation degaz : gazde briquetchez des adolescents, utilisationde divers aérosolsplusconsomméspourlegazpropulseuroule solvantquepourleurcontenu. Ledétournementd'usagede gaz anesthésiants (protoxyde d'azote, dérivés halogènes) pratiqué soitenmilieu
festif
, soitenmilieuprofessionneldoit égalementêtresignalé.Aprèsunerevue desproduits, leurpharmacologie, leurtoxi¬
cologie clinique et analytique sont successivement envisa¬
gés.Descasréelssont présentés.
MOTS-CLÉS
Toxicomanie, dérivésvolatils, dosage.
Gas lighter fluid and aerosol propellants are common sourcesofvolatilesubstance abuse.Nitrousoxideandinha¬
lation halogenated anaestheticsmisuse during rave-parties orattheworkplace must alsobeconsidered.
These pharmacology products, toxicology, analytical
methods, aswellasauthenticexposure casesare presented.
KEY-WORDS
Substance abuse, volatilecompounds, analysis.
Introduction
Depuis 10 ans l'observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publie régulièrement un ouvrage sur
l'état
du phénomène des drogues et des dépendances en France à partir de données scientifi¬quement validées (1). La dernière édition parue en mars 2005 révèle que l'usagerécent, au cours duder¬
niermois, de poppers et de produits inhalés concerne 1,7 % des sujets âgés de 12 à 75 ans. Ce niveau de consommationplacelespoppers etlesproduits àinha¬
ler en cinquième position après
l'alcool,
le tabac, le cannabis et les médicaments psychotropes, sensible¬mentaumêmeniveau que1'ecstasy(1,6 %), mais avant la cocaïne, leLSD,lecrackou l'héroïne (figure 1).Les produits àinhaler(hors poppers) constituent ledeuxiè¬
meproduit
illicite
aprèslecannabis quelesjeunesâgés de 17 à 18 ans ont expérimenté, mais les usages plus réguliers sont rares (tableauI)
(1). Après le tabac, lesTableau I : Fréquence de l'expérimentation et de l'usage récentdeproduitsà inhaler(colles,solvants) etdepoppers à17-18ans,2003, ESCAPAD2003,'OFDT(1).
Poppers+produitsàinhaler
Ecstasy
Champignons hallucinogènes
Amphétamines
Cocaïne
LSD Crack Héroïne
11,7%
11,6%
1 0,5%
10,4%
. 0,3%
11,0%
1 0,9%
1 0,9%
Produitsàinhaler Poppers
Aucours delavie
Filles 4,1%
3,7%
Garçons 5,2%
5,3%
Total 4,7%
4,5%
Au coursdes 30derniersjours Filles
0,5%
0,7%
Garçons 0,9%
1,3%
Total 0,7%
1,0%
Figure 1 :Fréquencedela consommationaucoursduder¬
niermoisdedroguesillicitesautresquelecannabischezles 17-18ans,ESCAPAD2003, OFDT(l).
dérivés volatils sont les substances les plus précoce¬
ment expérimentéesparlesjeunesfrançaisinterrogésà l'âgede 17et 18 ans. Si cetteexpérimentationalieuen moyenne entre 14 et 15 ans (2), elle est parfois plus précoce,dèsl'âgede 12-13ans (3). Quelquescasd'en¬
fantsconsommateursrégulierssont signalésenGuyane et dans certaines grandes villes métropolitaines (4).
L'intensité et les conséquences de ces pratiques sont mal documentées, cette tranche d'âge n'entrant pas dans le
dispositif
d'observation de la toxicomanie.Il
s'agitégalementde substances nonréglementées dont l'achat est facile. Leur usage estrare chez l'adulte, si3 % des sujets âgés de 18 à 75 ans avouent les avoir consommés au moins une fois dans leur vie,
ils
ne mènent qu'exceptionnellement à une conduite toxico- phile(1). Les premierscasdedépendanceavec dessol¬vants ont été signalés en 2003 (5). En revanche, un usage de ces substances estconstaté en Guyane parmi lapopulation
d'origine
brésilienneoùla consommation estendémique (4). Chezl'adulte
quelquesobservations médicales ont été rapportées suite à des effets secon¬daires nécessitant une prise en charge (6).
Il s'agit
de produits potentiellement dangereux et quelques décès ontétéenregistrés parles servicesde policeetdegen¬darmerie, mais
il
n'existe malheureusement pas de données fiables. Les décès induits secondairement à l'usage deces substances sontcertainementplusnom-AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.
XVIH,
n° 1,2006breux : asphyxie, arrêt cardiaque, hallucinations ou explosion après chauffage. On admet que 80 séjours hospitalierschaqueannée sontdirectementliésàl'usa¬
ge desolvants enFrance (7). L'usageetl'abusdedéri¬
vés volatils concernent des molécules très diverses (dérivésnitrés/poppers, solvants, hydrocarbures, gazde briquet, gaz anesthésiants.
L'inhalation
de poppers(nitrites
d'amyle ou de pentyle,d'isopropyle,
de butyle...) dans le but d'améliorer ses performances sexuelles est une pratique qui touche 1 % des sujets âgés de 17-18 ans en 2003 (1).La
première consom¬mation, se situe en général entre 16 ans et 18 ans et demi. Les poppers sont utilisés pardes hétérosexuels, mais sontsurtouttrèsprisésdansle
milieu
homosexuel en raisondes propriétés myorelaxantes de ces dérivés, aussi considérés comme aphrodisiaques. L'usage récent chez les 17-18ans en2003 deproduitsàinhaler est presque aussi fréquent que celui des poppers avec unepratique au cours du dernier mois chez 0,7 % des sujets (1).La
toxicomanie aux solvants et composés apparentés (toluène, éther, chloroforme, trichloroéthy- lène, essence, kérosène, dissolvant, détachants, colles) estun phénomène en progression chez les adolescents qui constitue un réel problème de santé publique.L'usage de gaz de briquet, de bombes aérosol ou des dérivés halogènes estmoins répandu.
Il
estle plussou¬vent rencontré en milieu festif, mais aussi parfois chez desprofessionnels,enparticulierdanslemilieumédical.
Présentation des produits
Inhalation de solvants organiques et de
gaz
Les plus connus sont le toluène, le trichloroéthylène, l'acétone, le chloroforme et
l'
éther, d'autres comme des hydrocarbures dérivés du pétrole sont d'usage moins répandu : essence, white spirit, kérosène. Tous sont liquides mais présentent une tension de vapeur importante à la température ambiante qui augmente avec lechauffage duliquide. Onlesrencontredansune gamme de produits variés comme des solvants, des colles, des détachants, des vernis, des décapants, des liquides correcteurs, des cires, des carburants. Alors que les solvants organiques sont utilisés sous forme liquide, en mettantàprofit
latensionde vapeur élevée qui permetd'obtenir
une phasegazeuseplus ou moins importante en fonction des conditions de mise en enparticulier
le chauffage, lesgazsont inhalés directement. Si les produits à inhaler sont, après le tabac, les substances les plus précocement expérimen¬téesà17 ans,
il
existedesdifférencesauseindel'hexa¬gone. Trois régions présentent un niveau d'expérimen¬
tation supérieur aux autres : la Bretagne (7,6 %), la
Provence-Alpes-Côte
d'Azur
(7,4 %) et leLanguedoc- Roussillon(7,0 %) alors quelaPicardie (2,5 %)etl'Ile
deFrance (3,5 %) sesituent audessous delamoyenne (8). Les solvants organiques sont inhalés par les usa¬
gers, soit directement pulvérisés dans le nez ou la gorge, soit àtravers unchiffon, soit dans un
dispositif
de fabrication artisanale, plus simplement dans un sac enpolychloruredevinyle, unballon, ou unpréservatif permettant
d'obtenir
la concentration souhaitée.L'intensité des effets obtenus est fonction du produit utilisé et de laquantité inhalée. L'usage régulier s'ac¬
compagne souventd'une tolérancequiconduitle sujet àaugmenterles doses afin
d'obtenir
lesmêmes effets.L'inhalation
des dérivés volatils concerne également desproduitsdivers :gazdebriquetàbase debutane,ou propane enbouteille, gaz anesthésiants comme lepro- toxyde d'azote ou des dérivés halogènes : halothane, isoflurane, desflurane, sévoflurane. Le protoxyde d'azote est utilisé de longue date comme gaz à usage industriel dansl'alimentation
et comme gaz à usage médical pour ses propriétés anesthésiques et analgé¬siques. Le protoxyde d'azote est conditionné en bou¬
teilles soit pur sous forme liquide, soit en mélange à 50 % avec de l'oxygène sousformegazeuse.
Il
sepré¬senteégalement sous formede petites cartouches des¬
tinés principalementà
l'industrie
alimentaire (fabrica¬tiondecrèmechantilly).
L'utilisation
détournée dupro¬toxyde d'azote a été rapportée depuis plus de 20 ans aux USA, tant chez des professionnels de santé (9), qu'endehors dumilieu médical (10).Elleaétémiseen évidenceplus récemmenten France (11). Le « proto » estconsommédans desballonsoudespréservatifsgon¬
flés avec le gaz, lors de manifestations festives ou de soirées privées à partir de bouteilles volées. Le faible coûtduproduit,ainsiqu'une cinétiquetrèsrapide d'ap¬
parition et de disparitiondes effets recherchés incite à
multiplier
les prises qui peuvent être extrêmement nombreuses au cours d'unesoirée.Inhalation de poppers
Les poppers sont des préparations liquides contenant desnitritesaliphatiques :
nitrite
d'amyleou depentyle, d'isopropyle, de butyle, dissous dans des solvants. Ils sont conditionnés en petits flacons ou dans des ampoules enverre quel'utilisateur
brisepourles inha¬ler. Onlestrouve également vendussous formedepar¬
fums d'ambiance en flacons ou sous forme de net¬
toyants de tête de lecture. Alors que le
nitrite
d'amyle (oudepentyle) aétéintroduit
enthérapeutiqueen 1870 enraison de sont intérêtenpratique médicale, comme tous les donneurs de NO, les nitrites de butyle et de pentylesontclassés comme stupéfiants et sontinterditsàla vente depuis 1990 (12). Les nitrites de propyle et ses dérivés ne sont pas mentionnés dans le décret, ils AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.
XVIH,
n° 1,2006breux : asphyxie, arrêt cardiaque, hallucinations ou explosion après chauffage. On admet que 80 séjours hospitalierschaqueannée sontdirectementliésàl'usa¬
ge desolvants enFrance (7). L'usageetl'abusdedéri¬
vés volatils concernent des molécules très diverses (dérivésnitrés/poppers, solvants, hydrocarbures, gazde briquet, gaz anesthésiants.
L'inhalation
de poppers(nitrites
d'amyle ou de pentyle,d'isopropyle,
de butyle...) dans le but d'améliorer ses performances sexuelles est une pratique qui touche 1 % des sujets âgés de 17-18 ans en 2003 (1).La
première consom¬mation, se situe en général entre 16 ans et 18 ans et demi. Les poppers sont utilisés pardes hétérosexuels, mais sontsurtouttrèsprisésdansle
milieu
homosexuel en raisondes propriétés myorelaxantes de ces dérivés, aussi considérés comme aphrodisiaques. L'usage récent chez les 17-18ans en2003 deproduitsàinhaler est presque aussi fréquent que celui des poppers avec unepratique au cours du dernier mois chez 0,7 % des sujets (1).La
toxicomanie aux solvants et composés apparentés (toluène, éther, chloroforme, trichloroéthy- lène, essence, kérosène, dissolvant, détachants, colles) estun phénomène en progression chez les adolescents qui constitue un réel problème de santé publique.L'usage de gaz de briquet, de bombes aérosol ou des dérivés halogènes estmoins répandu.
Il
estle plussou¬vent rencontré en milieu festif, mais aussi parfois chez desprofessionnels,enparticulierdanslemilieumédical.
Présentation des produits
Inhalation de solvants organiques et de
gaz
Les plus connus sont le toluène, le trichloroéthylène, l'acétone, le chloroforme et
l'
éther, d'autres comme des hydrocarbures dérivés du pétrole sont d'usage moins répandu : essence, white spirit, kérosène. Tous sont liquides mais présentent une tension de vapeur importante à la température ambiante qui augmente avec lechauffage duliquide. Onlesrencontredansune gamme de produits variés comme des solvants, des colles, des détachants, des vernis, des décapants, des liquides correcteurs, des cires, des carburants. Alors que les solvants organiques sont utilisés sous forme liquide, en mettantàprofit
latensionde vapeur élevée qui permetd'obtenir
une phasegazeuseplus ou moins importante en fonction des conditions de mise en enparticulier
le chauffage, lesgazsont inhalés directement. Si les produits à inhaler sont, après le tabac, les substances les plus précocement expérimen¬téesà17 ans,
il
existedesdifférencesauseindel'hexa¬gone. Trois régions présentent un niveau d'expérimen¬
tation supérieur aux autres : la Bretagne (7,6 %), la
Provence-Alpes-Côte
d'Azur
(7,4 %) et leLanguedoc- Roussillon(7,0 %) alors quelaPicardie (2,5 %)etl'Ile
deFrance (3,5 %) sesituent audessous delamoyenne (8). Les solvants organiques sont inhalés par les usa¬
gers, soit directement pulvérisés dans le nez ou la gorge, soit àtravers unchiffon, soit dans un
dispositif
de fabrication artisanale, plus simplement dans un sac enpolychloruredevinyle, unballon, ou unpréservatif permettant
d'obtenir
la concentration souhaitée.L'intensité des effets obtenus est fonction du produit utilisé et de laquantité inhalée. L'usage régulier s'ac¬
compagne souventd'une tolérancequiconduitle sujet àaugmenterles doses afin
d'obtenir
lesmêmes effets.L'inhalation
des dérivés volatils concerne également desproduitsdivers :gazdebriquetàbase debutane,ou propane enbouteille, gaz anesthésiants comme lepro- toxyde d'azote ou des dérivés halogènes : halothane, isoflurane, desflurane, sévoflurane. Le protoxyde d'azote est utilisé de longue date comme gaz à usage industriel dansl'alimentation
et comme gaz à usage médical pour ses propriétés anesthésiques et analgé¬siques. Le protoxyde d'azote est conditionné en bou¬
teilles soit pur sous forme liquide, soit en mélange à 50 % avec de l'oxygène sousformegazeuse.
Il
sepré¬senteégalement sous formede petites cartouches des¬
tinés principalementà
l'industrie
alimentaire (fabrica¬tiondecrèmechantilly).
L'utilisation
détournée dupro¬toxyde d'azote a été rapportée depuis plus de 20 ans aux USA, tant chez des professionnels de santé (9), qu'endehors dumilieu médical (10).Elleaétémiseen évidenceplus récemmenten France (11). Le « proto » estconsommédans desballonsoudespréservatifsgon¬
flés avec le gaz, lors de manifestations festives ou de soirées privées à partir de bouteilles volées. Le faible coûtduproduit,ainsiqu'une cinétiquetrèsrapide d'ap¬
parition et de disparitiondes effets recherchés incite à
multiplier
les prises qui peuvent être extrêmement nombreuses au cours d'unesoirée.Inhalation de poppers
Les poppers sont des préparations liquides contenant desnitritesaliphatiques :
nitrite
d'amyleou depentyle, d'isopropyle, de butyle, dissous dans des solvants. Ils sont conditionnés en petits flacons ou dans des ampoules enverre quel'utilisateur
brisepourles inha¬ler. Onlestrouve également vendussous formedepar¬
fums d'ambiance en flacons ou sous forme de net¬
toyants de tête de lecture. Alors que le
nitrite
d'amyle (oudepentyle) aétéintroduit
enthérapeutiqueen 1870 enraison de sont intérêtenpratique médicale, comme tous les donneurs de NO, les nitrites de butyle et de pentylesontclassés comme stupéfiants et sontinterditsàla vente depuis 1990 (12). Les nitrites de propyle et ses dérivés ne sont pas mentionnés dans le décret, ils
peuvent être facilement acquis en sex-shop ou sur Internet. Contrairement aux solvants, les poppers sont essentiellement consommés par les jeunes adultes.
Parmi les jeunes âgés de 17-18 ans, 4,5 % en ont consomméaumoins unefois dansleur vie, lesgarçons un peuplus que lesfilles (Tableau I) (1). L'âgemoyen de l'expérience
initiale
est d'environ 16 ans. La fré¬quencedel'usagerécent(consommation aumoins une fois au cours dudernier mois) estlégèrement inférieu¬
re àcelle de1'ecstasy. Lafréquenced'expérimentation
des poppers par les adolescents de 17 ans a progressé significativemententre2000 et 2003 (de2,4%à3,3 %), notamment chezlesjeunesfilles (de 1,3% à2,4 %) (2).
Deux régions ont un niveau d'expérimentation supé¬
rieurauxautres : la Haute-Normandie(7,8%)et
l'Ile
de France(5,6 %),tandis que quatre sesituentendeçà: le Nord-Pas de Calais (3,6 %), la Picardie (2,9 %), la Champagne-Ardenne (3,0 %) et le Rhône-Alpes (3,6 %) (8). Leurusage estparticulièrementimportant chez les sujets fréquentant l'espacefestif
musiques électroniques ou techno (free parties, clubs, disco¬thèques, soirées privées). Les résultats préliminaires d'une étude réalisée dans le sud de la France (Nice, Toulouse) montrent que près de 67 % des personnes fréquentant ce milieu les a expérimentés et qu'elles sont12 % àenavoir
fait
unusagerécent (13). Lespop¬pers sont également consommés dans des établisse¬
mentsde
nuit
essentiellement fréquentéspardeshomo¬sexuels. Trente pour cent des usagers de stupéfiants consultant dans une structure d'aide aux toxicomanes les ont expérimenté et 7 % en ont consommé récem¬
ment (4). Les saisies de poppers
illicites
sont excep¬tionnelles, en effetles utilisateurs peuvent se procurer
des dérivés dontleprincipe
actif
ne figurepas dans le décretd'interdiction,lenitrite
depropyleetsesdérivés.Pharmacologie-Toxicologie
Solvants organiques et gaz
Les solvants organiques et lesgazsontutilisés pourla recherche de sensations d'euphorie et d'ébriété, voire d'altération des perceptions.
A
faible dose, ils produi¬sent successivement une euphorie avec sensation d'ivresse, suivie chez certains consommateurs de troublesdelaperception pouvantconduireàdeshallu¬
cinations, et enfin, une somnolence allant parfoisjus¬
qu'à la perte de conscience (1). L'intensité des effets dépend de la nature des substances et de la quantité inhalée ainsi que de l'existence d'une tolérance. Des solvants comme le toluène et le trichloroéthylènepro¬
duisentdeseffets aigus comparables àceuxde concen¬
trations subanesthésiques d'anesthésiques généraux, mais aussi des effets similaires àceux exercéspar des
dépresseurs du système nerveux central comme l'al¬
cool ou desbarbituriques (14). Pourle toluène,
il
aété récemment suggéré un rôle possible dansl'inhibition
delaneurotransmissionglutamatergiqueimpliquantles récepteurs
NMDA.
Encasd'abus, cette substancepeut également être responsable d'importants effets dopa- minergiques (14). De nombreux accidents ont été rap¬portés : asphyxie par perte de connaissance « la tête dans le sac » arrêt cardiaque, expériences d'hallucina¬
tion, explosion par chauffage de solvants volatils.
A
fortes doses, les solvants exercent une dépression cen¬trale et respiratoire avec convulsions et coma. Des morts subites ontétédécrites,duesàdesarythmiescar¬
diaquesenraisondela sensibilisation myocardiqueaux catecholamines endogènes, potentialiséeparladépres¬
sionrespiratoire.Des décès soudainsontégalementété constatés, par asphyxie hypoxique « la tête dans le sac »,parinhalationducontenugastrique enraisonde fréquents vomissements secondaires à
l'irritation
digestive, par bronchoconstriction aiguë. Des décès traumatiques consécutifs aux troubles de comporte¬
ment ont aussi été signalés. L'usage àlong terme des solvants entraîne des pathologies neurologiques (syn¬
drome psycho-organique, neuropathies avec l'hexane par exemple), des lésions rénales (nephropathies tabu¬
laires), des hépatopathies (tétrachlorure de carbone), des pathologies respiratoires, des hémopathies (benzè¬
ne), des cancers, des troubles du comportement (15).
Le toluène peut être responsable d'une atteinte pro¬
gressive nerveuse centrale et périphérique (16).
L'inhalation
de solvant est souvent le tremplin vers d'autres toxicomanies. Les intoxications mortelles duesàces substancessontmaldocumentéesenFrance.Au
Royaume Uni, Flanagan précise que les décès consécutifs à l'abus de substancesvolatiles
sont presque tous accidentels, au cours de la période de 1971-1999, 90 % des morts sont masculins (17). La substance laplus utiliséeest le gazde pétroleliquéfié.Dans unestatistique texaneportantsur 144décès liés à
l'inhalation
de volatils recensés de 1988 à 1998,Maxwell
précise que dans 35 % des casil
s'agit de fréon et dans 25 % des cas d'hydrocarbures chlorés (18). Dans une étudeépidémiologiqueréaliséedansles centres antipoison américains de 1996 à 2001,Spiller
révèle queles5produitslesplusutiliséssontl'essence (41 %),lapeinture(13%),lebutane/propane (6 %),les déodorants (6 %)etleformol
(5 %) (18).Troiscatégo¬riesde substancessont responsables delamajorité des 63 décès répertoriés : l'essence (45 %), les déodorants (26 %) etle butane/propane (11 %). Pourleprotoxyde d'azote,le mécanismed'action suggère uneinteraction avec le système opioïde endogène (14). Le protoxyde d'azotepeut être un agonistepartieldesrécepteurs mu, kappa, sigma et delta (20). L'administration d'antago-
10
peuvent être facilement acquis en sex-shop ou sur Internet. Contrairement aux solvants, les poppers sont essentiellement consommés par les jeunes adultes.
Parmi les jeunes âgés de 17-18 ans, 4,5 % en ont consomméaumoins unefois dansleur vie, lesgarçons un peuplus que lesfilles (Tableau I) (1). L'âgemoyen de l'expérience
initiale
est d'environ 16 ans. La fré¬quencedel'usagerécent(consommation aumoins une fois au cours dudernier mois) estlégèrement inférieu¬
re àcelle de1'ecstasy. Lafréquenced'expérimentation
des poppers par les adolescents de 17 ans a progressé significativemententre2000 et 2003 (de2,4%à3,3 %), notamment chezlesjeunesfilles (de 1,3% à2,4 %) (2).
Deux régions ont un niveau d'expérimentation supé¬
rieurauxautres : la Haute-Normandie(7,8%)et
l'Ile
de France(5,6 %),tandis que quatre sesituentendeçà: le Nord-Pas de Calais (3,6 %), la Picardie (2,9 %), la Champagne-Ardenne (3,0 %) et le Rhône-Alpes (3,6 %) (8). Leurusage estparticulièrementimportant chez les sujets fréquentant l'espacefestif
musiques électroniques ou techno (free parties, clubs, disco¬thèques, soirées privées). Les résultats préliminaires d'une étude réalisée dans le sud de la France (Nice, Toulouse) montrent que près de 67 % des personnes fréquentant ce milieu les a expérimentés et qu'elles sont12 % àenavoir
fait
unusagerécent (13). Lespop¬pers sont également consommés dans des établisse¬
mentsde
nuit
essentiellement fréquentéspardeshomo¬sexuels. Trente pour cent des usagers de stupéfiants consultant dans une structure d'aide aux toxicomanes les ont expérimenté et 7 % en ont consommé récem¬
ment (4). Les saisies de poppers
illicites
sont excep¬tionnelles, en effetles utilisateurs peuvent se procurer
des dérivés dontleprincipe
actif
ne figurepas dans le décretd'interdiction,lenitrite
depropyleetsesdérivés.Pharmacologie-Toxicologie
Solvants organiques et gaz
Les solvants organiques et lesgazsontutilisés pourla recherche de sensations d'euphorie et d'ébriété, voire d'altération des perceptions.
A
faible dose, ils produi¬sent successivement une euphorie avec sensation d'ivresse, suivie chez certains consommateurs de troublesdelaperception pouvantconduireàdeshallu¬
cinations, et enfin, une somnolence allant parfoisjus¬
qu'à la perte de conscience (1). L'intensité des effets dépend de la nature des substances et de la quantité inhalée ainsi que de l'existence d'une tolérance. Des solvants comme le toluène et le trichloroéthylènepro¬
duisentdeseffets aigus comparables àceuxde concen¬
trations subanesthésiques d'anesthésiques généraux, mais aussi des effets similaires àceux exercéspar des
dépresseurs du système nerveux central comme l'al¬
cool ou desbarbituriques (14). Pourle toluène,
il
aété récemment suggéré un rôle possible dansl'inhibition
delaneurotransmissionglutamatergiqueimpliquantles récepteurs
NMDA.
Encasd'abus, cette substancepeut également être responsable d'importants effets dopa- minergiques (14). De nombreux accidents ont été rap¬portés : asphyxie par perte de connaissance « la tête dans le sac » arrêt cardiaque, expériences d'hallucina¬
tion, explosion par chauffage de solvants volatils.
A
fortes doses, les solvants exercent une dépression cen¬trale et respiratoire avec convulsions et coma. Des morts subites ontétédécrites,duesàdesarythmiescar¬
diaquesenraisondela sensibilisation myocardiqueaux catecholamines endogènes, potentialiséeparladépres¬
sionrespiratoire.Des décès soudainsontégalementété constatés, par asphyxie hypoxique « la tête dans le sac »,parinhalationducontenugastrique enraisonde fréquents vomissements secondaires à
l'irritation
digestive, par bronchoconstriction aiguë. Des décès traumatiques consécutifs aux troubles de comporte¬
ment ont aussi été signalés. L'usage àlong terme des solvants entraîne des pathologies neurologiques (syn¬
drome psycho-organique, neuropathies avec l'hexane par exemple), des lésions rénales (nephropathies tabu¬
laires), des hépatopathies (tétrachlorure de carbone), des pathologies respiratoires, des hémopathies (benzè¬
ne), des cancers, des troubles du comportement (15).
Le toluène peut être responsable d'une atteinte pro¬
gressive nerveuse centrale et périphérique (16).
L'inhalation
de solvant est souvent le tremplin vers d'autres toxicomanies. Les intoxications mortelles duesàces substancessontmaldocumentéesenFrance.Au
Royaume Uni, Flanagan précise que les décès consécutifs à l'abus de substancesvolatiles
sont presque tous accidentels, au cours de la période de 1971-1999, 90 % des morts sont masculins (17). La substance laplus utiliséeest le gazde pétroleliquéfié.Dans unestatistique texaneportantsur 144décès liés à
l'inhalation
de volatils recensés de 1988 à 1998,Maxwell
précise que dans 35 % des casil
s'agit de fréon et dans 25 % des cas d'hydrocarbures chlorés (18). Dans une étudeépidémiologiqueréaliséedansles centres antipoison américains de 1996 à 2001,Spiller
révèle queles5produitslesplusutiliséssontl'essence (41 %),lapeinture(13%),lebutane/propane (6 %),les déodorants (6 %)etleformol
(5 %) (18).Troiscatégo¬riesde substancessont responsables delamajorité des 63 décès répertoriés : l'essence (45 %), les déodorants (26 %) etle butane/propane (11 %). Pourleprotoxyde d'azote,le mécanismed'action suggère uneinteraction avec le système opioïde endogène (14). Le protoxyde d'azotepeut être un agonistepartieldesrécepteurs mu, kappa, sigma et delta (20). L'administration d'antago-
10
AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.
XVIH,
n° 1,2006niste spécifique comme la naloxone atténue ses effets (21). Pour les autres gazanesthésiques,.le mécanisme d'action implique une augmentation de
l'inhibition
GABAergique comme elle existe avecl'alcool
ou des médicaments dépresseurs du système nerveux central (14). Parmiles autres gaz, le butanetientuneplace de choix dans l'abus de substances volatiles.A
proposd'un
cas d'encéphalopathie au butane, Harris précise quel'abus desubstancesvolatiles estlaformedetoxi¬comanie laplus fréquente enAngleterreet auPays de Galles (22). Récemment uncas d'infarctus du myocar¬
de a été rapporté chez un adolescent de 14 ans après inhalation debutane(23). Lebutane et le propane sont parmi les substances les plus fréquemment à
l'origine
de décès aux
USA
en cas d'abus de produits volatils (19). Nous disposons de peu de données concernant l'étude toxicogénétique de ces substances, hormis la mise en évidence d'altération duDNA
après abus de toluène (24).Poppers
Les poppers sontclasséscommehallucinogènes,ils ont le même régime
juridique
que cette catégorie de sub¬stances. Cependant seuls les nitrites de butyle et de pentylesontinterdits àlavente(12).D'autres dérivés :
nitrite
de propyle et dérivés, non mentionnés dans le décret peuvent être vendus ou distribués. Les dérivés nitrésproducteursdeNOsontdesvasodilatateursutili¬sés en médecine. La propriété essentielle des dérivés nitrés est de relâcher les fibres musculaires lisses, notamment vasculaires, intestinales et bronchiques.
Cetterelaxationestlaconséquencedelaproductionde NO. Sur le plan cardiovasculaire, les dérivés nitrés entraînent unevasodilatationartérielleavec
diminution
desrésistancespériphériques. Ils produisentégalement unevasodilatation coronaire et sonttrès efficacesdans le traitement minute de la crise d'angine de poitrine.
Sniffés àdesfins non médicales, leurs effets sontqua¬
siment immédiats : brève bouffée vertigineuse et sti¬
mulante.L'usagerressent unesensationdevivechaleur interneetsa sensualitéestexacerbée. Les popperspro¬
duisent une euphorie, éventuellement accompagnéede rires, une
dilation
intense des vaisseaux et une accélé¬ration du rythme cardiaque. Ils peuvent être utilisés pour optimiserles performances sexuelles ;
ils
sont en effet censés améliorer l'érection, accroître les sensa¬tions orgasmiques et retarder
l'éjaculation
(15). Leurs effets ne durentpas plus de deux minutes. Les risques les plus caractéristiques des poppers sont : le malaise cardiaquelors d'uneprise, ou en casdeconsommation chronique, des lésions descloisons nasales, deslésions cutanées au niveau du visage (rougeurs, gonflements, croûtesjaunâtresautourdunezetdeslèvres).Uneaug¬mentation de la pressionintra oculaireaégalementété
constatée. Unusagerégulierpeut être à
l'origine
d'une anémie grave.A
forte dose ils peuvent créer une dépression respiratoire mais également uneméthémo- globinémie. Parailleurs,il
existe unrisqued'hémolyse aiguëenparticulierchezlessujetsprésentant undéficit en glucose-6-phosphate deshydrogénase (G6PD) (25).La raison fondamentale de leur abus réside dans leur action surlamusculature lisse responsabled'unevaso¬
dilatation et d'une relaxation, bien que des effets directs cérébrauxnepuissent être exclus (14).
Toxicologie clinique et
Analytique
Recherche d'une conduite toxicophile
Lamise en évidence d'abus de substances volatiles ne doitpasse
limiter
àl'analyse toxicologique. Elle s'in¬tègre dans une recherche globale de signes de toxico¬
manie:
-
Individu
paraissantivre oudésorienté ;-présencede peintureou d'autrestaches surle visage, lesmains oulesvêtements,
-dissimulationdebombes aérosolvidesdepeinture,de récipientsdesolvant,dechiffonsoudevêtementsimbi¬
bés deproduits chimiques ;
- présence de l'arsenal du toxicomane (sacs, ballons, flacons, dispositifs pour inhalation) ;
-troublesde 1'elocution ;
-fortesodeurschimiquesdel'haleineoudesvêtements ;
-nausées ou perted'appétit ;
-nezrouge ou rhinorrhée ;
- lésions ou éruptions cutanées siégeant autour du nez ou dela bouche.
Ces constatations doivent être validées par l'analyse des substances incriminées ou suspectées et/ou par l'analysedes prélèvementsbiologiques.
Prélèvements et conservation des échan¬
tillons
S'agissantde substances très volatiles ou gazeuses, la qualité des prélèvements et leur conservation sont essentiels(26). Encequiconcernelesang,celui-cidoit être prélevé avec un anticoagulant dans un flacon en verre serti avec une capsule métallique, l'étanchéité étantgarantieavecunseptum. Cemodedeprélèvement est très important,
il
assure secondairement les condi¬tions d'une bonneconservationdes échantillonsbiolo¬
giques comme cela a étémontré dansun cas d'intoxi¬
cation au trichloréthylène (27). Le recueil d'urines est également important, à la recherche de metabolites en raisonde
l'élimination
extrêmementrapide decertains principes actifs du sang. Le tableauII
emprunté à11
AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.
XVIH,
n° 1,2006niste spécifique comme la naloxone atténue ses effets (21). Pour les autres gazanesthésiques,.le mécanisme d'action implique une augmentation de
l'inhibition
GABAergique comme elle existe avecl'alcool
ou des médicaments dépresseurs du système nerveux central (14). Parmiles autres gaz, le butanetientuneplace de choix dans l'abus de substances volatiles.A
proposd'un
cas d'encéphalopathie au butane, Harris précise quel'abus desubstancesvolatiles estlaformedetoxi¬comanie laplus fréquente enAngleterreet auPays de Galles (22). Récemment uncas d'infarctus du myocar¬
de a été rapporté chez un adolescent de 14 ans après inhalation debutane(23). Lebutane et le propane sont parmi les substances les plus fréquemment à
l'origine
de décès aux
USA
en cas d'abus de produits volatils (19). Nous disposons de peu de données concernant l'étude toxicogénétique de ces substances, hormis la mise en évidence d'altération duDNA
après abus de toluène (24).Poppers
Les poppers sontclasséscommehallucinogènes,ils ont le même régime
juridique
que cette catégorie de sub¬stances. Cependant seuls les nitrites de butyle et de pentylesontinterdits àlavente(12).D'autres dérivés :
nitrite
de propyle et dérivés, non mentionnés dans le décret peuvent être vendus ou distribués. Les dérivés nitrésproducteursdeNOsontdesvasodilatateursutili¬sés en médecine. La propriété essentielle des dérivés nitrés est de relâcher les fibres musculaires lisses, notamment vasculaires, intestinales et bronchiques.
Cetterelaxationestlaconséquencedelaproductionde NO. Sur le plan cardiovasculaire, les dérivés nitrés entraînent unevasodilatationartérielleavec
diminution
desrésistancespériphériques. Ils produisentégalement unevasodilatation coronaire et sonttrès efficacesdans le traitement minute de la crise d'angine de poitrine.
Sniffés àdesfins non médicales, leurs effets sontqua¬
siment immédiats : brève bouffée vertigineuse et sti¬
mulante.L'usagerressent unesensationdevivechaleur interneetsa sensualitéestexacerbée. Les popperspro¬
duisent une euphorie, éventuellement accompagnéede rires, une
dilation
intense des vaisseaux et une accélé¬ration du rythme cardiaque. Ils peuvent être utilisés pour optimiserles performances sexuelles ;
ils
sont en effet censés améliorer l'érection, accroître les sensa¬tions orgasmiques et retarder
l'éjaculation
(15). Leurs effets ne durentpas plus de deux minutes. Les risques les plus caractéristiques des poppers sont : le malaise cardiaquelors d'uneprise, ou en casdeconsommation chronique, des lésions descloisons nasales, deslésions cutanées au niveau du visage (rougeurs, gonflements, croûtesjaunâtresautourdunezetdeslèvres).Uneaug¬mentation de la pressionintra oculaireaégalementété
constatée. Unusagerégulierpeut être à
l'origine
d'une anémie grave.A
forte dose ils peuvent créer une dépression respiratoire mais également uneméthémo- globinémie. Parailleurs,il
existe unrisqued'hémolyse aiguëenparticulierchezlessujetsprésentant undéficit en glucose-6-phosphate deshydrogénase (G6PD) (25).La raison fondamentale de leur abus réside dans leur action surlamusculature lisse responsabled'unevaso¬
dilatation et d'une relaxation, bien que des effets directs cérébrauxnepuissent être exclus (14).
Toxicologie clinique et
Analytique
Recherche d'une conduite toxicophile
Lamise en évidence d'abus de substances volatiles ne doitpasse
limiter
àl'analyse toxicologique. Elle s'in¬tègre dans une recherche globale de signes de toxico¬
manie:
-
Individu
paraissantivre oudésorienté ;-présencede peintureou d'autrestaches surle visage, lesmains oulesvêtements,
-dissimulationdebombes aérosolvidesdepeinture,de récipientsdesolvant,dechiffonsoudevêtementsimbi¬
bés deproduits chimiques ;
- présence de l'arsenal du toxicomane (sacs, ballons, flacons, dispositifs pour inhalation) ;
-troublesde 1'elocution ;
-fortesodeurschimiquesdel'haleineoudesvêtements ;
-nausées ou perted'appétit ;
-nezrouge ou rhinorrhée ;
- lésions ou éruptions cutanées siégeant autour du nez ou dela bouche.
Ces constatations doivent être validées par l'analyse des substances incriminées ou suspectées et/ou par l'analysedes prélèvementsbiologiques.
Prélèvements et conservation des échan¬
tillons
S'agissantde substances très volatiles ou gazeuses, la qualité des prélèvements et leur conservation sont essentiels(26). Encequiconcernelesang,celui-cidoit être prélevé avec un anticoagulant dans un flacon en verre serti avec une capsule métallique, l'étanchéité étantgarantieavecunseptum. Cemodedeprélèvement est très important,
il
assure secondairement les condi¬tions d'une bonneconservationdes échantillonsbiolo¬
giques comme cela a étémontré dansun cas d'intoxi¬
cation au trichloréthylène (27). Le recueil d'urines est également important, à la recherche de metabolites en raisonde
l'élimination
extrêmementrapide decertains principes actifs du sang. Le tableauII
emprunté à11
TableauII :Métabolismedequelques substancesvolatilesselonCirimele(25).
Substance Acétone Benzène Butane
Tétrachloruredecarbone
Chloroforme
Cyclohexanone Enflurane Etheréthylique
Acétated'éthyle Ethylbenzène
Halothane Hexane Hydrocarbures Méthylbutylcétone Méthyléthylcétone Méthyl-isobutylcétone Nitrite debutyle Nitrite d'isobutyle Nitrited'isopentyle Nitrite depentyle (amyle) Nitrite depropyle Propane
Toluène
1, 1,1-trichloroéthane
Trichloroéthylène
Xylenes
Métabolisme 40à70 %inchangé 2-propanol
12% inchangé
51 à87 %dephénol, 6 %decatecholet 2 %d'hydroquinoneexcrétés dans lesurines
< 1 % de2-butanolet debutanone Chloroforme
Dioxydedecarbone Hexachloroéthane 20à70 % inchangé
50 % dedioxydedecarbone Diglutadiionyldithiocarbonate
50 % decyclohexanol excrétédans lesurines sousformedeglucuronide
>80 %inchangéet2,5 %d'acidedifluoroméûioxydifluoroacétique
1 à2% inchangé excrétédanslesurines 87 %inchangédansl'air expiré
1 à5 %dedioxydedecarbone Ethanol
Acideacétique
5 % demèthylphénylcarbinolexcrétédanslesurinessousforme conjuguée 64 %d'acidemandélique
25 %d'acidephénylglyoxylique 60à80 %inchangé
<20 % dechlorotrifluoroéthane, dechlorodifluoroéthylèneetd'acidetrifluoroacétique 2-hexanol excrétédans lesurinessousformedeglucuronide
2-hexanoneet2,5-hexanedione
Nombreux metabolites hydrosolubles (alcooletphénolscorrespondants) 2,5-hexanedione
2-butanoletbutanediolexcrétés dans lesurines sousformedeglucuronide 4-méthyl-2-pentanol et4-hydroxy-4-méthyl-2-pentanone
excrétés dansles urinessousformedeglucuronide 1-butanol
99 % de2-méthyl-l-propanol Nitrite inorganique
99 % de3-méthyl-1-butanol Nitriteinorganique
1-pentanol 1-propanol 2-propanol Acétone
<20 %inchangé
80 %d'acidebenzoïque excrétédanslesurinessousformeconjuguéaveclaglycine (acidehippurique)
1 % deo-,m-etp-crésol 60à80 %inchangé
2% de 2, 2,2-trichloroéthanol excrétédans lesurines 0,5 % d'acidetrichloroacétique
16 %inchangé
45 % de 2, 2,2-trichloroéthanol et 32 %d'acidetrichloroacétique excrétés dans lesurinessousformedeglucuronide
5 % inchangé 2 %de xylénols
95 % d'acideméthylbenzoïque excrétédans lesurinesconjuguéà laglycine (acideméthylhippurique)
12
TableauII :Métabolismedequelques substancesvolatilesselonCirimele(25).
Substance Acétone Benzène Butane
Tétrachloruredecarbone
Chloroforme
Cyclohexanone Enflurane Etheréthylique
Acétated'éthyle Ethylbenzène
Halothane Hexane Hydrocarbures Méthylbutylcétone Méthyléthylcétone Méthyl-isobutylcétone Nitrite debutyle Nitrite d'isobutyle Nitrited'isopentyle Nitrite depentyle (amyle) Nitrite depropyle Propane
Toluène
1, 1,1-trichloroéthane
Trichloroéthylène
Xylenes
Métabolisme 40à70 %inchangé 2-propanol
12% inchangé
51 à87 %dephénol, 6 %decatecholet 2 %d'hydroquinoneexcrétés dans lesurines
< 1 % de2-butanolet debutanone Chloroforme
Dioxydedecarbone Hexachloroéthane 20à70 % inchangé
50 % dedioxydedecarbone Diglutadiionyldithiocarbonate
50 % decyclohexanol excrétédans lesurines sousformedeglucuronide
>80 %inchangéet2,5 %d'acidedifluoroméûioxydifluoroacétique
1 à2% inchangé excrétédanslesurines 87 %inchangédansl'air expiré
1 à5 %dedioxydedecarbone Ethanol
Acideacétique
5 % demèthylphénylcarbinolexcrétédanslesurinessousforme conjuguée 64 %d'acidemandélique
25 %d'acidephénylglyoxylique 60à80 %inchangé
<20 % dechlorotrifluoroéthane, dechlorodifluoroéthylèneetd'acidetrifluoroacétique 2-hexanol excrétédans lesurinessousformedeglucuronide
2-hexanoneet2,5-hexanedione
Nombreux metabolites hydrosolubles (alcooletphénolscorrespondants) 2,5-hexanedione
2-butanoletbutanediolexcrétés dans lesurines sousformedeglucuronide 4-méthyl-2-pentanol et4-hydroxy-4-méthyl-2-pentanone
excrétés dansles urinessousformedeglucuronide 1-butanol
99 % de2-méthyl-l-propanol Nitrite inorganique
99 % de3-méthyl-1-butanol Nitriteinorganique
1-pentanol 1-propanol 2-propanol Acétone
<20 %inchangé
80 %d'acidebenzoïque excrétédanslesurinessousformeconjuguéaveclaglycine (acidehippurique)
1 % deo-,m-etp-crésol 60à80 %inchangé
2% de 2, 2,2-trichloroéthanol excrétédans lesurines 0,5 % d'acidetrichloroacétique
16 %inchangé
45 % de 2, 2,2-trichloroéthanol et 32 %d'acidetrichloroacétique excrétés dans lesurinessousformedeglucuronide
5 % inchangé 2 %de xylénols
95 % d'acideméthylbenzoïque excrétédans lesurinesconjuguéà laglycine (acideméthylhippurique)
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