Universit´e Joseph Fourier L2 MAT233
2014-2015
Contrˆole de connaissance du 07 janvier 2015
Les documents sont autoris´es. Cependant, tout appareil ´electronique est interdit. Lire attentivement l’ensemble des ´enonc´es avant de r´epondre aux questions.
Premi`ere partie
Le but de cette partie est d’´etudier l’´equation de pendule. On consid`ere une tige impond´erable de longueur `, suspendue par une extr´emit´e et portant `a son autre extr´emit´e un point de masse m. On d´esigne par x l’angle d’´ecart par rapport `a la verticale.
`
mg x
L’acc´el´eration angulaire x00(t) du pendule est proportionnelle au mo- ment de son poids. Autrement dit, la fonction x(.) satisfait `a l’´equation diff´erentielle suivante
x00(t) = −mg
` sin(x(t)),
o`ugd´esigne l’acc´el´eration normale de la pesanteur terrestre. Dans la suite, on d´esigne par λ la constante p
mg/`. L’´equation au-dessus devient
x00(t) =−λ2sin(x(t)). (∗)
1. En introduisant la variable y = x0, transformer l’´equation (∗) en une
´
equation diff´erentielle d’ordre 1.
Solution.
x0(t) y0(t)
=
y(t)
−λ2sin(x(t))
.
2. On d´esigne par V l’ensemble des solutions de l’´equation diff´erentielle
ϕ00(t) =−λ2ϕ(t). (∗∗)
Montrer que V est un espace vectoriel de dimension 2 sur R. Solution. C’est un cas particulier d’un th´eor`eme du cours.
3. V´erifier que les fonctionsf etg d´efinies comme
∀t∈R, f(t) = cos(λt) et g(t) = sin(λt) satisfont `a l´equation (∗∗).
4. Montrer que les fonctions f etg ne sont pas colin´eaires.
5. En d´eduire que toute solution de l’´equation (∗∗) est de la forme ϕ(t) =rsin(λt+θ),
o`u r et θ sont deux constantes r´eelles, r > 0. Montrer que la fonction ϕ est p´eriodique de p´eriode 2π/λ.
Solution. D’apr`es la question pr´ec´edente, il existe (u, v)∈R2 tel que ϕ(t) = ucos(λt) +vsin(λt).
On choisit r = √
u2+v2 et θ ∈ R tel que (u, v) = (rsin(θ), rcos(θ)), alors ϕ(t) = rsin(λt+θ).
6. Soit x(.) une solution de l’´equation (∗) sur R. Montrer que la fonction 1
2x0(t)2−λ2cos(x(t)) est constante.
Solution. La d´eriv´ee de cette fonction estx0(t)x00(t) +λ2sin(x(t))x0(t), qui est identiquement nulle.
Dans la suite, on suppose que le pendule est initialement plac´e `a la position d’angle d’´ecartx0 ∈]0, π/2[ et de vitesse initiale 0. On admet que l’´equation (∗) a une unique solution x(.) sur R qui v´erifie les conditions initialesx(0) =x0 et x0(0) = 0.
7. Montrer que cos(x(t))>cos(x0) pour tout t∈R. Solution. D’apr`es la question 6, on a
1
2x0(t)2−λ2cos(x(t)) =−λ2cos(x0), d’o`u cos(x(t))>cos(x0).
8. En d´eduire que|x(t)|6x0pour toutt∈R. On peut utiliser le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires.
9. Montrer qu’il existe une constante ε > 0 tel que x0(t) < 0 pour tout t ∈]0, ε[. (Indiction :on peut v´erifier que la fonction x(.) prend valeurs dans ]0, π/2[ dans un voisinage de 0.)
Solution. Comme x(0) = x0 ∈]0, π/2[ et comme la fonction x(.) est continue, il existe ε > 0 tel que x(t) ∈]0, π/2[ pour t ∈ [−ε, ε].
L’´equation (∗) montre que x00(s) < 0 lorsque s ∈ [−ε, ε]. Donc pour tout t ∈]0, ε[, on a
x0(t) = x0(0) + Z t
0
x00(s) ds <0.
10. Soit
T := inf{t >0|x0(t)>0}.
Montrer que
∀t∈[0, T[, x0(t) = −λp
2(cos(x(t))−cos(x0)) et
t→Tlimx(t) =−x0. En d´eduire que
T = x0 λ√ 2
Z 1
−1
du
pcos(ux0)−cos(x0) <+∞
et que la fonction x(.) est p´eriodique de p´eriode 2T (on peut mon- trer que la fonction x(.) d´e efinie comme x(t) =e −x(t+T) v´erifie aussi l’´equation (∗) avec les mˆemes conditions initiales). Que commentez- vous sur la d´ependance de T du param`etre x0.
Solution. On ax0(t)≤0 lorsquet ∈[0, T[. Donc la premi`ere assertion provient imm´ediatement de la question 6. En outre, on a
t→Tlimx0(t) = 0
car sinon T = +∞etx0(t) est born´e sup´erieurement par une constante strictement n´egative, qui implique que x(t) → −∞ lorsqu t → +∞
(contradiction avec la question 8). On en d´eduit
t→Tlimcos(x(t)) = cos(x0).
Commex(t) est strictement d´ecroissante sur t∈]0, T[ etx(0) =x0, on obtient
t→Tlimx(t) =−x0. On int`egre la fonction
1 =− x0(t) λp
2(cos(x(t))−cos(x0)) sur l’intervalle [0, T[ et obtient
T = Z x0
−x0
dy λp
2(cos(y)−cos(x0)) = x0 λ√ 2
Z 1
−1
du
pcos(ux0)−cos(x0). Enfin, la fonction y(t) = −x(t+T) v´erifie aussi l’´equation (∗) avec y(0) =x0 ety0(0) = 0. On obtient alorsx(t) = −x(t+T) = x(t+ 2T).
Deuxi`eme partie
Dans cette partie, on consid`ere un triangle ∆ =OAB inscrit dans un plan muni d’un syst`eme de coordonn´ees comme dans le graphe au-dessous.
On suppose que le point O est plac´e `a l’orgine (0,0) du plan, et que les points A et B sont de coordonn´ees (a,0) et (b, c) respectivement, o`ua, b etcsont des constantes telles que 0< b < aetc >√
ab−b2 (de sorte que
∆ soit acutangle). On munit le plan de la norme k.k telle que k(x, y)k=p
x2+y2.
Rappelons que si v = (x, y) est un vecteur non-nul dans le plan et si θ ∈[−π, π[ d´esigne l’angle entre v et l’abscisse Ox, alors on a
x
px2+y2 = cos(θ) et y
px2+y2 = sin(θ).
x y
O
B
A P
θ1
−θ2
θ3
Le but de cette partie est d’´etudier le probl`eme suivant. ´Etant donn´e un pointP dans le triangle ∆, quand est-ce que la somme des distances entre P et les trois sommets du triangle atteint son minimal ? Pour ´etudier ce probl`eme, on introduit une fonction S d´efinie sur l’int´erieur U du triangle
∆ et `a valeurs dans R, qui envoie tout (x, y)∈U en S(x, y) = p
x2+y2+p
(x−a)2+y2+p
(x−b)2+ (y−c)2. 11. Calculer les d´eriv´ees partielles
∂S
∂x et ∂S
∂y.
Solution. On a
∂S
∂x = x
px2+y2 + x−a
p(x−a)2+y2 + x−b
p(x−b)2+ (y−c)2,
∂S
∂y = y
px2+y2 + y
p(x−a)2+y2 + y−c
p(x−b)2+ (y−c)2. 12. Montrer que la fonction S est de classe C1 surU.
Solution. Les fonctions ∂S/∂x et∂S/∂y sont toutes continues sur U.
Donc S est de classeC1 sur U.
13. Pour tout point P = (x, y) ∈ U, soient θ1 = θ1(x, y) l’angle entre les vecteursOP etOx,θ2 =θ2(x, y) l’angle entre les vecteursAP etOx, et θ3 =θ3(x, y) l’angle entre les vecteursBP etOx. Exprimer les d´eriv´ees partielles
∂S
∂x et ∂S
∂y en fonction de θ1, θ2 et θ3.
Solution. On a
∂S
∂x = cos(θ1) + cos(θ2) + cos(θ3),
et ∂S
∂x = sin(θ1) + sin(θ2) + sin(θ3).
14. On suppose que P ∈U est un point critique de la fonction S. Montrer que
cos(θ1(P)) + cos(θ2(P))2
+ sin(θ1(P)) + sin(θ2(P))2
= 1.
En d´eduire que cos(θ2(P)−θ1(P)) =−1/2.
Solution. La conditionDS(P) = 0 entraˆıne que (cos(θ1) + cos(θ2) + cos(θ3) = 0,
sin(θ1) + sin(θ2) + sin(θ3) = 0.
On en d´eduit ais´ement la premi`ere ´egalit´e. Pour la deuxi`eme ´egalit´e, on exprime la partie du gauche de la premi`ere ´egalit´e sous la forme
2 cos(θ1) cos(θ2) + 2 sin(θ1) sin(θ2) + 2 = 2 cos(θ1−θ2) + 2.
Dans les questions suivantes, on ´etend la fonction S par continuit´e en une fonction continue d´efinie sur tout le triangle ∆ =OAB.
15. Montrer que la fonctionS atteint son minimum sur ∆ en un point P0. Solution. La triangle ∆ est un sous-ensemble compact de R2, et S :
∆→R est continue.
16. Soit Q= (b,0) la projection du point B sur le segment de droite OA.
Montrer que la restriction de la fonction S au segment de droite OA atteint son minimal en Q.
Solution. Tout point du segment de droite OA est de la forme (x,0) avec x∈[0, a]. On a
S(x,0) = x+ (a−x) +p
(x−b)2+c2 =a+p
(x−b)2+c2. Donc S(x,0)>S(b,0), et l’´egalit´e est v´erifi´ee si et seulement si x=b.
17. En utilisant le d´eveloppement de Taylor, montrer que S(b, ε) < S(Q) lorsque ε >0 est assez petit. En d´eduire que S(Q)> S(P0).
Solution.
18. Montrer que P0 appartient `a l’int´erieure U du triangle ∆.
Solution.
19. Montrer que θ3(P0)−θ1(P0) = θ1(P0)−θ2(P0) = 2π/3.
Solution.
20. En d´eduire que le point minimal P0 de la fonction S est unique.
Solution.