G154. L’énigme du polyèdre
J’ai fabriqué la maquette d’un polyèdre régulier qui comportenfaces que je numérote de 1 àn.
Je lance ce polyèdre à la manière d’un dé et je note le numéro de la face sur laquelle il repose sur la table. La probabilité d’obtenir un numéro quelconque est la même pour tous les numéros. Je constate qu’après de très nombreux lancers, il faut un nombre moyen de lancers voisin de 72 pour obtenir au moins une fois tous les entiers de 1 àn. Comment s’appelle ce polyèdre ?
Solution de Claude Felloneau Ce polyèdre est un icosaèdre
Une solution par simulation
Il n’existe que 5 polyèdres réguliers, le nombrenest l’un des 5 entiers 4, 6, 8, 12, 20.
Par simulation avec un programme donnant le nombre moyen de lancers nécessaires pour voir sortir chacune des faces, on obtient les résultats suivants pour 20 simulations de 1000 expériences.
n résultat
4 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8, 8
6 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 14, 15, 14 8 21, 21, 21, 21, 22, 22, 21, 21, 21, 21, 21, 21, 21, 21, 22, 21, 21, 21, 21, 21 12 37, 36, 37, 37, 37, 37, 37, 37, 37, 37, 36, 37, 36, 38, 36, 37, 37, 37, 36, 36 20 71, 71, 71, 72, 72, 71, 72, 70, 72, 72, 71, 71, 71, 72, 70, 71, 71, 71, 71, 71 On en conclut quen=20.
Une autre solution
Pour tout entieri, on note Xi la variable aléatoire donnant le numéro de la face sortie au i−ème lancer.
Pourk>1 eta=(a1,a2, ...,an)∈Nntel que
n
X
i=1
ai=k, on a :
P(X1=a1, X2=a2, ..., Xn=an)= k! a1!...an!
µ1 n
¶k
.
SoitN la variable aléatoire donnant le numéro du premier lancer pour lequel tous les numéros sont sortis. On a :
P(N6k)= X
a∈Ek
k! a1!...an!
µ1 n
¶k
oùEkest l’ensemble desn−listes d’entiers strictement positifs dont la somme est égale àk.
AinsiP(N6k)= k!
nkαkoùαkest le coefficient dexkdans le développement def(x)= Ã+∞
X
p=1
xp p!
!n
. On a alors f(x)=(ex−1)n=
n
X
i=0
Ãn i
!
(−1)n−iei xetαk= f(k)(0) k! =
n
X
i=0
Ãn i
!
(−1)n−ik!ikei x. Ainsi
P(N6k)=
n
X
i=0
Ãn i
! (−1)n−i
µi n
¶k
.
On en déduit que
P(N=k)=P(N6k)−P(N6k−1)= Xn i=0
Ãn i
! (−1)n−i
µi n
¶k−1µi n−1
¶ . L’espérance mathématique deN est donc
E(N)=
+∞
X
k=1
kP(N=k)=
n
X
i=0
Ãn i
!
(−1)n−1−in−i n βi
avecβi=
+∞
X
k=0
k µi
n
¶k−1
= 1 µ
1− i n
¶2 = n2 (n−i)2
car pour toutxde l’intervalle [0, 1[,g(x)=
+∞
X
k=0
k xk−1= d dx
Ã+∞
X
k=0
xk
!
= d dx
µ 1 1−x
¶
= 1 (1−x)2. Ainsi
E(N)=n
n−1
X
i=0
Ãn i
!(−1)n−i+1 n−i =n
Xn j=1
Ãn j
!(−1)j+1 j =n
Xn j=1
Ãn j
!Z1 0
(x−1)j−1dx=n Z1
0
1 x−1
Xn j=1
Ãn j
!
(x−1)jdx E(N)=n
Z1 0
(1+x−1)n−1 x−1 dx=n
Z1 0
xn−1 x−1 dx=n
Z1 0
n−1
X
i=0
xidx=n
n−1
X
i=0
Z1 0
xidx=n
n−1
X
i=0
1 i+1=n
n
X
i=1
1 i. Soit¡
xp¢
la suite définie pourn>1 parxp=p
p
X
i=1
1 i. On axp+1−xp=(p+1)
p+1
X
i=1
1 i −p
p
X
i=1
1 i =
p+1
X
i=1
1 i − p
p+1=
p+1
X
i=2
1 i + 1
p+1. La suite¡
xp¢
est strictement croissante.
On au12≈39,u20≈72. Doncn=20. Le polyèdre a 20 faces.
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