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Organisation de Coopération et de Développement Economiques Organisation for Economic Co-operation and Development

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Organisation de Coopération et de Développement Economiques

Organisation for Economic Co-operation and Development 20-Jun-2007

___________________________________________________________________________________________

Français - Or. Anglais DIRECTION DE LA SCIENCE, DE LA TECHNOLOGIE ET DE L'INDUSTRIE

COMITE DE L'ACIER

MATIERES PREMIERES DESTINEES A LA FABRICATION D'ACIER : L'OFFRE PEINE ENCORE A SUIVRE LA DEMANDE

17-18 mai 2007, Istanbul, Turquie

Le présent document, établi par le Secretariat, sera examiné à la Table ronde sur la consolidation dans le secteur de la sidérurgie organisée à l'occasion de la prochaine réunion du Comité de l'acier, les 17-18 mai 2007 en Turquie

Contact: Anthony de Carvalho, Administrateur, Division des politiques structurelles

Tel: +(33-1) 45 24 93 77, Fax: +(33-1) 44 30 62 63, E-mail: Anthony.decarvalho@oecd.org

JT03229409 Ta 81541

DSTI/SU/SC(2007)10 Non classifié Français - Or. Angl

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MATIERES PREMIERES UTILISEES POUR LA FABRICATION D’ACIER : L’OFFRE PEINE ENCORE A SUIVRE LA DEMANDE

1. Les perspectives d’évolution à court terme de la demande et de la production d’acier se sont améliorées, soutenues par l’embellie des perspectives de la croissance économique mondiale. La vigueur de la croissance de la production mondiale d’acier se traduit par une augmentation de la demande de matières premières dont les prix continuent à monter en flèche.

Dans le même temps, l’évolution de l’offre sur les marchés des matières premières continue à refléter, avec un décalage, celle de la demande, en dépit des nombreux projets miniers en cours d’exécution et de ceux qui sont prévus. Il faudra toutefois compter un certain temps avant que nombre de ces capacités nouvelles commencent à produire les quantités de matières premières nécessaires à l’augmentation de la production d’acier dans le monde. Les matières premières resteront donc rares et leur prix devraient fluctuer autour de niveaux historiquement élevés.

Gonflement des prix du minerai de fer essentiellement dû à la demande chinoise

2. Le marché du minerai de fer reste très ferme. La demande mondiale continue à augmenter rapidement, les flux d’échange sont soutenus et les prix atteignent des niveaux record. Le redressement du marché mondial de l’acier et les tensions sur le marché du minerai de fer ont contribué à faciliter un règlement rapide de la dernière série de négociations sur les prix entre producteurs de minerai et producteurs d’acier. Les contrats d’approvisionnement en minerais grossiers et fins conclus pour l’exercice 2007-2008 (avril à mars) font apparaître des hausses de prix de 9.5 % sur l’année précédente. L’accord sur les prix conclu entre le producteur brésilien de minerai de fer CVRD et le groupe Baosteel, qui représentait l’ensemble des sidérurgistes chinois, l’a été dès décembre 2006, au terme de l’une des négociations les plus rapides de la décennie. Les années précédentes, les sidérurgistes européens ou japonais avaient conduit les négociations au nom des producteurs sidérurgistes. Les négociations de 2006 avaient beaucoup traîné en longueur et le premier accord, entre CVRD et Thyssen Krupp Stahl, n’avait pas été conclu avant la mi-mai.

Prix du minerai de fer : Evolution historique

Production mondiale d’acier et échanges mondiaux de minerai de fer La Chine joue-t-

elle un rôle plus important dans les négociations sur les prix des minerais de fer ?

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3. Aux termes de l’accord conclu pour cette année, le prix des fins brésiliens (teneur en fer : 67.55 %, franco à bord) s’établit à 0.8470 USD la tonne métrique (poids sec)1. Il s’agit de la cinquième hausse annuelle consécutive. La hausse totale s’établit à 189 % par rapport à 2002.

Les prix contractuels ont évolué comme suit : +19 % en 2006, +71.5 % en 2005, +18.6 % en 2004 et +9 % en 2003. Ce mouvement de hausse est le plus long jamais enregistré. Les prix avaient augmenté pendant quatre années de suite entre 1995 et 1998 et la période de hausse avait été presque aussi longue entre 1979 et 19822. En termes réels, la hausse actuelle des prix est supérieure à celle qui avait été observée au début des années 80.

4. Le gonflement des prix du minerai de fer observé ces dernières années, peut s’expliquer par l’augmentation de la demande mondiale. En dépit des efforts déployés par les producteurs de minerai de fer pour augmenter leurs capacités grâce à la modernisation de leurs infrastructures et aux ouvertures de mines, l’offre n’a pas augmenté aussi vite que la demande mondiale de minerai, en particulier la demande chinoise. La Chine possède certes des réserves considérables de minerai de fer, mais leur teneur en fer étant comparativement peu élevée, ce pays est très tributaire des importations de minerai de qualité supérieure.

5. La Chine joue effectivement un rôle prédominant dans la demande mondiale de minerai de fer acheminée par voie maritime depuis le début des années 80. Ses importations de minerai de fer sont passées de 70 mt environ en 2000 à 325 mt en 2006, portant sa part dans les importations mondiales de 14 à 45 %. En dépit de l’augmentation significative des coûts d’exploitations minières en Chine, par rapport aux coûts australiens et brésiliens, la production chinoise de minerai de fer s’est accélérée récemment, stimulée par la hausse des taux de fret, en particulier pour le transport de minerai brésilien.

6. En 2006, la production chinoise de minerai de fer semble s’être établie aux alentours de 275 mt, contre 198 mt en 2005. Il se peut toutefois que cette croissance ait été surestimée, en raison de la sous-notification constante, observée dans le passé, des chiffres de la production de minerai de fer. Même si la production intérieure de minerai de fer commence à mieux répondre aux besoins en minerai de l’industrie sidérurgique, en rapide expansion, les importations représentent encore, d’après CRU international3, environ 65 % des besoins en minerai

1 Le prix est exprimé en centimes de dollars des États-Unis par 1 % tonne métrique FE poids sec (DMTU).

Le prix de la tonne à 67.55 % de FE est de 57.2 USD (0.8470 x 67.55).

2 En 1981, les prix n’avaient pas varié par rapport à leur niveau de l’année précédente.

3 Voir CRU International : “Iron Ore Market Trends”, disponible sur le site Internet du CRU www.crumonitor.com.

Pourquoi les prix atteignent- ils des niveaux record ?

La Chine joue- t-elle un rôle prédominant

dans la demande

d’importation ?

(4)

7. La demande de minerai de fer du reste du monde a elle aussi vivement augmenté sous l’effet de la forte croissance de la production d’acier. Après avoir légèrement chuté en 2005, la production d’acier brut du reste du monde a augmenté de 35 mt pour s’établir à 821 mt en 2006.

La croissance de la production s’est même accélérée, début 2007, en réaction à la vigueur de la demande sur la plupart des marchés. Il en est résulté une hausse des importations d’acier des principaux producteurs d’acier au Japon, en Corée et en Allemagne, qui sont les trois plus grands importateurs mondiaux de minerai de fer après la Chine.

8. La nouvelle hausse des prix de l’acier et la croissance soutenue de la production ont accéléré la hausse de la demande de minerai de fer ces derniers mois. Le marché au comptant chinois constate que les approvisionnements en provenance d’Inde sont actuellement freinés par l’imposition récente d’un droit sur les exportations de minerai de fer indien de près de 7 USD la tonne (voir encadré sur les restrictions à l’exportation). Du fait de ces restrictions, les prix à la livraison des minerais de fer destinés à la Chine sont montés à 81-82 USD la tonne en février 2007, alors qu’ils se situaient aux alentours de 75 USD la tonne au quatrième trimestre de 2006, et avaient augmenté de 25 % en un an.

La situation sur le marché du minerai de fer devrait rester tendue

9. La demande mondiale de minerai de fer devrait rester forte durant les prochaines années, en raison de la croissance de la production d’acier obtenue à l’aide des hauts fourneaux, gros consommateurs de minerai, particulièrement en Chine. De fait, les importations chinoises de minerai avaient augmenté durant les deux premiers mois de l’année, d’un quart en un an, pour dépasser 32 mt en moyenne par mois, soit 387 mt en un an. Si ce rythme se maintient pendant le reste de l’année, le marché sera soumis en 2007 à des tensions beaucoup plus fortes que ne le laissaient supposer certaines estimations récentes. Bien que la production chinoise de minerai de fer devrait continuer à augmenter –– plusieurs sidérurgistes chinois ayant procédé à des investissements dans de nouvelles mines dans la province centrale de Hubei, la consommation continuera à dépasser la production et la demande d’importation continuera à augmenter. Il est toutefois vraisemblable qu’une bonne partie du minerai extrait en Chine aura une teneur en fer très basse et sera donc plus onéreux que les minerais importés4.

10. On s’attend à une croissance positive, mais modérée de la production d’acier dans d’autes grandes économies importatrices d’acier, comme le Japon et la Corée du sud, qui ensemble absorbent environ un quart des importations mondiales d’acier. La consommation indienne de minerai de fer augmentera fortement du fait de l’accroissement rapide des capacités de production d’acier attendu durant les années à venir. Cette tendance freinera la progression des exportations indiennes de minerai de fer, en particulier de celles destinée au marché chinois.

L’imposition récente par l’Inde d’un droit sur ses exportations de minerai de fer renforcera les tensions sur ce marché. Dans l’Union européenne, qui absorbe plus d’un cinquième des importations mondiales de minerai de fer, la demande continuera à augmenter, encore que dans une proportion modérée, car la production d’acier continue à augmenter en réponse à l’évolution favorable de la conjoncture économique. La consommation nord-américaine de minerai de fer devrait elle aussi continuer à augmenter, bien que plus lentement cette année, car la production d’acier augmente moins vite que l’an dernier.

4 ABARE, “Australian Commodities March Quarter 2007”, disponible sur le site Internet de l’ABARE www.abareconomics.com.

Les droits sur les

exportations d’acier accentuent-ils

L’offre intérieure de minerai de fer permettra-t- elle de répondre à la demande ?

(5)

11. Parallèlement, les entreprise d’extraction de minerai de fer procèdent à de gros investissements dans les capacités. De nombreux projets miniers et projets d’expansion des capacités portuaires sont entrepris en Australie. D’après ABARE5, BHP Billiton investit actuellement quelque 5 milliards USD dans la région de Pilbara en Australie occidentale pour accroitre ses capacités de production, et les porter à 152 mt par an au cours des cinq années à venir. Rio Tinto procède aussi à de lourds investissements dans des projets d’accroissement des capacités minière et portuaire, afin de porter, à moyen terme, la capacité totale de la région de Pilbara à 220 mt par an. Bien que de nouveaux entrants pénètrent dans l’industrie australienne du minerai de fer, leur impact sur la production devrait rester relativement modeste.

12. Au Brésil, de vastes projets d’expansion des capacités ont été terminés et d’autres sont prévus à moyen terme. CVRD a terminé récemment la construction de deux projets qui permettront d’augmenter de 30 mt la capacité de production du nord de la province minière de Carajàs pour la porter à 100 mt par an6. CVRD prévoit d’augmenter de 30 mt, d’ici 2009, la capacité de cette province pour la porter au total à 130mt. CVRD augmentera aussi la production de sa mine de Brucutu où il vient d’achever un projet qui a permis d’en accroître la capacité de 30 mt. D’autres producteurs brésiliens de minerai de fer comme MBR et CSN, devraient développer leurs capacitéss de transport et de production durant les années à venir.

13. En dépit de l’amélioration des perspectives d’évolution de l’offre, de nombreux producteurs de minerai de fer pourraient continuer à souffrir de pénuries le long de la chaine de production, notamment au niveau des équipements d’exploitation minière, de la main-d’oeuvre qualifiée et des infrastructures de transport; Ces pénuries ont déjà retardé l’exécution, de projets d’expansion des capacités et entrainé des hausses sensibles des coûts d’investissement. On estime que la production de minerai de fer n’augmentera pas aussi vite que la demande mondiale, en particulier la demande chinoise, et que la situation de l’offre et de la demande sur le marché restera tendue durant les deux prochaines années.

Les prix de la ferraille atteignent des niveaux record

14. Après avoir connu une évolution modérée au deuxième semestre 2006, les prix de la ferraille ferreuse ont amorcé une hausse sensible début 2007, dans le sillage du raffermissement du marché mondial de l’acier. À la mi-mars 2007, les prix de la ferraille heavy melting, N°1, s’élevaient à environ 300 USD la tonne aux Etats-Unis, contre 200 USD la tonne fin 2006. Les marchés de la ferraille en Europe, au Japon, en Russie et en Ukraine se sont aussi notablement raffermis ces derniers mois, en raison de la vigueur de la demande. Cette nouvelle hausse des prix de la ferraille a été soutenue par le dynamisme du secteur de la construction dans certaines régions, qui a stimulé la demande de produits longs en acier pour ce secteur, généralement produits dans des fours à arc électrique, gros consommateurs de ferrailles. La faiblesse du dollar a aussi contribué à stimuler la hausse des prix libellés en dollars sur de nombreux marchés. Par ailleurs, la douceur de l’hiver dans certaines régions du monde a contribué à soutenir l’activité de la construction et donc la demande de ferraille.

15. On observe aussi des tensions sur le marché dues à l’augmentation, en Russie et en Ukraine, des capacités de production d’aciéries équipées de fours à arc électrique, ce qui réduit les exportations de ferraille de ces économies. Les exportations de ferraille russe sont retombées à 9.8 mt en 2006, contre près de 12.5 mt en 2005. La Fédération russe de transformation de la

5 Ibid.

6 Voir le communiqué de presse de Companhia Vale do Rio Doce Press Release, “CVRD to invest US$

6.3 billion in 2007”, disponible sur le site Internet de la compagnie www.cvrd.com.br.

Quelle est l’ampleur des investissements actuels dans les projets

miniers ?

La hausse de la demande dans la CEI renforce -t-elle les tensions sur le marché de la

ferraille ?

(6)

ferraille (KSLP) prévoit que les exportations russes de ferraille ferreuse diminueront de 50 % cette année si la demande intérieure continue à augmenter. Les exportations de ferraille ukrainiennes ont, elles aussi, sensiblement baissé depuis deux ans, notamment de 41 % l’an passé, pour retomber à 744 000 tonnes.

16. Du fait de la chute des exportations de ferraille en provenance de Russie et d’Ukraine, la Turquie, qui est le premier importateur mondial de ferraille, accroît ses importations en provenance des Etats-Unis et d’Europe occidentale. Les exportations des États-Unis, premier exportateur mondial de ferraille, vers la Turquie ont fortement augmenté, de 60 % en 2006. De fait, la demande d’exportation a fait monter les prix de la ferraille des Etats-Unis au début de l’année. Le raffermissement de la demande des aciéries américaines a, plus récemment, commencé à peser aussi sur le marché américain. La Turquie enregistre une forte demande de ses produits sidérurgiques destinés au secteur du batiment : comme les ronds à béton, en provenance de pays du Moyen-Orient et du Golfe persique. La demande de ferraille augmente aussi très fortement dans d’autres pays méditerrainéens comme l’Egypte, la Libye et l’Algérie. Les importations égyptiennes de ferraille ont atteint 4.5 mt par an, de sorte que l’Egypte est passée devant l’Espagne et l’Italie pour devenir le deuxième importateur de ferraille, derrière la Turquie, de la région méditerranéenne7..

17. Le marché japonais de la ferraille connaît lui aussi une très forte reprise. L’an dernier, le pays a enregistré une hausse de ses exportations qui ont avoisiné 7.7 mt, compensant en partie la réduction des exportations russes sur les marchés mondiaux. Le Japon talonne la Russie pour devenir le deuxième exportateur mondial de ferraille. La demande de ferraille japonaise augmente fortement dans les pays d’Asie, du fait de l’augmentation du coût des exportations de la côte ouest des États-Unis sous l’effet de la hausse des taux de fret. Dans le même temps, la demande intérieure est soutenue par l’augmentation de la consommation de ferraille dans les hauts fourneaux ainsi que par la hausse de la production d’acier qui avoisine des niveaux record.

D’après Metal Recycling Japan, les considérations d’environnement exercent un impact positif sur l’utilisation de la ferraille, l’acier produit à partir de ferraille entraîne une forte diminution des émissions de CO2 par rapport à l’acier produit à partir de minerai de fer. Nippon Steel et JFE Steel s’emploient activement à acheter de la ferraille pour limiter le volume de ces émissions. Le ratio de ferraille utilisé pour la fabrication d’acier dans des convertisseurs LD atteignait 12 % au Japon (la consommation de fonte ayant diminué de 88 %) à la fin de 2006 pour la première fois depuis 1974, portant ainsi la consommation de ferraille ferreuse dans les hauts fourneaux à 12 mt par an8. Début mars, les prix à l’exportation avaient atteint un niveau historique, tandis que sur le

7 Voir le rapport de janvier/février 2007 de Recycling International sur le site Internet de RI à www.recyclinginternational.com.

8 Une bonne part de cette hausse du taux d’utilisation de la ferraille peut s’expliquer par les achats de ferraille effectués par JFE Steel, pour diminuer les émissions de CO2 de ses aciéries de Keihin, Kurashiki et Pourquoi les

prix de la ferraille augmentent-ils autant au Japon ?

(7)

marché intérieur, le prix de la ferraille de qualité supérieure n’avait jamais été aussi élevé depuis 27 ans.

18. En dépit d’une baisse spectaculaire de ses importations l’an dernier, la Chine continue à jouer un role important sur le marché de la ferraille. Ce pays est un grand importateur de ferraille en raison du faible niveau de sa production de ferraille et du volume considérable de sa production d’acier. On considère que les taux de collecte de la ferraille ont sensiblement augmenté ces dernières années, ce qui peut avoir contribué à la chute spectaculaire de ses importations en 2006. L’an dernier, la Chine n’a importé que 5.3 mt de ferraille, soit à peu près dux fois moins que l’année précédente. Les exportations vers la Chine de ferraille des États-Unis, du Japon, de la CEI et de l’Europe ont sensiblement baissé.

Accroissement des capacités équipées de fours à arc électrique pour soutenir les prix de la ferraille 19. Les prix de la ferraille sont notoirement volatiles ; toute hausse de la demande entraîne des hausses sensible des prix en raison du manque d’élasticité de l’offre à court terme. Avec le temps toutefois, les taux de collecte de la ferraille évoluent et l’offre devient plus élastique. A court terme, les prix devraient néanmoins continuer à fluctuer autour de leur niveau tendanciel qui restera élevé. La demande de ferraille sera soutenue par la vigueur de la croissance de la production d’acier. Au niveau de l’offre, l’activité de démolition de navires restera modérée, car le niveau élevé des taux de fret encourage l’utilisation des capacités disponibles de transport maritime.

20. La reprise de la consommation russe de ferraille, sous l’effet des accroissements notables de capacités nouvelles équipées de fourcs à arc devrait réduire le volume des exportations de ce pays destinées aux aciéries de Turquie et d’autres pays méditerranéens. D’après le premier transformateur russe de ferraille, les exportations de ferraille russes pouraient retomber à 2 mt seulement d’ici 20089. En Ukraine, les aciéries désuètes équipées de fours Martin pourraient être remplacées par de nouvelles équipées de fours à arc, on peut donc s’attendre à voir baisser davantage les exportations de ferraille au départ des ports de la Mer Noire. Ces évolutions devraient stimuler la demande de ferraille, en provenance notamment des États-Unis et d’Europe occidentale, dont les prix devraient de ce fait se maintenir à des niveaux comparativement élevés.

Fukuyama. Voir plusieurs rapports sur le marché de la ferraille de Metal Recycling Japan, disponible sur son site Internet : www.mrj.jp.

9 Voir Bureau of International Recycling,

http://www.bir.org/publications/news/detailednewspage.asp?NewsID=348.

Quelle est la raison de la chute des importations chinoises de

Comment évolueront les exportations de ferraille russe ?

(8)

21. La demande de ferraille restera forte aussi en Turquie, où les aciéries équipées de fours à arc électrique fournissent les trois quarts environ de la production d’acier, qui devrait continuer à augmenter d’environ 13 % par an durant les deux prochaines années. Cette évolution sera soutenue par la forte croissance de la demande du Moyen-Orient pour les produits sidérurgiques longs fabriqués en Turquie, due au dynamisme de l’activité du secteur de la construction. La demande de ferraille devrait augmenter aussi sur certains petits marchés en rapide expansion.

C’est ainsi que l’Association vietnamienne de la sidérurgie (Vietnamese Steel Association) estime que les importations de ferraille du Viet Nam devraient passer de 700 000-800 000 tonnes en 2006 à plus de 2 mt en 2008. L’Iran est lui aussi confronté à une pénurie de ferraille et pourrait, d’après Recycling International, devoir en importer beaucoup plus durant les années à venir, même si leur niveau de départ est peu élevé.

22. Compte tenu de la fermeté des fondamentaux du marché de l’acier –– niveau élevé des prix de l’acier et vigueur de la croissance de la production –– la ferraille devrait se maintenir, à court terme, à des niveaux historiquement élevés, proches de 300 USD la tonne, voire dépasser ce niveau. En raison de la volatilité de ces prix observée dans le passé, on ne peut toutefois exclure la possibilité d’une brusque correction en baisse de ces prix dans le courant de l’année. Même si l’on peut escompter une certaine détente de ces prix en 2008, du fait de la hausse plus modérée de la production mondiale d’acier, les cotations de la ferraille devraient néanmoins fluctuer au- dessus des 200 USD la tonne, en raison du dynamisme de la demande intérieure de ferraille dans les économies productrices d’acier en forte expansion.

23. À plus long terme, les évolutions de la demande et des prix de la ferraille dépendront de l’évolution de la part de la production des aciéries équipées de fours à arc dans certains pays comme la Chine et l’Inde. La Chine pourrait voir augmenter sa production FAE à l’avenir, sous l’effet du renforcement des pressions gouvernementales en faveur de la protection de l’environnement et à condition que les difficultés d’approvisionnement en électricité électrique s’atténuent. L’augmentation de l’offre de ferraille en Chine, dans le sillage de l’augmentation des dépenses des ménages affectées à l’achat de biens de consommation à forte intensité d’acier, sera aussi de nature à favoriser la production d’acier FAE. La part de la production FAE devrait aussi augmenter en Inde, même si l’utilisation du fer spongieux, un substitut de ferraille, continuera à se généraliser en tant que matière première pour la production FAE en Inde. Le gros des besoins en ferraille de ce pays sera couvert par la production intérieure provenant des 173 chantiers de démolition navale situés sur la côte occidentale, à proximité du Pakistan.

Regain de vigueur de la demande de charbon à coke et de coke

24. Le prix des contrats d’approvisionnement de charbon de coke conclus entre les producteurs australiens et les aciéries japonaises a atteint, durant l’exercice 2005, le niveau historique de 125 USD la tonne. Auparavant, ces prix fluctuaient aux alentours de 50 USD la tonne depuis 1990. Les négociations pour l’exercice 2006 se sont conclues sur une baisse modeste du prix de charbon dur à coke qui a été ramené à 115 USD la tonne. Plus récemment, les négociations pour l’exercice 2007 se sont conclues sur des prix en baisse, qui sont retombés à 98 USD la tonne. En dépit de ces récentes baisses, modestes, des prix, la demande de charbon à coke de qualité dure reste soutenue et le prix actuel continue de dépasser de 73 %, son niveau antérieur à l’envolée observée en 2005.

25. La hausse exceptionnellement forte des prix du charbon de coke observée ces dernières années peut s’expliquer par l’augmentation considérable de la demande –– la Chine et l’Inde étant devenues les principaux débouchés pour les exportateurs de charbon –– conjuguée aux restrictions de l’offre. Confrontés à la baisse des prix qui s’était prolongée jusqu’en 2004, les

La part de la production d’acier obtenue à l’aide de fours à arc électrique (FAE), augmentera-t-elle à l’avenir en Chine et en Inde ?

Pourquoi le prix du charbon de coke est-il aussi élevé ?

(9)

producteurs n’avaient pas cessé de fermer des mines et de limiter les investissements.

Parallèlement, les exportations chinoises ont chuté considérablement ces dernières années.

26. La demande mondiale d’importation de charbon métallurgique transporté par voie maritime a stagné en 2006. Cette stagnation a été déterminée par la diminution des importation de la Chine où l’utilisation de charbons de coke de qualité inférieure d’origine chinoise a contribué à alimenter l’augmentation considérable de la production de fonte de ce pays. De ce fait, les importations totales de charbon de coke de la Chine ont chuté de 2.5 mt pour retomber à 4.7 mt.

Les importations chinoises de coke en provenance de Mongolie notamment ont augmenté et remplacé les exportations canadiennes en particulier. Le Japon, qui est le premier importateur mondial de charbon de coke, a vu ses importations diminuer légèrement dans le courant de 2006, les consommateurs ayant puisé dans leurs stocks. Les importations indiennes n’ont pas varié en 2006, avoisinant 19 mt.

27. L’Australie, qui est le premier exportateur mondial de charbon de coke, a enregistré une chute de ses exportations au premier semestre de l’année, en partie du fait des fermetures programmées, pour cause de maintenance, de nombreuses mines du Queensland, et de mouvements de déstockage observés sur d’importants marchés d’exportation10..Ces exportations se sont toutefois redressées au second semestre et ont augmenté, sur l’ensemble de l’année 2006, de près de 2 mt pour s’établir à 127 mt. Des baisses modérées, de l’ordre de 1-2 million de tonnes, des exportations canadiennes et américaines de charbon de coke, par rapport à leur niveau de 2005, ont été compensées par de faibles hausses des importations en provenance de Pologne, de Nouvelle-Zélande et d’Indonésie.

28. La demande de coke chinois a été particulièrement forte en Inde et au Brésil. L’Inde, qui importait traditionnellement environ 85 % de sa consommation de coke de Chine, a enregistré une hausse de ses importations de l’ordre de 4 mt en 2006, à la suite de fermeture d’installations de production de coke marchand, qui avaient vu fondre leurs marges bénéficiaires11. Au Brésil, CSN demande à la Chine de lui fournir davantage de coke, après avoir redémarré l’été dernier le plus grand de ses hauts fourneaux qui avait été éteint pendant six mois. Les exportations chinoises de coke à destination de la Turquie, de l’Iran et du Pakistan ont, elles aussi, fortement augmenté en 2006. La vigueur de la demande de coke émanant des États-Unis a aussi exercé un effet stimulant sur le marché, leurs importations ayant augmenté de 15 % en 2006 pour s’établir

10 ABARE, “Australian Commodities March Quarter 2007”, disponible sur le site d’ABARE : www.abareconomics.com.

11 Voir CRU International, “Steelmaking Raw Materials”, disponible sur le site Internet du CRU : www.crumonitor.com.

Les acheteurs indiens et brésiliens sont très actifs sur le marché du coke

(10)

à 3.7 mt, dont environ 2 mt en provenance de Chine. La demande américaine s’est toutefois ralentie en fin d’année, les aciéries s’étant efforcées de freiner leur production en raison de niveaux exceptionnellement élevés des stocks. Au total, les exportations chinoises de coke ont augmenté de 13 % en 2006 pour s’établir à 14.6 mt, contre 12.9 mt en 2005.

29. Stimulés par la vigueur de la demande, les prix du coke se sont redressés dans le courant de 2006, après avoir subi une correction brutale à la baisse en 2005. Début novembre 2006, la Chine a imposé une taxe de 5 % sur ses exportations de charbon et de coke, pour décourager les exportations de produits énergétiques. Cette taxe a aussi eu pour effet de tendre la situation sur le marché. Elle a provoqué une hausse du prix des exportations chinoises en 2005 qui est passé à 164 USD la tonne FAB en novembre, contre 155 USD en octobre. Cette taxe fait suite à de précédentes réductions des rabais de la taxe à la valeur ajoutée. La situation sur le marché est devenue encore plus tendue en fin d’année du fait de la réaffectation saisonnière des infrastructures ferroviaires. Une priorité est en effet accordée au transport ferroviaire de charbon vapeur pendant les mois d’hiver, ce qui tend à freiner l’acheminement des exportations de coke vers les ports chinois.

Encadré 1. Récentes restrictions à l’exportation applicables à certaines matières premières utilisées pour la fabrication d’acier

Soucieux de décourager les exportations de produits liés à l’énergie, le ministère du Commerce chinois a institué le 1er novembre 2006 des taxes à l’exportation sur une série de matières premières à forte intensité énergétique. Il faut signaler notamment une taxe de 5 % sur les exportations de coke et de charbon de coke, qui a fait suite aux réductions progressives décrétées ces dernières années des rabais de la taxe à la valeur ajoutée applicable à ces exportations. Du fait de l’imposition de cette taxe, les prix à l’exportation du coke ont bondi de près de 10 USD la tonne en novembre.

Taxes on Chinese exports of Steel raw materials

VAT rebates Exports tax OCT 2003 JAN 2004 MAY2004 NOV 2006

Coking coal 13 5 0 5

Coke 13 5 0 5

Source : ABARE 2006

Àlors que les spéculations allaient bon train, les autorités chinoises ont attribué le premier contingent de licences d’exportations de coke pour l’année 2007, qui portait sur 9.8 mt, soit 70 % du contingent total prévu de 14 mt , équivalent au niveau de l’an dernier. Ces licences ont été attribuées à 60 entreprises, contre 70 en 2006. Les exportations ont fortement progressé en janvier, de 38.7 % par rapport à janvier de l’année précédente et totalisé 1.3 million de tonnes. À ce rythme, le premier contingent de licences devrait être épuisé dès la fin de l’été 2007.

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Restrictions récentes à l’exportation de certaines matières premières utilisées pour la fabrication d’acier Minerai de fer

Le 1er mars 2007, l’Inde a décidé de limiter ses exportations de minerai de fer en imposant une taxe de 300 roupies (un peu moins de 7 USD) la tonne. Cette décision est considérée comme une réponse aux sidérurgistes indiens qui critiquaient l’exportation de quantités excessives de minerai de grande qualité. La Chine couvre environ un quart de ses besoins en minerai de fer par des achats sur le marché spot indien. La première réaction des importateurs chinois a été de dire qu’ils ne paieraient pas la taxe. D’après la Federation of Indian Mineral Industries (FIMI), le volume des exportations de minerai de fer indien a sensiblement reculé durant les premières semaines de mars. Ce sont les petits producteurs indiens de fins, à faible teneur en fer, qui seront les plus touchés par la taxe à l’exportation, car ils se taillent la part du lion dans les exportations indiennes de minerai de fer.

Ferraille

La réduction progressive des taxes sur les exportations de ferraille ferreuse décidée par la Russie et l’Ukraine qui progressent sur la voie de l’adhésion à l’OMC, devrait contribuer à détendre la situation sur le marché. En janvier 2003, l’Ukraine avait doublé, pour le porter de 15 à 30 EUR la tonne métrique, le droit sur ses exportations de ferraille. Cette année là, les exportations ukrainiennes de ferraille étaient tombées de 3.8mt à 1.8 mt en un an et restaient orientées à la baisse. En 2006, elles avaient diminué de 41 % pour retomber à 744 000 tonnes. Fin 2006, le parlement ukrainien a légiféré pour abaisser à ce droit à 25 EUR, après l’adhésion de l’Ukraine à l’OMC et convenir qu’il serait progressivement ramené à 10% en dix étapes successives au cours des six années suivantes. En 1999, la Russie avait imposé un doit de 15 % sur ses exportations de ferraille ferreuse. Un an plus tard, elle avait adopté une résolution prorogeant indéfiniment la validité de ce droit. D’après le représentant des États-Unis pour les négociations commerciales, la Russie abaissera, pour se conformer aux règles de l’OMC, ce droit à un tiers de son niveau actuel, cette baisse sera étalée sur cinq ans à compter de son adhésion à l’OMC.

Selon Recycling International, l’Iran prévoit de réduire ses exportations de ferraille par l’imposition d’une taxe de 30 % sur ses exportations de ferraille ferreuse et non ferreuse. Cette taxe devrait stimuler l’offre de ferraille disponible sur le marché intérieur, et atténuer ainsi à la pénurie de ferraille actuellement observée dans ce pays. Les autorités iraniennes prévoient de tripler la capacité de production d’acier pour la porter à environ 30 mt d’ici 2012.

Les dix premiers bénéficiaires des contingents d’exportations de coke chinois

Entreprise Contingent (millier de tonnes)

Sinochem Corporation 780

Sinosteel Corporation 650

China Minmetals Corporation 670

China Coal & Coke Holdings Ltd. 450

Shanxi Minmetals Industrial & Trade Co. Ltd. 350

Shanxi Resources International Corporation 320

China-Brazil (Shanxi) Coke Trading Co. Ltd. 250

Shanxi Dajin International Group Co. Ltd. 210

Shanxi Tianli Enterprise Co. Ltd. 200

Shanxi Yuanxiang Coke & Coal Co. Ltd. 150

Autres 5,770

Total 9,800

Souce : CMN

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La demande de charbon de coke et de coke devrait rester élevée

30. Les marchés du charbon et du coke métallurgiques semblent devenus nettement plus tendus au deuxième semestre de 2007. En Chine, la production de fonte continue à progresser rapidement, +de 20 % en un an, provoquant des tensions sur l’offre intérieure de coke.

Cependant, la demande d’exportation de coke chinois reste forte, en particulier dans des pays comme l’Inde et le Brésil, dont les industries sidérurgiques sont en plein esssor. De ce fait, les prix des exportations de coke chinois ont continué à grimper en début d’année, pour dépasser 180 USD la tonne FAB pour du coke à 12.5 % de cendres, au premier trimestre de 2007, soit leur niveau le plus élevé depuis août 2005.

31. La production d’acier continuera d’augmenter rapidement au Brésil, en Russie, en Inde et en Chine. La construction de nouveaux hauts fourneaux intégrés au Brésil et en Inde en particulier, continuera à stimuler la croissance de la demande de coke, et donc des importations de charbon de coke. L’Inde ne possède que des réserves limitées de coke métallurgique qui sont , pour la plupart, de qualité semi-doux. Face à l’augmentation des prix du coke, plusieurs unités de production de coke, qui avaient été fermées précédemment, sont en voie d’être rouvertes et de nouvelles capacités sont mises en service. C’est ainsi que New Gujarat NRE Coke, qui est le plus grand producteur, non captif, de coke métallurgique, prévoit d’ouvrir une troisième unité cette année. De ce fait, les commandes indiennes de charbon de coke australien ont augmenté sensiblement cette année.

32. Le Brésil, qui possède des réserves considérables de minerai de fer, mais pas de charbon de qualité coke, devrait enregistrer une forte croissance de ses importations en provenance d’Australie, d’Afrique du sud, des États-Unis, pour alimenter l’essor de son industrie sidérurgique. La demande brésilienne de charbon de coke sera soutenue par la mise en service de la nouvelle unité de production de coke de CST, d’une capacité annuelle de 1.6 mt. Le redémarrage du haut fourneau n° 3 de CSN, -éteint pendant cinq mois l’an dernier-, contribuera à stimuler la consommation brésilienne de coke en 2007.

33. La production chinoise de coke métallurgique est considérable et en expansion. La demande intérieure de charbon a été soutenue en Chine par le dynamisme de la production de coke nécessaire pour alimenter l’essor du secteur sidérurgique. Néanmoins, si les efforts déployés pour regrouper l’industrie intérieure réussissent, le développement de hauts fourneaux de taille plus ou moins grande, pourrait exiger du coke de qualité supérieure et donc stimuler la demande de coke dur à plus forte teneur en coke dont il n’existe pas de réserves abondantes sur le territoire chinois. Les importations de charbon de coke devraient aussi augmenter au Japon, en Corée, à Taiwan, avec la mise en service de nouvelles capacités de production de coke.

34. L’offre de coke métallurgique est actuellement limitée par de graves problèmes de congestion portuaire en Australie. Plus fondamentalement toutefois, on peut se demander si les projets d’expansion des capacités minières et de transport suffiront à répondre à l’accroissement de la demande de charbon de coke dû à l’essor de la production sidérurgique à l’échelle mondiale. D’après les prévisions à moyen terme de l’ABARE12, les exportations mondiales de coke métallurgique devraient augmenter d’un peu plus de 50 mt d’ici cinq ans pour s’établir à 262 mt en 2012, contre 209 mt en 2006. Cette progression attendue des exportations reflète, pour

12 ABARE, “Australian Commodities March Quarter 2007”, disponible sur le site Internet d’ABARE www.abareconomics.com.

La demande chinoise de charbon de coke de qualité supérieure continuera-t- elle à augmenter

Dans quelle proportion peut-on s’attendre à voir augmenter l’offre de charbon de coke ?

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la majeure partie, l’ouverture de plusieurs nouveaux projets miniers et accroissements de capacités en Australie, notamment les projets de BHP Billiton Poitrel et d’Anglo Coal Australia Dawson, qui l’un et l’autre devraient entrer en service dès 2007. Parmi les projets qui devraient accroître la production après 2007, il faut citer deux projets de BHP Mitsubishi Alliance : Goonyella Riverside et les accroissementsde capacité de Peak Downs13 . La production russe de coke métallurgique devrait elle aussi augmenter régulièrement, du fait des ouvertures récentes et prévue de nouveaux sites, mais le gros de cette production servira à alimenter le développement de l’industrie sidérurgique russe. Quant aux exportations de coke métallurgique du Canada et des Etats-Unis, elles ne devraient guère varier moyen terme.

La production de matières premières permettra-t-elle de répondre à la demande résultant de l’expansion des capacités et de la production d’acier ?

35. Les fondamentaux du marché de l’acier se situaient, en début d’année, à des niveaux nettement plus élevés que prévu, comme le montrent clairement la nouvelle hausse des prix de l’acier et l’envolée des prix des matières premières. De fait, les perspectives d’évolution de la demande d’acier pour 2007/08 se sont améliorées, sous l’effet de l’embellie des perspectives de la croissance économique mondiale. De nombreux organismes de prévision ont revu en hausse leurs projections pour les deux années à venir. Le rythme de la croissance ne devrait ralentir que très légèrement en 2007/08 par rapport au rythme record enregistré en 2006, portant à six ans la durée de la période de forte activité économique mondiale.

36. Les économies émergentes d’Asie, en particulier celle de la Chine, restent les plus dynamiques, soutenues par l’évolution de la division internationale du travail. L’économie latino- américaine devrait continuer à bénéficier de la hausse des prix des matières premières, cependant que la reprise de l’économie européenne devrait rester soutenue par la réaction favorable de la demande intérieure aux améliorations du marché du travail. Aux États-Unis, la croissance pourrait toutefois se ralentir sensiblement durant les années à venir, en réaction aux difficultés enregistrées sur le marché du logement.

37. Parallèlement au dynamisme de la croissance mondiale, la demande et la production d’acier devraient continuer à augmenter à un rythme rapide. La production mondiale d’acier brut devrait augmenter de 100 mt en 2006, pour s’établir à 1.32 milliard de tonnes et de 80 mt en 2008, pour s’établir à 1.4 milliard de tonnes. Cette progression sera stimulée par l’augmentation des taux d’utilisation des capacités, mais aussi par la mise en service de capacités nouvelles.

Selon les estimations du Secrétariat du Comité de l’acier, les capacités mondiales de production d’acier brut devraient augmenter considérablement en 2006/09, de l’ordre de 105 mt, par rapport à 2005. Les accroissements attendus de capacités sont particulièrement élevés en Chine, en Inde, en Russie, au Brésil et en Iran.

38. Ces accroissements de capacité entraîneront de nouvelles hausses de la demande mondiale de matières premières. Parallèlement, l’augmentation de l’offre aura du mal à suivre celle de la demande. En dépit du nombre de projets miniers qui sont actuellement à l’étude, il faudra du temps avant que bon nombre d’entre eux commencent à produire les quantités de matières premières requises pour faire face aux accroissements de capacités de production d’acier dans de nombreuses régions du monde. Par ailleurs, les problèmes que rencontrent les producteurs de matières premières, comme la pénurie d’ouvriers qualifiés et de capacités de transport, contribueront à aggraver les tensions sur le marché. On peut donc penser que l’offre de

13 Ibid.

L’augmentation des capacités de production d’acier

continuera-t-elle à peser très fortement sur l’offre de matières premières ?

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matières premières restera limitée et que les prix fluctueront autour de niveaux historiquement élevés.

Distorsions du marché et autres obstacles à l’accroissement de l’offre de matières premières

39. Le gonflement de la demande des matières premières et les délais de réaction de l’offre à court terme, en raison du temps nécessaire pour procéder aux accroissements de capacité et aux ouvertures de nouvelles mines, sont les principaux facteurs qui expliquent la pénurie de matières premières à laquelle se heurtent de nombreux sidérurgistes. Toutefois, les distorsions du marché, les obstacles à l’investissement et les problèmes d’infrastructure ont aggravé la situation et affaibli la compétitivité des sidérurgistes exposés à la concurrence sur les marchés libres et ouverts. Comme le soulignent les propositions formulées récemment par le BIAC14, l’industrie mondiale de la sidérurgie est confrontée aux difficultés suivantes en ce qui concerne l’offre de matières premières :

Mesures de distorsion du marché : dans certaines économies, les exportations de matières premières sont limitées par diverses mesures destinées à atténuer les difficultés d’approvisionnement sur les marchés intérieurs : contingentement des exportations, l’imposition de taxes sur les exportations et obligation d’obtenir des licences d’exportation. Ces restrictions renforcent la protection effective des sidérurgistes nationaux en abaissant le prix de leurs intrants mais nuisent aux producteurs de matières premières. Les sidérurgistes des pays importateurs de matières premières sont pénalisés par l’augmentation des prix des matières premières importées et des produits de substitution nationaux qui en résulte.

Obstacles à l’investissement : les obstacles aux investissements dans les activités d’exploitation minière ont été considérablement allégés dans le monde entier depuis 20 ans. De nombreuses économies s’efforcent d’attirer à la fois les investissements nationaux et les investissements internationaux dans ces activités et de nombreux gouvernements ont cessé d’intervenir directement dans les activités d’exploration et d’extraction minières pour se limiter à fournir des informations d’ordre géologique en vue de faciliter ces activités. Par ailleurs, les entreprises privées d’exploration et d’exploitation minières reste très méfiantes à l’égard des systèmes réglementaires des économies riches en matières premières15. Des politiques minières prévisibles et cohérentes, le respect de la règle de droit et des conditions d’exploration cohérentes sont indispensables pour attirer les investissements dans le secteur minier.

Cadre réglementaire contraignant : les réglementations contraignantes font obstacle aux investissements miniers dans certaines économies. Par exemple, la nécessité d’obtenir de nombreux permis auprès de plusieurs autorités différentes a été citée comme constituant un obstacle majeur aux investissements miniers en Inde par exemple. Par ailleurs, certains États riches en minerai de fer subordonnent la possibilité d’accéder aux mines à la construction, au moins partielle, d’aciéries et stipulent que la totalité du minerai de fer doit être consommée par les sidérurgistes des Etats miniers. Ce type de réglementation peut dissuader des entreprises dotées d’avantages comparatifs de pénétrer

14 Voir document de réflexion du BIAC, “Freedom for Investment, and the Challenges for Energy and Raw Materials Security” disponible sur le site Internet du BIAC : www.biac.org.

15 Voir le rapport du gouvernement de l’Inde sur la politique nationale de gestion des ressources minières, disponible sur le site Internet du ministère indien des Mines : www.mines.nic.in.

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sur le marché de l’extraction minière, réduisant d’autant les possibilités d’accroissement de la production minière.

Goulets d’étranglement au niveau des transports : l’insuffisance des infrastructures de transport dans les économies productrices de matières premières aggrave les tensions qui pèsent sur les marchés. L’aggravation de la situation de congestion portuaire et la nécessité de disposer de voies ferrées supplémentaires limitent les exportations de certaines matières premières, tandis que l’envolée des taux de fret contribue à faire monter les prix à la livraison.

Collecte de ferraille : dans le cas des approvisionnements en ferraille ferreuse, il est à noter que dans certaines économies en développement, les taux de collecte de la ferraille restent très bas en raison de la pénurie d’investissements dans les systèmes de collecte et de transformation. Dans le même temps, la demande de ferraille tend à s’accroître dans bon nombre de ces économies, dont certaines étaient, traditionnellement, grosses exportatrices de ferraille. L’offre est donc devenue insuffisante et les prix atteignent des niveaux record sur les marchés mondiaux.

40. Ces différents obstacles à l’investissement, à la concurrence et aux échanges de matières premières justifient un examen et un suivi attentifs par le Comité de l’acier en raison de leurs impacts sur la santé de l’industrie sidérurgique mondiale. Parmi les aspects importants à approfondir à l’avenir, on peut citer l’analyse des facteurs qui limitent l’offre, les obstacles à l’investissement, les distorsions dues aux mesures gouvernementales et les pertes d’inefficacité dues à la réglementation ainsi que les dispositions que le Comité de l’acier pourrait prendre pour remédier à ces obstacles au bon fonctionnement du marché. Il pourrait aussi être bénéfique de procéder à des analyses plus détaillées de l’état de l’offre et de la demande sur le marché, et notamment de formuler des projections sur les tendances futures de l’évolution.

Résumé

41. Pour résumer, le présent document attire l’attention sur les points suivants :

Aggravation des tensions observées récemment sur les marchés des matières premières. La vigueur de la croissance de la production mondiale d’acier provoque une hausse de la demande de matières premières, dont les prix continuent à monter en flèche.

Dans le même temps, l’offre ne réagit qu’avec retard aux variations de la demande observées sur les marchés des matières premières Actuellement, le minerai de fer a augmenté de 189 % par rapport à 2002. Les marchés de la ferraille aux États-Unis, en Europe, au Japon, en Russie et en Ukraine se sont notablement raffermis ces derniers mois en raison du dynamisme de la demande. En dépit des récentes baisses –modérées- de prix, la demande de charbon de coke, qualité dure, reste forte et les prix actuels continuent à dépasser de 73 % leur niveau antérieur à l’envolée des prix intervenue en 2005.

La demande de matières premières devrait rester forte. Les perspectives de croissance vigoureuse de l’économie mondiale, conduisent à tabler sur une augmentation régulière de la demande d’acier durant les prochaines années. Pour répondre à cette demande, la production d’acier augmentera notablement, en particulier dans les économies dynamiques, comme celles de la Chine, de l’Inde et du Brésil, soutenue par les accroissements de capacités. La demande de matières premières destinées à la fabrication d’acier devrait donc continuer à augmenter.

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L’offre de matières premières aura du mal à suivre. Les producteurs de matières premières ont annoncé des plans d’expansion de leurs capacités. Toutefois, il faudra du temps avant que nombre de ces projets entrent en service et commencent à déverser sur le marché les quantités de matières premières nécessaires pour alimenter l’accroissement des capacités de production d’acier dans de nombreuses régions du monde. En outre, l’histoire récente a montré que les dates d’achèvement de projet sont souvent retardées et que les producteurs sont confrontés à des pénuries de leurs facteurs de production D’autres facteurs concourent à aggraver la situation sur le marché, comme les restrictions à l’exportation, que certaines économies tendent à considérer comme des moyens de garantir des approvisionnements pour leurs industries sidérurgiques nationales. L’offre pourrait donc rester déficitaire sur les principaux marchés de matières premières et les prix se maintenir à des niveaux historiquement élevés.

Distorsions du marché, obstacles à l’investissement et problèmes d’infrastructure sur certains marchés de matières premières. Ces différentes restrictions empêchent la production de matières premières d’atteindre son niveau potentiel et affaiblit la compétitivité des sidérurgistes exposés à la concurrence sur les marchés ouverts. En raison de leur impact sur la santé de l’industrie sidérurgique mondiale, ces divers obstacles à l’investissement, à la concurrence et aux échanges de matières premières, méritent de faire l’objet d’un examen et d’un suivi attentifs par le Comité de l’acier

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