A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
J EAN -C HARLES B OLOMEY
A RMAND W IRGIN
Sur le comportement du champ électromagnétique aux arêtes
Annales de l’I. H. P., section A, tome 14, n
o2 (1971), p. 97-112
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1971__14_2_97_0>
© Gauthier-Villars, 1971, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section A » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.
org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
97
Sur le comportement
du champ électromagnétique
auxarêtes
Jean-Charles BOLOMEY Armand WIRGIN
Laboratoire
d’Électronique
Générale.École Supérieure
d’Électricité,
10, avenue P. Larousse. 92-Malakoff.
Groupe de Filtrage et Diffraction.
Institut d’Optique, 3, boulevard Pasteur, Paris 15~.
Ann. Inst. Henri Poincaré, Vol. XIV, n° 2, 1971,
Section A :
Physique théorique.
RÉSUMÉ. - Le
comportement
duchamp électromagnétique
est étudiéau
voisinage
des arêtes d’obstaclescylindriques parfaitement
conducteurs soumis à des ondesplanes.
On montre, sur de nombreuxexemples,
que lechamp
n’est pastoujours singulier
aux arêtes même dans les cas où la condition aux arêtes sembleraitprédire
un telcomportement.
Une nouvelle forme de la condition aux arêtes est ensuiteproposée.
I . INTRODUCTION
Depuis
les travaux deRayleigh [1]
etBouwkamp [2]
il sembleraitque les conditions aux
limites,
de continuité et derayonnement,
tradi- tionnellementjointes
auxéquations
aux dérivéespartielles,
sont insuffi-santes pour assurer l’unicité d’un
problème
de diffractionélectromagné- tique (ou acoustique).
Dans le cas de la diffraction par des obstaclesparfaitement conducteurs, présentant
despointes
ou desarêtes,
il estpossible
d’obtenir deschamps
dontl’énergie correspondante
est infinieau
voisinage
de ces discontinuités. Pour éliminer de tellessolutions, qui apparemment
n’ont aucunejustification physique,
Meixner[3] [4]
aintroduit,
dans la formulation duproblème
de valeurs auxlimites,
unecontrainte
supplémentaire : l’énergie électromagnétique
totale localisée dans un volumefini,
situé àproximité
d’une arête où partoutailleurs,
doit être finie.
L’implication mathématique
de la condition de MeixnerINST. POINCARÉ, A-XIV-2 8
98 JEAN-CHARLES BOLOMEY ET ARMAND WIRGIN
fut
subséquemment
examinée par Wilcox[5] qui
montra que, dans un certain sens, elleéquivalait
à restreindre lechamp
à la classeg;2
des fonc- tionscomplexes
de carré sommable.La condition de Meixner détermine une borne
supérieure
pour l’ordre de lasingularité
duchamp.
Auvoisinage
d’unearête,
lechamp
ne peut êtreplus singulier
quer-l/2 lorsque
r -0,
rdésignant
la distance à l’arête. Onpeut
se poser laquestion
de savoir s’ilest possible
depréciser
l’ordre de la
singularité.
Lapremière réponse
fut fournie par Sommerfeldqui résolut,
defaçon
exacte, leproblème
de la diffraction d’une ondeplane
par undemi-plan parfaitement
conducteur[6]. Bouwkamp [2]
montra que la
singularité
auvoisinage
de l’arête étaitprécisément
enr-1f2,
confirmantainsi,
aposteriori,
lavalidité,
au sens deMeixner,
de la solution de Sommerfeld.Quelques
annéesplus tard,
Maue[7]
abordale
problème
de lasingularité
duchamp
à l’arête d’un dièdred’angle
inté-rieur 2oc. En considérant la solution du
problème électrostatique
corres-pondant,
il montra que lechamp
secomporte
comme :au
voisinage
de l’arête.Quelques précautions s’imposent
dansl’interprétation
du résultat de Maue. Comme lui-même le laisse supposer, iL n’est pasimpossible
que lechamp
soit nonsingulier,
même pour 2a 7r. Cela n’est pas surprenantcar de tels
champs
vérifient bien évidemment la condition de Meixner.Cependant, l’impression
que l’onpeut
retirer de la littérature est que le résultat de Maueimplique
l’existenceeffective
d’unesingularité
à l’arêtepour 2a 7L
Il
s’ensuit, peut-être fortuitement,
que même s’il arrive auchamp
d’êtrenon
singulier,
à unearête,
la solution déduite de la condition aux arêtes(c’est-à-dire
reposant surl’hypothèse
que, pour 2a vr, lechamp
est sin-gulier
etprésente
lasingularité
donnée parMaue)
est correcte. Cela estparticulièrement apparent
dans lesproblèmes
dont les solutions sontobtenues par la méthode de
Wiener-Hopf
ou des méthodes semblables[8].
Par
exemple, Magnus [9],
dans sa reformulation duproblème
du demi-plan
pour une onde incidenteplane
de type T.E.,
obtintl’équation
inté-grale:
/(c)
étant une densitésuperficielle
inconnue sur ledemi-plan.
En se basantsur la condition aux
arêtes, l’hypothèse
est faite que/(c)
doit se compor-COMPORTEMENT DU CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE AUX ARÊTES 99
ter comme
Ç - 2 lorsque Ç -->
0 et peut donc êtrereprésentée
au moyen dudéveloppement :
Le
report
de cette série dansl’équation intégrale
conduit alors à un sys- tèmed’équations
linéaires enCm
de rang infini. Bien queMagnus
soitparvenu à inverser ce
système,
résolvant ainsi leproblème
defaçon rigou-
reuse, on aurait pu songer à une
approche numérique,
moinsélégante,
tendant à
approcher
cesystème
par unsystème
de rang fini.Quel
que soit le moded’approche,
s’il devait arriver que la densité ne soit pasinfinie,
on trouverait
simplement Co
nulpuisque
seul lepremier
terme de la série rendcompte
de lasingularité pour ç
= 0. Sicependant,
la densité étantsingulière, Magnus
avait fait débuter la série par le termecorrespondant
à m =
1,
on aurait obtenu une solution incorrectequelle
que soit la méthode utilisée pour déterminer les coefficientsCm.
Des remarquesanalogues s’appliquent
à latechnique
récente d’Abdelmessih et Sinclair[10], qui
calculent le courant à la surface d’un
cylindre polygonal. Leur
idée consiste àdévelopper
le courant, surchaque segment
dupolygone,
en série depuissances régulières plus
deux termes tenantcompte
des éventuelles variations(prédites
parMaue)
aux deux arêtes dont est issu lesegment.
Ce mode de
développement
donne de bons résultats que le courantsoit,
ou non,
singulier.
"Ce
qui apparaît
doncimportant
est deprédire
lapossibilité
d’untype particulier
desingularité
à une arête. Si cettesingularité
est considéréecomme une
nécessité,
alors il sepeut qu’ayant
trouvé unchamp
nonsingulier,
on soit conduit àrejeter
une solutionparfaitement
correctesous le seul
prétexte qu’elle
devraitprésenter
unesingularité
à l’arête.De telles situations
peuvent-elles
seprésenter?
Lesexemples qui
suiventindiquent qu’elles
le peuvent.L’objet
de cet article est de découvrirquel-
ques-uns des
dangers qui guettent
ceuxqui
utiliseraient la condition auxarêtes sans en réaliser toutes les
implications.
II. LA CONDITION
D’ÉNERGIE
FINIE DE MEIXNER Leséquations
de Maxwell dans des milieuxlinéaires, homogènes,
iso-tropes et sans sources, sont :
100 JEAX-CHARLES BOLOMEY ET ARMAND WIRGIN
E
etH désignant respectivement
les vecteurscomplexes
associés auxchamps électrique
etmagnétique.
Ladépendance
de cesgrandeurs
enfonction du temps, de la forme
exp-iwt,
a étésupprimée.
Dans la
suite,
nous considérons le cas d’obstaclesparfaitement
conduc-teurs
placés
dans le vide. Par raison desimplicité,
nous nousrestreignons
à la classe des
problèmes
de diffractionpossédant
lasymétrie cylindrique,
z
désignant
la coordonnéecorrespondante.
SoientE
et H leschamps
totaux
(incidents plus diffractés)
à l’extérieur del’obstacle ;
les deux pro- blèmes scalairesindépendants
suivants sont ainsi définis :Cas T. E.
Alors de
1)
Cas T. M.
Alors de
2)
La condition
d’énergie
finie deMeixner, appropriée
à ce genre de pro- blèmes est :So
contenantl’origine
et étant unsous-domaine, fini, quelconque,
dudomaine
S(r, B)
extérieur à l’obstacle. Commechaque
terme del’intégrale
est
positif, 9) peut
être écrit sous la forme de deux conditionsséparées :
En tenant compte de
(5), (8), (10), ( 11 ),
dans les deux cas depolarisation,
se réduisent à :
101
COMPORTEMENT DU CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQCE AUX ARÊTES
Cependant,
le crochet dans(13)
estprécisément
le carré du module dugradient
de U. Ainsi :Les
équations (12)
et(14)
traduisent la conditiond’énergie
finie deMeixner,
sous une formequi
nous sera utile. Onpeut
tout de suite remar- quer que, pour que(14)
soitsatisfaite, grad U 1 (i. e. 1 ou 1 Ë 1
dansles cas T. E. et T. M.
respectivement),
doitprésenter,
aupire,
unesingu-
larité en
r-l/2
auvoisinage
de r = 0. Celaimplique que 1 U est
non sin-gulier
en r = 0:(12)
estautomatiquement
vérifiée si(14)
l’est.Ainsi,
seulela relation
(14)
doit êtreimposée.
SiSo
est choisi comme unpetit
domaineentourant l’arête
(située
àl’origine),
alors la condition deMeixner,
tra-duite par
(14) impose
auchamp
unesingularité,
aupire,
enr-l/2
au voisi-nage de l’arête.
III. LA CONDITION AUX
ARÊTES
Comme il l’a été dit dans
l’introduction,
la condition aux arêtesprécise
le
comportement
duchamp
à l’arête d’un obstaclediffringent.
Normale-ment, ce
comportement
sembleraitdépendre
de lagéométrie particu-
lière de l’obstacle et du
type spécifique
de l’onde incidente.Cependant, l’hypothèse
dedépart
pour l’établissement et l’utilisation de la conditionaux arêtes est que le
comportement
duchamp
estindépendant
de cesdeux facteurs. Le
problème
se réduit alors à la résolution duproblème canonique
pour letype
d’arête considéré.Nous ne considérons donc que des arêtes linéaires de telle sorte que le
problème canonique
est celuiqui
estreprésenté figure
1. Nous nouslimiterons au cas de l’illumination par onde
plane (des
conclusions ana-logues s’appliqueraient
au cas d’une onde incidentecylindrique
issued’une source
linéaire).
Le vecteur depropagation k est
situé dans leplan xOy perpendiculaire
à l’arête(qui
coïncide avec la droite x =0,
y =0)
etfait un
angle (Ji
avec l’axe des x. La composante transversale duchamp
incident
qui
lui est associée est :Le
champ
totaltransversal, U(r, 8; 8J
vérifiel’équation
de Helmholtz102 JEAN-CHARLES BOLOMEY ET ARMAND WIRGIN
FIG. 1. - Dièdre d’angle intérieur 2x soumis à une onde plane d’angle d’incidence ~;
0~ X ~ 7T ,
scalaire,
la condition de rayonnement àl’infini,
la conditiond’énergie
finie de Meixner à l’arête
(et ailleurs)
et les conditions aux limites :où v = - 1 dans le cas T. E. et v = + 1 dans le cas T. M.
La solution de ce
problème,
donnée parOberhettinger [11] ]
s’écrit :où
J étant la fonction de Bessel. Le calcul de
grad
U donne :103 COMPORTEMENT DU CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE AUX ARÊTES
où
et
En raison des relations suivantes
[12] :
et
le
comportement
auvoisinage
de l’arête peut s’écrire :B~
etCn
étantproportionnels
àAn.
De(27)
et(28)
il estpossible
de déduire :où
A(0, Bi) s’exprime simplement
en fonction deBi, Ci, E03BD1,
Cette relation constitue la condition aux arêtes. Elle établit que le
gradient
duchamp (proportionnel à |H| 1 et 1 Ë dans
les cas T. E. et T. M.respectivement)
estsingulier
à l’arête sil’angle intérieur, 2a,
est inférieur à n, et confirme lerésultat,
directement déductible de la condition deMeixner,
c’est-à-dire quegrad
U ne peut êtreplus singulier
quer- 1/2
lorsque
r - 0.104 JEAN-CHARLES BOLOMEY ET ARMAND WIRGIN
IV. PREMIER EXEMPLE D’UNE EXCEPTION A LA CONDITION AUX
ARÊTES
En dérivant
(29)
de(27)
et(28),
nous avonsnégligé
l’influence des fac-teurs E et F
qui dépendent
del’angle
d’incidence8~.
Il enrésulte,
ainsique le montre
l’exemple suivant,
que ce sont ces facteursqui
sont suscep- tibles de modifier lasingularité
ducomportement prévu
par la conditionaux arêtes en cas de
non-singularité.
Considérons le cas dans
lequel
lapolarisation
est de type T. M. etl’angle d’incidence 0;
estégal
à n(incidence normale).
Alors :Chacun de ces facteurs s’annule pour n = 1.
A~
et enconséquence B1
’~-1
et
C1,
étantfinis,
les coefficients de dans(27)
et(28)
s’annulentidentiquement.
Les termesprédominants
de ces séries sont donc les seconds termes, de telle sorte que :En d’autres termes, le
champ
est nonsingulier
àl’arête, quelle
que soit l’ouverture du dièdre(puisque
Min -- - 1 -0) ;
cecomportement
contredit defaçon
évidente la condition aux arêtes.V. UN PARADOXE.
LE
THÉORÈME D’ÉQUIVALENCE
DE RAYLEIGH[13] [14]
Considérons les deux
problèmes
de diffraction illustrésfigure
2. CommeRayleigh
l’amontré,
ces deuxproblèmes
sontéquivalents,
dans cesens que, dans le domaine
[r
~ a ;0 ~ ~ ~ n]
leschamps
de ces deuxconfigurations
sontidentiques.
Ce théorèmed’équivalence,
futemployé
par
Twersky [16]
etgénéralisé
parWirgin [13]
à desprotubérances cylin-
driques
de formequelconque.
Le même théorèmes’applique
auxcouples
105 COMPORTEMENT DU CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE AUX ARÊTES
FIG. 2.
Problème
@ :
Protubérance cylindrique hémi-circulaire sur un obstacle plan soumis àune onde plane U,(r, 0) (0 0~ n).
Problème
@ :
Cylindre circulaire éclairé par deux ondes planes Uj(1, 0) et 0 + 20, - 2n)~de
problèmes représentés
sur lesfigures
3 et 4(L’équivalence
se déduitdirectement de la solution exacte donnée en
(18)).
L’identité desproblèmes
dans le domaine a doit bien évidemment
s’appliquer
au voisi-nage de l’arête située à
l’origine.
FIG. 3.
Problème
C0:
Coin cylindrique, d’angle extérieur(03C0 2 03B1 03C0)
soumis à uneonde plane U;(r, 0) (cr ~, n).
Problème
@ :
Coin cylindrique, d’angle extérieur 2x, éclairé parU~~r~ ~) + + 2~, -
106 JEAN-CHARLES BOLOMEY ET ARMAND WIRGIN
FIG. 4.
Problème
0 :
Coin cylindrique, d’angle extérieur x + n1 0 x - 2
t soumis a uneonde plane U;(1, 0) (x n).
Problème
© :
Dièdre d’angle intérieur 2a soumis aux ondes planes.U.-(r, 0) + 0 + 20~ - 2n).
Toutefois,
la condition aux arêtesprédit
que dans(Ç)
et0152) (en rempla-
çant a dans
(29)
par03B1 + 03C0 2)
:(33) 1 grad U 1
=0 / (kr)fl )
r -0; f3
=2(n - a)
alors que dans
@
et(F):
(34) ~ grad U 1 = 0 /
r - 0Selon ces
résultats, grad
U croîtplus rapidement (ou
s’annuleplus lentement)
dans@
et@
que dans(Ç)
et(E) respectivement.
Enparticu- lier,
dans0152),
lechamp
est nonsingulier
àl’arête,
alors quedans©,
confi-guration théoriquement équivalente
à(~)
dans le sensindiqué ci-dessus,
lechamp
estsingulier
à l’arête.Ce
paradoxe
est dû au fait que la condition aux arêtes donne un com- portement erroné dans@
et©
car, en dérivant(29),
la natureparticulière
du
champ
incident n’a pas étéprise
en considération.107 COMPORTEMENT DU CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE AUX ARÊTES
Reprenons
lesproblèmes (Q
et0152J qui
peuvent êtreanalysés
de la mêmefaçon,
la seule différence résidant dans les contraintes sur a. La compo- sante transversale duchamp
totalU(r, 0)
est obtenue parsimple
super-position
deU(r, 0; 81) (18), réponse
àU~(r, 0)
etvU(r, 0;
2n -9~) réponse
à
vUi(r, 0
+2(Oi - n)).
Donc :ou, encore :
où
En calculant le
gradient
deU(r, 0),
nous obtenons la mêmeexpression qu’en (22)
et(24),
avecHvn
etGvn
enremplacement
deF vn
etEvn respecti-
vement.
Hvn
est donné par :Cependant,
’
_
’
de telle sorte que les termes
correspondant
à n =1,
dans les sériesrepré-
sentant U et
grad U,
s’annulent(Ai
1 estfini).
Enconséquence,
au voisi-nage de l’arête :
A
Bn
etCn
étantproportionnels
àAn; G,,2
etH,.2
sont différents de zéro108 JEAN-CHARLES BOLOMEY ET ARMAND WIRGIN
sauf pour v =
1, 8i == 201420142014 (i.
e.polarisation
detype
T.M.,
incidencenormale).
Ainsi :
qui
est en accord avec(32)
pour lesproblèmes ©
et© (la
différence appa- renteprovient
du fait que(32) s’applique
à un dièdred’angle
intérieur 2xou à un coin
d’angle
extérieur 2a alors que dans©
et©
lesangles
sontégaux
à a +n).
VI.
TROISIÈME
EXCEPTION A LA CONDITION AUXARÊTES
Considérons la
problème représenté figure
5(c’est
une variante du pro- blème traité par Maréchal et Stroke[17]).
Des considérations élémentaires montrent que,pour kb
= mn, m =0, 1,
... lechamp
total est :FIG. 5. - Sillon rectangulaire tracé dans un obstacle plan soumis, en incidence normale, à une onde plane de type T._ M. : U,(.v, v) = exp [ 2014 ~h’ }.
COMPORTEMENT DU CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE AUX ARÊTES 109
La condition aux arêtes
prédit
unesingularité
en aux arêtes A etB,
mais il ne peut en être ainsi
puisque grad
U calculé àpartir
de(44)
estrégulier
dans tout leplan
x - y.VII.
QUATRIÈME
EXCEPTIONA LA CONDITION AUX
ARÊTES
Considérons un obstacle
identique
à celui duparagraphe précédent,
illuminé maintenant par deux ondes
planes U,(x, y)
et x,y)
oùy = ± 1 et
(45) U;(x, y)
=exp { ik(x
sin y cos~p) ~
=exp { ik(xs - yc) ~
n
ç étant mesuré à
partir
du demi-axepositif
des yet ~p ~ 1 2 .
Dans lescas
particuliers
où les relations suivantes sont satisfaites : kbc = mn m =0,
1, ...(v
= + 1 dans le cas T.M.,
v = - 1 dans le casT. E.),
lechamp
totalest :
(47) U(x, y) = {(1 - v)
sinkcy
+i(l
+v)
coskcy ~
’{(1
-y)
sin ksx -i( 1
+y)
cosksx ~
Une fois encore, la condition aux arêtes
prévoit
unesingularité
enr-l/3
pour
grad
U aux arêtes A et B alors quegrad U,
déduit de(47),
est visi-blement
régulier
dans tout leplan
x - y.VIII.
CINQUIÈME
EXCEPTIONA LA CONDITION AUX
ARÊTES [14]
Considérons les
problèmes @
et@, représentés figure 6, qui
sontéqui-
valents au sens
indiqué
dans leparagraphe
V. Des solutions exactes nepeuvent
être obtenues pour de telsproblèmes.
L’obstaclecylindrique
desection
carrée,
illuminé par une seule ondeplane, Ui(x, y) (ou Ui(x, - y))
a été étudié
numériquement
au moyen de la méthode des moments[18]
[19] [20] [21] ] [22].
SoientU 1 (x, y)
etU~(x, y)
lesréponses correspondant
110 JEAN-CHARLES BOLOMEY ET ARMAND WIRGIN
respectivement
àU,(x, y)
etDlx, - y).
En vertu duprincipe
de superpo-sition,
la solution duproblème @
est :Problème
@ :
Protubérance cylindrique triangulaire sur un obstacle plan soumis à uneonde plane de type T. E. : y) =
exp ik ~2014
(x -~’) ~.
Problème
@ :
Cylindre carré soumis aux ondes planes de type T. E. : Ui(x, ~)-U,(-Y, -~).FIG. 7.
Problème
@ :
Densité superficielle de courant normalisée sur un obstacle cylindriquede contour carré. ka = 1. Polarisation T. E.
La courbe en trait interrompu correspond au champ incident U,(.B, y) ; la courbe en trait
plein, au champ U,(.B. y) - U;(.;, - y).
COMPORTEMENT DU CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE AUX ARÊTES 111
Les mêmes relations linéaires
s’appliquent
au courantsuperficiel qui
estproportionnel
à la dérivée normale de U sur la surface. Selon la conditionaux
arêtes,
ce courant doit êtresingulier
aux arêtesM, N,
P. C’estprécisé-
ment le cas en ce
qui concerne grad U 1 1,
ainsi quel’indique
la courbeen trait
pointillé
de lafigure
7. Pour l’illumination par deuxondes,
la condi-tion aux arêtes
prévoit
le mêmecomportement
que dans le casprécédent.
Un calcul
reposant
sur(49),
donnecependant
la courbe en traitplein
dela
figure
7qui
neprésente
desingularité qu’aux
arêtes N etQ.
Cela cons-titue donc un
exemple
danslequel
le comportement duchamp,
pour un obstacle comprenantplusieurs
arêtesidentiques,
estsingulier
à certaines arêtes et nonsingulier
à d’autres.CONCLUSION
La condition aux
arêtes,
de lafaçon
dont elle est courammentutilisée,
établit que le
champ
esteffectivement singulier
à l’arête d’un dièdred’angle
intérieur inférieur à n.
Toutefois,
nous avonsmontré,
au moyen dequel-
ques
exemples,
que lechamp
n’est pas nécessairementsingulier
à l’arête.La raison en est que la
géométrie spécifique
duproblème (champ
incidentet
obstacle) peut
conduire à l’annulation de lasingularité prévue.
Il convient de remarquer que l’ordre de la
singularité
est bien celuiqui
estprédit
parMaue,
en cas d’existence effective de cettesingularité.
Il semble peu
probable
que l’onpuisse
trouver desexemples
contredisant cette remarque.Il semble donc que l’on
puisse
reformuler la condition aux arêtes pourun dièdre de la
façon
suivante : à unearête,
lechamp peut
être non sin-gulier
ousingulier.
Dans ce dernier cas l’ordre de lasingularité
est celuiqui
est donné par Maue. En aucun cas lechamp
n’estplus singulier
que r-1~2lorsque
r - 0.BIBLIOGRAPHIE [1] L. RAYLEIGH, Sc. Papers, vol. 4, 1903, p. 288.
[2] C. J. BOUWKAMP, Physica, t. 12, 1946, p. 467.
[3] J. MEIXNER, Z. Naturforsch., t. 3 a, 1948, p. 506.
[4] J. MEIXNER, Ann. d. Physik, t. 6, 1949, p. 2.
[5] C. H. WILCOX, Electromagnetic Waves, edit. R. E. Langer, U. Wisconsin Press, Madison, 1962.
[6] A. SOMMERFELD, Math. Ann., t. 47, 1896, p. 317.
[7] A. W. MAUE, Z. f. Physik, t. 126, 1949, p. 601.
[8] R. E. COLLIN, Field Theory of Guided Waves, McGraw Hill, New York, 1960.
[9] W. MAGNUS, Z. f. Physik, t. 117, 1941, p. 168.
112 JEAN-CHARLES BOLOMEY ET ARMAND WIRGIN
[10] S. ABDELMESSIH et G. SINCLAIR, Canad. J. Phys., t. 45, 1967, p. 1305.
[11] F. OBERHETTINGER, J. Math. Phys., t. 34, 1955, p. 245.
[12] G. N. WATSON, A Treatise on the theory of Bessel functions, Cambr. U. Press, Cam- bridge, 1966, p. 40.
[13] A. WIRGIN, C. R. Acad. Sci., t. 267 B, 1968, p. 102.
[14] J. C. BOLOMEY et A. WIRGIN, C. R. Acad. Sci., t. 268 B, 1969, p. 833.
[15] L. RAYLEIGH, Phil. Mag., t. 14, 1907, p. 350.
[16] V. TWERSKY, IRE Trans., AP-5, 1957, p. 81.
[17] A. MARECHAL et G. W. STROKE, C. R. Acad. Sci., t. 249, 1959, p. 2042.
[18] K. K. MEI et J. G. VAN BLADEL, IEEE Trans., AP-11, 1963, p. 185.
[19] M. G. ANDREASEN et K. K. MEI, IEEE Trans., AP-12, 1964, p. 235.
[20] J. C. BOLOMEY, Thèse de 3e Cycle, Orsay, 1967.
[21] E. ROUBINE et J. C. BOLOMEY, C. R. Acad. Sci., t. 266 B, 1968, p. 127.
[22] R. F. HARRINGTON, Field Computation by moment methods, MacMillan, New York, 1968.
Manuscrit reçu le 24 juillet 1970.