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Modifications hormonales - La gingivite bactérienne associée aux hormones endogènes

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Academic year: 2022

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Partie 4

Modifications hormonales

D

es modifications cliniques peuvent survenir au sein du tissu gingival durant la puberté, le cycle menstruel et la grossesse. Les hormones sexuelles affectent les péroxidases salivaires normalement actives contre un certain nombre de micro-organismes ; elles stimulent l’angiogenèse et le métabolisme collagénique ; elles modulent la réponse vasculaire et le renouvellement du tissu conjonctif sous l’effet des médiateurs de l’inflammation.

S.M. Dridi, S. Jeanne

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Modifications hormonales

Images en Dermatologie Vol. IX - n° 2 mars-avril 2016 70

Atlas

La gingivite bactérienne associée aux hormones endogènes (1-5)

S.M. Dridi1, S. Jeanne2(1Consultation de pathologie de la muqueuse buccale et de parodontologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil ; 2Consultation de parodontologie, CHU de Rennes)

La puberté

La puberté s’accompagne d’une élévation brutale du taux des hormones sexuelles qui agissent sur l’état inflammatoire de la gencive induit par les micro-organismes de la plaque. Ce phénomène observé pour les deux sexes est indépendant de la quantité de plaque dentaire. Il est associé à une augmentation de la quantité de Prevotella intermedia et de Prevotella nigriscens, deux bactéries parodontopatho- gènes qui utilisent les hormones comme nutriments essentiels. En parallèle, durant ces changements hormonaux, la réaction inflammatoire non spécifique induite par les bactéries est exacerbée, avec une prédominance des phénomènes vasculaires conduisant à une augmentation du fluide gingival et une tendance hémorragique marquée. L’augmentation des hormones sexuelles affecte également le degré de kératinisation de l’épithélium gingival de surface. L’adolescent peut présenter une gingivite dont la sévérité est disproportionnée par rapport à la quantité de plaque dentaire (figures 1 et 2). Les facteurs locaux irritants souvent présents à l’adoles- cence (dispositifs orthodontiques, éruption dentaire, encombrement transitoire en denture mixte) exacerbent en parallèle l’inflammation gingivale.

La grossesse

La grossesse n’altère pas la structure de la gencive saine mais modifie l’expression clinique de la gingivite induite par la plaque. Deux pics hormonaux sont individua- lisés au cours de la gingivite gravidique. Le premier trimestre s’accompagne d’une surproduction de gonadotrophines chorioniques et le troisième trimestre d’une élévation des taux d’œstrogène et de progestérone. La tendance au saignement est le signe clinique majeur. Il s’explique par les taux sériques élevés de progestérone qui augmentent la perméabilité et la dilatation vasculaire. L’élévation du taux des hormones sexuelles déprime également le chimiotactisme et la phagocytose des polynucléaires ainsi que la réponse cellulaire T de l’immunité. De façon concomi- tante, le développement des colonies de Prevotella intermedia s’amplifie au sein de la plaque. La gencive marginale devient rouge, œdématiée, molle, luisante jusqu’à présenter un aspect framboisé (figure 3).

Une épulis gravidique peut se développer sur les sites où préexiste une gingivite.

Cette épulis, qui survient chez 0,5 à 5 % des femmes enceintes, se présente sous la forme d’une masse exophytique, hémorragique, localisée, qui apparaît le plus souvent au niveau des papilles interdentaires (figure 4). Sauf exception, l’épulis gravidique n’excède pas deux centimètres de diamètre et ne disparaît pas sponta- nément après l’accouchement.

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Modifications hormonales

Figure 1. Gingivite pubertaire chez une enfant âgée de douze ans. L’inflammation gingivale est sévère et disproportionnée par rapport à la quantité de plaque dentaire.

1a b

Figure 2. Gingivite pubertaire sévère chez une enfant âgée de treize ans et aggravée par une amélogenèse imparfaite.

Figure 4. Epulis gravidique palatine : masse exophytique sessile et inflammatoire.

Figure 3. Gingivite gravidique chez une jeune femme âgée de trente ans.

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4a b

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Modifications hormonales

Images en Dermatologie Vol. IX - n° 2 mars-avril 2016 72

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La ménopause

À la fin des variations hormonales qui accompagnent les cycles menstruels, l’œs- trogène cesse d’être l’hormone circulante prédominante. Cette situation favorise l’apparition d’une gingivo-stomatite cependant inconstante. La gencive devient luisante, anormalement pâle ou rougeâtre. Au niveau histologique, une atrophie des couches cellulaires basale et épineuse de l’épithélium gingival de surface est observée, voire des zones d’ulcération.

Pour en savoir plus... Des cas d’inflammation gingivale associée au cycle menstruel ont été rapportés ainsi qu’une augmentation du fluide gingival durant l’ovulation.

Références bibliographiques

1. Sills ES, Zegarelli DJ, Hoschander MM, Strider WE. Clinical diagnosis and manag- ment of hormonally responsive oral pregnancy tumor (pyogenic granuloma). J Reprod Med 1996;41:467-70.

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J Periodontol 1999;70:935-49.

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Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.

Références

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