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>i
A
MOLLUSQUES
FOSSILES.
ÉTUDES
CRITIQUES
SUR LES
MOLLUSQUES
FOSSILES;
/L'
AGASSIZ.
NEUGHATEL,
(
ALX
FRAIS DE LAUTEUR.)iîa2ïP5a2S2Iâ^2ï3
a>lâS'a^2îS5?aS^5^S.
#
a
m^
iL^
(S(i)iiriL(DEr
DIRECTEUR
DU MUSÉE
D'HISTOIRENATURELLE
DE NEUCHATEL.
Monsieur^
C'est
a vos
soins
perséi'érajisque
la ville
de
Neucliâtel
doit
de
posséder
un
Musée
d
histoirenaturelle
,qui,
sur
une
petite
échelle
il estvrai,
se
développe
dans
V
espritde
la
science
moderne.
La
part
exagérée
que
Von
nia
souvent
attribuée
dans Vaccroissement
de
nos
collections
publiques
jnie
fait
un
devoir
de
faire
naître
V
occasion
de
proclamer
hautement
que
c
esta
tjousseul
qii estdû
actuellement
leur
état
prospère. J'éprouve
d'ailleursdepuis
long-temps
lebesoin
de témoigner
aux
Neuchâlelois
ma
reconnaissance
pour
lintérêt qu'ilsme
portent.
Venu
a
Neucliâtel
a
votre
sollicitation,fy
ai bientôt
trouvé
une
nouvelle
patrie:
le
zèle
avec
lequel
vous
contribuez
a V
agrandissement
du
Musée,
ma
attaché
a
cet
établissement
;la
générosité
avec
laquelle
M.
votre
père
en-courageait
vos
effortsaprès avoir
lui-même
consacré
tous
ses loisirsaux
étrangers nous
envoient
de
tontes
lesparties
du
monde
ce
qui
leur
paraît
devoir
intéresser
leMusée
de
leur
patrie
;V empressement
des
autorités
etde
tonte la
population
a
souscrire
a
votre
projet
d'envoyer
un jeune
naturaliste
explorer
des
contrées
lointaines
pour
embellir
leMusée
de
notre
ville ;les
dons
continuels
que
luifont
sesriches
hahitans;
legoût
toujours croissant
pour
lessciences
chez un
grand
nombre
d
amateurs
éclairés
,toutes ces
cir-constances
réunies
m'ont
convaincu
que
lesétudes
sérieuses
poussaient
de
profondes
racines
dans
leterrain
que
vous
aviez défriché
avec vos amis
,et
que vous
m'avez
engagé
a
venir
cultiver
avec
vous.
Je
forme
des
vœux
sincères
pour
que
ce
concours
de
circonstances
puisse
durer,
etqu'en
vieillis-sant
ensemble
,nous voyions
nos
collections
serajeunir
toujours
par
lesefforts
dune
génération nouvelle,
à
laquelle
ilnous
sera
peut-être
donné
d'inspirer
un
goût durable
pour
des
recherches
que
le solde
notre
patrie
favorise
puissamment
.
Veuillez,
Monsieur,
agréer
la
dédicace de
cetouvrage,
comme
un
gage
de
ma
constante
affection
etde
ma
haute
estime.
PRÉFACE.
L'ouvrage que
jepublie
aujourd'hui sous
le titred'Etudes
critiques
sur
lesMollusques
fossiles
,doit
embrasser
une
sériede
Mémoires
rédigés en
vue
d'éclairer
plusieurs
points
controversés
de
Paléontologie
; ilcomprendra
diffé-rentes
Monographies
de genres
peu
connus,
ou dont
lesespèces n'ont pas
étéconvenablement
étudiées
jusqu'ici.Je
me
suissurtout
proposé de
discuter
de
nouveaula
question
de
l'identitédes
espècesfossilesdesdifférens
terrains, etleurs
rapports
spécifiques
avec
lesespèces vivantes,
dans
lesdiverses
limitesdans
lesquelles
on
a
successivement
restreint leur analogie
jmais
cettediscussion
reposera
avant
tout
sur
un
examen
comparatif
des objets
eux-mêmes,
plutôt
que
sur des
principes
alternativement
admis
etrepoussés.
Un
autre point
important
sur
lequel je
désire
fixerparticulièrement
l'attention, c'estl'ex-tension à
donner
aux
genres
en
général;
et cettequestion
me
paraît
d'une
haute
importance
:car
autant
on
s'estappliqué
à étudier
lesespèces,
autant
on
a
négligé
l'étude
critique
des
genres
:preuve en
est ladiversité
extrême
d'opinions
qui
règne
sur
ce
sujetentre
lesnaturalistes.Les
matériaux que
j'airéunis,
dans
lebut
d'éclairerces
deux grandes
ques-tions, s'étant
considérablement accrus depuis
quelques années
etformant
main-tenant
un
corps
d'études assez
complet de
Conchyliologie
fossile, j'ai
préféré
les
publier
par
livraisons
détachées,
plutôt
que
de
lesdisséminer
dans
des
re-cueils
périodiques
,qui sont
rarement
accessibles
à
tous
ceux
qui
devraient
II
Redoutant
lesengagemens
téméraires,
jene
fixeraipoint
d'une
manière
pré-cise les
termes
de
publication
de
cette collection.Ce
que
jepuis
en
dire dès à
présent,
c'estque
jepossède des
matériaux pour
une
dizaine
de
livraisons
,qui
paraîtront
à
des époques indéterminées
,plus
ou
moins
éloignées, suivant
que
mes
occupations
me
permettront d'en
surveiller l'exécution
typographique.
Ilen
paraîtra
au
plus
deux ou
troislivraisons
par
an.
Chaque
livraison
pourra
être
envisagée
comme
un
tout
indépendant.
Afm
d'évitertoute
espèce
de
collision,ou
plutôtpour
excuser
ladifférence
de quelques
noms
dans
lesfigures
etdans
le texte, jedois
déclarer
que
sixplan-ches
de Trigonies
qui
entrent
dans
lapremière
livraison etquatorze
planches
de
Myes
qui
feront partie
de
laseconde
livraison
, étaientdéjà
imprimées au
mois
de
juillet1838.
L.
AGASSIZ.
MEMOIRE
SUR
LES
TRIGO]\IES.
DU GENRE
TRICONIA
EN
GÉNÉRAL.
Etablipar Bruguiére, legenre
Trigoma
aélé successivementrangé parLamarck
dansla familledes Arcacées, puis séparé
comme
type d'une famille particulière , àlaquelle il a donné lenom
defrigonies, et enfin replacé par M. Des Ilayes danslafamilledes Arcacées.
Quand
on considère lesrapports qui lient les Trigonies
aux
Nucules et en particulieraux
espèces de ce dernier genredont lapartie postérieure estprolongée de la
même
manière que dans le Trigoniaaliformi's, on enrevient d'autant plus volontiers avec
M.
DesHayes
àlapremière opinion de Lamarck, quel'ana-tomie d'une Trigonie vivante, publiée par
M.
Quoy
dans l'Atlas zoologique duVoyage
del'Astro-labe,a faitconnaîtrecombienil existe d'affinitéentre les
animaux
decesdeux
genres.On
pourraitégalement établir une certaine analogie entre la cbarnière de leurs coquilles, quelque différente
qu'elle paraisse d'abord , surtout si l'on considère les espèces de Nucules oùles dents cardinales
sont disposées sur
deux
carènes interrompues et crénelées desdeux
côtés. Quoi qu'il en soitdecederniertraitde ressemblance, toujoursest-il que la position des Trigonies est invariablement
fixée dans le voisinage des Nucules. D'un autre côté, lafamilledes Arcacées serattache
directe-ment
à la famille des Nayades, avec lesquelles les Trigonies ont plusieurs traits deressem-blance.
—
2
—
Dans
ces derniers temps,Sowerby
a changé lenom
du genre Trigonia, déjà employé parAu-blet pourdésignerune plante, en celui de Lyrtdon, que
Bronn
à son tour a modifié en Lyriodon ,conformémentà son étymologie. Je n'ai pointadmis-ce
changement
denom,
parce queje nepar-tage pas l'opinion de ceux qui veulent proscrire d'une manière absolue les doubles emplois du
règneanimalet durègne végétal, ou d'une classe et d'une famille à l'autredansle
même
règne'.
Au
lieu de substituerpurement
et simplementun
nom
nouveau
à celui de Trigonia, que le
genre de Brugière porte maintenant et qui est bien connu de tout le
monde,
ilme
paraît plusutile de chercher à le fractionner en sections naturelles basées sur les différences si frappantes
que présentent les coquilles des Trigoniesdans leur aspect extérieur; de cettemanière on parvient
du moins àgrouper convenablement lesnombreuses espèces du genre d'après leursaffinités réelles,
ce qui n'a point encore été tenté.Mais avant de proposeruneclassification des espèces de ce genre
quej'ai
pu
étudiermoi-même,
ilme
reste encore quelques observations à présenter sur lescarac-tèresde la coquille des Trigonies, sur leur forme et sur leurs moules.
Toutes lesespèces connues sontfossiles, à l'exceptiondu Trigoniapecttnata, quihabiteles mers
de la Nouvelle-Hollande; elles onttoutesle test épais et nacré; aussilesespècesfossiles sont-elles
généralement très-bien conservées, avec leurs côtes, leurs varices, leurs stries et tousles
orne-mens
si variés dont les différentes espèces sont revêtues. Si l'on n'admet pas le genre Myophoriade
Bronn
, quicomprend
des coquillesfossiles du terraintriasique, très-voisines des Trigonies,il
faut faire remonter l'apparition de ce dernier genre à l'époque de la déposition du grès bigarré;
mais en séparant les Myopbories,
comme
genre distinct, les Trigonies proprement ditesdevien-nent caractéristiques des terrains jurassiques et crétacés : elles disparaissent ensuite pendant la
longue période de la déposition des terrainstertiaires, pour se montrerde
nouveau
parmiles
ani-maux
de notre époque qui habitent les parages de la Polynésie. L'absence de Trigonies dans les'
En
eBet, quelque fâcheusesquesoient cesamphibologies, leurredressement nesauraitcompenseï-l'incon-vénient d'uneaugmentation considérable de noms, qui ne détruisent point
comme
synonymes ceuxqu'ilssontappelésàremplacer.D'ailleurs,par un relevéque j'aifait deplus dequinzemillenoms degenres
d'ani-maux
, jeme
suis convaincu qu'en suivant strictementla règle, qu'unnom
de genre nepeutfigurerqu'une
fois en histoirenaturelle, il n'y aurait, dans le règne animal, pas moins de 700noms de genresà changer. Or, je le demande, n'est-ilpas préférabled'employer deux ou
même
plusieursfois lemême
nom
pourdé-signer des genres difïércns
, que d'augmenter inutilement lasynonymie, sans espoir
d'épurer jamais
com-plètement la nomenclature de ces légères anomalies?Et aprèstout, pourquoin'en serait-ilpasdel'histoire
naturelle
comme
del'histoire politique, où, endivers tempsetendivers lieux,desêtres différensont portéle
même
nom
, sanspour cela seconfondre dansl'espritdeceux qui ontàles citer, etpourquoin'aurait-onpas un genre Trigonie de la famille des Hippocratéacées et un genre Trigoniede la Camille des Arcacées,
—
3
—
lorrains tertiaires est
un
fait très-important pour la discussion de l'origine etdes rapportsdoses-pèces de différentes époques; car s'il était
un
jour démontré que les Trigonies n'ont point existépendant toute la durée des époques tertiaires, il ne serait plus possiblede soutenir leprincipe de
la filiation des espèces d'un
même
genre à traversdifférentesépoques géologiques.Cependant, bienquej'invoque maintenantcefait à l'appui de
ma
conviction : queles différentes espècesd'un genrene sont point des variations d'unseul type devenues fixes avecle temps, la découverte d'une
Tri-gonie tertiaire n'établirait point encore à
mes yeux
la filiation de toutes les espècesdu
genre parvoie de descendancedirecte etde transformationsuccessive des premierstypes; bien au contraire,
les différences constantes qu'offrent les espèces des différons terrains appartenant à des époques
géologiquessuccessives, montrentqu'alors
même
que lescirconstances extérieuresquisembleraientde nature àfavoriser une pareille affiliationdesespèces, setrouventréunies, lesespècesde chaque
terrain
non
présentent pas moins des particularitésqui leur sont propres etqu'aucuneconsidéra-tion, dansl'état actueldelascience, nepeut nousautoriser à envisager
comme
de simplesmodifica-tions survenues dansles descendans despremiers représentans du genre. Je ne niepoint pourcela
qu'il existe des rapports naturels entre les différentes espèces d'un genre; je suis convaincu, au
contraire, qu'elles se rattachent les unes
aux
autres par des liens d'une nature plus relevéeque ceuxd'une simple procréation directe, liens qu'on pourrait compareràlafiliation d'unsystème
d'idées dontles élémens, développés à différentes époques, ont finipar former dans leur ensemble
un
toutorganique, bien que lapart de chaque époque apparaisseaussi, dans seslimites,comme
un
tout fini. Ici aussiun
regard rétrospectifnous faitvoir toutes les phases d'une pareilleméta-morphose,
comme
étroitement liées,comme
dépendantes d'un principe unique, bien que dans letemps elles aient été spontanées dans leurdéveloppement.
Dès
lorsilestnaturelquelesfaitsaccom-plis fassent naître des
jugemens
divers, suivant que l'observateur saisit plus facilement laliaisondes
phénomènes
qu'il étudie,ou
que les faitseux-mêmes
occupent davantage son esprit. C'esten se plaçant successivementdansce double point de vue quel'on peut espérer decomprendre
un
jour ce qu'il y a de réel
ou
de simplement apparent dans la filiation de l'ensemble des êtresorga-nisésqui ont successivement peuplé la terre; c'est également par des considérations de ce genre
que l'on pourra se rendre compte de ces interruptions si frappantes, et
même
de cesretours sisurprenans que nousobservons continuellement dans lasuccession des
animaux
et des plantes.Quant
aux
caractères particuliers des Trigonies , ils consistent principalement dans lasymé-trie de leurs valves, qui sont régulières et parfaitement égales, sauf dans la partie occupée par
—
A
—
ou légèrement arquée, et que les bords supérieur et inférieur convergent en arrièrede manière à
former
un
prolongement rostre; tantôt carrée,c'est-à-diretronquée en arrièrecomme
en avant,
les hords inférieuret supérieurétantà peuprèsdroits; laseuleTrigonie vivanteestpresque
orbicu-laire. Les crochets sont antérieurs, ce qui rend la coquille tout à fait inéquilatérale, c'est-à-dire
que la partie antérieure estbeaucoupplus courte que la partie postérieure, qui se prolonge
con-sidérablement en arrière ; les crochets
eux-mêmes
sont courbés en dedans etmême
fortementarqués en arrière dans la plupart desespèces,contrairement à ce que l'on observe ordinairement
chez les Acéphales testacés.
Le
ligament est extérieur etmarginal; fixéaux
bords d'une lunuleétroite en arrière des crochets, il fait une forte saillie arrondie sur la partie antérieuredu
cor-selet:je l'airetrouvé parfaitement conservé surplusieurs espècesfossiles.
La
surface de la coquilleestrarement lisse; ses flancs sont au contraire ordinairement ornés de côtes, de tubercules et de
varices très-diversement combinés, tandis que le corselet, quiest habituellement très-étendu et
fort distinct des flancs, est plus ou moins lisse,ou présente des ornemensquicontrastentsouvent
de la manière la plus frappante avecceux des autres partiesdela coquille: lespèce vivante seule
est uniformément ornée de côtes transverses pectinées, semblables à celles de la plupart des
Cardium.
La
charnière est très-compliquée et formeun
engrenage très-serré; ce qui, joint à l'épaisseurdu test, a sans doutebeaucoup contribué à l'étatde conservation dans lequel on trouve
habituel-lementlesTrigonies fossiles, que l'on rencontre leplus souvent fermées, les
deux
valves enpré-sence, où
comme
moulesformésdans unecoquille entièrement fermée. Il est fort rare de rencontrerdes valvesdétachées de Trigonies, ou des moules formés dans une coquille entrouverte.
La
char-nière est sur le devant de la coquille, dessous les crochets;la valve droite présente
deux
dentsdistinctes,très-saillantes, comprimées etsillonnées de rainures horizontales dirigées de dehors en
dedans,
comme
lesdentselles-mêmes; la dent antérieure estverticale, et seprolongevers le bordantérieur de la coquille en forme de carène arrondie, tandis que la dent postérieure est inclinée
d'avanten arrière,etaboutit à
une
petite fossettedans laquelle s'attachele muscle postérieursup-plémentaire. Au-dessous et en arrière de cette petite fossette, ily en a une plus grande qui sert
depoint d'attache au muscle postérieur principal.
En
avant de la dent antérieure et enarrière deladent postérieure, on observe
un
petit sillon quisertà l'engrenaged'arêtes correspondantes delavalve gauche; tandis que la fossette du muscle antérieur se trouve au-dessous et en avant de
la partie créneléede ladentantérieure, et au-dessus de sonprolongement en formede carène.
De
cette disposition des dents de la valve droite et des sillons et fossettes qui les accompagnent
résulte, d'uncôté,
une
disposition inverse de certaines parties dela valvegauche,etenmême
tempsune disposition identicpie de quelques autres parties. C'est ainsi qu'à l'espace triangulaire vide
,
comprisentreles
deux
dents delavalvedroite, correspondune
forte saillie triangulaire, échancréeen dessous , mais sillonnée sur sesfaces antérieure et postérieure de rainureshorizontales
corres-pondant exactement
aux
rainures delaface postérieure de la dent antérieure, età cellesdela faceantérieure de la dent postérieure.
Aux
deux
grandes dents de lavalve droite correspondent, surlavalve gauche,
deux
profondssinus, dontl'antérieur esthorde,enavant, parunepetitelame peusail-lante, crénelée à sa face postérieure, et correspondant au petit sillon en avant de ladent
anté-rieure de la valve droite, et dont le postérieurest horde en arriére par une lame semhlahlc,
cré-nelée à sa face antérieure et correspondant aupetit sillon en arrière de ladent postérieuredela
valve droite. 11 résulte de là que les
deux
sinus comprisentre lagrosse dent triangulairemédianeet les deux petites lames qui les hordenten avantet enarriére, ont leursparois crénelées dansle
même
sens que les surfaces des dents de la valve droite qu'ils sontdestinés à recevoir.La
partiedelacharnière qui appartient àlavalve gauchea été décritepar
Lamarck
comme
forméedequa-tre dents, sillonnées d'un seul côté; mais il ne
me
semhle pas juste d'envisager la grosse denttriangulaire médiane
comme
formée dedeux
dents: ce n'est qu'une seuleetmême
dent élargieetéchancrée par le has,
comme
ce que l'on a appelé dans cette valve première et quatrième dent,
n'estautre chose que le bord saillant
du
sinus destinéà recevoirlesdents delavalve droite. Mais quelque différentesque soient, dans lesdeux
valves,lesparties delacharnière proprement dite, iln'en est pas de
même
de lacarène arrondie qui se prolonge au-dessous de lapartie antérieure delacharnière
du
côté gauche, etqui est parfaitementconformeàcelledu
côté droit,nide la fossettepour
l'insertion du muscle antérieur,nidecellesdu
muscle postérieur principalet du musclesup-plémentaire, qui sont absolumentsymétriques dansles
deux
valves.L'empreinte palléale, parallèle au bord de la coquille, s'étend de l'empreinte
du
muscleanté-rieurà celledu musclepostérieur, sans présenter aucunetracede sinuosité; elleestplus ou moins
sensibledansdifférentesespèces.
La
surface intérieure delà coquille est généralement lisse, etreproduit à peine quelques tracesdes
ornemens
extérieurs; ce qu'il faut sansdoute attribuer à l'épaisseur considérable du test. Versles bords, on aperçoit, dans quelques espèces, de légers indicesdes côtes extérieures; on en voit
même
quelquefois à la surface intérieure des flancs, mais ils sonttrès-faiblementexprimés; il n'yaque les sillons du corselet quise montrentparfoisdistinctement à l'intérieur.
pré-—
6
—
scnter des caractèrestrès-particuliers; aussi les moulesdes espècesfossiles ont-ils depuis longtemps
fixé l'attentiondes géologues, quoiqu'ils ressemblent bien peu
aux
coquilles dont ils proviennent.Mais quelque grande que soit la différence que Ion
remarque
entre eux, on leur reconnaîtce-pendant toujours quelque re_ssemblance dans la forme et les contours : les moules sont plus ou
moins tronqués en avant
comme
leur coquille; mais cequi les caractérise surtout, c'estle profondsillon qui descend perpendiculairement en avantdes crochets etqui sépare cesderniers
dun
grospilastre vertical, qui se détache du bord antérieur, etqui est
dû
aux
fossettes servantd'insertionaux
deux boutsdu
muscle antérieur. L'on aperçoit, en effet, sur les arêtes latérales de cepi-lastre, l'empreinte des faisceaux de fibres musculaires qui forment le muscle,
comme
dans les moules d'Unio.Le
grand sillon perpendiculaire est formé par la carène arrondie qui seprolongeau-dessous des dents antérieures des
deux
valves.Le
vide considérable qui sépare les crochetsdumoule correspond au massif de la charnière qui est interposé entre la cavité des
deux
valves. Etcomme
la coquille offre ordinairementun
sillon étroit derrière les dentsantérieures, il doit enrésulter
une
carène plus ou moins saillante, descendant en avantdes crochetsdu
moule. Je n'airien
remarqué
de semlilable jusqu'ici dans les moules d'Acéphales quej'ai observés, excepté dansle genre
Unio
; mais dans ce dernier genre, le bourreletantérieur est moins élevé et enmême
tempsplus détaché
du
corps du moule; l'empreintedu
muscle antérieur est aussi plus développée.Dans
lesTrigonies lesommet
des crochetsdumoule
est ordinairement surmonté d'un petitbour-relet conique,
moulé
dansun
petit creux qui se trouve dans la coquille à l'angle interne de lacharnière.
Pour
peu que les coquilles ne fussent pas hermétiquementfermées lorsque leurmoule
s'est consolidé, on aperçoit entre les crochets et le grandbourrelet antérieur une ligne ou
même
une crête sinueuse indiquant la ligne de jonction des dents cardinales ; cette courbe fait enavant
une anse sur le côté gauche, correspondant à la dent antérieure saillante de la valve droite et
aux
paroisdu
sinus antérieur de la valve gauche. Sur le milieu de l'espace compris entre lesdeux
crochets se trouve une seconde anse tournée vers ladroite, et dont laconvexité se rattacheau crochet
du
côté droit; cette anse correspondaux
bords de la grandedent triangulaire de lavalve gauche. Enfin une troisième anse s'avance surlecôté gauche et correspond à la dent
pos-térieure de la valve droite. L'empreintedu muscle postérieur est très-marquée et
même
saillante,tant son bord antérieur se détache de la partie environnante de lasurface
du moule
; au dessuseten avant de ces grandes empreintes musculaires se trouvent les petites empreintes
du
musclesupplémentaire, qui se détachent nettement desparoisdu moule.
On
voit parce qui précède que le mouledes Trigonies res'sembleplus à celui des Unio qu'à_
7
—
lui (l'aucunautre genre d'Acéphales; les Cuculléesseulesont aussi
un
grand sillon vertical àl'ex-trémité de leur
moule;
mais au lieu d'être au bord antérieur,comme
chez les Trigonies, il estau bord postérieur; il n'y a donc pas d'analogie à cet égard entre les Cucullées et les
deux
autresgenres (lesTrigonies etles Unio).
Le
nombre
considérable d'espècesde Trigonies quej'aieu occasion d'observer, m'a faitrecher-cher les rapportsnaturels qu'elles ontentre elles, et m'a engagé à établirdans ce genre plusieurs
sections ou groupes naturels qui contribueront à faciliter la détermination des espèces, en les
rapprochantd'après leurs affinités naturelles.
Je distingue huit sections dans le genre Trigonia.
1" Les ScAPuoïDES, qui sont caractérisées par leur forme triangulaireet la troncature de leur
faceantérieure; les bords supérieur et inférieur sont arqués etconvergent de manièreà se
ter-mineren une pointe tronquée; le corseletest grand et lisse; vers les crochets seulementl'on
ob-servequelquesplisIransverses; lacarène qui séparelecorseletdes flancsestpeu
marquée
;lesanglesantérieurssontpourvus degrandes varicesquiseprolongent surla faceantérieure;lesHancs
por-tent des côtes transversesornées devaricesplus ou moinsdistinctes ; les lignesd'accroissement sont
très-marquées sur le corselet et sur la face antérieure et aplatie de la coquille : on les aperçoit
aussisurlesflancs, quoiquemoins distinctement.
Je connais cinqespèces de cettesection, toutes décrites etfiguréesdans ce
mémoire
;deux
pro-viennent
du
lias,une du
portlandien etdeux
des terrains crétacés.Une
seuleétait connue; c'estle Triyonia Navis de
Lamk.,
quej'ai pris pour type decette section.2° Les Clavellées. Elles diffèrent des Scaphoïdes en ce qu'elles sont moins tronquées à
l'ex-trémitéantérieure.
Le
corselet, trés-développé dans lesens vertical, est séparé desflancs parune
carène oblique; lasurface est très-ornéc: onydistingue des rugosités transversales plus ou moins
apparentes,et trois séries obliques de plis saillans, dont les internes entourent
une
lunule lisse,vers lehaut delaquellese trouve le ligament. Les flancs sont ornés devarices disposéesenséries
arquées en avant et se perdant insensiblement
aux
bords antérieur etinférieur. Les lignesd'ac-croissement sont trés-distinctes surles flancs, etquelquefois
même
surle corselet.Je connais quinze espèces de cette section, dont onze nouvelles. Elles caractérisent
essentielle-ment
les terrainsjurassiques, depuisle liasjusqu'au portlandien :une
seule espèce se trouvedansle grès vert. Lesespèces déjàbien caractérisées, que je n'ai pas reproduitesdans ce mémoire, sont
les suivantes : Tr. aspera
Lamk.,
2^ édit., T. VI, p.516;
Enc. meth. pi. 237, fig.4a,
6, c; du—
8
—
de Torrc Vedras, en Portugal.
—
Tr. h'tterala, Phill. Geol. ofYork. Tab. 14, fig. 11 ; du liasdu
Vorkshire.
—
Tr. Goldfussii, Ag. (Lyrodon litteratum Goldfuss p. 200, Tab. 136, fig. bb,c,d,e,
f,n). Cette espèce, propreauJura
moyen,
diffère duTr. litterata de Phillips, quiprovientdu
lias.7V.7/erio(/iV(Lyrodon HerzogiiHausm.)Goldf. p. 202, Tab. 137, fig. 5.
3" Les Carrées se lient étroitement
aux
Clavellées, dont elles diffèrent cependant par leurforme plus ramassée et tronquée
aux deux
extrémités, par des varices moins régulières sur les flancs, etpar leurgrandcorseletcomprimé
, qui sedétache à peinedesflancs. Les lignesd'accrois-sement ne sevoientdistinctementquesurle corselet'.
Ces espèces sont moins nombreuses que les Clavellées; j'en connais onze qui proviennent des
terrains jurassiques supérieurs et des terrainscrétacés. Plusieursdeces espèces sont déjà
suffisam-ment
connues; tels sont les Tr. dœdaleaSow., Tab.88, qui n'estpasle Tr.dœdalea de Parkinson.Tr. rudis Park., pi. 12, fig. 10, quiest le Tr. nodosaSoy,-., Tab.
507,
fig. 1.—
Tr. spedabilisSow., Tab.
544,
—
et Tr. htjbrtdaRômer,
Ool. p. 97, Tab. 6, fig. 2: j'en décris six nouvellesqui sont figurées sur
mes
planches.4° Les ScABRESontune forme toute particulière ; leur partie antérieureest renflée, tandisque
l'extrémité postérieure est allongée etrostrée; les flancs sont ornésdecôtes tuberculeuses ou
épi-neuses, arquées en avant, dansla partie supérieure de la coquille; le corseletest séparédes flancs
par
un
sillon plus ou moins lisse; mais sa surface est ornée de côtes transversales semblables àcelles des flancs, et s'unissant à celles-ci, de manière à former
un
angle très-ouvert au bord dusillon oblique qui les sépare. Les lignes d'accroissement disparaissent presque entièrement entre
les côtes et leurs appendices.
Le moule
intérieur reproduit toujours plus ou moins distinctementles côtes et
même
les ornemens de la coquille.La
disposition desornemens du
corselet rattachecette section à laprécédente.
J'en compte treize espèces, dont la plupart sont déjà connues : ce sont les Tr. scabra
Lamk.
,Enc. meth. Tab. 237, fig. 1,
—
Tr. creiiuîataLamk., Anim.
s. vert.—
Tr. aliformis Sow.,Tab. 215,
—
Tr. ihoracicaMorton, Tab. 15, fig. 13,—
Tr. apinosaSow., Tab. 86,—
Tr. abrupladeBuch, Petr.
dAmér.
fig.21 et22 ,—Tr.
llamholdtn deBuch, Petr. d'Amer, fig. 28,29
et30,—
Tr.pumilaNilson, Tab. 5, fig. 7,—
Tr. tcnuhulcalaDujard., Soc. g.Tome
II, pi. 15, fig. 11.—
Tr. rwj/osaLamk.
,Anim.
s. vert.,—
Tr. duplicataSow.,
Tab. 237, fig. 4 et 5.—
Les espècesnouvelles quej'ai décrites etfigurées sont au
nombre
de deux.La
plupart de ces espèces proviennentdes terrains crétacés, quelques-unes seulement sontpro-pres
aux
terrainsjurassiques. Quelques-unes de celles qui étaient décrites n'étant point figurées-
_
je les ai reproduites sur
mes
planches;j'aiégalement figuré les moules dedeux
espèces, dont lacoquille seule avaitété représentée.
5° Les
Ondulées
forment une petite section très-remarquable, en ce qu'elle établitun
passageentre les Trigonies des sections précédentes et celles de la section desCostées qui en diffèrent si
complètement au premier coup d'œil.
Le
corselet estconformécomme
chezlesScapboïdcs; maislapartie antérieure des flancs estornée decôtes longitudinales, ployées ou ondulées versle corselet.
Leslignesd'accroissement sedistinguent àpeine.
Je connais cinq espèces de cette section, provenant du Jura et dela Craie; il n'y en a pas de
nouvelles:cependantj'en ai figuré
deux
espècesquin'étaient pointencore représentées. Cesespècessont les Tr. undulata Fromh.,
—
Tr. angulosaSow.
, Tab.508,
fig. 1 (sinuosaLamk.
),—
Tr.cmpidataSow., Tab. 507, fig.
4
et5,—
Tr. imbricataSow., Tab. 507, fig.2
et3,et—
Tr. sinualaPark., Tab. 12, fig. 13 (Tr. sulcataria
Lamk.
—
Lj rodon sulcatum Goldf.).6" Les Costées ont des caractères très-particuliers; lesflancs portent des côtes longitudinales
très-saillantes, entre lesquellesles lignes d'accroissements'aperçoiventàpeine.
Le
corseletest très-distinct, séparé des flancs par une quille très-marquée; il est en outre orné de plis transversesnoueux,
croisés pardeux
rangées de tuberculesou de crénelures obliques.Les vingt etune espècesqueje connais danscette section,ontétégénéralementconfondues avec
le Tr. costcUa, qui en est le type;
Sowerby
seul en a distingué trois espèces sous lesnoms
deTr. elongataSow.,
T
ah. \il,—
Tr.jmllusSoyv.,Tab. 508,fig.2
et3, et—
Tr.pemiataSow.,
Tab.
237, fig. 6: tout
récemment M.
Romer
en a décritdeux
nouvelles souslesnoms
de Tr. sexcostataRom.
Ool., p. 97,Tab. 6, fig. 1, etde Tr. condmiaRom.
Ool. 2° part., p. 35, Tab. 19, fig. 21.L'étude comparative
que
j'ai faitedes espèces de cette section m'afait voir d'une manière bienfrappante combienles identifications decertaines espèces, qui passent pour appartenir à différens
terrains, méritent peude confiance, et de quelle importance il sera pour lapaléontologie
géné-raledelessoumettre de
nouveau
àun examen
critique dans toute la série des formations et danstoutes lesclasses
du
règne animal.70 Les Lisses ont
une
apparence très-uniforme; leur surface est tout unie, sans côtes, nitu-bercules; chez quelques espècesseulement on remarque, surledevant, desplissinueux peusaillans;
extérieurement elles ressemblent à de larges Unio. Les lignes d'accroissement se remarquent sur
toute la surface, mais elles sonttrès-peu sensibles.
Ces espèces appartiennent
aux
terrains jurassiques et crétacés; les espèces connues sont aunombre
de cinq, Tr. affints Sow., Tab. 208, fig. 3,—
Tr. excenlricdSow., Tab.208,
fig. 1 et 2, 2—
10
—
—
Tr. gibbosa Sow. , Tab.235
et 236,—
Tr. Rumerikg. (Unio supra-jurensis)Rom.
Ool.,2e part. p. 35, Tab. 19, fig. 1, et Tr. inflala
Rom.
Ool., 2^part. p. 35, Tab. 19, fig. 22.Jeu
possède
deux
noiiYcUes, dontje ne connais malheureusement quele moule.8° Les Pectinêes ont,
comme
les Lisses, une apparence très-uniforme; mais au lieu d'êtreunie, la surface est ornée de côtes crénelées, qui divergent uniformément des
sommets
verslesbords,
comme
chez les Peignes, et entre lesquelles on distingue, mais avec peine, les lignesd'accroissement.
On
ne connaît qu'une seule espèce de cette section, leTr. pectinataoumargari-taceade
Lamk.,
quihabitelesmers qui baignent laNouvelle-Hollande;c'estlaseuleespèce vivanteconnue du genre.
M. Bronn
mentionne cette espèce dans le Lethœa geognosltca, p. 169, sous lenom
de Tr. radiata.11 résulte de cetaperçu que le
nombre
des Trigoniesconnues maintenants'élèveà78
, dont37
seulement sont mentionnées par les auteurs. Il m'a été impossible de reconnaîtrelesTr.incurva
Bennet,Tr. conjungcnsVMiW., Tr.flexuosaLamk., et Tr. subtrigonaPusch.Desrecherchesultérieures
nous apprendront sans doute si ce sont des espèces particulières, ou si elles se rapportent à
([uclques-uncs de cellesdont il est ici question.
Indépendamment
des différences déjà signalées parM. Bronn
entre les Myophories et lesTri-gonies,ilestaremarquer queles Myophories, contrairement àceque l'on
remarque
chezlesvraiesTrigonies, ont leurs crochets arqués en avant,
comme
dans la plupart des Acéphales, et je nedoute pas dès lorsque le genre Myophoria ne doive être maintenu, quelque difficulté que l'on ait
rencontrée jusqu'à présentdansl'appréciation de sescaractèresdistinctifs.
Ce
genrecomptedéjàtreizeespèces; ensorte quele groupe des Trigonies, y compris les Myophories, renferme aujourd'hui
prèsde cent espèces.
Les genres Opis Dcfrance et Axinus Sow., paraissent se rapprocherbeaucoup des Trigonies et
surtout des Myophories; cependantje nelesconnaispassuffisammentpourfixerleurs rapports.Je
serais égalementporté à croire que Goldfuss a compris dans le genre Cardûa quelques espècesde
Myophories.
Jeu
faisl'observation d'après ses figures,plutôtpour appelerl'attention sur ce point,
que
comme
une
critique fondée surdesfaitsprécis.La
division queje fais des Trigonies, enhuit sections,me
permettra d'abréger considérablementles descriptions des espèces; il suffira
même
souvent de lescomparer pour faire ressortir les—
U
—
Les matériaux sur lesquelsj'ai élaboré ee
mémoire
se trouvent en grande partie auMusée
deNeucliàtel, où ils ont élé déposés par M. Louis Coulon, par M. Auguste de
MontmoUin
et parmoi. J'ai en outre reçu eu communication des espèces très-intéressantes de
M.
Célestin Nicolet,
de
M.
Parandier, deM.
Dudressier et surtout deM.
Voltz, dont l'amitié m'était si précieuse et àipii j'ai dû souvent d'excellens conseils et des informations scientifiques de la plus haute
impor-tance. M. Merlan m'a confié toutes les Trigonies du
Musée
de Bàle, qui m'ont été d'autant plusutiles quej'yai retrouvé les originaux,de plusieurs figures de Zwinger, de Bruckner et du grand ouvrage de Knorr. Enfin M. Gressly m'a remis tous les fossiles du Jura qu'il a réunis depuis
nombre
d'années. Sa collection est certainement laplus considérable qui existe du Jura suisse, etles renseignemensprécis qu'ilm'a
communiqués
sur le gisement de tous ces fossiles n'ont pas peucontribué à
me
faire entreprendrel'examencomparatifdes espèces des différens terrains etde leursdivers faciès, qu'ila si biendécritsdans son
mémoire
surle Jura soleurois, insérédans lessecondet quatrième volumesdes
Nouveaux
MémoiresdelaSociété helvétiquedes sciences naturelles.L'on
me
reprochera peut-être d'avoir établi plusieurs espèces d'après de simples fragmens oud'aprèsdesmoules; maisil
me
sembleque letempsestvenu d'appliqueràladétermination desMol-lusquesfossiles lesprincipes déjàsi heureusementappliqués àl'étudedes
animaux
vertébrés , et quiontrendupossibleladétermination d'unefouled'espècesdonton ne connaît encore que des fragmens
—
12
—
DESCRIPTION
DES
ESPECES.
I. Trig^ouïes Scaphoïdesi».
•
1.Trigonia
Navis
Lanik.
TaL. 1 et Tab. 2, fig.
22—24.
SvN. Trigonia Nafis Lam. (Syst. 2' édit. Vol. VI, p. 516.)—Zieten (Pelref. Tab. 58, fig. 1 et Tab. 72,
Ils.
l).—
Lyrodon NafisGïdi. (Petref. p. 202, Tab. 137, Hg. 4).—
Bioiin (Lethaea,Tab. 20, fig. 2).—
Knon- (Suppl.Tab.V,A. fig.5,etTab. V. C. fig. 1).La
fréquence de cette espèce dansles collections, et sonbelétat de conservation, enontfaitl'undes fossiles les plus recherchés des conchyliologistes. Je lai représentée sous toutes ses faces et
dans tous ses âges, afin de faire voirque sescaractères principaux sont invariables et qu'en
gran-dissantsontestne subitaucun
cbangement
notabledanssaphysionomie.La
forme générale du T. Navis est triangulaire, allongée etcomprimée
en arrière, renflée ettronquée en avant. Lescrochets, placésàl'extrémité antérieure
du
bord cardinal , sontmédiocre-ment
élevés et recourbés en dedans et en arrière, c'est-à-dire en sens inversede ceque l'onob-servedans la plupart desAcéphales,
comme
l'afait remarquer M. Quenstedt. Les flancs sontmu-nis de côtes composées de grosses varices plus ou moins régulières, tantôt verticales (fig. 12),
tantôtconvexes en arrière (fig. 10).Les sériesdu milieu des flancs sontlesplus développées; elles
atteignent constamment le bord inférieur. Les varices antérieures sont les plus grosses, maiselles
ne forment pasune rangéebienrégulière;elles sont séparées des rangées médianes par
un
espacelisseplus ou moins large, ou par quelques séries incomplètes de plus petites granules.
La
faceantérieure, plusarrondie dansles jeunesindividus quedans lesvieux (fig. 1, 3, 6, 12), est
mar-quée de côtes transversales qui partent des gros tubercules situés à l'angle antérieur et vont en
s'amincissant vers le milieu de lacoquille (fig.
2
et 13). Ces côtes, formées dela fusion de quel-'ques varices,
comme
cela se voit très-distinctement sur lesjeunes coquilles, présentent une légère—
15
—
Un
sillon plus profond dans lesjeunes individus que danslesvieux, et auquel viennentaboutirlescôtes, sépare le corselet desflancs dela coquille.
La
carène marginale qui, dans lesjeunesin-dividus,bordele corselet, dans toute salongueur (fig. 3 et 4), esttrès-peu
marquée
danslesvieuxindividus; c'est à peinesi elle s'étendjusqu'au milieu du bord
du
corselet.La
carèneinterne n'estpasplus longue; l'uneetl'autre sontcomposées de petites varices formant
deux
séries àpeu prèsparallèles,séparées par
un
léger sillon.L'espacecomprisentre lescarènesinternes desdeux
valvesprésente au contraire une forte dépression,
du
milieu delaquelleles bords desvalvess'élèvent enforme de quille très-saillante. Immédiatement au-dessous des crochets cette quille forme une petitelunule quisert d'attache au ligament.
Les lignes d'accroissement sont longitudinales sur les flancs, où leur renflement détermine les
varices des côtes; ellessontarquéesobliquementen arrièresur lecorselet,demanièreque lecoude
qu'elles forment correspond à la carène extérieure(fig. 6, 10, II, 12). Ellessont longitudinales
surlaquillemédiane
du
corselet, et verticalessurla face antérieure. Cette dispositionparfaitementrégulièreest le résultat de la forme triangulairede lacoquille, dont leslignes d'accroissement
sui-vent
constamment
les contours.Les
deux
valves sont ordinairement réunies; ce qui suppose une charnière très-vigoureuse.Ayant
réussi à dégager les dents de la valve gauche dans l'exemplaire de Tab. 2, fig. 24,jeme
suis assuré qu'elles sont effectivement très-saillantes; ce qui devait nécessairement laisser peu de
mobilitéà leur engrenage.
Le moule
deTab. 2,fig.22
et23
, présente à peu près lesmêmes
con-tours que lacoquille; on y
remarque
très-distinctementl'empreintedu manteau
, quiestsimple etparallèle au bord inférieur, les[empreintes musculaires postérieures, ainsiquequelques traces de
lajonction des
deux
valvessous la charnière. Celte jonction donne lieu à une empreinte sinueusequi avancesurle côté droit (fig. 23).
Le
sillon antérieur correspondantaux
dents antérieures estIrès-profond.
Lamarck
rapporte à tort à son Trigonta nodulosa, qui estle Tr. clavelhta deSow., la figuredeKnorr, Suppl. V.
A,
f. 5.En
ayant recoursaux
sources originales,jeme
suis convaincu quecettefigure représente réellement le véritable Tr. Navt's.
Le
Tr. Navis n'est pas aussi généralement répandu qu'on le pense habituellement; on ne letrouve que dans certaines localités, dans
un
étage particulier du Jura, qui a été rapporté parquelques géologues au Lias supérieur, tandis que d'autres le rapportent à l'oolite inférieure;
mais làoù ce fossile existe, c esttoujours en très-grand nombre. L*esexemplairesquej'ai sousles
—
14
—
ils ont été recueillis par
M.
Gressly. Les exemplaires dela collection deLamarck
provenaient dela
même
localité. L'espèce ne paraît pas exister en Suisse, ni dans les départemens françaisvoi-sins; mais elle se retrouve en
Wurtemberg,
danslesmarnes de Boll. Lesexemplairesquej'aire-cueillis
moi-même
danscette localité et quej'ai comparés àceux de Gundersliofen, ne m'ontoffertaucunedifférencenotable;seulementlesvaricesdes côtes antérieuresserapprochent
un
peuplus desbourrelets de l'angleantérieurdansles exemplaires deBoll. Zieten a publié une très-bonne figure
de cette variété.
II.
Tr.IGOMA
PULCHELLA
Ag.
Tab. 2, flg.
1—7.
La
forme générale de cette petite espèce est lamême
que celledu
T. Aavis : elle est tronquéeverticalement en avant, fortement
comprimée
etobliqueen arrière; lescrochets ne sontpastrés-saillans; lebord cardinal est légèrement concave. Maissil'on
examine
avec quelque attention lastructurede la coquille, ontrouvera qu'elle présente des caractèrestrès-différens deceux que nous
avons signalés dansleT. Navis. Les côtesdelà partie antérieuredesflancs,aulieu d'êtreverticales,
sont plus ou moins horizontales, et forment ainsi
un
angle à peu prés droitavecceux de la partiepostérieure(fig. 1); ellessont composéesde petites varices disposées par séries plus ou moins
co-hérentes; danslapartieantérieuredesflancs, ces varices sont plusisolées quedansla partie
posté-rieure.
La
faceantérieuremontreleprolongementdescôtes horizontales desflancs,lesquellessontpeunombreuses etpeu saillantes(fig. 3et 7).
Le
corselet occupe à peu préslamoitié des flancs; ilestséparé durestedelacoquilleparla carène marginale, qui s'étend sur toutela longueur des flancs
,
endécrivant une légère courbe.
De
petits plis saillanspartent de cette carène marginale et sedi-rigentobliquementversle bordcardinal (fig. 1,2,4,5et 6); maisilssontinterrompusvers leur
mi-lieu par une légère dépression analogue à celle qu'on observe dans le T. Navis, entre la carène
marginale et la carène interne. Ces plis n'atteignentpas le bord cardinal
lui-même
, celui-ciétantoccupé par
une
dépressionlissede forme elliptique,du
milieudelaquellelesbords des valvess'é-lèvent sous la forme d'une quille assez saillante (fig. 4). C'est dans cette quifle, immédiatement
au-dessous des crochets, qu'est située la petite lunule à laquelle est fixé le ligament extérieur de
la charnière. Les lignes d'accroissement suivent touslescontours delacoquille.
Cette petite espèce a été découverte par
M.
Gressly dans le Lias supérieur d'Urweiler et dedu-—
13
—
plicatui^ et plusieurs autres fossiles de petite taille,
un
ensemble géologique particulier etpropre àcertaines stationslittorales vaseuses. Je ne connais point encore le
moule
de cetteespèce.11[.
TniGONIA
ROSTRUM
Ag.
Tab. 9, fig. 1 etTab. 5, fig. 15.
J'avais d'abord placé cette espèce dans la section des Clavellées, à cause de la forme arrondie
de l'exemplaire de Tab. 5, fig. 15; mais
un
exemplaire plus parfait et moins arqué en avantm'ay.antété
communiqué
depuis parM. Gressly,je nedoute pas quelle n'appartienne àlasectiondes Scapboïdes, à raison des gros tubercules qu'on aperçoit sur les Itords de la face antérieure
( Tab. 9, lig. 1).Lesrangées devarices sont aussien généraldirigées de la
même
manière et dansle
même
sensque dans lesScapboïdes,c'est-à-diredehauten bas, exceptéprès des crochets,où ellesdeviennent horizontales. Les crochets sont peu saillans; le corselet laisse apercevoir
deux
carènesassez distinctes. Lesvarices desflancssont plus nombreuses que danslesdeuxespèces précédentes.
Les
deux
exemplaires figurés, les seuls queje connaisse,j)nt ététrouvés parM.
Gressly dansle Portlandien de Laufon (Canton de Soleure).
IV.
Ïrigoma
Scàpha Ag.
^ Tab. 7, lig.
17—20.
Cetteespècenem'estconnue qu'à l'étatdemoule. Sa formeallongée et la troncatureassez
brus-que
du
côté antérieur, m'ont engagéà la rangerparmi les Trigonies scaphoïdes. Ellese distinguedes autres espècesde cegroupe par l'espace considérable qui sépare les crochets (fig. 17);ce qui
suppose quele corselet étaittrès-large. Les crochets
eux-mêmes
sont légèrementrentrans etsur-montésd'un petitappendiceapiculaire, qui n'estpas conservé dansl'exemplaire figuré.
La
fig. 19montre des traces distinctes de l'empreinte musculaire postérieure et de l'empreinte palléale; la lig. 18 montre ce
même
moule
d'en haut, l'on yvoit lesempreintesdu musclepostérieursupplé-mentaire. Je rapporte également à celte espèce la fig. 20, qui a conservé quelques vestiges des
côtes qui ornaient sans doute la surface de la coquille. Elles sont dirigées obliquementd'avant en
arriére,
comme
dansle T.Navis, et paraissent avoirété verruqueuses. Les lignesd'accroissement y sont très-distinctes; mais dans les exemplaires qui sont entièrement dépourvus de la coquille, la—
16
—
les antérieures surtout ont dû êtretrés-développées, à en juger par le profond sillon qu'elles ont
produit sur le
moule
(fig. 17).Cette espèce appartient
aux
marnes bleues du terrain néocomien. Les exemplaires figurés ontététrouvés
aux
environs de Neuchâtel.M.
Parandier l'a également trouvéedans lenéocomien deVoray,
près deBesançon; ses exemplaires sont sensiblement plus grands que ceux de Neuchàtcl.V.
Trigonia.
confop.mis
Ag.
Tab. 9, fig.
2—4.
Cetteespèce esttrès-voisine
du
T. Scapha, et lesmêmes
raisonsquimont
fait rangercetteder-nièreparmiles Scapho'ides,m'engagentaussià y ranger le
moule
dont il esticiquestion. Sa formeest plus trapue et plus renflée que celle
du
T. Scapha etdu
T. Navis; son bord inférieur est enmême
temps plus arqué.En
revancbe les crochets sont moins espacés et plus rentrans.Le
sillonantérieur est très-profond, ce qui suppose des dents très-allongées (fig. 2).
Le
corselet adû
êtrelarge, à en juger parl'empreintedeses carènes marginales (fig. 3).
Le
bordcardinalest surmonté,danssa partie postérieure, d'une crêtetranchante très-élevée. Lesempreintes musculaires sont
lar-ges.
Le manteau
n'alaisséqu'unetrès-légère empreinte, quiestparallèle aubord inférieur(fig. 4).La
surfacedu moule
est d'ailleursparfaitementlisse.
Cetteespècesetrouvedanslacraiemarneusedela
montagne
de Sainte-Catherine,prés deRouen,
—
17
—
II.
Trigouies
claTcUées.I.
TniCOJNIA
CLA.VELLATA
SoW.
Tab. 5, fig.
16—18.
SïN. Trigonia clafellaia Sow. (Miner. Conch. Tali. 87.)
—
Lyrodon clavcUatum Goldf. (Petref. p. 200,
Tab. 13G, fig.6 c. d. cf. non fig. 6 a et 6i.)
—
Trigonia nodulosa Lani. (Syst. 2° édit.Tom.
Vl,p. r)16.)
—
Lister(Conch.PI. 502, fig.56.)—Encycl. méth. (PI.237, fig. 2a.b.)J'aipris le T. davellata pour type de
ma
division des Trigonies clavellées, parce qu'elle est laplusgénéralement connue des paléontologistes, quoiqu'ils aient confondu sous cettedénomination
plusieurs espèces très-distinctes, ainsi que nous le verrons plus bas. C'est une espèce de grande
taille
un
peu plus longue que haute, le côté antérieur est semi-circulaire. Les crochets ne sontpas très-élevés.
Quant
àla surface de la coquille, sa structure est assez uniforme. Les flancs sontpourvus de grosses varices, disposées par séries très-espacées etlégèrement arquées en arrière. Je compte quatorze de ces séries dans l'exemplaire figuré; mais la plupart n'atteignent pas le
bord inférieur ou antérieur, et les dernières varicesde chaque rangéese confondent en
une
arêteplusou moins sensible.
Le
corselet est largeetplat; on y distingue, dechaque côté,'
troiscarènes,
dont la
moyenne
, bordée d'un sillon plat, est la moins accusée.La
carène marginale,un
peuplus saillante, estforméedeplis
noueux
résultantdelacourburedes lignes d'accroissement,quisontici très-distinctes. Les carènes internes se rejoignent au milieu du corselet et embrassent
un
es-pace lisse,du
milieu duquelsurgit lalunuledu
ligament.Cetteespèce est assez
commune
dans le terrain oxfordien. J'en ai recueillimoi-même
plusieursexemplaires à Dives. Elle se trouve aussi dans le terrain oxfordien du Jura suisse.
Le
Trigonia clavellata ou Lyrodon davellatum, figuré parBronn
dans laLethaea, est uneespècedifférente, à laquellej'ai donné le
nom
de T. Bronnii. L'espèce décritepar Zieten sous lenom
deT. clavellata en diffère encore davantage; c'est
mon
T. signala (voir ces espèces).La
fig. 6 c deGoldfuss (Tab. 136) représente bien
mon
T. clavellata; mais sa figure 6 b est le T. Bronnii.Des Hayes
cite le T. clavellata Zietencomme
synonyme du
T. asperaLamarck, auquel il attribueencore une figure de
Zwinger
, publiée dansle3™''
volume
des Acta helvetica; maisces deux
cita-tions sont également fausses, car le T. clavellata de Zieten est
mon
T. signala, et la figure deZwinger
appartient àmon
T. tuberculata.—
18
—
II.
Trigonia
Bronnii Ag.
Tab. 5, fig. 19.
Sun. Z./ro(fo«c/«tr//a(«OTBroun (Lethœa Tab. 20, fig.
3).—
Goldf. (Petref. p. 200, Tab. 136, fig.6a. h.)Confonduejusqu'ici avec le T. davellata,dont elle esteffectivement très-voisine,cette espèce en
diffère par plusieurs caractères qu'il importe de signaler : et d'abord, elle est proportionnellement
plushauteetmoins prolongée en arrière. Ses crochets sont moins saillans et moins recourbés. Les
varicesqui recouvrent les flancsdelacoquille sont disposéesensériesplus obliques etplus serrées,
qui atteignent en plus grand
nombre
le bord inférieur.Le
corselet, moins aplati que dans leT. davellata, présentetrois carènes à-peu-près également développées, etdontlesvarices sont unies
pardes plis
rugueux
, correspondantaux
lignes d'accroissement.La
carènemoyenne
estaccom-pagnée d'un légersillon.
Cette espèce paraît être propre
aux
terrains supérieurs delaformationjurassique. L'exemplairefiguré provient de Hennequeville, en Normandie.
Le musée
de Bàle en possède de très-beauxexemplaires provenant du Mans. M. Parandier a trouvé la
même
espèce dans le terrain à chaillesdes environs de Besançon.
III.
TrIGONIA StGNAÏA Ag.
Tab. 3, fig.
8.—
Tab. 9, fig. 5.SïN. Tngoniadai'cllaiaZieten(Petref. Wurtemb. Tab. 58,fig.
3).—
Knorr (II, Tab.B.I a., fig. 8).J'avais distingué cette espèce du T. davellata d'après l'exemplaire très-imparfait de Tab. III,
fig. 8, lorsque
M.
Mérian eut l'obligeance de m'encommuniquer
plusieurs exemplaires très-bienconservés, qui
me
permettent d'encompléterladescription en ajoutant àlafigure ci-dessus celle deTab. IX,fig. 5.
Cette
même
espèce estdéjà représentée dansKnorr, et l'original de sa planche, queM.
Mériana bien voulu
me
confier, neme
laisse aucun doute surla nécessité de rayerla figure deKnorr
dela synonymie
du
T. davellata, à laquelle on la rapporte ordinairement. Il en est demême
du—
19
—
Le
T. signataest remarquableentretous sescongénères parsaforme allongée etfortementcom-primée,tandis queles crochets ne font qu'une très-légèresaillie. Les ûancsdelacoquille sont
re-couverts degrosses varices disposéespar sériestransversales, d'abord légèrement arquéesen avant,
puis fléchies en sens inverse. Toutes les rangées, sans exception, atteignent le bord inférieur;
mais danslesrangéesantérieuresles varices sont plus isoléesquedans lespostérieures, où elles se
transforment jusqu'à
un
certain pointen côtescontinues.Une
autre particularité,plusremarquableencore, consiste dans les rangées postérieures qui formentdes angles très-aigus avec la carène
marginale (Tab.
IX,
fig. 5). Les plis du corselet sont saillans et sinueux. Les trois carènesexistent
comme
dans les espècesprécédentes, maisla carène marginaleseule se détacheun
peu dutest.
La
lunule duligamentest étroite ettrès-allongée; elle s'ouvre dansun
espacelissebordé parlescarènesinternes.
Les
deux
exemplaires Ogurés, ainsi que celui de Knorr, proviennent de l'oolitc inférieure.Celuide Tab. III, Cg. 8, aététrouvé par M. Gresslydansle calcaire marno-sableux de Goldenthal
(Canton de Soleure).
Knorr
indiquecomme
origine de son exemplaire la localitédUlmatt
(Can-ton de Bàle). Elle se trouveaussi,d'après M. Mérian, à Arisdorf(Canton de Bàle).
IV.
Trigogia perlata
Ag.
Tab. 3, fig.
9—
il.Je rapporte à cette espèce plusieurs fragmens qui, au premier coup dœil, ne sont pas
trés-ressemblans. Cependantsil'on
compare
attentivement l'exemplaire defig. 10 avec le crochet dece-lui de fig.
9
, l'ontrouveralamême
formeetlamême
disposition des tubercules : cesontde petitesgranules très-élégantes, disposées par cercles concentriques, qui acquièrent
un
développement deplusen plus considérable vers le côté postérieur. Surlemilieu desvalves lestubercules sont
même
très-gros, et l'on n'en compte guère que sixou sept dans une rangée.
Une
série de tuberculesun
peu moins gros séparelesflancs du corselet.
Ce
dernierestremarquablepar laformeirrégulièreetallongéedes tuberculesquise voient à sa partie postérieure (fig. 9). Prèsdes crochets, aucontraire
,
le corselet portedeuxrangées depetites granules réunies par depetits plis transverses(fig. 1 1 ).
Cetteespècea étédécouverte par M. Gressly dans leterrain à chailles de Largue, dans l'évêché
de Bàle, où elle se rencontre avec le T. monilifera dans des couches de
marne
ferrugineuse,
—
20
—
V.
TrIGOjNIA
COKCENTRICA
Ag.
Tal). 6, fig. 10.
Cette espèce réunit tous lescaractères des Clavellécs; lebord antérieurest arrondi; le
sommet
est peu saillant. Les flancs sont séparésdu corselet par unecarène peu saillante, il esterai, mais
cependanttrès-distincte etcomposée de petites granulesarrondies. Mais cequi constituele
carac-tèresaillantdel'espèce, c'estl'uniformitédes varices, quiforment des sériestrès-régulièreset
très-élégantes, dontle
nombre
vajusqu'à vingt dans lesexemplaires entiers.Le
corseletestà-peu-près-lisse, excepté près des crochets, où l'onaperçoitde faibles rides transversales. Lorsqu'on n'en voit
que des fragmens dépourvus des bords, et surtout
du
corseleton pourrait être tenté decroirequecette espèce appartient à la section des Carrées; cependant les exemplaires entiersmontrent tous
lescaractères des Clavellées.
Les seuls exemplaires que je connais ont été trouvés par
M.
Gressly, dans le portlandien desenvirons de Laufon , (évêché deBàle.)
YI.
Trigokia tuberculata Ag.
Tab. 2, fig. 17 et Tab. 9 , fig. 6-8.
SïN. Zvvinger (Acta helvetica, Toui. III, Tab. 8. fig. F.)
La
forme de cette espèce est à-peu-près celle du T. signala, mais ses dimensions sont bienmoins considérables; les crochets sont aussi plus élevés. Elle ressemble en petit au T. Navis;
mais elle appartient à n'en pas douter à la section des Clavellées.
Le
corselet est séparé desflancspar
une
carène oblique ornée de petites varices. Il separtage endeux
parties très-distinctes,dontl'une, comprise entre la carène interne des
deux
valves, estassezlargeetdéprimée; lesbords desvalves s'élèventdu milieu de cette partiedu corseletsous laformed'unepetitequille,quisetermine,
sous les crochets, parla lunule
du
ligament. L'autre partie estcomprise entrelacarène externeetla carène interne; elle est surtout développée au bord postérieur, oùelleforme
un
rostretran-chant très-proéminent.
De
fins plis obliques ornent cette partie du corselet; la carènemédianeyestreprésentéepar
un
petit sillonqui interromptlesplisdu corselet. Lesvaricesdesflancssontdispo-sées ensérieshorizontales etlégèrement recourbées danslapartie antérieure,maisqui s'inclinentde plusenplusenarrière, et finissentpar devenir parfaitementverticales danslapartie postérieuredela
—
21
—
roquille. Les rangées sont peu nombreuses, mais les varices qui les composent sont petites,
ar-rondies ettrès-serrées.
On
voit, à l'aspectmarneux
de ces coquilles, qu'elles proviennentdu Lias. L'exemplaire figuréTab. II, fig. 17, aété trouvé par
M.
Gresslydans leLias de Gundcrsliofen.Lemusée
de Strasbourgen possède
uu
exemplaire delamême
localité. Lesoriginaux de Tab. IX, fig. 6-8, m'ont étécom-muniqués par M. Mérian; ils proviennent desmarnières de Trucken (Canton de Bàle), où ils ont
été trouvés avec le T. costcllala, qui yest beaucoup plus fréquent.
VII.
Trigonia
striata
Sow.
Tab. 4, fig.
10—12.
Syn. Sowerby(Mineral-Conchology, Tab.237, fîg. 1, 2, 3.)
Cette petite espèce est moinsallongéequela plupart des autres espècesde cette division, etl'on
pourrait être tenté delarangerdans ladivision des Carrées, si le corseletn'était séparédes flancs
par une carène très-distincte.
La
surfacedu
corselet est ornée deplis très-fins et très-serrés , quis'étendentde la carène externeà la carène interne (ils ne sont qu'imparfaitement rendus dans la
lig. 12).
La
partie comprise entre les carènes internes desdeux
valves est étroite et lisse; lesbords des valves nesontpas très-saillans. Les flancs sont ornésde nombreuses séries de très-fines
varices, ou mieux, de côtes légèrementcréneléesetfortement arquées d'arrière en avant.
Le moule
représenté fig. 10 montre une forte entaille en avant des crochets; d'où il fautcon-clure que la dent postérieure était très-développée.
La
fig. 11 représente la face antérieure de cemême
moule.Cette espècese trouve dans l'ooliteinférieuredel'Angleterre et du norddelaFrance. Les