Annales de dermatologie et de vénéréologie (2009) 136, 522—525
CAS CLINIQUE
Pyoderma malin compliqué d’ostéolyse crânienne
Malignant pyoderma with cranial osteolysis
F. Hali ∗ , K. Khadir , S. Chiheb , H. Benchikhi , H. Lakhdar
Service de dermatologie—vénéréologie, CHU d’Ibn Rochd, rue 20 N
o6—8 Missimi Hay Hassani, 20200 Casablanca, Maroc
Rec ¸u le 19 septembre 2008 ; accepté le 23 janvier 2009 Disponible sur Internet le 2 juin 2009
MOTS CLÉS Pyoderma malin ; Pyoderma gangrenosum ; Ostéolyse
Résumé
Introduction. — Le pyoderma malin, ou Pyoderma gangrenosum (PG) à localisation céphalique, est une affection rare caractérisée par son agressivité locorégionale et son évolution chronique récidivante. Nous rapportons un cas de pyoderma malin compliqué d’atteinte osseuse de la voûte du crâne.
Observation. — Un homme de 42 ans présentait une dermatose ulcéreuse étendue du cuir chevelu évoluant par poussées depuis l’âge de 16 ans. L’examen clinique, l’étude anatomo- pathologique de la biopsie cutanée et l’absence d’autre cause d’ulcération étaient en faveur d’un PG à localisation céphalique. La recherche de pathologies associées était négative. Une corticothérapie générale associée à la thalidomide et à la clofazimine était introduite, sans résultat satisfaisant. L’évolution était marquée par la survenue d’une ostéolyse de la voûte crânienne révélée par des crises convulsives et confirmée par l’examen tomodensitométrique.
L’étude anatomopathologique de la biopsie osseuse montrait un aspect d’ostéite suppurée non spécifique. La corticothérapie générale associée à la thalidomide s’accompagnait d’une ten- dance à la cicatrisation. Une greffe cutanéo-osseuse était envisagée mais l’évolution instable de la maladie et l’absence de cicatrisation définitive la contre-indiquaient.
Discussion. — Le pyoderma malin est une dermatose ulcéreuse et destructrice rare. Elle se caractérise par une évolution chronique et une résistance aux traitements. Notre observation est originale par l’atteinte osseuse de la voûte crânienne, révélée par des crises convulsives.
Cette atteinte osseuse rend la prise en charge de la dermatose encore plus difficile.
© 2009 Publi´ e par Elsevier Masson SAS.
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