• Aucun résultat trouvé

Cartographie des délocalisations de la production caprine en (...)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Cartographie des délocalisations de la production caprine en (...)"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

Renc. Rech. Ruminants, 2007, 14 463 INTRODUCTION

En 1970, le bassin Charentes-Poitou représentait 71 % des livraisons de lait de chèvre à l'industrie laitière française contre 60 % en 1999. Le nombre de chevriers sur ce bassin d’élevage caprin ne cesse de diminuer fortement. C’est pour analyser la recomposition socio-spatiale de la production caprine en Charentes-Poitou et en France que nous avons réalisé ce travail cartographique. Cette étude, souhaitée par les responsables professionnels caprins de la FRESYCA, permet de poser une analyse territoriale des enjeux de filière.

1. METHODE

L’analyse des données des derniers recensements agricoles (source : DRAF Poitou-Charentes) a permis la réalisation de cartographies (logiciel PhilCarto) des élevages caprins.

2. RESULTATS

Les cartes présentées ci-dessous précisent les contours de la recomposition socio-spatiale intra régionale des élevages de chèvres du Poitou méridional vers le Bocage du nord du bassin de Charentes-Poitou. Plusieurs ruptures marquent les étapes de cette délocalisation du sud vers le nord. A partir des années 1970, les petits élevages traditionnels inférieurs à vingt chèvres périclitent mais demeurent prépondérants.

Ces élevages sont peu sensibles à la modernisation. En 1973, la crise des gains de productivité marque une première rupture d’équilibre. Aidée par un marché du fromage de chèvre en expansion, la crise est dépassée. Sur les élevages d’appoint (20-50 chèvres) et sur les ateliers caprins spécialisés (50 chèvres et plus), la modernisation est alors une réponse à une conjoncture économique dégradée.

La crise de surproduction de 1980 constitue une autre rupture d’équilibre. Le marché non organisé du lait de chèvre n’est plus en capacité d’écouler la production. Le prix du lait de chèvre à la production baisse. La crise est sévère sur les exploitations caprines les plus spécialisées.

La dégradation du prix du lait amène les éleveurs à intensifier à nouveau leur système de production et génère

l’abandon massif des élevages d’appoint de 20-50 chèvres en Poitou méridional. C’est à cette période que naît la première interprofession caprine, le « Bureau régional interprofessionnel du lait de chèvre ». En parallèle, on observe une poursuite de la concentration des outils de transformation.

En 1984, la dégradation du prix du lait de vache et l’introduction des quotas laitiers entraîne la réorganisation spatiale des élevages de chèvres. Le prix attractif du lait de chèvre retrouvé encourage éleveurs et entreprises du Bocage aux reconversions ou créations d’ateliers caprins spécialisés.

Mais, entre 1987 et 1991, l’élevage de chèvres est à nouveau frappé par une crise conjoncturelle de surproduction. La baisse du prix du lait instaurée par les entreprises n’enraye pas la hausse des livraisons. La crainte des quotas en lait de chèvre pousse les éleveurs à produire pour maximiser un hypothétique droit à produire.

La réforme de la PAC de 1992 exacerbe le déclin de l’élevage caprin sur le sud-est Deux-Sèvres et ses périphéries ; le mécanisme des primes compensatoires encourage les systèmes de production vers les grandes cultures. L’activité caprine s’avère plus faiblement rémunératrice et plus astreignante ; les enfants de chevriers n’aspirent plus à reprendre la ferme familiale. Avec la surenchère foncière et l’explosion des coûts à l’installation, il devient plus difficile, notamment pour des jeunes hors cadre familial, de s’installer.

Des ambiances territoriales s’individualisent. Dans le sud- est Deux-Sèvres et ses périphéries, éleveurs, entreprises et superstructures sont marqués par le spectre des crises et l’avancée des grandes cultures. Sur le Bocage nord, la crise mieux vécue n’entame pas la volonté des reconversions qui anime le territoire.

Les entreprises picto-charentaises peinent depuis plusieurs années à satisfaire la demande et développent des circuits d’importations en provenance d’Espagne et des Pays-Bas.

Ces travaux ont bénéficié du soutien de la DRAF Poitou- Charentes, de l’IAAT et de l’Université de Poitiers.

Cartographie des délocalisations de la production caprine en Charentes-Poitou Cartography of delocalisations of goat production in Charentes Poitou

JÉNOT F.(1), DESMAISON P. (2)

(1) Fédération Régionale des Syndicats Caprins de Poitou Charentes-Vendée - FRESYCA, 12, rue St Pierre, 79500 Melle (2) Faculté de géographie, 99 avenue du Recteur Pineau, 86000 Poitiers

Figure 1: Recomposition socio-spatiale des élevages de chèvres à l’échelle infra-régionale entre 1979 et 2000

Références

Documents relatifs

C'est ce foisonnement de débouchés, cette multipli- cation d'idées et d'applications opérationnelles, cette maturité nouvelle de la cartographie spatiale qui saluent

Je vais traiter cet exemple sans me servir du logiciel R ou presque et faire tous les calculs « à la main » pour vous montrer au moins une fois dans ce cours comment nous appliquons

Dans la figure ci-dessous Γ est la courbe représentative d’une fonction f définie et continue sur IR *a. Par une

En 1990, les quatre villes kasaiennes de plus de 100.000 habitants (Kananga, Mbujimayi, Mwene-Ditu et Tshikapa) comptaient à el- les seules 16,6 % de la population totale des

support matériel […] Une carte est un modèle réduit, elle a donc une échelle […] Elle utilise des signes conventionnels qui sont décryptés dans la légende […] La

La répartition entre éleveurs livreurs de lait et éleveurs fromagers fermiers caprins en France est de :.

Dans son calcul, le viticulteur a oublié de compter que suite à la récolte plus faible, il a acheté trois tonneaux de moins soit une économie de 1500 e1. En tenant compte de ceci,

Ces travaux permettent de poser quatre axes de travail pour le Contrat de Projet 2007-2013, négocié avec l’Etat et la Collectivité Régionale en faveur de la filière caprine : 1/