HAL Id: jpa-00206448
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Interprétation des effets irréversibles des contraintes au moyen d’un modèle d’hystérésis dans l’espace
L. Brugel, G. Rimet
To cite this version:
L. Brugel, G. Rimet. Interprétation des effets irréversibles des contraintes au moyen d’un modèle d’hystérésis dans l’espace. Journal de Physique, 1966, 27 (9-10), pp.589-598.
�10.1051/jphys:01966002709-10058900�. �jpa-00206448�
589.
INTERPRÉTATION
DES EFFETSIRRÉVERSIBLES
DES CONTRAINTES AU MOYEN D’UNMODÈLE D’HYSTÉRÉSIS
DANS L’ESPACEPar L. BRUGEL et G.
RIMET,
Laboratoire de
Physique Industrielle,
InstitutPolytechnique,
Grenoble.Résumé.- Un modèle tridimensionnel de
l’hystérésis magnétique,
dû à L.Néel,
associéà la notion de
champ
fictiféquivalent
à une contrainte(W.
F.Brown),
permetd’interpréter
de
façon
satisfaisante l’action des tensionsmécaniques
sur l’aimantation. Ce modèle est utilisé pourcalculer,
dans le domaine deRayleigh,
les effets consécutifs àl’application
et àla
suppression
dechamps
et de contraintes.Abstract. 2014 A three-dimensional model of
magnetic hysteresis,
due to L.Néel, together
with the notion of a fictitious
magnetic
fieldequivalent
to a strain(W.
F.Brown) gives
asatisfactory interpretation
of the action of mechanical strains on themagnetisation.
Thismodel is used to
calculate,
in theRayleigh region,
the effectsproduced by
theapplication of,
and
by
thesuppression of, magnetic
fields and strains.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 27, SEPTEMBRE-OCTOBRE 1966,
Les
propriétés magnétiques
des substances ferro-magnétiques
sont fortement affectées par les con-traintes
qu’elles subissent,
à telpoint
que ces der-nières se
placent parmi
les facteursprincipaux qui agissent
sur l’aimantation. Ces effets sont connus delongue date,
mais ce n’est que récemment que W. F. Brown[1]
en donnait uneinterprétation
dansle domaine de
Rayleigh
par l’introduction d’unchamp
fictiféquivalent
à la contrainte. En 1959[2],
L. Néel
exposait
un schémad’hystérésis
dans l’es-pace
permettant
de mieuxcomprendre quantita-
tivement un
grand
nombre dephénomènes magné- tiques : susceptibilités transversales, traînage
defluctuations
thermiques, reptations longitudinales
ettransversales,
effets irréversibles des contraintes.Ces conférences
n’ayant jamais
étépubliées
et denombreux résultats
expérimentaux
relatifs aux con-traintes recevant une
explication
satisfaisante dansce
schéma,
nous extrayons de l’ensemble l’étude des contraintes et lesgénéralités
nécessaires à lacompré-
hension de celle-ci. Le
principe
de cette étude estensuite
appliqué
au calcul des effetsmagnétiques
dusà
l’application
et à lasuppression
dechamps
et decontraintes dans tout le domaine de
Rayleigh, quels
que soient les ordres de
grandeur
relatifs de cesfacteurs.
L’HYSTÊRËSIS
DANS L’ESPACEI. Le modèle
d’hystérésis
dansl’espace.
- Lesschémas
d’hystérésis
lesplus fréquemment
utiliséssont unidirectionnels. Ils supposent que le
champ agissant
a la même valeur sur toutes lesparois
et nedéterminent
qu’une
aimantation axiale dans la direction duchamp appliqué.
Unpareil
modèle necorrespond généralement
pas à la réalitéphysique,
les
expériences
étant souvent faites sur des corpspolycristallins
dont les cristallites élémentaires sontrépartis
dansl’espace
defaçon
aléatoire. Parailleurs,
un modèle uniaxial estimpuissant
à rendrecompte des
phénomènes
observéslorsque
les para- mètresappliqués
et mesurés ne sontplus
colinéaires.Il semble utile de tenir compte de l’orientation des aimantations
spontanées
des domainesélémentaires,
ce que fait le modèle
d’hystérésis
que nous exposons.10
ÉTUDE
DU MODÈLE. - On sait que les do- maines élémentaires de corpsferromagnétiques
pos- sèdent une aimantationspontanée égale
à l’aiman-tation à saturation
J..
Du fait del’anisotropie
ma-gnétocristalline,
cesaimantations,
en l’absence dechamp magnétique
et de contrainte sont orientées selon les axes de facile aimantation du cristal.Dans les
champs
faibles la variation macrosco-pique
d’aimantation est due presqueuniquement
audéplacement
desparois séparant
les domaines élé-mentaires
(parois
deBloch).
On peutconsidérer,
eneffet,
que les aimantationsspontanées
ne subissentaucune rotation tant que
l’énergie
dechamp
estfaible par
rapport
àl’énergie magnétocristalline.
Dans le cas du fer par
exemple,
cette rotation resteinférieure à 3~ dans des
champs
nedépassant
pas 10 oersteds. Dans cesconditions,
lescycles d’hysté-
résis observés sont attribuables à des
déplacements
irréversibles de
parois.
Considérons une
paroi
de Blochséparant
deuxdomaines dont les aimantations sont
J,
etJ2,
sou-mise à un
champ magnétique
H.L’énergie magné- tostatique
de l’un des domainess’exprime
par- $ . Jl,
celle de l’autre par -H . J2.
Si laparoi
sedéplace
sous l’influence duchamp H,
en augmentant le volume du domaine2, l’énergie
totale varieArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002709-10058900
de On peut définir un vecteur P =
J2
-JI qui
caractérise laparoi
considérée dupoint
de vuemagnétique.
Eneffet,
l’action d’unchamp
sur uneparoi
nedépend
que de laprojection
de ce
champ
sur la directeur du vecteur P. Cetteprojection
est dite «champ
efficace » h. La direction du vecteur P est dite « direction depolarisation
».Lorsque
laparoi
sedéplace,
elle provoque une variation du momentmagnétique global
des deuxdomaines,
pouvant sereprésenter
par une variation d’aimantationI1Jp
selon la direction P. On supposeen outre que est relié à h par les lois de
Rayleigh.
Cette
hypothèse
ne nécessite en rien la validitéexacte des lois de
Rayleigh
pour uneparoi isolée ;
elle nécessite seulement que ces lois soient valables
en moyenne pour une infinité de telles
parois.
Dansces
conditions,
pour la
première aimantation, après
désaimantation dans unchamp magnétique
alternatif décroissant lentementjusqu’à zéro,
et.,
>
pour la branche descendante du
cycle
de reculcorrespondant
à deschamps
décroissants àpartir
d’un
champ
maximalhm (- hm
hhm). a
et bsont les coefficients de
Rayleigh
relatifs à l’unité desurface de la
paroi.
L’aimantationmacroscopique
ducorps selon une direction s’obtient en calculant la contribution totale des
projections
des aimantations élémentairesilJ p
de toutes lesparois.
20 HYPOTHÈSES. - Le calcul nécessite les
hypo-
thèses suivantes :
- la substance est
polycristalline
etisotrope,
- les vecteurs P ont une
répartition isotrope
dans
l’espace,
- le
système
contientbeaucoup
deparois
et leursurface est
indépendante
de son étatmagnétique,
- les variations d’aimantation ne se
produisent
que par
déplacements
de cesparois (la
directiond’un vecteur P est
indépendante
de l’étatmagné- tique),
- les coefficients moyens de
Rayleigh
selon unedirection de
polarisation
sont les mêmesquelle
que soit la nature de laparoi.
II.
Applications.
- 1. COEFFICIENTS MACROSCO- PIQUES DES LOIS DE RAYLEIGH. - Soit uneparoi
définie par sa direction de
polarisation
P et soumiseà un
champ
H(fig. 1).
Le
champ
efficace ayant la valeur h = H cos p, l’aimantationcorrespondante s’exprime
par :et sa
projection
sur H par :FIG. 1.
qui
se somme dansl’espace
en remarquant que0
cp7t/2 puisqu’on
est libre du choix deJ2
etde
Jl,
on obtient :On peut noter que pour
l’intégration
on ne consi-dère
qu’une
seule infinité de directionP,
l’action duchamp
sur lesparois
nedépendant
pas de leurnature. On constate un rapport 3 et 4 entre les coefficients de
Rayleigh macroscopiques
et élémen-taires. Cette relation permet de connaître
expéri-
mentalement les valeurs de a et b.
2. INFLUENCE DES CONTRAINTES. - La division en
domaines élémentaires des corps
ferromagnétiques
résulte de l’existence de différentes
énergies.
Laconfiguration d’équilibre
stable est obtenuelorsque
la somme de ces
énergies
est minimale. Parmi celles-ci se trouvel’énergie magnétoélastique
liéeaux contraintes et à la
magnétostriction. Quand
cette dernière est
isotrope, l’énergie magnétoélas- tique
peut s’écrire :,
~
étantl’angle
formé par la direction de contrainteet la direction de l’aimantation
spontanée.
Considérons alors une
paroi séparant
deuxdomaines dont les aimantations
spontanées Ji
etJ2
font les
angles ~1
et~2
avec 6, direction de con-trainte
(fig. 2).
Lesdéplacements
d’une telleparoi engendrent
une variationd’énergie
par unité de volume
balayé.
Cette variation estnulle si
J,
etJ2
sont à1800 ;
pour tout autreangle
de
J,
etJ2 le déplacement
provoque une variation del’énergie globale.
Soit alors le vecteurpolarisation
P =
J2
-J,
et un vecteur N tel que N =J2
+Jl
(fig. 3). Quel
que soitl’angle
formé parJ2
etJl,
591
FIG. 2.
P et N sont
orthogonaux (module
ded2
= modulede
JI
=J~).
Si p estl’angle
formé par P et 6,cp’
estl’angle
de N et 6,Fig. 3
ú
représentant l’angle
que formentJ,
etJ2,
il s’ensuit que
et la variation
d’énergie produite
par ledéplacement
de la
paroi s’exprime
parOF = -
3Às
aIsin ~l
cos cp cosc~’.
On peut alors introduire un
champ magnétique fictif t,
orienté selonP,
tel que, s’ilagissait
sur laparoi,
la variationd’énergie engendrée
par ledépla-
cement de celle-ci soit la même que dans le cas d’une contrainte
On peut
remplacer
la contrainte par cechamp
fictif de valeur
Dans le cas où
l’angle
des aimantations spon- tanées est de900,
Dans les corps
cubiques anisotropes,
dont les axes100 sont de facile
aimantation,
on peut montrer quel’énergie magnétoélastique
est sensiblementégale
àsi la constante
d’anisotropie
estgrande
et les con-traintes relativement faibles. Dans ces
conditions,
les aimantations des domaines élémentaires restent
en effet
pratiquement dirigées
selon les axes defacile aimantation.
L’angle
formé parJ2
etJl,
peutêtre
égal
soit à 1800 soit à 900. Dans lepremier
casla contrainte n’a pas d’action sur la
paroi,
dans lesecond,
lechamp équivalent
de contraintes’exprime
par :
Dans les corps
cubiques,
tels que lefer,
on diviseainsi les
parois
de Bloch enparois
à 180~ etparois
à 90~. Nous
appellerons
A lesparois
à1800,
leursurface relative étant
désignée
par son rapport oc à la surface totale desparois.
Nous avons vu que cesparois
sont insensibles auxcontraintes ;
seul lechamp magnétique
les influence.Sur les
parois
à 900 l’effet des contraintesdépend
de l’orientation relative des aimantations
Jl, J2
etde la direction de la contrainte. Une
paroi
étantdéfinie
magnétiquement
par les deux vecteurs Pet
N,
pour un même vecteurP,
lechamp équivalent
de contrainte t = W cos cp cos
cp’
est dusigne
deW cos p
quand
-?r/2 cp’ 7t /2,
designe
inversedans les autres cas. On peut donc diviser les
parois
à 900 en deux groupes B et
C,
de surfacesrelatives p
et y, selon que la contrainte les influence comme un
champ
«positif »
ou comme unchamp
«négatif
».L’aimantation
macroscopique
d’unesubstance,
résultant du
déplacement
de toutes lesparois, est
donnée par
Le calcul s’effectue en déterminant les effets des
champs
et des contraintes surchaque paroi
et eneffectuant leur somme.
A titre
d’exemple
est traité le calcul de l’action d’une contrainte forteappliquée postérieurement
àun
champ
faible sur un échantillondésaimanté,
enadmettant que le
champ équivalent
de contrainte test
toujours supérieur
à deux fois lechamp
efficace h(pratiquement
W »H).
Par unité de surface desparois B,
la variation irréversible d’aimantation selon Ps’exprime
parb(t
+h)2,
pour lesparois
Cpar
b(t - h)2 (fig. 4).
Désirant l’aimantation dansune direction
donnée,
onprendra
la moyenne de cesquantités
selon cette direction pour tous les vec-teurs P et N
possibles.
Notons les résultatssurlignés
c’est-à-dire
b(t
+h)2
etb(t
-h)2.
Pour l’ensembledes
parois
B la variation irréversible est ainsiFIG. 4.
pb(t
+h)2,
pour l’ensemble desparois C, yb(t
-h)2
et l’effet
global
est doncUn cas
particulièrement important
est celuioù ~
est
égal
à y, c’est-à-direGénéralement,
eneffet,
larépartition
des vec-teurs
J,
etJ2
peut être considérée commeisotrope
ainsi que celle des vecteurs P et N. Dans ces condi-
tions,
laprobabilité
de trouver coscp’ positif
estégale
à celle de le trouvernégatif.
Deplus,
enl’absence de
champs
et decontraintes,
rien ne liffé-renciant les
parois
des types B etC,
lescoefficients ~
et y
peuvent
être considérés commeégaux.
Autre-ment dit à toute
paroi
dutype
«positif »
B corres-pond
uneparoi
du type «négatif »
C. On peut alors traiterglobalement
lesparois
à90~,
réunies deux à deux enparois associés,
et écrireDans
l’exemple précédent
on écrira ainsi quel’action sur deux
parois
associées vautet sur l’ensemble de la substance
Quoiqu’il
en soit leproblème
revient à calculer lavaleur moyenne de la
projection du,produit
ht. Inté-grons
d’abord,
pour Pdonné,
selon toutes les direc-tions N. On choisit un triède de référence tel que l’axe des x soit
dirigé
selon le vecteurpolarisation
Pet que le
plan
xoz contienne la direction des con-traintes a
(fig. 5).
Les composantes unitaires des différents vecteurs sur les axes sont donc :FIG. 5.
La valeur du
champ
efficaceagissant
sur laparoi
est h =
uH,
lechamp équivalent
de contrainte est t = W cos cp sin p cos p.La valeur moyenne de
ht,
selonP,
pour tous lesvecteurs N est
_ - 1-
, ..
Pour
intégrer
selon les différentes orientations deP,
effectuons unchangement
d’axe tel que oxsoit
dirigé
selon 6 et que H soit dans leplan
xoz,w étant
l’angle
formé par H et a(fig. 6).
P estdéfini par son
angle polaire
cp et son azimut À. Les composantes des différents vecteurs sont mainte-nant :
Cherchant la valeur moyenne de ht selon ox c’est-à-dire a ; on doit calculer
593 et l’on trouve
ht
selon 6 = cos co.Finalement la variation irréversible d’aimantation
parallèlement
à la direction de contrainte estégale
àAJ selon a =
(16
cos ~.De la même
façon
on trouverait que la variation irréversible d’aimantationperpendiculairement
à ladirection de la contrainte est
AJ
perpendiculaire
à a = sin co.Les autres processus de variations d’aimantation
sous l’influence de
champs
et de contraintes peuventse traiter de
façons analogues.
Si les lois d’aiman- tation desparois
sont les lois deRayleigh
et si lescoefficients g
et y sontégaux,
on constate que les contraintes neproduisent
aucuns effets réversibles.Ceux-ci se compensent deux à deux sur les
parois
associées.
Quant
aux effetsirréversibles,
ilsdépen-
dent essentiellement de l’ordre
d’application
ou desuppression
des facteurs et de leurs valeurs relatives.Dans les conditions
expérimentales
habituelles la contrainte est souvent colinéaire auchamp.
Ce casparticulièrement important
conduit à des calculsplus simples
que ceux du casgénéral.
Nous allons le traiter entièrement dans lechapitre qui
suit.EFFETS
IRRÉVERSIBLES
DE CHAMPS ET DE CONTRAINTESCOLINÉAIRES
L’effet d’une contrainte colinéaire au
champ dépend essentiellement,
comme dans le casgénéral,
de l’ordre
d’application
des différents facteurs. Pourdéfinir,
sansambiguïté,
les processusopératoires,
nous utiliserons des
sigles
consistant en des séries demajuscules P
et Hplacées
dans l’ordre desopéra-
tions
successives, application
ousuppression.
Lestraitements sont
supposés s’appliquer
à une subs-tance
préalablement
désaimantée par unchamp
alternatif lentement décroissant
jusqu’à
une valeurnulle. Dans le cas où cette désaimantation
s’opère-
rait sous
champ
ou contrainte externes, les lettresdu
sigle
seraientprécédées
par la ou lesmajuscules soulignées correspondant
à cesfacteurs, H,
P.Ainsi,
lesigle
HPHcorrespond
à une désaiman-tation sous
champ
nul et contrainte nulle suivie del’application
duchamp H, puis
de la contrainte Pet terminée par la
suppression
duchamp
H.Pour déterminer l’influence d’un traitement sur une
substance,
nousremplacerons,
pourchaque paroi,
la contrainte par sonchamp
fictiféquivalent
et nous calculerons l’effet
magnétique
élémentaire selon la direction depolarisation
P. L’aimantationmacroscopique
selon la direction duchamp
et deTABLEAU 1
AIMANTATIONS ÉLÉMENTAIRES SELON LA DIRECTION DE POLARISATION P
594
la contrainte s’obtiendra en faisant la moyenne des
projections
de ces effets sur cette direction.En
application,
nous fournissons les résultats deces calculs
quand
l’un desfacteurs, champ
oucontrainte, varie,
l’autre conservant une valeur constante.I. Calcul de l’effet élémentaire selon la direction de
polarisation
P. - Leshypothèses
de calcul sontles mêmes que dans le cas
général.
On admet quel’aimantation selon P obéit aux lois de
Rayleigh quel
que soit le type deparoi,
et on associe à uneparoi
de type B laparoi correspondante
de typeC,
~ désignant
la surface relative commune de ces deux types deparois.
En étudiant l’action du traitementsur les
parois
à 90~ et à1800,
on peut établir letableau 1 ci-dessus. On constate que la forme des
expressions
donnant les variations d’aimantations élémentaires dans la direction deP,
pour deuxparois associées,
diffère selon que lechamp équivalent
decontraintes est
supérieur
ou inférieur à une valeurcritique.
Le tableau 1 se
simplifie lorsqu’on
compare l’aimantation obtenue à l’aimantationqu’aurait prise
la substance dans un processusexpérimental
necomportant aucune
application
ousuppression
deTABLEAU II
VARIATIONS ÉLÉMENTAIRES D’AIMANTATION SELON LA DIRECTION DE POLARISATION P
contrainte. Les résultats
précédents
se transforment alors par différence avec les aimantations nor-males H et HH. Il en résulte le tableau II.
II. Calcul de l’effet
macroscopique
selon la direc, tionchamp~.contrainte.
‘ 1. MÉTHODE DE CALCUL.- La contrainte étant colinéaire au
champ,
lecalcul de la valeur moyenne des
projections
selonH - 6 des aimantations élémentaires selon P s’effectue en utilisant un seul
système
d’axes :l’axe ox sera
dirigé
selon H et a, le vecteur P étantdans le
plan
xoy(fig. 7).
Dans cesconditions,
levecteur N fait
l’angle
0 avec leplan
xoy et les compo- santes unitaires sur les axes des différents vecteurs sont :FIG. 7.
Les
champs agissant
sur uneparoi
ont pourexpression
h = H cos Q et t = W sin p cos cp cos 0
595
W ayant
la même valeur que dans lechapitre
I soitpour les corps
cubiques
dont les axes 100 sont defacile aimantation.
Lorsque
la variation d’aimantation élémentaire selon P estreprésentée
par une fonctionunique 6),
la variation moyenne d’aimantation macros-copique
dans la direction H - 6s’exprime
parLa constante
2 jn provient
de lapondération
del’intégrale
en p et en 0. Il en sera de même dans lesexpressions qui
suivent. La fonction0)
est l’unede celles
figurant
dans les tableaux I ouII,
h et t ayant les valeursprécédentes.
La sommation revient àintégrer fi(p, 0)
sin p cos p en p et en 0 dans le domaine(D)
défini par lafigure
8.FIG. 8.
2. DOMAINE D’INTÉGRATION. -
Lorsque
la varia-tion d’aimantation élémentaire selon P
(tableaux
1et
II)
nes’exprime plus
par une fonctionunique,
ilfaut
distinguer
deux cas selon que lechamp
t estinférieur ou
supérieur
auchamp critique -1h.
Lavariation d’aimantation est
représentée
par unefonction
/i(p, 0)
si t-1h,
par une fonction0)
si t >
-1h.
Macroscopiquement
le calcul diffère suivant les ordres degrandeurs
relatifs de W et de- Si W
YJH,
t est inférieur àqh quelles
quesoient les valeurs de cp et 0. La variation moyenne dans la direction H - 6 s’obtient
simplement
enintégrant
dans tout le domaine(D)
définiprécé-
demment et :
- Si W >
7]77,
t est inférieur àYJh
pour certainesparois ;
il lui estsupérieur
pour les autres. La varia- tion d’aimantation despremières s’exprime
par0),
celle des secondes par/2(y, 6).
Le domained’intégration
se divise donc en deuxparties
I et IIreprésentées
sur lafigure
9 et limitées parl’hyper-
bole
équilatère
FIG. 9.
Dans le domaine
I,
t est inférieur à"1Jh,
dans ledomaine
II, t
estsupérieur
à"1Jh.
L’aimantationmacroscopique
moyenne estégale
à la moyenne pon- dérée desprojections
selon H des aimantations duesaux
parois
de chacune de ces deuxcatégories :
La seconde
intégrale
s’écrittandis que la
première
sedécompose
enoù
61
est défini par3. EFFET MACROSCOPIQUE : RÉSULTATS. -
Lorsque
les
parois
obéissent aux lois deRayleigh, 0)
et
f 2( CP, 0)
sont des fonctionssimples
deh2, ht,
t2.Calculons les
intégrales précédentes
de cesquantités
élémentaires et
désignons-les
par desmajuscules
ayant en indice la limite
supérieure d’intégration
en 0. Elles
s’explicitent
de lafaçon
suivante :Le calcul de ces
intégrales,
dans les différentesparties
du domaine(D),
neprésente
pas de dilfi- cultésmajeures.
En posant p = et en intro- duisant les trois fonctions auxiliaires :Les effets
magnétiques
consécutifs aux divers processusopératoires s’expriment
par l’association des fonctionsprécédentes multipliées
chacune par le coefficientaffectant,
dans le tableauII, l’expres-
sion
h2, ht, t2
dont elle est issue.A titre
d’exemple
traitons le processus HP - Hlorsque
lechamp équivalent
de contrainte W estsupérieur
à deux fois lechamp appliqué
----2).
Il faut utiliser la formule
générale (1)
du para-graphe
2qui
contient deuxintégrales
doubles des fonctions/i(p, e)
et/2(Y, 8) .
Dans notre casdans le domaine
II,
la relation(2)
devientdans le domaine
I,
la différence des deux inté-grales (3)
s’écritTABLEAU III
VARIATIONS MACROSCOPIQUES D’AIMANTATION DANS LA DIRECTION CHAMP-CONTRAINTE
597 Les variations d’aimantation
correspondant
auxautres processus sont obtenues par des calculs
analogues.
Les résultats sont rassemblés dans le tableau III.Le calcul
numérique
des fonctionsF,, F2, F3
necomporte aucune
difficulté ;
on se fera une idée deleur variation en fonction de p avec les courbes de la
figure
10.4. APPLICATIONS. - Les résultats obtenus et
reportés
sur le tableauprécédent dépendent
desdeux
paramètres
H et W. Il est difficile àpremière
vue d’en déduire l’allure et l’ordre de
grandeur
desvariations d’aimantation liées à l’un des processus
FIG. 10. - Variations des fonctions auxiliaires
Fl, F15 Fo.
opératoires.
Nous avonscalculés,
pour cetteraison,
ces effets en
supposant
que l’un desparamètres
resteconstant,
l’autre apparaissant
sous forme de variableréduite. Les résultats
peuvent
ainsi sereprésenter graphiquement.
D’ailleurs dans toute étude
expérimentale
onopère
commodément dans ces conditions et lesFIG. 11. - Variations d’aimantation à
champ
constant.courbes
qui figurent plus
loin sont directementexploitables.
Variations d’aimantations en
Jonction
de la con-trainte à
champ
constant. - Onexprime
les variationsd’aimantation par rapport au facteur
4pBH2/152r.
Les courbes des
figures
1~ et 12 lesreprésentent
enfonction de la variable réduite pour les divers processus
opératoires.
, , 1 1 1
FIG. 12. - Variations d’aimantation à
champ
constant.Variation d’aimantation en
fonction
duchamp
àcontrainte constante. - De
façon analogue,
onexprime
les variations d’aimantation par rapportà
4~ bW2 ~15n.
Les courbes desfigures
13 et 14 lesreprésentent
en fonction de la variable réduiteH jW.
FIG. 13. - Variations d’aimantation à contrainte constante.
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FIG. 14. - Variations d’aimantation à contrainte constante.
CONCLUSION
L’observation des tableaux II et III et des courbes de variation d’aimantation
correspondantes
montre
qu’un
certain nombre de processusopéra- toires, a priori différents,
conduisent à des effetsthéoriques identiques.
C’est parexemple
le cas destraitements
HP, HPP,
PHP d’une part,HPPH, HPH,
PHPH d’autre part,lorsque
lechamp appli- qué
estsupérieur
au,champ
maximaléquivalent
decontrainte. Ces résultats sont
intéressants,
entreautres, parce
qu’ils
offrent un moyen commode de vérifierexpérimentalement
les limites de validité du schéma desparois, postulant l’équivalence
de l’effetd’une contrainte et d’un
champ magnétique
fictif.Le modèle de
l’hystérésis
dansl’espace,
dû àL.
Néel,
tenant compte de laconfiguration physique
des corps
polycristallins,
permet decompléter
utile-ment le schéma de W. F. Brown. Non seulement il fournit l’allure
qualitative
des différents effets maisen
prévoit
les ordres degrandeur
defaçon
très satis-faisante. C’est ce que montrent un certain nombre d’études
expérimentales déjà publiées [3], [4],
ousur le
point
de l’être[6],[7].
Il est
essentiel, cependant,
de ne pas trop s’écarter deshypothèses
de basequi
nous ontpermis
demener à bien les
calculs ;
enparticulier
lesexpé-
riences doivent s’effectuer dans des domaines de
champs
et de contraintes faibles. Ons’aperçoit,
eneffet,
que les variations d’aimantation consécutives à des contraintes fortes n’ontplus,
engénéral,
lesallures
prévues.
D’unepart,
leshypothèses
de basene sont
plus vérifiées,
d’autre part, il semble que desphénomènes
nouveaux viennent se superposer àceux que nous avons admis
[5].
Nous avons tout au
long
de notreexposé
utilisé leterme de contraintes sans, à aucun moment,
préciser
s’il
s’agissait
de traction ou decompression.
Laraison en est la suivante. Une contrainte
n’agit
dansle modèle que sur les
parois
à 90° et nous avonsassocié ces
parois
deux à deux selon que la contrainte les influence comme unchamp positif
ounégatif.
Dès
lors,
l’effet d’unetraction,
disons d’une con-trainte
positive,
doit êtreidentique
à l’effet d’unecompression,
c’est-à-dire d’une contraintenégative.
Il
s’agit
en somme de lapermutation
des rôles desparois
des types B et C. La vérificationexpérimen-
tale de ce résultat est délicate car la mise en oeuvre
de
compressions s’accompagne
de difficultés tech-niques.
Nous avonscependant
pu montrer quel’égalité
des actions de traction et decompression
est vraisemblable
[7].
Manuscrit reçu le 31 mars 1966.
BIBLIOGRAPHIE