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Submitted on 1 Jan 1884
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Recherches sur la température de congélation des dissolutions
F.-M. Raoult
To cite this version:
F.-M. Raoult. Recherches sur la température de congélation des dissolutions. J. Phys. Theor. Appl.,
1884, 3 (1), pp.16-27. �10.1051/jphystap:01884003001601�. �jpa-00238206�
16
premiers
minima coïncident, avec le bord del’ombre,
on pourra dresser le Tableau suivant :et ainsi de suite. Il est inutile de
prolonger
ceTableau,
car lesnombres que l’on aurait à inscrire dans la
première
colonne ne sontautres, à
partir
delà,
que les valeurs de vqui correspondent
auxmaxima et aux minima d’un écran indéfini.
5° A
partir
du bord del’ombre,
auxfranges analogues
à cellesque nous venons
d’étudier,
deplus
enplus effacées, qui
cor-respondent
auxspires
successives décrites parM2
autour deJ,
s’a-jouteront
de nouvellesfranges, correspondant
auxspires
succes-sives décrites par
M’1
autour de J’. Cesdernières,
dumoins,
dansle cas d’une
tige
opaque un peularge, occuperont sensiblement,
par
rapport
au bord de l’ombre leplus voisin,
les mêmespositions
que si l’écran était indéfini du côté
opposé.
RECHERCHES SUR LA TEMPÉRATURE DE CONGÉLATION DES DISSOLUTIONS;
PAR M. F.-M. RAOULT.
LOI DE BLAGDEN. 2013
Blagden,
en1788,
a observé que l’eauqui
renferme un sel en dissolution se
congèle toujours
au-dessous de zéro. Il a même reconnu que l’abaissement dupoint
decongéla-
tion est
proportionnel
aupoids
de sel dissous dans une quan- tité d’eau constante. Lesexpériences
faitesdepuis
lors ont con-firmé l’exactitude de cette
loi,
du moins pour les dissolutions étendues.DÉTERMINATION DU POINT DE CONGÉLATION. 2013
Jusqu’ici,
la dé-termination des
points
decongélation
des dissolutions a été faiteau moyen d’un thermomètre divisé en dixièmes de
debré,
observéArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01884003001601
17 à l’oeil nu et servant même
d’agitateur.
J’ai pu obtenir des résultatsbeaucoup plus
exacts au moyen desdispositions
suivantes.La dissolution dont on veut déterminer le
point
decongélation
est versée dans un tronçon
d’éprouvette
encristal jusqu’au
traitcorrespondant
à un volume de 130cc. Elle est constammentagitée
par un
agitateur automatique
enplatine.
Le réservoir d’un ther-momètre très
sensible,
donnantle 5¿O
dedegré,
est fixé au111milieu;
ce thermomètre est observé au moyen d’un viseur à colonne. Le tronçon
d’éprouvette
estplacé
dans un vasecylindrique
en cuivreépais,
un peuplus large,
et le faible intervallequi sépare
ces deuxvases est
rempli
par de l’alcool étendu. Tout lesystème
est fixe.Au-dessous se trouve un vase
cylindrique
enétain, plus large
que lesprécédents,
à demirempli
d’alcool faible, et entouré d’un mé-lange réfrigérant qui
repose sur un support à vis. On peut donc faire monter ou descendre à volonté cemélange réfrigérant
et im-rnerger
plus
oumois,
dans l’alcoolrefroidie
le tronçond’éprou-
vette
qui
renferme leliquide
àcongeler.
Grâce à cettedisposition,
on peut soumettre la dissolution à un refroidissement
plus
oumoins
rapide.
Lorsque
latempérature
de la dissolution étudiée est descendueun peu au-dessous de son
point
decongélation
normal, on y faitcesser la surfusion au moyen d’une
parcelle
du mêmeliquide, préa-
lablement
congelé. Aussitôt,
le dissolvant se solidifie sous la forme depaillettes flottantes,
deplus
enplus nombreuses;
le thermo- mètre remonte et, au bout de deux minutes auplus,
se fixe pen- dantquelque
temps en un certainpoint,
pour redesccndre ensuite lentement,. C’est latempérature
laplus
élevéeindiquée
par lethermomètre,
àpartir
du moment où lacongélation
acommencé,
que l’on
prend
pourpoint
decongélation
de la dissolution.CAUSES D’ERREUR. - Il y a, dans ce genre
d’expériences,
descauses d’erreur de deux sortes. Les unes sont inhérentes à
remploi
même du
thermomètre ;
elles sont communes à toutes lesexpé-
riences
calorimétriques
et l’on sait comment les éviter. Les autres sontparticulières
aux recherches sur lepoint
decongélation,
etelfes résultent surtout de la
séparation,
sous formesolide,
d’unepartie
du dissolvant. Je vais discuterl’importance
de ces der-nières.
18
Soient
M la masse en eau du
liquide
àcongeler;
m la masse en eau du thcrmomètre et de
l’agitateur;
C la chaleur
spécifique
de ladissolution ;
.L la chaleur latente de fusion du
dissolvant;
S le
degré
desurfusion,
au moment où l’on provoque la solidifi-cation ;
t le temps
qui
s’écouledepuis
le commencement de lacongélation jusqu’au
moment où le thermomètre eststationnaire ;
T le
temps
nécessaire pour que leliquide
s’abaisse de undegré
au-dessous de son
point
decongélation normal,
sous l’influence desparois
constamment refroidies del’éprouvette.
Supposons
que l’on provoque lacongélation
duliquide,
au mo-ment ou il est à une
température
inférieure de Sdegrés
à sonpoint
decongélation
normal. Laquantité
de chaleur nécessaire pour réchauffer celiquide
de Sdegrés
sera(m + M) S(1 ;
et, pourproduire
cettequantité
dechaleur,
il faudraqu’il
secongèle
unpoids
de dissolvantégal
àL (m
+M)SC.
Cela suppose,toutefois,
qu’aucune partie
de la chaleurproduite
par cettecongélation
n’estabsorbée par les
parois
del’éprouvette. Or,
engénéral,
il n’en estpas ainsi. Pendant la
période
de réchauffement t,il)
a un abais-sement de
température 1
T et, parsuite,
uneperte
de chaleurqui,
pour êtrecompensée, exige
la formation d’ unequantité
sup-plémentaire
deglace égale à I L(m + M)
S xC x t T.
Ainsidonc ,
le
poids
total deglace qui
seibrmera,
avant que le thermomètre arrive à l’étatstationnaire, seraI L (m+M) SG (I+t T). Le rap-
port E entre cette
quantité
deglace
et lepoids
1VI duliquide
estLa
partie qui
se solidifie étant constituée par le dissolvant pur,ou
sensiblement,
lerapport
Eexprime,
en même temps, l’accroi s-19 sement relatif du
degré
deconcentration de lapartie
restéeliquide.
Comme l’abaissement de
congélation
estproportionnel
audegré
de
concentration,
le rapport Ereprésente
encore l’accroissement relatif de l’abaissemenu dupoint
decongélation, qui
résulte duchangement
de concentration. En d’autres termes, le rapport Emzeszcre l’erreur
relative,
due cc laséparation
inévitable d’unepartie
dit dissolvant sousforn1e solide, pendant l’expérience.
Il ne serait pas
possible
de calculer assez exactement la valeur de E danschaque
cas et d’encorriger
lesrésultats ,
mais on va voirqu’en opérant
convenablement on peut rendre l’erreurnégligeable
et, par
suite,
la correction inutile.ELIMINATION
DES CAUSES D’ERREUR.2013Supposons,
pourpréciser,
que l’eau soit le dissolvant
employé.
Dans ce cas, L - 80 etC = i, sensiblement. Dans mon
appareil, Ki == 0,038. Quant
autemps t, il est d’autant
plus long
que ledegré
de surfusion estplus faible,
mais il nedépasse jamais
deux minutes. L’erreur relative est donc alorsPour rendre cette erreur aussi faible que
possible,
il faut ac-croître T et diminuer S.
Une
expérience préliminaire
ayant fait connaître lepoint
decongélation
duliquide à -L
dedegré près,
on peuttoujours
faireen sorte que la
surfusion,
dansl’expérience définitive,
nedépasse pas £
dedegré.
D’autre part, enrèglant
convenablement laposi-
tion du
mélange réfrigérant,
onpeut
arriver à rendre très lent le refroidissement duliquide
enexpérience,
àl’approche
dupoint
decongélation. Supposons,
parexemple, que l’on
ait T - 20 minutes.Dans ces
conditions,
l’erreur devientEn
opérant
avec lesprécautions nécessaires,
et sansfaire
au-cune
correction,
on peut donc obtenir l’abaissement dupoint
decongélation
d’une dissolution aqueuse, avec uneapproximation
de
10300’
en valeur relative .20
L’expérience
confirmeparfaitement
ces indicationsthéoriques.
J’ai déterminé
plusieurs fois,
dans le courant L d’un cmême journée,
le
point
decongélation
d’une dissolution normale d’acide sulfu-riquc,
conservée enprovision
dans des flaconshouchés;
etj’ai toujours
trouvé le même résultatà 1 400 près,
en valcur relative. Latempératurc
de l’air était de 6". Lelendemain,
le laboratoire ayant été chauffé à18°, j’ai
refait les mêmesexpériences,
etj’ai retrouvé,
à
4 ¿o près,
les mêmes valeurs que laveille ; cela,
sans faire aucunecorrection pour la
partie
nonimmergée
de latige
du thermomètre.Il est vrai que la
partie
noninmnergée
de la colonne mercuriellen’occupait
pas unelongueur supérieure
à3°,
au moment de la con-gélation,
et que lacorrection, d’après
la formule deRcgnault,
n’aurait pas
dépassé 5 1000
dedegré.
Ce que
je
viens dedire,
ausujet
des dissolutions aqueuses, est vrai pour les autres. Il sera facile de s’en assurer.ABAISSEMENTS A LA CONGÉLATION. - Je ne me suis
occupé,
dansce
qui précède,
que de la mesure destempératures
decongélation ;
mais ce ne sont pas ces
quantités
que nous avons à considérer.Nos études
portent uniquement
sur les abaisselnents dupoint
decongélation,
c’est-à-dire sur les diff’férences entre lepoint
decongélation
des dissolutions et celui du dissolvant pur. On ob- tient ces abaissements en mesurant lespoints
decongélation
desdissolutions et du
dissolvant,
à peu d’heures d’intervalle et par les mêmes moyens, et enprenant
ensuite la différence des nombres trouvés. Les erreurs,dui peuvent provenir
dudéplace-
ment du zéro et de
l’incomplète immersion
de latige
du ther-momètre,
étant les mêmes dans tous les cas, s’éliminent dans le calcul et n’exercent aucune influence sur les résultats.On
volt,
par cequi précède,
que les ABAISSEMENTS ditpoint
decongélation
cles clissolutiolls peuvent, sccj2s correction ci) aucune sorte, être obtenus a(’ec lineapproximation,
de1 400, en
valeurrelative,
et que cesquantités
doivent êtrecon1plées
ait nombredes
données physiques, qu)il
estpossible
de mesurer avec lehltcs
d) exactitude.
ApPLICATiONS A L’AidALYSE ET A LA STATIQUE CHIMIQUE. - En
ce
qui
concerne les dissolutionsétendues,
la détermination des21
ahaissements des
points
decongélation
peut donner des rensei- gnementsbeaucoup plus précis
que celle desdensités,
ou mêmede tou te autre
propriété physique.
Je ne sauraistrop
la recom-mander pour vérifier la
pureté
des corps, déterminer le titre de leursdissolutions,
constater l’identité desmélanges,
etc...Cette détermination peut
également
servir à élucider diversesquestions
destatique chimique.
Telle est, parexeniple,
laquestion
de l’état
d’hydratation
des sels dissous dansl’eau, que M. Rudorff
a traitée avec succès. Telle est aussi celle de la
répartition
desacides et des
bases,
dans lesmélanges salins,
quej’ai
abordée lepremier
par ce moyen. La méthode quej’emploie,
dans ces re-cherches de
statique chimique,
est fondée sur leprincipe
sui-vant :
.L’abaisseinent du
point
decongélation produit
pardiffé-
rents corps,
rnélangés
dans une mêmedissolution,
etqui n’exer-
cent entre eux aucune action
chimique,
est la somme des abais-sentents que
produiraient
isolément cesdifférents
corps, s’ils existaient seuls dans la mêmequantité
d’eazc.La vérification
expérimentale
etl’application
de ceprincipe
demandent certaines
précautions.
Soient deux dissolutions aqueusesétendues,
l’une renfermant P grammes d’eau et se conge- lant à Cdegrés,
l’autre renfermant P’ grammes d’eau et se conge- lant à C’degrés. Mélangeons
ces dissolutions et supposonsqu’il
ne se
produise
aucune actionchimique
entre les corps dissous. Le corpsqui,
dans lapremière dissolution, produisait
un abaisse-ment
C,
se trouvant maintenant dissous dans unpoids
d’eauégal
à P +
P’, n’y produira plus qu’un
abaissementégal
àd’après
la loi deBlagden.
Demême,
le corpsqui,
dans la deuxièmedissolution,
déterminait l’abaissementC’,
neproduira plus,
dansle
mélange, qu’un
abaissementégal
à de sortequ’en
vertudu
principe
ci-dessus l’abaissement dupoint
decongélation
du
mélange
serasOr,
enopérant
avec des dissolutions normales ou demi-normales de sels de même genre et en fai-sant P peu dînèrent de
pl) j’ai trouvé,
dans de nombreuses ex-22
periences,
que lepoint
decongélation
observé se confondà :¿¿o près
avec lepoint
calculé de cette manière.Lorsqu’il
y a une différence entre les nombres calculés et ob-servés)
c’estqu’une
actionchimique
s’estaccomplie
entre lescorps dissous. Si l’action
chimique
estsimple
etconsiste,
parexemple,
en une réactionsaline,
il estpossible
d’en calculer à la fois la nature eul’importance;
il suffit. pour cela deconnaître,
d’uneparu,
l’abaissement decongélation
dumélange
et, d’autrepart,
celui des différentscomposés qui
peuvent exister dans cemélange.
Je l’ai montréailleurs,
et cela miedispense
dedévelop-
pements qui
ne seraient pas ici à leurplace.
La méthode m’a par- faitement réussi dans les recherches quej’ai
faites sur laréparti-
tion d’un acide entre deux
bases,
ou d’une base entre deuxacides;
etje
nedésespère
pas depouvoir l’appliquer
avec succèsà l’étude des doubles
décompositions.
LOIS RELATIVES A L’ABAISSEMENT DU POINT DE CONGÉLATION. 20132013
L’abaissement du
point
decongélation produit
par un gramme de nlatière dissoute dans cent grammes de dissolvant estappelé coefficient
d’abaissernent. Leproduit qu’on
obtient en multi-pliant
le coefficient d’abaissement par lepoids
moléculaire de la substance dissoute est l’abaisselnent rnoléculaire decongélation
de cette substance.
Dans
l’eau,
le seul dissolvantemployé
par mesdevanciers,
lescoefficients d’abaissement sont très différents les uns des autres; 3
mais,
comme M. deCoppet
l’aremarqué,
les abaissements molé- culairesn’y
varient pas autant àbeaucoup près;
ils sont même àpeu
près égaux
pour les sels de méme constitution. C’est là un faitimportant
etqui
constitue lapremière
manifestation d’une loigénérale
quej’ai
établie.En vue de découvrir les lois
qui président
à l’abaissement dupoint
decongélation
desdissolutions, j’ai
cherché comment va-rient les abaissements moléculaires de
congélation, lorsqu’on
faitvarier la nature du corps dissous et celle du dissolvant. Les dis- solvants que
j’ai employés
sontl’eau)
labenzine,
laiiitt-obenzille,
le bibrornul’e
d’éthyLène)
l’acidejor/nique)
l’acideacétique, liquides
dont les diverspoints
decongélation
sont échelonnésentre o et
17°.
Al’exception
del’eau,
tous cesliquides
se con-23 tractent en se solidifiant. Tous subissent le
phénomène
de surfu-sion
lorsqu’ils
sont purs et, mieux encore,lorsqu’ils
tiennent unematière en
dissolution;
et, dans les conditionsindiquées,
tous sesolidifient sous forme de
paillettes
ou depetits grains qui
flottentdans le
liquide pendant l’agitation.
La méthode décriteplus
hautpermet donc
toujours
dedéterminer,
avec unegrande exactitude,
leur
point
decongélation.
J’ai mesuré les abaissements moléculaires de
congélation
pro-duits,
dans chacun des six dissolvantsindiqués ci-dessus,
par un nombre considérable decomposés
de toute nature. Dans tous lescas,
j’ai opéré
avec des dissolutions fort étendues. Sans m’as- treindre àtoujours expérimenter
avec des dissolutions de mêmetitre, j’ai
du moins fait en sorte que leurdegré
de dilution fûttel,
que l’abaissement du
point
decongélation
restâtcompris
entre 1 °et 2°.
Si P est le
poids
dudissolvant,
P’ lepoids
du corpsdissous,
C l’abaisselnent du
poids
decongélation
donnépar l’expérience,
on a, pour le coefficient d’ahaissement
A,
car toutes les
dissolutions,
audegré
de dilution oùje
lesemploie,
suivent la loi de
Blagden
au moins trèsapproximativement.
Les substances à dissoudre sont
employées
aussi pures quepossible.
Si elles sontliquides
etvolatiles,
elles sontposées
dansdes
ampoules qui
sont ensuite brisées parl’agitation
dans des fla-cons
bouchés,
renfermant unpoids
connu de dissolvant.Les résultats
auxquels je
suis parvenu peuvent se résumercomme il suit :
VÉRIFICATION DE LA PURETÉ DES CORPS. - I ° Tout corps) en sG’
dzssolvcznt dans un
cOlnposé défini, capable
de sesolidijier)
enabaisse le
point
decongélation.
Il résulte de cette loi que, de deux échantillons d’un corps, le
.
plus
pur est celuiqui
se solidifie ouqui
fond à latempérature
laplus
élevée. De là un excellent moyen de vérifier lapureté
descorps. Ce moyen,
toutefois,
nepeut
êtreemployé
en toute sécu-rité que si les
impuretés
sont en faibleproportion.
Eneffet,
il ré-24
sulte de la loi ci-dessus que,
parmi
lesdifférents mélanges qu’on
peut obtenir avec deux coyos solcchles l’un clans l’autreci
inégalement fusibles, il y
en a nécessairenu:J/lf finqui
estplus fusible
que toits les autresmélanges
el,conséquemment, plus fusible
que chacun des deux constituants.Or il est clair que, si dans ce
mélange
leplus fusible
on in-troduit une
petite quantité
de l’un ou de l’autre corps, on pro- duiratoujours
une élévation dupoint
de fusion.Quel
que soit donc celui des deux constituants que l’on considère comne uneimpureté
par rapport àl’autre,
on voit que, dans ce casparticm lier,
uneaugmenuation
del’impureté
élèvera lepoint
de solidifi- cation au lieu de l’alJaisser.Il n’est pas non
plus
sans intérêt de remarquer que , parlnt lesdifférents mélanges qu’on
peut obtenir avec deux coips solubles l’un dar2s l’autre etinégalement fusibles, il y
en a né-cessainejnent un
qui présente
exacternent le lJ1.ênlepoint
desolidification
que leplitsfiisible
des deux. Pour cemélange
en-core la
règle précédente
est en défaut.EXISTENCE D’UN ABAISSEMENT MOLÉCULAIRE MAXIMUM. -- 2° Il y a, dans
chaque clissoÜ’ant,
un abaissenieiit moléculaireMAXIMUM de
con
c’est--à-dihe que, dans un dissolvantdonné,
aucune substance neproduit
un abaissement molécu- lairesupérieur
à un chiffre déterminévariable, d’ailleurs,
avec lanature du dissolvant. Cet abaissement maximum est de
47°
dansl’eau,
de39°
dans l’acideacétique,
de29°
dans l’acideformique,
de 50° dans la
benzine,
de73°
dans lanitrobenzine,
de1190
dansle bibromure
d’éthylène.
Ilparaît
y avoir aussi un abaissement moléculaire lnini1Jlll1n decongélation,
sensiblelnentégal
au tiersde l’abaissement maximum dans
chaque
dissolvant.3° Dans toits les
liquides,
les abaissements nloléculoires decong’élation
dits auxdifférents con2posés
serapprochent
dedeux valeurs invccricchles pour,
chaque ligui(le,
et dont l’une estsensiblen1ent double de l’autre. La
plus grande
seproduit plus
souvent que la
plus
faible et, dans tous les dissolvants étudiés(à l’exception
del’eau),
elle serapproche beaucoup
de l’abaisse-ment moléculaire maximum.
25 DÉTERMINATION DES POTDS MOLÉCULAIRES. - Dans un même dis-
solvant,
les corpsqui présentent
l’un ou l’autre abaissement moléculaireappartiennent
presquetoujours
à des groupes chi-miques
bien déterminés. Ce fait peut être utilisé pour la déter- mination despoids moléculaires,
comme on va le voir.Tous les sels
alcalins,
en dissolution dansl’eazc, présentent
unabaissement moléculaire voisin de
37°;
si donc on a à opter pour lepoids
moléculaire d’un sel alcalin entreplusieurs
nombresmultiples
les uns des autres, on choisira celuiqui, multiplié
par le coefficient d’abaissement du sel dansl’eau,
donne le nombre leplus rapproché
de37°.
Toutes
les matièresoi-gcttîiques
en dissolution dans l’EAu(à l’exception
des ammoniumshydratés) présentent
un abaisse-ment moléculaire voisin de
i8l,5;
lepoids
moléculaire,à adop-
ter, pour une de ces
substances,
est celuiqui
serapproche
leplus
duquotient
obtenu en divisant18,5
par le coefficient d’a- baisseiiient de cette substance.Tozctes les matières
org’aniques)
sansexception,
et tozcs leschlorures
métalloïdiques
en dissolution dans l’ACIDE ACÉTIQUE ontun abaissement moléculaire voisin de
39°;
et cette donnée peutservir,
de la mêmemanière,
à la détermination despoids
molécu-laires de tous ces
composés.
Les mêmes choses peuvent être
répétées
ausujet
des effetsproduits,
dans tous les dissolvants solidifiables et, comme il n’estguère
decomposé qui
nepuisse
trouver un dissolvantcapable
dese solidifier à une
température
exactementmesurable,
on peutespérer
que ce moyen permettra de déterminer lespoids
molécu-laires de presque tous les corps.
VUES THÉORIQUES. 20134° La manière la
plus simple d’expliquer
les faits observés consiste à admettre que, dans un
poids
constantd’un dissolvant
déternîiîié,
tozctes les moléculesphysiques
pro- clllisent le même abaissement Jnoléclllaire decongélation.
Danscette
hypothèse,
si les moléculeschimiques
des corps dissoussont
complètement séparées
les unes des autres, l’abaissement moléculaire est maximum et le même pour uous.Si,
aucontraire,
les molécules
chimiques
sont soudées entre elles en nombreplus
ou moins
comsidérable,
l’abaissement moléculaire estplus
ou26
moins inférieur au maximum. Il en est la moitié
loL°sclme
lesmolécules
cliimiques
sont soudées deux àdeux,
ct c’est à cet étatque
correspondent,
engénéral,
les abaissements anomaux.ABAISSEMENTS PRODUITS PAR 1 MOLÉCULE DANS 100. - 5° Si les vues
précédentes
sont exactes , l’abaissement moléculaire maximum est le seulqui corresponde
à un état moléculaire bien déterminé des corps dissous etqu’on pourrait appeler
étatde dissolution
parfaite; c’est,
parconséquent,
le seulqui
doive être
pris
en considération dans l’étude desquestions géné-
rales. Divisons donc
chaque
abaissement moléculaire niaxiniumpar le poids
moléculaire du dissolvantauquel
il serapporte;
nousramènerons ainsi les résultats au cas où une molécule du corps dissous serait contenue dans Ioo molécules de dissolvant et nous mettrons en lumière un fait nouveau. Voici les chifl’res :
Laissant de côté
l’eaii, qui
secomporte
d’une manièrespéciale,
on voit que l’abaissenient n2ccxin2un2 de
congélation, qui
résultede la
présence
d’une molécule dissoute dans 10o molécules dissol- vantes, ne varie que deo,59
ào,65,
moyenneo,63,
et est, parconséquent,
à peuprès
le même pour tous les dissolvants.Pour faire rentrer l’eau dans la
règle générale,
il suffit d’ad-mettre que les molécules
physiques qui
lacomposent
sont formées dequatre
moléculeschimiques.
L’accum ulation des moléculesd’eau,
dans leshydrates solides,
semble favorable à cettehypo-
thèse ; d’ailleurs,
aucun fait connu ne la contredit. L’anomalieprésentée
par l’eaun’empêche
donc pas de formuler la loi sui-vante :
LOI GÉNÉRALE. - Une iî2oléciile cl’lln
comlgosé quelconque,
en se dissolvant dans 100 rc2oléccrles d’un
liquide qllelconquP)
de nature
différente,
abaisse lehoint
decongélation
de celiquide
d’ linequantité
àpelllJrès
constante et voisine deo°,63.
27
Rappelons,
enterminant
que les molécules dont ils’agit
icisont des molécules
physiques qui,
dans un certain nombre de cas,peuvent être constituées par
plusieurs
moléculeschimiques
sou-dées ensemble
(1 ).
NOUVEAU BAROMÈTRE A SIPHON;
PAR M. DIAKONOFF.
Le but des modifications de M. Diakonoff est de rendre
l’ap- pareil plus portatif
et desimplifier
la manière de leremplir.
Le
tube baron1étrique afbcde(voir fig. 1) présente
trois ouverturesa, f, e;
il se compose de deuxparties :
abc et cde. Lapartie
c estfigurée
à part.L’extrémité ouverte
f
est enfoncée dans un tube de caoutchoucépais,
muni d’une vis de serrage g’. C’est à travers ce tube de caoutchoucqu’on remplit
le baromètre de mercure à l’aide del’entonnoir i. Pour vider le
baromètre,
on bouchepréalablement
l’extrémité a. Il est
préférable
de transporter le baromètrevide,
ce
qui
est trèsfacile,
vu lasimplicité
aveclaquelle
on leremplit.
Pour le
remplir,
on commence par laver le tube avec une dissolution concentrée de bichromate de potasse dans l’acidesulfurique;
onlave ensuite à l’eau
distillée, jusqu’à
ce que l’eau delavage
neprésente
pas de réactionacide puis
on lave à l’alcool. Pour le desséchercomplètement,
on fait passer,pendant
un temps assezlong,
un courantd’hydrogène
pur et sec ou à son défaut un courantd’air sec. Il est bon de chauffer
légèrement
le tubependant
cetemps.
Le tube ainsi
préparé,
on met sur son boutf le
tube de caout-chouc
fgh,
l’extrémité Iz étant mise en communication avec l’en- tonnoir iqui
se termine par unlong
tubecapillaire.
L’entonnoir i(’ ) Bibliographie : BLAGDEN, Philosophical trans. of tlae Roy. Soc. of London, vol. LXXVIII. - RUDORFF, Ann. de Pog’g’., t. CXIV, CXVI, CXXII. - DE COPPET, Ann. de Chinl. et de Phys.) 4e série, t. XXIII, XXV, XXYI. - RAOULT, Comptes
rendus des séances de l’Acad. des Sciences) 22 juillet 1878; 12 avril 188o; 5 juin, 24 juillet, 27 novembre r882; 26 février, 4 juin, 29 octobre 1883. - Annales de Chim. et de Phys., 51 série, t. XX et XXVIII.