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Séance 5 Fonctions Caractéristiques (1)

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

Séance 5

Fonctions Caractéristiques (1)

Prof. Mohamed El Merouani

2018/2019

(2)

Introduction :

SiX est une v.a. quelconque, la fonction génératrice G(s) =E(sX), nous invite à former :R+∞

−∞ sxdF(x).

Cette intégrale a un sens auvoisinage de |s|= 1, ce qui conduit à posers=eit et á donner à tdes valeurs réelles.

On obtient finalement la fonction : E eitX

=R+∞

−∞ eitxdF(x) notéeϕX(t) et dite fonction caractéristique deX

La fonction caractéristique deX a l’énorme avantage d’exister pout tout nombre réel tet toute v.a. X.

En outre, la correspondance entre loi de probabilité d’une v.a. et fonction caractéristique est bijective.

(3)

Fonction caractéristique

Définition

On définit la fonction caractéristique de la v.a. X, par : ϕX(t) =E(eitX) =

P

xeitXP(X=x) si X est discrete;

R+∞

−∞ eitxf(x)dx si X est continue Comme |eitx|= 1 pour tout réelt, par exemple, si X est une variable aléatoire absolument continue, l’intégrale

ϕX(t) = Z +∞

−∞

eitxf(x)dx= Z +∞

−∞

eitxdF(x)

existe pour toute fonction de densité f et la fonction caractéristique peut être définie pour toute variable aléatoire X.

(4)

Propriétés :

1 ϕX(0) = 1.

2X(t)| ≤1, t∈R.

3 SiY =aX+b,aetb étant des constantes, alors ϕY(t) =ϕX(at)eibt,

où ϕX etϕY sont les fonctions caractéristiques des variables aléatoiresX etY.

4 ϕ(−t) =ϕ(t)

(5)

Preuves :

1 On montre la propriété pour X absolument continue. En effet : ϕX(0) =R+∞

−∞ f(x)dx= 1.

2 On montre la propriété pour X absolument continue. En effet :

|ϕ(t)|=|R+∞

−∞ eitxf(x)dx| ≤R+∞

−∞ |eitx|f(x)dx=R+∞

−∞ f(x)dx= 1.

3 ϕY(t) =E(eitY) =E(eit(aX+b)) =eitbE(eitaX) =eitbϕX(at).

4 ϕ(−t) =E[e−itX] =E(costX)−iE(sintX) =

E[cos(tx)] +iE[sin(tx)] =E[cos(tx) +isin(tx)] =E[eitX] =ϕ(t)

(6)

Théorème 1 :

Soit X la v.a. de fonction de répartition F(x) et de fonction

caractéristiqueϕX(t). AlorsϕX(t) est uniformèment continue surR Preuve :

On considère la différence : ϕX(t+h)−ϕX(t) =R+∞

−∞ eitx eixh−1 dF(x) ce qui entraîne |ϕX(t+h)−ϕX(t)| ≤R+∞

−∞ |eixh−1|dF(x) Soit ε >0 arbitraire, choisissonsA suffisamment grand pour que R

|x|>AdF(x)< ε4 et choisissonsh assez petit de manière que pour

|x|< Aon ait :|eixh−1|< ε2 Alors on a :

X(t+h)−ϕX(t)| ≤RA

−A|eixh−1|dF(x) + 2R

|x|≥AdF(x)< ε car|eixh−1| ≤ |eixh|+|1| ≤1 + 1 = 2

(7)

Théorème 2 :

Si le moment d’odrek≥1 de la v.a.X existe, la fonction

caractéristiqueϕX(t) admet une dérivée d’odre kcontinue au voisinage de l’origine etϕ(k)X (0) =ikE(Xk).

Preuve : On sait que :

ϕX(t) = Z +∞

−∞

eitxdF(x) on constate que pour tout nombre réel t, on a :

Z +∞

−∞

(ix)keitxdF(x)

≤ Z +∞

−∞

|x|kdF(x)<∞ (par hypothèse) On peut donc dériver à l’ordre k sous le signe somme l’intégrale qui définit ϕ(t) et écrire, pour tout nombre réelt l’expression

ϕ(k)X (t) = Z +∞

−∞

dk(eitx)

dtk dF(x) =ik Z +∞

−∞

xkeitxdF(x)

(8)

Théorème 2 :

Preuve :(Suite)

Cette dérnière intégrale est donc absolument convergente ; elle est uniformément convergente en t.

L’intégrale obtenue est la dérivée d’ordre k deϕ(t) et enfin cette intégrale est continue en t. On a donc :

ϕ(k)X (t) =ik Z +∞

−∞

xkeitxdF(x)

la limite pour t= 0 est ϕ(k)X (0) =ikR+∞

−∞ xkdF(x) =ikE(Xk).

(9)

Exemples

Exemple 1 :

On considère X une v.a. qui suit une loi binomiale B(n, p). À partir de sa fonction caractéristique on calculera son espérance mathématique et sa variance.

On a :

ϕ(u) =E(eiuX) =

n

X

k=0

eiukP(X =k) =

n

X

k=0

eiukCnkpk(1−p)(n−k)

=

n

X

k=0

Cnk(peiu)k(1−p)(n−k)= peiu+ (1−p)n

.

(10)

Exemple 1

La dérivée ϕ0(u) s’écrit

ϕ0(u) =n peiu+ (1−p)n−1

ipeiu; d’où E(X) = 1iϕ0(0) =np.

La dérivée

ϕ00(u) =−npeiu peiu+ (1−p)n−2

npe−iu+ (1−p)

; etE(X2) = i12ϕ00(0) =−

−n(n−1)p2−np

=n(n−1)p2+np.

La variance V ar(X)est donc V ar(X) =E(X2)−E(X)2 V ar(X) =n(n−1)p2+np−n2p2

(11)

Exemples

Exemple 2 :

On considère X une v.a. qui suit une loi de PoissonP(λ). À partir de sa fonction caractéristique on calculera son espérance mathématique et sa variance.

On a :

ϕ(u) =E(eiuX) =

X

k=0

eiuke−λλk k! =e−λ

X

k=0

(λeiu)k

k! =e−λeλeiu

ϕ(u) = exp λ(eiu−1) La dérivée ϕ0(u) s’écritϕ0(u) =λieiuexp λ(eiu−1)

; d’où E(X) = 1

0(0) =λ.

(12)

Exemple 2 :

La dérivée ϕ00(u) s’écrit :

ϕ00(u) =−λieiuexp(λ(eiu−1))−λieiuλieiuexp(λ(eiu−1))

=−λieiuexp(λ(eiu−1))−(λieiu)2exp(λ(eiu−1));

d’où

E(X2) = 1

i2ϕ00(0) =−(−λ−λ2) =λ2+λ La variance V ar(X)est donc

V ar(X) =λ2+λ−λ2

(13)

Exemples

Exemple 3 :

On considère X une v.a. qui suit une loi normaleN(0,1)etY une v.a.

qui suit une loi normale N(m, σ). À partir de la fonction caractéristique de X, on calculera la fonction caractéristique deY et on en retrouvra l’espérance mathématique et la variance de Y.

On a :

ϕX(u) = 1

√ 2π

Z +∞

−∞

eiux−x

2 2 dx Comme

Z +∞

−∞

ex

2

2 sinuxdx= 0, alors :

ϕX(u) = 1

√2π Z +∞

−∞

ex

2

2 cosuxdx

(14)

Exemple 3 :

et

ϕ0X(u) =− 1

√2π Z +∞

−∞

xex

2

2 sinuxdx

Une intégration par partie donne ϕ0X(u) = 1

√2π Z +∞

−∞

sinuxd

ex

2 2

donc

ϕ0X(u) =−u 1

√2π Z +∞

−∞

ex

2

2 cosuxdx=−uϕX(u)

On en tire ϕϕ0X(u)

X(u) =−u ou [lnϕX(u)]0 =−u Ce qui implique

lnϕX(u) = −u2 +c.

(15)

Exemple 3 :

SiY ∼ N(m, σ), on peut représenter Y sous la formeY =σX+moù X ∼ N(0,1); d’où

ϕY(u) =ϕσX+m(u) =eiume−u

2σ2 2

La dérivée ϕ0X(u)s’écrit

ϕ0Y(u) = (im−uσ2)eiume−u

2σ2 2

etE(Y) = 1iϕ0Y(0) =m.

La dérivée ϕ00Y(u)s’écrit

ϕ00Y(u) =−σ2eium−u

2σ2

2 + (im−uσ2)2eium−u

2σ2 2

etE(Y2) = i12ϕ00Y(0) =−(−σ2+i2m2) =σ2+m2

La variance V ar(Y) est doncV ar(Y) =σ2+m2−m22

(16)

On a vu que, pour la fonction génératrice des moments M(t), on a : M(t) =

X

k=0

mk(t)k k!

On a un résultat pareil pour la fonction caractéristiqueϕ(t) qui découle du théorème précèdent :

Corollaire :

Si les npremiers moments deX,mk =E[Xk](k= 1,2,· · ·, n) existent, alors on a pour t→0,

ϕX(t) =

n

X

k=0

(it)k

k! mk+o(tn)

Preuve : Elle résulte immédiatement du théorème précèdent

(17)

Exemples

Exemple 4 :

Soit X une v.a. uniforme sur]a, a+b[de densité : f(x) =

1

b sia < x < a+b 0 ailleurs

Calculons sa fonction caractéristique et en déduire ses moments.

ϕ(t) = 1 b

Z a+b

a

eitxdx= 1 ibt

ei(a+b)t−eiat

= 1 ibt

X

n=0

(it)n

n! [(a+b)n−an]

=

X

n=1

(it)n−1 n!

(a+b)n−an

b =

X

n=0

(it)n n!

(a+b)n+1−an+1 b(n+ 1)

(18)

Exemple 4

En vertu de corollaire, on a :

mn= (a+b)n+1−an+1

b(n+ 1) ;n= 0,1,2,· · ·

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