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Problème de Lehmer relatif dans un tore : cas des hypersurfaces
Emmanuel Delsinne
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Emmanuel Delsinne. Problème de Lehmer relatif dans un tore : cas des hypersurfaces. 2005. �hal-
00008558�
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as des hypersurfaes
Emmanuel DELSINNE
∗
Abstrat
WetakletherelativeLehmerproblemonalgebraisubvarietiesofa
multipliative torus.Generalizing atheoremofF.Amoroso andU.Zan-
nier, we give a lower bound for the normalized height of a non torsion
hypersurfae in terms of its obstrution index over Qab, the maximal
abelian extension of Q. We prove up to ε the sharpest onjeture that anbeformulated.
Résumé
NousabordonsleproblèmedeLehmerrelatifpourlessous-variétés
algébriquesd'untoremultipliatif.GénéralisantunthéorèmedeF.Amoroso
etU.Zannier,nousmontronsquelahauteurnormaliséed'unehypersur-
fae quin'estpas detorsionest minoréeenfontiondeson indied'ob-
strution surQab,l'extension abélienne maximale de Q. La minoration
ainsiobtenueorrespond àun ε-prèsà laonjeturelapluspréise que l'onpeutformulerdanseadre.
1 Introdution
Nousnousproposonsiidepoursuivrel'étudedesminorationsdelahauteur
normaliséedes sous-variétésd'un toreamorée parF. Amoroso et S. David
dans[AD99℄,[AD00℄,[AD03℄et[AD04℄.Soitnunentiernaturelnonnul.Nous
onsidérons leplongementnaturel de Gnm dans Pn. La hauteur (normalisée) d'unpointα = (α1, . . . , αn)∈Gnm est donlahauteur deWeillogarithmique et absolue (ave la norme du sup aux plaes arhimédiennes) ˆh(α) du point
projetif (1 :α1 : . . . : αn). P. Philippon ([Phi91℄,[Phi94℄,[Phi95℄) dénit la hauteurnormaliséed'unesous-variétéV deGnmpar:
h(Vˆ ) = lim
m→+∞
h([m]V) deg(V) mdeg([m]V) ,
oùh(V) (respetivement deg(V)) est lahauteur projetive (respetivementle degré)del'adhérenedeZariskideV dansPn.L.Szpiroaégalementintroduit
leminimumessentieldeV,not鵈ess(V),ommelaborneinférieuredesnombres
∗
UMR6139(CNRS),LaboratoiredeMathématiquesNiolasOresme,UniversitédeCaen,
BP5186,14032CaenCedex (delsinnemath.uniaen.fr)
réels θ > 0 tels que l'ensemble des points P ∈ V(Q) de hauteur normalisée
bornéeparθsoitZariski-densedansV.SiV estQ-irrédutible,ondisposealors delarelationsuivante,montréedans[Zha95a℄ et[Zha95b℄:
h(Vˆ )
(dim(V) + 1) deg(V) ≤µˆess(V)≤ ˆh(V) deg(V) ,
Le minimum essentiel et la hauteur normalisée ont la propriété remarquable
suivante,montréenoreparS. Zhang(onfer[Zha92℄) :µˆess(V) = 0(etdon ˆh(V) = 0)si et seulementsi V est une variétéde torsion (i.e. une réunionde
translatésdesous-toresdeGnmpardespointsdetorsion).
Ilestdonnatureldeherheràminorerleminimumessentiel(oulahauteur
normalisée)d'unevariétéquin'estpasdetorsion(oubienimposerdesonditions
géométriquesportantsurladimensiondustabilisateurdeV).
Une telle minoration va dépendre des aratéristiques géométriques de la
variété,par exemple sondegré. Cependant, si l'on n'impose auune ondition
géométriquesur la variété, il faudra également tenir ompte de son orps de
dénition.Eneet,soitH unsous-groupedeGnmetsoitαiunesuitedepoints
denon-torsiondontlahauteurtendvers0 (parexempleαi= (21/i, . . . ,21/i)).
AlorslesvariétésVi:=Hαi onttoutesmêmedegrédeg(H)maisleurminimum
essentielµˆess(Vi)≤h(αi)onvergevers0.
Le problème onsistant àtrouverles meilleures bornes inférieures pour le
minimumessentieldessous-variétésdeGmn est unegénéralisationd'uneélèbre question de D. H. Lehmer : existe-t-il un onstante c > 0 telle que pour
toutnombrealgébrique αdedegrédqui n'estpasune rainede l'unité onait h(α)≥c/d?Sil'onnesupposeriendeplussurα,'estlameilleureminoration
possible,étantdonné queh(21/d) = (log 2)/d. Dansette diretion,lemeilleur
résultatàejour estunrésultatdeE. Dobrowolski:
Théorème 1.1. Il existe une onstante c > 0 tel que pour tout nombre al-
gébriqueαde degréd(≥2) quin'estpasune raine de l'unité: h(α)≥ c
d
log logd logd
3
.
CependantF.AmorosoetU.Zannierontmontrédans[AZ00℄quel'onale
mêmetypedeminorationenremplaçantledegrétotaldeα(i.e.d= [Q(α) :Q])
parledegrénonabéliendeα(i.e.[Qab(α) :Qab] oùQabdésignel'extension abéliennemaximaledeQ).Notrebutestdegénéralisererésultatendimension supérieure.
Dans les problèmes de minoration en dimension supérieure, l'invariant le
plusnqui puisse tenir omptede lanature arithmétique d'une variétéest
l'indied'obstrution.Quelquesnotationssontnéessairesavantd'introduireet
invariant.NousxonsdonQunelotûrealgébriquedeQetnousnoteronsGnm
pourGnm(Q).SoitV unesous-variétédeGnmetsoitKunsous-orpsdeQ.Nous
utiliseronslesnotationssuivantes :Q(V)désigneraleorpsdedénitiondeV,
K(V)leorpsK·Q(V)etVK lavariétédéniepar: VK := [
σ∈Gal(Q/K)
σV.
RemarquonsquedegVK= [K(V) :K] degV.
Dénition 1.2. On appelle indie d'obstrution de V sur K l'entier ωK(V)
dénipar:
ωK(V) = min
Z⊇V codimZ=1
{deg(ZK)}.
Parexemple,siV estunehypersurfaedeGnm, ωK(V) = [K(V) :K] degV.
F. Amoroso et S. David énonent alors une onjeture généralisant le
problème de Lehmer en dimension supérieure et obtiennent dans ette dire-
tionlerésultatsuivant,analogueduthéorèmedeDobrowolskiendimension
supérieure:
Théorème 1.3. Soit n un entier naturel non nul. Soit W une sous-variété géométriquementirrédutiblede Gnm de odimension k qui n'est ontenue dans
auunesous-variétéde torsion. Alors
ˆ
µess(W)≥ c(n)
ωQ(W)log(3ωQ(W))−λ(k)
oùc(n)et λ(k) sont desonstantes stritement positives ne dépendant respe-
tivementquede netk.
Nouspouvonsainsiénonerlaonjetureabélienneanalogue:
Conjeture 1.4. Soit n un entier naturel non nul. Soit W une sous-variété géométriquementirrédutibledeGnmquin'estontenuedansauunesous-variété de torsion.SoitLune extensionabéliennede Q.Alors
ˆ
µess(W)≥ c(n) ωL(W)
oùc(n)estune onstantestritement positive nedépendantquede n.
Dans ette diretion, en ombinant lestehniques de [AD00℄ et [AZ00℄,
nousobtenonslerésultatsuivantonernantlesvariétésdeodimension1:
Théorème 1.5. Soit n un entier naturel non nul. Soit W une hypersurfae géométriquementirrédutiblede Gnmqui n'estpasdetorsion. SoitLune exten-
sionabélienne de Q.Alors ˆ
µess(W)≥ c(n) ωL(W)
log 2ωL(W) log log 5ωL(W)
−(1+6(n+1))
oùc(n)estune onstantestritement positive nedépendantquede n.
Remarquons également que pour les hypersurfaes, on peut attaquer e
problèmed'un pointde vue diérent. En eet, dans [AD03℄, F. Amoroso et
S.Davidobtiennent,enintroduisantdeshypothèsessupplémentaires,une mi-
norationuniquementdenaturegéométrique.
Théorème 1.6. Soit n un entier naturel non nul. Soit W une sous-variété géométriquementirrédutiblede Gnm de odimension k qui n'est ontenue dans
auuntranslatéde sous-tore.Alors
ˆ
µess(W)≥ c(n)
ωQ(W)log(3ωQ(W))−λ(k)
oùc(n)et λ(k) sont desonstantes stritement positives ne dépendant respe-
tivementquede netk.
Ce résultat, appliqué aux hypersurfaes, nous indique que si W est une
hypersurfaegéométriquementirrédutiblequi n'estpasletranslatéd'unsous-
torealors:
ˆ
µess(W)≥ c(n)
degW log(3 degW)−81 (1.1)
PourobtenirunrésultatdutypeThéorème1.5,il sutdondenes'intéresser
qu'auxhypersurfaesquisontdestranslatésdesous-torespardespointsd'ordre
inni. Mais dans e as on peut failement se ramener au as du théorème
prinipalde[AZ00℄et obtenir:
Théorème 1.7. Soit n un entier naturel non nul. Soit W une hypersurfae géométriquement irrédutible de Gnm qui est letranslaté d'unsous-tore par un
pointd'ordreinni. Alors
ˆ
µess(W)≥ c n·ωL(W)
log(2[L(W) :L]) log log(5[L(W) :L])
−13
oùcest uneonstantestritementpositive.
Démonstration. Soient H un sous-tore géométriquement irrédutible de odimension 1 et α un point d'ordre inni tels que W = αH. En tant que
sous-tore de Gnm de odimension 1, H est donné par une équation du type Xλ= 1 ave λ∈Zn.Si onposeµ= (µ1, . . . , µn)∈Nn aveµi= max(0,−λi)
et α=αλ ∈Q,alors lepolynmeF(X) = Xµ(Xλ−α)est une équationde W etilestlairqueL(W) =L(α).D'unepart,ommeWestunehypersurfae, onaˆh(W) = ˆh(F). D'autrepart,un simplehangement devariables dansles
aluls de la mesure de Mahler de F nous donne h(Fˆ ) = ˆh(X −α) = ˆh(α)
(pour les liens entre la hauteur normalisée des hypersurfaes et la mesure de
Mahlerdeleurséquations,voirparexemple,[Phi91℄,setion2,partieB).Ainsi
enappliquantlethéorèmede[AZ00℄,onobtient:
ˆh(W)≥ c [L(W) :L]
log(2[L(W) :L]) log log(5[L(W) :L])
−13
Ononlutalorsenutilisantl'inégalitédeZhang.
En utilisant l'inégalité (1.1) et le théorème 1.7 on peut don obtenir un
résultatdutypethéorème1.5 aveune onstante absolueommeexposant du
terme en log. Cependant, ette approhe du problème ne fontionne plus
enodimensionsupérieure et il faudrasans douteprivilégierunraisonnement
ombinantlestehniquesde[AZ00℄et[AD99℄.L'objetdeepapierestdonde
démontrerlethéorème1.5parettevoie.
Soit n un entier naturel non nul. Soient x, y ∈ Gnm et soit m ∈ N∗. On
notera:
xy= (x1y1,· · ·, xnyn) et [m]x= (xm1,· · ·, xmn).
Ondésigneraparker[m] lenoyaudumorphismede multipliationparmdans Gnm,i.e.l'ensembledespointsdontlesoordonnéessontdesrainesm-ièmesde
l'unité.Si V estunesous-variétédeGnm, onnoteraGV sonstabilisateur:
GV ={x∈Gnm, xV =V}= \
y∈V
y−1V
etG0V laomposanteneutredeGV.LestabilisateurdeV possèdelespropriétés
suivantes:
dim(GV)≤dim(V) et deg(GV)≤deg(V)dim(V)+1.
Parailleurs,siW estunesous-variétéstriteetgéométriquementirrédutiblede
Gnm,ledegrédesonimageparlemorphismedemultipliationparm vérie:
deg([m]W) = mdim(W)deg(W)
|ker[m]∩GW| = mdim(W)−dimGWdeg(W)
|ker[m]∩(GW/G0W)| .
oùl'onaenorenotéker[m]lenoyaudelamultipliationparmdansGnm/G0W.
Onpourratrouverune démonstrationdees résultatsdans[AD99℄et [Hin88℄.
Enn,nousauronsbesoindulemmesuivant:
Lemme 2.1. Soit W une sous-variété de Gnm géométriquement irrédutible.
SoientKunorpsdenombres, punnombrepremieretζp une raine primitive
p-ièmede l'unité.Alorsl'extension
K([p]W, ζp)⊆K(W, ζp)
estabélienne de degré une puissanede p. De plus, siK(W, ζp) = K([p]W, ζp),
ilexiste ζ∈ker[p] telqueK(ζW) =K([p]W).
Démonstration. Soit τ ∈ Gal(Q/K([p]W, ζp)). Montrons que K(W, ζp) est
globalementstable sous-l'ationdeτ. Pourela,il sut demontrerqueτ(W)
estdéniesurK(W, ζp). Ona:
[p]τ(W) =τ([p]W) = [p]W.
Ilexiste donξ∈ker[p] telque τ(W) =ξW et τ(W)est dénie surK(W, ζp).
L'extensionK([p]W, ζp) ⊆ K(W, ζp) est don galoisienne. D'autrepart, si l'on onsidèrel'appliation:
φ: Gal(K(W, ζp)/K([p]W, ζp)) −→ ker[p]/ker[p]∩GW
τ 7−→ ¯ξ
on vérie aisémentque φ est bien dénie et que 'est un morphisme injetif.
AinsiGal(K(W, ζp)/K([p]W, ζp)) est isomorpheà sonimage par φ et don est
abélien.Lapremièrepartiedulemmeetdondémontrée,passonsàlaseonde.
Remarquonsd'abordque,parhypothèse,
K([p]W)⊆K(W)⊆K(W, ζp) =K([p]W, ζp).
Si K(W) = K([p]W) le résultat est trivial. Supposons don que K([p]W) ( K(W).Soitσungénérateurdugroupeylique
G= Gal(K([p]W, ζp)/K([p]W))
etnotons σ˜ undesesprolongementsàQ. Comme˜σxeK([p]W)eta fortiori Q([p]W),ona:
[p]˜σ(W) = ˜σ([p]W) = [p]W.
Ilexistedonξ∈ker[p]telqueσ(W˜ ) =ξW.
Montrons que σ(ξ) 6= ξ. Si ξ = (1, . . . ,1) alors σ(W˜ ) = W et Q(W) est
stable sousl'ation deG; on en déduit queK(W) =K([p]W). Parailleurs,si ξ6= (1, . . . ,1) et σξ=ξ, alorsK(ξ) = K(ζp) est stable sous l'ation de G; il
s'ensuitqueGestréduit àl'identité etK([p]W) =K([p]W, ζp); afortiori ona
enoreK(W) =K([p]W). Danslesdeux as,onobtientuneontraditionave l'hypothèseK(W)6=K([p]W).
Onadonσ(ξ) =ξλ,aveλ∈Zet λ6≡1 modp.Soituune solutiondela
ongruene
(λ−1)u+ 1≡0 modp
etsoitζ:=ξu.Ona:
˜
σ(ζW) =σ(ζ)˜σ(W) =ξλu+1W =ζW,
equimontrequeQ(ζW)(donK(ζW))eststable sousl'ationdeG,etainsi K(ζW) ⊆K([p]W). D'autre part,[p](ζW) = [p]W, dones deux orps sont
égaux,e quiahèveladémonstration.
3 Rédutions
Soit L une extension abélienne de Q. D'après le théorème de Kroneker-
Weber, L est ontenu dans une extension ylotomique de Q. Soit m ∈ N∗
minimal tel que L ⊆ Q(ζm). Si p est un nombre premier, on note ep(L) son
indiederamiation dansL ete˜p(L)lapuissanemaximaledepdivisantm.
Ondénitégalement
˜
e(L) = X
ppremier
( ˜ep(L)−1).
Remarquonsquesi L′⊆Lsontdeux extensionsabéliennesdeQalorse(L˜ ′)≤
˜ e(L).
qu'ilexisteLuneextensionabéliennedeQetW unehypersurfaegéométrique- mentirrédutibledeGnmnondetorsiontelsquelethéorème1.5soitfaux:
ˆ
µess(W)< c(n) ωL(W)
log 2ωL(W) log log 5ωL(W)
−(1+6(n+1))
. (3.1)
Nous pouvons supposer de plus que ledegré δ := [L(W) : L] est minimal
dans (3.1), i.e. pour toute hypersurfae géométriquementirrédutible W′ qui
n'estpasdetorsionettellequ'ilexisteuneextensionabélienneL′ deQvériant [L′(W′) :L′]< δ,ona:
ˆ
µess(W′)≥ c(n) ωL′(W′)
log 2ωL′(W′) log log 5ωL′(W′)
−(1+6(n+1))
. (3.2)
Remarquonsensuitequelafontion
t7→t·
log(2(degW)t) log log(5(degW)t)
1+6(n+1)
est roissante sur [1; +∞[. Deplus, pour tout ζ∈ (Gnm)tors
, onadeg(ζW) = deg(W) et µˆess(ζW) = ˆµess(W). En partiulier, (3.1)et (3.2) impliquentque pourtoutζ∈(Gnm)tors ettouteextensionabélienneL′ deQ,ona:
[L′(ζW) :L′]≥δ. (3.3)
Enn,soitAl'ensembledesextensionsabéliennesL′ deQtellesqu'ilexiste ζ∈(Gnm)tors vériant[L′(ζW) :L′] =δ.Soit
˜ e:= min
L∈Ae(L).˜
Quitte àremplaerW parζW pour unertainζ ∈(Gnm)tors et L parL′ ∈ A
nouspouvonssupposerqueLvérielesdeuxonditionssuivantes:
[L(W) :L] =δ (3.4)
˜
e(L) = ˜e (3.5)
Deplus,parunargumentgaloisien,nousavonslediagrammesuivant:
L(W)
δ
vvvvvvvvvv
KK KK KK KK KK
L
HH HH HH HH
HH Q(W)
δ
ssssssssss L∩Q(W)
Q
ÉtantdonnéqueL∩Q(W)estuneextensionabéliennedeQetque
˜
e(L∩Q(W))≤˜e(L) = ˜e,
onae(L˜ ∩Q(W)) = ˜e.Celanouspermetdesupposer,quitteàremplaerLpar L∩Q(W)queL⊆Q(W),i.e:
Q(W) =L(W). (3.6)
Remarquonsennquel'onpeutégalementsupposerque:
∀ζ∈(Gnm)tors, Q(ζW)⊆Q(W)⇒Q(ζW) =Q(W). (3.7)
En eet,s'il existeζ telqueQ(ζW)( Q(W), nousavonsL(ζW)⊆L(W), e
qui implique néessairement (par 3.3) L(ζW) = L(W) = Q(W). Nous avons
ainsilediagrammesuivant:
Q(W)
δ
uuuuuuuuuu
MM MM MM MM MM
L
II II II II
II Q(ζW)
δ
qqqqqqqqqq L∩Q(ζW)
Q
Par le même argument, nous pouvons don remplaer W par ζW et L par L∩Q(ζW). Nous pouvons itérer e proédé, jusqu'à obtenir (3.7) (nombre
d'itérationsniarledegrédéroitstritementàhaqueétape).
Ainsi, nous onsidéronsdésormais une hypersurfae géométriquement irré-
dutibleW quin'estpasdetorsionetuneextensionabélienneLdeQontenue
dansQ(W)quisatisfont(3.1),(3.2),(3.3),(3.4),(3.5),(3.6)et (3.7).
Notations.Soitm∈N∗.Danstoutelasuite,nousnoteronsparVm lavariété
déniepar:
Vm= [
σ∈Gal(Q/L)
[m]σ(W) = [m]WL. (3.8)
Ondénitégalementunensembledepremiersexeptionnels :
Eex(V1) ={ppremiers, p| |GV1/G0V1|},
etonnoteP sonomplémentairedansl'ensembledesnombrespremiers.Enn, nousnoteronssladimensiondustabilisateurdeW.
Lemme3.1. Soitp∈ P.Alors:
i) pnedivise pas |GW/G0W|, ii) L([p]W) =L(W),
iii) deg(Vp) =pn−1−sωL(W).
Démonstration.i)OnmontrefailementqueGW ⊆GV1 etG0W =G0V1.Ainsi GW/G0W estunsous-groupedeGV1/G0V1 etpnedivisepas|GW/G0W|.
ii)IlsutdemontrerqueL([p]W, ζp) =L(W, ζp):lelemme2.1nousindique
alorsl'existenedeζ∈ker([p])telqueL(ζW) =L([p]W).Lesonditions(3.3)
et(3.4)faitesurW nousdonnentainsi:
δ= [L(W) :L]≥[L([p]W) :L] = [L(ζW) :L]≥δ.
OnendéduitqueL([p]W) =L(W).
Considéronsl'extensionabélienne
L([p]W, ζp)⊆L(W, ζp)
et supposonsqu'ilexiste unélémentσ6=IddansGal(L(W, ζp)/L([p]W, ζp))et
notonsσ˜ undesesprolongementsàQ.Ona [p]˜σW = ˜σ[p]W = [p]W
donil existe ξ ∈ ker[p] diérent de (1, . . . ,1) telque σ(W˜ ) = ξW. Soit τ ∈ Gal(Q/L);il existel∈Ztelquequeτ−1ξ=ξl.Onaalors,ommeσ(ξ) =ξ:
ξτ(W) =τ(ξlW) = (τ◦σ˜l)(W).
Don ξ ∈ GV1. Mais omme G0V1 = G0W et σ 6= Id, on a ξ 6∈ G0V1. On en
déduitquepdivise|GV1/G0V1|,equiestabsurde.OnadonbienL([p]W, ζp) = L(W, ζp)etlepoint(ii)estétabli.
iii) Le point préédent nous assure que [p]W et W ont le même nombre
(= [L(W) :L])deonjuguésaudessusdeL.D'où: deg(Vp) = [L(W) :L] deg([p]W).
Or,d'après(i),|ker[p]∩GW/G0W|= 1.Dondeg([p]W) =pn−1−sdegW,et la
preuvedulemme estahevée.
4 Lemmes pour l'extrapolation
Lemme 4.1. Soit p unnombre premier. Soit (p) = (π1· · ·πr)ep(L) la déom-
position de (p) dans OL. Alors il existe un élément Φp du groupe de Galois
Gal(L/Q)telquepourtoutentieralgébrique γ∈L: γp−Φpγ≡0 modπ1· · ·πr.
Démonstration. Voir[AZ00℄,Lemme3.1.
Lemme4.2. Soitp∈ P.Alorsilexisteunsous-groupeHpdeGal(L/Q)d'ordre
|Hp| ≥min{ep(L), p}
telquepourtoutentieralgébrique γ∈L,pourtoutσ∈Hp,onait :
γp−σγp≡0 modpOL. (4.1)
Deplus, pourtoutprolongementτ∈Gal(Q/Q)de σ∈Hp\{Id},ona: τ[p]W 6= [p]W.
Démonstration. Sipn'estpasramiédansLalorsep(L) = 1et Hp={Id}
auquel as le lemme est trivial. Si p est ramié dans L alors p est également
ramiédans Q(ζm),don p|m.Notons Gp:= Gal(Q(ζm)/Q(ζm/p))qui est y-
liqued'ordrepsip2|m,d'ordrep−1sinon. Parminimalitédem, Ln'estpas
stable sous l'ation de Gp don Gp induit par restritionun sous-groupenon trivialHp deGal(L/Q).Sip2|m,alorsnéessairement|Hp|=p.Sip2∤m,alors
|Hp| |(p−1) et|Hp| ≥ep(L)arpn'estpasramiédansQ(ζm/p).
Soit γ ∈ L un entieralgébrique. En partiulier, γ est un entierde Q(ζm),
dons'éritγ=f(ζm), ave f ∈Z[X]. Soitσ∈Hp.Cetautomorphismeest la restritionàLd'unertainσ˜ ∈Gp. CommeQ(ζm/p)est stableparl'ationde
˜
σ,onaσ(ζ˜ mp) =ζmp.Onobtientainsi, àl'aidedupetit théorèmedeFermat:
˜
σγp= ˜σf(ζm)p≡σf˜ (ζmp) =f(ζmp)≡γp modpZ[ζm].
Cequi, parrestritionàL,nousdonne(4.1).
Enn, soientσ ∈ Hp\{Id} et τ ∈ Gal(Q/Q)un prolongement de σ. Sup-
posons que τ[p]W = [p]W. Cei équivautà dire que Q([p]W) est stable sous
l'ationdeτ.NotonsElesous-orpsdeLxéparσ.OnaalorsQ([p]W)∩L⊆E
donE([p]W)∩L=E.Parunargumentgaloisien,lesotésopposésdudia-
grammesuivantontmêmedegré:
L([p]W)
qqqqqqqqqqqq
PP PP PP PP PP PP
L
MM MM MM MM MM
MM E([p]W)
nnnnnnnnnnnn (E=)L∩E([p]W)
Q