HAL Id: tel-00259956
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00259956
Submitted on 29 Feb 2008
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Emmanuel Delsinne
To cite this version:
Emmanuel Delsinne. Autour du problème de Lehmer relatif dans un tore. Mathématiques [math].
Université de Caen, 2007. Français. �tel-00259956�
U.F.R. de S ien es
É ole do torale SIMEM
T H È S E
présentée par
M. Emmanuel Delsinne
etsoutenue levendredi 14 dé embre2007
en vuede l'obtention du
Do torat de l'Universitéde Caen
Spé ialité : Mathématiques et leurs appli ations
(Arrêté du 7 août 2006)
Autour du problème de Lehmer relatif
dans un tore
Membres du Jury
M. Fran es o Amoroso, professeurà l'Universitéde Caen (dire teur)
M. Vin ent Bosser,maîtrede onféren es àl'Université deCaen
M. SinnouDavid, professeur àl'Universitéde Paris VI
que l'on exer e selon des règles
simples en manipulantdes symboles
ou des on epts qui n'ont en soi,
au une importan e parti ulière.
Denombreusespersonnesont ontribuéaubondéroulementde ettethèse.
L'o asionm'est i ioerte deleur exprimermagratitude.
Tout d'abord, 'estpourmoiungrandplaisirderemer ierFran es o
Amo-rosoqui m'aproposé e sujet etm'aen adré toutau longde estroisannées.
Sa disponibilité, ses onseils et ses en ouragements sont autant de fa teurs
qui ont largement parti ipé à la réalisation de ette thèse. C'est notamment
àl'o asionde fru tueuses séan esde travail hez lui (où j'étaistoujours
ha-leureusement reçu) qu'est né le deuxième hapitre de ette thèse. Il a su me
guider et m'orienter aussi bien dans mes re her hes que dans la visite de la
Tos ane!
J'adressemesplussin èresremer iementsàDavidMasseretGaëlRémond
pouravoira eptéderapporter etravailmalgrélesbrefsdélaisquileurontété
imposés.Ilsontee tué ettetâ heave diligen e.Leursremarquespertinentes
etleurs idées ont permis d'améliorer laqualité de e manus rit etd'envisager
de futurs travaux. Par ailleurs, j'ai parti ulièrement appré ié les dis ussions
ami ales que j'ai pu avoir ave Gaël Rémond, que e soit à Vienne, dans les
alanques deLuminyou lors depromenades danslaforêtd'Oberwolfa h.
Jeremer ie vivementSinnouDavidpourl'intérêt qu'ilporteàmontravail.
C'estun honneurpour moiqu'il parti ipe à e jury.
Depuisqu'ilestàCaen,j'aipufaireplusample onnaissan eave Vin ent
Bosser (notamment lors de passionnantes réunions IUFM!) et je lui suis
re- onnaissant d'avoir a epté defaire partie du jury.
Je tiens à souligner que ette thèse a largement béné ié des ex ellentes
onditionsdetravailqu'orelelaboratoiredemathématiquesNi olasOresme;
j'en remer ie tous les membres, her heurs et personnels administratifs. Je
remer ie également tous les organisateurs de olloques ou de onféren es qui
m'ontinvité,mepermettantainsidefairedenombreusesren ontres,d'exposer
mathématiquesou RU- ulinaires eten parti ulier...
Corentin, mon obureau et frère de hauteur. Grâ e à lui, il régnait
toujours une agréable atmosphère de travail dans le bureau 108. C'était un
réel plaisir d'é hanger nos onnaissan es en mathématiques ou nos idées sur
toutautre sujet.
Mar , son Ma et ses remarques. C'est toujours enri hissant de dis uter
ave la réin arnation de M. Grévisse. Je garderai d'ex ellents souvenirs des
innombrables etinterminables soiréespassées hez lui.
Ionetsa205 quim'ont souvent onduit (enretard) àlafa .J'ai dé ouvert
enlui un véritableami (qui possède lamême montre quemoi...).
Erwan,sonhumour grinçant etses ommentaires a ides...
Filippo, roi de la no iola . Si notre travail n'en est qu'à l'antipasto,
j'espèrequ'ilira jusqu'autiramisu...
Camille, Chloé et Émeline qui ont eu le bon goût d'apporter un peu de
féminité dans e milieu.
Si je les remer ie, je veux aussi m'ex user de les avoir plus ou moins plumés
aupoker...
J'ai également une pensée pour mes amis ren ontrés lors de mes études
à Rennes : Genz, Laurent, Nomo et Tfab. C'est ave eux que les
mathéma-tiquesdevinrent pour moiunréel plaisir.Lesnombreuxmomentsinoubliables
(etparfoisinavouables!) que nouspassonsensembledepuis ette époquesont
toujoursune bonne o asionde dé ompresser.
J'ai pu ompter sur le soutien de ma famille tout au long de mes études.
Je remer ie du fonddu oeurmesparents pour m'avoir en ouragé etpour les
déli atesattentionsqu'ilsm'onttoujoursréservées,masoeuretmonfrèrepour
lesmomentsde ompli itéetlesfousrirespartagéset mesbeaux-parentspour
leurae tion.
Enn,iln'existepasdemotàlahauteurpourexprimermesremer iements
àCindy,quim'a onstamment supporté(danstouslessensduterme)pendant
ette thèse.Sonintarissable bonne humeur,sajoie devivre etl'amour qu'elle
1. Introdu tion... 1
1.1. La dimension 1... 1
1.2. La dimension supérieure... 8
1.3. Contenude lathèse... 15
Partie I. Le problème de Lehmer relatif en dimension 1... 19
2. Une minoration relative expli ite... 21
2.1. Introdu tion... 21
2.2. Notations... 24
2.3. Résultats préliminaires... 25
2.4. Démonstration du théorème2.2... 29
2.5. Démonstration du théorème2.3... 40
Partie II. Le problème de Lehmer relatif en dimension supérieure... 45
3. Cas des hypersurfa es... 47
3.1. Introdu tion... 47
3.2. Notations etrésultatspréliminaires... 51
3.3. Rédu tions... 53
3.4. Lemmes pourl'extrapolation... 56
3.5. Constru tion de lafon tion auxiliaire... 60
3.6. Extrapolation... 61
3.7. Démonstration du théorème3.5... 65
4. Cas des points... 73
4.3. Trans endan e... 83
4.4. Des ente...105
4.5. Démonstration du théorème4.5...117
INTRODUCTION
The following problem arises immediately. If
ε
is a positive quantity, tond a polynomial of the formf (x) = x
r
+ a
1
x
r−1
+
· · · + a
r
where the
a
's are integers, su h that the absolute value of the produ tof thoseroots off
whi hlieoutsidethe unit ir le, lies between1
and1 + ε
.Cette question, posée par D. H.Lehmer en 1933 dans [Leh33 ℄, est en ore
ouverte aujourd'hui. Elle est onnue sousle nomde problème deLehmer.
1.1. La dimension 1
1.1.1. Mesure de Mahler
An de pouvoir reformuler e problème, nous devons dénir la mesure de
Mahler d'unpolynme.
Dénition 1.1. Soit
F
unpolynmenonnulà oe ients omplexes. No-tonsF (X) = a
d
d
Y
i=1
(X
− α
i
).
Onappelle mesure de Mahler de
F
le nombreréelM (F ) =
|a
d
|
d
Y
i=1
RemarquonsquelamesuredeMahlerestmultipli ative:si
F
1
etF
2
sontdes polynmesnon nuls à oe ients omplexes, on aM (F
1
F
2
) = M (F
1
)M (F
2
)
. Intéressons-nousauxpolynmes à oe ients entiers;siF
∈ Z[X] \ {0}
alorsM (F )
≥ 1
etnousavons lapropositionsuivante:Proposition 1.2 (Krone ker). Soit
F
unpolynme irrédu tible à oe- ients entiers. AlorsM (F ) = 1
si et seulement siF (X) =
±X
ouF
est un polynme y lotomique.Il est don naturel de se demander si, parmi les polynmes à oe ients
entiers, la mesurede Mahler peutprendre des valeursarbitrairement pro hes
de 1 : 'est la question de D. H. Lehmer dans [Leh33 ℄. Dans et arti le, il
fournit lepolynme
X
10
+ X
9
− X
7
− X
6
− X
5
− X
4
− X
3
+ X + 1
dontlamesuredeMahlervautenviron1,17628; ettevaleurreste aujourd'hui
lapluspetitemesuredeMahler(stri tementplusgrandeque1) onnue(parmi
les polynmesà oe ients entiers). Cefait, puis d'autres résultatsque nous
iterons dans la suite,suggère que laquestion de Lehmer admet une réponse
négative. C'estpourquoila onje tures'énon e dela façonsuivante:
Conje ture 1.3 (Lehmer). Il existe une onstante
c
stri tement positive telle que pour toutpolynmeF
à oe ients entiers, irrédu tible, diérent de±X
et non y lotomique,on aM (F )
≥ 1 + c.
Il peutêtre utile, pour traiter e problème, d'utiliser lanotion de hauteur.
1.1.2. Hauteur d'un nombrealgébrique
Lanotiondehauteurjoueunrleessentielenapproximationdiophantienne.
D'unepart, 'estunoutilquipermetde ontrlerlatailledesnombres
algé-briques etqui,parsuite, permetde montrer desrésultatsde nitude.D'autre
part, les hauteurs possèdent des propriétés subtiles qui les rendent
intrinsè-quement intéressantes. Nous ommençons par en rappeler la dénition et les
premières propriétés (on pourra seréférerau hapitre 1 de [BG06℄pour plus
de détails).
Soit
K
un orps de nombres. On noteM
K
l'ensemble des pla es deK
, 'est-à-direl'ensembledesvaleursabsoluessurK
,àéquivalen eprès.Onnotede
K
, on hoisit un représentant normalisé de la façon suivante : siv
est ar himédienne alorsv
prolonge lavaleur absolue usuelle surQ
(|a|
v
= a
pour touta
rationnelpositif);siv
estultramétriqueetv
divisep
,alorsv
prolongela valeurabsoluep
-adiqueusuelle surQ
(|p|
v
= p
−1
).De ettefaçon,nousavons
laformule du produit :
∀α ∈ K \ {0},
Y
v∈M
K
|α|
[K
v
:Q
v
]
v
= 1
ou en oresous saformelogarithmique :
∀α ∈ K \ {0},
X
v∈M
K
[K
v
: Q
v
] log(
|α|
v
) = 0.
Remarquons queleproduit etlasommepré édentssont en réaliténis, étant
donné l'égalité
|α|
v
= 1
pour presquetoutepla ev
.Nouspouvonsmaintenant donnerladénition delahauteur d'unnombrealgébrique :Dénition 1.4. Soient
α
unnombre algébriqueetK
un orpsdenombres le ontenant. Onappelle hauteur de Weil(logarithmique) deα
lenombreréelh(α) =
X
v∈M
K
[K
v
: Q
v
]
[K : Q]
log max
{1, |α|
v
}.
Onmontrefa ilementque ettedénitionnedépendpasdu orps
K
.La hau-teurpossède lespropriétés multipli ativessuivantes, pourα
etβ
desnombres algébriques nonnuls:
h(αβ)
≤ h(α) + h(β)
ave égalité siα
ouβ
est unera ine de l'unité;h(α
l
) =
|l|h(α)
pour tout
l
∈ Z
.Par ailleurs, la hauteur d'un nombre algébrique
α
est liée à la mesure de Mahler.En eet,siF
α
est lepolynme minimaldeα
surZ
,onah(α) =
log M (F
α
)
[Q(α) : Q]
.
Ainsi le théorème de Krone ker se traduit en termes de hauteur : soit
α
un nombrealgébriquenonnul,alorsh(α) = 0
sietseulementsiα
estunera inede l'unité.Ainsi,delamêmefaçonquepourlamesuredeMahler,ilestnaturel des'intéresseràminorerlesvaleursprisesparlahauteur.Remarquonsnéanmoins
qu'obtenirune minoration absolue stri tement positive pourtous lesnombres
algébriques nonnulsqui nesont pasra ine de l'unitéest impossible. Eneet,
ilsut de onsidérerpourtoutentier naturel
d
lenombrealgébriqueα = 2
1/d
dont lahauteurvaut
h(2
1/d
) =
log 2
d
;
elle estdon arbitrairement petitesi
d
estsusamment grand.Cependant, on peuttraduirela onje turede Lehmer de lafaçon suivante:Conje ture 1.5 (Lehmer). Il existe une onstante
c
stri tement positive telle que pour tout nombre algébrique non nulα
qui n'est pas une ra ine de l'unité, on ah(α)
≥
c
[Q(α) : Q]
.
1.1.3. Les résultats
Dans la dire tion de la onje ture de Lehmer, le meilleur résultat
in ondi-tionnel à e jour est unthéorème dû à Dobrowolski [Dob79℄, quiarme que
la onje turede Lehmer estvraie à un
ε
près:Théorème 1.6 (Dobrowolski). Il existe une onstante
c
stri tement po-sitive telle que pour toutnombre algébrique non nulα
qui n'est pas unera ine de l'unité,h(α)
≥
c
[Q(α) : Q]
log log(3[Q(α) : Q])
log(3[Q(α) : Q])
3
.
De plus, dans ertains as, ette onje ture est vraie. Sous ertaines
hy-pothèses, il existe même des résultats bien plus forts que elui prédit par la
onje ture de Lehmer. Remarquons tout d'abord quesi
α
n'est pas un entier algébrique, alorsh(α)
≥
log 2
[Q(α) : Q]
.
Citons ensuite le résultat de C. Smyth [Smy71℄. Un nombre algébrique non
nul est dit ré iproque si l'ensemble de ses onjugués (sur
Q
) est stable par l'appli ationx
7→ x
−1
. En d'autres termes, ela signie que son polynme
minimalsur
Z
est ré iproque, 'est-à-dire invariant par l'appli ationF (X)
7→
X
deg(F )
F (X
−1
)
.C. Smythmontre alorsThéorème 1.7 (Smyth). Soit
α
un nombre algébrique nonnul non ré i-proque. Alorsh(α)
≥
log θ
[Q(α) : Q]
,
où
θ
désigne la ra ine réelle du polynmeX
3
− X − 1
.
Remarquons que etteminoration estoptimale aronaégalité lorsque
α =
De plus, sous ertaines propriétés arithmétiques, il existe des minorations
bienplusfortes,indépendantesdudegréde
α
.Parexemple,A.S hinzelmontre dans[S h73℄lerésultat suivant.Théorème 1.8 (S hinzel). Soit
K
un orps totalement réel ou une ex-tension quadratique imaginaire d'un tel orps. Soitα
∈ K
∗
tel que|α| 6= 1
. Alorsh(α)
≥
1
2
log
1 +
√
5
2
.
Dans[AmNu07℄,F.AmorosoetF.A.E.Nu iomontrentquel'onnepeut
fairel'é onomie del'hypothèse
|α| 6= 1
.Néanmoins,dansle asdesextensions abéliennes deQ
(qui entrent dans le adre de e théorème) nous avons le théorème suivant,issu de [AmDv00℄.Théorème 1.9 (Amoroso-Dvorni i h). Soit
L
une extension abélienne deQ
. Soitα
∈ L
∗
et supposons que
α
n'est pas une ra ine del'unité. Alorsh(α)
≥
log 5
12
.
Cetteminoration admetunegénéralisation nontriviale auxextensions
abé-liennesd'un orps de nombres
K
quel onque,lahauteur n'étant plus minorée par une onstante (absolue) mais par un réel ne dépendant que du orps debase
K
: 'est un résultat de F. Amoroso et U.Zannier. Il s'agit en fait d'un asparti ulier du théorèmesuivant.Théorème 1.10 (Amoroso-Zannier). Soit
K
un orps de nombres. Il existe un nombre réel stri tement positifc(K)
ne dépendant que deK
tel que pour toute extensionabélienneL
deK
et pour toutnombre algébrique nonnulα
qui n'est pas une ra ine del'unité, on ah(α)
≥
c(K)
[L(α) : L]
log log(5[L(α) : L])
log(2[L(α) : L])
13
.
Dans le as où
K = Q
, e théorème estun analogue du théorème d'E. Do-browolski où le orpsQ
est rempla é par une extension abélienne. Il onduit ainsià fairela onje ture suivante.Conje ture 1.11. Il existe une onstante
c
stri tement positive telle que pour tout nombre algébrique non nulα
qui n'est pas une ra ine de l'unité,h(α)
≥
c
[Q
ab
(α) : Q
ab
]
,
où
Q
ab
C'est la onje ture de Lehmer dite relative.Plus généralement, le
pro-blème qui onsiste à minorer la hauteur d'un nombre algébrique en fon tion
de son degré sur une extension abélienne est appelé problème de Lehmer
relatif.
À proposdu théorème1.10, ilest naturel desedemander omment variele
réel
c(K)
en fon tion deK
. Une onje ture optimiste onsisterait à suggérer quec(K)
est inversement proportionnel au degré[K : Q]
, e qui onduirait à lagénéralisation suivantedela onje ture deLehmer :h(α)
≥
c
[K
ab
(α) : K
ab
][K : Q]
,
ave
c
une onstante (absolue) etK
ab
l'extension abélienne maximale de
K
. Malheureusement, etteinégalitéestfausse ommelemontrel'exemplesuivant.Soient
m
un entier naturel non nul etn
le produit desm
premiers nombres premiers. SoitK
le orps engendré par les ra inesn
-ièmes de l'unité. Alors[K : Q] = φ(n)
etpar le hoix den
,on an
≥ c
1
[K : Q] log log[K : Q],
où
c
1
est unréel stri tement positif. Considérons maintenantα = 2
1/n
.Alorsα
∈ K
ab
don[K
ab
(α) : K
ab
] = 1
eth(α) =
log 2
n
≤
c
−1
1
log 2
[K
ab
(α) : K
ab
][K : Q] log log[K : Q]
.
Ce iimplique don que
c(K)
estau moinsen([K : Q] log log[K : Q])
−1
.Ave
F. Amoroso, nous montrons dans[AmDe07℄ qu'en supposant l'hypothèse de
Riemann généralisée(GRH), nouspouvonsprendre
c(K) =
c
([K : Q](log(3
|∆
K
|)))
3
,
où
∆
K
estledis riminant deK
.Plusexa tementnousobtenonslesthéorèmes suivants.Théorème 1.12. Onsuppose GRH.Soient
K
un orps denombres,d
son degré et∆
K
son dis riminant. Soitα
un nombre algébrique nonnul qui n'est pas une ra ine del'unité. Alors pourtoute extension abélienneL
deK
, on ah(α)
≥
c
D
min
log log(5D)
4
d
5
log(2dD)
2
log(2D)
2
,
log log(5D)
2
λd
2
log(2D)
,
où
c
est une onstante (absolue) stri tement positive,D = [L(α) : L]
etλ =
(log(3
|∆
K
|))
2
max((log log(16
|∆
K
|))
2
, (log(3d))
4
)
. En parti ulier, on ah(α)
≥
c
D
log log(5D)
4
d
3
δ
2
log(2δD)
2
log(2D)
2
,
où
δ = log(3
|∆
K
|)
.Nousavonsbesoin,dansladémonstrationde ethéorème, d'uneestimation
du terme reste dans le théorème des idéaux premiers de
K
. Sous GRH, un résultat de J.C. Lagarias etA.M. Odlyzko (voirle théorème1.1 de[LO77℄)fournitunetrès bonneestimationde ereste.SansGRH,lesestimationsde e
reste sont nettement moins bonnes(voir les théorèmes 1.3 et 1.4 de [LO77℄)
et ne permettent pas de trouver une dépendan e polynomiale en
∆
K
. Nous utilisons alors une estimationdue à Friedlander (voir[Fri80℄), quidonne uneversion moins pré ise du théorème des idéaux premiers, ave en ontrepartie
une meilleuredépendan e en
∆
K
.Théorème 1.13. Soient
K
un orps de nombres,d
son degré et∆
K
son dis riminant.Soitα
un nombre algébrique nonnulqui n'estpasune ra ine de l'unité. Alors pour toute extension abélienneL
deK
, on ah(α)
≥
(2g(d)∆
K
)
−c
D
log log(5D)
3
log(2D)
4
où
c
est une onstante(absolue)stri tement positive,D = [L(α) : L]
etg(d) =
1
s'il existe une tour d'extensionsQ = K
0
⊂ K
1
⊂ · · · ⊂ K
m
= K,
ave
K
i
/K
i−1
galoisienne pouri = 1, . . . , m
, etg(d) = d!
sinon.Remarquonsquenousamélioronsnettement(ave ousansGRH)l'exposant
dansletermeenlogparrapportauthéorème1.10.Parailleurs, ommedans
[AmZa00 ℄,les onstantesquiinterviennentdanslesénon éssontee tivement
al ulables. Ces deux théorèmes font l'objet du hapitre 2 de la thèse. Nous
soulevonsalors laquestionsuivante:peut-onsepasserdeladépendan eenle
dis riminant de
K
dansc(K)
? En d'autres termes : la hauteur d'un nombre algébrique nonnulqui n'est pas une ra ine de l'unité et qui appartient àuneextension abélienne de
K
peut-elle être minorée en fon tion uniquement du degrédeK
surQ
?1.2. La dimension supérieure
1.2.1. Le tore
À ause despropriétés multipli atives de lahauteur, il est souvent utilede
onsidérer l'ensemble des nombres algébriques non nuls en tant que groupe
multipli atif
G
m
( ¯
Q) = ¯
Q
×
.Le paragraphe pré édent traitait de laminoration
delahauteurdans
G
m
= G
1
m
.Cetypedeproblèmepossèdeunegénéralisation endimension supérieure, 'est-à-diredansG
n
m
(n
∈ N
∗
),legroupe multipli atif
(ou tore) de dimension
n
.Dénition 1.14. Soit
n
unentiernaturelnonnul.LetoreG
n
m
estl'ouvert de Zariski del'espa e aneA
n
dénipar
x
1
· · · x
n
6= 0
munide lastru ture degroupe multipli atif
∀(x, y) ∈ (G
n
m
)
2
,
xy
= (x
1
y
1
,
· · · , x
n
y
n
)
dont l'élément neutreest
(1, . . . , 1)
. Soitm
∈ N
∗
.Nousnoterons
[m]
lemorphismedemultipli ationparm
donné par∀x ∈ G
n
m
,
[m]x = (x
m
1
,
· · · , x
m
n
).
Le noyau de emorphisme, quenousnoterons
ker[m]
,est onstitué despoints dem
-torsion.Dansle asdeG
n
m
( ¯
Q)
,ils'agitde l'ensembledespointsdont les oordonnéessont desra inesm
-ièmesdel'unité.Unsous-groupe algébrique deG
n
m
est un sous-groupe qui est fermé (dansG
n
m
) pour la topologie de Zariski etunsous-tore deG
n
m
estunsous-groupealgébriquequi estgéométriquement irrédu tible.Unsous-toredeG
n
m
estisomorphe(entantquegroupealgébrique) àG
r
m
pour un ertain entierr
≤ n
(voir le orollaire 3.2.8 de [BG06℄). SiV
est un sous-ensemble algébrique deG
n
m
etα
un point deG
n
m
, nous noteronsαV
letranslaté deV
parα
:αV =
{αx, x ∈ V },
etsim
∈ N
∗
,nousnoterons
[m]V
l'image deV
par lemorphismede multipli- ation parm
:Nous appellerons variété de torsion une réunion de translatés de sous-tores
propres
(1)
par despointsde torsion.
An de dénir la hauteurd'un point de
G
n
m
,il est né essairede onsidérer unplongement dansun ertainespa e proje tif.Lahauteur d'unpointdeG
n
m
sera alors la hauteur proje tive de son image par e plongement. Dans toute
lasuite, nous onsidéreronsleplongement naturel
ι :
G
n
m
֒
→
P
n
α
= (α
1
, . . . , α
n
)
7→ (1 : α
1
: . . . : α
n
).
La hauteur orrespondanteest alors donnéepar
Dénition 1.15. Soient
α
= (α
1
, . . . , α
n
)
∈ G
n
m
( ¯
Q)
etK
un orps de nombres ontenantα
1
, . . . , α
n
.Onappellehauteur deWeil (logarithmique) deα
lenombre réelh(α) =
X
v∈M
K
[K
v
: Q
v
]
[K : Q]
log max
{1, |α
1
|
v
, . . .
|α
n
|
v
}.
Commeendimension1,lahauteurpossèdedespropriétésintéressantes,
om-patiblesave lastru turedegroupe dutore.Citonstoutd'abordla
généralisa-tionduthéorèmedeKrone ker:unpoint
α
estdehauteurnullesietseulement si 'estun point de torsion, 'est-à-diresi ses oordonnées sont desra inesdel'unité. De plus, si
m
un entier naturel, alorsh(α
m
) = mh(α)
. Si
m
est un entiernégatif,nousn'avonsplusl'égalitémaissimplementh(α
m
)
≤ n|m|h(α)
.
Enn, pour tout
(α, β)
∈ (G
n
m
( ¯
Q))
2
,h(αβ)
≤ h(α) + h(β),
e qui impliqueen parti ulierque pour toutpoint detorsion
ζ
,on ah(ζα) = h(α).
1.2.2. Le problème de Lehmer pour les points
Pour minorerla hauteurd'unpoint en dimension supérieure, ledegrén'est
pasle bon invariant à onsidérer. Il en existe unplus n,qui tient ompte de
l'aspe tgéométrique du problème:l'indi e d'obstru tion.
(1)
Nousdironsqu'unsous-ensemblealgébriquede
G
n
m
estpropres'ileststri tementin lus dansG
n
m
.Dénition 1.16. Soient
α
∈ G
n
m
( ¯
Q)
etK
unsous- orpsdeQ
¯
.Onappelle indi e d'obstru tion deα
relativement àK
(ou surK
) et on noteω
K
(α)
le pluspetit degré(2)
d'unehypersurfa e de
G
n
m
( ¯
Q)
dénie surK
ontenantα
. Remarquonstoutd'abordquel'indi e d'obstru tionestbienunegénéralisa-tion du degré, dansla mesureoù
ω
K
(α) = [K(α) : K]
pour toutα
∈ G
m
( ¯
Q)
. Plus généralement, en dimension supérieure, un argument d'algèbre linéairefournit lamajoration
∀α ∈ G
n
m
( ¯
Q),
ω
K
(α)
≤ n[K(α) : K]
1/n
.
Dans [AmDa99℄, F. Amoroso et S.David proposent une onje ture
géné-ralisantla onje turede Lehmer:
Conje ture 1.17. Pour toutentier naturelnonnul
n
, ilexiste unnombre réelstri tement positifc(n)
tel que, pour toutα
∈ G
n
m
( ¯
Q)
à oordonnées mul-tipli ativement indépendantes, on ah(α)
≥
c(n)
ω
Q
(α)
.
Rappelonsque
α
1
, . . . , α
n
sont dits multipli ativement indépendantssi∀(a
1
, . . . , a
n
)
∈ Z
n
,
n
Y
i=1
α
a
i
i
= 1
=
⇒
(a
1
, . . . , a
n
) = (0, . . . , 0).
Cettehypothèseestabsolumentessentielle ommelemontrel'exemplesuivant.
Soient
d
un entier naturel non nuletα
d
= (2
1/d
, . . . , 2
1/d
)
∈ G
n
m
( ¯
Q)
.Alors, sin
≥ 2
,onaω
Q
(α
d
) = 1
eth(α
d
) =
log 2
d
.
de sorte qu'il est impossible de minorer la hauteur de
α
d
en fon tion uni-quement de sonindi e d'obstru tion surQ
.Ainsi, il est impossible d'obtenir une telle minoration pour tous les points deG
n
m
qui ne sont pas de torsion. Néanmoins, l'hypothèseα
est à oordonnées multipli ativement indépen-danteestéquivalenteàα
n'appartientàau untranslatédesous-torepropre par un point de torsion; dans le as où il existe un translaté de sous-toreproprepar unpoint detorsionqui ontient
α
,leproblèmepeutalorsse rame-ner, par paramétrage du sous-tore, au problèmede Lehmer dansG
r
m
oùr
est ladimension du sous-tore.(2)
LeplongementG
n
m
֒→ P
n
ayantétéxé,onentendpardegréd'unesous-variétédeG
n
m
le degrédesonadhéren edeZariskidansP
n
.F.AmorosoetS.Davidmontrentdans[AmDa99℄que ette onje tureest
vraieàun
ε
près.Théorème 1.18 (Amoroso-David). Pourtoutentiernaturelnonnul
n
, il existe unnombre réel stri tement positifc(n)
tel que, pour toutα
∈ G
n
m
( ¯
Q)
à oordonnées multipli ativement indépendantes,on a
h(α)
≥
c(n)
ω
Q
(α)
log(3ω
Q
(α))
−κ(n)
,
aveκ(n) = 2n(n + 1)!
n
− 1
.Paranalogieave ladimension1,onpeutégalementénon erleproblèmede
Lehmer relatifen dimension supérieurepour les points:
Conje ture 1.19. Pour toutentiernaturelnonnul
n
, ilexiste unnombre réelstri tement positifc(n)
tel que, pour toutα
∈ G
n
m
( ¯
Q)
à oordonnées mul-tipli ativement indépendantes, on ah(α)
≥
c(n)
ω
Q
ab
(α)
.
F. Amoroso et S. David obtiennent dans [AmDa04℄ un résultat
semi-relatif.
Théorème 1.20 (Amoroso-David). Soit
n
un entier naturel non nul. Posonsκ(n) = 2n(n + 1)!
n
− 1
etµ(n) = 2n(n + 1)!
n
+ (n + 1)!
n−1
− 2.
Il existe un nombre réel stri tement positif
c(n)
tel que la propriété suivante soit vraie.Soient
α
∈ G
n
m
( ¯
Q)
etK
une extension y lotomique deQ
. Sih(α) < c(n)
−1
ω
K
(α)
−1
(log(3[K : Q]ω
K
(α)))
−κ(n)
,
alors ilexiste une sous-variétédetorsion
B
dénie surK
et ontenantα
telle que(deg B)
1/codim(B)
≤ c(n)ω
K
(α) (log(3[K : Q]ω
K
(α)))
µ(n)
.
Remarquons que e théorèmeest un peu plus pré is quele pré édent dans
lamesureoùilfournitunebornesurledegrédelavariétédetorsion ontenant
α
dans le as où lahauteur deα
est petite. Cependant, unetelle minoration n'est pas satisfaisante si le degré[K : Q]
est pathologiquement grand par rapport àω
K
(α)
(plus pré isément si[K : Q]
≫ exp(ω
K
(α))
). Il est donun telthéorème, noussommes ontraint defaire une hypothèse te hnique sur
α
:Hypothèse (
H
α,L
):Soientα
∈ G
n
m
etL
une extensionabélienne deQ
.Alors pour tout sous-toreH
deG
n
m
, pour tout entier naturell
, pour tout nombre premierp
ramié dansL
et pour tout onjugué(3)
α
˜
de
α
, on a(1.1)
( ˜
αα
−1
)
l
6∈ H =⇒ ( ˜
αα
−1
)
lp
6∈ H.
En d'autres termes, ette hypothèse arme que si
α
l
et
α
˜
l
sont
indépen-dants modulo
H
alors il en est de même pour leurs puissan esp
-ièmes. En réalité, nous utilisons une version plus faible de ette hypothèse. Enparti u-lier,l'assertion (1.1) n'estsupposéequepourdessous-tores
H
,desentiersl
et despremiersp
dont nous ontrlons degrés etvaleurs(enfon tion deω
L
(α)
). Deplus, e inevautquepour ertains onjuguésα
˜
deα
.Nouspouvons main-tenant énon er notrerésultat.Théorème 1.21. Soit
n
un entier naturel nonnul. Posonsκ(n) = 2(n + 1)
2
(n + 1)!
n
et
µ(n) = 2κ(n).
Il existe un nombre réel stri tement positif
c(n)
ne dépendant que den
et ee tivement al ulable telque la propriété suivante soit vraie.Soit
α
∈ G
n
m
etsoitL
une extension abéliennedeQ
.Supposons que l'hypo-thèse (H
α,L
)soit satisfaite. Sih(α)
≤ c(n)
−1
ω
L
(α)
−1
(log(3ω
L
(α))
−κ(n)
,
alors il existe une sous-variétéde torsion
B
dénie surL
et ontenantα
telle que(deg B)
1/codim(B)
≤ c(n)ω
L
(α)(log(3ω
L
(α))
µ(n)
.
Ladémonstrationde ethéorèmeseraee tuéeau hapitre4.Bienentendu,
il serait souhaitable par la suite d'obtenir un énon é du même type en se
passant del'hypothèse (
H
α,L
).(3)
Onditque
α
˜
= ( ˜
α
1
, . . . , ˜
α
n
)
estun onjuguédeα
= (α
1
, . . . , α
n
)
s'ilexisteτ ∈ Gal( ¯
Q/Q)
telquepourtouti ∈ [[1, n]]
deα
,onaτ α
i
= α
i
.1.2.3. Le problème de Lehmer pour les variétés
Il est également possible de dénir lahauteur d'unesous-variété d'untore.
Dans[Phi91℄,P.Philippondénit,vialesformesdeChow,lanotiondehauteur
normalisée pourlessous-variétésd'untore.L'idéeestdexer,dansunpremier
temps,unehauteurlo ale(via unenorme) puisglobalepourlespolynmes,et
dedénir lahauteur
h
d'unevariétéproje tive ommelahauteur d'unede ses formes de Chow. On obtient alors, via le plongement deG
n
m
dans un espa e proje tif, lahauteurnormaliséeˆ
h
par unpro édélimiteà laNéron-Tate:ˆ
h(V ) = lim
m→∞
h([m]V ) deg(V )
m deg([m]V )
.
Dansle asoù
V
estunpointdeG
n
m
,on peutmontrerquesahauteur norma-lisée oïn ide ave la hauteurde Weil déniepré édemment.L. Szpiro a également introduit le minimum essentiel de
V
, notéµ
ˆ
ess
(V )
,
omme la borne inférieure des nombres réels
θ > 0
tels que l'ensemble des pointsP
∈ V ( ¯
Q)
de hauteurnormalisée majoréeparθ
soit Zariski-densedansV
. SiV
estQ
¯
-irrédu tible, on dispose alors de la relation suivante, montrée dans[Zha95a ℄et[Zha95b ℄ :ˆ
h(V )
(dim(V ) + 1) deg(V )
≤ ˆµ
ess
(V )
≤
deg(V )
ˆ
h(V )
.
Le minimum essentiel et la hauteur normalisée ont la propriété remarquable
suivante, montré en ore par S. Zhang (voir [Zha92 ℄) :
µ
ˆ
ess
(V ) = 0
(et don
ˆ
h(V ) = 0
) si etseulement siV
estune variétéde torsion.Ilestdon naturelde her heràminorerleminimumessentiel(oulahauteur
normalisée) d'unevariétéqui n'est pasdetorsion.
Une telle minoration va dépendre des ara téristiques géométriques de la
variété, par exemple sondegré. Cependant,si l'on n'imposeau une ondition
géométrique sur la variété, il faudra également tenir ompte de son orps de
dénition.Eneet,soit
H
unsous-groupedeG
n
m
etsoitα
d
unesuitedepoints nondetorsiondontlahauteurtendvers0
(parexempleα
d
= (2
1/d
, . . . , 2
1/d
)
).
Alors les variétés
V
d
= α
d
H
ont toutes même degrédeg(H)
mais la suite de leurs minima essentielsµ
ˆ
ess
(V
d
)
≤ h(α
d
)
onverge vers0
.Comme pour lespoints, lebon invariant à onsidérer estl'indi e
d'obstru -tion :
Dénition 1.22. Soient
V
un sous-ensemble algébrique deG
n
m
etK
un sous- orps de¯
sur
K
) eton noteω
K
(V )
lepluspetitdegréd'unehypersurfa edeG
n
m
dénie surK
ontenantV
.Si
V
est une variété(4)
, nous avons, omme pour les points une relation
entre
ω
K
(V )
etson degré(voir le orollaire 2 etl'exemple 1 du hapitre 1de [Cha88℄):ω
K
(V )
≤ n(deg V )
1/n
.
Nous pouvons alors énon er la généralisation du problème de Lehmer en
dimension supérieure.
Conje ture 1.23. Pour toutentiernaturelnonnul
n
, ilexiste unnombre réelstri tement positifc(n)
tel que, pour toute sous-variétéV
deG
n
m
qui n'est ontenue dans au une sous-variété detorsion, on aˆ
µ
ess
(V )
≥
c(n)
ω
Q
(V )
.
Dans [AmDa01℄, F. Amoroso et S. David montrent que le théorème 1.18
(pour lespoints) impliqueque ette onje tureest vraieà un
ε
près: Théorème 1.24 (Amoroso-David). Pourtoutentiernaturelnonnuln
, ilexiste unnombre réelstri tement positifc(n)
telque, pourtoute sous-variétéV
deG
n
m
qui n'est ontenue dans au une sous-variété de torsion,on aˆ
µ
ess
(V )
≥
c(n)
ω
Q
(V )
(log(3ω
Q
(V )))
−κ(n)
,
aveκ(n) = 2n(n + 1)!
n
− 1
.Bien entendu il est possible de faire une onje ture pour le problème de
Lehmer relatifpour les sous-variétésdestores :
Conje ture 1.25. Pour toutentiernaturelnonnul
n
, ilexiste unnombre réelstri tement positifc(n)
tel que, pour toute sous-variétéV
deG
n
m
qui n'est ontenue dans au une sous-variété detorsion, on aˆ
µ
ess
(V )
≥
c(n)
ω
Q
ab
(V )
.
(4)
irrédu -À la manière de [AmDa01℄, un résultat du même type que le théorème
1.21 sans l'hypothèse (
H
α,L
) permettrait de démontrer que ette onje ture estvraieà unε
près.Néanmoins,siV
estunehypersurfa e, nouspouvons montrer dire tement e résultat.Théorème 1.26. Pourtoutentiernaturelnonnul
n
,il existedes nombres réels stri tement positifsc(n)
etκ(n)
tels que, pour toute hypersurfa eV
deG
n
m
qui n'est ontenue dans au unesous-variété de torsion,on aˆ
µ
ess
(V )
≥
c(n)
ω
Q
ab
(V )
(log(3ω
Q
ab
(V )))
−κ(n)
.
Nous donnons une démonstration dire te de e résultat et nous montrons
qu'il peut également se déduire d'une minoration de type géométrique
(pro-blème de Bogomolov) etdu théorème1.10.
Enn, signalons qu'il existe des onje tures etdes résultatsanaloguesdans
le adre des variétés abéliennes. Le le teur pourra se référer à [Rat04℄ pour
un panoramasur leproblèmede Lehmer abélien.
1.3. Contenu de la thèse
1.3.1. Plan de la thèse
La thèsesedivise endeux parties. Lapremière partie est onsa réeau
pro-blème de Lehmer relatif en dimension 1. Elle ne ontient qu'un seul hapitre
onsa ré à la démonstration des théorèmes 1.12 et 1.13; il s'agit de la
repro-du tion, à quelques modi ations près, de l'arti le [AmDe07℄. La deuxième
partie,qui on erneleproblèmedeLehmerrelatifendimensionsupérieure,est
onstituée de deux hapitres. Le premier est onsa ré aux hypersurfa es et à
la démonstration du théorème 1.26; il s'agit, là aussi, àpeu de hose près de
[Del05℄. Enn, dansledernier hapitre, nousdémontrons lethéorème 1.21.
Les hapitres 2, 3 et 4 sont ainsi logiquement indépendants les uns des
autres. Deplus haque hapitre possède ses propres introdu tion etrappel de
notations, e qui lerendlisiblehorsde son ontexte.
1.3.2. Te hniques utilisées et s hémas des preuves
Lesdémonstrations dansle adreduproblèmede Lehmer relatifs'inspirent
d'un lemme de Siegel, une fon tion auxiliaire, 'est-à-dire un polynme dont
nous ontrlons degré ethauteur et qui s'annule ave forte multipli itéen
α
. Puis à l'aide de propriétés métriques, on montre que si la hauteur deα
est petite, ettefon tionauxiliaire s'annuleendenombreusespuissan esdeα
. Un hoix judi ieux deparamètres permetalors d'aboutir à une ontradi tion.Dansle adreduproblèmedeLehmer lassique,lapropriétémétriqueutilisée
estlepetitthéorèmedeFermat, 'est-à-direlefaitqu'unentieretsapuissan e
p
-ième, pour un nombre premierp
, sontp
-adiquement pro hes. Dansle adre du problème de Lehmer relatif, nous ne travaillons plus surQ
mais sur une extension abélienneL
.An de ne pasfaire intervenir le degrédeL
, ilest né- essaire d'utiliser des propriétés métriques non plus surZ
mais sur l'anneau desentiersdeL
.Sip
estunnombrepremier etφ
p
lemorphismedeFrobenius asso iéàp
,onutiliselefaitquepourtoutepla ev
divisantp
,l'entierφ
p
(a)
estv
-adiquementpro he dea
p
pourtout
a
∈ O
L
.Cependant,pluslarami ation dep
estgrande, plus ette propriétémétriqueest faible.Dans[AmZa00 ℄, les auteursproposent alors uneappro he diérente:ils onstruisent unefon -tionauxiliaires'annulantave fortemultipli itésurl'ensembledes onjuguésde
α
p
au-dessusde
L
,puisilsmontrentquesilahauteurdeα
estpetite, ette fon tion s'annulesur les onjugués deα
p
au-dessus d'un ertain sous- orps
E
deL
.Ce orpsE
estenfaitle orpsxéparunsous-groupederami ationdep
dansL
dont le ardinal estd'autant plus grand que l'indi e de rami ation dep
dansL
estgrand; lespropriétés métriques utilisées sont donnéespar des ongruen es du groupe de rami ation. Ainsi, si le degré de[L : E]
est assez grand(don sil'indi ederami ationdep
dansL
estassezgrand), onmontre quelafon tion auxiliairepossèdetropdezéros etonaboutitàuneontra-di tion. Ave un bon hoix de paramètres, on ee tue alors une di hotomie.
Si l'ensemble des premiers onsidérés sont majoritairement peu ramiés,
ladémonstration est semblable à elledu théorèmed'E. Dobrowolski (ave le
morphismede Frobenius);sinon, on on lut ave l'argument alternatif.
Dans le hapitre 2, nous ranons e raisonnement en séparant la preuve
en trois as. Nous traitons le as de grande rami ation à part, en
mon-trant qu'il ne peut y avoir de premier très ramié si la hauteur de
α
est petite . Puis nous séparons le as petite rami ation en deux parties,suivantqu'unemajoritédepremiersestramiéeoupas.Parailleurs,bienqu'il
élémentaire, à l'aidede déterminants de type Vandermonde. Leprin ipe reste
toutefois lemême,à savoir utiliserdespropriétés métriques adéquates.
Dans le hapitre 3, nous adaptons la preuve de [AmZa00℄ au as des
hy-persurfa es.Misesàpartlesdi ultésinhérentesàladimensionsupérieure,le
s héma delapreuve estidentique.
Enn, dans le dernier hapitre, nous adaptons e raisonnement au as des
points en dimension supérieure. Nous ee tuons une di hotomie et traitons
le asde petite rami ation en nousinspirant de l'arti le [AmDa99℄ qui
généraliselethéorèmed'E.Dobrowolskiàladimensionsupérieure.Pourle as
de grande rami ation, nousutilisons un argument de déterminant qui a
l'avantage de se passerd'unlemme de Siegel. Nous ombinons alors es deux
résultats pour montrer que si la hauteur de
α
est petite, il existe soit un multipleα
l
de
α
pour lequel l'indi e d'obstru tionω
L
(α
l
)
sur
L
est patholo-giquement petit, soit un multipleα
l
′
de
α
pour lequel l'indi e d'obstru tionω
E
(α
l
′
)
sur un sous- orps stri tE
deL
est du même ordre de grandeur queω
L
(α)
.Commedans[AmDa99℄et[AmDa04℄, ettepropositionnesutpas pour on lure :ilfaut utiliserun argument dedes ente.LE PROBLÈME DE LEHMER
UNE MINORATION RELATIVE EXPLICITE
Ce hapitre est la reprodu tion dèle de l'arti le [AmDe07℄,à l'ex eption
dequelquesmodi ationsmineures(dontlesprin ipalessontsignaléespardes
notes debasde page).
2.1. Introdu tion
Soit
α
unnombrealgébriquenonnuldedegréD
quin'est pasunera ine de l'unité. Le problème de Lehmer onsiste à montrer qu'il existe une onstanteabsolue
c > 0
,tellequeh(α)
≥
c
D
,
où
h(α)
désigne la hauteur de Weil logarithmique. Ce problème est en ore ouvert et le meilleur résultat dans ette dire tion est un théorème de E.Do-browolski (voir [Dob79℄) qui montre l'existen e d'une onstante stri tement
positive
C
tellequeh(α)
≥
C
D
log log 3D
log 3D
3
.
Cependant, si l'on se pla e dans des as parti uliers, on peut obtenir de
meilleures minorations. En eet, le premier auteur et R. Dvorni i h ont
montré(voir[AmDv00℄)quesi
α
appartientà uneextension abéliennedeQ
, on ah(α)
≥
log 5
12
.
Parlasuite,lepremierauteuretU.Zannierontproposéuneversionrelativedu
problèmedeLehmer,généralisantlerésultatpré édent,enremplaçant ledegré
de
α
surQ
dansla onje tureparledegrénonabéliendeα
surun orpsde nombresK
, 'est-à-direledegrédeα
suruneextensionabéliennedeK
.Ilsontainsi montré dans[AmZa00 ℄ un analogue du théorème de Dobrowolski dans
le as relatif:
Théorème 2.1. Soit
K
un orps denombres.Il existe une onstantec(K)
stri tement positive ne dépendant que deK
telle que la proposition suivante soit vraie. Pour toutnombre algébrique nonnulα
qui n'est pas une ra ine de l'unité etpourtoute extensionabélienneL
deK
, on a(2.1)
h(α)
≥
c(K)
D
log log 5D
log 2D
13
,
oùD = [L(α) : L]
.Le but de e qui suit est double. D'une part, il s'agit d'améliorer
l'expo-sant du terme en
log
grâ e à une nouvelle preuve. D'autre part, il s'agit d'expli iter ladépendan e enK
de la onstantec(K)
.Cette onstantedépend d'unepart dudegréd = [K : Q]
( ar nousutiliserons dansl'extrapolationune ongruen e modulo un idéal premierP
de l'anneau des entiersO
K
deK
) et d'autre partd'uneestimation dutermerestedanslethéorème desidéauxpre-miers dans
K
, qui dépend du dis riminant(1)
∆
K
du orpsK
.Si l'on suppose l'hypothèsedeRiemanngénéralisée(GRH),unrésultatdeOdlyzkoetLagarias(voir [LO77, Theorem 1.1℄) fournit une très bonne estimation de e reste et
permetdemontrer le résultatsuivant:
Théorème 2.2. On suppose GRH. Soit
α
un nombre algébrique non nul qui n'est pas une ra ine de l'unité. Alors pour toute extension abélienneL
deK
, on ah(α)
≥
c
D
min
log log(5D)
4
d
5
log(2dD)
2
log(2D)
2
,
log log(5D)
2
λd
2
log(2D)
,
où
c
est une onstante (absolue) stri tement positive,D = [L(α) : L]
et(2)
λ = (log(3
|∆
K
|))
2
max((log log(16
|∆
K
|))
2
, (log(3d))
4
)
. En parti ulier, on ah(α)
≥
c
D
log log(5D)
4
d
3
δ
2
log(2δD)
2
log(2D)
2
,
oùδ = log(3
|∆
K
|)
.(1)
Étant donnéque lesymbole
∆
vareprésenterun déterminantdanslasuite, nousavons ajoutéK
enindi elorsqu'il s'agitdudis riminantdu orpsK
,andenepasprovoquerde onfusion.(2)
Sans GRH, les estimations du reste dans le théorème des idéaux premiers
sont nettement moins bonnes (voir les théorèmes 1.3 et 1.4 de [LO77℄) et ne
permettent pas de trouver une dépendan e polynomiale en
∆
K
. Nous utili-serons alors une estimation due à Friedlander (voir [Fri80℄), qui donne uneversion moins pré ise du théorème des idéaux premiers, ave en ontrepartie
une meilleuredépendan e en
∆
K
.Théorème 2.3. Soit
α
un nombre algébrique non nul qui n'est pas une ra ine de l'unité.Alors pour toute extension abélienneL
deK
, on a(3)
h(α)
≥
(2g(d)∆
K
)
−c
D
log log(5D)
3
log(2D)
4
,
où
c
est une onstante(absolue)stri tement positive,D = [L(α) : L]
etg(d) =
1
s'il existe une tour d'extensionsQ = K
0
⊂ K
1
⊂ · · · ⊂ K
m
= K,
ave
K
i
/K
i−1
galoisiennepouri = 1, . . . , m
, etg(d) = d!
sinon.On peut se demander s'il est possible d'éviter la dépendan e en le
dis ri-minant dans le résultat qui pré ède. On pourrait également onje turer la
généralisation suivanteduproblème deLehmer :
h(α)
≥
c
Dd
.
Or ette inégalité estfausse ommel'exemplesuivantlemontre. Soit
x > 1
et soitn = n(x)
leproduit de tous lespremiersp
≤ x
.SoitK
le orps engendré par les ra inesn
-ièmes de l'unité;alorsd = [K : Q] = φ(n)
etn
≫ d log log d
. Enn, soientα = 2
1/n
et
L = K(α)
, extension abéliennedeK
;en parti ulierD = 1
.Ona alorsh(α) =
log 2
n
≪
1
Dd(log log d)
.
La démonstrationduthéorème2.1reposesurune di hotomie. Unensemble
Λ
de premiers deO
K
étant xé, on distingue deux as, selon qu'une majorité d'éléments deΛ
est peu ou très ramiée dans l'extension abélienneL
deK
(tout e i étant lairement quantié à l'aide de paramètres). I i, nous traitons le asde granderami ation àpart, en montrant qu'il ne peutyavoir de premier très ramié si la hauteur de
α
est petite. De plus nous séparons de nouveau le as petite rami ation en deux parties, suivantqu'une majorité depremiers estramiéeou pas.Enn, lapreuve duthéorème
(3)
2.1suitles hémad'unepreuvedetrans endan eave onstru tiondefon tions
auxiliairesné essitantunlemmedeSiegelabsoluobtenugrâ eàunrésultatde
Zhang.I i,bienqu'ileûtétépossibled'utiliserlesmêmesoutils, nousdonnons
une preuve plus élémentaire, àl'aidede déterminantsde type Vandermonde.
Dans un premier temps nous donnons les notations et rédu tions que
nous utiliserons par la suite. La plupart d'entre elles sont issues de l'arti le
[AmZa00 ℄. Puis nous montrons les résultats préliminaires qui nousserviront
à minorerlahauteur de
α
dansladernièrepartie.2.2. Notations
Dans toute la suite nous xons
Q
¯
une lture algébrique deQ
, que nous plongeons dansC
. Nous noteronsc
0
, c
1
, c
2
. . .
des onstantes stri tement po-sitives et absolues. Nous xons également un orps de nombresK
et posonsd
(resp.∆
K
) le degré (resp. le dis riminant) deK
surQ
; rappelons qu'on a l'inégalitélog
|∆
K
| ≥ c
0
d
.Saufmention expli itedu ontraire,lorsque l'on no-teraP
un idéal premier deO
K
,on désignera parp
le premier rationnel sousP
, 'est-à-dire tel que(p) = P
∩ Q
.SoitP
l'ensembledes idéaux premiersP
deO
K
tels que l'indi e de rami ation etle degré d'inertie deP
surp
soient égaux à1 (e(P
|p) = f(P |p) = 1
).Soient
α
un nombre algébrique non nul qui n'est pas ra ine de l'unité,L
une extension abélienne deK
etD = [L(α) : L]
. Nous nous proposons de montrer l'inégalitéh(α)
≥ f(d, ∆
K
, D)
,oùD
7→ f(d, ∆
K
, D)
est dé roissante. Par invarian e de la hauteur de Weil par multipli ation par des ra ines del'unité, nous pouvons faire exa tement les mêmes hypothèses de minimalité
etrédu tions que dans[AmZa00 ℄ (voir (2.3),(2.4),...,(2.8) de op. it.). Ainsi,
nous pourrons utiliser le lemme 3.2 de [AmZa00 ℄ (voir Proposition 2.4) et
supposer quepour tout
n
∈ N
∗
,nousavons
L(α
n
) = L(α)
.
Par abus de notation, nous identierons les éléments de
Gal(L/K)
et les plongementsL ֒
→ ¯
Q
qui xentK
. Cha un de es éléments possède exa te-mentD
prolongements distin ts àL(α)
. Ainsi, siS
est un sous-ensemble deGal(L/K)
,l'ensembleS =
{τ : L(α) ֒→ ¯
Q, τ
|L
∈ S}
est de ardinal
D
|S|
. Enn nous désignerons parF
la lture galoisienne deL(α)
surK
.Pour
P
∈ P
, nous noteronse
P
(resp.G
P
) l'indi e (resp. le groupe) de ra-mi ation deP
dansL
(qui nedépendent pasdupremier deO
L
au-dessusdeP
arL/K
est abélienne). Nous désignerons parΦ
P
∈ Gal(L/K)
l'automor-phismede Frobenius asso iéàP
.Par abusdenotation, nousnoterons en oreP
lavaluationdeK
asso iéeàP
.2.3. Résultats préliminaires
2.3.1. Congruen es
Nousrappelons toutd'abord le lemme3.2de [AmZa00 ℄:
Proposition 2.4. Soit
P
∈ P
.Ilexiste unsous-groupeH
P
deG
P
vériant les troispropriétés suivantes:
|H
P
| ≥ min{e
P
, p
}
;pour tout
σ
∈ H
P
, pour tout entierγ
∈ L
et pour toute valuationv
deQ
¯
au-dessus deP
, on a(2.2)
|γ
p
− σγ
p
|
v
≤ p
−1
;
pour tout
τ
∈ Gal( ¯
Q/Q)
prolongement d'unélément deH
P
\ {Id}
, on aτ α
p
6= α
p
.
Nousaurons besoin du lemmed'approximation suivant :
Lemme 2.5. Soient
k
un orps de nombres,Σ
un ensemble ni depla es ultramétriques dek
etγ
∈ k
. Alors il existeβ
∈ O
k
tel queβγ
∈ O
k
et|β|
v
= max
{1, |γ|
v
}
−1
pourtoute pla ev
∈ Σ
.Démonstration. Fixonsunepla ear himédienne quel onque
v
0
etnotonsΣ
˜
l'ensembleni˜
Σ =
{v ∈ M
k
| v ∤ ∞
et|γ|
v
> 1
} ∪ Σ.
Pour toutepla ev
∈ ˜
Σ
,onposeθ
v
= γ
−1
si
|γ|
v
≥ 1
etθ
v
= 1
sinon.D'après lethéorèmede [CF67 , hapII,15,page 67℄ilexiste unélémentβ
∈ k
telque(
|β − θ
v
|
v
< max
{1, |γ|
v
}
−1
pour toutv
∈ ˜
Σ,
|β|
v
≤ 1
siv
6∈ ˜
Σ
∪ {v
0
}.
En utilisantl'inégalité ultramétrique, onen déduit :(
|β|
v
= max
{1, |γ|
v
}
−1
pour toutv
∈ ˜
Σ,
|β|
v
≤ 1
siv
6∈ ˜
Σ
∪ {v
0
}.
Enparti ulier, pour toutepla e nie
v
dek
ona|β|
v
≤ 1
et|βγ|
v
≤ 1
donβ
etβγ
sont desentiersdek
.Cedernierlemme nouspermetde montrerlaproposition suivante:
Proposition 2.6. Soit
τ : L(α) ֒
→ ¯
Q
. SoientP
∈ P
,v
une pla e deF
au-dessus deP
etf
(resp.g
) le polynme minimal deα
(resp.α
p
) surL
. Alors siτ
|L
∈ H
P
,∀σ ∈ H
P
,
|g
σ
(τ α
p
)
|
v
≤ p
−1
max
{1, |τα|
v
}
pD
Y
ρ
|L
=σ
max
{1, |ρα|
v
}
p
;
siτ
|L
∈ G
P
,|f(τα)|
v
≤ p
−1/e
P
max
{1, |τα|
v
}
D
Y
ρ
|L
=Id
max
{1, |ρα|
v
} ;
siτ
|L
= Φ
−1
P
ete
P
= 1
,|f(τα
p
)
|
v
≤ p
−1
max
{1, |τα|
v
}
pD
Y
ρ
|L
=Id
max
{1, |ρα|
v
}.
Démonstration. Nouspouvonsappliquer lelemme 2.5à
α
etΣ
l'ensemble des pla es deF
au-dessus deP
. Ainsi, il existeβ
∈ O
F
tel queβα
∈ O
F
et|τβ|
v
= max
{1, |τα|
v
}
−1
pour tout
τ
∈ Gal(F/K)
. Notonsτ
1
, . . . , τ
D
lesD
morphismes deL(α)
dansQ
¯
qui prolongent l'in lusionL ֒
→ ¯
Q
etb =
Q
D
i=1
τ
i
β
∈ O
L
.Alorsbf (X) =
P
D
k=0
a
k
X
k
∈ O
L
[X]
etpar le petit théorème de Fermat :(bf (X))
p
=
D
Y
i=1
(τ
i
βX
− τ
i
(βα))
p
≡
D
Y
i=1
(τ
i
β
p
X
p
− τ
i
(βα)
p
)
mod p
O
F
[X]
= b
p
D
Y
i=1
(X
p
− τ
i
α
p
) .
Or[L(α
p
) : L] = [L(α) : L] = D
dong(X) =
Q
D
i=1
(X
− τ
i
α
p
)
etnalement (2.3)(bf (X))
p
≡ b
p
g(X
p
) mod p
O
L
[X].
Si
τ
|L
∈ H
P
, on a pour toutσ
∈ H
P
,d'après la proposition 2.4et le petit théorème deFermat(b
σ
f
σ
(X))
p
=
D
X
k=0
a
σ
k
X
k
!
p
≡
D
X
k=0
(a
σ
k
)
p
X
kp
≡
D
X
k=0
(a
τ
k
)
p
X
kp
≡ (b
τ
f
τ
(X))
p
mod P
O
L
[X].
En ombinant e i ave la ongruen e (2.3),on obtient
(2.4)
(b
σ
)
p
g
σ
(X
p
)
≡ (b
τ
)
p
f
τ
(X)
p
mod P
O
F
[X],
e qui donne,en évaluant en
τ α
,|(b
σ
)
p
g
σ
(τ α
p
)
|
v
≤ p
−1
max
{1, |τα|
v
}
pD
,
soit en ore|g
σ
(τ α
p
)
|
v
≤ p
−1
max
{1, |τα|
v
}
pD
Y
ρ
|L
=σ
max
{1, |ρα|
v
}
p
.
Siτ
|L
∈ G
P
,onab
τ
f
τ
(X) =
D
X
k=0
a
τ
k
X
k
≡
D
X
k=0
a
k
X
k
≡ bf(X) mod QO
L
,
où