A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
É. G OURSAT
Sur un problème relatif à la déformation des surfaces
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 1 (1909), p. 1-24
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1909_3_1__1_0>
© Université Paul Sabatier, 1909, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
I
ANNALES
DE LA
FACULTÉ DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE.
SUR UN PROBLÈME
RELATIF A
LA DÉFORMATION DES SURFACES,
PAR É. GOURSAT.
Dans un mémoire sur la Théorie des
Caractéristiques, publié
dans ce Journal(2~ série,
t.VIII,
pp.427-476, 1906), j’ai
fait l’étudegénérale
dessingularités
mobiles. que
peut posséder
uneintégrale
d’uneéquation
aux dérivéespartielles
dupremier
ou du second ordre sur une
caractéristique déterminée,
etj’ai
montré comment uneéquation
de Riccatijouait
un rôle essentiel dans laquestion.
Dans ce nouveau travail,j’applique
la théoriegénérale
àl’équation
aux dérivéespartielles
du second ordredont dépend
la détermination des surfaces admettant un élément linéaire donné. Leproblème auquel
on estconduit,
ainsi que tous les élémentsqui
interviennentdans
la
solution,.
ont alors uneinterprétation géométrique
trèssimple,
etl’équation
deRiccati dont
dépend
la discussion s’obtient très facilement enpartant
de l’élément linéaire(1).
Soit
(1)
Les conclusions de ce mémoire ont été résumées dans une noteprésentée
à l’Académiedes Sciences
(Comptes
rendus, 25janvier I909).
une
équation
deMonge-Ampère,
admettant lamultiplicité caractéristique
dupremier
ordre
, définie
par les relationsLe
long
de cettemultiplicité,
lesvaleurs
de r et de s sontnulles,
en vertu desconditions
dp
= rdx +sdy, dq
= sdx +tdy,
et la valeur de t est donnée parl’équation
Pour que la
multiplicité
soit unemultiplicité caractéristique,
il faut et ilsuffit que la valeur de t soit
indéterminée,
c’est-à-dire que l’on aitquel
que soit x, pourvu que l’on ait y = z = p = q = o. Nous supposerons deplus
que les coefficients
H, K, L, M,
N sont des fonctionsanalytiques régulières
des va-riables x, y, z, p, q,
lorsque
la variable x restecomprise
dans un intervalle réel(a, b),
et que les modules de y, z, p, q restentplus petits qu’un
nombrepositif
p.Ces fonctions
peuvent
alors êtredéveloppées
en séries entières ordonnées suivant lespuissances
de y, z, p, q, dont les coefficients sont des fonctionsholomorphes
de xdans l’intervalle
(a, b),
et lesdéveloppements
de L et de M ne renferment aucun termeindépendant
de y, z, p, q. Nous admettons encore que le coefficient K est diffé- rent de zéro pour tout élément de lamultiplicité
cequi
revient à supposer que les deux directionscaractéristiques
issues de cet élément sont distinctes.On
sait, d’après
la théoriegénérale,
que tous les élémentsde m appartiennent
àune infinité
d’intégrales
del’équation (1).
Soit S une de cesintégrales;
lelong
la dérivée t =
~2z ~y2
se réduit à une fonction03C6(x) qui
est déterminée par uneéquation
de Riccati. Eneffet,
différentions les deux membres del’équation (1)
parrapport
à y ; il vienten
posant
En un
point
on aet
l’équation précédente
se réduit àoù l’on a
posé,
d’unefaçon générale,
Connaissant la valeur de t le
long
de les valeurs des dérivées suivantes~2z ~y2, ~4z ~y4,
... se déterminent deproche
enproche
parl’intégration d’équations
diffé-rentielles
linéaires,
et cetteintégration
n’introduit aucunesingularité n’appartenant
pas
à 03C6 (x);
de sorte que c’estuniquement
à l’étude dessingularités
desintégrales
del’équation (5)
que se ramène la recherche dessingularités
mobiles desintégrales
del’équation (i)
sur lacaractéristique
L’équation (i),
considérée comme uneéquation
en s, admet une racinequi
tendvers zéro avec y, z, r, p,
q, t,
racinequi
a pourexpression
’et
qui peut
êtredéveloppée
en série entière ordonnée suivant lespuissances
dey, z, p, q, r, t, où t
esttoujours
associée à l’un des facteurs y, z, p, q, r; cette série estconvergente
pour toute valeur de x dans l’intervalle(a, b),
pourvu que les mo-dules de y, z, p, q, r, t soient inférieurs à un nombre
positif
convenable. En cher- chant undéveloppement
de la formesatisfaisant formellement à
l’équation (i),
on retrouvel’équation (5)
pour déterminer~~(x),
tandis que q?a ’ ... sont déterminées par deséquations
différentielles linéaires.Soit
~s(x)
uneintégrale
de~l’équation
de Riccati(5), régulière
dans un intervalle(a, ~),
intérieur à l’intervalle
(a, b).
Dans le mémoireprécédent (nos 16-18), j’ai
démontréqu’il
étaitpossible,
et d’une infinité defaçons,
de choisir les valeurs initiales, pourx = a, des fonctions 9,,’ ... , de
façon
que la série(6)
soitconvergente
pour toute valeur de x dans l’intervalle(a, p),
si le module de y resteplus petit qu’un
nombreconvenable. Il existe donc une infinité
d’intégrales
del’équation (I) n’ayant
aucunpoint singulier
sur lesegment (a, (~)
de lacaractéristique
Aucontraire,
sil’équa-
tion
(5)
n’admet aucuneintégrale régulière
dans l’intervalle(~, ,6),
touteintégrale
del’équation (i),
renfermant lacaractéristique possède
au moins unpoint singulier
sur le
segment (a, ‘~)
de cettecaractéristique.
Il est à remarquer que nous avons obtenu
l’équation (5)
sans supposer les coeffi- cientsanalytiques. L’hypothèse
del’analycité
n’estindispensable,
au moinsprovisoi-
rement, que pour établir l’existence des
intégrales
del’équation (i),
admettant tousles éléments de la
caractéristique
. Considérons
plus généralement
lamultiplicité m
définie par les formules~o étant des fonctions
régulières
dans l’intervalle(a, b).
On déduit de ces formuleset la valeur
de t,
en unpoint
de pour uneintégrale
renfermant cettemultipli- cité,
est donnée parl’équation
La
multiplicité C3JJl.
sera donccaractéristique
si l’on a à la foisCes deux
équations
étantsupposées vérifiées,
la valeur de t en unpoint
dem
estune fonction
C?2 (x) qui
satisfait à uneéquation
de Riccati. Cetteéquation
s’obtientsoit en différentiant
l’équation (1)
parrapport
à y etremplaçant
dans le résultaty, z, p, q, r, s par o,
~~,
~1,c~~, p~ respectivement,
soit en cherchant à satisfaire formellement àl’équation (I)
par undéveloppement
[2]
Parmi les diversproblèmes
que l’onpeut
se proposer sur la déformation dessurfaces,
M.Darboux(’)
a étudié enparticulier
leproblème
suivant : :Déformer
unesurface
S defaçon qu’une
courbe r de cettesurface
vienne coïncideravec une autre courbe donnée D dans
l’espace (la correspondance
entre lespoints
de ret de D étant
supposée connue).
La solution de ce
problème
se ramèneprécisément
à la solution duproblème
deCauchy
pourl’équation
aux dérivéespartielles
de ladéformation,
et ceproblème
n’admet en
général qu’une solution,
à moinsqu’il
ne résulte des données que la(1)
DARBOUX, Leçons sur la Théoriegénérale
dessurfaces,
t. III, pp. 277 et suiv.courbe D doit être une
ligne asymptotique
de la surface déformée. L’étude des inté-’
grales
d’uneéquation
du secondordre,
dans levoisinage
d’unecaractéristique, appliquée
à la déformation des surfaces, conduit donc à l’étude duproblème spécial
ci-dessous : :
Déformer
unesurface
S defaçon qu’une
courbe r de cettesurface
devienne une .ligne asymptotique
de lasurface déformée.
M. Darboux s’est borné à faire observer que le
problème
admettait une infinité de solutions. Nous nous proposons d’examiner si la déformation estpossible
defaçon
que sur un
segment
déterminé de la courbe r iln’y
ait,après
ladéformation,
aucunpoint singulier.
Soit D la courbe
gauche
surlaquelle
vients’appliquer
la courbe raprès
la défor-mation ;
si cette courbe D est uneligne asymptotique
de la surfacedéformée,
ilrésulte des
propriétés générales
dessurfaces,
ainsi que l’a observé M.Darboux,
quela courbure de D doit être
égale
à la courburegéodésique
de r aupoint
correspon-dant,
et le rayon de torsion de D doit lui-même êtreégal
à la racine carrée de l’in-verse de la courbure totale de la surface S au
point correspondant
de r.D’ailleurs,
les arcs des deux courbes r et D devant être
égaux,
il s’ensuit que l’on connaît les rayons de courbure et de torsion de la courbe D en fonction de l’arc. Cette courbe D est donccomplètement
définiequant
à la forme, à unesymétrie près ;
en termesplus
.précis,
toutes les courbesrépondant
à laquestion
sontégales
à l’une d’elles ou à sasymétrique.
La courbe Dpeut
donc être considérée comme connue ; leplan tangent
à la surface cherchée enchaque point
de D est connuégalement, puisqu’il
n’est autreque le
plan
osculateur à D. Soit AB un arc de la courbe F et A’B’ l’arccorrespondant
de D ;
imaginons
que l’ondécoupe
sur la surface S depart
et d’autre de r une bande de surface(E)
aussi étroitequ’on
le voudra. Nous voulons rechercher s’il estpossible
de déformer cette bande de
surface,
sans déchirure niduplicature,
defaçon
que l’arc AB de r viennes’appliquer
sur l’arc .A’B’ de D.Pour cela nous
rapporterons
la bande de surface(E)
à unsystème orthogonal
formé des
lignes géodésiques
normales à1-’,
et de leurstrajectoires orthogonales voi-
sines de r. Avec ce
système
de coordonnéeson
a pour le ds2 de la surface consi- dérée Sles courbes v = Cte sont les
lignes géodésiques
normales àr,
et la courbe 1" elle- même a pouréquation
u = o. Si la variable vreprésente
l’arc lui-même deF,
commeon
peut
le supposer, on aC (o, v)
= 1. Nous supposerons dans la suite queC (u, v)
est une fonction
analytique régulière
des variables u, v,lorsque
la. variable v restecomprise
dans un intervalle réel(a, b)
etque 1 u [
estplus petit qu’un
nombreposi-
tif p. Si la courbe r était une courbe fermée de
longueur l,
nous devrions en outresupposer que C
(u, v)
est une fonctionpériodique
de v depériode
l.La courbure totale Y de la surface S est
égale
àpour un
point
de Il elle se réduit à -(~2C ~u2) u=o
. Pour que la surface déformée soitréelle, lorsque
r est devenue uneligne asymptotique,
il faut évidemment que l’on ait(~2C ~u2)u=0
> o . Noussupposerons
désormais que la courbure totale estpositive
en tous les
points
de r.Écrivons
ledéveloppement
de C(u, v)
suivant lespuis-
sances de u : :
Les coefficients
C2(V), qui figureront
seuls dans les calculsqui
vontsuivre, ont des
significations géométriques simples ;
-C~(v)
estégal,
comme on vientde le
dire,
à la courbure totale de la surface en unpoint
de I’. Le coefficientreprésente
la courburegéodésique
de r. De la valeur de la courbure totaleY,
on tirela formule
qui,
pour u = o, se réduit àl’expression Ci C~
-C3 représente donc,
enchaque point
deI1,
la dérivée de la cour-bure totale
prise
suivant lagéodésique
normale.Remarquons
queCi
etC3
se chan-gent
en -C~
et -Cg quand
onchange
u en - u.[3]
Soientles
équations,
en coordonnéesrectangulaires,
de la courbe D définieplus
haut. Leproblème qu’il s’agit
de résoudrepeut analytiquement s’exprimer
ainsi : .Trouver trois
fonctions
x, y, z, des variables(u v), satisfaisant
aux trois relationset se
réduisant,
pour u = o aux troisfonctions
xo, yo, z0respectivement.
Les trois
équations (10)
sontéquivalentes
àl’équation
et, en écrivant que la forme
quadratique
dupremier
membre a une courbure totalenulle,
on voit que x doit vérifierl’équation classique
duproblème
de la déforma-tion
(’)
où on a posé
Pour M= o, on connaît les fonctions
c,(~), ~(~), ~(~), auxquelles
se réduisent lesd, ., ~
~y ~
C ae 1 . d. d ’
dérivées 2014, 2014, 2014. Ce sont en effet les cosinus directeurs de la normale à la c’M t)M )M
courbe D située dans le
plan tangent
à la surfacecherchée,
c’est-à-dire les cosinus directeurs de la normaleprincipale
àD, puisque
cette courbe doit être uneligne asymptotique. L’intégrale .r(M, v)
del’équation (12)
doit donc satisfaire aux condi- tions initialesAvant d’aller
plus loin,
nous allons d’abord vérifier que lamultiplicité
définiepar les relations
est une
multiplicité caractéristique
del’équation (12)
si la courbe D satisfait aux con-ditions
expliquées plus
haut. Des relations(ï4)
on tire en effeten
portant
les valeursprécédentes
dep, q, s, t
dansl’équation (12),
etsupposant
ensuite u = o, on a, pour déterminer la valeur de r,
l’équation
(1)
DARBOUX, loc.cil.,
p. 262.La
multiplicité Gdno
estcaractéristique
si l’on a à la foisOn tire de la dernière
équation
si nous posons maintenant
les deux
équations ( 15)
deviennentet de la relation + a’2 + a"2 = i, on tire ensuite
Le
système (15)
est doncremplacé
par lesystème d’équations
linéairesqui
estprécisément
lesystème
que l’on a àintégrer
dans la recherche d’une courbegauche
dont on connaît le rayon de courbure et le rayon de torsion en fonction de l’arc. Comme onpeut changer
l’en - T dans ceséquations,
on obtient deux courbessymétriques..
’
Soit
le
développement,
suivant lespuissances
de u, d’uneintégrale
del’équation (12)
’
satisfaisant aux conditions initiales
(13);
les fonctions vérifient parhypo-
thèse les relations
(15).
Pour obtenirl’équation
de Riccati àlaquelle
satisfait la fonc-tion on
peut
différentier les deux membres del’équation (12)
parrapport
à u, et faire ensuite u = o dans lerésultat,
ouremplacer
C et x par leursdéveloppements
suivant les
puissances
de u, etégaler
à zéro le coefficient de u.On obtient ainsi
l’équation
différentielle suivante :Les coefficients de cette
équation peuvent
encores’écrire,
en tenantcompte
desrelations
( 15) :
p’
et T’désignant
les dérivées parrapport
à v.Le terme
indépendant de 03C62
est de mêmeégal
àet
l’équation (17) prend
la formeplus simple
Pour faire
disparaître a’
eta",
il suffit de faire lechangement
d’inconnueet
l’équation ( l 7l’ devient,
en divisant para"g,
Si
C1
= o , ona I 03C1
= o , etl’ équa tion ( 18) se
réd ui t à uneéquation linéaire
Comme
C~
estsupposé positif
dans l’intervalle(a, b),
T ne s’annule pas et reste fini dans cet intervalle. Les coefficients del’équation
linéaire(19)
sont continus dans l’intervalle(a, b),
et par suite il en est de même detoutes
lesintégrales.
La condi-tion
Ci ===
oexprime
que la courbe r(u
=o)
est uneligne géodésique.
La courbe D devant être à la fois uneligne géodésique
et uneligne asymptotique
de la surface déformée est nécessairement uneligne
droite. Si l’on supposequ’on
apris
cettedroite pour axe des z, on a
o~)
== o, ~ == o, tandis sont déterminés par les relationsqui
se réduisent àl’équation
en
posant
a’ = cos0, a"
= sin 0.Laissant de côté ce cas
particulier,
supposons queC, (v)
ne soit pas nul.L’équa-
tion
(18)
est uneéquation
de Riccatiqui
devient, enposant 03A6 = - 03C1 T
’Ii,L’intégrale générale
de cette nouvelleéquation
est donnée par la forrnulcZ étant
l’intégrale générale
del’équation
différentielle linéaireet par suite
l’intégrale générale
del’équation (17)
a pourexpression
Remarque.
- Il est facile des’expliquer pourquoi
la transformation = 03B1"03A6 conduit à uneéquation
différentielle dont les coefficients nedépendent
que de l’élé- ment linéaire donné. Il suffit de chercher lasignification géométrique
de I~. Pour cela,imaginons
écrites les trois formulesanalogues
à la formule(16), qui
donne-raient les
développements
de x, y, z suivant lespuissances
de u. Si dans ces formuleson suppose v constant, on a les
développements
des coordonnées d’unpoint
de laligne géodésique (v)
suivant lespuissances
de l’arc u de cetteligne. Or,
si l’on sereporte
aux formulesclassiques
donnant les coordonnées d’unpoint
d’une courbe enfonction de l’arc de cette courbe,
quand
onprend
pour axes latangente,
la normaleprincipale
et la binormale aupoint
choisi pourorigine
des arcs, on voit immédiate- ment que lecoefficient 9. de -
dans x estégal
auproduit
de la courbure aupoint
u=o par le cosinus del’angle
que fait la normaleprincipale
avec ox. Dans lecas
actuel,
laligne
D étant uneligne asymptotique,
sa binormale coïncide avec lanormale à la surface et par
conséquent
avec la normaleprincipale
à laligne géodé- sique (v).
Il s’ensuitreprésente
la moitié de la courbure de laligne géo- désique (v)
aupoint
u = o sur la surface déformée. Lasignification géométrique
decet élément
explique
bienpourquoi
il est déterminé par uneéquation
différentielleindépendante
du choix des axes de coordonnées.Comme
vérification,
nous allons montrer que les formules habituelles de la théorie des surfaces conduisent bien àl’équation (18).
Les lettres p, q, r,ayant
lasignification habituelle,
on a les relations{1),
ensupposant
l’élément linéaire ds2 == du2 +C2dv’J,
d’où l’on
déduit,
en différentiant la dernière parrapport
à M, etremplaçant ~p
~M et2014’
par leurs valeurs tirées des
précédentes,
L’équation
différentielle deslignes asymptotiques
étantpour que la
ligne
u = o soit uneligne asymptotique,
il faut et il suffit que p~ soit nul pour u = o,puisque
C se réduit à l’unité pour u = o.On aura
donc, pour
u = o :et
l’équation précédente
se réduit àou
(~)
DARBOUX,Leçons
sur la Théoriegénérale
dessurfaces,
t. II, pp.36g-3~1.
qo(v) désignant
la fonction de v àlaquelle
se réduitq (u, v)
pour u = o. Il suffit deremplacer qo
par 20142~ pour retrouverl’équation (18). Or q représente précisément
lacourbure de la
ligne géodésique v
= Cte aupoint
de coordonnées(u, v).
[4]
Soitî)(~)
uneintégrale
del’équation (18) régulière
dans un intervalle(a’, b’)
intérieur à l’intervalle
(a, b), auquel correspond
un arc A’B’ de laligne
D. A cetteintégrale correspondent
une infinité de surfacesprovenant
de la déformation de la surfacedonnée,
pourlesquelles
la courbeD (u
=o)
est uneligne asymptotique,
etqui
neprésentent
aucunpoint singulier
sur l’arc A’B’ de D. Nousprendrons
d’abord~~(v)
sera donc une fonctionrégulière
dans l’intervalle(a’, b’).
Pour déterminer les coefficients suivants~3(v),
... ... de la série(16),
onégalera
à zéro les coeffi- cients deu~, u3,
...un-1,
... dupremier
membre del’équation (12) après
la substitu-tion. On obtient ainsi pour déterminer une
équation
différentielle linéaireA et B étant des fonctions entières de
Ci, C~,
... et des coefficientsdéjà
déter-mines ~~, ... 9n-l, et de leurs dérivées. Nous supposerons tout d’abord
qu’il
estpossible
de choisir les axes de coordonnées de tellefaçon
que a" ne soit nul en aucunpoint
de l’arc A’B’. On voitalors,
deproche
enproche,
que toutes les fonctions ~3, ~,~... ... sont des fonctions
régulières
de v dans tout l’intervalle(a’, b’).
Il est doncpossible
de former une infinité dedéveloppements,
de la forme(16), dépendant
d’une infinité dénombrable de constantes
arbitraires,
et satisfaisant formellement àl’équation (12).
La convergence de cedéveloppement
dans tout l’intervalle(a’, b’),
pour des valeurs
de
suffisammentpetites,
sera assurée si l’on a choisi les valeurs des fonctions~3 (v) , o~ (v) ,
... ... pour une valeur vo de l’intervalle(a’, b’)
defaçon
que, pour v = ledéveloppement (16)
se réduise à une fonctionpeu)
holo-morphe
dans le domaine o. On aura donc ainsi une infinitéd’intégrales
del’équation (12), régulières
dans ledomaine S)
défini par lesinégalités
et satisfaisant aux conditions initiales
pour
Pour déterminer les valeurs
correspondantes
de y et de z, remarquons que la formequadratique
étant à courbure totale
nulle,
estdécomposable
en unproduit
de deux différen-tielles dU dB’. Pour que y et z soient
réels,
il faut et il suffit que U et i~T soient desimaginaires conjuguées,
ou que le discriminant de laforme F
soit
négatif.
Or, pour u = o, ce discriminant se réduit àLe discriminant est donc
négatif
pour u = o, et par suite pour les valeurs de u voi- sines dezéro,
et lafo,rme ~
sedécompose
en unproduit
de deux facteursimaginaires conjugués
où E et H ==:
B/EG 2014
F" sontpositifs. Puisque
la courbure totalede ?
est nulle, lepremier
facteur+ F + iH dv
admet un facteurintégrant ei , tandis
que~E
°est un facteur
intégrant
pourB/E
du+ 20142014=2014
~.B/E
En écrivant les conditions
d’intégrabilité,
on a les deuxéquations
d’où l’on tirera pour [J. une fonction réelle de u, v
régulière
dans On aura doncaussi pour U et V des fonctions
régulières
dans le mêmedomaine,
etimaginaires
,
conjuguées ;
enfin y et z seront des fonctions réelles etrégulières
dans01 .
La surfaceainsi déterminée satisfait donc à toutes les conditions du
problème
et neprésente
aucun
point singulier
sur l’arc A’ B’.S’il est
impossible
de choisir les axes de coordonnées defaçon que x"
soit diffé-rent de zéro en tous les
points
de l’arcA’ B’,
on tournera la difficulté enpartageant
cet arc en
plusieurs
autres pour chacundesquels
la conditionprécédente
soit satis- faite.Supposons,
parexemple, qu’on puisse
lepartager
en deux arcsA’ C’,
C’B’ pour chacundesquels
la condition soit satisfaite. Ilexiste,
nous venons de ledémontrer,
une infinité de surfaces
Si répondant
à laquestion
etn’ayant
aucunpoint singulier
sur l’arc A’
C’ ;
il en existe de même une infinitéS~ n’ayant
aucunpoint singulier
sur
C’B’ ;
la fonction estsupposée
la même pour ces deux familles de surfaces.Or,
si l’on choisit les constantes arbitraires dontdépendent
ces deux surfaces defaçon qu’elles
se raccordent aupoint C’,
il est clair queS2
sera leprolongement
deSi.
Onraisonnerait de la même
façon, quel
que soit le nombre d’arcsqu’il
faut considérer successivement sur l’arc total A’ B’.[5]
Onpeut
encore traiter le mêmeproblème
d’unefaçon plus symétrique
encherchant à
développer
simultanément les trois coordonnées x, y, z d’unpoint
de lasurface cherchée suivant les
puissances
de u. Plusgénéralement,
proposons-nous de déterminer une surfaceS,
dont l’élément linéaire a la forme ds2 = du~ + oùconnaissant la courbe D
qui
a pouréquation
u = o sur la surface. Soient xo, yo, zoles coordonnées
rectangulaires
d’unpoint
de cette courbeexprimées
en fonction de ’xo, yo, zo sont trois fonctions données de z~, vérifiant la relation
Désignons
par p et ’l’ les rayons de courbure et detorsion,
parx, ~, ~ , a’, 6’, ;’,
x", ~~", ~f"
les cosinus directeurs de latangente,
de la normaleprincipale
et de labinormale par
rapport
aux trois axes fixes ox, oy, oz. Il est naturel d’introduire les coordonnées X,Y,
Z d’unpoint
de la surface cherchée parrapport
au trièdre mobile formé par latangente,
la normaleprincipale
et la binormale à la courbe D; X,Y,
Zsont des fonctions inconnues des variables
indépendantes
u et v, s’annulantpour u = o. Les coordonnées
rectangulaires (x,
y,z)
du mêmepoint
parrapport
aux axes fixes ont pour
expressions
On en
déduit,
en différentiant etremplaçant clx,
d1." par leursvaleurs,
et
dy
et dz ont desexpressions analogues ;
parsuite,
on aL’équation
ds2 + C2dv2 donne donc les trois relationsLes trois
équations précédentes
sont leséquations intrinsèques
duproblème,
caril
n’y figure
queC,
p etT,
c’est-à-dire des élémentsindépendants
du choix des axes.Par
hypothèse,
X,Y,
Z sont nuls pour u = o. Cherchons à calculer les coefficients de leursdéveloppements
suivant lespuissances
de 11,Xi,
Yi,
Zi sont des fontions inconnues de v, dont nousreprésenterons
les dérivées par les lettres accentuéesX’, Y’, Z’.
On a,d’après
cela,et
Y~, Z~
ont desexpressions analogues.
En substituant ces valeurs deX, Y, Z, X~, Y~, Y~, Z~, Z~
dans les trois relations(24), (25)
et(26),
et enécrivant
qu’on
a desidentités,
on obtientévidemment
une suite indéfinied’équations
entre les fonctions
Xi, Yi,
Zi. Pour voir si ces relations déterminentcomplètement
les fonctions
inconnues,
prenons d’abord lespremières.
Enprenant
les termes indé-pendants
de u dans les relations(24)
et(25),
et le terme en u dans la troisième, ontrouve que l’on doit avoir
Posons
Y~
= cos Q,Z~ ==
sin 0; la dernière condition devientet détermine
l’angle
0 et par suite leplan tangent
à la. surface en unpoint
de D.On n’obtient de valeurs réelles
pour 0
que si l’on i. Nous supposeronsd’abord que l’on a ’
~ on obtient alors pour 0 deux valeurs
- 0ù’
et par suite leplan tangent peut
occuper deux
positions symétriques
parrapport
auplan
osculateur. Tout cela est bien d’accord avec les résultatsrappelés plus
haut(n° 2). Ayant
choisi une valeurde 0, on a ainsi les
premiers
termes desdéveloppements
cherchés. Pour obtenir les coefficients
suivants,
supposons que l’on ait calculéXi, X.2,
...
Xn-i , Yi, Y~,
...Zi, Z2,
... Pour calculerXn, Yn,
Zn, écrivons d’abord que le coefficient de un-i dans lespremiers
membres deséquations (24), (25)
est nul. On obtient ainsi deux relations de la forme
9Fn
etdépendant
que des coefficients Xi,Y2, Zi,
d’indice inférieur à rc, et de,
leurs dérivées. D’autre
part,
enégalant
les coefficients de un dans les deux membres del’équation (26),
on a uneégalité
de la forme"H n
étant uneexpression
de mêmeespèce
queU~n
etF {C1, C.,
...Cn) s’expri-
mant
uniquemement
au moyen des coefficientsCl C2,
... Cn dudéveloppement
de C.Les trois
équations (3i)
et(32)
déterminent doncXn, Yn,
Zn en fonction des coem- cientsprécédents,
de p, T, et des coefficientsCi, C~,
... C,1 . On formera donc ainsi trois séries entières satisfaisant formellement auxéquations
duproblème (24), (25)
et
(26).
Leur convergence dans un domaine suffisamment restreint résulte des théo- rèmesclassiques
d’existence(’).
En effet, x, y, z sont desintégrales
del’équation (12)
satisfaisant à des conditions initiales connues. Elles sont donc
représentées
par des sériesentières convergentes,
d’où résulte la convergence desdéveloppements
obtenuspour X,
Y,
Z.Les
circonstances
sont toutes différenteslorsque
l’ona ~ 1
= 1; c’est-à-direlorsque
le rayon de courbure de la courbe D estégal
en valeur absolue au rayon de courburegéodésique
de la courbe it = o sur la surface.Supposons
que l’on ait= 1; le cas où l’on aurait
C103C1
=== 2014 1 se ramène à celui-là enchangeant
u en - u . On a alors
ce
qui
prouvedéjà
que leplan tangent
à la surface S en unpoint
de D est leplan osculateur, puisque
latangente
à laligne géodésique (v)
aupoint
u = o est la nor-male
principale
à D.(1)
Nous laissons de côté le cas où, pour certainspoints
isolés de D, onaurait ) C~ p ~ =
1,et par suite sin 0 = o, et aussi le cas
où p
serait infini en certainspoints
de D. Il faudrait néces-sairement
qu’en
cespoints
on eûtC~ (U~
= o.Pour avoir les coefficients suivants
X~, Y~, Z2’ .... , égalons
à zéro les coefficients de u dans lespremiers
membres deséquations (24)
et(25).
On a immédiatementY~ = o, X~ = o .
Demême,
enégalant
à zéro les coefficients de u2 dans les deux membres del’équation (26),
on trouve la relationqui
seréduit, puisque 1 Ct
P=
I , àPour que le
problème
soitpossible,
il faut donc que le carré de la torsion de la courbe D soitégal
à la courbure totalechangée
designe
de la surface. Cette condition étantsupposée vérifiée, égalons
à zéro les coefficients de u2 dans lespremiers
mem-bres des
équations (24)
et(25),
etégalons
les coefficients de u3 dans les deux mem-bres de
l’équation (26).
Il vient :.
et l’on en
déduit,
pour déterminerZ2’ l’équation
de Riccatiqui
estidentique
àl’équation (18); Y
etXg
s’en déduisent ensuite par les deux pre-mières
formules(34).
’Supposons qu’on
ait déterminé les coefficients X3, ... Xn ,Y3,
...y n,
Zs, ...(n ~ 3).
On obtient troiséquations permettant
de déterminer , , Z,z, enégalant
à zéro les coefficients de un dans lespremiers
membres deséquations (24)
et
(25),
et enégalant
les coefficients de dans les deux membres de(26).
Ces rela-tions sont de la forme
~é’~,, ~~n, s’exprimant
au moyen des coefficientsXi, Yi,
Zi,déjà calculés,
et deleurs
dérivées,
par des additions et desmultiplications
seulement. L’élimination deX~,+~,
conduit à uneéquation
linéaire pourdéterminer
Zn. "Si la fonction
Z2
estrégulière
dans l’intervalle(a.’, b’),
il en sera de même de toutesles fonctions Yi, Zi,
quelles
que soient les valeurs initiales choisies pourZg, Za,
... Zn, ...Supposons qu’en
unpoint v0
de l’arcA’B’,
on ait choisi les axes defaçon
que l’on ait a = a’ =o, a"
= 1. Pour v = la sériequi représente
x seréduit à
On sera sûr de la convergence des séries
( z 7 )
dans tout l’intervalle(a’, b’)
si lesvaleurs initiales ont été choisies de
façon
que la série entière(36)
ait un rayon de convergence différent de zéro.En
définitive,
la recherche despoints singuliers
de la surfacedéformée,
lelong
de la
ligne asymptotique D,
revientuniquement
à la recherche despoints singuliers
de la
fonction 03A6(v)
ouZ2(v)
dans l’intervallecorrespondant (a, b).
[6] Supposons
d’abord que la courburegéodésique Ci (v)
de la courbe r ne soit nulle en aucunpoint
de l’arc AB. Le rayon de courburegéodésique p
resterafini,
etpar suite tous les coefficients de
l’équation
linéaire(20)
sont continus dans l’inter- valle(a, b).
Il en est de même de toutes lesintégrales,
et par suite lespoints singu-
liers sont des
pôles correspondant
aux racines deZ (v).
Pourqu’il
existe unefonction
P(~),
continue entre a etb,
il faut et il suffit quel’équation
linéaire(20)
admette une
intégrale qui
n’ait pas de racines dans cet intervalle. La discussion est toutepareille
à celle que l’on rencontre dans le calcul desvariations,
en étudiant la condition de Jacobi. Soit Za uneintégrale
s’annulant pour v = a, et v = v’ la pre- mière racine de cetteintégrale supérieure
à a; pourqu’il
existe uneintégrale
nes’annulant pas entre a et
b,
il faut et il suffitque v’
soitsupérieur
àb ;
si Za n’aaucune racine
supérieure
à a, on supposera dans cet énoncé v’ = oo.Lorsque Ci (v)
a des racines dans l’intervalle(a, b),
la distribution despôles
desintégrales
del’équation (18)
dans cet intervalle n’estplus
aussisimple.
Les fonctionsCi (v), C~ (v), C3 (v)
étant des fonctionsanalytiques quelconques
de v(avec
la restric-tion
C2(v)
>o), régulières
dans l’intervalle(a, b),
nous sommes ramenés en défini-tive à étudier la distribution des
pôles
desintégrales
d’uneéquation
de Riccati :A, B, C étant des fonctions
analytiques régulières
dans un intervalle(a, b).
L’intégrale générale
de cetteéquation
est donnée par la formuleu