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La lampe et la soupape à vapeur de mercure Cooper Hewitt

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00242133

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242133

Submitted on 1 Jan 1905

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Hewitt

Maurice Leblanc

To cite this version:

Maurice Leblanc. La lampe et la soupape à vapeur de mercure Cooper Hewitt. Radium (Paris), 1905,

2 (6), pp.196-202. �10.1051/radium:0190500206019601�. �jpa-00242133�

(2)

transport, de masse, elles doivent même tendre à

s’égaliser, tl moins ilu’elles ne soient maintenues par certaines sources d’énergie, c’est-à-dire par des forces électromotrices. L’exemple le plus clair est la diffé-

rence de potentiel entre le sol et l’atmosphère; sa

moyenne annuelle est à peu près constante en un lieu déterminé, et pour peu que I*air soit conducteur, elle

ne peut s’expliquer que par l’action d’une force élec- 1 romotrice.

Des considérations de ce genre menèrent 11/. Linss al étudier systématiquement la déperdition de l’électri- cité dans l’atmosphère pendant le cours de deux ans.

Si le corps chargé qui sert dans ces expériences

abandonne, pendant l’unité de temps, une certaine quantité d’électricité a l’atmosphère, il faut que la nlême quantité sorte du sol, qui, comme le fait voir

sa différence de potentiel avec l’atmosphère est recou-

vert en temps normal d’une couche d’électricité libre

négative. Il importe d’abord assez peu de savoir la

nature du transport d’électricité du corps à l’atmo-

sphère, conduction ou convection par les poussières,

il ne s’agit que de connaître un fait; quelle est la frac-

tion de sa charge qu’un corps abandonne cn moyenne à l’atmosphére pendant l’unité de temps?

Or, la perte trouvée est telle qu’en moins de

100 minutes la surface du sol a du abandonner une

quantité d’électricité égale à celle qu elle possède à chaque instant. La question de savoir quelle est la

source qui maintient celle-ci constante est donc non

seulement naturelle, mais fondamentale. En même

temps, on constata une période annuelle dans le coef- ficient de déperdition, avec maximum en été et lnllll-

mum en hiver. Déjà Deccovia et lord Kelvin (en 1859)

ont trouve qu un conducteur isolé expose au champ électrique de l’air libre se charge d’une vitesse varia-

ble ; ce sont les premières observations de la conducti- bilité inconstante de l’atmosphère.

La méthode de M. Linss n’était pas a l’abri de toute critique au sujet des défauts d’isolement. Aussi M. El,tei- et 1noi avons-nous repris ces expériences,

en nous efforçant à la fois de réduire assez les défauts d’isolement pour les rendre négligeables et en em- ployant un dispositif qui permette, à tout instant, de

les connaitre et d’en tenir compte. L’appareil de de- perdition transportable, construit d’après ces prin- cipes a été très employé depuis, et se trouve décrit

en différents endroits’.

(A suivl’e.) H. Geitel,

Professeur au Gymnase de Wolfenbüttel.

La lampe et la soupape à vapeur

de mercure Cooper Hewitt

Tubes à gaz raréfié de grande conductibilité.

-

Si l’on veut faire passer un courant électrique dans

un tube contenant un gaz

raréfié, ce gaz se com-

porte comme un diélectri-

que parfait tant que le

champ électrique n’a pas atteint une valeur déter- minée dépendant de la pression et de la nature

dit gaz. Lorsqu’elle est atteinte, le gaz perd brus- quement son pouBoir di- t’lectriyue et se comporte

F ig. 1. Dispositif pour l’ob- ensuite comme un conduc- tention d’un tube à gaz raré- ensuite comme un lit de grande conductibilité. teur, tallt qllïl est tra-

versé par un courant.

Pour le démontrer on peut se servir d’une ampoule

munie de (luatre électrodes, (l, b, c C’t d (fig. 1 : si

1. LINSS. Meteorol. Zeutschr., 4, p. 355, 1887.

un premier courant passe à travers deux d’entre elles,

(t et b par exemple, et si l’on ferme une pile P sur les

deux autres, celle-ci débite un courant facile à mesurer avec un galvanomère G, quand même le voltage de la pile ne serait que de 1 volt. Cet effet cesse instantané- ment dès que l’on interrompt le premier passage du courant.

M. Cooper Hew itt a ét tidié les tubes a vide dès 1895

et a porté spécialement son attention sur les phéno-

mènes qui se manifestent a la surface des électrodes.

11 a découvert que la résistance offerte au passage d’un

courant par un semblable tube, une fois la cohésion

diélectrique des gaz restant détruite, ne devrait être attribuée que pour une très faible partie a la colonne

galeuse, et qu’elle résidait surtout a la surface de la cathode. Il a appelé ce phénomène répugnance cl e la

cathode.

Il a découvert, cil même temps, que si la surface de la cathode était désagrégée par le pacage du courant

1. Traduit de l’allemand par L. BLOCli.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190500206019601

(3)

(en étant volatilisée, sublimée ou décomposée par lui),

elle perdait aussitôt sa répugnance et que l’on pouvait

alors, après un amorçage préalable, faire traverser un

tube ou une ampoule à vide par un courant continu de

grande intensité en ne disposant que de quelques

volts.

C’est lill·i qu’il a pu faire passer dans une an1poule

de 20 cm de diamètre environ, refroidie par un bain

d’huile, un courant de 100 an1pères avec 8 volts.

Cette découverte a la plus haute importancc au point

de vue pratique, car elle permet d’utiliser industriel- lement les tubes à vide que l’on pouvait croire confi- nés à jamais dans les laboratoires. Dès à présent, on a

pu faire avec eux de nouveaux appareils d’éclairage

intéressants à bien des points de vue et une nouvelle

soupape électrique avec laquelle on redresse, dans les

meilleures conditions de rendement, des courants al-

ternatifs de toutes fréquences, même égale a 108, ré-

sultat ilnpossible â atteindre par tout autre moyen.

Nous signalerons encore un exploseur qui interrompt

et rétablit un courant au moins 105 fois par seconde.

Les expériences de M. Cooper Hewitt ont montré qu’une électrode en mercure n’offre que très peu de résistance au passage du courant, lorsqu’elle sert

d’anode et qu’elle lui en oppose, au contraire, une très considérable, lorsqu’elle sert de cathode si sa surface

ne se trouve pas maintenue a l’état de désagrégation

continuelle par le passage d’un courant suffisamment

intense, préalablement établi.

M. Cooper Hewitt fait des expériences analogues en remplaçant le mercure par d’autres corps. Il a toujours

obtenu les mêmes résultats, mais l’intensité du cou- rant qui doit traverser la cathode c est d’autant plus grande qu’il s’agit de corps plus difficiles à désagréger

d’une manière quelconque.

La répugnance de la cathode est donc une propriété générale : on peut toujours la surmonter en désagré- geant sa surface.

Le graphite est facile à désagréger : il se transforme

en poussière. Il en est de méme pour le potassium et

lc radium, mais les vapeurs attaquent rapidement le

vcrre du tube. Quant aux sels, leur dissociation alnène la production de vapeurs acides, qui attaquent l’anode.

Pratiquement, le mercure a l’état de pureté permet

seul de constituer une cathode, dont on puisse main-

tenir constamment la surface à 1 état de désagrégation

et qui se reconstitue d’elle-même au fur et U mesure

de sa destruction. Les vapeurs de mercure n’exercent

aucune action nociv e sur les parois du tube ou sur l’anode, si elle est en fer comme celle qu’emploie M. Cooper Hewitt.

On peut donc constituer un tube à vide offrant une

grande conductibilité au passage d’un courant continu.

une fois qu’il a été amorcé, a la condition de lui don-

ner une cathode en mercure et de le faire toujours tra-

verser par un courant continu d’intensité suffisante

pour que la surface de la cathode soit maintenue a l’état de désagrégation. L’anode peut être en mercure,

en fer ou en tout autre métal non attaquable par les vapeurs de mercure.

D’ordinaire, l’anode s’échauffe davantage que la ca-

thode. Si on la fait en mercure, il j a un transport de métal de l’anode a la cathode opère par voie de distil- lation et il faut interrompre de temps en temps le fonctionllelllellt des tubes pour partager a nouBeau le

mercure entre les électrodes. On évite cet inconvé- nient en se servant d’anodes de fer.

Amorçage. - Tout tuhe à vide et à cathode de

mercure doit être préalablement aiiiorcé, c’est-à-dire que la cohésion diélectrique des gaz restallt doit être détruite une fois pour toutcs avant que r on puisse lui

faire produire un effet utile.

Un premier moyen consiste a lui faire supporter,

pendant un temps court, un voltage suffisant développa

par une source d’électricité capable de lui fournir. en même temps, un courant d’intensité assez grande pour

amener la désagrégation inlmédiate de la surface de la cathode.

Cette source doit pouvoir fournir un grand débit d’énergie, mais seulement pendant un temps très

court. Il était tout indiqué de la constituer avec une

bobine de self-induction, qui restituerait brusquemeut l’énergic qu’elle aurait emmagasinée pendant un temps quelconque.

Aussi M. Cooper Hevvit a-t-il eu recoure au disposi-

tif suivant (voir fit. 2).

1

Fig.2. 2013 Dispositif de Cooper Hewitt pour l’amonoge tubes à vapeur de mercure.

Soit A le tulte que l’on veut amorcer, à son anode

en fer et f sa cathode de mercure.

«n relie lanode au pôle 2013 de la source d’éléctricité

par l’intermédiaire dune résistance R et d’une bobine

de self-induction J.

(4)

D’autre part, la cathode étant reliée au pôle

-

de la

source, on établit une connexion, entre l’anode t’t la cathode, un interrupteur à hni1l’ et a ac-

tion rapide U et une résistance 1’t’.

Enfin, autour dll tube et dans le voisinage iml’diat

de la cathode, on dispose une feuille d’plain r que l’on relie à l’anode, on fait ainsi un petit condensateur dont les armatures sont formées par la feuille d’étain t’t le mercure de la cathode et qui est monté en deriBa-

tion entre les bornes de l’interrupteur. Quand on ou-

Nrira celui-ci, 1 extra-courant de rupture ira d’ahord charger ce condensateur au lieu de se frayer un pas-

sage a travers l’huile, ce qui augmentera la rapidité

de r action de l’interrupteur, comllle dans les bobines de Ruhmkorf.

Mais cette disposition a une efficacité toute spéciale

dans le cas actuel. En effets, la charge du condensateur alnène une Bariation brusque de la tension superfi-

ciclle du mercure de la cathode. Il en résulte une vio- lente agitation de cette surface qui est ainsi désagrégée,

au momelt même oll la cohésion diélectrique du gaz est détruite.

L’expérience montre que la quantité d’énergie qu’il

faut emmagasiner dans la bobine de self-induction J,

Fig. 3. 2013 Tube à anodt. auxiliaire pour l’amorçage.

pour déterminer l’amorçage, doit être cinq fois plus grande lorsque ce condensateur est supprime que lors- qu il est rétabli.

Pour amorcer le tuhe, on ferme l’Interrupteur U .

Un courant d’intensité constante l1nit par le traverser

après aBoir emmagasiné une certaine quantité d éner-

;ie dans la bobine de self-induction J. f tn ouvre alors

l’interrupteur, ce qui provoque un véritable coup de bélier. Le voltage s’élève entre l’électrode et la cathode, jusqu’à c - qu’un courant franchisse le tuhe. Celui-ci

e·t aussitôt amorce et un courant d’intensité constante le traverse désormais. La résistance R sert à régler

son intensité. La résistance fi’ sert al relier l’intensité du courant dans la bobine, avant la mise en route, et, par suite, la quantité d énergie disponible pour l’amor- çage.

Le voltage nécessaire est proportionnel a la longueur

du tube A, mais croit très rapidement avec le degré

de raréfaction des gaz, en tendant vers l’inlini, lorsque

le vide demeure absolu.

Pour éviter d’avoir à produire des voltages dénlesu- rés, M. Co,,)I)er Hewitt a fait des tubes ayant deux anodes, a et b, et une cathode, c, comme celui repré-

senté sur la figure 5.

L’anode b est située aussi près que possible de la

cathode de c. On relie les anodes a et b par un circuit contenant un interrupteur U’. Cet interrupteur étant fermé, on détermine, comme précédemment, l’anior-

çage entre 1"anode b et la cathode c. Le tube devient conducteur sur toute sa longueur et une partie du

courant passe par l’anode cc. On ouvrira l’interrupteur

U’ et la totalité du courant passera par l’anode a. Dans

ces conditions, pendant l’amorçage, on n’a a surmon-

ter due la cohésion diélectriquc de la colonne comprise

entre les électrodes b et c, au lieu de celle de la co-

lonne comprise entre les électrodes a et c.

Néanmoins, lorsque la raréfaction des gaz devient extrême et que, la lampe étant froide, la tension des vapeurs élnises par la cathode est sensiblement nulle,

le voltage nécessaire pour déterminer l’amorçage est

encore énorme. Il faut alors avoir recours a la méthode

suivant, connue d’ailleurs depuis longtemps :

On incline le tube de façon qu’un mince filet de

mercure vienne joindre l’anode à la cathode et établisse

un court-circuit. Le courant passc : dès qu’on redresse

le tube, le court-circuit est interrompu, un arc jaillit

à l’intérieur du tube et détermine son amorçage immé- diat.

Lampes dites à vapeur de mercure. - Le vol-

tage nécessaire pour faire passer un courant dans un

tube à vide, dont la cathode est en mercure, est d’au- tant plus petit, après l’amorçage, que la raréfaction du gaz a été poussée plus loin. Lorsqu’elle est extrême

et que le tube a été refroidi de manière que la vapeur de mereure émise par la cathode se condense immé- diatement et ne vienne pas remplir le tube, le passage d’un courant de plus de 100 ampères ne se manifeste

que par 1 apparition d’une tache brillante à la surface de la cathode, il l’endroit où cette surface est désagré- gée. La colonne gazeuse demeure obscure.

Si la raréfaction est poussée moins loin, le tube

étant toujours refroidi, la résistance est plus grande,

mais le tube s’illumine et sa couleur est caractéristi-

que du gaz qu’il contient encore : rose si c’est de

1 azote, v iolet si ces dt, l’hydrogène.

(5)

Un tube où le vide a été poussé aussi loin que pos- sil)le s’illumine aussi dès que l’on cesse de le refroidir et qu’il est envahi par la vapeur de mercure, et la lumière émise a la couleur verte du spectre du mer-

cure.

On conçoit la possibilité d’user de semblables tubes

comme appareils d’éclairage.

)1. le Dr de Recklinghausen a fait les expériences

suivantes : un tube a cathode de mercure primitive-

ment rempli d’azote était plongé dans de la glace, il paraissait rose; dès qu’on enlevait la glace, il était en-

vahi par la vapeur de mercure et devenait vert. L’un des spectres de l’azote ou du mercure était toujours prépondérant. Il a substitué à l’azote divers gaz parmi

ceux qui ne pouvaient attaquer les électrodes, en par- ticulier l’argon et l’hélium. Le résultat a toujours été

le même. Il semble donc que le courant demande de le transporter, suivant les cas, de préférence aux ions

de l’un ou l’autre des gaz ou vapeurs qui remplissent

le tube au lieu de le demander à plusieurs d’entre eux

à la fois.

Il a ensuite relnplacé le mercure par un amalgame

de potassium. Dans un tuhe vertical long de 1 mètre,

la partie supérieure devenait rouge et la partie infé-

rieure verte, le changement de couleur se produisant

sur une longueur de 2 centimètres environ,. Quoi que l’on fasse, il est impossible de superposer pratique-

ment les spectres de corps différents dans des tubes à vide.

Comme on ne saurait maintenir une lampe électri-

que dans de la glace, si l’on veut employer des tubes

n gaz raréfié et i cathode de mercure comme appareils d’éclairage, on doit accepter une lumière verte corres- pondant au spectre du mercure.

Elle a le grand défaut de dénaturer complètement

les couleurs et de donner un aspect cadavérique aux

personnes, mais elle est très reposante pour la vue et très économique.

Les lampes normales de M. Cooper Hewitt ne consom-

ment en effet, que 0,45 watt par bougie en tenant compte de la perte d’énergie dans les résistances in- ductives qui les accompagnent. Toutefois, si l’on con-

sent une perte de 25 pour 100 dans la lumière pro-

duite, on peut la mélanger de rayons rouges en

enveloppant les lampes avec une étoffc de soie impré- gnée d’une substance fluorescente, telle que la rhoda- mine. Dans ces conditions, les personnes recouvrent leur aspect naturel.

La lampe a vapeur de mercure, telle qu’elle est,

peut rendre bien des services, quand des questions d’esthétique ne sont pas en jeu. Elle convient adnlira- blement a l’éclairage des ateliers et des bureaux de dessin.

La nocivité des rayons rouges aux. points de Bl1t philologique et psychologique, est bien comme. Les

ateliers de MM. Lumière, il lwul. étaient primitivement

éclairés à la lumière rouge et leur personnel, composé

d’hommes et de femmes, était, paraît-il, ingouvernable.

ils ont trouvé une couleur erte non photogénique : ils

l’ont substituée au rouge et. depuis ct’ temps, le calme

le plus absolu règne dans leur établissement.

La lumière des lampes a vapeur de mercure possède

les mêmes qualités calmantes tout en étant très photo- génique ; elle confient admirablement pour ta photo- graphie.

Les tubes de verre arrêtent les rayons ultraviolets mais des artistes spécial1’B ont réussi dernièrement 2l faire des lampes à vapeur de mercure en quartz, bien que sa tenlpérature de fusion soit de 800 supérieure

à celle du verre. Ces lampes fournissent tellement de rayons ultra-piolets que l’on ne saurait les regarder longtemps sans danger pour les yeux, mais elles ont

des usages médicaux et peuvent servir an traitement du lupus.

.1 égalité d’intensité de courant, la luminosité d’un tube augmente avec la tension de la vapeur de mercure

qui le remplit, mais le voltage nécessaire pour faire passer le courant augmente plus rapidement avec cette tension, à partir d’une certaine limite. Il y a donc une

tension de vapeur pour laquelle le rendement lumineux est maximum. Elle est voisine de 2 millimétrés de mercure, correspondant à la température de 145°.

Le problème revenait a dilncnsionner la lampe, de

manière que sa température intérieure se maintint d’elle-même aux environs de 145°. La température de

nos habitations étant toujours voisine de 20°, il suffit

de régler convenablement sa surface de refroidisse- ment.

M. Cooper Hewitty est parvenu, en disposant, autour

de la cathode, une chambre de condensation de diamè- tre beaucoup plus grand que celui du tube. C’est contre les parois de cette chambre que se condense la

majeure partie des vapeurs issues de la cathode et c’est à travers elles que se dissipih presque toute la chaleur.

On a soin de disposer du coton de verre au fond des

tubes pour amortir les coups dt, marteau du mer- cure, si le tube venait à être culbuté. On peut arriver

an même résultaten reliant les fils de platine qui ira-

versent le verre à des coupelles en acter.

Ces dispositions paraissent avoir une très grande im- portance t’ll pratique.

Toutes tes lampes sont faites pour une intensité de 3,;) ampères. Ce chiffre ne saurait être dépassé sans qu’il fallut prendre des disposition assez couteuses,

pour assurer le passage du courant au travers des fils traversent le verre

Cela n’empêche pas le rendement industriel de cette

lampe d’être très élevé, la consommation totale d’ener gie n’étant que de 0.45 watt par bougie

Atln de donner an fonctionnement de ces lampes la

stabilité nécessaire. j1. Cooper Hewitt les a accompa-

(6)

gnées simultanément d’une résistance et d’une bobine de self-induction.

La self-induction sert à empècher les variation

brusques de courant qui tençlent toujours à se produire

Fig. 4.

-

Lampe Cooper Hewitt.

dans les tubes à vide. La résistance sert à maintenir à la valeur voulue l’intensité normale du courant qui tra-

verse la lampe.

L’une de ces lampes est schématiquement représel:-

tée sur la figure 4. On les alnorce en les inclinant et en établissant ainsi un court-circuit momentané entre l’anode et la cathode.

Emploi des tubes à vide et à cathode de mer-

cure comme soupape électrique.

-

Une cathode

ne peut laisser passer un courant que si sa surface a été préalablement désagrégée. Cette propriété permet de réaliser une soupape électrique, c’est-à-dire un cir- cuit à travers lequel une force électromotrice alter- native ne peut faire passer que des courants d’un

sens déterminé.

Considérons, par exemple, la disposition suivante (voir fig. 5) :

Fig. :1.

-

Emploi du tube comme soupape électrique.

Une ampoule A est munie d’une cathode c en mer- cure et de deux anodes a et b en fer, mais qui pour- raient aussi être en mercure.

Faisons passer un courant continu entre r anode b

et la cathode c, par les procédés ordinaires. Ce courant sera fourni par une batterie B qui n’aura a développe

que 14 volts entre les électrodes b et c et produira

seulement un courant d’intensité suffisante, 5,5 am- pères par exemple, pour maintenir la surface de la cathode c à l’état de désagrégation.

Faisons agir en même temps une source de force

électromotrice alternative e entre les électrodes a et c.

Lorsque le courant tendra à aller de l’électrode a a la cathode c, il n’aura à subir qu’une chute de voltage

de 11 volts. Il passera donc si la source c développe

un voltage supérieur.

S’il tend, au contraire, à aller de c en (l, l’électrode

a jouera le rôle de cathode. Sa répugnance n’étant pas détruite par une désagrégation superficielle préalable,

elle s’opposera au passage du courant.

Le circuit comprenant la source de force électro- motrice e sera le siège d’un courant toujours de

même sens, qui pourra charger une batterie d’accu- mulateurs D, développant une force contre-électro- motrice bien supérieure à la force électromotrice de la batterie B. En même temps, l’intensité du courant,

Fig. 6.

-

Disposit à circuit douhle.

qui la chargera, pourra être bien plus grande quc

3,5 ampères.

Enfin, si nous intercalons une bobine de self-induc- tion E dans ce circuit, nous pourrons rendre très sensiblelnent continue l’intensité du courant.

Cet appareil permet donc de faire produire un

courant continu par un alternateur. )lais l’alternateur

ne travaille alors que pendant la moitié du temps. On

évite cet inconvénient comme il suit :

Un alternateur (vomir fige 6) alimente le circuits

primaire P d’un transformateur muni de deux circuits secondaires S, et S2 ayant le même nombre de spires ,

du même fil, mais enroulés l’un à gauche, l’autre a

droite.

Les points d’entrée de ces circuits sont individuel- lell1ent reliés aux deux anodes a et b de l’ampoule A.

Leurs points de sortie sont réunis et servent de point

de départ au circuit extérieur, que l’on veut faire

traverser par un courant continu. Ce circuit aboutit à la cathode c. Il doit contenir une bobine de self-induc- tion E.

On monte en dérivation, entre les conducteurs

d’aller et de retour de ce circuit, une batterie d’accu-

mulateurs B qui sert à amorcer 1 ampoule. De cette

(7)

manière, l’alternateur débite un courant alternatif et rien n’est changé à son fonctionnement. Le courant secondaire traverse successivement l’un et l’autre des circuits secondaires.

Lue fois l’appareil mis en route, on peut supprimer

a batterie B, la bobine de self-induction E suffisant pour empêcher le courant de s’annuler avec la force électromotrice développée dans les circuits secon-

daires.

Lorsqu’il s’agit de redresser des courants triphasés,

M. Cooper Hewitt emploie une ampoule A qui a trois

anodes al, az, a-:, et une cathode de mercure c (voir fig. 7). Le transformateur a ses circuits secondaires montés en étoile.

Leurs trois points

d’entrée sont indi- B iduellenlent re-

liés aux anodes a1. a2, a3. Le cir- cuit à courant continu est bran- ché entre le point

neutre 0 et la ca-

Fig. 7. - Emploi de la soupape pour thode c. Une bat- redresser le courant triphasé. terie d’accumula- teurs B sert ¿, Opt’-

rer l’aillorçagc de l’alnpoule, comme dans les cas pré-

caaents.

Ici, il n’est plns besoin d’une bobine de self-indue- lion pour maintenir l’appareil amorce, une f’ois que la batterie a été supprimée. En effet, les courants

débites par les trois circuits du transformateur ne

s’annulent jamais sinl11ltanément; d’autre part, la self-

induction des circuits d’armature de l’alternateur suffit pour empêcher toute variation brusque de l’in-

tensité des courants.

M. Cooper Hewitt a réussi à faire des redresseurs de ce système capables de débiter un courant continu de 50 ampères sous 500 volts et dont le rendement

s’élève u 98 pour 100. Tout fait espérer que ces résultats seront de beaucoup dépasses dans l’ave-

nir, lorsqu’on aura définitivement réussi a rem-

placer les ampoules en verre par des ampoules métal- liques.

Les st’rBices que rendront ces appareils, lorsqu’ils

seront devenus tout à fait industriels. seront im-

menses.

11, permettent, en effet, de redresser des courants

anaiit la fréquence de ceux de Hertz, c’est-à-dire des courants capables de transmettre de l’énergie a dis-

tance, par induction a travers l’air. Il serait donc pos- sible de transmettre de l’énergie sans fil au liell de

transmettre seulement des messages. En supposant

que cela ne puisse se faire qtl’a petite distance, il

serait déjà fort intéressant de pouvoir transmettre dt’

l’énergie a des voitures automobiles, au lnovell d’une

simple ligne parallèle a la route, par induction et sans aucun contact direct.

Ces appareils permettraient enfin de redresser des courants alternatifs. sans se servir de collecteur ce

qui constituerait llll grand progrès pour l’industrie

électrique.

VIII. Emploi des tubes à vide et à cathode de

mercure comme exploseurs. - Pour produire des

courants de haute fréquence, on ne peut se servir d’alternateurs et l’on doit avoir recours aux phéno-

mènes de décharge oscillante.

Il y a alors le plus grand intérêt, surtout si l’on

veut mettre à profit les phénomènes de résonance

électrique, i restituer au condenseur qui se décharné,

au bout de chaque demi-période de courant, l’énergie qu’il iieni de fournir. En opérant ainsi, ()il peut

obtenir des courants dont l’intensité efficace soit tou-

jours constante, et dont les variations d intensité.

pendant la durée de chaque demi-période. suiBent très sensiblement la loi sinusoïdale.

Que faut-il pour cela? un exploseur doue des pro-

priétés suivantes :

1° Un arc ne pourra ,jaillir entre ses électrodes que

lorsqu’un voltage élevé et toujours le même aura été développé entre elles. Le condensateur branché entre

ces électrodes aura alors une charge élevée et bien

déterminée chaque fois que 1 arc jaillira.

20 Aussitùt l’arc éclaté, le voltage qu’aura u sur-

monter le courant pour passer devra être aussi petit

(me possible et très faible par rapport it celui qui

aura déterminé l’amorçage.

3° L’exploseur devra se désamorcer instantanément

lorsque l’intensité du courant qui le traversera passera par zéro.

M. Cooper Hcwitt a réalisé un semblable exploseur

de la manière la plus simple. Il st- compose d’une

ampoule AB munie de deux élec- trodes en mercure identiques P et Q (voir fig. 8).

Le voltage nécessaire pour

faire jaillir un arc entre ces élec-

trodes est d’autant plus grand que le vide a été poussé

loin dans l’ampoule. Il est facile de le rendre égal à 10 000 ou

’20000 volts. Si l’appareil est

refroidi par un bain d’huile dt, manière (me les sapeurs de

Fig. 8. - Exploseur

vapeur de racl

mercure ne puissent envahir l’ampoule, ce voltage

demeurera toujours le même.

Une fois l’amorçage obtenu. le courant u’a plus qu’un voltage de 14 volts à surmonter.

Enfin. lorsque le courant s’annule, la surface de la cathode cesse d’être désagrée et elle reprend presque

instantanément sa répuginance

(8)

M. Couper Hewitt a pu obtenir de cette manière des courant:- alternatifs parfaitement réguliers ainsi que

lp révélalt un miroir tournant dont la fréquence atteignait 100000. Rien ne lui a fait supposer que cette fréquence ne pût être dépassée dans les mêmes

conditions.

Cet appareil doit donc permettre de produire indus-

triellement. et avec un très bon rendement, des cou- raiits alternatifs de haute fréquence, d allure aussi régulière que ceux fournis par les alternateurs. La

fréquence 103 est beaucoup trop faible pour qu’on puisse transmettre sans fil de l’énergie à grande

distance, mais permet de la transmettre, par induc- tion, à quelques mètres d’une ligne parcourue par un

courant de haute fréquence.

On a reconnu expérimentalement la possibilité de

transmettre un courant de haute fréquence à grande

distance le long d’une ligne électrique, sans déterminer

de surtensions dangereuses. Il suffit, pour cela, de

disposer, de distance en distance, des bobines de self- induction montées en dériBation entre les conducteurs d’aller et de retour, en les dimensionnant de manière que l’énergie qu’elle emmnagasinent, quand la ligne

est parcourue par un courant de la fréquence voulue,

soit égale à celle qui est emmagasinée dans la capa- cité des conducteurs d’aller et de retour.

La soupape électrique que nous avons décrite précé-

demment nous donne le moyen d’utiliser les courants ainsi transmis dans nos moteurs actuels, en les transformant d’abord en courants continus.

Conclusions.

-

Nous sommes heureux d’avoir pu appeler l’attention sur les travaux dt’ l1. Cooper

Hevvitt.

Il a montré que, contrairement à une opinion répandue, un tube à vide conduisait d’autant mieux le courant électrique que le vide v avait été pousse plln loin, une fois ce tube amorce. C’est seulement l’amor- çage qui devient de plus en plus difficile, lorsqu’on

veut le déterminer avec une simple différence de

potentiels et que le vide devient très grand. Mais on y arrive toujours avec la plus grande facilité en établis-

sant un court-circuit momentané dans le tube. L’arc

qui jaillit dans le tube, au moment de la rupture du court-circuit, détermine toujours son amorçage quel

que soit le degré de vide.

Enfin, M. Cooper Ilewitt a découvert cette propriété

nouvelle des cathodes qu’il a appelée répugnance et a

donné les moyens de la surmonter.

Les tubes à vide paraissent, dés maintenant, appelés

à rendre les plus grands services industriels. Non seu-

lelnent on peut faire avec eux des appareils d’éclairage

intéressants, mais il est probable que, dans l’avenir,

en suivant la voie ouverte par M. Hewitt, on pourra les appliquer à la production et à l’utilisation indus- trielles des courants de haute f’réquence, avec lesquels

on pourra, nous l’espérons, résoudre des problèlnes

nouveaux relatifs a la transnlission de l’énergie qui ne

sauraient l’ètre avec les moyens dont nous disposons

aujourd’hui. Maurice Leblanc,

Ancien élève de l’école Polytechnique

Développement des radiotypes

Il existe un très grand nombre de révélateurs pou-

vant être utilisés au développement de l’image latente,

que celte-ci soit produite par la lumière, les rayons de

Rontgen, le rayonnement du radium ou toute autre forme de l’énergie, Etant donné un révélateur, on peut l’employer suivant diverses méthodes. Beaucoup employent un révélateur de composition invariable et y plongent la surface sensible il développer jusqu’à apparition complète de l’image. Un ne peut obtenir

ainsi de lions résultats que si le temps de pose a été exact et correspond précisément à la composition du

bain employé. (: r, ln’! plus en radiographie qu’en pho- tographie. on ne peut déterminer le temps de pose

avec précision: OH ne peut guère apprécier que son ordre (te grandeur. Il est rare qu’il n’y ait pas. ·uit

sous-exposition, soit surexposition. Fort heureusement

on peut compenser cette erreur d’appréciation, en

donnant au hain de développement une composition appropriée. Mais comme on ne peut savoir d’avance

s’il y a eu sous-exposition ou surexposition, on

commence le développement avec un bain agissant

lentement et, selon l’aspect que présente l’image lors- qu elle apparaît, on modifie la composition du révéla-

teur.

Si noues laissons de cùté quclques révélateurs Spt!-

ciaux (oxalate ferreux, diamidophénol diamidorésor-

celle, métoquinone, etc.), on peut dire qu’un révéla-

teur n’est autre qu’une solution aqueuse d’un corps réducteur satisfaisant à certaines conditions (1étol, hydroquinone, pvrogallol, adurol, etc.). Une telle so-

lütloii étant mise en présence d’une image latente, le

corps réducteur s’oxyde cn fixant l’oxygène de l’eau,

Références

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