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L’endettement au Canada :

Les consommateurs canadiens ont-ils encore les moyens d’être un moteur de l’économie?

Un rapport de l’Association des comptables

généraux accrédités du Canada

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Remerciements

CGA-Canada tient à remercier Elena Simonova, M.A. (économie) et M.P.A., et Rock Lefebvre, P. Adm., M.B.A., CFE, FCIS et FCGA, du Service de recherche et de normalisation, et à souligner la précieuse collaboration de la société de recherche Synovate ainsi que des membres de ménages canadiens qui ont généreusement participé au sondage de CGA-Canada sur l’attitude des ménages face à l’endettement et à la consommation.

Nous remercions également les membres de CGA-Canada et les membres de l’équipe qui ont apporté leur soutien et leur expertise à la rédaction et à la révision du présent rapport.

Il est possible de consulter le présent document par voie électronique à l’adresse http://www.cga-canada.org/fr-ca.

Le présent document est une traduction autorisée, effectuée par les services linguistiques de CGA-Canada, de la version originale du rapport rédigée en anglais et intitulée « A Driving Force No More: Have Canadian Consumers Reached Their Limits? ».

ISBN 978-1-55219-655-7

Remarque : Dans cette publication, le masculin vise à la fois les hommes et les femmes, et est employé uniquement dans le but d’alléger le texte.

© Association des comptables généraux accrédités du Canada, juin 2011.

Toute reproduction totale ou partielle sans autorisation écrite est strictement interdite.

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L’endettement au Canada :

Les consommateurs canadiens ont-ils encore les moyens d’être un moteur de l’économie?

Un rapport de l’Association des comptables

généraux accrédités du Canada

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Table des matières

Avant-propos ...9

1. Résumé ...11

2. Introduction...17

3. L’attitude des ménages à l’égard de l’endettement, des dépenses et de l’épargne ...21

4. L’endettement des ménages canadiens — situation actuelle ...25

4.1. Les principaux indicateurs économiques au cours de la grande récession et de la reprise accélérée ...25

4.2. La dynamique et la composition de la dette des ménages...28

4.2.1. Le niveau et la composition de la dette des ménages ...29

4.2.2. Un examen plus attentif du crédit à la consommation...33

4.2.3. L’endettement des ménages individuels...38

4.2.4. La dette des ménages pendant les cycles de récession-reprise ...41

5. La mesure de l’endettement des ménages ...49

5.1. L’endettement par rapport au revenu et à l’actif ...49

5.2. Le ratio du service de la dette ...52

5.3. La dette des ménages canadiens dans une perspective internationale ...59

5.4. L’état actuel de l’insolvabilité des consommateurs ...61

6. La capacité de payer actuelle et future ...67

6.1. La reprise du marché de l’emploi ...68

6.2. Les habitudes d’épargne...74

7. Conclusions...79

8. Des mesures à prendre ...83

8.1. Aider les Canadiens à mieux gérer leurs finances...84

8.2. Renforcer l’économie du Canada...86

9. Annexe A : Constatations détaillées découlant du sondage sur l’attitude des ménages à l’égard de leur endettement et de leur consommation ...89

10. Annexe B : Méthodologie et sondage ...119

11. Bibliographie ...131

(6)

Liste des figures

Figure 1 Dette des ménages canadiens, 1981 à 2010 ...30

Figure 2 Dynamique du crédit hypothécaire et du crédit à la consommation (variation d’une année à l’autre)...32

Figure 3 Composition du crédit à la consommation : Banques à charte ...34

Figure 4 Crédit à la consommation et biens et services consommés ...36

Figure 5 Valeur nette du secteur des ménages...37

Figure 6 Endettement des ménages pendant les cycles de récession-reprise ...42

Figure 7 Endettement des ménages et revenu réel, 1981 à 2010 ...43

Figure 8 Conditions financières et dynamique des composantes de la dette ...45

Figure 9 Mesures de la dette des ménages ...51

Figure 10 Ratio du service de la dette des ménages ...54

Figure 11 Poids du service de la dette par province ...56

Figure 12 Comparaison internationale du niveau d’endettement des ménages en 2008...60

Figure 13 Cas d’insolvabilité des consommateurs par tranche de 10 000 adultes...62

Figure 14 Hausse des cas d’insolvabilité et des prêts hypothécaires en souffrance par province ...65

Figure 15 Intentions en matière d’embauche et nombre d’emplois réel ....69

Figure 16 Taux de chômage et travailleurs découragés...71

Figure 17 Provinces ayant une proportion élevée de groupes vulnérables ...73

Figure 18 Taux d’épargne des ménages (% du revenu disponible des ménages) ...76

Figure 19 Épargne des ménages par province ...77

Liste des tableaux

Tableau 1 Quelques indicateurs économiques (taux de croissance annuel moyen, à moins d’indication contraire)...27

Tableau 2 Incidence de la période d’amortissement sur le ratio du service de la dette...58

Tableau 3 Sondage sur l’attitude des ménages à l’égard de leur endettement et de leur consommation — Profil des répondants ...119

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Liste des diagrammes (Annexe A)

Diagramme 1 Évolution du niveau de la dette des ménages au cours

des trois dernières années ...90

Diagramme 2 Évolution du niveau de la dette des ménages, selon la tranche de revenu ...91

Diagramme 3 Évolution de la dette par rapport à l’évolution du revenu et de la richesse...92

Diagramme 4 Raisons de l’augmentation du niveau de la dette ...93

Diagramme 5 Évolution du niveau de la dette selon le type ...94

Diagramme 6 Raisons de la difficulté à gérer la dette ...95

Diagramme 7 Attitude à l’égard de la dette ...95

Diagramme 8 Le niveau de dette de votre ménage nuit-il à votre capacité d’atteindre vos objectifs financiers dans les domaines suivants?...96

Diagramme 9 Évolution de la dette totale des répondants auxquels la dette nuit ...97

Diagramme 10 Évolution du revenu des ménages au cours des trois dernières années ...98

Diagramme 11 Évolution du revenu des ménages, par répondant et par tranche de revenu...99

Diagramme 12 Évolution des éléments d’actif des ménages...101

Diagramme 13 Évolution du niveau de richesse des répondants ...102

Diagramme 14 Chocs (événements négatifs) auxquels les ménages seraient vulnérables ...103

Diagramme 15 Évolution des dépenses des ménages ...104

Diagramme 16 Raisons de l’augmentation des dépenses des ménages..106

Diagramme 17 Manières de régler une dépense imprévue de 500 $ et 5 000 $ ...107

Diagramme 18 Répondants dans l’incapacité de faire face à des dépenses imprévues...108

Diagramme 19 Source principale du revenu de retraite...109

Diagramme 20 Niveau de confiance quant à l’adéquation de la situation financière à la retraite ...110

Diagramme 21 Les répondants ont-ils une idée claire du montant d’épargne-retraite qu’ils doivent accumuler? ...111

Diagramme 22 Fins auxquelles les répondants mettent de l’argent de côté ...112

Diagramme 23 Participation à des régimes d’épargne fiscalement avantageux ...114

Diagramme 24 Connaissance du CELI ...116

Diagramme 25 Cotisations à un CELI ...118

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Ainsi que le laissaient augurer les travaux antérieurs de CGA-Canada, les consommateurs pourraient céder leur place à titre d’élément moteur de la reprise de l’économie au Canada. Certains d’entre eux veulent en effet agir de façon responsable et éviter les dangers que viennent amplifier la récession et le ralentissement de la reprise; d’autres sont dans l’incapacité de maintenir leurs dépenses de consommation dans un environnement caractérisé par des prévisions de revenus modestes qui ne correspondent pas à la hausse du coût de la vie. Parallèlement, on a constaté une prise de conscience sociale grandissante par suite de l’avènement d’une culture mondiale de l’endettement et de la consommation, prise de conscience qui modifiera peut-être, ne serait-ce qu’un peu, la façon dont les particuliers et la société dépensent et empruntent.

À la fin du vingtième siècle, les Canadiens ont pris l’habitude d’emprunter pour acheter des biens durables et financer leurs dépenses discrétionnaires. Le recours à l’emprunt est alors progressivement entré dans la norme, devenant naturel et relativement simple. De plus, même si nous nous serions tous passés de la dernière récession, nous ne devons pas oublier qu’un surendettement collectif hors de proportions existait sans doute dès avant le déferlement de nos malheurs financiers. En effet, nous ne pouvons ignorer que c’est en grande partie le recours excessif à l’emprunt qui a déclenché la récession, et non l’inverse.

Nous devons également garder à l’esprit que les répercussions de la récession vont continuer de se faire ressentir tout au long de la reprise et que le fait d’être sorti de la crise ne signifie pas que tout est revenu à la normale.

L’histoire le prouve : il faut du temps pour récupérer et effacer les reculs éprouvés par les marchés de l’emploi et des actions. Si un certain nombre d’éléments favorables ont contribué à la récente reprise canadienne, nous savons que la relance que le gouvernement du Canada a eu la bonne idée de mettre en œuvre devra aussi être payée au moyen de hausses de taxes, de réduction de services ou d’une performance économique remarquablement convaincante. Or, sur ce dernier point, les économies demeurent aujourd’hui fragiles et instables partout dans le monde.

Consciente des avantages du crédit, de l’importance du commerce et de la prudence budgétaire qui s’impose, l’Association des comptables généraux accrédités du Canada (CGA-Canada) surveille, depuis 2007, l’attitude collective à l’égard des dépenses et de l’endettement. CGA-Canada tente en particulier d’analyser la perception des Canadiens quant à leur bien-être économique et à leurs compétences financières, et à la comparer avec les données et les

Avant-propos

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mesures statistiques publiées au sujet de la richesse et de l’endettement des ménages. Il est encourageant de constater la symétrie qui existe entre les perceptions des consommateurs et la réalité économique telle qu’elle ressort des indicateurs pertinents.

À l’aide de quatre sondages réalisés en temps opportun auprès des consommateurs, entre 2007 et 2011, CGA-Canada a voulu cerner le point de vue des Canadiens sur l’évolution de leur endettement et sur leur attitude à l’égard des dépenses et de l’épargne. De façon encourageante, le Canada est en meilleure position cette année que l’an passé, si on ne tient pas compte, bien sûr, du gonflement des déficits publics et de la hausse de la dette à long terme du gouvernement.

Cela dit, les études du type de celle que nous venons de réaliser doivent conscientiser davantage les Canadiens et se traduire par des changements dans les comportements et les politiques susceptibles d’optimiser la productivité, la prospérité économique et le bien-être de chacun. C’est le but de notre démarche.

Entre la croissance des déficits publics, la mondialisation de la concurrence et l’anticipation de pressions extrêmes sur la sécurité des retraites, les Canadiens auront tout intérêt à gérer de près leurs ressources individuelles. Il est par ailleurs admis que les actions de la société rejailliront raisonnablement sur la vitalité de la nation.

Un retour aux dépenses modérées, au remboursement des dettes, à l’épargne et à l’investissement pourrait être favorable aux particuliers, au commerce et aux gouvernements et permettre de mieux soutenir une économie canadienne qui serait moins vulnérable à long terme.

Si nous voulons préserver notre système économique traditionnel, c’est le moment de faire en sorte que les Canadiens puissent créer une économie moins fondée sur une consommation immédiate et un endettement excessif et moins marquée par les difficultés, bref une économie qui exige un changement culturel compatible avec nos ressources et nos expériences. Comme notre étude le confirme, notre nouvel environnement économique devrait également promouvoir un retour à l’épargne et à la constitution du patrimoine.

Anthony Ariganello, CPA (Delaware), FCGA Président et chef de la direction

Association des comptables généraux accrédités du Canada

(11)

L’accroissement de la dette des ménages canadiens fait l’objet de discussions animées depuis quelques années. En 2007, 2009, 2010, puis en 2011, l’Association des comptables généraux accrédités du Canada (CGA-Canada) a entrepris d’analyser le niveau d’endettement des Canadiens, de comprendre dans quelle mesure la crise financière et le ralentissement économique avaient aggravé leur situation financière et de vérifier si, à son stade actuel, la reprise économique avait apaisé les tensions financières.

Dans les ouvrages spécialisés et les médias, la conjoncture ou les événements économiques sont souvent évalués d’une manière plus ou moins globale. De ce fait, le but premier de la recherche a été de cerner le point de vue des Canadiens sur l’évolution de leur endettement et de leur patrimoine et d’examiner ces constatations dans le contexte de faits et de chiffres publiquement accessibles.

Pour ce faire, nous avons intégré les résultats du sondage d’opinion publique commandé par CGA-Canada à une analyse de l’information statistique disponible en grande partie auprès de Statistique Canada. Les paragraphes qui suivent présentent les principales constatations faites dans le cadre de l’étude en établissant un lien entre les perceptions révélées par les Canadiens et celles qui ressortent des statistiques accessibles au public.

Première tendance positive — La croissance de la dette des ménages a ralenti

Résultats du sondage

Les Canadiens sont plus susceptibles de penser que leur endettement diminue, et le niveau de préoccupation engendré par la hausse de l’endettement a diminué : 37 % des répondants endettés ont déclaré que leur dette avait diminué, et 35 % ont déclaré qu’elle avait augmenté; la proportion des répondants préoccupés par l’augmentation de leur dette a baissé, passant de 86 % en 2010 à 78 % en 2011;

82 % des répondants sont convaincus qu’ils peuvent soit gérer efficacement leur dette actuelle, soit accroître leur niveau d’endettement; la proportion de ceux qui estiment être trop endettés et avoir de la difficulté à gérer leur dette a diminué, passant de 21 % en 2008 à 18 % en 2011.

Des faits et des chiffres

• Le rythme auquel l’endettement augmente a nettement ralenti en 2010 et au premier trimestre de 2011, approchant les taux enregistrés dans les années 1990. En mars 2011, le taux de croissance de l’endettement a chuté à son plus récent point bas de 1,9 % — niveau que l’on n’avait pas vu depuis l’automne 2001.

Résumé 1

(12)

• Le recul du taux de croissance de la dette totale des ménages s’explique principalement par l’affaiblissement de l’expansion du crédit à la consommation. La croissance du crédit à la consommation a ralenti, passant de 6,6 % à la fin de 2009 à un taux négatif de 0,6 % en mars 2011.

• L’expansion plus faible du crédit à la consommation pourrait être surtout attribuable à un ralentissement des emprunts par marges de crédit personnelles. Les marges de crédit personnelles consenties par les banques à charte ont progressé de 2,6 % en 2010 et au premier trimestre de 2011 — un taux plus de six fois inférieur à celui enregistré en 2008-2009.

• La progression plus lente de l’endettement des ménages s’est accompagnée du retour à la croissance du produit intérieur brut (PIB) et du revenu intérieur brut (RIB) ainsi que de l’amélioration d’un certain nombre d’indicateurs économiques qui déterminent la capacité des ménages à gagner un revenu, à constituer un patrimoine et à consommer.

• En 2010 et au premier trimestre de 2011, la tendance s’est nettement inversée en ce qui concerne le nombre de cas d’insolvabilité des consommateurs, celui-ci ayant diminué de 10,0 % en moyenne par année.

Première préoccupation — Le bilan des ménages ne s’est pas amélioré Résultats du sondage

L’accroissement de l’endettement ne s’accompagne pas d’un accroissement de revenu ou de richesse : 40 % des répondants dont le revenu a diminué ont indiqué que leur dette avait augmenté, contre 31 % des répondants dont le revenu a augmenté; 43 % des répondants qui ne s’estiment pas plus riches aujourd’hui ont indiqué que leur dette avait augmenté, contre 24 % des répondants qui s’estiment plus riches. La consommation plutôt que la constitution du patrimoine demeure la première cause de la hausse de l’endettement : 57 % des répondants endettés ont affirmé que les frais de subsistance courants étaient la cause première de l’accroissement de leur endettement; pas plus de 19 % des répondants endettés ont vu leur dette augmenter en raison de dépenses génératrices de richesse (achat d’une résidence, frais d’admission à un programme d’études, etc.).

Des faits et des chiffres

• Le ratio dette-revenu a atteint un nouveau sommet de 146,9 % au premier trimestre de 2011.

• La mesure de l’endettement des ménages par rapport à leur actif est assez stable, de l’ordre de 19,3 % depuis la fin de 2008; cependant, ce niveau est beaucoup plus élevé que la moyenne à long terme de 15,2 % enregistrée entre 1990 et 2007.

• La mesure dans laquelle le crédit à la consommation est garanti par des actifs financiers ne s’est pas beaucoup améliorée malgré le net ralentissement de la croissance du crédit à la consommation en 2010. Le pourcentage du solde impayé des prêts à la consommation pour chaque dollar d’actifs financiers des ménages est resté stable et s’établissait à 10,9 % à la fin de 2010 — un

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niveau pratiquement inchangé par rapport au taux de 11,0 % enregistré à la fin de 2009, ou de 11,2 % observé deux ans auparavant.

• Les biens de consommation durables ont soutenu l’accumulation du crédit à la consommation dans la même mesure qu’en 2009. À plus long terme, le ratio du crédit à la consommation par rapport aux biens durables a plus que doublé, toutefois, passant de 48,8 % en 1990 à 110,0 % à la fin de 2010.

• La mesure dans laquelle les prêts hypothécaires résidentiels sont garantis par des actifs résidentiels a continué de se détériorer en 2010. Le ratio prêts hypothécaires-actifs résidentiels est passé à 65,7 % à la fin de 2010, soit un niveau beaucoup plus élevé que la moyenne de 55,0 % observée entre 1990 et 2007.

• Le taux d’intérêt effectif payé par les ménages a considérablement diminué au fil des ans; le poids du service de la dette n’en a pas été allégé pour autant. Le ratio du service de la dette hypothécaire a terminé l’année 2010 au même niveau qu’en 2003; le poids du service de la dette lié au crédit à la consommation n’a pas beaucoup varié et était presque le même en 2010 qu’il y a 20 ans.

• À la fin de 2010, la valeur nette totale des propriétaires a atteint son point le plus bas en 10 ans, soit 67,7 %, et la valeur nette des maisons a atteint son point le plus bas en 20 ans, soit 34,6 %.

Deuxième préoccupation — La tendance globalement positive de la dette des ménages n’est pas répartie également entre les ménages Résultats du sondage

Tous les groupes de ménages n’ont pas profité de la tendance positive à la baisse de l’endettement : 46 % des répondants à faible revenu ont indiqué que leur dette avait augmenté, contre 31 % pour ce qui est des répondants à revenu élevé; 40 % des répondants âgés de 35 ans ou moins ont indiqué que leur dette avait augmenté, contre seulement 28 % de ceux âgés de 55 ans ou plus; les ménages comptant un ou plusieurs enfants étaient beaucoup plus susceptibles d’indiquer une hausse de leur endettement.

Des faits et des chiffres

• En 2009, les ménages ayant un revenu annuel de 50 000 $ ou moins étaient six fois plus susceptibles d’être vulnérables financièrement si l’on considère le service de la dette, et affichaient un ratio dette-revenu 1,62 fois plus élevé que celui des répondants ayant un revenu compris entre 50 000 $ et 79 999 $.

• En 2009, une famille monoparentale moyenne avait des dettes actives de 2,27 $ pour chaque dollar de revenu avant impôts, soit deux tiers de plus que la dette d’un couple moyen sans enfant.

• Les familles monoparentales constituaient le seul groupe de ménages dans lequel la proportion de ménages endettés augmente avec l’âge.

• En 2009, parmi les personnes âgées de 55 ans ou plus, un tiers des ménages formés de personnes à la retraite avaient des dettes sous une forme ou une

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autre, la dette moyenne s’élevant à 60 000 $; environ 17 % d’entre eux avaient une dette de 100 000 $ ou plus.

• La proportion des ménages âgés de 55 à 64 ans qui consacrent plus de 20 % de leur revenu disponible à des versements hypothécaires a augmenté, passant de 31,4 % en 2001 à 38,2 % en 2008.

Troisième préoccupation — La capacité de remboursement des ménages pourrait être compromise

Résultats du sondage

Peu de répondants ont enregistré une évolution favorable de leur revenu : moins de la moitié (42 %) ont fait état d’une augmentation de leur revenu et 86 % de ceux-ci ont affirmé qu’elle n’avait été que modeste; la moitié des répondants estiment qu’une réduction de salaire de l’ordre de 10 % se répercuterait de façon marquée sur leur bien-être financier; 48 % des répondants ayant du mal à gérer leur dette ont cité un revenu moins élevé que prévu comme étant la cause première de ce problème de gestion. Les Canadiens épargnent encore moins qu’avant : 27 % des répondants canadiens non retraités n’affectent aucune ressource à une formule d’épargne régulière quelle qu’elle soit, même pas en vue de la retraite; 14 % des répondants ont réduit leur rythme d’épargne habituel par suite de la récession.

Des faits et des chiffres

• La situation du marché de l’emploi demeure fragile et sa capacité à absorber la hausse de la population active ne s’est améliorée que légèrement. L’indice du nombre réel d’emplois par tranche de 1 000 personnes de la population en âge de travailler a chuté, passant de 115,6 en 2008 à 111,1 en 2009, mais n’est remonté qu’à 112,4 au premier trimestre de 2011.

• Le taux de chômage pour les travailleurs qui sont sans emploi depuis plus de un an a continué d’augmenter et a plus que doublé, passant de 0,4 % en octobre 2008 à 1,0 % en avril 2011.

• Le chômage caché, qui tient compte également des travailleurs découragés, de ceux qui sont en attente et des travailleurs à temps partiel involontaires, a augmenté, passant de 8,8 % en 2008 à 11,5 % en 2009, et n’a enregistré qu’un recul modeste en 2010.

• En 2010, un jeune travailleur canadien sur cinq était au chômage ou faisait partie du groupe des « travailleurs découragés ». Les jeunes sont particulièrement sensibles à l’effet négatif du chômage sur les revenus futurs : une période de chômage de 13 semaines peut réduire de 3,4 % le salaire de l’année suivante pour un jeune employé à temps plein.

• La dernière récession ne s’est traduite que par une légère amélioration du taux d’épargne personnelle. En 2009, ce taux avait augmenté de un point de pourcentage par rapport à son niveau de 3,6 % enregistré en 2008; cela dit, il a baissé légèrement en 2010.

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• L’épargne permise par la constitution ou l’appréciation du patrimoine est en baisse depuis 2008, et cette tendance s’est maintenue en 2010.

Quatrième préoccupation : La perspective pancanadienne ne révèle pas de différences régionales importantes

Résultats du sondage

Des différences régionales sont apparues dans la proportion de répondants qui ont indiqué que la dette de leur ménage avait changé : seulement 27 % des résidents du Manitoba et de la Saskatchewan, mais 43 % des Albertains, ont affirmé que leur dette avait augmenté comparativement à la moyenne canadienne de 35 %. Nous avons constaté un écart semblable dans les perceptions des répondants à l’égard de leur richesse : 46 % de tous les répondants ont estimé qu’ils étaient plus riches aujourd’hui qu’il y a trois ans.

C’est en Colombie-Britannique que l’enthousiasme s’est révélé le plus faible, seulement 38 % des répondants de cette province ayant indiqué une augmentation de leur richesse. Les plus enthousiastes ont été les résidents de l’Alberta, qui ont été environ 54 % à se déclarer plus riches aujourd’hui.

Des faits et des chiffres

• En 2009, la Colombie-Britannique a figuré parmi les provinces affichant le poids du service de la dette des ménages le plus élevé au pays. Cette année- là, les ménages de cette province ont consacré 9,4 % de leur revenu disponible au paiement des intérêts. Les résidents du Nouveau-Brunswick sont ceux qui ont enregistré le service de la dette le moins important, celui-ci comptant seulement pour 5,6 % de leur revenu disponible.

• La Colombie-Britannique a enregistré l’une des plus fortes hausses du nombre de cas d’insolvabilité des consommateurs pendant la récession et également l’une des baisses les plus faibles du nombre de ménages en difficulté financière en 2010. L’Ontario s’est elle aussi classée parmi les premières provinces pour ce qui est de l’accroissement des cas d’insolvabilité en 2009, mais elle a également enregistré la plus forte baisse à ce chapitre en 2010.

• Dans trois provinces, soit l’Alberta, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan, le nombre de prêts hypothécaires en souffrance a continué d’augmenter en 2010, tandis qu’il a diminué dans les autres provinces.

• Dans les quatre provinces de l’Atlantique, le nombre d’emplois par personne en âge de travailler n’a pas diminué ou il est revenu à la normale après la chute initiale. En Colombie-Britannique et au Manitoba, le nombre d’emplois par rapport au nombre de personnes aptes à les occuper n’a pas du tout augmenté depuis le recul de 2008.

• En Alberta, le taux d’épargne des ménages était plusieurs fois supérieur à celui de toute autre province. À l’inverse, les résidents de la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard ont désépargné activement.

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Lorsqu’on les examine en parallèle avec les attitudes et les perceptions des Canadiens, les faits et les chiffres présentés ci-dessus permettent de formuler avec une certaine assurance les cinq conclusions suivantes. Premièrement, la situation financière du secteur des ménages dans son ensemble ne semble pas trop inquiétante. Deuxièmement, en ne regardant que l’image d’ensemble du secteur des ménages, on ne voit pas que la situation financière de certains groupes de ménages pourrait être bien pire que la moyenne. Troisièmement, notre capacité à évaluer exhaustivement l’état et le niveau de l'endettement des ménages est limitée. Quatrièmement, l’état et l’évolution du bilan du secteur des ménages devraient être suivis de près par les décideurs responsables des politiques. Cinquièmement, une gestion équilibrée des dépenses, de l’épargne et du remboursement des dettes pourrait demeurer une caractéristique souhaitable du comportement des ménages, comme l’a déjà préconisé CGA-Canada.

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En 2007, après plus de dix années d’expansion économique sans récession caractérisée par une croissance soutenue des revenus et des actifs ainsi qu’une forte demande de main-d’œuvre, le débat sur l’endettement a commencé à se concentrer sur la question suivante : les Canadiens avaient-ils trop emprunté?

Comme la définition et l’incidence de ce « trop » n’étaient pas très précises, la discussion a d’abord porté sur les niveaux nominaux de l’endettement des ménages et sur l’idée répandue selon laquelle la vigueur des emprunts était bien soutenue par l’accumulation d’actifs et de richesse. L’approche des responsables des politiques concernant l’endettement des ménages pouvait alors être décrite comme étant essentiellement léthargique, même si elle s’accompagnait d’un suivi rigoureux du secteur.

Pendant la récession et à l’aube de la timide reprise, certains observateurs se sont de plus en plus inquiétés de la possibilité que les ménages modifient leurs habitudes, délaissant la « culture de la consommation » pour embrasser à l’excès une culture de l’épargne précaire qui, en tant que telle, risquait de peser sur une économie déjà essoufflée. Comme des études antérieures de CGA-Canada l’avaient déjà révélé, les dépenses de consommation étaient devenues l’une des dernières forces susceptibles de pousser l’économie hors de la récession. Par conséquent, l’une des stratégies des politiques publiques visait à éviter le resserrement des conditions de crédit et à assurer aux ménages et aux entreprises un accès continu au financement.

La discussion sur l’endettement des ménages a commencé à changer nettement d’orientation à la fin de 2009, avec le début de la reprise économique. À ce moment-là, l’attention était fixée sur la vulnérabilité grandissante des ménages, compte tenu de l’imminence des hausses des taux d’intérêt. Des avertissements ont alors été lancés par CGA-Canada et par des institutions aussi réputées que la Banque du Canada, le ministère des Finances du Canada, le C.D. Howe Institute et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les politiques publiques se sont donc davantage axées sur l’action et ont cherché à empêcher les ménages canadiens de dépasser leurs capacités financières. Par conséquent, un certain nombre de mesures concrètes visant à resserrer les règles d’approbation des prêts hypothécaires et à améliorer les pratiques de communication de l’information dans l’industrie des cartes de crédit ont été mises en œuvre.

L’attention accrue portée par les responsables des politiques à la question de l’endettement des ménages a coïncidé plutôt bien avec un changement dans

Introduction 2

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l’évolution de la croissance de la dette (et l’a peut-être même engendré). Aussi ironique que cela puisse paraître, l’endettement des ménages canadiens a commencé à montrer des signes d’évolution anticyclique. La majeure partie de la première décennie des années 2000 a été caractérisée par une forte croissance de l’endettement, à la fois pendant les années de forte expansion économique et pendant la Grande récession de 2008 et 2009. Par contre, tout au long de 2010 — année marquée par un net renforcement de la reprise économique — la croissance de la dette des ménages a ralenti, progressivement mais constamment. Doit-on conclure qu’il s’agit d’une tendance encourageante et que les politiques publiques ont porté fruits? Ou doit-on considérer qu’il s’agit d’une menace qui risque de limiter la consommation personnelle et d’enrayer la reprise qui s’amorce?

Quelle que soit la réponse, la plupart des analystes abordent l’enjeu de la dette des ménages dans une perspective « macroéconomique » globale; c’est le cas de la Banque du Canada — la banque centrale canadienne — qui, en plus de l’établissement de la politique monétaire et de la promotion de systèmes financiers sûrs et fiables, assure le suivi de nombreux facteurs, notamment la santé financière des ménages. Il s’agit d’une question de première importance pour elle, car le niveau et l’affectation des dépenses de consommation ont une incidence à la fois sur la conduite de la politique monétaire et sur la stabilité du système financier1. Si cette approche est essentielle à une économie équilibrée, elle masque le fait que le fardeau de la dette est supporté par chaque ménage individuellement, et l’utilisation d’agrégats, de médianes et de moyennes peut être trompeuse d’un point de vue individuel. Le niveau des taux d’intérêt, les types d’instruments d’emprunt et les pratiques d’emprunt sont relativement similaires dans tout le Canada; cependant, certains ménages peuvent vivre une situation très différente en ce qui concerne les préoccupations et les tensions qui découlent de l’accroissement de leur dette et de la difficulté à s’acquitter des remboursements périodiques.

La question de l’endettement des ménages a fait l’objet d’une première étude de CGA-Canada au début de 2007. CGA cherchait alors à savoir si les Canadiens avaient trop emprunté et si l’économie dépendait de la consommation de manière disproportionnée. L’étude cherchait aussi à analyser le niveau d’endettement des Canadiens et les risques prospectifs associés au fardeau croissant de la dette. Bien que nous admettions que le niveau d’endettement est un choix personnel légitime, nous nous sommes sentis tenus de sensibiliser les lecteurs aux risques potentiels liés à l’accroissement de la dette de chaque ménage. En 2009 et en 2010, CGA-Canada s’est à nouveau intéressée à cette question pour comprendre dans quelle mesure la crise financière et

L’endettement des ménages canadiens a commencé à montrer des signes d’évolution anticyclique.

1 Banque du Canada. La situation financière des ménages et la croissance économique, discours d’Agathe Côté, sous-gouverneure de la Banque du Canada, devant le Canadian Club of Kingston, 10 janvier 2011.

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le ralentissement économique avaient aggravé la situation financière des ménages canadiens2.

Aujourd’hui, la question de l’endettement des ménages est considérée comme un enjeu majeur dans le contexte du ralentissement récent de l’économie et des éléments d’incertitude persistants dans les perspectives économiques canadienne et mondiale. Cet enjeu est d’autant plus important que la situation se détériore dans le secteur des ménages et que les dépenses et les finances des ménages sont cruciales pour l’économie canadienne et la stabilité du système financier. Par conséquent, au printemps de 2011, CGA-Canada s’est à nouveau intéressée à cette question pour déterminer si la reprise économique actuelle avait allégé les tensions financières des ménages. Le but premier de notre recherche a été de cerner le point de vue des Canadiens sur l’évolution de leur endettement et de leur patrimoine et d’examiner ces constatations dans le contexte de faits et de chiffres publiquement accessibles. À cette fin, nous avons intégré les résultats d’un sondage d’opinion commandé par CGA-Canada à l’hiver 2010-2011 à une analyse de l’information statistique disponible surtout auprès de Statistique Canada.

Dans le texte qui suit, nous commençons par présenter les principales constatations du sondage d’opinion. À partir de ces constatations, nous analysons l’ampleur de la reprise économique observée en 2010, ainsi que les principaux indicateurs de l’endettement des ménages. Ensuite, nous présentons les incidences de la situation économique actuelle sur les ménages endettés. Nous concluons en mettant en évidence les aspects les plus fondamentaux de nos constatations et en proposant certaines recommandations pratiques. Vous trouverez à l’annexe A les constatations détaillées du sondage effectué en 2011 et, à l’annexe B, une description de la méthodologie du sondage d’opinion publique ainsi qu’un exemplaire du questionnaire utilisé.

2 CGA-Canada. Où va l’argent? La croissance de l’endettement des ménages au Canada, 2007;

CGA-Canada. Où va l’argent? L’endettement des ménages canadiens dans une économie en déroute, 2009; CGA-Canada. Où est l’argent aujourd’hui? L’endettement des ménages canadiens à l’aube de la reprise économique, 2010 (accessibles en ligne à www.cga.org/canada-fr).

Le fardeau de la dette est supporté par chaque ménage individuellement, et l’utilisation d’agrégats, de médianes et de

moyennes peut être

trompeuse.

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(21)

En 2007, 2009, 2010 et à nouveau en 2011, CGA-Canada a commandité un sondage d’opinion qui visait à connaître le point de vue des Canadiens sur l’évolution de leur niveau d’endettement et sur leur patrimoine. Se fondant sur la perception des répondants plutôt que sur les montants figurant au bilan, le sondage invitait les Canadiens à réfléchir sur l’évolution de la situation financière de leur ménage au cours des trois dernières années. Quatre grands thèmes étaient abordés : i) le niveau d’endettement du ménage, ii) sa situation quant au revenu, à l’actif et au patrimoine, iii) la nature de ses dépenses et iv) ses perspectives en matière d’épargne et de retraite. Dans le présent chapitre, nous exposons les constatations clés découlant du sondage3. L’annexe A décrit plus en détail les résultats du sondage.

Les Canadiens sont plus susceptibles de penser que leur endettement diminue; toutefois, certains groupes de ménages ne partagent pas cet optimisme.

Contrairement à la tendance générale qui indique une hausse de la dette des ménages au Canada, les ménages canadiens pensent généralement que leur dette diminue. En 2011, le nombre de répondants dont l’endettement a diminué (37 %) a été supérieur à celui dont l’endettement a augmenté (35 %). Cependant, la proportion de participants au sondage qui ont indiqué que leur dette avait beaucoup baissé continue de s’amenuiser année après année, celle-ci étant passée de 20 % en 2007 à 12 % en 2011. La tendance globalement positive concernant la dette des ménages n’est pas partagée également entre les familles canadiennes. Les ménages ayant un revenu annuel de moins de 35 000 $, ceux comptant des enfants ainsi que les répondants plus jeunes sont beaucoup plus susceptibles de reconnaître que leur endettement a considérablement augmenté.

Le niveau de préoccupation engendré par l’accroissement de la dette des ménages a diminué; la consommation plutôt que la constitution du patrimoine demeure la première cause de la hausse de l’endettement.

L’attitude des ménages à l’égard de l’endettement, des dépenses et de l’épargne

3

3 À moins d’indication contraire, les constatations exposées dans le présent chapitre sont celles qui découlent du sondage effectué en 2011.

(22)

La majorité (78 %) des répondants canadiens dont la dette a augmenté se sont dits préoccupés par cette situation; cependant, le niveau de préoccupation a baissé par rapport à 2010 où il s’établissait à 86 % et même par rapport à 2007 où il s’établissait à 81 %. Environ 18 % des répondants canadiens endettés pensent qu’ils sont trop endettés et ont de la difficulté à gérer leur dette; ceux dont la dette a augmenté sont plus nombreux à indiquer qu’ils ont de la difficulté à la gérer. Cependant, la très grande majorité des ménages (82 %) demeurent convaincus qu’ils peuvent soit gérer efficacement leur dette actuelle, soit accroître leur niveau d’endettement.

L’augmentation de l’endettement demeure principalement motivée par la consommation plutôt que par la constitution du patrimoine. Quelque 57 % des répondants ont affirmé que les frais de subsistance courants étaient la cause première de l’accroissement de leur endettement, un pourcentage supérieur à celui de 52 % constaté en 2007. Par contre, les dépenses pouvant s’avérer profitables, notamment celles consacrées à l’achat d’une maison, à des études ou à des soins de santé, figurent parmi les causes d’accroissement de l’endettement les moins probables.

Moins de Canadiens font état d’une évolution positive de leur revenu et de leur patrimoine, même si un grand nombre d’entre eux estiment que la valeur de leurs actifs augmente.

Plus de la moitié (58 %) des répondants ont indiqué que leur revenu était resté stable ou avait diminué au cours des trois dernières années, tandis que la majorité (86 %) de ceux dont le revenu avait augmenté ont indiqué qu’il ne s’agissait que d’une augmentation modeste. En 2011, l’évolution des revenus a été moins favorable que lors des années précédentes.

Environ 61 % des personnes interrogées estimaient que la valeur de leurs structures résidentielles s’était appréciée, et au moins 45 % des répondants considéraient que la valeur de leurs actifs financiers (de retraite ou non) s’était accrue. Cependant, moins de la moitié (46 %) des répondants ont estimé qu’ils étaient plus riches aujourd’hui qu’il y a trois ans — une nette diminution par rapport aux 57 % qui s’étaient dits plus riches en 2007.

Le cinquième des Canadiens seraient incapables de faire face à des dépenses imprévues; pourtant, les Canadiens épargnent encore moins qu’avant.

Même en pouvant compter sur l’assistance temporaire que leur procure une carte de crédit ou une marge de crédit, le cinquième (21 %) des Canadiens seraient incapables d’assumer une dépense imprévue de 5 000 $; il s’agit

(23)

toutefois d’une légère amélioration par rapport aux résultats des sondages précédents. Un Canadien sur dix aurait de la difficulté à faire face à une dépense inattendue de 500 $. Les répondants endettés et ceux qui ne mettent pas régulièrement de l’argent de côté se sont naturellement révélés beaucoup plus susceptibles d’indiquer qu’ils seraient incapables de régler une dépense imprévue de 500 $ ou 5 000 $.

Quelque 27 % des répondants canadiens non retraités n’affectent aucune ressource à une formule d’épargne régulière quelle qu’elle soit, même pas en vue de la retraite. Il s’agit d’une légère augmentation par rapport au pourcentage (25 %) enregistré en 2007. L’épargne en prévision des vacances et des divertissements est davantage prioritaire aux yeux des jeunes ménages que l’épargne destinée aux études ou au versement initial pour l’achat d’une maison. La mise en place du CELI n’a eu qu’un effet limité. Deux ans après le lancement de cet instrument d’épargne, un cinquième (22 %) des Canadiens affirment mal le connaître. Parmi les répondants qui en avaient au moins une connaissance générale, presque la moitié (49 %) n’y ont pas eu recours.

La majorité (76 %) des répondants ont indiqué qu’ils ne modifieraient pas leurs habitudes d’épargne en raison de la dernière crise financière et du ralentissement économique; 14 % ont indiqué avoir réduit leur taux d’épargne habituel en raison d’une perte de confiance à l’égard des marchés de capitaux et des possibilités de croissance.

Quatre Canadiens sur dix ne sont pas certains que leur situation financière à la retraite sera adéquate.

Quelque 38 % des répondants ne sont pas convaincus que leur situation financière répondra à leurs besoins à la retraite; toutefois, cela représente une amélioration par rapport aux précédents sondages. Ainsi que l’on pouvait s’y attendre, le niveau de confiance a eu tendance à s’accroître chez les répondants dont le revenu et la richesse avait augmenté ou dont la dette avait diminué.

Seulement un peu plus de la moitié (52 %) des répondants non retraités ont indiqué qu’ils avaient une bonne idée de l’épargne personnelle et des ressources qu’ils devaient accumuler pour bénéficier d’une situation financière adéquate à la retraite.

La perception des Canadiens sur la plupart des enjeux liés à leur situation financière s’est nettement améliorée par rapport à 2008 et à 2010.

Généralement, les répondants ont retrouvé leur disposition d’esprit de 2007, avant la récession. En 2011, comparativement aux sondages de 2008 et de

(24)

2010, ils ont été moins susceptibles d’indiquer que leur dette avait augmenté.

Ils se sont révélés par ailleurs moins préoccupés par l’augmentation de leur dette et plus confiants dans leur capacité de la gérer. De même, les Canadiens sondés en 2011 ont été plus nombreux à faire état d’une évolution positive de leurs actifs et se sont déclarés plus susceptibles de pouvoir faire face à des dépenses imprévues. L’épargne régulière, la participation à des régimes d’épargne fiscalement avantageux, le fait de connaître clairement le montant d’épargne-retraite dont on aura besoin et le niveau de confiance quant à l’adéquation de la situation financière à la retraite sont des éléments qui ont aussi été mentionnés plus souvent dans le sondage de 2011, comparativement aux sondages de 2008 et de 2010. Par contre, les répondants ont davantage fait état d’une détérioration (et non d’une amélioration), de leur situation à l’égard d’aspects aussi importants que le revenu, le patrimoine et les habitudes d’épargne, qui peuvent être considérés comme des conditions préalables aux tendances positives que nous venons de décrire.

Les résultats du sondage font ressortir plusieurs tendances inquiétantes, notamment : i) le niveau de préoccupation engendré par l’accroissement de la dette des ménages diminue; ii) les dépenses des ménages restent axées sur la consommation courante; iii) les perspectives d’amélioration des habitudes d’épargne demeurent faibles; et iv) les ménages les moins nantis sont particulièrement vulnérables à l’accroissement de leur dette, mais ne peuvent compter sur une amélioration de leur revenu ou de leur patrimoine. Ces tendances ne sont pas nouvelles; cependant leur importance a évolué par suite de la dernière récession et exige une reconstitution des actifs et du patrimoine.

Dans les pages qui suivent, nous tenterons de comprendre les faits et les chiffres empiriques que nous avons recueillis au sujet de l’endettement des ménages ainsi que les incidences de la dernière récession et de la reprise économique actuelle sur les ménages toujours plus endettés.

(25)

L’analyse présentée dans ce chapitre traite principalement du niveau et de la composition de la dette des ménages. À cette fin, elle examine la situation de l’endettement des ménages au premier trimestre de 2011, soit la période la plus récente pour laquelle nous détenons des renseignements pertinents au moment de rédiger ces lignes. Pour faciliter la compréhension de la dynamique de l’endettement des ménages, l’analyse tient compte de l’évolution de la dette pendant la récente période d’instabilité financière et de récession (2008 et 2009) ainsi que la reprise économique rapide qui a suivi en 2010 et au début de 2011; elle compare les tendances avec la perspective à plus long terme qui a caractérisé les deux décennies précédentes. Nous commencerons toutefois notre analyse par un bref aperçu des récents bouleversements du paysage économique.

4.1. Les principaux indicateurs économiques au cours de la grande récession et de la reprise accélérée

Les perspectives économiques à l’échelle nationale et mondiale ont été particulièrement changeantes au cours des dernières années, passant soudainement d’une forte croissance à une récession brutale et profonde, puis à une reprise qui, à la surprise et à la satisfaction de plusieurs, s’est déployée beaucoup plus rapidement que celles ayant fait suite aux récessions précédentes.

Ce bouleversement des perspectives économiques ajoute une nouvelle

L’endettement des ménages

canadiens — situation actuelle 4

Les perspectives

économiques à l’échelle nationale et mondiale ont été particulièrement changeantes au cours des dernières années.

Résultats du sondage de 2011

La perception des Canadiens concernant l’état de leurs finances s’est nettement améliorée en 2011 :

• la probabilité que les répondants déclarent que leur dette avait augmenté, qu’ils étaient préoccupés par l’accroissement de leur dette, qu’ils avaient de la difficulté à la gérer et étaient incapables de faire face à des dépenses imprévues s’est révélée similaire ou inférieure à celle enregistrée lors du sondage de 2007;

• la proportion de répondants qui ont indiqué qu’ils étaient confiants quant à leur situation financière à la retraite, de ceux qui avaient une idée claire du montant d’épargne-retraite qu’ils devaient accumuler et de ceux qui ne mettaient pas régulièrement de l’argent de côté s’est révélée égale ou supérieure à celle enregistrée en 2007.

(26)

dimension à l’analyse de l’endettement des ménages. Il faut déterminer non seulement l’évolution du niveau d’endettement dans le temps, mais également son incidence dans le contexte des nouvelles conditions économiques.

Conscients de l’importance de cette transformation, nous donnons, avant de passer à la question du niveau d’endettement des ménages canadiens proprement dit, un bref aperçu de certains indicateurs économiques tels qu’ils se présentaient avant, pendant et après la dernière récession. Parmi le large éventail d’indicateurs utilisés habituellement pour jauger la santé de l’économie, nous nous concentrons sur ceux qui sont pertinents quant à la capacité des ménages à gagner un revenu, à constituer un patrimoine et à consommer. Trois périodes sont analysées : la « croissance économique » comprise entre 2004 et 2007, qui représente les quatre années de forte croissance économique ayant précédé la récession, la « récession » qui éclate en 2008 — rompant avec la croissance économique à long terme — et se manifeste principalement en 2009, et la

« reprise » qui définit l’économie postrécession telle qu’elle était en 2010.

Une mise en garde s’impose à l’égard de l’analyse de la dynamique des indicateurs économiques qui influencent la santé du secteur des ménages; la période au cours de laquelle les différents indicateurs économiques réagissent aux fluctuations de l’économie varie. Certains d’entre eux (par exemple, les cours des actions) sont considérés comme des indicateurs précurseurs et changent avant l’économie; d’autres (par exemple, les bénéfices des entreprises) sont généralement tardifs et n’évoluent pas nécessairement dans le même sens ou ne s’améliorent pas de façon significative avant quelques trimestres. D’autres encore (par exemple, le PIB) évoluent en phase avec le rythme de l’économie. Il en ressort que les différents indicateurs économiques ont tendance à se détériorer et à s’améliorer à des rythmes différents pendant les périodes de récession et de reprise.

Comme le montre le tableau 1, l’évolution de tous les indicateurs retenus a été positive en 2010, un signe évident de reprise économique. Après deux années de récession et d’alternance entre des chutes vertigineuses et des bonds spectaculaires, la plupart des indicateurs liés à la richesse se sont stabilisés, donnant lieu à un modèle plus prévisible de constitution du patrimoine. En 2010, les marchés boursiers aux États-Unis et au Canada ont enregistré de solides taux de croissance annuelle supérieurs à 10 %. Le marché de l’habitation s’est redressé après un ralentissement modéré en 2008 et 2009, mais a évité le retour aux taux de croissance caractéristiques d’une bulle observés pendant les années de forte expansion économique. Enfin, l’épargne personnelle est demeurée à des niveaux légèrement supérieurs aux creux historiques observés pendant les années précédant la récession.

L’évolution des

indicateurs économiques

a été positive en 2010,

un signe évident de

reprise économique.

(27)

La plupart des indicateurs liés au revenu signalent également une amélioration de la situation. Le chômage n’a diminué que légèrement, mais le nombre d’heures réellement travaillées a augmenté sensiblement, indiquant un regain d’activité commerciale. Les bénéfices des sociétés, un indicateur qui influence la stabilité du revenu d’emploi et le niveau des revenus de placements des particuliers, a enregistré une croissance annuelle importante, même compte tenu de l’inflation. La croissance du revenu disponible personnel réel s’est rapprochée des niveaux observés pendant les années antérieures à la récession après s’être légèrement repliée lors du ralentissement économique.

En 2010, la dynamique des indicateurs liés au comportement des consommateurs a témoigné de la disposition continue des ménages à dépenser et d’une amélioration de leur perception de la situation économique actuelle et future; les trois indicateurs de cette catégorie — consommation des particuliers, confiance des consommateurs et commerce de détail — ont progressé et les taux de croissance des dépenses de consommation et du commerce de détail ont dépassé ceux observés pendant les années de forte croissance économique.

En 2010, les indicateurs liés au comportement des consommateurs ont témoigné de la disposition continue des ménages à dépenser.

Croissance économique

2004-2007

Dernière récession

2008 2009

Reprise actuelle 2010 Indicateurs liés à la richesse

14,4 % 12,8 % 2,1 % 3,9 % 4,8 % 30,7 %

23,5 % -1,0 % 4,8 % 4,6 % -35,0 %

-38,5 % 0,5 % -0,3 % 3,9 % 13,9 %

7,2 % 7,0 % 8,4 % 2,9 % S&P/TSX

S&P 500 É.-U.

Indice des prix des maisons neuves Prix de revente moyen des maisons*

Taux d’épargne personnelle (moyenne de la période) Indicateurs liés au revenu

Revenu disponible personnel*

Taux de chômage (moyenne de la période) Total des heures réellement travaillées Bénéfices des sociétés avant impôts*

3,0 % 8,0 % 2,6 % 17,8 % 1,1 %

8,3 % -4,1 % -31,8 % 3,4 %

6,1 % 0,8 % 6,5 % 3,6 %

6,6 % 1,9 % 3,0 % Indicateurs liés au comportement

des consommateurs

Indice de confiance des consommateurs (moyenne de la période)

Consommation des particuliers*

Commerce de détail*

99,9 3,0 % 5,0 % 97,2

0,5 % -1,3 % 98.5

2,3 % 3,2 % 103,2

2,6 % 4,7 %

PIB réel 2,7 % 0,7 % -2,8 % 3,2 %

Tableau 1 – Quelques indicateurs économiques (taux de croissance annuel moyen, à moins d’indication contraire)

* Corrigés pour tenir compte de l’inflation.

Source : Tableaux CANSIM 080-0021, 176-0047, 282-0001, 282-0028, 326-0020, 327-0046, 380-0002, 380-0003, 380-0005 et 380-0019; SCHL. L’Observateur du logement au Canada, 2010, et Perspectives du marché de l’habitation, premier trimestre 2011; portail des statistiques de l’OCDE (OECD.Stat); calculs de CGA-Canada.

(28)

La situation économique au premier trimestre de 2011 a été quelque peu contrastée et s’est caractérisée par une croissance atone du revenu disponible personnel et de la consommation et une légère diminution du taux d’épargne des ménages, mais une forte croissance du PIB réel4. Cependant, il ne serait pas entièrement juste de comparer les résultats trimestriels à l’évolution annuelle. Par exemple, quatre occurrences de repli trimestriel du PIB réel ont été observées pendant la période comprise entre 1992 et 2007, sans qu’aucun de ces replis ne se mute en une véritable récession. Par conséquent, aux fins de l’analyse présentée dans ce rapport, le jugement relatif aux conditions économiques au Canada pendant la période de reprise a été fondé sur la dynamique observée en 2010. Une étroite surveillance des changements futurs de l’économie s’impose toutefois, en raison du tableau contrasté présenté par les indicateurs économiques au premier trimestre de 2011.

À la lumière du portrait positif de la reprise économique dépeint par les indicateurs examinés, il peut être important de déterminer si les changements favorables des statistiques liées à la richesse et au revenu ont abouti à un allègement du fardeau de la dette des ménages canadiens. Les paragraphes qui suivent traitent plus en profondeur de cet aspect.

4.2. La dynamique et la composition de la dette des ménages

5

Plusieurs aspects de l’endettement des ménages canadiens méritent qu’on s’y attarde. Le niveau général et le rythme de croissance de la dette peuvent être un indice de la variation de l’ampleur du phénomène. La composition de la dette peut révéler une transformation des facteurs influant sur son accroissement. De même, le niveau d’endettement de chaque ménage est également important, en ce sens qu’il peut mettre en évidence certains segments spécifiques de la société qui sont plus vulnérables aux tendances observées. Comprendre les caractéristiques particulières de la dynamique de la dette à différentes étapes du cycle économique peut, par ailleurs, faire ressortir le degré d’adaptation des ménages aux réalités de l’environnement économique. Les paragraphes qui suivent exposent plus en détail chacun de ces aspects.

L’endettement des ménages a atteint le sommet sans précédent de 1,5 billion de dollars au premier trimestre de 2011.

4 Statistique Canada. « Comptes économiques canadiens », Le Quotidien, 30 mai 2011, p. 2.

5 La dette des ménages est définie comme étant le solde impayé des prêts aux ménages consentis aux clients des institutions financières qui font partie du système financier canadien (banques à charte, sociétés de fiducie et de prêts hypothécaires, coopératives d'épargne et de crédit et caisses populaires, compagnies d'assurance-vie, caisses de retraite, sociétés à but spécial et établissements de crédit ne recevant pas de dépôts, et autres institutions financières). Le solde impayé des prêts aux ménages correspond quant à lui aux soldes impayés des prêts à la consommation et des prêts hypothécaires à l’habitation.

(29)

4.2.1. Le niveau et la composition de la dette des ménages

L’endettement des ménages a atteint le sommet sans précédent de 1,5 billion de dollars au premier trimestre de 2011. Même si la dette des ménages est corrigée pour tenir compte de l’inflation et de la croissance démographique, elle a progressé sans interruption depuis le début des années 1980. En fait, si on répartissait la dette des ménages également entre tous les Canadiens, chaque personne aurait eu une dette active de 44 115 $ en date de mars 2011 (graphique supérieur de la figure 1); selon le même raisonnement, la dette active totale d’une famille comptant deux enfants se serait établie à 176 461 $ à cette date.

L’extravagance dont font preuve les ménages canadiens dans leurs habitudes de dépenses est souvent perçue comme un élément moteur de l’accroissement de l’endettement des ménages; cependant, plusieurs facteurs systématiques à plus long terme semblent être en cause. Ces facteurs sont notamment le caractère plus abordable de la dette découlant de la baisse des taux d’intérêt, l’amélioration de la confiance des consommateurs en raison de la croissance historiquement forte de l’économie et des marchés de l’emploi, les effets positifs sur le patrimoine associés au solide rendement des marchés de l’habitation et des marchés boursiers, l’augmentation du nombre de familles à deux revenus en raison de la participation grandissante des femmes au marché du travail, de même que la déréglementation accrue, l’innovation relative aux produits et la concurrence dans les secteurs des banques et des services financiers6.

Si on répartissait la dette des ménages également entre tous les Canadiens, chaque personne aurait une dette active de 44 115 $.

Résultats du sondage de 2011

Les Canadiens sont plus susceptibles de croire que leur dette décroît, et le niveau de préoccupation engendré par l’accroissement de l’endettement des ménages a diminué :

• 37 % des répondants endettés ont indiqué que leur dette avait diminué, et 35 %, qu’elle avait augmenté;

• la proportion de répondants préoccupés par l’accroissement de leur dette a baissé, passant de 86 % en 2010 à 78 % en 2011;

• 82 % des répondants se sont dits convaincus qu’ils pouvaient soit gérer efficacement leur dette actuelle, soit accroître leur niveau d’endettement.

6 Services économiques TD. « Endettement des ménages canadiens : Faut-il s’inquiéter? », Étude spéciale, 20 octobre 2010.

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Bien qu’une tendance générale à la hausse du niveau d’endettement ait été observée la plupart des années au cours des trois dernières décennies, le taux de croissance de l’endettement des ménages a été très irrégulier. Les années 1980 se sont caractérisées par une forte baisse suivie d’une montée brusque du rythme d’accumulation de la dette. Par ailleurs, les années 1990 et le début des années 2000 ont été marqués par des variations fréquentes et souvent notables du taux de croissance du crédit des ménages. Par exemple, la croissance d’une année à l’autre de la dette des ménages (corrigée pour tenir

En 2010 et au début de 2011, le rythme d’expansion de la dette a fortement ralenti.

Dette totale des ménages

Dette totale des ménages — Croissance

(corrigée pour tenir compte de l’inflation et de la croissance démographique)

Milliards de dollars Dollars constants de 2011

Figure 1 — Dette des ménages canadiens, 1981 à 2010

1 600 1 400 1 200 1 000 800 600 400 200 0

12 % 10 % 8 % 6 % 4 % 2 % 0 % -2 % -4 % -6 % -8 % -10 % -12 %

1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

55 000 50 000 45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 1 515

44 115

14 720

143

Dette totale des ménages (Gauche) Dette des ménages, par personne (Droite)

Moyenne à long terme : 3,7 %

Source : Tableaux CANSIM 051-0005, 176-0032 et 326-0020; calculs de CGA-Canada.

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compte de l’inflation et de la croissance démographique), qui était presque nulle au milieu de 1995, a atteint près de 5 % à la fin de 1997 et est devenue négative au milieu de 2001. En revanche, à compter de 2003, la dynamique de la dette des ménages a changé considérablement : le taux de croissance a nettement augmenté sans plus redescendre sous la moyenne à long terme de 3,7 % même pendant la récession de 2008-2009. En 2010 et au début de 2011, le rythme d’expansion de la dette a fortement ralenti pour atteindre des taux caractéristiques des années 1990 avant de chuter en mars 2011 à son plus récent point bas de 1,9 %, du jamais vu depuis l’automne 2001 (tous les taux sont corrigés pour tenir compte de l’inflation et de la croissance démographique, graphique inférieur de la figure 1).

La dette des ménages regroupe le crédit hypothécaire à l’habitation et le crédit à la consommation. Elle est surtout constituée de prêts hypothécaires et sa composition n’a pas beaucoup changé au cours de la dernière décennie : en effet, la proportion représentée par ces prêts, qui avait atteint un sommet de 70,0 % pour la décennie au début de 2000, a baissé à 68,8 % au premier trimestre de 2011. La croyance populaire veut que la croissance du crédit hypothécaire soit moins préoccupante que la hausse du crédit à la consommation, puisque l’emprunt hypothécaire est garanti par des actifs résidentiels qui s’apprécient, tandis que le crédit à la consommation ne s’appuie pas sur des actifs qui peuvent prendre de la valeur. Toutefois, en raison de la popularité croissante d’outils de financement tels que la marge de crédit hypothécaire et le prêt sur la valeur domiciliaire, il est plus difficile de tracer une démarcation claire entre différentes catégories de crédit aux ménages et de leur associer des degrés de préoccupation plus élevés ou plus faibles. D’une part, les marges de crédit hypothécaire et les prêts sur la valeur domiciliaire sont garantis par la valeur nette des maisons, ce qui peut représenter des risques de crédit inférieurs pour l’institution financière prêteuse. D’autre part, ce type d’emprunt peut servir à faire l’acquisition de biens de consommation qui perdent de la valeur et érodent davantage la valeur réelle globale des ménages.

Bien qu’à plus long terme, l’expansion du crédit hypothécaire et du crédit à la consommation ait enregistré un taux de croissance annuel moyen identique, soit 3,7 %, entre 1981 et 2010 (corrigé pour tenir compte de l’inflation et de la croissance démographique), la dynamique des deux catégories d’endettement des ménages est fort différente sur des périodes plus courtes. Par exemple, au début des années 1990, le taux de croissance des prêts hypothécaires a été nettement supérieur à celui du crédit à la consommation (4,0 % et 1,1 % respectivement pendant la période 1990-1995), mais la situation s’est inversée à la fin des années 1990, le taux d’expansion annuel moyen du crédit à la consommation dépassant largement celui des prêts hypothécaires année après année entre 1996 et 2001. En moyenne, ces taux se sont établis à 6,4 % et 2,0 % respectivement pendant cette période.

La baisse du taux de croissance

de l’endettement total

des ménages s’explique

principalement par

l’affaiblissement de

l’expansion du crédit

à la consommation.

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Les années 2000 ont été différentes de la décennie précédente en raison de plusieurs facteurs. Premièrement, tant le crédit hypothécaire que le crédit à la consommation se sont accrus à des taux bien supérieurs à la moyenne à long terme. Deuxièmement, contrairement aux précédents ralentissements économiques, la récession de 2008-2009 n’a eu qu’un effet très modeste sur l’expansion du crédit aux ménages, le crédit hypothécaire et le crédit à la consommation ayant continué de croître à des taux annuels moyens comparables à ceux qu’on a pu relever pendant les années de croissance économique.

Troisièmement, la baisse du taux de croissance de l’endettement total des ménages observée en 2010 et au début de 2011 s’explique principalement par l’affaiblissement de l’expansion du crédit à la consommation qui a fait passer le taux de croissance de 6,6 % à la fin de 2009 à un taux négatif de 0,6 % à la fin du premier trimestre de 2011 (figure 2).

On pourrait croire que le ralentissement du rythme d’expansion du crédit à la

consommation a été causé principalement par le recul de l’emprunt par marges de crédit personnelles.

Figure 2 — Dynamique du crédit hypothécaire et du crédit à la consommation (variation d'une année à l'autre)

Crédit hypothécaire Crédit à la consommation 12 %

9 %

6 %

3 %

0 %

-3 %

-6 %

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Note : Les données sur le crédit hypothécaire et le crédit à la consommation sont corrigées pour tenir compte de l’inflation et de la croissance démographique.

Source : Tableaux CANSIM 176-0032, 326-0020 et 051-0001; calculs de CGA-Canada.

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