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THEME DU MEMOIRE : LE PROGRAMME D AJUSTEMENT STRUCTUREL APPLIQUE A DJIBOUTI

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Academic year: 2022

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MAHAMOUD HADJI MOHAMED DESS Mention IF Année Universitaire 2003 - 2004

THEME DU MEMOIRE : LE PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL APPLIQUE A DJIBOUTI

Maître de mémoire : Mr D. NAMUR Institut d’Administration des entreprises de Brest

Université de science économique de Bretagne occidentale

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REMERCIEMENTS

Je tiens d’abord à remercier monsieur le Ministre de l’Economie, des Finances et de la Planification Chargé de la Privatisation Monsieur Yacin Elmi Bouh, le chef de service de la comptabilité de la banque centrale de Djibouti Monsieur Hassan Moussa, ainsi que le directeur de ressources humaines de Djibouti télécom Monsieur Mahamoud Moussa, pour les différents entretiens qu’ils m’ont accordé concernant mon mémoire.

Je remercie également Monsieur Namur de m’avoir guider tout au long de mon mémoire, sans oublier la patience et la disponibilité qu’il a eu à mon égard pour répondre à toutes mes questions.

Enfin mes remerciement s’adresse particulièrement à Monsieur Cadiou responsable de l’IAE option « ingénièrie financière », à tous mes professeurs, à l’équipe de la banque centrale, du ministère des finances pour leur accueil, pour leur gentillesse et de l’IAE notamment mon tuteur Monsieur Namur pour ses conseils méthodologiques ainsi que pour sa collaboration tout au long de ce mémoire.

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INTRODUCTION

Le fonds monétaire international suscite un intérêt constant dans le monde de l’économie, de la finance et du développement. Les universitaires étudient son rôle dans système monétaire international. La presse suit les décisions qu’il prend et les avis qu’il formule concernant les grands pays. Les responsables les pays en développement examinent l’aide financière qu’il peut leur apporter et les politiques qu’il préconise. Enfin, des organisations non gouvernementales critiquent son action et demandent des nouvelles règles de fonctionnement. Certains économistes comparent le FMI comme « pyromane » que

« pompier ».

Par ailleurs, Le FMI poursuit les objectifs suivants : promouvoir la stabilité économique et prévenir les crises ; contribuer à la résolution des crises, lorsqu’elles se produisent ; promouvoir la croissance et réduire la pauvreté. Pour atteindre ces objectifs, il exerce trois activités principales : surveillance, assistance technique et prêts. Le FMI s’attache à promouvoir la croissance et la stabilité économique à l’échelle mondiale en encourageant les pays à adopter des politiques économiques saines. La surveillance est l’évaluation faite en profondeur la situation économique de chaque pays par le FMI. Le FMI offre aux pays membres assistance technique et une formation gratuite et celle-ci porte sur la politique budgétaire et la politique de change, le contrôle et la réglementation du système bancaire et financier, et les statistiques.

L’une des toutes premières interventions de la banque mondiale en Afrique a eu lieu en 1953, une mission arrivait au Nigeria sur invitation du gouvernement colonial. Depuis le Nigeria est en relation constante avec la Banque mondiale et le FMI. Au cours de la décennie 80, pas moins de trente pays d’Afrique ont été soumis à des programmes d’ajustement. L’intervention du FMI débute le 15 avril 1996, à Djibouti, suite à un conflit civil qui a opposé le gouvernement Djiboutien aux maquisards et qui a dévasté le peu d’infrastructures qui tenaient debout. Djibouti se situe au nord-est de l’Afrique. Ses voisins sont l’Ethiopie, la Somalie et l’Erythrée.

Ce mémoire présente la relation entre le fonds monétaire international et Djibouti. En quoi le programme d’ajustement structurel ou les solutions standards que préconisent le FMI peuvent –elles améliorer ou dégrader, ou avoir des répercutions positives ou négatives sur la situation économique des pays qui sont en crise tel que « Djibouti » ?

Nous allons dans un premier temps décrire la situation économique de Djibouti. Dans un deuxième temps, l’analyse technique du programme d’ajustement structurel mis en place à Djibouti.

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PREMIERE PARTIE - L’ECONOMIE DJIBOUTIENNE

Chapitre I - Djibouti : quelques données pour mieux comprendre le pays

1-Informations générales Superficie : 23 200 km2

Capitale : Djibouti

Langue officielle : Français, Arabe et autres langues Somali, Afar Religion Islam (94%) et Christianisme (6%)

2-Situation géographique

La république de Djibouti est située dans la corne de l’Afrique au niveau du détroit de Bad-el- Mandeb qui réunit la Mer Rouge et le golfe de l’Aden. Elle est comprise entre le 13ème et le 11ème degré de latitude Nord et entre le 41ème et le 44ème de longitude. Le territoire de Djibouti est composé à 90% par le désert, sans cours d’eau permanent (170mm de pluie par an). Le relief volcanique est tourmenté, entre un point culminant à 2010m et un point bas à 174m au dessous du niveau de la mer. Les rivalités sont fortes entre les ethnies : les Afars et les Issas.

3-Climat

Le pays est en grande partie semi-désertique avec un peu de terre arable. La température varie de 25°C en période fraîche à plus de 38°C en période chaude.

4-Population

La population totale s’élève à 710 000 habitants dont une forte proportion (65%) et se trouve à Djibouti-ville. Les nombreux étrangers:Français, Ethiopiens, Somaliens, Yéménites, Grecque, Hindoue vivent à Djibouti en paix avec la population locale. Le taux de croissance naturelle de la population est de 2,8%. Le pays connaît un taux de chômage d’environ 60.8%

des difficultés dans les domaine sociaux de l’éducation et de la santé et une population très jeune dans laquelle 57% a moins de 20 ans. Selon un rapport de la banque mondiale établit en 1996 moins de 40% des enfants sont scolarisés, l’espérance de vie est d’environ 50 ans, alors que le taux de mortalité infantile et maternelle sont respectivement élevés. Ces indicateurs sont plus mauvais que ceux des pays d’Afrique.

5-Economie

L’économie de Djibouti est une économie intégrée particulièrement dépendante de l’extérieur tant pour ses activités économiques et commerciales que pour le financement de ses dépenses publiques. La majorité de la richesse existante à Djibouti provient des dépenses de base et des apports des bailleurs de fonds. La présence de cette base souligne la position stratégique exceptionnelle de Djibouti au sortir du détroit de Bab el Mandeb vers lequel convergent le trafic maritime notamment entre l’Europe et les pays de l’Océan Indien et du Golfe Persique.

Djibouti avait et a actuellement une économie entièrement dépendante de la présence des forces françaises stationnées à Djibouti (dont le poids économique est estimé à 1milliard de FF) et le point d’entrée du commerce éthiopien ; une quasi-absence de secteur agricole et d’industrie ; un coût élevé de la main d’œuvre malgré sa faible qualification et son manque de productivité…

L’économie de Djibouti est caractérisée par une structure particulière et très déséquilibrée. L’économie dépend essentiellement des services portuaires et diverses prestations associés ainsi que la présence militaire et de l’assistance financière française. De

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transbordement, sans compter l’impact, toujours perçu, de la guerre civile de 1994. Par ailleurs

-Le secteur tertiaire couvre environ 75% du PIB. Aux premiers rangs de ces activités figurent :

ü Le secteur public qui participe pour environ 30% de la formation du PIB.

ü Le commerce d’importation qui occupe une place prépondérante.

ü Le secteur du transport (port, chemin de fer, aéroport) qui constitue le véritable atout de l’économie du pays. Les infrastructures dans ce domaine sont très développées.

ü Le secteur privé structuré comme les banques, les assurances et les télécommunications est très développé et engendre des flux commerciaux très importants pour le pays.

ü Le secteur financier est très efficace et mérite un intérêt particulier. En effet, Djibouti est dotée :

D’une monnaie ayant une parité fixe au dollar US (1$US = 177,721 FDJ) et librement convertible. D’une liberté totale de mouvement monétaire et financier, d’une absence de contrôle de change, d’un régime fiscal libéral et d’un code d’investissement incitatif.

D’une zone franche et d’une ouverture sur l’extérieur facilitée par son appartenance au COMESA, à l’ACP et enfin à la Ligue Arabe.

Les télécommunications

En mars 1998, le gouvernement djiboutien s’est engagé dans le mouvement mondial de restructuration et de libéralisation du secteur des télécoms pour faire de Djibouti un passage obligé pour le développement du trafic international des télécommunications. Et ce, en tirant profit des opportunités d’ouverture sur le monde à moindre coût grâce aux câbles sous-marins intercontinentaux, qu’engendre la bonne position géographique du pays.

En octobre 1999, la fusion des activités des télécommunications nationales de l’ex Office des Postes et Télécommunications (OPT) et celles internationales de la Société des Télécommunications Internationales de Djibouti (STID) a donné naissance à la société anonyme Djibouti Télécom, opérateur unique des activités de télécommunications à Djibouti.

Son capital social est chiffré à 4 milliards FDJ et est entièrement détenu par l’Etat, mais sera dans un futur proche ouvert à d’autres partenaires privés de taille mondiale.

- 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500 4 000 4 500

Chiffre d'affaires en millions FDJ

2000 2001 2002

Evolution du chiffre d'affaires de Djibouti Télécom, 2000-2002

CA téléphonie fixe Ca GSM CA internet CA minitel CA téléx CA câble Autres Autres produits

Source : Djibouti Télécom

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Au terme de l’année 2002, Djibouti Télécom a réalisé de bonnes performances avec un chiffre d’affaire de 6.164 millions FDJ, en hausse de 32,1% par rapport à 2001. Le chiffre d’affaires total engendré pour l’année 2002 a été largement dominé par celui de la téléphonie fixe qui s’est situé à hauteur de 4.264 millions FDJ et a enregistré une croissance de près de 27%.

Arrêté à 572 millions FDJ, le chiffre d’affaires de la téléphonie mobile a réalisé une hausse fulgurante de plus de 796% pour la période sous revue, en comparaison des 64 millions FDJ enregistrés en 2001. Ceci peut essentiellement s’expliquer par l’accessibilité et l’utilisation étendue du téléphone portable pour l’ensemble de la population djiboutienne.

Situé à 165 millions FDJ à fin 2002, contre 120 millions FDJ en 2001, le chiffre d’affaires dégagé par l’Internet s’est sensiblement amélioré (+36,8%) et représente près de 3% du chiffre d’affaires global.

Les activités de câble et de télex ont enregistré respectivement une baisse de 27,9% et de 42,9%. Le minitel, quant a lui, avec un chiffre d’affaires de 3,5 millions FDJ en 2002 et une croissance de 3,4% d’une année à l’autre, a maintenu sa position.

A l’issue de l’année sous revue, l’ensemble des charges, en hausse de 11,4%, a atteint 4.592 millions FDJ. Parmi celles-ci, les charges du personnel en progression de 18,5% d’une année à l’autre, ont compté pour 1.396 millions FDJ, soit près de 36% du total des charges liées à l’exploitation.

Arrêté à 1.598 millions FDJ, le résultat net de l’exercice sous revue a réalisé une forte croissance en comparaison des 676 millions FDJ enregistrés en 2001 (+136,3%).

Evolution du résultat net de Djibouti Télécom, 2000-2002

- 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000

2000 2001 2002

Millions FDJ

Total des produits Total des charges Résultat Net

Source : Djibouti Télécom Mines et industrie

Prédominance des services. Djibouti possède peu de ressources naturelles exploitables. Son secteur tertiaire est par conséquent particulièrement développé, représentant désormais 80%

de l’économie. Le pays tente de tirer avantage de sa situation géographique, sur l’une des voies maritimes les plus fréquentées du monde. Il aspire, à terme, à se transformer en un important centre de transit de marchandises. Le port de Djibouti, qui représente un tiers des recettes de l’Etat, qui est également le poumon économique du pays, est très actif, surtout en raison du trafic vers l’Ethiopie. Il traite en moyenne, un total de 135 000 conteneurs chaque

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600 000 m² devrait voir le jour en 2005. Le réseau des télécoms du pays est très moderne (câble sous-marins reliant l’Asie, l’Afrique et l’Europe occidentale). Ces atouts contribuent au développement du secteur bancaire, ainsi qu’à celui des assurances et des services liés au transport. Djibouti constitue une place financière sûre.

-Le secteur primaire représente 3% du PIB en raison de la dureté du climat, des coûts productifs élevés ainsi que des ressources naturelles limitées.

Agriculture

Des conditions climatiques difficiles. Le climat, chaud et aride, ne favorise guère le secteur agricole. Ses activités sont essentiellement concentrées dans l’élevage et surtout l’extraction de sel dans le lac Assal, qui constitue la première source de recettes d’exportation du pays.

Les cultures agricoles, quant à elles, se limitent au café, ainsi qu’aux fruits et aux légumes.

Cette faiblesse de la production agricole nationale est à l’origine d’une situation de déficit alimentaire pour Djibouti. Les pouvoirs en place se voient ainsi contraints d’importer de la nourriture. Plusieurs pays et d’organismes internationaux fournissent par ailleurs des aides au développement.

-Le secteur secondaire est très peu développé et compte pour 17,8% dans la formation du PIB. Si l’on fait abstraction de l’eau, de l’énergie (10%) et du BTP en stagnation, les activités industrielles restent très faibles et reposent sur un secteur parapublic dont certaines unités sont en cours de privatisation.

Le bâtiment et les travaux publics

Au titre des constructions publiques, la Direction de l’Habitat et de l’Urbanisme a enregistré en 2002 la clôture de plusieurs chantiers initiés en 2001 et financés par la Banque Africaine de Développement. Ces projets concernent les infrastructures publiques, en particulier les écoles dans les milieux ruraux et dans certains quartiers de la capitale.

Ainsi, plusieurs localités des districts d’Ali-Sabieh et de Dikhil et deux quartiers à Djibouti ont vu aboutir les travaux relatifs aux écoles. Parallèlement à ces réalisations, l’année 2002 a été l’occasion de lancer dans les secteurs sociaux 8 autres projets, et la construction d’un pavillon d’hospitalisation chirurgicale à l’hôpital Peltier.

Un important projet de développement urbain a également démarré en 2002, avec la construction de 1.000 logements de la cité Hodane à Balbala. Le secteur a été également marqué par les constructions entreprises au Camp Lemonier pour le compte des forces américaines.

Concernant les chantiers privés, au total 17 d’entre eux ont été achevés et agréés par les services compétents, soit le même nombre qu’en 2001. 33 arrêts de chantiers ont été prononcés, contre 16 un an auparavant, soit plus du double.

Chapitre II- L’économie Djiboutienne

Au terme de l’année 2002, le taux de croissance de l’économie nationale s’est élevé à 2,6%

en termes réels, soit une amélioration de 0,7 point par rapport à celui de l’année dernière.

Cette progression du PIB, qui a permis d’atténuer la détérioration du revenu par habitant, a été soutenue par les performances réalisées dans le secteur des transports et communications.

L’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré un accroissement de 1,5% entre décembre 2001 et décembre 2002. Calculée sur la base de l’indice moyen mensuel, l’inflation de la période sous revue s’est située à 0,6%, contre 1,8% un an auparavant. Le ralentissement

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de cet indicateur s’explique par la baisse des prix des produits pétroliers, des transports et communications, combinée à une faible variation des prix des autres fonctions.

Evolution de la production sectorielle en millions FDJ

Composantes 1999 2000 2001 2002

Var.

02/01 en

%

PRIMAIRE 2.907 3.014 3.155 3.253 3,1

SECONDAIRE 12.403 13.101 14.129 14.819 4,9

Industries (1) 2.559 2.712 3.037 3.132 3,1

Bâtiment et Travaux Publics 5.517 5.786 6.114 6.426 5,1

Electricité et eau 4.327 4.603 4.978 5.261 5,7

TERTIAIRE 67.992 69.847 72.227 74.402 3

Commerce et Tourisme 13.127 13.441 14.364 14.715 2,4

Transports et communications 23.366 23.879 24.653 25.566 3,7

Banques et Assurances 10.991 11.399 11.919 12.415 4,2

Services non marchands 18.899 19.457 19.559 19.885 1,7

Autres services marchands 1.609 1.671 1.732 1.821 5,1

PIB au coût des facteurs 83.302 85.962 89.511 92.474 3,3

Taxes indirectes nettes 11.971 12.305 12.359 12.736 3,1

PIB Nominal 95.273 98.267 101.870 105.210 3,3

(1) Inclus l’extraction de sel

Source : Autorités djiboutiennes, FMI et BM

Handicapé par l’aridité du climat, les sécheresses à répétition et la rareté des précipitations, le secteur primaire a pourtant enregistré une croissance annuelle de 3,1%.

Contribuant à hauteur de 14% à la création de richesse de l’économie, le secteur secondaire a connu de son côté, une progression d’environ 5%, soutenue notamment par la vigueur de la branche eau-électricité et le démarrage du projet de construction des 1.000 logements sociaux de la Cité Hodane à Balbala.

Au niveau de la balance des paiements, le déficit chronique du compte courant qui s’est stabilisé à 2.744 millions FDJ fin 2002 (soit une aggravation de 385 millions FDJ par rapport à 2001), continue à avoir un impact négatif sur la formation du PIB.

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Evolutions comparées du PIB réel et de l'inflation, 1992-2002

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

en %

PIB réel Inflation

Source : Autorités djiboutiennes et services du FMI

Le secteur primaire ne représente qu’aux alentours de 3% du PIB et comprend surtout une production maraîchère, un élevage pastoral et une pêche artisanale.

A fin 2001, le secteur secondaire s’est inscrit en hausse de 7,6% en glissement annuel, après 6,5% une année auparavant. Ces résultats encourageants ont été obtenus grâce à la bonne tenue du sous-secteur bâtiment et travaux publics et de la branche électricité-eau.

Valeur ajoutée du secteur secondaire, 1991-2001

0 4000 8000 12000 16000

1991 1993 1995 1997 1999 2001

millions FDJ

Energie et eau Industries manufacturières BTP Industries extractives

Source : Autorités djiboutiennes et services du FMI

Poursuivant leur progression, les industries extractives ont été marquées en 2001, pour la troisième année consécutive, par une nette accélération compte tenu de la forte demande de sel émanant de l’Ethiopie.

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1- La balance des paiements

Au terme de l’année 2001, le solde de la balance des paiements de Djibouti s’est nettement amélioré avec un excédent de 7.629 millions FDJ. Ce résultat positif enregistré par la balance globale provient essentiellement de l’atténuation du déficit de la balance courante qui se monte à 2.365 millions FDJ, contre 7.067 millions en 2000.

Balance des paiements en millions FDJ

1999 2000 2001 Var. 2001/00

Balance commerciale -32.425 -34.625 -33.297 -3,8%

Exportations, fab 12.307 13.406 13.460 0,4%

Importations, fab -44.732 -48.031 -46.757 -2,7%

Services et Revenus (net) 20.746 18.131 21.742 19,9%

Crédit 35.878 34.307 36.948 7,7%

Débit -15.132 -16.176 -15.206 -6%

Transferts sans contrepartie (net) 11.140 9.427 9.191 -2,5%

Officiels 12.155 10.656 10.238 -3,9%

Privés -1.015 -1.229 -1.047 -14,8%

Balance Courante (transf. off. inclus) -539 -7.067 -2.365 -66,5%

Balance Courante (hors transf. offic.) -12.694 -17.723 -12.602 -28,9%

Balance Courante (hors transf. budg.) -5.982 -12.011 -7.094 -40,9%

Capitaux -216 5.418 666 -87,7%

Investissements directs 754 584 600 2,7%

Capitaux publics -970 4.834 66 -98,6%

Erreurs et omissions 2.262 -1.764 9.327 -628,7%

BALANCE GLOBALE 1.507 -3.412 7.629 -323,5%

FINANCEMENT -1.507 3.412 -7.629 323,5%

Réserves off. nettes (augmentation=-) -333 951 -58 -106,1%

Banques commerciales -2.494 3.029 -8.389 -377%

Financements exceptionnels 1.298 -568 818 -244%

Source : BCD

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Principaux soldes de la balance des paiements, 1996-2001

-8 000 -4 000 0 4 000 8 000

Paiements courants Mouvements de capitaux Balance Globale

millions FDJ

1996 1997 1998 1999 2000 2001

Source : BCD

2- La balance des transactions courantes

Avec une baisse de plus de 66% d’une année à l’autre, le solde déficitaire du compte des transactions courantes s’est fortement redressé durant l’année 2001. Interprété d’un point de vue conjoncturel, ce résultat encourageant du solde des échanges courants peut être attribué en premier lieu à l’accroissement des excédents des services et en second lieu au recul du déficit commercial.

Compte des transactions courantes en millions FDJ

1999 2000 2001 Var. 2001/00

Biens -32.425 -34.625 -33.297 -1.328

Services 18.570 15.326 19.571 4.245

Revenus 2.176 2.806 2.172 -634

Transferts courants 11.140 9.428 9.191 -237

Total balance courante -539 -7.065 -2.365 4.700

en pourcentage du PIB 0,6 7,2 2,3

Source : BCD

Dans le même temps, la balance des revenus a enregistré une baisse importante pour revenir à un niveau sensiblement identique à celui de l’exercice 1999

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Principales composantes de la balance courante, 1996-2001

-40 000 -30 000 -20 000 -10 000 0 10 000 20 000

1996 1997 1998 1999 2000 2001

millions FDJ

Biens Services Revenus Transferts Transactions courantes

Source : BCD

3- Les échanges commerciaux

Après une détérioration du solde de la balance commerciale au cours de l’année 2000, les échanges commerciaux de la période sous revue, ont enregistré une fois de plus un déficit de 33.298 millions FDJ. L’amélioration de 3,8% du solde des échanges de biens qui est structurellement déficitaire du fait d’une demande intérieure fortement tributaire de l’extérieur, est attribuable plus au ralentissement des importations qu’à une hausse des exportations.

Malgré le recul des exportations des produits locaux, les exportations des marchandises ont globalement progressé de 0,4% à cause de la croissance de 1,2% des réexportations des marchandises en provenance de l’Ethiopie.

Quant aux importations, en affichant en valeur un montant total de 46.758 millions FDJ au cours de l’année 2001, ont accusé une baisse de près de 3% imputable au ralentissement de la demande intérieure.

Balance commerciale en millions FDJ

1999 2000 2001 Var. 2001/00

Exportations, fab 12.307 13.406 13.460 0,4%

Importations, fab 44.732 48.031 46.758 -2,7%

Balance commerciale -32.425 -34.425 -33.298 -3,8%

Source : BCD

En 2002, les ressources de la clientèle ont été composées de bons de caisse et de comptes à terme dont les parts respectives dans la structure globale sont, respectivement, de 31,7% et 20,7%.

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Dépôts auprès des banques selon la nature en millions FDJ

Composantes 2000 2001 2002 Var. 02/01 en %

Comptes à vue 18.443 17.288 24 225 40,1

Comptes sur livrets 3.783 4.324 4.651 7,6

Comptes à terme 11.168 12.223 12.563 2,8

Bons de caisse 15.542 17.689 19.089 7,9

Total 48.936 51.524 60.528 17,5

Source : BCD

4- Les dépôts selon les devises et les différentes catégories de déposants

La ventilation des dépôts selon les devises montre que les ressources en FDJ se sont confortées de 25,3% puis, dans une moindre mesure, celles en dollars américains de 12,8%

tandis que les ressources en autres devises ont baissé de 3,9%.

La part des ressources clientèle en dollars américains est la plus importante en totalisant 51,4%, celle des ressources en FDJ 45,3% et la part des autres devises est tombée à environ 3,2% de l’ensemble des ressources.

Cette situation s’expliquerait par le fait que la clientèle constituée pour la plupart de sociétés ou d’entrepreneurs individuels ont préféré déposer leurs ressources en dollars américains en raison de leurs activités de commerce alors que la progression des dépôts en FDJ est due à la baisse des taux d’intérêt sur les devises.

Dépôts auprès des banques selon les devises en millions FDJ

Composantes 2000 2001 2002 Var. 02/01 en %

Francs Djibouti 19.972 21.899 27.440 25,3

Dollars US 26.564 27.586 31.129 12,8

Autres devises 2.401 2.039 1.959 -3,9

Total 48.936 51.524 60.528 17,5

Source : BCD

Concernant les différentes catégories de clientèle, les sociétés et entrepreneurs individuels, ont vu leurs dépôts diminuer de 38,2% au cours de l’exercice 2002. Par contre, les autres catégories ont vu leurs ressources augmenter dans l’ensemble au cours de la période sous revue.

Dépôts auprès des banques par catégorie de déposants en millions FDJ

Composantes 2000 2001 2002 Var. 02/01 en %

Entreprises et Ets publics 1.763 1.660 2.458 48

Stés et entrep. individuels 21.844 23.780 14.677 -38,2

Particuliers 16.195 16.460 17.652 7,2

Divers 9.135 9.623 25.742 167,5

Total 48.936 51.524 60.528 17,5

Source : BCD

5- L’évolution des intérêts créditeurs

L’année 2002 a enregistré des taux d’intérêts créditeurs très sensiblement à la baisse par rapport à l’année 2001.

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Evolution des intérêts créditeurs en pourcentage

Opérations 2001 2002

Taux

annuels 1er trim. 2ème trim. 3ème trim. 4ème trim. Taux annuels 1. Particuliers

Comptes sur livrets 2,60 0,92 0,92 0,92 0,92 0,92

Comptes à terme 2,90 1,20 1,15 1,06 1,01 1,11

Bons de caisse 3,20 0,53 0,47 0,37 0,34 0,43

2. Entreprises

Comptes sur livrets 3,01 0,58 0,58 0,58 0,58 0,58

Comptes à terme 3,04 1,31 1,27 1,18 1,13 1,22

Bons de caisse 3,20 0,88 0,82 0,70 0,67 0,77

Source : BCD

En comparant les taux appliqués aux entreprises et ceux appliqués aux particuliers en fonction des différents produits de placement, il semble que les particuliers sont plus intéressés par les comptes d’épargne sur livrets.

Comparaison des taux d'intérêts créditeurs entre les particuliers et les entreprises

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4

Comptes sur livrets Comptes à terme Bons de caisse

Taux d'int

Particuliers Entreprises

(15)

6- L’évolution des prix à la consommation

L’évolution du niveau général des prix sur l’année 2002, retracée par le taux de croissance de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC), indique une hausse modérée des prix intérieurs.

Variations mensuelles de l'IPC 2000-2001

-2 0 2

Déc.00 Mars Juin Sept. Déc.01 Mars Juin Sept. Déc.02

en %

IPC global Produits alimentaires Logement et énergie Transports

Source : MEFPP

En effet, avec un accroissement de cet indice de 1,5% en glissement annuel contre 1,4% en 2001, la hausse des prix se limite à +0,1 point de base alors que les prévisions des services du FMI tablaient sur une croissance de 2% de l’indice.

Cette augmentation des prix est le produit d’une croissance positive des principales fonctions de consommation, à savoir le tabac (+9,2%), le poste transports (+0,7%) et les produits alimentaires (+2,9%). Cependant, l’évolution négative des prix du poste Logements-Eau- Electricité (-0,9%) et du poste Hôtels-Cafés-Restaurants (-1,4%) a légèrement atténué la variation du niveau général des prix.

7- Le niveau de l’emploi

Les difficultés de caractérisation et de suivi du marché du travail demeurent persistantes et se retrouvent tant au niveau des statistiques sur la taille de la population active, le taux de chômage qu’au niveau de la centralisation des données relatives à l’évolution du marché du travail (créations et destructions par type d’emplois et par secteurs d’activités) et plus globalement à la tendance et aux grandes orientations de ce marché.

Ainsi, les résultats des enquêtes EDAM de 1996 et 2002 relatives à l’emploi révèlent une véritable crise du marché du travail avec un taux de chômage en 2002 de 59,5% en forte croissance par rapport à son niveau de 1996 (44,1%). Parmi ces chômeurs 50,4% déclarent être à la recherche d’un premier emploi. Le chômage touche beaucoup les jeunes de moins de 30 ans (76,1%) et les femmes (68,6%).

Pour le suivi de l’évolution du marché du travail, le Service National de l’Emploi (SNE) et l’Organisme de Protection Sociale (OPS) restent, toutefois, les principaux organismes publics pourvoyeurs de données, malgré une insuffisance en moyens humains et financiers pour le premier et des problèmes de mises à jour de ses fichiers pour le second.

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Chapitre III-La spécificité Djiboutienne

1- Un Etat omniprésent et inexistant

Lors de l’élaboration d’un projet et sa mise en place par un organisme non gouvernemental (ONG), ONG se heurte à la carence d’un Etat omniprésent dès que les conflits d’intérêts interviennent, mais inexistant lorsqu’il s’agit de formuler des politiques sectorielles ou de les exécuter. Cette carence, souvent doublée d’un important pouvoir de blocage, explique la lenteur et souvent l’absence de parution des textes de loi.

L’Etat n’existe pas en tant qu’entité juridique mais comme un groupement d’intérêt d’un certains nombres d’individus appartenant à des clans et des clubs très fermés, ayant des convictions et des intérêts personnels.

L’absence de l’état se traduit aussi par la paupérisation des services publics : les salaires des fonctionnaires, après avoir été diminués, sont payés irrégulièrement depuis 1989 à 1998. Les budgets de fonctionnement restent virtuels fautes de dotations d’être versées et ne permettent pas la maintenance des investissements réalisés par les bailleurs de fonds.

Les conditions difficiles de fonctionnement des différents départements ministériels, ainsi que la dégradation de la situation matérielle de la fonction publique constituent des facteurs de démotivations des cadres Djiboutiens. La dégradation des véhicules, des biens mobiliers et immobiliers accélère la fuite des cerveaux vers les pays occidentaux (ex : Canada). Tout ceci freine la politique de relève de l’assistance technique des différents bailleurs (ex : France), favorise un fort développement de la corruption et Djibouti peut sans doute être considéré comme un exemple de « bonne gouvernance » qui a des conséquences particulièrement néfastes sur le développement du Pays.

2- Un lourd héritage du passé

L’indépendance relativement récente de Djibouti n’a pas encore permis une véritable mutation des mentalités, notamment au sein du pouvoir politique qui n’a pas pris pleinement conscience que l’avenir est désormais largement entre ses mains et que le recours à l’assistance technique et aux bailleurs de fonds ne peut tenir lieu de stratégie dans la plupart des secteurs. Jusqu’en 1991, les financements massifs dont Djibouti a bénéficie lui ont permis de maintenir un niveau de vie très supérieur à celui qui aurait été le sien sur la base de ses ressources propres. Cette situation d’assistance n’a certainement pas favorisé l’internalisation du processus de développement.

Depuis cette date, ces financements sont en constante diminution, mais les Djiboutiens comptent largement sur cette manne pour résoudre les difficultés.

3-La période 1989 et 1998

Après une indépendance tardive, et jusqu’à la fin des années 80, Djibouti a avant tout constitué un enjeu militaire, dont l’importance était renforcée par la dominante marxiste des pays voisins (Somalie, Ethiope…). L’année 1989 avec l’effondrement du mur de Berlin et la disparution progressive du monde bipolaire) représente pour Djibouti une date charnière. Les années 1995-1998 n’ont pas été des années de reconstruction nationale, mais au contraire des années ou la situation de Djibouti s’est détériorée : d’abord, les charges accumulées lors de la période de guerre et le coût de l’armée ont pesé plus lourdement et l’Etat a puisé des ressources ou il en existait notamment dans les entreprises publiques ; ensuite, l’illiquidité en particulier du trésor public a conduit à l‘inexistence des budgets de fonctionnement et à

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4- L’année 1995 et 1997

En 1995, la situation s’est dégradée, l’activité reculant à cause essentiellement de la diminution de la demande intérieure et du trafic portuaire. Celui-ci concurrencé par les ports de Berbera (en Somalie) et d’Assab (en Erythrée). D’où l’apparition du déficit budgétaire.

L’Etat emprunte aux banques commerciales et entreprises publiques. La dégradation de la position extérieure conduit à la perte de réserves internationales brutes. Le programme de 1996 préconisé par le FMI était : Réduction de la masse salariale (80% des recettes publiques en 1994) ; Démobiliser ; Reforme de la fonction publique ; Déficit public sera ramené de 11,7% à 6,12% en 95 par la diminution de la masse salariale et augmentation des recettes.

Djibouti aura connu en 1997 une année politique, économique et sociale particulièrement troublée. Arrestation des principaux chefs de l’opposition, grèves à répétition dans le secteur public, persistance des tensions avec le FMI et les bailleurs de fonds, effrayés par le manque de rigueur budgétaire manifesté par le gouvernement du président Hassan Gouled Aptidon.

Sur le plan économique, les aides françaises et européennes ont permis au gouvernement de respecter ses engagements budgétaires et d’obtenir ainsi le deuxième décaissement du Fonds monétaire international, repoussé jusqu’alors en raison d’un retard dans le paiement des arriérés de la dette Djiboutienne. Quoi qu’il en soit, la situation économique était loin d’être bonne, les aides étrangères continuant d’être gaspillées en dépenses militaires pour assurer la lutte contre Afars et Issas.

Chapitre IV- Historique des relations entre le FMI et Djibouti

1- La situation économique de 1991 à 1995 (avant le FMI)

Compte tenu de la structure du PIB et du régime monétaire, la croissance de Djibouti dépend en fait des facteurs externes, notamment de la demande régionale des services et de l’aide étrangère. Il s’en est suivi par conséquent une diminution de la demande de services du Port dans la première moitié de la décennie passée ainsi que de l’aide extérieure. Le PIB nominal n’a pratiquement pas augmenté depuis 1991. Entre 1991 et 1995, le PIB nominal s’est accrue en moyenne de 2,1% par an, taux nettement inférieur au taux d’accroissement démographique (de l’ordre de 2,8%) et au taux d’inflation (4,8%).

Cette stagnation s’est traduite par une diminution du solde de la balance des paiements. Le déficit de la balance commerciale représentait 47% du PIB en 1991, ce déficit est de moins en moins compensé comme dans les années précédentes par l’excédent de services et les transferts de l’aide extérieure. Ainsi, depuis 1991, le solde de la balance des opérations courantes a continué à se détériorer avec comme résultat une accumulation des arriérés extérieurs et une diminution des réserves officielles (le ratio de couverture des importations est passé de 6,3 mois à moins de 5 mois).

De même, le budget de l’Etat est structurellement déficitaire et le déficit est généralement comblé par des apports étrangers, essentiellement des dons. En 1991, le déficit budgétaire représentait 17% du PIB. Avec l’éclatement du conflit dans le Nord à la fin de l’année 1991, la situation s’est considérablement détériorée : le quadruplement des effectifs des forces armées et de la sécurité entraînant une explosion des dépenses salariales de l’Etat (plus de 30% d’augmentation entre 1991 et 1992), déficit du budget de l’ordre de 27% du PIB, un cumul d’arriérés auprès des entreprises publiques et des fournisseurs privés. Parallèlement, les contributions extérieures constituées pour une bonne partie par des dons et les financements sur projets ont diminué de manière considérable (de plus de 50% entre 1991 et 1995).

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Contraint par la particularité de son régime monétaire (currency board), L’Etat n’avait donc plus d’autres alternatives que de recourir à l’emprunt, auprès des entreprises publiques mettant ces dernières dans une situation financière critique et de cumuler des arriérés auprès des fournisseurs, puis à partir de 1995 auprès des salariés de l’administration.

2- Quand et pourquoi le FMI est venu à Djibouti

La situation budgétaire devenant intenable en 1995, le gouvernement a entamé des discussions avec le FMI pour la conclusion d’un accord de confirmation (stand-by) entré en vigueur en avril 1996.

L’histoire post-coloniale de Djibouti est caractérisée par le conflit armé qui s’est déroulé de 1991 à 1994, dont les conséquences ont été catastrophiques pour l’économie et les finances publiques. Le recrutement de troupes, composées de plusieurs milliers de soldats, a gonflé la masse salariale et le nombre de soldats enrôlés à l’armée a quadruplé en une année, passant de 4000 à 16000.

D’abord, Djibouti venait de subir trois chocs internes et externes :

1/ Elle sortait d’un conflit civil au cours de laquelle la taille des forces armées est passée de 4000 à 16000 en une seule année ;

2/ Elle subissait l’afflux massif de réfugiés estimés à 120 000 personnes fuyant les pays voisins Ethiopie et Somalie ;

3/ L’armée française source des revenus décidait de réduire sa présence, elle pèse 40% dans la formation du PIB. Ces trois éléments ont rendu l’ajustement économique indispensable et l’appel au FMI une nécessité incontournable.

Ensuite, Djibouti était en période de crise comme le démontre l’évolution du taux de croissance économique demeurée négative entre 1993 (-0,20%) jusqu’à 1996 (-3,8%), l’économie du pays s’installait dans un cycle structurel de crise.

La crise économique de notre pays se caractérisait par des symptômes classiques au niveau du budget au cours de la décennie écoulée :

• Baisse continue du taux de croissance du PIB

• Poids énorme de la masse salariale (65% du budget de fonctionnement) (19% du PIB)

• Accumulation effrénée des dettes de l’Etat

• Perte de crédibilité de l’Etat

• Taux d’inflation situé à 7% en 1992

Enfin, la crise est un problème Djiboutien et aussi un problème de gestion. Depuis 1991 à 1994 avec la guerre civile, le budget de Djibouti n’a cessé de subir un déficit.

L’administration djiboutienne est le principal employeur. Or, nous savons que celle-ci est totalement improductive. Il aurait fallu que l’employeur soit le secteur privé et public parce que ils sont productifs. Le gouvernement djiboutien a eu un manque de vision et n’a pas mis en place des projets de développement avec les moyens financiers importants qu’il disposait : Construire beaucoup d’écoles, pour développer l’éducation, des centres de formation techniques et professionnels. Il faut développer les infrastructures de santé, parce qu’il est toujours plus facile de prévenir que de guérir, pour avoir une population en bonne santé et entraîner une meilleure productivité. Il faut également construire des infrastructures de base telles des routes ou des réservoirs de stockage d’eau.

Au lieu d’investir dans des infrastructures socio-économiques qui auraient servi de base pour attirer les investisseurs, Djibouti a préféré la simplicité quand elle avait des moyens financiers énormes parce que les investisseurs aiment bien avoir toutes les infrastructures nécessaires pour pouvoir développer leurs activités. C’est le sureffectif des années fastes qui a provoqué l’étranglement de l’administration.

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DEUXIEME PARTIE – LE PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL

Les différents programmes économiques appliqués à Djibouti

Le PSF est le troisième type de programme économique de Djibouti signé par le FMI.

Auparavant, il y a eu deux programmes : l’Accord de Confirmation dit Stand By (avril 1996- avril 1999) et le FRPC (octobre 1999-janvier 2003).

C’est le 29 décembre 1978, au lendemain de son indépendance que Djibouti a adhéré au FMI.

Mais ce n’est que le 15 avril 1996 qu’elle fera appel pour la première fois à l’assistance du FMI. Cette assistance va se matérialiser à travers le programme et reforme économique appuyé par un accord de confirmation ou « Stand By ».

Chapitre I- Le Stand-by

1-Définition de la politique d’ajustement structurel et de la conditionnalité 1-1-L’ajustement structurel

Définir

C’est l’ensemble des remèdes prescrits par le FMI et la Banque mondiale aux pays en développement pour les « ajuster » à l’environnement économique et financier international.

Ces mesures sont généralement considérées comme une application stricte du « monétarisme international ». La réduction du poids de l’Etat est censée donner plus de flexibilité à l’économie et à améliorer les équilibres extérieurs. Terrain fertile pour l’application des plans d’ajustement structurels (PAS), le continent africain, par la complexité et la diversité des problèmes qui s’y posent, en montre les limites, voire les dangers.

Le contenu de la politique d’ajustement Les politiques préconisées sont, en général, de trois types :

Ø Le réajustement monétaire : la dévaluation vise à rendre les produits nationaux plus compétitifs et à renchérir, et donc dissuader, les importations.

Ø L’austérité interne : la contraction de la demande interne est recherchée par des mesures restreignant les dépenses budgétaires et la consommation des ménages. La contraction du déficit public est obtenue principalement par les limitations de

dépenses, mais aussi par des hausses d’impôts. L’action sur la demande des ménages prend la forme d’une rigueur salariale et d’une politique de « vérité des prix » : en raison de la suppression des subventions, les prix correspondent mieux aux coûts, mais le coût de la vie augmente fortement.

Ø La libéralisation de l’économie est mise en œuvre dans les rapports avec l’extérieur : ouverture aux produits, remise en cause des mesures de protectionnistes, et aux capitaux étrangers, limitation du contrôle des changes. Mais elle se traduit par la réduction du rôle de l’Etat dans l’économie : réduction des subventions et vérité des prix, privatisations, réduction des dépenses publiques.

1-2-La conditionnalité Définition

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Le principe permettant l’accès à de nouveaux prêts, à des rééchelonnements ou à des réductions de dettes est soumis à certaines conditions. Ainsi, le FMI assortit les prêts qu’il octroie de l’obligation de mettre en place des mesures de stabilisation de l’économie, et la Banque mondiale assujettit ses propres prêts à la mise en œuvre de politique d’assainissement interne. La conditionnalité peut aussi se référer au respect des droits de l’homme, à la lutte contre le terrorisme, etc.

En vertu de la « conditionnalité », un programme économique est élaboré par les experts du Fonds et son acceptation par le pays conditionne l’octroi du crédit ; en cas de réalisation insuffisante du plan, le fonds suspend ses crédits.

Les objectifs de la conception traditionnelle de la conditionnalité

L’objectif affiché de la conditionnalité est de « redonner une position viable à la balance des paiements dans un contexte de stabilité des prix et de croissance économique soutenue, tout en évitant l’emploi de mesures contraires à la liberté du commerce et des paiements extérieurs ». Quatre principes sous tendent les interventions du Fonds dans le cadre de la conditionnalité.

Financement international et ajustement interne vont de pair : l’octroi de crédits par le FMI suppose la mise en œuvre et l’application d’un programme d’assainissement visant à rééquilibrer la balance des paiements. L’objectif de rétablissement de l’équilibre de la balance des paiements est privilégié, la croissance et l’emploi ne constituant pas des objectifs prioritaires. S’inspirant des préceptes des économistes orthodoxes et plus précisément monétaristes, les politiques font dépendre l’ajustement d’actions centrées sur la demande.

Selon cette optique, les déficits extérieurs résultent de prix internes trop élevés par rapport aux prix mondiaux, de l’excès de la demande interne et d’une insuffisance de l’épargne nationale.

Le rééquilibrage passe donc par une contraction de la demande interne tout particulièrement de la consommation censée limiter la hausse des prix et de permettre la reconstitution de l’épargne.

Enfin, l’ajustement suppose une libéralisation de l’économie, l’idée étant que la liberté de mouvement des marchandises et des capitaux, d’une part, et la stimulation de l’initiative privée, d’autre part, sont les conditions nécessaires au rétablissement de l’économie.

2-Le Stand by (1996-1999)

Le rôle majeur du FMI est “d’accorder aux pays membres des prêts d’urgence pour les aider à faire face à des besoins pressants de financement de leur balance de paiements à la suite d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit armé. L’aide financière d’urgence est assortie de décaissements rapides et s’accompagne de conseil de politiques économiques ainsi que dans de nombreux cas d’une assistance technique ».

Pour la première tranche de crédit les pays membres doivent seulement démontrer leur volonté de rééquilibrer leur balance des paiements. Pour les tranches de crédit supérieures, u accord de confirmation dit accord de Stand-By fondé sur des politiques de stabilisation couvrant un ou deux ans est requis.

Cette assistance s’est matérialisée pour Djibouti par un accord Stand-By de 14 mois d’un montant de 8,25 millions DTS soit 11,9 millions de USD. Mais compte tenu de certaines difficultés dans son exécution cet accord s’est étendu sur 36 mois et a pris fin en avril 1999.

Le FMI arrive à Djibouti en 95 après un problème interne notamment un déficit public important. L’aide du FMI a été dans un premier temps de résorber l’équilibre et de proposer

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ressources, qu’il est des variables économiques saines et de mettre les bases d’une perspective de développement existante.

Cette politique imposé par le FMI, vise, selon une stricte logique néo-libérale, à réduire le déficit commercial et l’endettement : dévaluation de la monnaie, baisse de la demande interne (réduction des dépenses publiques, hausse des impôts, blocage des salaires, augmentation des taux d’intérêt, limitation de l’endettement public).

Pour réussir un quelconque ajustement le FMI a préconisé :

Ø de combler ce déficit pour freiner la multiplication des arriérés Ø D’équilibrer leur gestion

Ø La compression de l’effectif pour alléger les charges de l’état, se préoccuper du devenir du personnel licencier et des chômeurs existants déjà, faciliter aux départs en retraite anticipée ou même normale (licencier)

Ø Démobiliser aussi tous ces effectifs qui ne sont plus nécessaires sur le plan de sécurité puisque Djibouti est en paix avec lui-même et avec ses voisins

2-1-Les mesures structurelles appliquées à Djibouti ont donné des effets positifs en matière d’austérité interne.

Le plan de réinsertion

Le gouvernement djiboutien avait un problème avec le FMI et la Banque Mondiale en ce qui concerne les opérations de réinsertion. En effet, la Banque Mondiale qui devait normalement financer les caisses de sécurités sociales pour prendre en charge ceux qui doivent partir en retraite et les agents démobiliser à refuser de financer les caisses de retraite sans trouver des programmes de réinsertion. Les autorités djiboutiennes doivent présenter des projets réalistes, bien conçus, bien ficelés qui aient de la substance pour pouvoir convaincre les bailleurs de fonds (BAD, BID, FADES, Banque Mondiale…). Ensuite, il faut de la crédibilité non seulement dans la conception mais également dans la gestion des projets. Et actuellement, il existe des agences qui démontrent ce sérieux et qui prouvent que ce pays possède des cadres compétents, capables de concevoir et de gérer, comme il se doit, des projets d’insertion, des projets de construction et des projets de développement.

FMI préconise le gel des salaires pour contracter la demande intérieure

Pour ce qui est de la masse salariale, les autorités djiboutiennes ont fait un grand effort. La masse salariale a été diminuée de 20% : en diminuant quelque peu les salaires nominaux et les différentes primes. Alors qu’il aurait fallu mettre en place les solutions de retraite anticipée, de retraite normale et accélérer la démobilisation. Tout le monde sait qu’à Djibouti il y a des fonctionnaires qui ne sont pas présents et qui continuent de toucher des salaires « les fonctionnaires fantômes ou les bras cassés » selon une expression djiboutienne. Ces fonctionnaires fantômes sont des hommes, femmes, qui travaillent dans les différents services de l’administration (policier, gendarme, militaire, fonctionnaire…) et qui bénéficient des faveurs de l’Etat parce qu’ils sont proches au président, au 1er ministre ou parce que ils sont membres des partis politiques. Ces faveurs se matérialisent par la perception de leurs salaires sans être présent à leur poste, des avantages en nature (logement et voiture de fonction, bons d’essence…) et quand ils atteignent l’âge de la retraite, leurs noms ne figurent pas sur la liste des retraités.

C’est injuste pour ceux qui sont présents et qui sont là, tous les jours à leur travail. Dans le domaine de retraites, beaucoup de personnes sont encore-là parce que les caisses de retraite ne sont pas alimentées.

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La compression de la masse salariale par un triple action : réduction de 20% des effectifs de la fonction publique, baisse de 20% des salaires de l’Etat et amorce de la démobilisation du personnel de sécurité (police et armée)

La réduction des effectifs ou de la masse salariale a été difficile :

Année 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Déficit de la masse salariale

-8,1% -4,4% -1,9% 1% -2,9% -3,8%

Ces opérations devraient permettre à Djibouti de dégraisser un peu les effectifs mais ces genres de mesures d’accompagnement font défaut pour des raisons politiques et sociales. Au niveau sociale, le gouvernement craint les grèves, les émeutes, les violences dans les rues de Djibouti et au niveau politique, les militaires, les fonctionnaires et une partie de la population urbaine exercent des pressions permanentes sur le gouvernement.

Le déficit s’est accru en 1997 parce qu’il y a eu des problèmes de réalisation du programme d’ajustement structurel. Alors, qu’il était prévu que le déficit baisse. En 1998, avec l’arrivée de l’actuel ministre de l’économie et des finances une bonne reprise. En 1999, il y a eu l’élection d’un nouveau président, donc automatiquement des nouvelles visions, des nouvelles dépenses et un renforcement de l’administration. Ces baromètres sont retournés en rouge pour l’année 1999 et 2000.

Stabiliser les finances publiques

L’assainissement financier a été atteint lorsque les mesures ont été appliquées avec rigueur. Djibouti a réalisé des efforts pour stabiliser les finances publiques en mettant en place des mesures de contrôle des procédures d’admission et de paiement des dépenses publiques. Jadis, certains d’opérations liées au budget passaient directement au trésor, sans qu’elles aient eu auparavant, les visas d’engagement et d’ordonnancement nécessaire pour qu’elles soient payées. Il ne peut pas payer une dépense sans les visas nécessaires et donc certains dépenses contournaient la réglementation en vigueur. Si Djibouti veut vraiment de la rigueur dans la gestion du budget, il faut passer par les différents stades de contrôle de la dépense. Le ministre de l’économie et des finances a introduit un instrument moderne de gestion rigoureux qui est « le plan de trésorerie ». Ce qui veut dire qu’une dépense ne peut être engagée, ni ordonnancée, ni payée que s’il y a vraiment des recettes ou du cash, au trésor.

L’économie a besoin de mouvements de fonds, a besoin de cash pour maintenir sa santé.

Aujourd’hui pour payer une dépense, c’est devenue un véritable parcours de combattant pour les techniciens du ministère des finances. Malgré toutes les volontés de gestion, il existe des contraintes d’Etat ou d’autres priorités imprévues.

Les problèmes de gestion économique et financière sont liés à des enjeux sociopolitiques.

Combler le déficit

Le FMI préconise qu’il faut réduire le déficit du budget de l’Etat avant de trouver un financement. On comble le déficit en augmentant les recettes. Pour augmenter les recettes, la première décision réaliste est l’augmentation des taxes, qui, à son tour, risque d’entraîner une inflation. En effet, il y aura une augmentation des prix des produits. L’augmentation des taxes ne veut pas dire augmenter le taux d’imposition sur les opérations économiques ou les ménages mais c’est améliorer l’assiette de l’impôt et le recouvrement de l’impôt à Djibouti.

En effet en matière d’assiette de l’impôt, il y a des personnes qui ne sont pas imposés. Il faut la justice et l’équité pour les opérateurs économiques et les ménages devant l’impôt. En ce qui

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réduire la demande interne ainsi que l’endettement, les autorités djiboutiennes ont augmenté les taux d’intérêt et limiter l’endettement public.

2-2-Le programme d’ajustement structurel améliore l’économie de Djibouti du fait de l’obtention des variables macro-économiques saines et la stabilité politique.

L’évolution des prix a la consommation

L’évolution du niveau général des prix sur l’année 2002, retracée par le taux de croissance de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC), indique une hausse modérée des prix intérieurs.

Variations mensuelles de l'IPC

-2 0 2

Déc.00 Mars Juin Sept. Déc.01 Mars Juin Sept. Déc.02

en %

IPC global Produits alimentaires Logement et énergie Transports

Source : MEFPP

En effet, avec un accroissement de cet indice de 1,5% en glissement annuel contre 1,4% en 2001, la hausse des prix se limite à +0,1 point de base alors que les prévisions des services du FMI tablaient sur une croissance de 2% de l’indice.

Cette augmentation des prix est le produit d’une croissance positive des principales fonctions de consommation, à savoir le tabac (+9,2%), le poste transports (+0,7%) et les produits alimentaires (+2,9%). Cependant, l’évolution négative des prix du poste Logements-Eau- Electricité (-0,9%) et du poste Hôtels-Cafés-Restaurants (-1,4%) a légèrement atténué la variation du niveau général des prix.

La stabilité politique

L’ordre public et la sécurité règnent à Djibouti, depuis que le président de la république a invité tous les partis d’opposition à s’associer au développement du pays en leur offrant des sièges de député. Depuis le décret de réforme constitutionnelle du 21 janvier 1992, le multipartisme et la démocratie étaient à l’ordre du jour. La démocratie Djiboutienne se distingue de la démocratie européenne. En effet, la différence réside dans le choix entre le système des pays occidentaux et le système politique, judiciaire, sociale mis en place par nos aïeux ou ancêtres. Certaines personnalités politiques qui considèrent le FMI et la Banque mondiale comme des instruments d’ingérence dans les affaires politiques. Le FMI et la banque mondiale ont introduit « la bonne gouvernance » (la cour de compte, le multipartisme, service de contrôle et de recouvrement, la cour de justice…). Le président actuel essaie de suivre la politique française, notamment du président Jacques Chirac, en créant « l’UMP ».

Comme nous savons que les guerres civiles en Afrique crée un environnement hostile à

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l’investissement et à la croissance, le plus important pour l’économie d’un pays est la stabilité politique et la cohésion sociale.

2-3-Ce programme appuyé par l’accord de Stand-By avec le FMI a permis d’atteindre les objectifs suivants (d’après FMI) :

Le rétablissement de la croissance économique

La croissance de l’économie de Djibouti s’est détériorée à cause des crises internes et externes, passant en 1993 de –0,20% à –3,8% pour l’année 1996. En raison d’une diminution de l’aide au développement qu’il percevait, le gouvernement djiboutien a été amené à soumettre l’économie de son pays à des mesures d’austérité, ainsi qu’à mettre en place des reformes structurelles. Par ailleurs, il continue de subir des pressions de la part du FMI en matière fiscale. Dans de telles conditions, le déficit budgétaire n’a guère été important, l’inflation est restée faible. Le taux de croissance est en hausse par rapport à 2001 (en 2002 il est de 1,6%).Les bons résultats économiques sont essentiellement liés à une augmentation de la présence militaire étrangère à Djibouti depuis septembre 2002 (lutte contre le terrorisme) et la reprise qui a suivi. L’augmentation également de la part du secteur primaire (3,11%) notamment la pêche, le tourisme (période d’été) et le sel. Le secteur tertiaire (83% du PIB) s’est considérablement amélioré grâce aux mesures prises pour restructurer, développer et activités affichées par le port, le transport, aéroport, le commerce, le télécommunication, hôtellerie et BTP(bâtiment travaux public).

1993 1996 1997 1998 1999 2002

Taux de croissance

-0,20% -3,8% 0% 1% 1,5% 1,6%

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La diminution de l’inflation à 2%

L’hyper-inflation a été de manière générale réduite mais au prix d’un contrôle sévère du crédit et de la masse monétaire. Un pays ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens afin de ne pas créer un besoin de financement. Le FMI est particulièrement attentif à l’inflation. Djibouti a dépensé plus qu’il n’a reçu en rentrées fiscales et en aides étrangères, ce qui a conduit à un déficit budgétaire notamment celui le déficit des opérations courantes. Djibouti a financé son déficit grâce à la planche à billet d’ou l’apparition de l’inflation. Cette politique imposé par le FMI, vise, selon le choix des monétaristes, la priorité est la lutte contre l’inflation et non contre le chômage. Si l’inflation inquiète tant, c’est qu’une inflation trop élevée entraîne souvent une croissance faible, celui-ci un chômage massif. En effet, il est désormais bien établi que ce sont les ménages les plus démunis qui subissent les effets de la hausse des prix, car ils voient leurs revenus s’éroder et ils ne peuvent pas protéger leur épargne. L’inflation, mesuré par l’évolution de l’indice à la consommation, est un bon indicateur qui a bien réagit aux efforts des autorités djiboutienne car il est de 7% en 1992 et passe à 2% en 2004.

Evolutions comparées du PIB réel et de l'inflation, 1992-2001

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

en %

PIB réel Inflation

2-4-Les impacts négatifs des mesures d’ajustement se ressentent sensiblement sur les couches les plus vulnérables de la population djiboutienne et les résultats de la dernière enquête sur les ménages réalisée en juillet 2002 indiquant 45.2% de pauvres illustrent cette situation.

Une population vulnérable

Les politiques recommandées par le FMI font l’objet de critiques, souvent sévères, émanant en particulier des pays concernés, en raison tout d’abord des conséquences sociales qui en résultent. Le relèvement des tarifs de transports (Bus et minibus) et le prix de certains produits laitiers, fourniture de bureau, la mendicité des enfants dans les rues de la capitale.

Ces politiques, en effet, se traduisent, au moins à court terme, par une réduction souvent dramatique du niveau de vie des couches sociales populaires.

Programme d’ajustement structurel conduit « au désajustement social : inégalités, vives

Références

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