Thesis
Reference
Influence des sels sur le système oxydant peroxydase + peroxyde d'hydrogène
GOUTNER, Benjamin-Jacques
Abstract Pas de résumé disponible.
GOUTNER, Benjamin-Jacques. Influence des sels sur le système oxydant peroxydase + peroxyde d'hydrogène . Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1915, no. Sc. 570
DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:101320
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:101320
Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.
1 / 1
UNIVERSITÉ Og CENÈVB. -
F.rcurrÉ nrs Scn:ncesLaboratoire de Chimie organique
-
Professeur: M; A. PrcrnrInfluence ilBs sels sur lB $ystÈtne
oxJilant leroxyilase * peroxyilB
il'hyùrogène
THESE
pnÉsmnrÉn
I r,l
f,tlcultÉ ons Sctrcr.tcns Dn L'UMvnRstrÉ on GlnnÈvnpoun oBTllNrR. LD cRÀDE
rn
Docrntn Ès Scrnucns pHvsrQUEspar
Beniamin-Jacques
G{9UTNER(do Russie)
---1oÈ<9r
oeNÈve
IMPRIMERIE CHAULMONTET, RUr DES ROIS
1915
Thèse N'670
UNMRSITÉ DE GtrNÈVtr. -
F,rcurrÉ ne,s ScreNcns Laboratoire de Chimie organique-
Professeur : M. A. Ptcrnr'Influence ùes sels sur le systÈme
oxydant peroxyilase --l- peroxyilB il'hyilroUÈnB
THESE
pnÉsntrÉu
I r,l
FAcur,rÉlns
Scm(cnstn
I'UNrvnnsrrÉnn
GnnÈys poun oBT&NrR LE GRADE nn DocrouR Ès Scrrr*cns pHysrQUEsI
par
Beniamin -Jacques G9UTNER
. (de Russie)+o><9r
ceNÈve
IMPRIMERIE.CHAULMONTET, RUE DES ROIS 1915
Thèse N.57O
d
La
Faculté des Sciences, surle
préavis de M. le Profes- seur Amé Piçtet, autorise lfimpression dela
thèse présentée par M. Benjamin-Jacques Goutner, intitulée : Influence des selssur le système oxydant perucJldase
,f
peroxyde d'hydrogène, sans exprimer d'opinion sur les propositions qui y sont énon-cées.
'
Cenève, le 15 décembre 1915..
Le DoyenH. FenR.
A
Madame Véra Goufner-OrloffLe présent travail a été effectué à l'Universlté
de
Cenève dans le laboratoirede
chimie organique deM.le
professeurA.
Prcrer, sous la direction de M. A.Blcn.
Je tiens à exprimer
iii
à Monsieur Bach toute ma recon- naissance pour.les précieux conseilsqu'il a
bienvoulu
me donner pendant lç cours de mes.recherches.Je me petmets d'exprimer aussi
à M. le
professeur A.Pictet mês sincères remerciements pour le bienveillant intérêt qu'il m'a toujours témoigné.
INTRODUCTION
La vie
animale se caractérise par des processus d'oxy- dation très intenses. La nutrition,dit
Dticlaux 1, s'accompagne dans tous les cas de la combustionde
certaines substances,qui sont
stablesà la
température ordinaire,et qqi
sont détruites par la cellule vivante.Les aliments organiques, graisses, hydrates
de
carbone, matières albuminoïdes y sont oxydés complètement dans un espace de temps relativement court.M. A. Bach, dans son travail sur le u Rôle des peroxydases dans les phénomènes d'oxydation lente, 2, fait remarquer que les substances organiques
qui
servent d'alimentsà
I'orga- nisme,et dont
I'oxydation produit de l'énergie, ne sont, en dehors de lui,que trèsfaiblementattaquées par I'oxygène libre, àla
température ôrdinaire. Même placées,in
vitrô, dans lesconditions de température de réaction et d'oxygénation qui
se trouvent
réaliséesdans
l'organisme, ellesne sont
pas oxydées; pour les oxyder, il faut avoir recours à I'oxygène à' l'état naissantou
actif. D'autre part, I'oxygène,qui
circule dansle
système, se dégage de sa combinaison avec I'héma- globine à l'état moléculaire ou passif, et ne possède pas plus d'énergie oxydante que I'oxygène de I'air.'
Il est donc évident que pour effectuer les oxydations éner' giquesqui
constituent la basede la
plupart des fonctions vitales, I'organismedoit avôir à
sa dispositidnune
source abondante d'oxygène actif. En d'autres termes,il
doit possé- éler le moyen de rendre actif I'oxygène qu'il emprunte à I'at- mosphère.1 Duclaux, Mitobiologie, II P. 566.
2 Bach, Moniteur scientifique, Qnesneville, juillet 1897, p.79.
-6-
On a émis plusieurs hypothèses
pour
expliquer le méca- nisme de cette transformation de I'oxygène passif en oxygène actif.En 1819 Taddey avait remarqué que la farine de froment bleuit la résine de gaïac au contact de I'air, Iorsqu'on ajoute de I'eau à ce mélange.
En
1820 Planchel recherchela
cause de ce bleuissement dela
teinturede
gaiac. Les expériences auxquellesil
se livra, démontrèrentque I'air et la
lumière sont incapables à eux seuls de le produire.Ilreconnut par contre que les racines fraîches de certaines plantes bleuissent liémulsion de gaïac. Ayant constaté que la chaleur détruit I'activité des substances
qui
provoquent la coloration bleue, Planche en avait conclu qu'elles étaient vola- tiles.Il supposait que le principe actif était un composé de cya- nogène qui existe normalement dans les plantes et qui, sous I'influence de
la
chaleur,forme de
nouvelles combinaisons ne possédant plus de propriétés colorantesD'autres faits du même ordre furent observés daus la suite, mais
ce ne fut
que SchônbeinI qui
chercha à donner une explication véritablement scientifiquede
ces phénomènes d'oxydationSchônbein venait de découvrir l'ozone, dont il avait cons- taté les propriétés oxydantes t1ès prononcées. Ayant remar- qué
Ie
bleuissement énergique de I'émulsion de gaiac sous l'influence de I'ozone,il
conclut que dans tous les autres cas, le bleuissement était dû à I'ozone, dont la formation était cor- rolaire de toute oxydation lente. Schônbein attribua au suc frais de certains végétauxqui
bleuissent Ia teinture de gaiac, une action catalytique particulière, à Iafaveur de laquelle I'oxy- gène passif acquerrait les propriétés de I'ozone. Celui-ôi, qui1 Planche 1,, Pharmac., 1820, t. VI, p.6.
1 Schônbein,./oarnalfiir prakt. Chen., t. c. v., p. 198 (1868).
7
rêsulterait de la décomposiiion
de la
molécule d'oxygène en pârties' égales d'ozone et d'antazone, formerait avec la résine de gaiac un composé de couleur bleue, désigné parle
nom d'ozonide. Schônbein ne manqua pas de constater que I'action de ces sucs'était très fugace et disparaissait lorsqu'ils étaient exposés au soleil ou soumis à l'ébullitionEn
1872 Struvel, et plus tard Clermont et Chantard, firent quelques expériences relatives àIa
transforrnation du pyra- gallol en purpurogalline sous f influence dela
gomme ara- bique et de quelques liquides tels qùela
salive, le sang, etc.Mais
I'idée
de I'interventiond'un
ferment oxydant dans cephénomène ne se
fit
pas encore jour.En
1883 Hikorkuro Joshida découvrit que Ie noircisse- ment à I'air de la laque japonaise était provoqué par un fer- ment solublequ'il
réussità
séparer et auquelil
attribua unpouvoir
oxydant en se basant sur quelques expérienc€S'âv€c le suc de I'arbre à laque.En
1892 Jacquet 1 montra que les tissus du poumon, durein, du
musclede
cheval, oxydentI'alcool
benzylique et I'aldéhyde saliôylique,même
quandils ont été
congelés, réduits en bouillie ou traités par I'eau phéniquéeà2
olo,tan-dis qu'ils cessent d'agir après avoir été ihauffés à l'ébullition.
En 1893 Bertrand reçut du Tonkin un échantillon de latex pur de I'arbre à laque et institua des recherches
qui lui
per- mirent d'établir d'une manière certaine I'existenced'un
fer- ment oxydant;II
isola le ferment et détermina les conditions de son'action.Pour isoler le ferment, on mélange le latex avec 5 à 6 fois son vôlume d'alcool à 95 0/0, le ferment, insoluble dans I'alcool fort, se précipite.
On jette sur une toile fine et on'délaye Ie précipité resté sur le filire à plusienrs reprises dans I'alcool en filtrant chaque fois.
1 JWémoires de la soci{té de Bio\ogie,9e série, t. x. L L; p. 56 (1892).
- 8'-
Le précipité est repris par I'eau. distillée froide,
il
s'y,dis- sout à I'exception$'un
faible résidunoir qu'on
sépare par filtration. On reprécipite la liqueur par un grand excès d'alcool, on filtre et on dessèche le précipité dans,levide.
.C'çst
geJte substancequ'on
appellela
laccase.Voici
la composition que Bqrtrand attribue auproduit
quril.a étudié sous.le nom de,laccasse : rHumidité (dosée à
f tZO";
pour 100z
7,40Gomme (arabane et
galactane)
84,95.
Laccase (N:
0,40 pour100)
2,SOCendres 5,17
.Pour établir avec certitude le potrvoir oxydant de
la
lac-case, Bertrand a choisi des corps facilement oxydables: l,hy- droquinone
et le
pyrogallol.A la fin de
I'expérience, on qxtrait les gaz pour procéder à leur analyée. euand on emploie llhydroquinone, onyoit
la solutionse
coloreren
rose pour.foncer de plus en plus, puis apparaître des lamelles cristal- lines.
On
conState que I'oxygènea dispafu du
ballon. Le liquide exhale une odeur de quinone; quant au précipité, il.est constitué par de la quinhydrone. La laccase.a donc pro- voqué l'oxydation de I'hydroquinone. Si on la fait bouillir au préalable,
la solution
d'hydroquinone peut être agitée pen- dant.plugieurs jours à I'air sans absorber des quantités nota-bles
dloxygènq..
jjAvec
le
pyrogallol,on
obtientun
précipitéde
purpuro- galline. En même temps on reconnait que I'oxygène a disparu et qu'il a été remplacé, en grande partie,par du g.r c"ib"-,
ruque, s It
y
adonc
là, dit Bertrand,un
échange gazeux qui ressembleen
quelque sorteà
une respiration artificielle, èt peut-être ieprésente.t-ilun
phénomène très.voisin
de ceux qui se passent dans Ia,regpiration-des végétau1. >; ...'.
.!..i l
1 Annales de chinie et de phy.qiqu.e, ite série, t, 12, p,, 128 (l8g?).
o
-9-
Ayant prouvé lrexistence
de
l.a laccase dansun
grand nombre de végétaux, Bertrand donna aux fermentsde
cette catégorie Ie nom d'oxydases.En
outre de I'hydroquinone et du pyrogallol, la laccage est capable d'oxyder I'acide gallique, le tannin, les amines aromatiques et I'acide iodhydrique.Bertrand 1 rechercha :quel était I'agent actif de I'oxydase.
Dans ce but,
il
calcina le ferment oxydant de I'arbre à laque.L'analyse des cendres y décela une Quantité relativement considérable de manganèse, soit 2,5 pour 100
du
poids totaldes cendres
Restait à savoir si c'était
là
une simple coïncidenceou
si I'activité du ferment était iiée à la présence du manganèse.Pour résoudre cette question, Beitrand isola Ia laccase de la luzerne, qui est très pauvre en manganèse, et il essaya son pouvoir oxydant sur une solution d'hydroquinone.
Ce
pouvoir oxydant s'étant trouvé être très faible, Ber- trand 1 ajouta à la laccase des sels de manganèse, cequi
eutpour résultat
d'augmenter cônsidérablement I'absorbtion .d'oxygène, comme le démontrent les chiffres suivants:Oxygène absorbé:
1) sel de manganèse
seul
0,2 cma2) laccase
seule
0,3 cm33) laccase additionnée de sel de
Mn
6,3 cm3Le
pouvoir oxydant est donc en rapport direct avec la teneur en manganèsedu
mélange oxydant. Bertrand l fitres- ,sortir que le manganèse nelui
paraissait pouvoir être rem- r:lacé dans I'oxydase,par aucun autre métal, même par Ie fei.Bertrand 2 chercha encore à se rendre compte
si
certains :selsde
manganèsene
possèdent pas.,par
eux-mêmes, lapropriété .
de
transporter I'oxygèneiur
cartains composés organiques. L'expérience démontra que clétaitle
cas. TousI
Bertrand, Académie des sciences, t.724, p.1034 (1897).2 Bertrand, Académie des sciences, t. 124, p.1355 (1897).
_10_
les sels manganeux
ont
montré.la façu{té de fixer I'oxygéne Iibre sur l'hydroquinone.u Si.l'on veut admettre, dit lf auteur, que les sels de manga- nèse en solution aqueuse sont partiellement hydrolysé, c'est- à-dire transformé par fixation d'eau
en un
mélange d'acide libre et de protoxyde de manganèse:R"Mn+H'O-R"H2fMnO
On
se rendra trèsbien
compte du rôle des sels manga- neux dans les expériences précédentes.,
On sait que le protôxyde de manganèse s'oxyde au con- tact de I'air.
Au
cours de cette oxydation, la molécule d'oxy- gêne libre Oz, €St, d'après Bertrand, nécessairement scindéeen
deux atomes, atomesnon
saturés,et par
conséquent actifs, c'est-à-dire capable d'eiercer une action oxydante éner- gique: I'un de ces atomes se porte sur une molécule de pro- toxyde de manganèse pour donner du bioxyde:MnOf
Oz:
MnOz
f O
tandisque
I'autre peut sefixer
indifféremmentsirr
une nou'velle molécule de protoxydeou sur un
autre corps oxydable.A son tour le
bioxydede
manganèseest
attaqué par I'acide R"Hr,ii
ya
de nouveau miseen
liberté d'un atome, d'oxygène et régénération du composé primitif :RlH,+MnOz:R"Mn+O+HrO
On voit que, d'après Ia théorie de M. Bertrand, Ie manga- nèse serait donc le véritable principe actif de I'oxydase, celui qui fonctionne
à la fois
comme activateur et cômme con- voyeur de I'oxygène.Mais
desfaits furent
découverts qui ietèrent quelques doutes sur la validité de cette interprétàtion.Sarthou
r,
Slowtzow 2et
lssaiew 3 préparèrent desoxy-
t Journal de pharmacie et de chimie, XI, 482.
'
Zeit, f. physiol. Chenie, XXI, 227 (1900).3 Zeit, f. physiol. Chemie,45, 331 (1905).
- 1t -
dases exemptes
de
manganèsè,mais
contenant du,fer ef
dont I'action était identique à celle des oxydases de Bertrand qui contenaient du manganèse. De plus Issaiew çonsiata que
les
sels de manganQse n'exerçaient aucune influence sur son oxydase à base de fer.ll fut établi
aussipar
Rosenfeldr,de
Stôcklein 2et
par Bach et Tcherniak 3 que la peroxydase, dont les relations très étroites avec les oxydases sont indéniables, ne contient ni ferni
manganèse.Enfin
Bach a réussità
purifier des oxydases retirées de champignons de façon à en éliminer complètement le fer et le manganèse, sans avoir affaibli beaucoup leur puis- sance oxydante. Contrairementà la
théoriede
Bertrand le manganèse n'est donc pas le principe actif de la laccase, Mais si les métaux lqurds ne sont pas nécessaires pour la manifes- tation de I'action oxydasique, à quoi faut-il attribuer Paccélé- rationde
I'oxydation,en
présencede
certains sels ? Estce l'action du ferment lui-même qui est accélérée par les sels ou bienle
sel ne fait-il qu'accélérer la transformation' ultérieure des produits d'oxydation déjà formés ?Pour résoudre cette question, Bach r
fit
I'expérience sui- vante:une
solution d'oxydasede
champignons purifiée aété additionnée de pyrogallol et le mélange a été traité par un courant d'air. Lorsque
la solution eut pris une
coloration jaune prononcée,la
moitiéde la
solutiona
été soumise àllébullition
pour
détruire I'oxydase et après refroidissement les deux portions ont été additionnées de quantités égales de sulfate d'alumine. Dansles
deux cas, la marche de la trans- for'mationdu
produit d'oxydation jaune en purpurogalline a1 Oxydase aus Retlischmurzel, St-Pelersbourg 1906 (thèse).
2 Contribution à l'étude de Ia peroxydasa, Genève 1907 (thèse).
3 Berichle der d. Chem. Ges,, 41,2345 (1908).
a Berichte der d. Chent. Ces., 43,364 (1910).
5 Archives des sciences physiques et natu,relles,30, 152 (1910).
-t2-
.été exactement la rnême. D'où
il
résulte que c'est Ia deuxième supposition qui se trouve confirmée.En même temps Bach 1 énonça une théorie qui donne une tout autre interprétation des faits observés. Le trait essentiel de cette théorie consiste dans la supposition que la molécule êntière d'oxygène libre se combine avec les substances faci- lement oxydables
pour
donner un peroxyde labile. La subs- tancedifficilement
oxydablepar
I'oxygènelibre,
s'oxyde facilement par ce peroxyde.Soit
A
une substance facilement oxydable,par
exemple I'essence de térébenthine. B une substance se trouvant mélan- gée à celle-ci et ne pouvant, à elle seule être oxydée par l'oxy- .gènelibre
que très lentement.Au
contact avêc I'oxygène A'se combine avec une molécule d'oxygène qui a subi préala- blement une scission partielle
* O
O-,
etil en
résulteun
peroxyde AOz. Celui-ci réagit avecB
enlui
donnant la moitié de I'oxygène additionné:AO'+B AOfBO:
La
molécule de I'oxygène O:
O subit grâce à l'énergie libre des corps oxydablesune
scission incomplète en-
O-
O-.
Ce proupe s'additionne à toutes les substances oxy- .dables indépendamment de leur nature chimique, en donnant des peroxydes dans lesquels la moitié de I'oxygène est très faiblement liée. C'est cette partie de l'oxygènequi
se trans- porte facilement sur d'autres substances oxydables..
D'après cette théorie, I'action de la phénolase 1 se produit d'après le même schéma d'après lequel se produisent toutes .les oxydations lentes.'
Biochemisches Cehtralblatt,Bd.l, Nos 11 et 12,15mai et ljuin (1903)t Dans son mauuel Die Fermente untl ihrc Wirhunsen. Onnen- ,heimer propose de donner à Ia laccase le nom de phénolas"e.
_13_
La
phénolase se combine avec|oxygène de l'air
pour-donner un peroxyde intermédiaire,labile qui oxyde ensuite le phénol se. trouvant en sa présence.
Gependant Bertrand 1a cru
voir
une nouvelle preuve de sa théorie dansle fait
queles
acides exercent une action paralysante sur la laccase.En
partant de I'idée que la laccase est un sel.de manganèse d'un acide organique laible RHz, on pouvait prévoir que tout acide plus fort que le complexe RHz, devait s'emparer du manganèse de la laccase pour former un sel stable et incapable dedonier
lieu à la série de transfor- mationsqui,
d'après Bertrand, expliquentle
mécanisme de.I'action oxydasique. On aura par exemple, âvec I'acide chlor- hydrique, la réaction suivante:
RMnf2HCl:RH'+MnCl2
Comme I'activité du complexe RHz est très faible,
on
pour- rait également s'attendre à ce que la laccasefût
très sensible aux acides. En faisant agir dela
laccase sur une solution à20lo de gaïacol additionnée de quantités croissantes d'acides, Bertrand a en effet constaté qu'une quantité d'acide sulfurique correspondant
à
unedilution
dlune demi,molécule-gramme d'acide sulfurique dans 1000 litres d'eau, arrête I'action de la laccase au 1,'zoooo. Ayant repris l'étude de cette question, Bach et Sbarsky 1 ont tout d'abord relevé que Bertrand n'a pas tenu compte dulait
que I'acidité du milieu peut retarder ou arrêter complètement l'oxydation des phénols indépendamment de I'action qu'ils peuvent exercer sur lâ laccase elle-même. Pourse fâire une idée de I'action des acides sur la laccâse, il fallait donc étudier séparément ces deux facteurs.
..
r_C. R. dp l'Académie des Sceences, t. 115, p.340 et Annale de l'Ins- titut Pasteur, t. 21, p. 673 (1907)..1 De l'influence des acides et des alcalis sur la phënolase et la pero- xydase, par B" Sbarsky (thése), Genève 1911.
-.14
,'Les lecherches étendues que:Bach
et
Sbarskyont.insti-
.tuées avec
'
I'ci>tydase des champignohs ont déinontré:1o que de petites quantités d'aiides,:loin de pâralyser I'ac, tion de l'oxydase, l:accélèrent
rrotablement
:' "2o qùe
,les ,quantitês d'acides, nécesÉaires ,pôùr,airêter complètemeht I'actibn d'une quantité donnée,de ferinent'soiit très considéiables'et dépassent, suivant'la nature dès acidds,5
à 100:fois: le poids du ferrnent emplôyé, commele
moniiele
tableau suivanti
.Dose'mortelle poui 0,02 g. de'phénolase
Acides:
sullurique chlorhydriquc oxaliquecitrique
lactiquegrarnmes:0,134 0,109 0,135 3,904 7,0i0 gr.équiv.: 0,0027
0,002930
que les
quantitês 'dtacides nécessairespour
arrêter complètement I'actiond'une quantité
donnéede
ferment 'varie avec la nature des phénols sôumis à I'oxydation. Ainsi, pour supprimer totalemeirt I'action oxydante de ta phenoh$é :sur des quantités équivalentes d'hydroquinone, de pyrogallolet de
galacol;il a fallu
employerles
quaritités suivantes .d'acide sulfuriQue:Hydroquinpne i
0,0989 gr. HzSOa
Pyrogallol
0,134.
>Caiacol , 0,245
>,
Les
résultatsde
ces, recherches ont .enlevé toute 'base expérimentaleà
llhypothèsede
Bertranden
même temps .qu'ilsont
fait,surgir des problèrnes nouveaux. Cequi
étalt particulièrement intéressant, c'était de rechercher les causes .des variations des doses paralysantes d'acides en'fonction ..des substrats soumis à l'oxydation parla
phénolase. Pour expliquer ces variations,deux
hypothèses se présenteht àl'esprit: ou bien le fermênt connu sbus le nom de'lâcCase ou -phénolase serait en. réalité un mélange
de
plusieurs ferments*pécifiques se comportant différemmént aùec les acides;'ou
-
15 -._bien
les variations observées seraient duesaux
caractères propres des substrats dont I'oxydabilité serait modiTiée dans des proportions différentes par les acides.Pour
éluciderce
problème, Bach 1et
Maryanovitch onl institué des recherchesqui les ont
conduits àla
conclusionque c'est la
:première alternativequi
répondà la
réalité.Toutes les tentatives d'isoler par précipitation fractionnée ou par I'action ménagée des acides I'une ou I'autre des oxydases ,spécifiques supposées exister dans Ia phénolase, soit de sup- prirtrer
I'une
des fonctionsde
I'oxydase sânsen
détruire toutes les autres, ont complètement échoué.D'autre part, pour éviter I'action
par trop
énergique des acides sur Ia phénolase, ils les ont remplacés, dans l'étude de I'influence du milieu sur I'oxydation des différents substrats, par des sels neutres. Les résultatsqu'ils ont
obtenus ont de nouveau démontré que, toutes choses égales d'ailleurs,I'in-
fluencedes
sels varie avecIa
naturedes
substrats. C'est .ainsi, par exemple, que le chlorure de calcium retardeI'oxy-
dationdu
gaiacol parla
phénolase(-
74 o/o), mais accélèreI'oxydation de I'orcine
(+
234 0/0). Le sulfatede zinc,
par .contre, accélère I'oxydationdu
gaïacol(+
42 o/o)et
retarde -celle de I'orcine(-
37 o/o), etc.Bach et Maryanovitch expliquent ces faits en admettant que.les sels forment avec les substrats des complexes dont
les
propriétés, entre autres I'oxydabilité, diffèrentde
celles des substrats primitifs.Un
grand nombre de faits tirés de la chimie des composés complexes organo-minéraux militent en faveur de cette interprétation. Bach et Maryanovitch formulent leur conclusion en disant que l'influence spécifique des sels sur I'action de la phénolase résultentnon
pas des propriétés 'du ferment, mais de celles des substrats.I
Contribation à l'étude des.de la phénolase (thèse), Genève I913.ph[nonènes
de spéciJicité dans l'action
-16-
D'après Ia théorie de Chodat et Bach, théorie-qui s'appuie sur un.-grand nombre dpr-.{aits;
la
laccaseou
phênolase est constituée par.un système oxygénasef,
péroxydase.L'oxy-
génase est.un corps termolabile
qui
absorbe lloxygène avecfprmaiion de
peroxydes.La
peroxydase accélère ltaction oxydante de ces peroxydes comme Ie sulfate ferreux accélère l'action oxydantedu
peroxyde d'hydrogène.Il
était intéres- santde.fechercher quglle serait lfinfluence des sels sur cha-cun
d.es éléments de ce système oxydant, et.,notamment sur:la peroxydase qui se laisse facilement isoler à liétat physiolo- giquement pur, c'est.à-dire,
ne
contenant.ni
oxygénase, ,ni aucun autre fermgnt. Monsieur A..Bach a bien voulu me pro- poser d'étudier c-ette question, et les recherches auxquellàs je, me suislivré
sous sa direction constituent I'objet du préqenttravail.
jDans la première partie de'ce travail, j'ai
tout
dlabord étu- dié I'influencedu
chlorU.rq de calcium, du sulfate de manga- nèse et du sulfate derzinc sur I'oxydation de l,hydroquinone, du gaiacolet du
pyrogallot parle
système peioxyd.ases -1.- peroxyde dlhydrogène en fonction dela
concentration des sels et en fonction dela
concentrationdu
ferment. A titre de comparaison, j'aifait
une série d'expériencei avec de la phé- nolase en merapplochant autant que faire se pouvait des con- ditions "d'gxydation quej'ai
clioisiespour les
expériences principales.Dans
la
seconde partiedu
travail,j'ai
répété les mêmes expérlences avec de la peroxydase purifiée par ultrafiltration d'après.la méthode de Bach.PREMIERE PARTIE
Expérlences avec la peroxydase purlfiée par slmple préctpitailon.
CHAPITRE I
tlrtraction
dela
peroxydase.La peroxydase employée danS toutes les expériences qui vont être décrites a été extraite du rhizome de raifort.
Deux kiiogr. de raifort jeune et bien lavé ont été hachés à
la machine et mis à macérer avec 600 cm3 d'eau..Au bout de
24
heures,le
mélangea
été soumisà la
presseet
I'extrait obtenu (800 cm) a été traité avec son volume d'alcool à 98 o/0, abandonnéau
repos pendant 16 heures etfiltré. Le
Tiltrat clair,qui
contenait la majeure partie dela
peroxydase de la plante, a été précipité par 3 fois son volume dralcool à 98 o/0.Après 24 heures de repos,
le
précipité a été recueilli sur un filtre tit lavé à I'alcool. Ce premier précipité n'étant pas entiè- rement soluble dans I'eâu, a été broyé avec 100 cm3 d'eau, la solution a été débarassée des portions insolubles parfiltra-
tion et de nouveau précipitée par 400 cm3 d'alcool â 98 0/0. Le précipité, bien lavé à I'alcool, a été séché dans le vide sur du chlorure de calcium. De cette manière,on a
obtenu3,8
gr.d'une
poudre jaunâtretrès
hygroscopiqueet
entièrement soluble dans I'eau. L'activité de cette préparation a été déter- 'minée en faisant agir 0,05 gr. sqr 1 gr. de pyrogallol et 0,3 gr.de peroxyde d'hydrogène daits,50 cm3 d'eau et en pesant la'
purpurogallineformée d'ap!è9_fa méthode de Bach et Chodat.
Obtenu 0,158 gr. de purpurog'alline, soit 3,1 mg.
par
mg. de peroxydase employée. L'activitéde
cette peroxydase était 1 fois et 1/z aussi grande que celle préparée pourla
première fois par Bach et Chodat.20
CHAPITRE II
Méthode employée pour
suivre
I'influenoe des selssur
le$,V,s!ème oxydant poroxydase
*
pproryrlo dthydrogène.Pqur étudier Finflqençg des divers, sels
sur le
syst.èmeperolydase,f
perpxyde d'hydrogÈne dans I'oxydation de diffé1.ç4!s subgtrals,il
a fallu adopter une mpthpdg d'analyse applicable à toug les cas. Lorsqu'on oxyde le pyrogallol, I'hy- droquinpneet:le
gaiacolpar la
peroxydaseet le
pçroxyde d'lrydrogène,il
se forme ,d'abord des produits dioxydation colorés (quinonqs) qui se condensent ensuite avec les subs- tances non encpre oxydées'pour former des pro.duits plus ou mains insolubles dans I'eau:
purpurogalline, quinhydrone, tètragaîacoqurnone. On peut dgnc suivre l'action oxydante en prenant comme point de repère, soit la coloration des mélan- ges en réaction, soit les produits de ôondepsation formés.Pour duivre lloxydation du pyrogallol, la pesée de la pur- purogalline, oui. est peu soluble dans l'eau froide, donne de très bons résultats. Mais avec l'hydroquinone
et le
gaiacol,les
résultatssont
beaucoup moins bons: C'estpour
cette raison,que i'aidt
recourir au dosage colorimétriqUe deq pro- duits d'oxydation primaires qui sont encore entièrement solu:bles dans I'eau.'Comme pour les dosages colorimétriqup I'ho- mogénéité de liquides colorés est une condition essentielle;
il
a fallu choisir les concentrations de ferment et de substrals de telle sorte que la. formation de produits de condensation peu solubles nevint
pas troubler I'opératipn.colorimétrique.Après
un
certain nombre d'expériences prélimimaires, j'ai adopté le mode d'opération suivant:Toutes les expériences
ont
éte effectuées dans des tubes-21 -
de colorimètre de
2
centimètresde
diamètre et de20
centi- mètres de hauteur. Dans les tubes disposés en série,j'ai
intro-duit un
mélange de 0,0001 gr. de peroxydase, de 0,001 gr.- mol. de substrat de 0,0002 gr.-mol. de peroxyde d'hydrogène et des quantités croissantes de sels de 0,0002 à 0,0010 gr.-équi- valent dans 20 cm3 d'eau. Comme coloration étalonj'ai
pris pour le dosage celle que le perodyde d'hydrogène produisait dans les conditions de I'expérience en agissant sur le substrat en dehors de I'intervention de la peroxydase et des sels.Toutefois, dans le cas du gaïacol
qui
n'est point attaquépar le
peroxyde d'hydrogène dans ces conditions,j'ài
étêobligé de prendre pour unitÉ de comparaison
la
coloration provoquée par les quantités indiquéesde
peroxydaseet
deperoxyde d'hydrogène en I'absence des sels.
En
outre des essais-étalons, des .essais-témoinsont
êté institués avec le peroxyde d'hydrogène et les sels en I'absence de peroxydaseet
avecle
peroxyde d'hydrogène etla
peroxydase rendue inactivepar
l'ébullition en I'absence de sels.Les expériences ont été faites à la température ordinaire et
Ieur durée
a
étéde t
heure, comptée depuisle
moment de I'addition du peroxyde d'hydrogène au mélange.Au
bout de ce temps, tes teintes ont été égalisées dans tous les tubes en laissant coulerde
I'eau pure, au moyen d'une burette, dans les tubesdont
la coloration était plus intense que celle du tûËe-étalon. D'après les quantité,d'."u
ajoutées, on pouvait facilement calculerles
intensités de coloration relatives des produits d'oxydationMes expériences ont porté sur
trois
substrats:
le gaiacol, I'hydroquinone et le pyrogallol, et sur4
sels: le
chlorure de calcium, Ie sulfate de manganèse, le sulfate de zincet
sulfate d'alumine.Dâns les tableaux
qui
suivent,j'ai
consigné les résultàtsobienus avec la première concentration de péroxydase.
- 22.-
T.tslrlu
No 1fnfluenôe du chlorure de calcium
Peroxydase 0,0001 gr.,'peroxyde d'hydrogène 0,0002
gr.-
mol., substrats 0,0001 gr.-rnolécules, chlorure de calcium quan- tités croissantes de 0;0002 à 0,0010 gr.-équivalent.
'
Intensitês relatives de colorationSubstrats
Gaïacol 0 0 0
H
I
01
1,40 2 2,60 ,15 1,90
1,
1,60,
2,25 3,30
1;40 2,05 2r95 1,25 1,70 2,45
On voit que,le chlorure de calcium qui, à lui seul, n'accé-' 1ère pas I'action oxydante
du
peroxyde d'hydrogène sur Ie.gaiacol, accélère au contraire de 25
à
40 0/o celledu
syStème peroxydasef
peioxyde d'hydrogène. Avee I'hydroquinoneet le
pyrogallol,dont
I'oxydation est notablemênt accélérée par'le chlorure de calcium dans les mêmesconditions,'ii
sé'produit une superposition de I'action des systèmes oxydants sels
f,peroxyde
d'hydrogèneet
peroxydasef
peioiyded'hydrogène. On constate ici que les nombreb obtenus rlans I'action simultanée' de ces deux systèines, est pôur'ôhaque concentration, inférieure
à la
somme des nombres Que les' deùx systèrires ont fourni en agissant séparément.Li
causeprobable de'ce phénomène sera discutée plus loin.
Sans peroxydase Avec peroxydase'
sans Sel
gr.-équivaient CtCl2 0,000? 0,0006 0,0010
Sans gr.:équivalentCacl2
Sel 0,0002 0,0006
-23-
Tlst-elu
No 2.
Influencedu sulfate
de manganèsePeroxydase 0,0001 gr., peroxyde d'hydrogène 0,0002
gr.-
moléc., substrats 0,001 gr.-molécule, sulfatede
manganèsequantités croissantes de 0,0002 à 0,0010 gr.-équivalent.
I ntensités relativ es de co loration
Substrats
0,0006
Gaiacol Hydroquinone
Pyrogallol
1,00 1,05 l,2O lr25 1,25
Les résultats ci-dessus confirment les observations faites avec le chlorure de calcium.
:
TABLEAU No 3.
Influenoe du gulfate de zincPero:iydase 0,0001 gr., peroxyde d'hydrogène 0,0002
gr.- mol.,
substrats 0,001 gr.-moléc., sulfatede zinc
quantitéscroissantes de 0,0002 a 0,0010 gr.-équivalent.
Intensités relatives d'e coloration
Sans peroxydase Avec peroxydase Subàtrats gr.-équival, ZnSOI gr.-équival. ZnSOr
0,0006 0;0010 0,0006 0,0010
1 1 1
0
1 1
0
1
I
0 0 0 1 1,10 ,20
,30 ,85
1,26 1,50 1;05 1,15 1,25 lr70 1,75 1 95
sans sel
Gaiacol Hydroquinone
Pyrogallol
0 1,75 1,10
0 3,50 1,75
0 5,50
4e5
1
1,50 1,70
1,50 2,00 1,70
1,50 4,59 2,10
1,50 6,50 2,80 Mêmes observations que pour les résultats du tableau No 1.
Sans peroxydase Avec peroxydase
gr.-équival. MnSOr o,ooo2l0,0006lo,oolo sans
sel
gr.-équival. MnSOa o,oooz
I o,oooo
I
sans sel
Tlsleeu
No 4fnfluenos
du
suffate d.,aluminiumPeroxydase 0,0001 gr., peroxyde d,hydrogène 0,0002 gr._
mol., substrats Q001 gr.-moléc., sulfate d'aluminium quantités croissantes de 0,0002 à 0,0010 gr.-équivalent.
-24-
Intensités relatives de coloration Avec
gr.-équiv. Alg(SOl)a sans gr,-équiv. Al2(SOq)3
sel 0,0010
Substrats
Gaiacol
0,0002 0,0006
0,35 7,00 7,00
0,001
Hydroquinone Pyrogallol
1
1,50
l,4o
De tous les sels examinés, seul
le
sulfate d'alumine s'est trouvé accélérer I'action oxydantedu
peroxyde. d'hydrogène sur le gaiacol. Mais en se superpo.ant à I'aciion o*yAantË Ousystème peroxydase
f
peroxyde d'hydrogène,I'action
du sulface d'aluminea
produit, non pas une accélération, r.naisun retard absolu de I'oxydation. Dans Ie cas de l,hydroqui-
llne
et du pyrogallot, it.y a
purementet
simplement éffet additif de l'action oxydante des deux systèmes pour toutes les concentrations de sulfate d'alumine employées.0
I
1
Ar22 3,50 3,50
0,70 7,75 8;00 0,45 .5,00 4,00 o;50
1
Sans peroxydase
sans
sel 0,0002 Q,0006
-25-
CHAPITRE iII
Elxpériencet""";"";;ljlir:ï*concentrâtioû'
Le fait que, dans l'action simultanée des systèmes
sel
-[- peroxyde d'hydrogèneet
peroxydasef
peroxyde d'hydro-gène sur les substrats,
ily
à eu superposition dei deux actions ayant pour résultat dans la plupart des cas un retard manifestede
I'oxydation, pouvait s'expliquer,soit par
le.partage des substrats entre les deux systèmes oxydants,soit par
I'effet des sels surla
peroxydase. La première supposition pouvaità
peine entreren ligne de
compte, puisque les substrats étaient toujours employésen
excèset
que par conséquent, rien n'empêchait I'oxydation de se poursuivre jusqu'à l'épui- sement complet des deux systèmes oxydants. Restait donc la seconde supposition, l:effet des sels sur Ia peroxydase. Dans I'espoir d'obtenir des données de natureà
ieter quelquelu-
mière sur cette question,j'ai
répétéles
expériences décrites plus haut en variant la concentration de la peroxydase. Les ex- périences ont été faites avec des concentrrtion, de peroxydase allant de 0,0001 à 0,0005 gr. dans 20 cm3. Mais pour nLp"t
trop encombrer mon travail de tableaux,.je relate ci-après les résultats extrêmes, c'est-à-dire ceux obtenus avec 0,0005 gr. de peroxydase air lieu de 0,0001 gr., toutes choses étarit reitées égales d'ailleurs.Tlelenu
No bInfluence du
sulfate
de manganèsePeroxydase 0,0005 gr., peroxyde d'hydrogène 0,0002
gr.-
tnol.,
substrats 0,001 gr.-molécule,sulfate:de
mangarièse quantités croissantçs de 0,0002 à 0,0010 gr.-équivalent.Sans peroxydase
-26-
I nte nsitë s re lat iv es de c o lo r atio n
Substrats
Caiacol Hydroquinone
Pyrogallol
gr,-équival, MnSOe 0,0002 0,0006
0 0
1,00 0,15 1,15 1,15
Avec peroxydase
gr,-équival. MnSOI
0,0006 0,0010
1,15 1,25 1,25 1,60 1,60 1,60 2,00 2,05 2,05 sans
sel 0
1 1
1 1
3,25 2,25 0 ,20 ,25
En
comparant les nombres consignésdans ce
tableau- avec ceuxdu
tableau N02, on
note que, pourle
gaiacol, I'augmentation de la concentration de la peroxydase du simple au quintuple n'a en rien modifié I'influence du sulfate de man- ganèse sur le système: dans les limites de l'erreur d'expérience, I'accélération de I'oxydation est restée la même dans les deux cas. La même remarque s'applique aussi à I'oxydation de I'hy- droquinoneet du
pyrogallol, avec cette différenceque
le retard relatif s'est maintenu dans les mêmes limites, malgré l'accélération absolue déterminéepar
l'augmentationde
la concentration de la peroxydase.T.reI-eÀ,u No 6 fnfluence
du sulfate
de zincPeroxydase 0,0005 gr., peroxyde d'hydrogène 0,0002
gr.-
moléc., substrats 0,00l gr.-molécule, sulfate de zinc quantités croissantes de 0,0002 à 0,0010 gr.-équivalent,
Intensités relatives de co lo ration
Sans peroxydase Avec peroxydase Substrats
Caiacol Hydroquinone
Pyrogallol
gr.-équivalent ZnSO+
gr,-équival.
0,0010 0,0002
0,0010 0,0006
sans sel
1
2,5O 2,60
I
3,00 2r25 0 5;50 2,95 0 3,50 1,80 0
I
1 0,0002
0 1,75 1,15
1
4,00 2,65
1
2,75 2,65 sans
sel 0,0006
27-
L'augmentation de la concentration de
la
peroxydase dursimple au quintuple a eu pour effet d'abolir I'accélération pro- duite par
le
sulfatede zinc sur I'oxydation du
gaïacol par I'intermédiairede la
peroxydasemoins
concentrée (50 0/0, voir tableau N0 3) et d'accentuer le retard dans le cas de I'oxy-' dation de I'hydroquinone et du pyrogallol.TesteAU No 7
fnfluence
du sulfate d'aluminium
Peroxydase 0,0005 gr., peroxyde d'hydrogène 0,0002 gr.-' mol., substrats 0,001 gr.-moléc., sulfate d'aluminium quantités croissantes de 0,0002 à 0,0010 gr.-équivalent.
I ntensités relatives de co loration
Sans peroxydase Avec peroxydase Substrats gr,-équiv. Als(SO+).q sans gr.-équiv,AIg (SOr)g
sans
sel 0,0003 0,0010 sel 0,0006
Gaîacol Hydroquinone
Pyrpgallol
2,50 2,25
"
Comme pour le sulfate de manganèse (tableau No 5) l'aug*mentation de la concentration de
la
peroxydase'n'a pas mo- difié sensiblement le retard exercépar
le sulfate d'aluminiumr sur la peroxydase 5 fois moins concentrée (tableau No 4).0
1 1
0,60 0,32 1
0,11 4,00 3,00
0,0006
0,20 7,55 7,00
2,50 0,65 3,50 8,25
0,0010
0,62 5.25 12,00
28
CHAPITRE IV
lkpériences
avecla
phénolase-
- I contribution à l'étu_de des phénomènes de spécificité dans I'action"de la phénolase. (Thèse 1913)
Les expériences décrites jusqu'ici
ont
démbntréque
le"chlorure de calcium, re sulfate de manganèse et Ie surfàte de :zinc, qui n'exercênt, pendant la durée àe I'expérience, aucune
"action accélératrice sur l'oxydatigg du gaiacol par le peroxyde .d'hydrogène, accélèrent notablement-l'oxydition
âe
rnérn.,substrat par le système peroxydase
f
peroxyde d'hydrbgène"(Tableaux Nos
l,
2 et 3). Dans tous les autreé cas, aussiîien,
pour le gaiacol que pour lrhydroquinone.et le;iryrogallol, il y 'a superpostiton dg I'acrion du sel et de celle de la peroxydasÀ,
superpo.sition ayant pour résultat un retard de l,oxydaiion. Ce retard trouve son expression dans le fait que l,actiàn des deux 'facteurs (sel et peroxydase) âgissant,simultanértrent
sur
les ,substrats en présence de peroxyde d'hydrogène, est inférieure à la somme de leur acticins sépârées.iorri.'pour
l'influence ,des sels sur la phénolase, nous nous trouvon.i.i.n ,rré;;;;;
.de certains phénomènes
de
spécificitéliés
à'la
naiure des substrats. Les mêmes sels, agissent dans des conditicins iden- tiques, accélèrentou
n'accélèrent pas.,I'action oxydante du système peroxydasef
peroxyde dlhydrogène.Toutefois ces phénomènes de spécificité sont d?un autre
"ordre que ceux observés par Mlle Maryanovitch 1 avecla phé- nolase. En examinant de plus près les conditions de ces expé- riences, i'ai relevé qu'elle
a
préparé sa phénolase d,ap1èJ la 'méthode de Bach en soumettant du suc de Lacterius vallereus-29-
à Ia précipitation froctfônnée par I'alcool en présence de sulfate.
de magnésie.
ll
en résulteque la
phénolaseainsi
préparée.devait contenir âes quantités plus
ou
moins notables de ce.sel. Or la présence de sulfate de magnésie pouvait contrecarrer ou au contraire favoriser I'action des sels que
Mlle
Maryano- vitch a employés.C'est ôn
partantde
ces considérations queje me
suis décidé à répéter partiellement les expériences de Mlle Marya- novitch en me servant d'une phénolase préparée par un autrê.procédé.
Deux kilogrammes de champignons (Lacterius vallereus), récemment cueillis ont été broyés dans une machine à hâcher,.
la pulpe obtenue (700 cms)
a
été mélangé avec son volume d'eau préalablement chauffé à 200 dans une capsule de porce__laine, et
le
mélangea
été chauffé au bain-marieà la
même température pendant 3 minutes. La tyrosinase contenue dans.la
pulpea été
complètement détruite, mais I'extrait obtenu s'est trouvé être très riche en phénolase.L'extrait, filtré à traveis un linge, renfermait des substances.
pectiques et gommeuses
qui
rendaieni longueet
difficile la,purification ultérieure
du
ferment.Le
suc obtenu(l
litre), aété rnélangé avec
1
litre d'alcool et abandonné pendant 24 heuresà
lui-même.Au
boutdp
ce tempsil
s'est produit un précipité abondant, contenant en majeure partie des substances peu solubles dans I'eau. Le liquidefiltré
a été additionné de- 3 volumes d'alcool et abandonné à lui-même pendant 48 heures.Il
s'est formé un précipitéqui a
été séparé par le filtre, Iavé avec 100cm3 d'alcool.et séché dansIe
videsur
chlorure de calcium. Le précipité sec a été dissous dans 200 cm3 d'eau et-filtré. La.solution Iimpide et jaunâtre obtenue a été additionnée d'un litre d'alcool à 98 0/0. Après 48 heures le précipité formé, a été recueilli sur un filtre, lavé à l'alcool et séché.
On a
obtenuainsi
1,25 gr. de phénolase,qui
éiait très active.30-
,
Avant de procéder âux expériences, j'ai déterminé i'activité"de la phénolase obtenue.
1
centimètre cube d'une solution, 'contenait 0,000.1 gr. du ferment a donné, avecl9
cm3 d'une'solution contenant 0,726 gr. de pyrogallol, une coloration iaune accentuée après
5
minutes.Dans les
mêmê conditions, -0,0005 gr. de phénolase ont donné, après3
heures,un
dépôtde purpurogalline.
On
pouvait donc concidérerle
ferment obtenu comme très actif.Pour étudier I'influence du chlorure de calcium, du sulfate de manganèse,
du
sulfate de zinc et du sulfaie d'aluminiumsur
I'oxydatiôndu
gaiacol,de
I'hydroquinone etdu
pyro- .gallol sur la peroxydase, j'ai procédé dela
manière suivante:Une série de flacons Erlenmeyer de 100 cm8 de capacité, munis de bouchons percés de deux trous et portant des tubes d'adduction et d'abduction, a été disposée en batterie reliée à
une trompe à eau. Chaque fiole
a
reçu 50 cms d'eau distillée renfermant des quantités déterminées de ferment, de sel et de :substrat.La quantité de phénolase a été clans chaque cas de 0,0001 gr., celle du substrat de 0,001 gr.-molécule; les quantités de sels allaient en croissant de 0,0002 à 0,0010 gr.-équivalent.
Les fioles chargées et réunies à I'aspirateur, j'ai fait passer
un
courantd'air:purifié
parla
potasse caustique et I'acide sulfurique jusqu'à ce'que les liquides se soient colorés suffisa- ,ment pour permettre un dosage colorimétrique exact.Pour effectuer les dosages j'ai prélevé sur chaque fiole des portions de 5 cm3, que j'ai introduites dans des tubes colori- 'métriques et,
à
I'aide d'une burette,j'ai
ajouté de l'eau aux 'essais jusqu'à ce que la teinte fût uniforme dans tous les tubes.'Comme coloration étalon,
on
apris
dans chaque série celleque
0,0001gr. de
phénolase produisaiten
agissant sur 0,001 gr.-moléculede
substrat dans 50 cm8 d'eau, dans les conditions des expériences. D'après les volumes d'eau ajoutés-31 -
:aux essais pour égaliser les teintes,
il
était facilede
calculer les intensités de coloration servant de 'mesure des processus -d'oxydation. Je lesai
expiimées numériquement en les rap- portant à la teinte étalon, prise pour unité. En outre de I'essai étalon,il
a étéfait
dans chaque série des essais de contrôle .comprenant.1o Lrri:essai qui renfermait 0,001 gr.-molécule de substrat avec de'la phénolase rendue inâctive par ébullition et 0,0010 :gr.-éqdivalent de sel.
20 Un essai avec 0,001 gr.-mol. de substrat
f
0,0010 gr.-.équivalent de sel sans phénolase.
30
Un
essai avec 0,001gr.-molécule de
substrat seul, sans phénolase,ni
sel. Ces essais de contrôle avaient pour but de mettre en évidence I'action des sels sur les substrats .en dehors de l'intervention du ferment actif, soit des matièresminérales qu'il contient.
Pour toutes
les
expériencesje
me suis servide
réactifs chimiquement purs.Les résultats obtenus
sont
consignés dans les tableaux :suivants :TesLe.Au No 8
Influence
duchlorure
de calciumPhénolase 0,0001 gr., substrats 0,001 gr.-molécule, chlo- ,rure de calcium 0,0002 à 0,0010 gr.-équivalent dans 50 cm3.
Intensités relatives de coloration
Expér. de contrôle Substrats
b c
Calacol .I-lydroquinone
Pyrogallol
1 1 1
0,6 0
0 0,23 0,53
1r20 1,65 20
1 1
0,49 1,80 2,60
0 1,85 1,30
0 1,85 1,35
1
I .9-Ë6L=
E'oo 0,0006
gr.-équivalent de sel
0,0002 0 a
-32-
Expériences de contrôle :
a/
Substr.at+
0,0010 gr.-éq.uivalent de self
phénolaseinactive.
ô/
Substratf
0,0010 gr.-équivâlent de sel.c)
Substrat seul.Il résulte du tableau ci-dessus que Ie chlorure de calcium, qui est sans action sur le gaiacpl Jeul, retarde l,oxydation de celui-ci par:'la phénolase. Dans
le
cas del,hydroiuinone
et du pyrogallol, I'effet du sel se-superpôse â celui de la phéno- lase poui aboutir à un retard relatif de I'oxydation.T,lsle,{u
No g.
Influence dusulfate
d.o manganèsePhénolase, 0,0001 gr., substrats, 0,001 gr.-moléc., sulfate de manganèse 0,0002 à 0,0010 gr.-équivalçnt dans 50 cms.
Intensitës relatives de co lo ration
Expér. de contrôle Substrats
0,0006 0,001 a c
0 0 0,27 b
Gaiacol.
Hydroquinone Pyrogallol
0,61 I 0,55 1,50 | 1,90 0,69
| 0,69
o,55
ll o I
o1,8011 1,40 | 1,30 0,6e
Il 0.42
| 0,45
1 1 1
Expériences de contrôle :
. a)
Substratf
0,0010 gr.-équivalent de sel-f
phénolaserinactive.
É) Substrat
+
0,00100 gr.-équivalent de sel.c)
Substrat seul.Mêmes observations que pour le tableau N0 g.
€r
Sd,lJË'o(J
gr.-équivalent de sel
-
Phénolase, 0,0001 gr., substrats, 0,001 gr.-moléc., suffate de zinc 0,0002 à 0,0010 gr.-équivalent danslbo cmu.-33
T,lsreAu No 10
.
fnfluencedu
suHato de zincIn,tensités relatives de co loration
Expér. de contrôle Substrats
Gaïacol
b c
Hydroquinone Pyiogallol
1 1 1
0,83 0,87 0,66
0,83 0,83 0,66
0"
0 0,45 6 0 0 0,5 0
0.
0,56 0,78 0,75 0,70 Expériences de contrôle :
.
a) Substratf
0,0010 gr.-équivalent de self
phénolaseinactive.
â) Substrat
+
0,0010 gr.-équival,ent de sel.c) Substrat seul.
On voit d'après ces tableaux que pour les trois sels et les substrats que i'ai étudiés, la phénôlasè precipitée sans te côn- cours du sulfate de m'agnésie a donné des rèsurtats
qui
diffè- rent quelque peude
cieux obtenusf",
fufff" Maryanovitch :Elle a.obtenu, avec
Ia
sulfate dezinc, une
accélération de I'oxydation du gaiacol, alors que j,ai.constatê un retard.Pour les autres substrats, nos résultats concorflent com- .9cF9
Ë,o-()
gr.-équivalent de sel 0,0006jo,oot