Article
Reference
La cristallisation du quartz
BRUN, Albert
BRUN, Albert. La cristallisation du quartz. Archives des sciences physiques et naturelles, 1908, vol. 4e période, t. 25, p. 610-611
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:145221
Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.
1 / 1
•
610 SOCIETE DE PHYSIQUE
.
,�I. Albert BRUN fait une con1munication sur la
c
1ristal
lisation (ltt
qua1·tz.
· Il montre qüe dans un système volcanique anhydre: la tridymite et le quartz peuvent cristalliser simplement -sous l'influence des vapeurs de chlorures qui s'échappent de la cheminée �raptive, ou qui imprègnent le magma,
coniine c'est la
1·è.9l;,, gé1ié1rale.
C'est très probablement sous l'influence des quelques millièmes de chlorure qu·elle contient, que l'obsidienne de Lipari doit de cristalliser àune basse température (510°) 1•
L'auteur a reproduit avec la plus grande facilité le quartz et la tridymite par un procédé expérimental exces
sivement simple. En exposant des masses de silice fon
due aux vapeurs des chlorures volcaniques, c'est-à-dire à un mélange de vapeurs de KCI - NaCl� à l'abri de l'air, à la pression ordinaire, il se forme par transformation de ce verre, du quartz .. La masse se transforme intégralement en cristaux. Le q11artz ainsi obtenu est fibrillaire, en fibres
à allongement positif et ayant la biréfringence et les direc
tions d'extinction voulues.
Au début, les fibres très fines sont, ou parallèle1nent
1 Voir Ârchives t. XXIII, juillet 1907, page 97. Cristallisation de l'obsidienne de Lipari.
Source gallica.bnf.fr Bibliotl1èque nationale de France
Séance du 16 Avril 1908
accolées, ou associées en sphérolites à croix noire elles finissent bientôt par fournir un
cristal
homogène; on voitfort bien en arrêtant la cristallisation à temps, que les cristaux de quartz, en formation, pénètrent comme des aiguilles, dans l'intérieur de la masse
vitreuse
du verrede silice.
La température nécessaire à cette cristallisation est voisine de (700° à 750°), la durée de l'opération n'est que
de 40 heures seulement.
En la prolongeant, les petits cristaux à peu près paral- lèles, se réunissent pour en former de plus grands, dont
les dimensions croissent continuellement En quelques
jours (3 ou 4) le cristal optiquement homogène a déjà
3 millimètres de longueur.
L'expérience effectuée aux températures convenables, ne fournit pas de silicate. La silice ne perd pas de poids.
Si l'on opère au delà de 800° (sans atteindre 1 000°) avec
la poudre de silice amorphe, on obtient en 11 heures des cristaux hexagonaux de tridymite.
M. Brun rappelle une expérience ancienne de Margot- tet qui, en maintenant de la silice précipitée, dans du chlorure de lithium en fusion avait obtenu le quartz, mais seulement au bout d'un temps très long. Tandis que l'ex- périence faite avec la vapeur des chlorures volcaniques sur un verre de silice, amène la cristallisation en un temps très court.
Ceci montre une fois de plus la complète inutilité de
l'eau comme agent de cristallisation des roches acides.
L'hypothèse de la présence de l'eau comme minéralisa- teur du quartz, nécessite l'introduction d'une seconde
hypothèse celle de la pression; que l'on imagine souvent d'une grandeur considérable.
Il semble que l'on cherche à compliquer à plaisir un phénomène très simple, et qui ne nécessite aucune con- dition autre, que celle d'amener à une température conve- nable, précisément les éléments mêmes qui constituent le magma de la roche éruptive anhydre;