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Le progrès en médecine et principalement en thérapeutique, par la physiologie · BabordNum

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(1)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

-A.3ST3STÉE! 1896-97 No 91

L K

S ÉN MÉDECINE

ET PRINCIPALFMENT EN

THÉRAPEUTIQUE,

PAI! LA PHYSIOLOGIE

«La médecineestphysiologique.C'est-à-dire

que dans la production des phénomènes morbides, il n'intervient pasde forces spé¬

ciales,mais seulement les forces qui prési¬

dentauxfonctions normales de la vie».

(Marey, La circulation du sang).

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MERE

présentée et soutenue publiquement le 2 Juillet 1897

J,î

Henri-Théophile

MIGNON

Né à Champagné-Saint-IIilaire (Vienne), le 20 août 1873.

Examinateurs de laThèse

MM. ARNOZAN, VIAULT, AUC1IÉ, PACHON,

professeur... Présideh professeur...

agrégé Juges agrégé

Candidatrépondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.

tk,

BORDEAUX

IMPRIMERIE Y. CAD OR ET

17 RUE MONTMÉJAN 17

1897

(2)

FACULTE HE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

M. PITRES

Doyen.

PROFESSEURS :

MM. MICÉ. l D , .

AZAM ( Professeurs honoraires.

Cliniqueinterne.

Clinique externe Pathologieinterne.. ..

Pathologieetthérapeu¬

tique générales Thérapeutique

Médecineopératoire.. .

Clinique d'accouchements

Anatomiepathologique

Anatomie

Anatomie générale et histologie

MM.

PICOT.

PITRES.

DEMONS.

LANELONGUE DUPUY.

VERGELY.

ARNOZAN.

MASSE.

MOUSSOUS COYNE.

BOUCHARD.

VIAULT.

Physiologie Hygiène Médecinelégale Physique

Chimie.

Histoire naturelle Pharmacie Matière médicale

Médecineexpérimentale...

Clinique ophtalmologique..

Clinique des maladies chirurgicales Clinique gynécologique.. .

MM.

JOLYET.

LAYET.

MORACHÇ.

BERGONIE.

BLAREZ.

GUILLAUD.

FIGUIER.

deNABIAS.

FERRÉ.

BADAL.

PIÉCHAUD.

BOURSIER.

AGRÉGÉS EN EXERCICE :

section de médecine (Pathologie interneetMédecine légale).

MM. MESNARD.

CASSAET.

AUCHE.

MM. SABRAZES.

Le DANTEC.

Pathologieexterne

section de chirurgie et accouchements

Accouchements MM. VILLAR.

BINAUD.

BRAQUEHAYE

MM. RIVIERE.

CHAMBRELENT.

section des sciences anatomiques et physioi.ogiques Anatomie. MM. PRINCETEAU.

CANNIEU. Physiologie MM. PACHON.

Histoire naturelle BEILLE.

section des sciences physiques

Physique MM. SIGALAS. I Pharmacie

ChimieetToxicologie.. DEN1GÈS. M. BARTHE.

COURS COMPLEMENTAIRES :

Clinique interne des enfants MM. MOUSSOUS.

Cliniquedes maladiescutanéesetsyphilitiques DUBREUILH.

Cliniquedes maladiesdes voies urinaires POUSSON.

Maladiesdu larynx, des oreilles etdunez MOURE.

Maladiesmentales RÉGIS.

Pathologie externe DENUCÉ.

Accouchements RIVIERE.

Chimie DENIGÈS.

LeSecrétaire de la Faculté: LEMAIRE.

Pardélibérationdu 5 août1819, la Facultéaarrêté queles opinions émises dans les " hèses qui lui sont présentées doivent être considéréesconnue propres àleursauteurs, et qu'elle n'entend leur donner ni approbation ni improbation.

(3)
(4)

A Monsieur le Docteur PACHON

Professeur agrégé del'hgsiologieà la Faculté de Médecine de Bordeaux.

(5)

A mon Président de Thèse,

Monsieur le Docteur ARNOZAN

Professeurde Thérapeutiqueà laFaculté deMédecine deBordeaux

Médecin des Hôpitaux, Officier del'Instructionpublique.

(6)
(7)

L E

PROGRÈS EN MÉDECINE

ET PRINCIPALEMENT EN

THÉRAPEUTIQUE, PAR LA PHYSIOLOGIE

« La médecineestphysiologique. C'est-à-dire que dans la production des phénomènes morbides, il n'intervient pasde forces spé¬

ciales, maisseulement les forcesqui prési¬

dentauxfonctions normales de la vie».

(Marey, La circulation du sang).

INTRODUCTION

Notre époque ou plutôt notre fin de siècle a été marquée,

pour la médecine, par des progrès exceptionnellement remar¬

quables et féconds, si bien qu'on a pu dire àjuste titre qu' « il

fait bon y vivre quand on s'intéresse aux choses de la méde¬

cine ». Dans cette édification nouvelle une science quasi-entière

est née : la pathogénie avec les travaux de l'Ecole française;

mais, àcôté d'elle, toutes les autres parties de la science médi¬

cale se sont ou bien enrichies ou bien transformées. La théra¬

peutique, notamment, est une de celles qui ont le plus large¬

ment bénéficié des découvertes modernes. Durant le coursdu semestre d'hiver, nous avons été entretenus longuement, par lesleçons de M. le professeur Arnozan, de ces merveilleux pro¬

cédés thérapeutiques tels que l'opothérapie et la sérothérapie

(8)

qui sont exclusivement l'œuvre de

la science contemporaine. La

nouveauté du sujet, l'intérêt que nous y ont fait prendre les explications et les exposés

lumineux de

notre

maître

nous

ont

dès lors donnél'idée de consacrer à ce sujet les quelques pages

de notre thèse inaugurale. Depuis lors, dans les moments

de

réflexion et de causerie quenous avons eus avec

M.

le

professeur

agrégé Pachon, un faita particulièrement

sollicité

notre atten¬

tion:c'estle rôle quel'idée physiologique,

ainsi

quesa

méthode,

ajoué dans la genèsede ces progrès et

particulièrement de

ceux

de la thérapeutique. Pourquoi ne

saisirions-nous

pas

d'ailleurs

ici l'occasion de proclamer l'intérêt constant et majeurque nous

ont présenté les études physiologiques et

d'exprimer le regret

que leur place à côté des études

anatomiques soit

un peu

trop

oubliée? Quoi qu'il en soit, c'est du rapprochement et

du

rap¬

port de ces divers objets d'études, autrement

mais également

pleins d'intérêt pour nous, qu'est née la matière de ce

travail.

Sans doute, nous ne comptons pas apporter des idées bien

neuves ou originales sur la question; sans doute, les idées con¬

tenues dans ces pages sont à peu près toutes du domaine com¬

mun;mais n'eussions-nous fait seulement d'une manière un peu claire et profitable, et en même temps un peu

personnelle,

que

l'œuvre de synthèse et de comparaison que nous nous sommes proposée, que nous nous jugerions satisfait.

Au reste,nous devons beaucoup aux conseils et auxleçons de

M. le professeur Arnozan, qui abien voulu,en outre,nous

faire

l'honneur d'accepter la présidence de notre thèse; nous devons

aussi beaucoup à M. le professeur agrégé Pachon,

qui

nous a,

en tant de circonstances, manifesté sa cordiale sollicitude et qui

a réussi si souvent à nous communiquer sa flamme enthousiaste

pour la science qu'il professe.

Que

tous

deux surtout,

en

cette

circonstance, reçoivent l'expression de notre profonde gratitude

et de notre vive admiration. Nous prions aussi bien MM. les professeurs Lanelongue et Vergely,

qui

ont

guidé

nos

premiers

pas dans la clinique chirurgicale et

médicale, d'accepter

nos

sincères remerciments.

Nous les devons aussi à M. le professeur Picot, dont

l'ensei-

(9)

il

gnement clinique nous restera comme un guide précieux de

l'étude des malades.

Que tous nos maîtres, d'ailleurs, à la Faculté ou dans les hôpitaux, quinousont toujours montré une sympathie attentive,

veuillent bien considérer ces lignes comme la traduction de

notre très réelle reconnaissance.

(10)

CHAPITRE PREMIER

RAPPORTS GÉNÉRAUX DE LA PHYSIOLOGIE AVEC LAMÉDECINE. SA PLACE

ETSON UTILITÉDANS LES DIVERSESSCIENCES MÉDICALES

Avant d'aborder l'étude plus particulière et

plus détaillée

des rapports de la physiologie avec la

thérapeutique,

nous

allons tâcher, dans une vue large et rapide, d'un coup

d'œil

d'ensemble plus synthétique, de définir et

de déterminer

son

rôle, sa place, son utilité dans la

science médicale. Notre

principal sujet en tirera, croyons-nous,

plus de clarté et de

rigueur.

La physiologie a pour objet

l'étude de l'être vivant

en

action.

Mais comme l'être vivant, l'être humain en particulier est un

organisme complexe, où s'est faite une

division du travail, où

chaque partie remplit une fonction propre,

plus

ou

moins diffé¬

rente ou indépendante, la physiologie

doit

se

définir, d'une

manière plus précise, l'étude des

fonctions de l'organisme.

Et quel est donc en regard l'objet

général de la médecine?

C'est l'étude des déviations pathologiques de ces

fonctions,

et,

empressons-nous d'ajouter, l'art d'y

remédier. 11 apparaît donc

apriori quele lien le plus étroit et

le plus indispensable relie

ces deux sciences l'une à l'autre. Dans ces conditions, en effet,

il y a nécessité de connaître : d'abord la structure

des

organes, c'est-à-dire l'anatomie, le substratum nécessairesans lequel rien

ne peut exister; et en deuxième

lieu le fonctionnement de

ces

organes, c'est à-dire la physiologie. Et la conclusion

qui s'im¬

pose, c'est que l'anatomie et la

physiologie

sont au même

titre

les bases de la médecine.

Mais de ces affirmations logiques et a priori passons aux preuvesde l'expérience et de l'exemple et proposons-nous

de

(11)

vi

1^

13

démontrer successivement quoique brièvementpour les diverses parties de la science médicale, l'utilité de la science

physiolo¬

gique. Nous allons acquérir la preuve qu'elle apporte au diag¬

nostic, àla séméiologie, àla pathogénie,un concours d'une inap¬

préciable valeur.

-f

Le diagnostic, surtout complet et savant,

se

poursuit toujours

à l'aide d'une exploration attentive et méthodique des divers appareils de l'organisme. Orcette exploration relève

de la phy¬

siologie à la fois dans ses inspirations et sa méthode, dans ses

procédés et dans ses résultats : dans ses inspirations et sa méthode, carelle dépend pourêtre bien conduite d'uneconnais¬

sance préalablement très profonde des divers éléments

fonction¬

nels susceptibles dese troubler; dans sesprocédés, car elle tire

souvent ses renseignements de l'emploi des appareils même de

laphysiologie (étude du pouls, de la capacité

pulmonaire,

uro¬

logie, etc...); enfin dans ses résultats, car ceux-ci ne provien¬

nent en définitive qued'un jugement de comparaison avec l'état physiologique. Pour le diagnostic des

maladies de l'appareil

circulatoire, que fait-on par exemple? On interroge

successive¬

ment le choc cardiaque, le pouls, la tension artérielle, l'état du

sang, bref tous les éléments de la fonction circulatoire.

Puis

l'on cherche, à l'aide des instruments appropriés, à mesurer ces divers éléments : on fait l'analyse du sang, dont la composition peut seule donner d'emblée

le diagnostic des anémies;

on a

recours au cardiographe au sphygmographe, lequel en

particu¬

lier peut donner des indications

diagnostiques

extrêmement précises : La courhe graphique

du

pouls

dans

son

ensemble

est l'expression fidèle des variations de la

pression

au cours

de la

révolution cardiaque et chaque portion de cette courbe corres¬

pond à une phase

déterminée de

cette

révolution

: nous savons,

par exemple, que la ligne

d'ascension traduit la systole ventri-

culaire, la ligne de descente la diastole et le crochet

diastoli

que, surle trajet de cette

dernière, la réaction élastique des val¬

vulesaortiquesquiconstitue le phénomène

normal du dicrotisme

du pouls. Or, qui ne voit, par suite, que toute

modification dans

"p l'inclinaison, dans

la

hauteur,

dans la direction d'une portion

f

(12)

14

quelconque de cette

courbe devra correspondre à

une

perturba¬

tion de l'undes moments bienprécis de lafonction

circulatoire?

Il n'en faut pas davantage pour

faire le diagnostic de l'athé-

rome, de l'insuffisance aortique, etc...

Il en va de même pourl'explorationdes autres

appareils. Aux

modifications bien étudiées de la qualité du murmure

vésicu-

laire, des rapports des divers temps

respiratoires

se

rattachent

les diagnosticsdivers de

l'induration pulmonaire, de l'emphy¬

sème, etc.

Aux modifications des produits normaux

des sécrétions, de la

sécrétion urinaire spécialement, se

rattachent

presque

exclusive¬

mentcertains diagnostics d'importance

majeure, tels

que

le dia¬

bèteet l'albuminurie. Bref, etaussi bien pourtousles

appareils,

le diagnostic procède pour ses

conclusions dans

un

ordre et

un esprit toutphysiologique.

Au reste, n'apparaît-il pas que la

nosologie de tel

ou

tel

appareil a ses cadres

d'autant plus parfaits,

ses

divisions d'au¬

tant plus précises, que la

physiologie de cet appareil est mieux

établie et mieux fixée?

Il existe en quelque sorte un rapport

direct

entre ces

deux

ordres de faits; et il y a des chances, par exemple, pourque,

tant que ne sera pas mieux

débrouillé le mécanisme fonctionnel

de l'estomac, nous soyons voués à la plus

déplorable incerti¬

tude diagnostiqueetthérapeutiqueà

l'égard des maladies de cet

organe.

Ilne ressort pas avec moins d'évidence

combien la physiolo¬

gie jette de lumière sur

la séméiologie et

sur

la pathogénie qui

n'est en sommequel'interprétation

rationnelle des signes

et

des

étatsmorbides eux-mêmes. Nousallonsessayer de montrer par

exemple que beaucoup

de phénomènes pathologiques

ne

sont

compréhensibles

qu'à l'aide des phénomènes physiologiques

seuls. A coup sûr, le médecin

empirique

pur

qui

ne

recherche

que des faits bruts

qu'il puisse

en

toute occasion rattacher à

une

cause immuable et certaine, sans s'inquiéter du lien qui les unit, n'a que faire de la

physiologie

eu

séméiologie. Mais le

véritable esprit scientifique, avide de

comprendre

et

d'interpré-

(13)

15

ter Je pourquoi des choses, ne peut manquer

de demander à

qui de droitles

explications qu'il

a

chance d'en tirer. Il

y a

dans

lapathologiecardiaque,

notamment,

un

phénomène dont la

con¬

statation implique danspresque tous

les

cas

le diagnostic inva-

variabled'une maladie, du rétrécissement mitral : c'est le dé¬

doublement du second bruit. Or, nous nous demandonss'il est possible, sans une

connaissance approfondie de la fonction cir¬

culatoire, sans l'étude éclairée du rôle des

pressions sanguines,

de comprendre quoique ce

soit

à ce

phénomène important

:

A

l'état normal le rapport des pressions du sang

artériel dans le

grand et le petit système

de la circulation est tel qu'après

l'expulsion de

l'ondée ventriculaire les valvulessygmoïdes,

aor- tiques et

pulmonaires

se

ferment simultanément. Mais voici

qu'un obstacle au cours

sanguin,

au

niveau de l'orilice mitral,

exagèrela pression en amont

dans le système pulmonaire et la

diminue, au moins relativement, dans le système

aortique

:

dès

lors, l'équilibre est rompu et

les valvules du système pulmo¬

naire,pousséesparune

force plus active

que

d'ordinaire, claque¬

ront les premières avant les

aortiques

:

d'où le double bruit

entendu, comme l'expliquent du moins

la majorité des auteurs.

Prenons un autre phénomène

remarquable tel

que

le pouls

veineux. Nous savons que c'estl'un des signes

de l'insuffisance

tricuspidienne. La

relation est établie empiriquement, brutale¬

ment. Mais à quoi tient-elle ?

La physiologie vasculaire

nous

l'explique encore :

quand

se

contracte le ventricule droit,

l'ondée sanguine est arrêtée

normalement

en

arrière

par

la

valvule tricuspidienne qui se ferme.

Mais

supposons

celle-ci

insuffisante commeelle l'est réellement dans le cas qui nous

occupe et le sang,

refluant

à

travers l'oreillette jusque dans les

vaisseaux du cou yproduira ce battement

caractéristique qu'on

appelle le

pouls veineux.

Enfin le phénomène de

l'asystolie elle-même, qui est l'abou¬

tissant obligé de toutes les

maladies du

cœur,

reçoit, dans

sa complexité, son

interprétation du raisonnement physiologique

qui indique la rupture

de l'équilibre entre la tension artérielle

amoindrie et la tension veineuse surélevée.

(14)

16

Mais à côté de ces faits notoirement démonstratifs empruntés

àlapathologie

cardiaque,

on enpeut

tirer à volonté de la patho¬

logie des autres appareils.

Entrons

en

particulier

sur

le terrain

nerveux nous allons saisir, pour ainsi dire sur le vif, le

rôle

qu'unenotion

physiologique

peut tout à coup

jouer dansl'interpé-

tation dessignesoudes étatsmorbides. Ce futen

etfet

un

véritable

événement scientifique le jour où, en 1870,

Fritsch

et

Ilitzig

démontrèrent expérimentalement

l'excitabilité de l'écorce grise

du cerveau et arrivèrent ainsi à fonder avec Ferrier, Cliarcot, Pitres,Franck et tant d'autres éminents

expérimentateurs

à

leur

suite, la doctrine des localisations

cérébrales. Quand

on

eut

démontré de la sorte la fonction propre à chaque sphère du

cerveau, on put interpréter par

des lésions bien précises et

localisées la majorité des faits cliniques

observés. Toute la

question de

l'épilepsie jacksonienne naquit du

coup,

et elle eut

son retentissement remarquable dans

l'application des

moyens thérapeutiques.

Sur

ce

terrain donc la clinique et la pathologie

avaientbénéficié le plus largement

possible des découvertes de

la physiologie.

11

est

vrai de dire qu'elles l'ont bien,

en revan¬

che, payée de retour.

Si, au nom des signes seuls, phénomènes

plus

ou

moins sim¬

ples et univoques, nous avons

emprunté

une

explication ration¬

nelle à la science physiologique, il y a en

plus

tout un groupe

de maladies, d'états morbides complexes cette fois, qui

lui

est

redevable du même service. Nous voulons parlerdu groupe des

maladies par

auto-intoxication. Quand MM. Bouchard et Gau¬

tier, en etfet, eurent démontré, par

l'analyse des produits toxi¬

ques desurines et

des fèces, qu'à l'état normal même, l'intestin

était le lieu d'une formation constante de substances énergique-

ment toxiques, il devint

évident

que

certaines maladies devaient

avoir leur originedans ce genre

d'empoisonnement; si

à

l'état

normal nous n'étions pas incommodés par ces

poisons, c'est

que nous

suffisions

à

les éliminer, les neutraliser

ou

les dé¬

truire; mais que la production en

devint tout à

coup

excessive,

ou la disparition

imparfaite,

et nous ne

pouvions

manquer

d'en

subir l'intluence délétère. Par là s'éclairait du même coup la

;1

(15)

pathogénie de l'ictère grave,

de l'embarras gastrique, de

ces

malaises passagers ou de ces états

infectieux plus

ou

moins

bâtards et chroniques, dontnous ne

pouvions guère auparavant

soupçonner la raison.

Et pratiquement,

en

même temps

ces

vues pathogéniques

avaient,

comme nous

le

verrons

plus loin,

des conséquencs de premier

ordre, puisqu'elles conduisaient à

la pratique de

l'antisepsie intestinale.

Nouspourrions ajouter àces

exemples

unnouveau,

bien

carac¬

téristique : c'est celui de la

pathogénie du diabète,

ou

du moins

d'une de ses formes, qui s'éclaira subitement à

la suite d'une

expérience

physiologique faite

en

1889

par

Von Mering et Min-

kowski. Mais nous nous réservons d'insister plus loin surcette question. De même,

dans les

pages

qui suivent, nous nous

réservons de montrer commentles recherches pathogéniques et thérapeutiques surles

maladies infectieuses ont pris

une

orien¬

tation toute physiologique, comment, en

définitive, toutes

nos conceptions et nos

interventions relatives à l'infection reposent

sur la physiologie de la

maladie microbienne.

Mignon 2

(16)

CHAPITRE II

rapports particuliers de la physiologie avec la thérapeutique

De l'étude des rapports de la

thérapeutique

avec

la physiolo¬

gie, nous ferons deux

parties

:

En premier lieu,nous montrerons

la thérapeutique

ne

faisant

qu'appliquer par

quelques-unes de

ses

méthodes de traitement,

les plus récentes et

les plus merveilleuses notamment, les

no¬

tions physiologiques.

En second lieu, nous verrons que la

thérapeutique

pour

l'étude de ses moyens d'actions (des

remèdes, autrement dit),

doit toujours chercher et trouve

souvent dans l'expérimentation

physiologique, la

raison, l'interprétation, la clef même de ces

moyens.

Première partie : Applicationspar la

thérapeutique des notions

physiologiques ou

médications dérivées des

connaissances

phy¬

siologiques. § I. S'il

existe,

à

l'heure présente,

une

médica¬

tion importante, c'est bien

celle qui s'adresse à l'infection

sous

toutes ses formes. Or, il ne nous parait pas malaisé de montrer

que cette médication,

dans

toute sa

complexité, n'est

que

le

corollaire de la physiologie appliquée à

l'analyse de la maladie

microbienne.

Danstoutemaladieinfectieuse,ily adeuxtermesàconsidérer: l'attaque du microbe

d'un

côté,

et la défense de l'organisme de

l'autre. Les germes morbides, causes des

maladies spécifiques,

sontdes êtres vivants : ils ont par suite des

besoins matériels

comparables à ceux des

animaux

ou

mieux des parties élémen¬

tairesquiconstituentnos

tissus

etnosorganes.

Avant tout il leur

faut un milieu nutritif. Le bouillon de culture en est un, mer-

(17)

veilleusement approprié à leurs

besoins. L'organisme humain

en estun autretout spécial. Or

cju'arrive-t-il lorsque les micro¬

bes ont envahi un pareil milieu?

Evidemment ils entrent en

lutte pour l'existence avec

les éléments des tissus. Il faut qu'ils

puissent

satisfaire leurs grands besoins nutritifs et ils tendent à

le faire de la même manière que dans ces

bouillons de culture.

Mais il ne viendra certainement à l'idéede personne

d'assimiler

le corps d'un

animal

aux

milieux artificiels qui sont utilisés dans

les expériences de

laboratoire. Les microbes introduits dans

l'organisme setrouventen

présence d'un tout complexe constitué

par les éléments

cellulaires qui ont également des besoins

nutritifs et qui sont

capables de réagir contre les agents venant

troubler lejeude leur

fonction. Bien plus,

ces

êtres vivants sont

aidés dans leur réaction et par conséquent

dans leur lutte

par

une organisation

préétablie représentant l'individu. Une ingé¬

nieuse comparaison de

M. Duclaux fait ressortir les conditions

spéciales dans

lesquelles

se

trouvent alors les microbes. Le

développement des

microbes dans

un

milieu minéral, artificiel,

estl'envahissement par les

colons d'un

pays

vierge où toutes les

ressources disponibles sont à

la disposition de l'envahisseur.

La résistance à vaincre est celle qui

vient de la plus

ou

moins

grande fertilité du

sol. Au contraire, la pénétration dans le corps

des animaux de microbes pathogènes

équivaut à l'arrivée de

nouveaux immigrants dansun

terrain habité

par une

population

dense etautochtone, oùtout est disposé pourassurer

la vie des

habitants. Aux résistances relatives à

la

nature

plus

ou

moins

favorables du terrain s'ajoute celle des

habitants.

11 est donc

avéré quela

maladie microbienne est une lutte, une des formes

en somme de celte grande lutte pour

la vie; et la lin de la

maladie équivaut toujours

à la défaite d'un des deux ennemis.

Mais, dans cette lutte,

si l'attaque du microbe envahisseur est

importante à

connaître et à mesurer, l'expérience nous a appris

que la

terminaison dépendait bien plus encore de 1a. résistance

spéciale de

l'organisme envahi.

«

En face des découvertes con¬

temporaines,

s'écrie le professeur Jaccoud dans ses cliniques de

la Pitié, la spontanéité

morbide de l'organisme reste encore

(18)

- 20

debout avec son entière puissance ». Dails ces conditions, le

médecin a plus d'intérêtencore àconnaîtrela défensequel'atta¬

que ; il doit donc s'appliquer surtout à apprécier les moyens à

l'aidedesquels l'organisme réagit, s'il veutles mettrehabilement

en œuvre. Quels sont donc ces moyens, véritables fonctions de défense au point de vue qui nous occupe ?

Ils sont de deux ordres : les uns constants et généraux,

les autres spéciaux et momentanés. Les fonctions constantes de

défense s'adressent aux poisons sécrétés par les microbes et

déversés dans l'organisme, soit d'une manière directe, en les

détruisant ou les neutralisant, soit d'une manière indirecte, en les éliminant. L'élimination se fait par les divers émonctoires,

tels que le rein au premier chef, la peau, les poumons et les

surfaces muqueuses en deuxième ordre. La destruction, par contre, est dévolue à certains organes quiont la possibilité soit

de les brûler par une véritable oxygénation, soit de les combi¬

ner avec d'autressubstances qui en neutralisent lespropriétés.

Au premier rang de ces organes, il y a le foie, dont la fonction uropoiétique représente déjà une fonction constante de défense

pour l'organisme, et dont le rôle toxicolytique général a été si

bien mis en relief par M. Roger. Il est indubitable, à l'heure actuelle, que la plupart des poisons (à certaine dose, du moins) jetésdanslaveine porte, nedépassentpasle système hépatique;

ils trouvent comme une barrière qui les arrête en majeure partie. L'expérience la plus concluante à cet égard est bien

connue : on peutinjecter dans la veine porte d'un chien et sans grand dommage pourl'animal, une dose de nicotine,par exem¬

ple, double de celle qui suffit à le tuer par injection dans telle

ou telle autre veine de la circulation générale.

Parmi les fonctions de défense dites spéciales et momenta¬

nées, nous rangeons deux grands ordres de phénomènes, capi¬

tauxdans l'histoire de laphysiologie de la maladie microbienne :

ce sontlaphagocytose, d'une part, et, d'autre part, la formation

parles cellules de contre-poisons, d'antitoxines, capables deneu¬

traliser les poisons microbiens. Ou bien nos cellules s'attaquant

directement à leur ennemi essaient de le détruire en le dévo-

(19)

rant, ce qui est certes Ja

manière la plus radicale de

se

défen¬

dre; oubien, comme ces

ennemis,

non

seulement nuisibles

par

eux-mêmes, laissent derrière eux des

substances toxiques qui

vont par le sang

infecter toute l'économie, elles leur opposent

parun acte

chimique, cette fois', le contre-poison efficace. La

phagocytose représente

la réaction matérielle, visible, physique

en quelque sorte,de

l'organisme contre

son

envahisseur, sur les

divers points où il

l'attaque; tandis

que

la fabrication des anti¬

toxines représente la

réaction invisible, chimique

par

opposition

à la précédente,

mais

non

moins souveraine de l'organisme

contre les poisons

microbiens qui l'imprègnent.

Voilà lesdonnéesfondamentalesde la

physiologie de la mala¬

die microbienne. Il en ressort que l'acte

essentiel de défense de

l'organisme contre

les

agents

morbides est

un

acte éminemment

complexe etvarié, et pourtant

l'analyse n'en saurait être poussée

troploin carnous

allons précisément

en

faire découler logique¬

ment à peu près

l'ensemble des

moyens que

la thérapeutique

moderne met en œuvre contre les maladies infectieuses,

notam¬

ment une grande méthode dont

la découverte n'a

pas

fait moins

de bien que de bruit, la

sérothérapie.

Que convient-il de faire, en

effet,

au

médecin,

en

présence

d'une lutteoù il prend parti,

résolument

sans

doute,

pour

l'un

des combattants? Ou bien s'attaquer directement à

l'ennemi

commun qui est ici le

microbe;

ou

bien fortifier les moyens de

résistance de l'opprimé qui est

ici l'organisme;

ou

mieux

encore, faire, sipossible, les

deux choses à la fois. Mais si la

première

partie de cette conduite est évidemment la préférable

et la plus

souhaitable, elle n'est aussi bien qu'exceptionnelle¬

ment réalisable. A peine connaissons-nous

deux

ou

trois spéci¬

fiques (mercure,

quinine, acide salicylique) qui, agissant direc¬

tement sur l'agent morbide, sont

susceptibles de le tuer sans

nuire à l'organisme. Dans tous

les autres

cas,

la dose de subs¬

tance nécessaire pour léser

le microbe serait autant capable de

léser l'individu. «Aforcedevouloirtuer

le microbe,

on

pourrait

bientuerle malade », a dit spirituellement

le professeur Jac-

coud. Le médecin, sur le terrain

de

son

intervention,

se

trouve

(20)

22

donc borné dans la majorité des cas à fortifier

les résistances de

l'organisme, autrement dit à

diriger

et à

exalter

ses

fonctions

de défense. Et comment le ferait-il sans une connaissance préa¬

lable de ces fonctions et de leur degré d'importance?

L'infection tire en somme ses grands dangers de cette source principale : l'imprégnation

de l'organisme

par

les poisons mi¬

crobiens; c'est en majeure partie une intoxication, comme con¬

courent à l'établir de plus en plus les idées

actuelles. Or

nous

venons de voir que l'économie pourse

défendre tend

à se

débar¬

rasser de ces poisons soit enles

détruisant directement, soit

sur¬

tout en les éliminant ou en les neutralisant par des antitoxines.

Dès lors,voilà qu'il devienttoutindiqué de

favoriser d'abord

au maximum cette élimination; etpuisque celle-ci est

dévolue

aux émonctoires, la première règle

relative

à

la thérapeutique de

l'infection sera d'activer énergiquement la diurèse,

de veiller

à

l'évacuation régulière et complète de l'intestin,

d'exalter

toutes

les sécrétions muqueuses et cutanées

puisque,

en

temps ordi¬

naire, la peauet les muqueuses

constituent

une

vaste surface

par

s'échappent bien des déchets

nuisibles.

Mais pourrons-nous aussi bien

remplir la seconde portion de

notre programme? Est-il en notre

pouvoir de

procurer

à l'orga¬

nisme un renfort du contre-poison efficace dont

il

a

besoin?

Sans doute, car c'est sur ce terrain que

l'expérimentation et le

raisonnement, appliqués à la notion des

fonctions de défense,

nous ont livré cette merveilleuse méthode de traitement qui

a nom la sérothérapie. Il nous est ici tout indiqué de

rendre

hommage aux hommes qui ont

présidé

à cette

féconde décou¬

verte, d'autant plus qu'à l'encontre de

l'opinion

courante,

qui

attribue les premiers essais faits dans cette

voie,

à

Behring et

Kitasato, c'est à un physiologiste, auprofesseur

Ch. Richet,

que

revient l'honneur de cette priorité. Lui-même, dans un

article

du t. III de ses« Travaux de laboratoire » sur l'hématothérapie

a nettement discuté et établi ses droits à cet égard; l'affaire

nous parait donc jugée à son

profit, et,

par

là,

au

profit de la

science française.

Quoiquil en soit, voici

quel fut le principe delà sérothé-

Y

x

(21)

t

23 -

rapie : puisque nos

cellules élaborent, afin de neutraliser les

toxines microbiennes, des contre-poisons

énergiques, il est évi¬

dent qu'on viendra

singulièrement

en

aide à

un

organisme dé-

. bilité et épuisé par la

lutte,

en

lui procurant

par

un procédé

quelconque ces

contre-poisons dont il a peine ou dont il est

impuissant à

fabriquer

une

quantité suffisante. Or, à qui les

emprunter?

Eh bien!

sans

doute

au

sang d'un autre individu,

animal ou homme, qui, affectéde

la

même

maladie,

a

réagi lui-

même en produisant

des antitoxines, mais

en a

produit une

bonnedose capable de

lui

assurer

la victoire. Et voilà pourquoi

par le

choix d'un animal auquel on peut inoculer telle ou telle

maladie, et réitérer cette

inoculation,

on en

fait

un

véritable

laboratoire et un réservoir du

contre-poison spécifique. Sur la

foi de ce raisonnement, la

sérothérapie était née; elle n'avait

qu'à passer au

contrôle de l'expérience. Or, nous savons quels

merveilleux résultats elle a donnés

dans le traitement de la

diphtérie; nous savons

quelles autres applications l'on a cher¬

ché etl'on cherche tous les

jours, plus

ou

moins victorieuse¬

ment, à en faire; nous

prévoyons quelles espérances il nous est

permis

d'en tirer.

Ilimporte

aussi de

remarquer

combien le médecin thérapeute,

bien pénétré

de l'importance majeure de cette résistance orga¬

nique à

l'infection, dirigera activement son intervention de ce

côté-là. C'est ainsi qu'en

comprenant tout l'intérêt qu'il

y

avait

à soutenir les forces du

malade, la thérapeutique moderne a

rationnellement condamné la

vieille diète classique, absolue et

inflexible, et préconisé au

contraire

une

certaine alimentation

réparatrice

et réconfortante, capable de fournir opportunément

à nos cellules des réserves

d'énergie et des matériaux de com-

'

bat. Aussi voit-on moins

communément

que

jadis ces états

adynamiques et

typhiques graves, dans lesquels tendent tout

naturellement à tomber les

malades

en

proie à l'infection et

privés de ressources

nutritives.

§ 2. Sur un

terrain bien voisin de l'infection, celui de l'intoxi¬

cation, mais d'une

intoxication d'un

genre

particulier, ayant sa

source en dedans de nous-mêmes,

et

pour

cela dénommée auto-

V

x

(22)

24

intoxication parM. Bouchard, les notions physiologiques récem¬

mentacquises n'ont pas manqué non plus d'avoir leurs consé¬

quences thérapeutiques. Nous avons déjà défini ce qu'était l'au-

to-intoxication, elle prenait son origine, comment, en temps ordinaire, notre organisme y échappait, ou sinon, comment il

en était impressionné; bref nous avons suffisamment établi ce

chapitre de la physiologie de l'acte digestifpour n'y plus insis¬

ter; mais il nous reste sans doute àfaire voir comment de ces notionson a été toutnaturellement amené à déduire une médi¬

cation de la plus haute importance.

S'il s'élabore dans le tube digestif, en vertu de fermentations

anormales ou exagéréesdes matériaux de la digestion, une trop grande quantité de ces substances toxiques que le professeur

Gantier a désignées du nom de leucomaïnes et de ptomaïnes,

l'indication thérapeutique à remplir pour le médecin, primor¬

diale et dominante, devient évidemment celle-ci : restreindre

outarir sipossible la sourcedeces poisons, et cela, vraisembla¬

blement, au moyen de substances qui, mises encontactavec les aliments, sontcapables d'entraver l'action desfermentssur eux,

c'est-à-dire, dansl'espèce,parles antiseptiques. Ce fut là l'idée de l'antisepsie intestinale, mise aujour par Bouchard ; il n'y avait plus qu'à rechercher les divers moyens doués de la propriété demandée, et l'on sait combien ils sont nombreux et parfois remarquablement efficaces.

A vrai dire, la notion acquise sur la résorption des produits

de la putridité intestinale comportait, commeadjuvant del'anti¬

sepsie directe, les moyens que nous avons déjà vu l'organisme spontanément employer contre les poisons microbiens, à savoir

la destruction par le foie en particulier, et surtoutl'élimination.

Les diurétiques, les laxatifs, les sudorifiques,aubesoin, doivent

donc seconder le rôle des antiseptiques. Même il paraîtrait qu'à

côté de ces divers agents, il existe d'autres substances capables

de former avecles leucomaïnes des combinaisonsnon nuisibles cette fois et facilement éliminables. Le sulfate de soude et les sulfates, d'après de toutes récentes et savantes recherches sur

les urines, seraient douésdecette propriété : il se formerait des

(23)

composés sulfo-conjligués tout anodins et

éminemment dialysa-

bles à travers le filtre rénal.

§ III. Dans un troisième ordre d'idées, sur

lequel

nous ne pouvons manquer de nous

étendre,

nous

allons

trouver

à

coup

sur l'exemple le plus éclatant et le plus

péremptoire de l'adap¬

tation directe et rationnelle des méthodes de la thérapeutique

aux notions de la physiologie. Ici le rapport a été

si immédiat

que ce sont les physiologistes eux-mêmes

qui ont à

peu

près

tout fait et d'autantmieux que pendant longtemps la clinique et beaucoup decliniciens se montraient

réfractaires

aux

idées

nou¬

velles. Nous voulons parler de la grande

notion des sécrétions

internes dont le corollaire thérapeutique est devenu

l'opothéra-

pie ou la médication par

les

sucs

organiques. Ce sont les varié¬

tés diverses de cette médication que M. le professeur

Arnozan

a traitées devantnous au cours de cet hiver et nousavons préci¬

sément remarqué avec quel

souci d'argumentation il s'est

efforcé defirer, en toute occasion, de la connaissance

des faits

physiologiques les

applications pratiques dont ils étaient

sus¬

ceptibles.

En quoi consiste donc cette

notion fondamentale? D'où

nous

est-elle venue? Et par qui?Et

quelles

conséquences

pouvait-elle

donc produire? La réponse à ces

diverses questions n'est,

en

réa¬

lité que l'exposé des

découvertes et des idées dont la filiation a

conduitàl'établissementde cette grande etfécondevérité.

Aussi

bien nous ne laisserons pas de faire un peu cette

histoire

pour

bien comprendre la genèse

de l'opothérapie.

A côté des produils de

sécrétion visibles,

en

quantité notable

et facilement analysable, que les organes

de notre

corpsy

dé¬

versent par des conduits

spéciaux,

en

des points bien spécifiés,

il y a d'autres substances, non

moins importantes, que, dans

l'intimité profonde et secrète

de leur vie cellulaire, élaborent

ces mêmes organes, mais qu'au

lieu de jeter dans

un

réservoir

spécial et

approprié, ils déversent constamment dans le sang et

par là dans toute

l'économie,

pour y

jouer

un

rôle sur la nutri¬

tion, variable, mais

indispensable

à

la vie. Ce sont bien là des

sécrétionsjustement appelées

internes

par

comparaison

avec

les

(24)

26

sécrétions précédentes

dites externes et canalisées, si l'on peut

ainsi parler. Et pour ceux

de

nos organes

qui sont dépourvus

de canauxexcréteurs, il n'existe même que

cette seule fonction,

et l'on conçoit combien leur

rôle dans l'économie, forcément

obscur et incompris auparavant, a

dû s'éclairer à la lumière de

cette notion nouvelle.

Or, c'est à un

physiologiste,

à

l'illustre Brown-Séquard, qu'il

a été donné de concevoir et de formuler cette

grande et féconde

idée. Nous en trouvons le premier germe

dans

son

travail de

1856 sur les fonctions des capsules

surrénales. Ayant constaté

que

l'ablation des capsules chez

un

animal détermine à bref

délai des "phénomènes

toxiques mortels, il exprima dès lors la

pensée que

certaines glandes déversent directement dans le sang

des substances nécessaires à la vie;

il la développa,

en

1869,

dans des leçons faites à la

Faculté de médecine de Paris; enfin

il la reprit, en

la généralisant cette fois et on sait avec quelle

énergie et quelle

foi vigoureuse

en son

œuvre, vingt ans plus

tard, en 1889, àl'occasion de ses

recherches

sur

l'action phy¬

siologique du suc

testiculaire. Dès cette année, d'ailleurs, d'au¬

tres preuves

surgissaient du laboratoire, et ces découvertes,

corroborant l'idée de Brown-Séquard,

l'étendant et la complé¬

tant en même temps, en

rendaient désormais la valeur indis¬

cutable, comme ils en

élargissaient singulièrement la portée

thérapeutique.

Ces découvertes et

ces

expériences démonstra¬

tives étaient relatives à trois organes

principaux

:

le pancréas,

les capsules

surrénales, le

corps

thyroïde.

La pancréas,

jusqu'à

nos

jours, était considéré comme une

glande des

plus importantes

pour

la fonction digestive, la plus

importante même

(Cl. Bernard), mais rien de plus. Or, un fait

fondamental, dont la première

notion est due à

von

Méring et

Minkowski, vint démontrer que

le pancréas possède

une

autre

fonction : quand cet organe a

été complètement enlevé à un

chien, l'animal devient

diabétique

:

le pancréas jouerait donc

normalement un rôle particulier

dans les transformations

que

subissent les matières sucrées dans

l'organisme ? L'existence

d'une relation causale entre le diabèteet les

lésions destructives

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