• Aucun résultat trouvé

Depuis trente ans les études sur le langage enfantin se sont multipliées

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Depuis trente ans les études sur le langage enfantin se sont multipliées"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

80

t i c a l i . M a r c h i non porge u n compendio esauriente d i regole e paragrafi, bensî u n i n v i t o , un'esortazione a l l a bellezza dell'italiano. È u n testo d a leggere — e d a rileggere — che vuole far rijlettere e cerca d i insegnare a d amare, capire, rispettare e coltivare, e inflne a godersi, l a p r o p r i a l i n g u a , impadronendosi, i n compenso, d i u n efficace mezzo espressivo e comunicativo.

I l l i b r o è indirizzato a g l i i t a l i a n i , m a n o n raeno d i essi l o apprezzerà uno straniero che — dopo aver studiato grammatiche t r a d i z i o n a l i — t r o v a ne Impariamo l'italiano u n a preziosa guida per i v i c o l i délia l i n g u a i t a l i a n a contemporanea. Lenka Cejpovâ

Dominique Taulelle: L'Enfant à la rencontre du langage. Comment l'enfant découvre et crée sa langue maternelle. Pierre M a r d a g a éditeur, Bruxelles 1984, 239 p .

Depuis trente ans les études sur le langage enfantin se sont multipliées. L e langage enfantin est devenu le champ d'investigation de nombreux linguistes, psychologues, pédagogues, logopèdes, pédiatres et beaucoup d'autres q u i s'intéressent a u x progrès rapides de l'enfant dans son acquisition d u langage. O n a souvent v u des chercheurs présenter a u p u b l i c des observations de leurs propres enfants. Cette t r a d i t i o n , commencée par les S t e m , remonte aux années v i n g t . Depuis ce temps-là u n grand nombre de parents- linguistes o u psychologues (par e x . A i m a r d , Grégoire, Francescato, L e n t i n , Léopold,

Ohnesorg, Pacesovâ) ont publié les fruits de leurs expériences menées dans les différents domaines d u langage (phonétique, syntaxe, morphologie, sémantique, métalangue, etc.).

L e présent ouvrage est le premier l i v r e de M m e Taulelle, jeune linguiste parisienne, p a r u dans l a collection "Psychologie et sciences humaines", dirigée p a r M a r c R i c h e l l e . I l s'agit de l a version remaniée de l a thèse que M m e Taulelle a soutenue à l'Université de l a Sorbonne Nouvelle (Paris I I I ) .

Les sujets d'études de cet ouvrage ne sont autres que ses propres enfants D j a m i l i a et Michaél, aux prises avec l a langue de leur environnement — le français. Les exemples cités sont donc leurs énoncés produits spontanément en diverses occasions entre 2 et 6 ans, complétés p a r quelques énoncés de leurs petits amis et p a r les observations menées en crèche sur des enfants entre 15 et 36 mois.

Quand u n adulte apprend une langue étrangère, i l l u i faut des années d'effort et do persévérance. M a i s u n enfant acquiert sa langue maternelle sans efforts apparents dans ses premières années de sa v i e , en passant d ' u n langage quasi inexistant à u n langage extrêmement structuré, q u i l u i permet d'exprimer ses pensés et de communiquer avec les autres. Sous une forme intéressante et souriante M m e Taulelle essaie de nous montrer l'enfant en t r a i n de réfléchir, comprendre, assimiler, analyser, poser des questions et de s'approprier, à son rythme et à sa façon, les éléments de l a langue parlée par son entourage.

Les exemples q u ' elle choisit font v o i r l'ensemble des règles abstraites q u i permettent à l'enfant de créer des énoncés o r i g i n a u x . T e l est le sujet traité dans l a première partie du livre, intitulée "Réflexion et jeu spontanés de Venfant sur le langage {comportement métalinguistique )".

Dans le 1e r chapitre "L'enfant réfléchit spontanément sur le langage", l'auteur constate, entre autres, que le regard, les mimiques et les rires sont des moyens d'expression impor- tants dans le langage de l'enfant, qu'ils sont parfois des indices de réflexion métalinguisti- que, mais i l s ne s'appliquent pas exclusivement au langage. Ils "signalent" u n phénomène mais i l s ne suffisent pas pour le comprendre.

L a fonction poétique reste toujours une de ses fonctions essentielles d u langage. E l l e apparaît surtout chez ceux q u i ont l a profession de jongler avec les mots (poètes, chanson- niers, conteurs,...). C'est dans le 2e chapitre, q u i s'appelle "L'enfant joue spontanément avec le langage", où M m e Taulelle prouve que les manipulations ludiques et poétiques apparaissent très t ô t chez l'enfant et qu'elles touchent les niveaux d u phonème et de l a syllabe (par. ex. "square", "soir", "noir", IskwaRI, IswaRI, InwaRI où l'enfant fait varier l a consonne initiale, des "adigodasses" = "Adidas + godasses" désignant n'importe quel type de chaussures), ainsi que les divers niveaux de sens d ' u n mot o u les bons mots d'enfants (par ex. "je ne suis pas une vieille, je suis neuve", "une étoile d'araignée" a u lieu d ' "une toile d'araignée", "rechaudir" sur le modèle de "refroidir").

(2)

81

L e 3e chapitre, q u i clôt l a première partie d u l i v r e , traite de l a sur-utilisation «(de l'appropriation) des mots "concrets" ou des expressions "toutes faites" pour attirer l'attention de l'interlocuteur (par ex. "remarque", "tu vois", "n'est-ce pas").

S i l a première partie d u l i v r e s'occupait plus de " m o t s " séparés, l a seconde partie s'intéresse a u développement de l ' a c q u i s i t i o n de l a langue par l'enfant, plus précisément à l'appropriation d éléments lexicaux et grammaticaux de l a langue. E l l e traite beaucoup plus de l a " g r a m m a i r e " et des outils grammaticaux, d ' où le titre de l a 2e partie "La Grammaire des fautes des enfants (stratégies métalinguistiques)".

Dans son entourage l'enfant entend des énoncés tout faits, des "produits finis" sans qu'on l u i explique les théories grammaticales ou le "mode d'emploi avant usage. C'est à l'enfant même de repérer dans les énoncés entendus les objets et opérations linguistiques et de créer sa grammaire. I l l'élabore de façon originale comme le prouvent les nombreuses observations de M m e T a u l e l l e . Cette partie n'est pas une simple description de l'acquisi- t i o n d u langage de ses propres enfants, n i a f o r t i o r i une description d u développement d u langage des enfants français, mais plutôt une vue d'ensemble des "fautes" caractéristiques des enfants français a u cours de l'élaboration de leur grammaire.

Après a v o i r esquissé les objets linguistiques simples, l'auteur passe aux énoncés con- tenant les "mots g r a m m a t i c a u x " , ou "marques grammaticales". E l l e vise non seulement à décrire les énoncés eux-mêmes mais surtout à décrire l a construction des énoncés en se servant des marques grammaticales comprises comme les traces des opérations do

construction des énoncés.

Les opérations sont réparties sur trois niveaux, selon ce qu'elles permettent de construi- re: les sous-énoncés, les énoncés, les groupes d'énoncés. Les opérateurs portant trace des opérations d u premier n i v e a u sont par ex. les articles, les déterminants, les terminaisons

"participe passé" et " i n f i n i t i f " (par ex. "c'est mon la mère", "je vais tout bu"). A v e c ces opérateurs mentionnés l'auter passe des objets linguistiques isolés aux objets linguisti- ques complexes que sont les sous-énoncés. C'est à p a r t i r de ces objets complexes qu'on passe a u x opérations spécifiques permettant de créer les énoncés. L e p i v o t p r i n c i p a l de l'énoncé est le verbe. U n e attention particulière est accordée entre autres à l a confusion

" i m p a r f a i t " / " c o n d i t i o n n e l " , a u subjonctif, a u x verbes auxiliaires " ê t r e " et " a v o i r "

(par ex. "si je serais un vampir", "tu suis maman").

Dans l a conclusion, M m e Taulelle signale que c'est par ses créations insolites que l'enfant nous force à regarder l a langue avec u n oeil neuf, à reconsidérer ce que l ' o n croyait bien établi. E n introduisant l'insolite dans l a langue, l'enfant peut apporter une contribution non négligeable à l a connaissance d u langage.

L ' o u v r a g e "L'Enfant à la rencontre du langage" est complété par l'ensemble des énoncés produits par ses propres enfants, leurs petits amis et les petits enfants de l a crèche.

I l s'agit de 569 observations recueillies sous forme manuscrite, indiquant à l a fois le con- texte, souvent indispensable pour l'intelligibilité de l'énoncé.

M m e Taulelle offre au lecteur u n inventaire plein de poésie et d'humour des créations langagières enfantines, une analyse d u sens caché des productions des enfanta et par-delà, une véritable i n i t i a t i o n à l a problématique complexe d u langage. C'est par ces mots que M . A d a m c z e w s k i , professeur à l a Sorbonne, présente l'ouvrage de M m e D o m i n i q u e T a u l e l l e .

B i e n que le l i v r e a i t été écrit à l'intention d ' u n large public, plus spécifiquement à l'intention des éducateurs et des parents, i l intéressera également les spécialistes, qui trouveront plaisir à lire cet ouvrage, dont l a fraîcheur et l a sobriété le font échapper à tout académisme.

Zuzana Wotkeovâ

Références

Documents relatifs

Dans le cadre du modèle de la médiation de Jean Gagnepain (1990-1992) — sur lequel nous nous appuierons pour produire cette argumentation critique —, les choses sont

Les Nehirowisiwok visent, entre autres, à ce que la gouvernance territoriale se fasse en accord avec leur vision du monde et en mobilisant leurs institutions traditionnelles de

Nous avons poursuivi l'analyse des résultats qui nous a conduits aux rapports entre lecture silencieuse et compréhension, donc nécessairement à la question du langage intérieur..

Ainsi, d’après une étude réalisée sur 34 enfants bilingues simultanés au développement typique (Bi- TD) parlant suédois et finlandais et sur 26 enfants monolingues

Les résultats de cette étude ont montré que les enfants bilingues séquentiels ont de moins bonnes performances en tâche de répétition de non-mots que les enfants monolingues

Quand les deux modes d’insertion sont attestés pour un même exemplum, il devient passionnant d’étudier ses transformations d’un contexte à l’autre : d’analyser les

structures sont comprises plus tôt, mais il s'agit en fait d'une compréhension indi- recte; I'enfant utilise la sémantique et son expérience (pragmatique), mais dans

ge : le bain linguistique donné dès la naissaice.. été privée de cet émerveillement qui consiste à donner la langue maternelle à son enfant et à recevoir