FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE
M>IMEAUX
j
I A-lsnsrÉE 1897-98 N° 117V,W £NTRT5uDS LE Ns 6 0,309
MÉCANISME D'ACTION
BAINS SALÉS
(Absorption cutanée du Chlorure de sodium)
THESE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenne publiquement le 29 Juillet 1898
Jean-Fernand HERVÉ
Ancien interne des Hôpitaux,
LauréatdesHôpitaux(Médaille de bronze1895, Médailled'argent17
Lauréatde laFacultédeMédecine(Prix dela Ville de Bordeaux 1897, mention honorable),
Membrede laSociétéd'Anatomieet dePhysiologie, Lauréatde cetteSociété(1er prix1897).
Né à Cavignac (Gironde), le 6 décembre 1872.
Examinateurs de laTbèr ■
MM. MOUSSOUS, professeur.... Président.
VIAULT, professeur....
RONDOT, agrégé ) Juges.
DUBREUILH, agrégé
Le Candidatrépondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
MPRIMERIE Y. CADORE
17 — HUE MONTMÉJAN 17
FACULTÉ
DEMÉDECINE
ET DE PHARMACIE DE BORDEAUXM. de NABIAS Doyen. | M. PITRES Doyen honoraire.
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POUSSON.
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RIVIERE.
DUPOUY.
PACHON.
CANNIEU.
LAGRANGE.
N.
LEMAIRE.
Pardélibérationdu 5 août1879, la Facultéaarrêté queles opinions émises dans les hèses qui lui sont présentéesdoivent être considérées comme propres àleurs auteurs, et qu'elle n'entend leurdonner ni approbation ni improbation.
A monPrésident de Thèse
Monsieur le Docteur André MOUSSOUS Professeurdecliniquemédicaleinfantileà la Faculté de médecine
de Bordeaux
Au moment de quitter cette Faculté où nous avons puisé les
éléments de la médecine pour nous diriger seul vers des horizons
nouveaux, nos regards se reportent en arrière; un soupir de
tristesse s'échappe de notre poitrine : nous étions si bien ici auprès de maîtres, d'amis dévoués. Aussi nous n'oublierons pas
ceux qui, de près ou de loin, ont veillé sur flous, nous ontguidé
ou encouragé dans l'étude de cette science difficile : soulager les
hommes.
Que M. le docteur Baudrimont reçoive ici l'expression de
notre profonde gratitude pour sou précieux enseignement, ses bons conseils, ses sages avis : nous n'oublierons pas que, le pre¬
mier, il nous a guidé au pied du lit du malade et a toujours été
pour nous un père et un ami.
Dans le service deM. le professeur Lanelongue, la chirurgie
s'est offerte à nous dans toute sa splendeur, les leçons du Maître
nous seront toujours un guide précieux.
A M. le professeur agrégé Rondot, nous devons nos pre¬
mières notions médicales et thérapeutiques : comment pour¬
rions-nous oublier son enseignement méthodique, son amabilité goûtée de tous ceux qui l'approchent ?
M. le docteur Lande, au service-duquel nous avons eu l'hon¬
neur d'être attaché en qualité d'interne, nous a donné d'utiles renseignements de pratique médicale, nous nous rappellerons toujours sa bienveillance.
A M. le docteur Mongour, que nous avons eu pendant quel¬
ques mois seulement comme chef de service, nous apportons nos hommages respectueux.
Nous adressons nos remerciements à ceux qui, sans avoir été
nos maîtres dans les hôpitaux, nous ont prodigué leurs conseils
et leur enseignement, MM. les professeurs Arnozan, de Nabias,
Piéchaud, MM. les professeurs agrégés Cannieu, Cassaët,
Hervé 2
Lagrange, Rivière, Sabrazès, Villar, M. le docteur Rousseau-
Saint-Philippe, médecin des Hôpitaux.
MM. les professeurs agrégés Carrière (de Lille), et Cha-
vannaz (de Bordeaux), ont bien voulu nous préparer au concours
d'internat, nous nous faisons un devoir de leur exprimer notre
gratitude.
Enfin, M. le professeur André Moussous a bien voulu nous accepter comme interne dans son service, c'est grâce à ses
précieux conseils et à son savant enseignement que nous avons
connu la pathologie infantile. 11 nous fait aujourd'hui le très
grand honneur d'accepter la présidence de notre thèse. Nous l'assurons de notre reconnaissance et de notre dévouement.
Que nos amis d'études, nos camarades d'internat nous conser¬
vent leur cordiale sympathie.
A notre frère d'études, notreami dévoué Joseph Guyot, interne
des hôpitaux, nous renouvelons, au moment du départ, l'assu¬
rance de notre inaltérable amitié.
M. Th. Garraud, pharmacien de l'hôpital des Enfants, nous
a inspiré notre sujet de thèse ; il a été pour nous un guide précieux dans nos analyses chimiques, nous lui adressons nos
plus sincères remerciements.
Enfin, nous n'oublierons pas l'extrême obligeance de M. l'Ad¬
ministrateur de l'Hôpital qui a mis gracieusement à notre dis¬
position tout ce que nous avons demandé pour nos expériences
MÉCANISME D'ACTION
DES
BAINS SALÉS
(Absorption cutanée du Chlorure de
sodium)
INTRODUCTION
« Lagénéralité de sa distribution devra
rendrelechlorure de sodium plus impor¬
tant à étudier que les autres principes
d'origine inorganique».
Robinet Verdeil,
(Traitéde chimieanat.etphys.)
Pendant l'année d'internat que nous avons
passée à l'Hôpital
des Enfants dans le servicede M. leprofesseurA. Moussons, nous
avons été frappé par les
excellents résultats obtenus
avecles bains
salés dans la scrofule, le rachitisme, le
lymphatisme. En voulant
nous rendre compte du processus
actif des bains salés,
nous avonsvu que le jour était
loin d'être fait
surla question. Aussi dès ce
moment et sur les conseils de notre excellent ami M.
Th. Gar-
raud, pharmacien à
l'hôpital,
nous avonsdécidé de consacrer
notre thèse inaugurale ào rechercher le mécanisme
d'action, des
bains salés, questiontrès importante et
à laquelle
serattache une
grande partiede l'hydrologie,
commel'a dit M. A. Robin.
C'est grâce à la chimie physiologique, à l'étude des résultats
fournis par les bains salés, au mode intime de leur action, que
l'hydrologie sortira de l'empirisme pourdevenir une science basée
sur des faits de chimie et de physiologie. « Elle retirera de ce genre d'études quelque chose de net et de bien déterminé, qui réalisera, dans la mesure du possible ce grand desideratum de la
médecine, à savoir la détermination de l'opportunité thérapeuti¬
que ».
Nous avons divisé notre sujet en six chapitres.
I. Dansle premier chapitre, nous nous sommes attaché àrecher¬
cher les diverses opinions émises sur l'absorption cutanée dans
les bains et surtout dans les bains salés.
II. La peau d'après sa structure est-elle susceptible d'absorber
dans les bains ? Tel est le thème du deuxième chapitre.
III. Le troisième chapitre est consacré à des expériences de dialyse avec des membranes végétales et animales, enfin avec de la peau humaine.
IY. Dans un quatrième chapitre, nous étudions les effets inter¬
nes du chlorure de sodium, nous comparons ces effetsà ceux pro¬
duits par les bains salés.
Y. Rechercher d'après les diverses opinions émises sur l'action
des bains salés s'il est possible d'en expliquer ces effets, constitue
notre cinquième partie.
YI. Une comparaison entre les bains salés, le climat marin et les injections sous-cutanées de chlorure de sodium, vient achever
notre étude.
Nous avons tiré de là quelques indications que nous exposons ensuite. Etnousterminons par des conclusions qui sont le résumé
des idées que nous avons développées.
C'est un travail bien imparfait, que nous avions l'intention,
comme nous l'indiquons plus loin, d'étudier beaucoup plus lon¬
guement ; malheureusement des circonstances indépendantes de
notre volonté nous ont forcé à terminer nos travaux beaucoup plus vite que nous l'avions espéré. Nous soumettons ces quelques
notes à nos juges, comptant sur leur bienveillance.
CHAPITRE PREMIER
HISTORIQUE
Depuis longtemps on
connaissait l'action bienfaisante des eaux
chlorurées sodiques : Hippocrate,
Pline, Arétée
enlouent les
effets merveilleux. Cette faveur non seulement leur a été conser¬
vée, mais a encore été étendue, en même temps que
l'hydrologie
faisait des progrès. Cependant
il faut arriver
auxvme siècle
pourretrouver une étude sérieuse sur ce sujet. De cette époque
datent
les premiers travaux sur
les
avantages etles inconvénients des
eaux de mer avec le travail de Russel en 1750
(1).
Quant au pro¬cessus intime, au mécanisme d'action, on ne
cherchait point à le
discuter alorspuisque l'absorption cutanée
était admise
sans con¬teste. Depuis cette époque
les opinions ont varié, il n'est donc
pas étonnant de retrouver, au
sujet de l'absorption dans les bains,
un grand nombre de travaux
publiés
enFrance et à l'étranger.
Ilaller, au commencement de ce
siècle, avait admis
quela
peau pompait l'eau des bains.Séguin, en 1814, a
voulu vérifier l'opinion du grand physiolo¬
giste en faisant
prendre des bains contenant en solution des
substances diverses : il conclut que la peau
absorbe seulement si
elle présente une
solution de continuité.
En 1828, leprofesseur
Westrumb, expérimentant
surlui-même
dans des bains médicamenteux, termine ses travaux en
disant
: l'organe cutanéestdoué d'une faculté d'absorption indéterminée;
il peut admettre et
introduire dans le torrent circulatoire toutes
sortes de substances, depuis le moindre
jusqu'au plus haut degré
de fluidité, pourvu qu'elles
soient solubles. Bérard, rapportant les
(1) A dissertation concerningthe useofseawalerin diseases ofllieglands.
expériences du savant
professeur, s'exprime ainsi
: «Quant
ala
question de
pénétration des sels solubles, elle est jugée affirmati¬
vement par les expériences très
bien faites de cet expérimenta¬
teur ».
Homolle, en 1853, en analysant les urines avant et
après les
bains, conclut à l'absorption cutanée,
mais il n'a jamais
pu yretrouver un excès de chlorures après avoir pris un
bain salé.*
Poulet (1856) nie l'absorption
dans le bain si l'épiderme est
intact et nepeut être altéré par
les
agentsemployés et à condition
que ceux-ci ne soient pas
volatils. La même année, Duriau publie,
au contraire, des expériences positives. Le
poids des malades
plongés dans le
bain
augmente,malgré les précautions prises
pour empêcher les
malades de respirer les
vapeursd'eau
en sus¬pension dans les salles
de bain
;mais après des bains médica¬
menteux plus ou moins longs, entre autres avec
des bains salés,
l'auteur n'a pas retrouvé traces
des principes dans les urines
oudu moins les principes existant à
l'état normal n'ont
pas aug¬menté. Un fait important à signaler
c'est
que,après
unséjour
dans le bain, les urines étaient toujours alcalines. De
plus, les
bains dont la température dépasse
celle du
corpsfont prédomi¬
ner l'exhalation cutanée et celle-ci se manifeste par une perte
du
poids du corps immergé.Emmanuel-Ossian Henry, tout en admettant
aussi le
passagede
l'eau du bain, n'a pu retrouver dans les
urines les matières salines
dissoutes dans le bain.
L.Hébert(1861), d'après la structure
de l'épiderme, refuse toute
absorption à la peau saine :
seul le bain de
vapeurpeut arriver à
traverser mais à dose très faible; quant à l'augmentation de
poids,
elle serait due à l'imbibition de l'épidermeau niveau de la paume des mains etde la plante des pieds.
En 1862, Sereys, dans sa thèse
inaugurale, prétend
quel'épi¬
derme se laisse peu à peu imprégner par
l'eau qui
esteusuite
absorbée au niveau du derme : il y a d'abord imbibition, puis absorption, opinion
également
soutenueparBroquin dans
sathèse
(1865); mais ces
expériences
ontété entreprises
avecl'hydrofère
et s'éloignent par conséquent
de la balnéation simple.
— 15 —
iU
L'année suivante Delore rapporte
de nombreux essais faits
avecdes substances différentes dissoutes
dans le bain
;il conclut
:l'ab-
sorption cutanée est
réelle, mais elle est si difficile et irrégulière
qu'on ne peut compter sur
la méthode intraleptiqùe d'une façon
certaine.
Parisot, Gubler, Réveil,
Barthélémy, Magendie, contestent
toute absorption cutanée.
D'après Demarquay, l'augmentation de
chlorures dans les urines après un
bain salé serait due à la péné-
^
tration des principes actifs par les poumons ou les muqueuses
(anus, vulve,
prépuce). La double méthode des pesées avant et
après le bain et
de l'analyse des urines a servi à Willemin pour
soutenir une opinion opposée.
A l'article Bains du dictionnaire
de Jaccoud, Oré, après un
longhistorique delà question, termine en disant : « Les bains sim¬
ples, minéraux ou
médicamenteux n'ont qu'une action de contact
qui varie
suivant la nature des substances en dissolution ».
D'après Deschamps,
la
peaun'absorbe aucune substance dans le
bain. La quantité
d'un
agentmédicamenteux qui pénètre dans
l'économie après une
série de bains, est indépendante de l'action
des bains : elle n'a lieu que
secondairement et
nes'effectue qu'à
l'aide des sels qui restent
attachés à la surface de la peau. Rous-
sin, en 1867, Rabuteau
(1869), Passabosc (1873), Amagat (1873)
nient toute absorption cutanée
si
on asoin d'essuyer la peau au
sortir du bain. Scoutetten
(1873) s'appuie
surtrois ordres de
faits pour démontrer
le défaut d'absorption : 1° des laits chimi¬
ques : les
substances
nonmiscibles à la graisse ne peuvent être
absorbées; 2° des faits physiques, car on ne
peut conclure de la
dialyse à travers une
membrane morte à la peau vivante; 3° enfin
des faitsphysiologiques :
le fœtus mourrait si la peau absorbait,
car les éléments rejetés seraient
réabsorbés à mesure de leur
élimination.
Hoffmann (1868) a
expérimenté
surlui-même, et après plu¬
sieurs bains, il est convaincu que tous
les agents chimiques et
autres dissous dans l'eau pénètrent
lentement, mais d'une manière
manifeste, dans l'économie;
lorsqu'il
y asaturation, l'organisme
^
les rejette
audehors. Mialhe confirme cette opinion et est per-
suadé que les résultats négatifs sont dus à des expériences trop
courtes ou pas assez suivies. Cependant, d'après cet auteur, cer¬
tains corps qui se combinent avec les albuminoïdes ne sont pas
absorbés, tel le sublimé.
Paul Bert, à l'article Absorption du Dictionnaire de Jaccoud,
admet entre 35 et 40° le passage de l'eau à travers l'épiderme,
mais les substances dissoutes ne dialysent pas.
Wolkenstein (Zur Frage iiber die Résorption der Haut) démon¬
tre la perméabilité de la peau aux solutions aqueuses sauf aux solutions concentrées. L'absorption est en raison directe de la température du bain, du jeune âge des sujets et de l'absence de poils sur la peau en expérience. L'épiderme, sans érosion anté¬
rieure, peut absorber, dit Aubert, mais la condition de pénétra¬
tion peut être une effraction épidermique se produisant dans la portion incluse de la tige des poils.
Feodorow (thèse de Saint-Pétersbourg, 1885), Ritter (1), nient l'absorption par la peau. C'est aussi l'opinion de Marion (thèse Montpellier (1882) et de Stas (1886).
Lebkuchner a fait dialyser des substances en dissolution dans
l'eau à travers des lambeaux de peau pris sur différentes régions
du corps de l'homme.
De Ranse (1880) soutientqueles bains minéralisés n'ont qu'une
action de contact. La peau seule n'absorberait pas, dit Lauret
dans sa thèse, mais, grâce au courant électrique, il se produit
dans les bains descourantsallant des robinets, des conduits d'eau
au corps humain qui favorisent le passage des sels.
En 1885, Branche, dans sa thèse inaugurale, rapporte l'opinion
de M. Aubert, chirurgien de l'Antiquaille, à Lyon, qui admet le
passage du chlorure de sodium à travers l'épiderme. Pour l'auteur,
les bains salés n'agiraient quepar leur action excitatrice sur l'élé¬
ment cutané.
L'élan était donné. Depuis plusieurs années déjà, la France, et
surtout la région du sud-ouest, féconde en sontces salées, produi-
(1) Ueber die Résorption faghigkeit der normalen menschlichen Haut.
sentde nombreux travaux sur la raison d'être des sources, utili¬
séesjusqu'alors pour
l'extraction du chlorure de sodium.
En 1886, le docteur Marsoo, dans une notice sur
Salies-de-
Béarn,ditqu'on ne peutnier la
diosmose dermique, selon l'expres¬
sion de Gubler.
Déjà avait paru, en 1883, un
petit travail du docteur Foix
surles eaux de Salies-de-Béarn. Enfin, nous savons que c'est h cette
même source que M. A. Robin fit
faire
parM. Gauly lui-même
une série d'expériences, qui ont été le
point de départ de deux
communicationsimportantes à ce sujet à
l'Académie de médecine
et ii la Société d'hydrologie
Leur conclusion est que la peau humaine
n'absorbe
pasle sel
des bains. « La peau peut être considérée comme une vaste sur¬
lace nerveuse sur laquelle les solutions salines
viennent stim uler,
d'une manière variable, les extrémités des nerfs périphériques,
et, par voie centripète,
les
centres nerveuxrégulateurs de la nutri¬
tion ».
Ledocteur Petit, en 1890, dansses études sur Salies-de-Béarn,
dit : « Je ne m'attarde pas à discuter la
vieille question de l'ab¬
sorption oude la non-absorption par
la
peau,des substances
con¬tenues dans l'eau d'un bain. A Salies, il n'y a pas un doute, les expériences le prouvent
surabondamment, les malades absorbent
en quantité notable
les sels des
eauxminérales. Ils les absorbent
par la peau, par les muqueuses
respiratoire et digestive, c'est
incontestable. L'abondance très grande des chlorures
dans les
urines des baigneurs prouve
qu'il s'établit, à
traversleur
orga¬nisme, pendant la cure, une
circulation très active de
cessels.
D'ailleurs, il est prouvé expérimentalement que
l'eau salée pénè¬
tre d'autant mieux àtravers nosmembranes que la solution
saline
est plus concentrée et
plus chaude
».En 1893, dans une étude médicale sur
Salies-de-Béarn, le doc¬
teur Lavergne conclut : « Il est
aujourd'hui bien admis
quela
peau recouverte de son
épiderme n'absorbe
pas...Les phénomè¬
nes observés s'expliquent suffisamment
soit
parvoie réflexe, soit
par le fait de la buée
saline qui s'élève du bain. La cause des
effets obtenus réside seulement dans une stimulation
spéciale de
tous les élémentsconstitutifs de la peau qui se répercute par voie
réflexe sur le système nerveux central ».
En 1897, le docteur Gibotteau, dans une étude sur Biarritz,
nie l'absorptionet pense que la balnéation salée agit à la manière
d'un excitant cutané comme feraient les rayons solaires, un bain électrique, etc.
En 1892, Margherita-Traube-Mengarini a constaté par l'exa¬
men microscopique le passage de certaines substances jusque
dans les lymphatiques. Un fait intéressant signalé par l'auteur,
c'est que le stratum granulosum constitue une barrière àl'absorp¬
tion plus difficile à franchir que les couches cornées extérieures.
En 1890, Keller, en face de la prépondérance numérique des
résultats négatifs, conclut que la peau saine n'absorbe pas les
substances dissoutes dans le bain.
Plantier (1894) ne croit pasau pouvoir dialysant de l'épiderme; s'il y a absorption c'est par les muqueuses (anus, vulve, prépuce).
Renaud, en 1893, fait une communication sur ce sujet à la
Société de thérapeutique. D'après lui, la peau n'absorbe pas les
substances dissoutes dans le bain, mais ces substances déposées
à la surface de l'épiderme et séchées sont ensuite absorbées par la peau. Dans ce cas la voie suivie est les orifices glandulaires, le
sel se dissolvant dans la matière sébacée.
J. Comby, s'appuyant sur les expériences de A. Robin, adopte
les mêmes conclusionsau pointde vue de l'absorption. C'est aussi l'opinion du docteur Lissonde, qui prétend nejamais avoir trouvé d'augmentation de chlorures dans les urines des personnes pre¬
nant des bains salés. Le docteur Cazin (de Berck-sur-Mer) trouve,
au contraire, une augmentation des chlorures et croit à l'ab¬
sorption.
Hayem, dans ses Leçons thérapeutiques, Manquât, dans son Traité de thérapeutique, admettent l'absorption dans le bain,
mais en quantité infinitésimale, incapable d'expliquer lea effets produits.
Le docteur Cep, dans sa thèse inaugurale, rappelle les expé¬
riences de M. A. Robin, enadopte les conclusions s'appuyant sur¬
tout, pour prouver la non absorption de la peau, sur l'augmenta-
tion des chloruresaprès la période balnéaire.
Les effets des bains
salés seraient dus aux courants électriques développés entre
la
solution chlorurée sodique, d'une part, et les
robinets
oula paroi
des baignoires, d'autre part.
On voit, d'après notre historique, que nous avons
seulement
recherché les auteurs qui se sont occupés de
l'absorption cutanée
dans les bains et surtout dans les bains salés. La question, on
le
voit, est difficile puisque de nombreux
médecins
etphysiologistes
sérieux sont en désaccord.
Trois opinions principales
découlent des quelques lignes que
nous venons d'écrire, toutes trois basées sur des
expériences
sérieuses, sur une série de laits savamment
contrôlés. Les
unsadmettent sans conteste l'absorption cutanée dans
les bains,
d'autres pensent quel'épiderme
laisse dialyser, mais
enquantité
infinitésimale, incapable d'expliquer les
effets produits. Enfin
undernier groupe
d'expérimentateurs nie le
passagedu sel de la
solution chlorurée sodique dans l'organisme à travers
l'enveloppe
cutanée. Les bains agiraient par simplecontact comme
les
rayons solaires, le courant électrique, lesfrictions térébenthinées, etc.
Il semble que depuis les
communications de M. A. Robin,
d'après les expériences
de M. Gauly (h Salies-de-Béarn), la plu¬
part desauteurs sont
défavorables à la
«diosmose épidermique »,
s'appuyant sur cefait
queles chlorures continuent à augmenter
quelque temps après
la suspension des bains salés.
Pour nous, il nous semble que même en admettant
le
passagedu sel à travers l'épiderme, ce phénomène
puisse recevoir
une explication plausible. Nous yreviendrons plus tard. Nous allons
maintenant étudier la structure de la peau et
rechercher si,
au point de vuehistologique
etphysiologique, la
peauest 1111 rem¬
part inattaquable fermant
la
porte ausel qui, du bain, cherche à
pénétreiydans le corps
humain.
CHAPITRE II
LA PEAU PAR SA STRUCTURE PEUT-ELLE ÂESORRER?
La peau se compose essentiellement de deux couches superpo¬
sées : le derme, formé de cellules complètes, actives, disposées
en papilles, dont le riche réseau lymphatique et sanguin rappelle
les villosités intestinales et doit être excellemment disposé pour
l'absorption. Une barrière le sépare des milieux extérieurs : c'est l'épiderme. Ce dernier lui-même peut être regardé comme formé
de deux parties principales : un plan profond recouvrant immé¬
diatement le derme et formé de cellules prismatiques ou cylindri¬
ques àgros noyaux, sièges d'une nutrition très active et, par con¬
séquent, éminemment aptes à l'absorption.
Mais à mesure que nous nous éloignons de ce plan profond
pour remonter vers la surface, nous constatons les signes de plus
en plus manifestes d'un ralentissement de la nutrition et de la
vie : les cellules s'aplatissent, s'amincissent, le noyau se raréfie, puis disparaît. Enfin, les plus superficielles de ces lamelles se détachent de l'épiderme et, comme des éléments morts, tombent
dans le milieu ambiant, sous la double influence de la poussée
des couches profondes nouvelles et des frottements extérieurs.
Quant aux éléments sanguins, nous savons que les artères
viennent se ramifier dans les papilles se terminant par des capil¬
laires qui aboutissent à une veine. De même les lymphatiques
forment un riche réseau à la base des papilles et de ce réseau part ordinairement un lymphatique unique occupant le centre de
la papille.
« L'épiderme (Testut, Traité d'Anatomie), est entièrement dépourvu de vaisseaux. Les liquides nutritifs, issus des réseaux vasculaires du derme, y circulent dans la substance molle du
ciment intercellulaire, baignant les cellules épidermiques sur
tout leur pourtour et leur abandonnant
les matériaux nécessaires
à leur entretien et à leur rénovation. Mais ce n'est pas là le seul
mode de nutrition de l'épiderme. Il est admis
aujourd'hui (Ran-
vier, Renaut), que les globules blancs passent
du derme dans
l'épiderme, et grâce à leurs mouvements
amiboïdes, cheminent
de proche en proche dans les interstices
du
stratummalpighien.
Eux aussi sont pour les cellules épidermiques des agents vecteurs
de matériaux nutritifs : ils leur apportent notamment l'oxygène,
le pigment, la graisse et le glycogène ».
Les nerfs dans le derme sont nombreux : ils se terminent soit
librement soit dans les corpuscules de Meissner. Quant à
l'épi¬
derme, depuis la communication de
Langherans
en1868,
on croyait à l'existence de cellules nerveusesdans la couche de Mal-
pighi, mais on a démontré
(Arnstein, Ranvier),
queles cellules
décrites parLangherans nesontautres que
les cellules migratrices
dont nous venons de parler et qui servent à la
nutrition des
cou¬ches épidermiques. Cependant
il existe dans les couches profondes
de l'épiderme des fibrilles nerveuses :
elles s'échappent du réseau
nerveux du derme, traversent la membrane basale à l'état de cylindres nus et cheminent
alors dans le
stratummalpighien.
Après un trajet irrégulier et plus ou
moins sinueux, elles
se ter¬minent par des boutons aurdessous
du
stratumgranulosum;
aucune d'elles ne dépasse cette couche. Nous tenons à
insister
sur ce point sur lequel nous
reviendrons.
Nous terminons cet exposé succinct de I
histologie
cutanée en rapprochant la structure de la peaude celle des
muqueuses.Le
derme peut être considéré comme un
ehorion, l'épiderme serait
l'épithélium, mais un
épithélium modifié dont les éléments
sem¬blent au premier abord s'opposer à toute
absorption. Au-dessous
de ces couches superficielles nous en retrouvons
d'autres
toutà
fait propres à l'assimilation.
L'épiderme est, comme nous
l'avons
vu,la membrane la plus
superficielle servant de
protection
auderme. Mais cette cuticule
cornée, comme le fait bien remarquer M. Laurel
dans
sathèse,
n'est pas continue, mais criblée
d'une multitude de pertuis.
«Krause
et Sappey, en effet, évaluent àplus de deux
millions le nombre des
glandes sudoripares. Leurcanal d'excrétion aurait, d'après Robin
un diamètre de 0,04 à 0,05 de millimètre et un calibre moitié moindre, ce qui fait une superficie de 9 centimètres carrés.
Les
glandes sébacées, beaucoupmoins nombreuses,
comme1
està 8
ou 6 d'après Sappey, mais dont le calibre est beaucoup
plus
con¬sidérable 0mm10 en moyenne donnent une superficie de
24
cen¬timètres carrés,qu'il faut réduire à plus d'un tiers par
suite de la
présence presque constante d'un poil
développé
ourudimentaire.
Il reste donc au total une surface de 25 centimètres carrés environ
ouvrant une communication entre les matériaux extérieurs et la
couche épithéliale qui tapisse les glandes de
l'économie. C'est
peu de chose sans doute, mais remarquons
qu'une (ois
cetteembouchure franchie, les matériaux extérieurs peuvent s'étaler
sur toute celte surface épithéliale énormément plus développée
que celle de leurs orifices, surtout chez
les glandes sébacées.
Cette constitution paraît donc mettre le tissu cutané, en
dépit
de l'épiderme qui le recouvre, dans des
conditions favorables à
uneabsorptiond'une certaine intensité. Nousavon s en
effet
montréque le derme et les couches
profondes de l'épiderme étaient
en pleine activité vitale et par conséquent aptesà l'assimilation,
autravail d'absorption.
Mais cetépiderme estsans cesselubréfié par une
matière grais¬
seuse, la matière sébacée, qui forme un obstacle au passage des liquides. Cet enduit ne recouvre pas
seulement les cellules
cor¬nées, mais il se trouve en grande abondance dans les
glandes
sébacées, à l'orifice des glandes sudoripares qu'il recouvre comme d'un bouchon.
Unfaitdécoule des quelques notionsd'anatomie que nousvenons d'exposer: lapeau, par sastructure, n'estpas un
obstacle
àl'absorp¬
tion, mais l'enduit sébacé qui en recouvre les cellules et les orifi¬
ces peut-il empêcher les liquides de pénétrer?
C'est
en 'cepoint,
semble-t-il, que gît la difficulté. Il fallait
donc
rechercherartifi¬
ciellement si la matière sébacée pouvait permettre au sel marin
dissous dans les liquides de traverser des membranes filtrantes analogues à la peau, c'est ce que nous avons
cherché à réaliser.
CHAPITRE III
EXPÉRIENCES DE DIALYSE AVEC PARCHEMIN ET PEAU
Nous nous sommes servi d'un dialyseur fait d'un manchon de
verre dont la partie inférieure présentait un rebord
d'un
centi¬mètre de haut environ. La membrane filtrante était adaptée à
l'ouverture inférieure du dialyseur et venait ensuite se fixerau- dessus du rebord que nous avons signalé. La solution salée
était
de l'eau pure contenant seulement
10
p.100
dechlorure de
sodium. Après avoir mis quelques centimètres
cubes d'eau distil¬
lée et ne contenant aucune trace de NaCI, dans l'intérieur du manchon, celui-ci était disposé de telle sorte que la membrane
filtrante vienne juste au contact du liquide, de manière que le
niveau de la solution chlorurée sodique fut au-dessous du point
d'attache de la membrane.
Avec une membrane filtrante faite de parchemin végétal à la température de 15 degrés centigrades, le
chlorure de sodium
apparaissait rapidement dans l'eau dudialyseur.
Disons déjà que pourtoutes nos expériences, nous nous sommes servi du nitrate d'argent en solution pour la recherche du chlo¬
rure de sodium et que toutes nos membranes dialysantes ne con¬
tenaient pas elles-mêmes de NaCI, puisque nous
les faisions
tremper pendant 24 heures dans de
l'eau distillée
etqu'au bout
de ce temps, il n'y avait dans le liquide aucune trace
de NaCI.
Nous commencions nos travaux de dialyse, lorsque nous avons
eu connaissance des expériences du docteur Malin, d'après un
compte-rendu de la Médecine moderne du
5
mars1898. Voici
ceque nous y lisons :
Le docteur Mahn a expérimenté la perméabilité de la peau sur des substanees solubles dissoutes.
D'après lui, notre épiderme représente une sorte
de membrane
filtrante imprégnée de cholestérine et qui, par sa
face
externe,est revêtue d'une matière grasse, la matière sébacée. Donc une substance qui doit traverser l'épiderme
de dehors
endedans
pour parvenir jusqu'au chorion estobligée de pénétrer
a traversla
couche de matière sébacée, puis à travers la couche
superficielle
de l'épiderme qui contient de la
matière sébacée dissoute dans la
cholestérine.Elle doit enfin traverser la couche profonde de l'épi¬
derme dont les cellules ne sont imprégnées que de cholestérine.
Donc, seules pourront diffuser de la sorte à travers
l'épiderme
les substances douées de la propriété de se dissoudre dans les
matières qui enduisent et qui imprègnent les cellules
épidermi-
ques ou de se mélanger intimement à ces matières.
Mais, en raison des difficultés de se procurer cholestérine et
matière sébacée, Malin a fait ses expériences avec la lanoline et
l'huile d'olives. Il a cherché quelles étaient les substances capa¬
bles de traverser une couche formée de ces deux substances ou de s'y dissoudre. Le NaCl n'a pu traverser une couche
de lano¬
line ni d'huile.
Nous avons repris ces expériences avec notre solution de sel
marin à 10 p. 100 et notre dialyseur tel que nous l'avons décrit, après avoir scrupuleusement observé toutes les mesures que nous
avons énoncées.
lr" Expérience : Membranefiltrante enduite d'huile d'olives sur
saface externe. — La membrane faite de parchenin
végétal
estrecouverte sur sa partie externe, c'est-à-dire sur la face qui se
trouve en contact avec la solution salée d'une bonne couche d'huile d'olives. Après nous être bien assuré que l'eau contenue
dans le manchon ne renferme pas de chlorure de sodium, nous
installons notre dialyseur de telle sorte que la membrane filtrante
affleure juste la solution, la température est alors de 15 degrés centigrades. Au bout de quelques
minutes,
nous trouvonsdes
tra¬ces certaines de chlorure de sodium dans l'eau.
2e Expérience : Membranefiltrante enduite d'huile d'olives sur
ses deuxfaces. — Nous prenons une nouvelle membrane demême
texture que la première : elle est disposée de même façon, mais
est recouverte d'huile d'olives sur sesdeux faces, elle a étélaissée trempant dans l'huile pendant sept heures environ. Cinq minutes après avoir placé le dialyseur dans l'eau salée à 15°, le nitrate d'argent indique la présence de chlorure de sodium dans l'eau
contenue dans le manchon. Par conséquent nous pouvons con¬
clure de notre expérience,que nous avonsrenouvelée uneseconde
fois avec même résultat : une solution de chlorure de sodium à 10 p. 100 traverse une membrane filtrante faite de parchemin végétal et revêtue intus et extra d'huile d'olives à la tempéra¬
ture de 15° centigrades.
3e Expérience : Membrane filtrante enduite de lanoline. —Une
nouvelle membrane de parchemin végétal estenduitesur ses deux
faces d'une couche de lanoline. Pour bien répandre la matière graisseuse uniformément sur les deux faces de la membrane
du
dialyseur, nous faisons fondre la lanoline; lorsqu'elle entre en fusion, nous en imprégnons la face interne, après quoi, mettant
notre lanoline dans une assiette très chaudeetparfaitement plane,
nous plaçons dessus notre membrane dialysante; de cette façon
la lanoline se répand uniformément sur toute la surface externe.
La face interne est elle-même réchauffée et la lanolineliquide im¬
prègne également tous les points de la membrane
qui
estensuite
laissée à refroidir avant d'être utilisée.
Notre dialyseur ainsi préparé et renfermant un peu d'eau
dis¬
tillée est placé à 15° centigrades dans la solution de chlorure de
sodium à 10 0/0. Il est laissé en place pendant quatre heures con¬
sécutives. Au bout de ce temps, le nitrate d'argent n'indique pas la présence de chlorure de sodium dans
l'eau du manchon. Le
lendemain le résultat est toujours négatif.
4e Expérience.—Nous renoncions a nos expériences, convaincu
que NaCl ne dialysait pas à travers
la
peau,lorsque
nousavons eul'idée d'opérer à 35 ou 36° centigrades. Puisque
les bains salés
sont donnés aux enfants à la température de 35 ou 36° cent., il
nous fallait nous mettre dans les mêmes conditions d'expérience
pourrechercher le passage
du sel.
Nous avons placé ledialyseur dans une étuve réglée à
36°
cent.Ce n'est qu'une heure après que nous avons retrouvé
des
tracesHervé 3