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Atteinte cognitive précoce dans la sclérose en plaques et pronostic fonctionnel à 8 ans

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Academic year: 2022

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La neurocysticercose,

une cause fréquente d’épilepsie

La neurocysticercose est causée par Taenia solium, un parasite dont l’hôte intermédiaire est le porc, qui contamine l’homme par transmission oro-fécale. Il est endémique en Afrique, Asie, Amérique du Sud et Amérique centrale. Les œufs sont ingérés et les embryons traversent l’intestin pour aller former des kystes dans différents tissus, dont le système nerveux central, qui se calcifient progressivement. Le diagnostic de neurocysticercose repose principalement sur l’imagerie cérébrale (TDM ou IRM), montrant des lésions calcifiées ou avec une prise de contraste en anneau. La recherche d’anticorps contre Taenia solium dans le sang ou le LCR est peu sensible, et ceux-ci ne sont retrouvés qu’à la phase d’infestation initiale ; ils sont absents à la phase des kystes inactifs. L’épilepsie apparaît après une période de latence de plusieurs années, et est liée à une réaction inflammatoire persistante autour des kystes calcifiés. La prévalence de la neurocysti- cercose est difficile à estimer précisément. Dans des études de populations dans des régions endémiques (faites en Inde, au Cameroun et au Pérou), elle varie entre 1 et 3 pour 1 000. Dans ces mêmes populations, la neurocysticercose représente une des causes majeures d’épilepsie : une neurocysticercose y est retrouvée chez 37,6 % des patients nouvellement épileptiques.

B. Herlin, Paris.

Commentaire

La neurocysticercose est une cause fréquente d’épi- lepsie dans les pays en voie de développement et doit donc être recherchée chez des patients qui en sont originaires. Sa prévalence est nettement plus faible en Europe et aux États-Unis (entre 0,2 et 0,6 pour 100 000 dans une étude aux États-Unis).

Le risque de développer une épilepsie chez un patient ayant des lésions de neurocysticercose non symptomatiques est encore inconnu aujourd’hui et nécessiterait des études de cohorte.

Référence bibliographique

Reddy DS, Volkmer R. Neurocysticercosis as an infectious acquired epilepsy worldwide. Seizure 2017;52:176-81.

Commentaire

La majorité des grossesses chez les patientes épileptiques se déroule sans complications (80 % dans cette étude de cohorte nationale). Il n’y a notamment pas d’augmentation du risque d’acci- dent hémorragique, ni d’accouchement prématuré.

Néanmoins, le risque de complications obstétricales globales est renforcé par rapport à la population générale, avec un accroissement de la médicali- sation de la grossesse, justifiant une surveillance accrue, obstétricale et neurologique, de cette population.

Référence bibliographique

Artama M, Braumann J, Raitanen J et al . Women treated for epilepsy during pregnancy: outcomes from a nationwide population-based cohort study. Acta Obstet Gynecol Scand 2017;96(7):812-20.

Complications durant la grossesse chez les patientes épileptiques

La grossesse chez les patients épileptiques est considérée comme une grossesse à risque, bien qu’il y ait peu de données fiables sur ce sujet. Cette étude nationale finlandaise a étudié l’ensemble des grossesses survenues en Finlande entre 1987 et 2008, comprenant 1 737 patientes épileptiques, pour analyser le risque de complications obstétricales dans ce sous-groupe. Au total 20,2 % des patientes épileptiques ont eu une complication durant la grossesse (contre 15,6 % chez les femmes non épileptiques). Les patientes épileptiques ont un surrisque de plusieurs complications : infection (1,4 versus 0,4 %, risque relatif [RR] = 3,15), contractions prématurées (6,0 versus 3,3 %, RR = 1,75), rupture prématurée des membranes (2,0 versus 1,1 %, RR = 1,75), déclenchement de l’accouchement (RR = 1,24), accouchement par césarienne (RR = 1,28). Il n’y avait pas d’augmentation du risque de prématurité, mais une augmentation du risque d’hypotrophie fœtale (RR = 1,57). De plus, les nouveau-nés ont un risque accru de détresse respiratoire néonatale (RR = 2,37) et de nécessité d’une prise en charge réanimatoire (RR = 1,66).

Les patientes épileptiques n’avaient pas d’augmentation du risque d’événement hémor- ragique ou d’hypertension gravidique. Elles avaient ainsi une durée moyenne de séjour à l’hôpital un peu allongée (6 jours versus 5).

B. Herlin, Paris.

(2)

Commentaire

L’identification de biomarqueurs clinicoradiolo- giques prédictifs d’un diagnostic neuropatholo- gique in vivo devient de plus en plus importante dans la perspective de nouveaux traitements curatifs, et malgré les nouvelles méthodes d’ima- gerie moléculaire in vivo, qui permettent surtout de détecter la pathologie de type MA, même si l’imagerie tau en TEP pourrait permettre de détecter certaines tauopathies non MA. Cet article confirme la pertinence des critères permettant de distinguer les trois variants d’APP en les associant de façon préférentielle à une neuropathologie typique. Certaines caractéristiques in vivo, clinico- radiologiques spécifiques et précoces, pourraient aider à distinguer les formes neuropathologiques atypiques, et l’étude de la SB comme biomarqueur pour discerner les sous-types pathologiques de DLFT pourrait être une voie prometteuse.

En revanche, on peut s’interroger sur la généra- lisation de ces résultats. Bien que cette cohorte monocentrique regroupe un nombre important de sujets en regard de la relative rareté des APP, chaque sous-groupe neuropathologique ne présente qu’une taille relativement limitée (en particulier, le variant logopénique), d’autant plus dans les formes neuropathologiques atypiques.

Référence bibliographique

Spinelli EG, Mandelli ML, Miller ZA et al. Typical and aty- pical pathology in primary progressive aphasia variants. Ann Neurol 2017;81(3):430-43.

Diagnostics neuropathologiques typiques et atypiques dans les différents variants d’aphasie primaire progressive sporadique

Les aphasies primaires progressives (APP), définies par un déclin sélectif et progressif des fonctions langagières, sont classées en 3 principaux variants : sémantique (APPvs), agram- matique/non fluent (APPvnf) et logopénique (APPvl). Bien que les associations clinico- pathologiques ne soient pas absolues, les deux premiers variants sont en général associés dans les études au spectre des dégénérescences lobaires fronto-temporales (DLFT), tandis que le dernier est associé à la maladie d’Alzheimer (MA). Ces données de la littérature sont parfois discordantes en raison d’une hétérogénéité des études. L’objectif de cet article était d’identifier des marqueurs in vivo, à la fois cliniques et radiologiques, prédictifs du diagnostic neuropathologique dans les APP, telles que définies par les critères les plus récents. En tout, 69 patients avec un diagnostic clinique d’APP et un diagnostic neuropathologique post mortem ont été inclus dans cette étude monocentrique. Les patients avec une histoire familiale ou avec une maladie du motoneurone associée ont été exclus. Une analyse automatisée d’imagerie étudiant la distribution de l’atteinte de la substance grise (SG) et blanche (SB) a été pratiquée chez les patients ayant eu une IRM dans les 6 mois après la première visite. Sur l’ensemble des patients, l’étude neuropathologique montrait que 40,5 % d’entre eux avaient une DLFT avec dépôts anormaux de protéine TDP-43 (transactive response DNA-binding protein of 43 kD) de type C, 40,5 % présentaient une tauopathie (DLFT-Tau) et 19 % avaient une MA. L’ensemble des 29 APPvs présentaient une neuropathologie de type DLFT. Au total, 24 patients (83 %) présentaient des dépôts anormaux de TDP-43 de type C, et, de façon plus atypique, un sujet avait des dépôts de TDP-43 de type B et 4 avaient une DLFT-Tau, dont 2 maladies de Pick et 2 tauopathies gliales globulaires. Comparés aux autres APPvs, ces patients avec DLFT-Tau présentaient une atteinte cognitive plus globale, avec des troubles exécutifs plus marqués (p = 0,01) et également un syndrome extrapyramidal plus prononcé (p = 0,004). Sur les 25 patients avec une APPvnf, 88 % avaient une DLFT-tau (4 maladies de Pick et 18 avec une tauopathie 4R, dont 11 dégénérescences cortico-basales [DCB] et six paralysies supranucléaires progressives). Parmi les trois sujets APPvnf restants, deux avaient une pathologie TDP de type A et présentaient un tableau moteur et comportemental moins marqué, mais plus de dysarthrie. Un sujet avait une pathologie mixte DCB et MA. L’ensemble des 11 patients présentant une APPvl avaient un diagnostic de MA.

Sur le plan radiologique, l’analyse automatisée, combinant volumes de SB et SG, permettait de distinguer, sur l’ensemble des variants d’APP, avec une précision de 92,7 %, les DLFT-Tau (qui présentaient une atrophie plus diffuse dans les régions frontales et striatales, ainsi que de la SB) des formes avec dépôts de TDP-43.

R. Nguyen, Paris.

Réponse 2 : neurohypophyse ectopique.

Le bilan paraclinique a permis de mettre en évidence chez cet enfant un déficit en GH sur le dosage plasmatique. L’IRM hypophy- saire retrouve une antéhypophyse de petite taille (4 mm de hauteur) sur les séquences coronales T2 (figure A), coronales T1 après injection de chélates de gadolinium (figure C) et sagittales T1 après injection (figure D). Les acquisitions sagittales T1 avant injection (figure B) permettent d’identifier une tige pituitaire fine et l’existence d’une neurohypophyse ectopique (flèche blanche, formation nodulaire spontanément hyperintense en T1, à hauteur de l’éminence médiane de l’hypothalamus). Cette hyperintensité T1 est en rapport avec un stockage ectopique d’hormone antidiurétique (ADH) au niveau hypothalamique. Cette anomalie congénitale de la tige pituitaire est responsable d’un déficit complet isolé en hormone de croissance (GH).

Référence

Bonneville F, Cattin F, Bonneville J-F. Imagerie par résonance magnétique de la région hypophysaire : aspects pathologiques. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Radiodia- gnostic - Squelette normal - Neuroradiologie-Appareil locomoteur, 31-630-A-10, 2007.

IMAGE TEST

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Commentaire

Autant que l’extrême diversité des tableaux cliniques présentés par les patients, cette série démontre qu’une IRM normale associée à une analyse du LCR normale ne permet pas d’exclure une encéphalite dysimmune dans cette population âgée. Certes, les tableaux cliniques sont générale- ment évocateurs (tout de même certains troubles cognitifs isolés) mais il ne faut pas les méconnaître, car ils sont dans l’extrême majorité sensibles aux thérapies immunomodulatrices.

Référence bibliographique

Escudero D, Guasp M, Ariño H et al. Antibody-associated CNS syndromes without signs of inflammation in the elderly.

Neurology 2017;89(14):1471-5.

Commentaire

Cette étude de petite taille est préliminaire et nécessite d’être confirmée par d’autres études de plus grande ampleur. Néanmoins, alors que l’impact de l’activité physique sur le maintien des capacités physiques des patients atteints de SEP est démontré, cette étude semble indiquer que l’aspirine pourrait aider les patients à maintenir un certain degré d’exercice.

Référence bibliographique

Leavitt VM, Blanchard AR, Guo CY et al. Aspirin is an effective pretreatment for exercise in multiple sclerosis: A double- blind randomized controlled pilot trial. Mult Scler 2017 Oct 1.

[Epub ahead of print].

Il ne faut pas méconnaître une encéphalite dysimmune chez les sujets âgés

Conscient de l’existence possible d’encéphalites dysimmunes “pauci-inflammatoires” chez les sujets âgés, les auteurs ont rapporté les caractéristiques d’une série de patients de plus de 60 ans chez lesquels une encéphalite dysimmune a été identifée. Cent cinquante-cinq patients de plus de 60 ans et avec des anticorps neuronaux de surface. Parmi ceux-ci, 35 (23 %) n’avaient aucun stigmate biologique ou IRM d’inflammation. Plus particulièrement, 93 % des patients avec un anticorps anti-IgLON5 n’avaient pas d’anomalie IRM et dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) ; pour les autres anticorps, la proportion variait de 7 % (GABAbR) à 25 % (LGI1). Cette proportion était plus importante que chez les patients de moins de 60 ans. Cliniquement, les patients avec anticorps anti-LGI1 présentaient des crises faciobrachiales dystoniques isolées dans la majorité des cas (85 %), et les patients avec anticorps anti-IgLON5 avec une atteinte bulbaire, une instabilité et des troubles du sommeil. Quinze pour cent de ces patients présen- taient cliniquement une atteinte cognitive isolée sans atteinte psychiatrique ni manifestation épileptique (l’association de ces 3 symptômes étant évocatrice d’une encéphalite dysimmune).

Malgré l’absence de stigmate inflammatoire, la majorité des patients traités, notamment précocement, répondaient aux traitements immunomodulateurs. X. Ayrignac, Montpellier.

Une tournée d’aspirine pour tous les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) ?

L’exercice physique est bénéfique pour les patients atteints de SEP, mais il est souvent limité par la fatigue, la chaleur et le phénomène d’Uhthoff. Cette étude cas-témoins monocentrique en crossover a analysé l’impact d’une prise d’aspirine à la dose de 650 mg (contre placebo) sur la durée d’exercice (bicyclette ergométrique) ainsi que sur l’augmentation de la tempé- rature corporelle. Douze patients (9 femmes et 3 hommes) ont été analysés. Ils avaient un âge moyen de 40 ans et une durée d’évolution de la maladie de 8 ans. La prise d’aspirine a permis d’augmenter significativement (mais faiblement : différence de 3 % seulement) la durée maximale de l’effort. L’effet était plus net chez les patients se plaignant d’une hypersensibilité à la chaleur. Par ailleurs, dans ce groupe de patients, l’augmentation de la température corporelle était moindre après une prise d’aspirine (diminution de 56 %).

X. Ayrignac, Montpellier.

Commentaire

Le principal problème de ce type d’analyses est que, compte tenu de la diversité des traitements donnés (essentiellement des traitements injec- tables pour 78 % de patients) et des caractéris- tiques des patients (activité radiologique non renseignée chez ≥ 50 % des patients), les analyses statistiques les plus poussées ne permettent pas de s’affranchir de l’hétérogénéité initiale des patients.

Malgré tout, cette étude semble confirmer que, pour la majorité de malades entrant en phase secondairement progressive, le maintien de traite- ments ne ralentit pas la progression de la maladie.

Référence bibliographique

Lorscheider J, Jokubaitis VG, Spelman T et al. Anti-inflamma- tory disease-modifying treatment and short-term disability progression in SPMS. Neurology. 2017;89(10):1050-9,

Sclérose en plaques secondairement progressive (SEP-SP) : un impact mineur des traitements immunomodulateurs… si impact il y a !

L’objectif des auteurs est d’évaluer l’efficacité des traitements immunomodulateurs de la SEP une fois la phase de progression entamée chez des patients ayant une SEP-SP. À partir des données de la base MSBase (± 37 000 patients en 2016), ils ont analysé le risque de progression du handicap (aggravation de l’EDSS de 1 point si EDSS < 6 ou de 0,5 point si EDSS ≥ 6) chez des patients suivis régulièrement. Une analyse statistique complète permettait d’apparier les patients en fonction de caractéristiques épidémiologiques et de la maladie (notamment une exposition aux traitements ≥ 2 ans). Au total, 2 381 patients (1 379 patients traités au moment du passage en phase progressive et 1 002 patients non traités) ont été inclus dans l’analyse, avec également 689 patients dans chaque groupe après méthode d’appariement. Les traite- ments reçus étaient hétérogènes : interférons 62 %, glatiramère acétate 16 %, natalizumab 12 %, fingolimod 8 %, mitoxantrone 3 %, autres (3 traitements) moins de 1 % ; la durée d’exposition aux traitements était de 2,9 et 2,4 années. Aucune différence significative dans le taux de progression n’a été observée entre les 2 groupes de patients. De même, il n’y avait aucune différence dans le taux de patients atteignant un EDSS ≥ 7. Il ne semblait pas y avoir d’impact de l’activité clinique (poussées) ou radiologique (nouvelles lésions T2 ou prises de contraste) ou bien de la durée passée sous traitement. X. Ayrignac, Montpellier.

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Thrombectomie mécanique en cas d’infarctus cérébral avec occlusion proximale

et déficit neurologique mineur ou modéré

Dans cette étude rétrospective, les auteurs ont comparé 2 approches thérapeutiques diffé- rentes chez les patients victimes d’infarctus cérébral avec occlusion artérielle proximale de la circulation antérieure et score NIHSS < 8. La première approche consiste en un traitement médical initial optimal (incluant une thrombolyse intraveineuse si indication) associé à un transfert immédiat en thrombectomie mécanique. Il s’agit d’une approche systématique réalisée dans 3 centres, avec 170 patients. La deuxième repose sur letraitement médical initial optimal seul, pouvant être suivi d’une thrombectomie mécanique en cas d’aggra- vation clinique secondaire. Cette approche systématique a été réalisée dans 1 centre, avec 131 patients. Les principales caractéristiques clinicoradiologiques initiales étaient prises en compte dans les analyses pour limiter les biais.

Aucune différence n’a été mise en évidence entre les 2 groupes en termes de handicap neurologique à 3 mois (score de Rankin modifié 0 ou 1) : 63 % dans le groupe médical versus 66 % dans le groupe endovasculaire (OR ajusté = 1,12 ; IC95 : 0,65-1,93 ; p = 0,68).

Il n’existait pas de différence quant à ce critère de jugement pour tous les sous-groupes étudiés (âge du patient, site d’occlusion artérielle, traitement par thrombolyse intraveineuse, score NIHSS). Les résultats étaient également similaires entre les 2 groupes pour les autres critères de jugement étudiés (notamment score de Rankin 0-2 à 3 mois et transformation hémorragique cérébrale).

P. Seners, Paris.

Commentaire

En cas d’infarctus cérébral avec occlusion proximale et déficit neurologique mineur, le bénéfice d’un transfert immédiat pour thrombectomie méca- nique en complément du traitement médical optimal n’est pas démontré, car ces patients étaient exclus des essais randomisés récents.

Cette étude apporte des informations nouvelles en suggérant l’absence de bénéfice d’un transfert immédiat systématique pour thrombectomie. Ces résultats sont néanmoins à prendre avec précau- tion, car il ne s’agit pas d’un essai thérapeutique randomisé.

Référence bibliographique

Dargazanli C, Arquizan C, Gory B et al. Mechanical throm- bectomy for minor and mild stroke patients harboring large vessel occlusion in the anterior circulation: a multicenter cohort study. Stroke 2017;48(12):3274-81.

Tolérance et effet sur la mémoire épisodique d’ORM-12741 dans la maladie d’Alzheimer

Dans cet essai de phase IIa exploratoire, contrôlé, randomisé, en double aveugle, 100 patients présentant une probable MA (MMSE entre 12 et 21) selon les critères de consensus (sans biomarqueurs protéiques du LCR cependant) et des symptômes neuropsychiatriques (score au NPI ≥ 15), sous traitement anticholinestérasique à une dose stable depuis au moins 2 mois, ont reçu un traitement par ORM-12741, un antagoniste sélectif et spécifique du sous-type alpha-2C des récepteurs adrénergiques, administré par voie orale 2 fois par jour aux niveaux de dose 30-60 mg (30 mg la première semaine, puis 60 mg) ou 100-200 mg (100 mg la première semaine, puis 200 mg) ou un placebo pendant 12 semaines. Les objectifs primaires étaient l’étude de la sécurité, la tolérance (clinique, ECG, biologie) et l’efficacité sur les performances cognitives du traitement (modification entre le début et la fin du traitement des scores composites obtenus par le système d’évaluation informatisé CDR – Cognitive Drug Research – évaluant la qualité de la mémoire épisodique et de la mémoire de travail, l’attention et la vitesse de récupération en mémoire). L’objectif secondaire était l’étude de l’efficacité du traitement sur les symptômes neuropsychiatriques (évalués par le NPI). Au total, 91 patients ont suivi le protocole jusqu’à son terme. Un effet bénéfique significatif du traitement pour les 2 dosages a été retrouvé pour le sous-score évaluant la qualité de la mémoire épisodique, ainsi que pour le sous-score du NPI quantifiant la détresse des aidants.

La tolérance du traitement était jugée satisfaisante, sans différence significative dans la fréquence de survenue d’événements indésirables entre les 3 groupes.

J. Lagarde, Paris.

Commentaire

Cette étude portant sur l’utilisation d’un anta- goniste du sous-type alpha-2C des récepteurs adrénergiques, qui jouent un rôle important dans la modulation des systèmes dopaminer- gique et sérotoninergique cérébraux, ainsi que dans l’apprentissage et la mémoire chez l’animal, confirme la bonne tolérance de ce traitement déjà entrevue dans les essais de phase I, et semble en faveur d’un effet bénéfique sur la mémoire et sur certains aspects des troubles neuropsychiatriques.

Ce résultat offre une nouvelle piste de traitement symptomatique, qui pourrait apporter un bénéfice supplémentaire en association aux traitements existants, sans pour autant nous faire perdre de vue l’importance et la nécessité de développer des traitements curatifs.

Référence bibliographique

Rinne JO, Wesnes K, Cummings JL et al. Tolerability of ORM- 12741 and effects on episodic memory in patients with Alzheimer’s disease. Alzheimers Dement (N Y) 2016;3(1):1-9.

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Commentaire

Cette étude est en faveur d’une tolérance accep- table du traitement et d’un taux important de réponses sérologiques fortes à la dose de 450 µg.

L’utilisation de peptides amyloïdes de petite taille, n’entraînant pas d’activation des cellules T, permet d’éviter les réactions inflammatoires du système nerveux central parfois sévères causées par les premières immunothérapies actives développées.

On note néanmoins un nombre un peu plus impor- tant d’ARIA dans cette étude par rapport à d’autres utilisant le même produit, dans lesquelles des doses inférieures étaient administrées, en l’absence d’ad- juvant. Même si l’immunothérapie active permet une réponse polyclonale spécifique du peptide amyloïde plus soutenue que l’immunothérapie passive, des travaux supplémentaires sont néces- saires pour déterminer la formule optimale en termes de dosage et d’adjuvant, ainsi que pour démontrer une éventuelle efficacité clinique.

Référence bibliographique

Vandenberghe R, Riviere ME, Caputo A et al. Active Aβ immuno therapy CAD106 in Alzheimer’s disease: A phase 2b study. Alzheimers Dement (N Y) 2016;3(1):10-22.

Commentaire

Cette étude de phase I est en faveur d’une tolé- rance acceptable du traitement et d’une bonne réponse immunologique. Les anticorps générés par ce vaccin reconnaissent non seulement la forme fibrillaire du peptide amyloïde, mais également la forme oligomérique, et dans une moindre mesure monomérique, ce qui atteste donc d’un effet potentiel sur les formes solubles réputées toxiques du peptide amyloïde. Bien qu’un possible effet clinique bénéfique soit suggéré à un stade précoce de la maladie, d’autres données concer- nant aussi bien la tolérance que l’efficacité de ce traitement sont encore nécessaires, et un essai de phase II est en cours.

Référence bibliographique

Wang CY, Wang PN, Chiu MJ et al. UB-311, a novel UBITh®

amyloid β peptide vaccine for mild Alzheimer’s disease.

Alzheimers Dement (N Y) 2017;3(2):262-72.

Immunothérapie active par CAD106 dans

la maladie d’Alzheimer (MA) : un essai de phase IIb

Dans cet essai de phase IIb multicentrique, contrôlé, randomisé, en double aveugle, 106 patients présentant une probable MA légère (MMSE entre 20 et 26) ont reçu jusqu’à 7 injections intramusculaires de CAD106, une immunothérapie active anti-amyloïde, aux doses de 150 (n = 69) ou 450 μg (n = 37), avec ou sans adjuvant, ou un placebo (n = 15) toutes les 6 à 12 semaines, pendant 60 semaines, avec un suivi jusqu’à 90 semaines. Deux adjuvants ont été comparés dans la partie initiale de l’étude (20 premières semaines), combinés au CAD106 à la dose de 150 μg, puis l’un d’eux a été sélectionné pour la suite de l’étude. À partir de ce moment-là, le CAD106 à la dose de 450 μg, avec ou sans adjuvant, a été comparé au placebo. L’objectif principal de l’étude était d’apprécier la sécurité et la tolérance (clinique et IRM cérébrale) du traitement. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer la réponse immunitaire au traitement et l’évolution des biomarqueurs du LCR au cours du temps. Des analyses exploratoires ont été menées concernant l’effet du traitement sur l’évolution clinique (ADAS-cog, MMSE, NPI, CDR), ainsi que sur le volume cérébral mesuré par IRM, et sur la charge amyloïde mesurée par TEP amyloïde (florbétapir) dans un sous-groupe de patients. Au total, 79 % des patients dans les groupes traités ont reçu au moins 5 injections. La réponse sérologique était forte chez 55 % des sujets traités à la dose de 150 μg et chez 81 % de ceux traités à la dose de 450 μg. Le protocole a été suspendu chez tous les patients pendant 2 à 6 mois, puis repris après la survenue d’un hématome sous-dural, qui a été jugé comme non lié au traitement. Les effets indésirables dits “sérieux” étaient plus fréquents dans le groupe traité (24,5 %) que dans le groupe placebo (6,7 %), mais seuls 3 d’entre eux ont été liés directement au traitement. Six cas d’anomalies IRM liées à la pathologie amyloïde (ARIA) non symptomatiques sont survenus parmi les patients traités. Une tendance à la diminution de la charge amyloïde a été observée chez les patients ayant une forte réponse sérologique par rapport aux autres. On retrouvait également chez ces patients une diminution plus importante du volume de la substance grise corticale. Aucun résultat probant n’a été retrouvé concernant l’évolution clinique.

J. Lagarde, Paris.

Immunothérapie active par UB-311

dans la maladie d’Alzheimer : un essai de phase I

Dans cet essai de phase I, 19 patients présentant une probable MA légère à modérée ont reçu 3 injections intramusculaires d’UB-311, une immunothérapie active anti-amyloïde, à la dose de 300 µg aux semaines 0, 4 et 12, avec un suivi initial jusqu’à la semaine 24. Une période de suivi étendu de 24 semaines a été ajoutée chez 14 patients. Les objectifs primaires de cette étude sont d’évaluer la sécurité et la tolérance (clinique, biologique et IRM cérébrale) du traitement. Les objectifs secondaires sont d’évaluer la réponse immunitaire au traitement et des données préliminaires d’efficacité (ADAS-cog, MMSE, ADCS-CGIC). La tolérance du traitement était globalement bonne, des effets secondaires de type réaction locale au point d’injection ou agitation étant survenus chez 4 patients. Une réponse immunologique a été obtenue chez tous les patients. L’aggravation clinique mesurée par l’ADAS-cog tendait à être plus lente chez les patients présentant un MMSE initial > 20 que chez les autres patients.

J. Lagarde, Paris.

(6)

Commentaire

Une atteinte cognitive est fréquemment observée, parfois très précocement, au cours de l’évolution de la SEP, mais l’on dispose de peu de données quant à sa valeur prédictive vis-à-vis de l’évolution de la maladie. Les résultats de cette étude sont en ce sens importants, même s’ils sont à pondérer par le faible nombre de patients, l’analyse rétro- spective et surtout les différences observées dans l’âge, le handicap et les données d’imagerie au début du suivi.

Référence bibliographique

Pitteri M, Romualdi C, Magliozzi R et al. Cognitive impairment predicts disability progression and cortical thinning in MS:

An 8-year study. Mult Scler 2017;23(6):848-54.

Atteinte cognitive précoce dans la sclérose en plaques et pronostic fonctionnel à 8 ans

Afin d’évaluer l’impact sur la progression clinique et IRM de patients avec un diagnostic récent de sclérose en plaques rémittente-récurrente (SEP-RR), cette étude a analysé rétrospec- tivement une cohorte de 78 patients qui avaient eu un suivi clinique régulier (au minimum tous les 6 mois), une évaluation cognitive complète (BRB incluant PASAT, SDMT, SRT, SPART) au diagnostic et une IRM permettant une analyse du volume cérébral et cortical ainsi que du volume lésionnel au diagnostic et à la fin du suivi. À l’inclusion, 50 % n’avaient pas d’atteinte cognitive et 33 et 17 % avaient une atteinte cognitive modérée (au moins un test anormal) ou sévère (au moins 3 tests anormaux). Les patients avec atteinte cognitive étaient plus âgés et avaient un EDSS plus élevé que les patients dits cognitivement normaux. De même, leur épaisseur corticale était moindre et leur charge lésionnelle T2 était plus importante. Après un suivi minimum de 8 ans, une progression du handicap était observée plus fréquemment chez les patients avec atteinte cognitive modérée ou sévère que chez les patients sans atteinte cognitive (respectivement 54 % et 92 % versus 15 %). De même, on notait une conversion en forme progressive chez 16 % et 46 % des patients avec atteinte cognitive modérée ou sévère (aucune en l’absence d’atteinte cognitive). Alors que l’évolution de la charge lésionnelle T2 n’était pas différente entre les groupes, il existait une perte d’épaisseur corticale significativement plus marquée chez les patients avec atteinte cognitive.

X. Ayrignac, Montpellier.

B. Herlin, R. Nguyen, X. Ayrignac, J. Lagarde et P. Seners déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Congrès

Symposium de Neurologie-Ophtalmologie-Pédiatrie Bordeaux, 31 janvier 2018

D. Brémond-Gignac (hôpital Necker-Enfants malades Paris) Le symposium de Neurologie-Ophtalmologie-Pédiatrie (NOP) a vocation à rapprocher l’ophtalmologie pédiatrique et la neurologie pédiatrique. Il a lieu tous les ans et se déroule le mercredi après-midi dans le cadre du congrès de la Société française de neurologie pédia- trique (SFNP), qui fêtera sa 28e édition en 2018.

Le symposium permet une interface fructueuse entre les neuro- pédiatres, les pédiatres, les médecins rééducateurs et les ophtalmo- logistes. Un certain nombre de paramédicaux, comme des orthoptistes et des rééducateurs, y assistent. Les sujets abordés ont pour but de décliner des thématiques communes.

Le symposium 2018 se tiendra au palais des Congrès de Bordeaux, le mercredi 31 janvier et aura pour thème “Journée des troubles cogni- tifs de l’enfant”.

Nous espérons vous y accueillir nombreux !

Société française de neurologie pédiatrique : Pr Isabelle Desguerre

(présidente d’honneur), Pr Sylvie Nguyen (présidente)

Pr Jean-Michel Pedespan (organisateur local)

Symposium de Neurologie-Ophtalmologie-Pédiatrie, Société française de neuro-ophtalmo-pédiatrie : Dominique Brémond-Gignac (présidente), Joseph Bursztyn (vice-président),

Éliane Delouvrier (secrétaire) Inscription et renseignements Secrétariat d’ophtalmologie

Hôpital universitaire Necker Enfants-malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris

Tél. : 01 44 49 45 02 – Fax : 01 44 49 43 21 arietou.dabo@aphp.fr (inscriptions) Inscription sur place ou en ligne www.sfneuroped.fr

Agenda

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Site du Congrès de neurologie pédiatrique :

www.sfnp-congres.fr

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